Disclaimer et rating : idem.
Chimgrid : eh ben quelle impatience ! Mais ça veut dire que tu aimes alors tant mieux ! Par contre, les chapitres risquent d'arriver moins vite que pour l'échange, alors, patience !(Vu que c'est la rentrée et retour au boulot, snif).
Lizzie : tu as tout lu d'affilée ? Bravo, mais maintenant ça risque d'être au compte goutte, hélas !
Didy le dindon musclé : merci pour la review ! Effectivement, j'ai toujours l'impression d'écrire beaucoup, et quand je vois la page sur je me dis que c'est drôlement court. Mais cette fic sera plus longue que l'échange, ça c'est certain.
Libellule : merci ! En effet, on ne voit pas beaucoup Papa Londubat en général. Disons que j'ai plusieurs idées de fics et que je garde celles qui sont encore le moins utilisées (c'est de plus en plus dur !).
Chapitre 3
Severus Rogue dans ses œuvres
Quelques jours après sa rencontre avec Londubat, Rogue eut l'insigne honneur de recevoir Evan Rosier et Ashley Wilkes dans son magasin. Enfin, son magasin, façon de parler. Rogue était l'assistant d'un apothicaire de bas étage du nom de Tertius Park, qui tenait sa minable échoppe dans un coin reculé de l'Allée des Embrumes. Là, Rogue passait ses journées à préparer des ingrédients destinés à des mélanges pour la plupart illégaux, sous les critiques de son employeur, aussi doué dans le domaine des potions que Goyle dans celui de la broderie. Mais Rogue ne pouvait pas se montrer trop difficile. Malgré ses excellentes notes aux ASPICS, le ministère n'avait pas voulu l'embaucher comme préparateur de potions expérimentales. La réputation de sa famille, un pitoyable ramassis de mages noirs plus ou moins alcooliques et psychopathes lui avait fait du tort, et seul quelqu'un comme Park pouvait l'embaucher sans arrière pensée… Et l'exploiter jusqu'à plus soif.
Rosier et Wilkes entrèrent dans la boutique comme s'ils venaient de la conquérir, alors que Rogue pilait des graines de Sèmemort sauvage dans un mortier. Park se dirigea aussitôt vers eux avec force courbettes. Rosier secoua la main pour lui signifier de garder ses distances et lança de sa voix nasale :
" Tu peux disposer, c'est à ton larbin qu'on veut causer ".
Park disparut prestement dans l'arrière boutique, tandis que les visiteurs se tournaient vers Rogue.
" Alors, Servilus, la vie est belle pour toi ? " ricana Wilkes.
Rogue haussa les épaules tout en continuant son travail.
" T'es au courant, pour hier soir ? poursuivit Rosier, soudain plus grave.
- De quoi ? " marmonna Rogue
Rosier s'avança davantage pour lui parler à l'oreille.
" La liste que le Seigneur des Ténèbres avait confié à ce crétin d'Avery, celle avec les noms des opposants à éliminer et où le faire…Pshitt, disparue…Il était dans une colère, hier soir, tu as eu de la chance de ne pas avoir été convoqué, souffla l'ex-camarade de classe de Rogue avec un frisson.
- Tu étais où d'ailleurs ? s'enquit Wilkes, soupçonneux
- Si le Seigneur des Ténèbres ne vous l'a pas dit, ce n'est pas moi qui vais le faire, rétorqua Rogue en le fixant d'un regard impassible. Avery l'a perdue, sa liste, ou on l'a lui a volée ?
- Volée, d'après lui…Il va y avoir du grabuge…On voulait te prévenir, en vieux copains qu'on est pour toi, fit Rosier avec un sourire hypocrite. En général, les moins forts partent les premiers, alors, prudence… "
Les deux jeunes Mangemorts sortirent de la boutique sans ajouter quoi que ce soit. Rogue haussa les épaules. Il avait l'habitude que ces deux crétins viennent le menacer pour oublier leur propre inquiétude. Personne ne pouvait le soupçonner lui d'avoir fait les poches d'Avery pour transmettre la liste des futures victimes à Dumbledore, il avait été trop subtil…
Rogue regarda Rosier et Wilkes s'éloigner avec dégoût. Dans quelques années, ces deux-là feraient, tout comme Malefoy, la pluie et le beau temps au ministère, malgré leur manque de talents en quoi que ce soit qui ne concernait ni le meurtre ni la torture. Tout ça, grâce à leur fortune familiale et à leur noble ascendance. Tandis que lui, Severus Rogue, qui à seize ans avait mis au point tout seul une potion d'échange corporel, se trouvait condamné à piler des graines dans une échoppe sordide. Feu son père avait, malgré tous ses défauts, eut raison sur un point : le ministère s'intéressait moins aux capacités qu'à la naissance des individus. Rogue avait eu la naïveté de croire qu'il en serait autrement avec le Seigneur des Ténèbres…Et quand il s'était aperçu de son erreur, il était trop tard.
Park réapparut.
" Ils ont acheté quelque chose ? demanda-t-il avec avidit
- Non monsieur, répondit Rogue du bout des lèvres.
- Evidemment, tu fais fuir les clients, avec ta tête de mort-vivant ! " pesta Park, dont l'haleine évoquait un charnier et le visage une tête de veau abandonnée dans un caniveau.
Rogue jugea inutile de riposter. La dernière fois, son maigre salaire avait chuté de moitié.
Le soir, à la fermeture de l'échoppe, Rogue alla acheter un Fish&Chips dans le Pub voisin, et se dirigea vers l'immeuble où il vivait, toujours dans l'Allée des Embrumes. Rogue avait déniché une petite chambre sous les combles pour pas cher. Dans l'escalier, il croisa une grande rouquine osseuse qui lui fit un sourire que Rogue rendit vaguement. Scarlett exerçait le plus vieux métier du monde dans la pièce au dessous de celle de Rogue, qui, s'il n'avait pas l'image, avait souvent eu droit au son. Scarlett n'était toutefois pas antipathique, et lui avait même proposé la botte gratuitement la semaine où il avait emménagé. Rogue, qui s'attendait à tout sauf à cela, avait maladroitement décliné, mais Scarlett ne lui en avait pas voulu. Elle lui avait même clairement fait comprendre que ce n'était que partie remise. Le jeune espion s'était senti étrangement flatté par ces attentions, auxquelles il n'avait pas été habitué. Il se savait repoussant, mais en fait, comparé aux autres habitants de la rue, il aurait presque pu passer pour un beau gosse…
Rogue se laissa tomber sur son matelas défoncé en continuant à manger son poisson. Il faudrait qu'il se penche sérieusement sur la question Scarlett un de ces jours.
Ses pensées dérivèrent vers Londubat, l'auror qu'il avait rencontré quelques jours auparavant, et à ce qu'il avait lu dans La gazette du Sorcier la veille : le vieux Croupton avait donné aux Aurors l'autorisation d'utiliser les sortilèges impardonnables. Rogue se demanda si Londubat serait le genre d'homme à en faire usage. Il en doutait, il ne savait pourquoi. Le serpentard envisageait en général l'humanité sous son jour le plus sombre, mais il ne savait pourquoi, avec Londubat, rien à faire, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine confiance, comme avec Dumbledore. Il se demanda si cela ne lui porterait pas tort un jour ou l'autre.
Rogue entendit des pas dans les escaliers, suivis de coups à sa porte.
" Qui est là ?demanda-t-il en sortant sa baguette.
-Aurors, "fit une voix de l'autre côté de la porte.
Rogue baissa sa baguette et ouvrit avec appréhension. Devant lui se tenaient deux hommes, l'un d'âge mur, l'autre plus jeune avec des cheveux ras et un air mauvais.
" Que puis-je pour vous ? s'enquit Rogue en tentant de masquer sa panique.
- Je suis l'auror Boswell et voici l'auror Dawlish, annonça le plus vieux d'une voix menaçante. Nous vous convoquons pour un simple interrogatoire. Suivez-nous sans histoire, répondez gentiment à nos questions, et vous n'aurez pas d'ennuis. Si vous avez la conscience tranquille, naturellement. "
Avec un coup d'œil à la face de brute de Dawlish, Rogue doutait fort que l'entretien se déroulerait dans une bonne ambiance, mais il n'avait pas le choix. Il remit sa baguette à Boswell qui lui tandis un souaffle crevé.
" Portoloin " expliqua inutilement l'auror.
Rogue posa la main dessus et fut immédiatement propulsé dans un tourbillon de couleurs, vers les entrailles du ministère de la magie.
A suivre
