Plou : contente que tu trouves ça bien, continue de reviewer, alors, ça me fait très plaisir !
Kapuis : tu as lu les deux fics d'affilée, ça fait plaisir. Je suis contente que tu vois Franck à peu près comme moi, parce qu'on n'a pas trop d'info sur lui, mais en tout cas je ne l'imagine pas comme un clone de Neville !
Severafan : tu suis l'histoire avec attention, toi ! Merci de tout mon cœur !
Ante : tant mieux si la perquisition t'as plu, j'avoue que j'ai eu du mal à l'écrire !
Nelja : à review détaillée, réponse détaillée : pour ce qui est des aurors, c'est vrai que Dawlish, Boswell, Mountjoy et Longkesh n'ont pas l'air de défenseurs du bien, mais ils sont effectivement une minorité, ne vas pas croire que je m'imagine qu'ils sont tous pourris. Seulement, je voulais accentuer la difficulté pour Rogue, coincé entre eux et les Mangemorts, et qui ne peut faire confiance à aucun, et je me suis servi de ce que JKR met dans ces livres (Dans, le 4, quand Sirius explique que les aurors ont pu utiliser les impardonnables et ont pu en abuser, et dans le 5, les aurors, dont Dawlish, qui stupéfixent McGo sans sommations). Scarlett n'est pas un personnage très fouillé, et je crois que je suis tombée dans le cliché de la prostituée au grand cœur, mais je l'aime bien. En tout cas merci cae tes commentaires sont toujours constructifs!
Disclaimer et rating : rien de neuf.
Chapitre 7
L'or de Regulus Black
Décembre 1978
" Avada Kedavra ! "
Le corps sans vie du plus jeune des fils Black s'effondra lourdement aux pieds de Rogue, qui le contempla un instant avec un mépris sans bornes. Encore une fois, il tuait pour le compte de Voldemort, et bien qu'il n'ait jamais apprécié Regulus, le jeune espion ne l'avait pas assassiné de gaieté de cœur… Mais au moins, il ne s'agissait pas d'un auror ou d'un innocent, juste d'un petit prétentieux qui avait voulu jouer dans la cour des grands.
Rogue poussa un soupir. Ce n'était pas une excuse, il le savait, comme il savait quelle serait la réaction de Dumbledore lorsqu'il lui ferait le compte-rendu de sa mission. Le vieux directeur ne lui ferait pas de reproches, car il n'ignorait pas que Rogue devait de temps en temps obéir à son terrible maître pour ne pas éveiller les soupçons. Néanmoins, il ne pourrait s'empêcher de lui lancer un regard ou percerait la déception et la tristesse de voir ce qu'un jeune sorcier doué faisait de sa vie.
Rogue se pencha sur le corps de Regulus sans s'attarder sur le beau visage figé si semblable à celui de son détestable frère, mais qui de son vivant affichait en permanence une moue d'enfant gâté que son aîné n'avait jamais eu. L'assassin de l'ancien Mangemort entreprit tranquillement de fouiller les poches de sa victime et en tira une lourde bourse d'or, qu'il ouvrit.
" Mince ! Il y en a pour mille gallions, là-dedans ! ".
Rogue hésita un instant, puis empocha l'argent. Après tout, Regulus n'en avait plus besoin.
Puis il sortit un couteau de sa poche et grava soigneusement le mot traître en lettres capitales sur le front de sa victime. Il ne lui restait plus, à présent, qu'à déposer le cadavre devant la porte de la famille Black. Rogue regrettait seulement que le traître n'ait pas été Sirius.
Un peu plus tard, vers trois heures du matin, alors qu'il revenait de son entrevue avec Voldemort (qui lui avait tapoté la tête avec un horrible sourire), Rogue se demanda ce qu'il pourrait bien faire de sa petite fortune. Des dépenses importantes éveilleraient les soupçons… Il se demanda s'il ne pourrait pas s'en servir pour s'installer, lui et sa mère, dans un endroit décent, puis frissonna. Il n'aimait pas penser à sa mère, mais avait honte, en même temps. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été la voir. Peut-être était-il temps de se comporter comme un bon fils. D'autant qu'il était en partie responsable de son état… Même si Dumbledore avait essayé de le convaincre que le seul responsable était son père, mais pour une fois, Rogue n'avait rien voulut entendre de ce que le vieux directeur disait.
Les pensées de Rogue passèrent de Dumbledore à Franck Londubat, qu'il n'avait plus revu depuis le mois d'août. Le jeune homme ne savait pas s'il était soulagé que Londubat ait participé à la descente ( il lui avait certainement évité des ennuis terribles en faisant semblant de ne pas voir la cachette sous le lit, qu'il n'avait pas pu ne pas manquer) ou honteux qu'il ait été témoin d'une de ses (trop) nombreuses humiliations. Pendant quelques mois, il avait presque eut l'impression qu'il pourrait s'entendre avec Londubat. Peut-être pas devenir ami, cela, Rogue ignorait comment on s'y prenait. Mais au moins, quelqu'un à qui parler… A présent Rogue savait qu'il ne pourrait plus regarder le jeune Auror en face. Et celui-ci devait certainement le mépriser ou avoir pitié de lui. Il avait sans aucun doute rapporté toute l'histoire à sa femme et ils avaient du se dire que les gens de l'Allée des Embrumes ne valaient décidément pas grand chose, que Rogue n'était pas l'exception qui confirmait la règle et quand on pense qu'on doit la vie à un individu pareil, quand on fait parti d'une bonne famille, il y a de quoi se sentir déshonorer.
S'il y avait pire que de se faire humilier devant des gens que l'on haïssait, c'était bien de l'être devant des personnes que l'on respectait. Scarlett, de son côté, n'avait pas eu l'air gênée après coup. Elle avait été furieuse contre les Aurors, bien sûr, ces deux grosses brutes sans cervelle et l'autre grand dadais au pif écrasé, avec ses airs de justicier bidon. Mais elle semblait avoir fait face à un nombre d'affront de ce genre suffisant pour paraître à peu près blindée.
En passant sur la pointe des pieds devant la chambre de Scarlett, Rogue tendit l'oreille et n'entendit que le bruit d'une respiration laborieuse. Encore un sujet d'inquiétude. Habituellement, à cette heure là, Scarlett était en plein travail, mais depuis environ un mois, elle était trop fatiguée pour quoi que ce soit. Bien sûr, elle était malade depuis des années, mais cela n'avait pas vraiment alarmé Rogue au départ : dans l'Allée des Embrumes, tout le monde était affligé d'un mal quelconque, qu'il s'agisse d'une maladie de peau, de problèmes respiratoires ou liés à une mauvaise alimentation, Rogue lui même ne faisant pas exception. Mais dans le cas de Scarlett, la situation s'était très vite détériorée, malgré les potions que Rogue lui avait préparé pour lui redonner un peu de santé.
Le jeune homme entra doucement dans la chambre. Le sommeil de Scarlett devait être très léger, car elle releva aussitôt la tête.
" C'est toi ? " fit-elle d'une voix enrouée.
Rogue alla la rejoindre sur le lit.
" Oui. Tu vas un peu mieux ? "
Scarlett secoua la tête, et Rogue prit sa décision :
" Je t'emmène à Ste-Mangouste. "
La fille essaya de protester qu'elle n'aurait pas de quoi payer pour les soins, mais l'espion ne l'écouta pas.
Une heure plus tard, Rogue faisait les cents pas devant la chambre d'hôpital où un guérisseur mal réveillé examinait Scarlett. La dame à la réception avait vu arriver d'un mauvais œil le couple dépenaillé, et le guérisseur s'était montré à peine plus aimable, lançant qu'il n'avait pas de temps à perdre avec des miséreux. Rogue s'était retenu à grand peine de lui lancer un mauvais sort.
Lorsque le guérisseur sortit de la chambre, il avait l'air toujours aussi ronchon.
" Vous me faîtes perdre mon temps, répéta-t-il, cette fille ne passera pas la nuit. On aurait du me l'amener il y a des années… Elle serait morte des mois plus tôt, d'ailleurs, si un guérisseur ne lui avait pas administré toutes ces potions.
- C'est moi qui lui faisait les potions " , rétorqua sèchement Rogue.
Scarlett avait même arrêté de l'appeler mon biquet, pour le surnommer mon petit maître des potions.
Le guérisseur leva un sourcil, et Rogue vit qu'il ne le croyait pas.
" Ah oui ? Eh bien, cela n'a visiblement pas suffit. Enfin, vous pouvez aller lui parler, si le cœur vous en dit… "
Rogue s'assit au chevet de Scarlett, qui somnolait, et lui prit la main. Il ne savait pas trop quoi faire pour se montrer gentil, mais lui prendre la main était sans doute un bon début. Il ne savait pas non plus quoi dire, sans être d'ailleurs certain qu'il devait dire quelque chose.
" Tu es là ? marmonna la jeune femme.
- Oui, ne t'en fais pas.
- Oh, je ne m'en fais plus vraiment, ricana Scarlett, et Rogue se sentit idiot. Mais c'est juste… Je ne voudrais pas… Je sais que c'est dur de te demander ça… Mais quand je serais morte, j'aimerais être enterrée à Pré-au-Lard… Et pas dans la fosse commune… Si tu pouvais me trouver quelque chose de joli… "
Rogue ignorait ce qui pouvait être joli en matière de sépulture, mais il acquiesça quand même. Scarlett ne dit plus grand chose après cela.
Les jours suivants restèrent plutôt flous pour Rogue, qui ne savait plus trop ce qu'il devait ressentir. Il n'avait jamais vraiment aimé Scarlett Huffam, bien qu'il ne l'ait jamais trouvé déplaisante. Mais il devait reconnaître qu'au cours des moments qu'ils avaient passé ensembles ces derniers mois, elle était parvenue le plus souvent à lui faire oublier sa solitude et sa laideur. En soi, c'était un exploit suffisant pour que Rogue tienne sa promesse de lui trouver quelque chose de joli. Il savait au moins quoi faire d'une parte de l'or de Régulus Black, à présent…
