Severafan : voilà le nouveau chapitre dans les délais, en espérant que je continue de les respecter.

Ante : voui, pauvre Severus, et dans ce chapitre, il en bave aussi, mais ça va s'arranger ensuite !

Chimgrid : c'est vrai que sa famille est craignos, je me suis un peu lâchée, sur ce coup-là !

Plou : merci pour ta review !

Magou : eh ben, c'est flatteur, tu me mets la pression ! Mais tu exagères un peu à mon avis, il y a quand même d'autres fics françaises que la mienne à être bien écrites. Et quand je me relis, une fois le chapitre en ligne, je repère des tas de fautes (surtout dans ma fic précédente, mais je n'avais pas trop l'habitude de taper à l'ordinateur !). Merci de trouver l'histoire originale. J'avais peur que Franck n'intéresse personne, mais j'ai un nombre de reviews honorable !

Nelja : merci de me reviewer aussi régulièrement ! Pour savoir où la fic va te mener, il suffit de lire les livres. Je pense ne pas livrer un scoop en disant que Rogue finira prof, et Franck à l'hôpital. Maintenant, le chemin pour y arriver… Suspense !

Disclaimer et rating : voir chapitre 1

Chapitre 9

Les blessures de Severus Rogue

L'année 1979 touchait à sa fin, et par ce froid mois de Décembre, Franck aurait bien aimé pouvoir se trouver avec Alice au coin du feu, un bon Firewhisky à la main, son chat sur les genoux, quelque chose de bien pantouflard, en tout cas.

Au lieu de quoi, voilà une heure qu'il faisait le pied de grue devant un pub moldu bien miteux, à attendre que Rogue pointe le bout de son gros nez. Il commençait vraiment à s'inquiéter. Si dans un quart d'heure il n'était toujours pas arrivé, il passerait chez lui voir si tout allait bien.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu l'espion, et même s'il était mal à l'aise à l'idée de leurs retrouvailles, vues les conditions de leur dernière rencontre, il devait avouer que Rogue lui avait manqué, d'une façon bizarre. On ne pouvait pas dire qu'il appréciait sa compagnie, Rogue s'étant toujours montré désagréable et insultant. Mais tout de même…

Franck consulta à nouveau sa montre et jura. Tant pis, il allait voir. Après tout, Dumbledore lui avait juste dit d'attendre Rogue, mais il ne lui avait pas interdit d'aller à lui si jamais il ne se montrait pas.

Un instant plus tard, Franck transplanait devant la porte de la chambre de Rogue, qu'il ouvrit sans bruit. Il fut alors assailli par une odeur encore plus pestilentielle que celle qui régnait dans le couloir, ce qui n'était pas peu dire.

Dans la pénombre, Franck distingua, roulée en boule sur le lit, la silhouette de Rogue qui s'agitait faiblement. Refermant la porte derrière lui, Franck s'approcha sur la pointe des pieds et s'agenouilla à la tête du lit. Un liquide traversa immédiatement son pantalon et mouilla ses genoux. L'Auror se releva précipitamment et alluma le bout de sa baguette. Il constata alors avec accablement qu'il s'était assis dans une flaque de vomi. Essayant de rejeter ce problème secondaire au fond de son esprit, Franck se pencha sur Rogue, qui transpirait, encore plus blafard que d'ordinaire, et marmonnait des paroles sans suite. Franck repoussa légèrement la couverture en lambeaux qui recouvrait l'espion et eut un haut-le-cœur : le torse décharné de Rogue était zébré de cicatrices plus ou moins profondes et récentes, au point que pas un centimètre carré de peau ne semblait intacte. Rogue ne portait en tout et pour tout qu'un bandage sanglant et crasseux noué autour de son flanc, ainsi qu'un autre autour de son avant-bras, qui dissimulait sa Marque des Ténèbres.

Franck réfléchit à toute vitesse. S'il emmenait Rogue à Ste-Mangouste, on lui poserait des questions embarrassantes. Mais en tant qu'Auror, il avait suivi une brève formation de guérisseur. Peut-être pourrait-il soigner le jeune homme chez lui ? Cela semblait être la meilleur solution, en attendant que Dumbledore en trouve une plus satisfaisante.

Franck souleva précautionneusement Rogue, en le maintenant enveloppé dans la couverture. Il était horriblement léger, pour quelqu'un qui devait mesurer plus d'un mètre quatre-vingt, et il dégageait une odeur épouvantable. Ses cheveux graisseux semblaient encore plus sales et emmêlés que d'ordinaire. Depuis combien de temps ne s'était-il pas lavé ? En fait, depuis combien de temps était-il dans cet état ?

"... Serais un bon garçon, promis, mais ne fais pas ça, ne le fais pas… Non, je voulais pas te donner un ordre… Pas le doloris, non… ".

Franck baissa les yeux sur le corps tremblant de Rogue et frissonna. Il n'y avait pas de temps à perdre.

" Par Merlin, qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama Alice, alors que Franck transplanait à ses côtés, le corps de Rogue toujours collé contre lui.

- Vas faire couler un bain chaud, vite ! "répliqua précipitamment Franck.

Alice courut immédiatement à la salle de bain.

" C'est Severus ? Que lui est-il arrivé ? " demanda-t-elle, son visage rond et doux affichant une inquiétude sans bornes.

Franck plongea le corps squelettique de l'espion dans le bain et entreprit de le laver avec précaution.

" Je ne sais pas, avoua-t-il à sa femme, tandis que l'eau autour de Rogue se teintait de sang et de crasse, mais si on ne le soigne pas, on ne le saura jamais. "

Alice hocha la tête et détourna les yeux du corps nu dans la baignoire.

" Il vaut mieux que j'aille prévenir Dumbledore. " marmonna-t-elle, en quittant précipitamment la pièce.

Franck examina ensuite la blessure de Rogue, une vilaine entaille le long de son flanc gauche, et changea le bandage. Cela ne semblait pas mortel, mais le pseudo-Mangemort était dans un tel état de faiblesse qu'on ne savait jamais…

Un peu plus tard, Rogue dormait dans les drap frais de la chambre d'amis, Franck, Alice et Albus Dumbledore à son chevet.

" Je ne sais pas ce qui à pu lui arriver, déclarait le vieux directeur en contemplant le jeune homme avec tristesse. Aucune réunion de Mangemorts n'était prévue, mais peut-être a-t-il était convoqué à la hâte… Quoi qu'il en soit, prévenez-moi s'il y a du nouveau… "

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Rogue avait l'impression de flotter, dans un endroit empli de lumière… Seul un élancement au flanc gauche troublait sa sérénité. Une odeur de draps propre lui emplissait les narines, une odeur qu'il n'avait pas senti depuis qu'il avait quitté Poudlard… Rogue ouvrit un œil. Il n'était pas à Poudlard, mais dans une chambre inconnue et ensoleillée. Le jeune homme essaya de se rappeler les événements des derniers jours… Le Seigneur des Ténèbres, la potion, puis son combat contre Mountjoy et sa blessure… Son retour chez lui et comment il avait essayé de se soigner… Comment avait-il atterri ici ?

" Tu te réveilles enfin ? " fit une voix aimable sur sa droite.

Rogue tourna la tête. Londubat le contemplait avec un sourire bienveillant.

" Je m'inquiétais pour toi, expliqua ce dernier en réponse à la question muette de Rogue. Alors je suis passé chez toi et j'ai pensé judicieux de te ramener ici. "

Rogue ne répondit rien. Londubat était venu chez lui, pour l'aider… Et l'avait vu dans un état encore plus pitoyable que lorsque Boswell et Dawlish l'avaient torturé. C'était vraiment trop humiliant. En ce moment précis, Rogue aurait voulu se trouver le plus loin possible de Londubat, qui le regardait comme s'il ne savait pas à quel point c'était embarrassant d'avoir été vu gémissant lamentablement sur un lit crasseux…

"Allez-vous-en, je veux dormir. " grogna Rogue en détournant le regard.

Franck le dévisagea sans comprendre. Bon, Rogue devait être fatigué, mais il pouvait quand même articuler un remerciement, non ?

De son côté, l'espion voyait que non seulement Franck ne faisait pas mine de partir, mais qu'il continuait de l'observer. Il avait l'impression que le regard de l'Auror mettait à nu toutes ses faiblesses. C'était insupportable. Rogue rabattit alors le drap par-dessus sa tête, espérant que Londubat comprendrait qu'il ne voulait pas lui parler. Mais il tira si vigoureusement que le drap partit trop loin, et découvrit ses jambes maigres. Horriblement gêné, Rogue essaya de ramener le drap sans sortir la tête, en pédalant frénétiquement. Au bout d'une minute de ce labeur inutile et débile, Rogue se contraint à sortir la tête à l'air libre pour s'y prendre d'une manière plus orthodoxe. Londubat le fixait avec des yeux ronds.

" Tu ne te sens pas bien ? " demanda-t-il poliment.

Rogue serra les dents, le teint écarlate.

" Je veux dormir. " martela-t-il.

Londubat sembla enfin comprendre, se leva et sortit de la chambre. Rogue se roula en boule, en souhaitant de tout son cœur que le sol s'ouvre sous lui et l'engloutisse à jamais. Il s'était couvert de ridicule. Bien sûr, il avait été ridicule un nombre incalculable de fois dans sa vie, principalement à cause des Maraudeurs, mais là, il n'avait pas eu besoin d'aide pour se comporter de façon grotesque. Londubat avait vraiment du le prendre pour un taré, et on ne pouvait pas lui donner tort. Quelqu'un de normalement constitué ne se serait pas caché la tête sous un drap en agitant les jambes. Rogue se demanda ce qu'aurais fait quelqu'un de normalement constitué. Au bout d'un moment d'intense réflexion, il parvint à la conclusion que Monsieur Tout le Monde aurait certainement remercié l'Auror de lui avoir sauvé la vie.