Disclaimer : si Harry Potter m'appartenait, je suis certaine que vous en auriez entendus parler. Si c'est le cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est inquiétant.
Rating : toujours PG-13. Ben vouis, il n'y a toujours pas de scènes super gores ou olé-olé dans ce chapitre, désolée si ça en déçoit certains !
Chimgrid : ben ouais, je le sais bien qu'on n'apprend rien, mais les personnages, eux doivent bien apprendre quelque chose, si on veut qu'ils comprennent un peu ce qui leur arrive ! Mais c'est vrai que le chapitre 12, c'est pas non plus mon préféré. Heureusement, on va avancer un peu, maintenant
Soal : tout d'abord, merci de suivre mon histoire. Maintenant, où est-ce que je veux en venir ? Bon, déjà, ce n'est pas un yaoi, parce que j'aurais averti dans le résumé, histoire que ceux qui n'aiment pas ça puissent changer de chemin. Je ne me sens pas trop d'écrire des yaoi pour l'instant, mais si tu veux écrire des versions yaoi de mes fics, tu as ma bénédiction. Après, le but est un peu tout à la fois. Évidemment, c'est une histoire d'amitié, même si Rogue semble avoir un peu du mal à se rendre compte qu'il a au moins un ou deux amis. Ensuite, l'histoire est la manière dont j'interprète les années d'espion de Rogue, donc forcément, on a en arrière-plan ce qui va nous conduire à la série des Harry Potter que nous connaissons tous et apprécions tant. Enfin, une figure paternelle pour Neville : effectivement, même si dans les livres, on n'a pas trop cette impression. Mais voilà un scoop : quand cette fic sera terminée, il y aura plus ou moins, une suite, avec Neville donc. Par contre, pas de sauvetage des Londubats, hélas.
Ante : ouais, ne pas laisser une review pour chaque chapitre, je ne pardonne pas (lol). C'est vraiment pas grave, tu devais avoir des choses plus importantes en tête
Severafan : oui, je tiens mes délais parce que j'ai des chapitres d'avance (j'ai fini le 16). Pourvu que ça dure !
Chapitre 13
Baby-sitting
Août 1980
Depuis que les Londubat avaient pris connaissance de la prophétie, les défenses magiques autour de leur maison avaient triplé, même si jusqu'à présent, elles ne semblaient pas s'être avérées nécessaires. Si Franck en était ravi, le calme des Mangemorts l'inquiétait tout de même. Il savait, par contre, que les Potter n'avaient pas eu autant de chance : un mois environ avant la naissance du petit Harry, ils avaient dû quitter leur maison en catastrophe, poursuivis par une dizaine de Mangemorts. Cela avait malheureusement encore une fois confirmé qu'un traître sévissait dans l'entourage immédiat des jeunes parents.
Franck, depuis la naissance de son fils, avait parfois du mal à concilier les rôles d'Aurors, de membre de l'Ordre et de père de famille, bien que ce soit Alice qui s'occupait de Neville la plupart du temps, n'ayant d'ailleurs pas quitté la maison depuis sa naissance sur ordre de Dumbledore. Le jeune homme commençait à comprendre ce que devait ressentir Rogue, à la fois serveur à la Tête du Sanglier, Mangemort et espion.
Alice, de son côté, était ravie de son rôle de mère, et il était même difficile pour son mari de prendre Neville dans les bras tellement elle l'accaparait. Cependant, rester seule pendant que son mari travaillait finissait tout de même par l'ennuyer. Aussi, Dumbledore lui avait-il promis de lui envoyer de la compagnie afin de la distraire un peu.
La compagnie en question, ce matin-là, s'avéra être Severus Rogue, un vieux sac en toile bourré à craquer sur le dos et l'air maussade.
"Bonjour", fit-il d'une voix sépulcrale.
Alice, qui ne semblait jamais dérangée par son humeur sombre, le fit entrer avec son habituel sourire doux.
"Severus ! Je suis absolument ravie de te voir !"
Le jeune homme la dévisagea avec méfiance, comme s'il la soupçonnait de faire de l'ironie, mais l'air sincère d'Alice ne semblait pas feint. Elle était vraiment ravie de le voir. C'était sans doute la seule personne au monde à pouvoir prétendre cela. Même sa propre mère paraissait lui faire la tête (si l'on pouvait dire) depuis sa dernière visite, lorsqu'il avait évoqué un futur déménagement.
"Et qu'apportes-tu de beau ? demanda-elle en désignant le sac
- Des livres, au cas où tu t'ennuirais, grogna Rogue. Et pas des torchons moldus, hein, de la littérature."
Alice sourit. Bien qu'il ait prétendu le contraire, elle savait qu'il avait adoré Les Hauts de Hurlevent. Sa profonde gentillesse donnait souvent l'impression aux gens qu'elle était un peu idiote, mais il n'en était rien, et cela lui avait d'ailleurs servi plusieurs fois.
La jeune femme conduisit Rogue jusqu'à la chambre et lui fit signe de poser les livres sur le bureau.
"Tu n'as pas encore eu l'occasion de faire la connaissance de Neville, je crois ?" demanda-t-elle en lui désignant le berceau.
Rogue ne fit même pas semblant d'être curieux. Pourquoi est-ce que tout le monde s'extasiait ainsi sur les bébés ? Des créatures inintéressantes, qui se transformaient ensuite en enfants cruels et sans pitié pour ceux qui ne leur ressemblaient pas, puis devenaient des adolescents décérébrés. Parfois, un miracle se produisait et l'un d'eux devenait un adulte décent.
" Vous l'avez appelé Neville ?fit enfin Rogue, conscient qu'on attendait un commentaire de sa part. Mais c'est hideux !"
Alice eut un petit sourire et prit son fils dans ses bras. Rogue le trouva absolument semblable à tous les autres bébés qu'il lui avait été donné de voir au cours de son existence. Difficile de penser que le Seigneur des Ténèbres puisse le considerer comme un danger sérieux pour son règne. Il avait également du mal à croire que lui-même ait pu ressembler à cela. Mais avec des parents comme Franck et Alice, Neville aurait une existence totalement opposée à la sienne. Rogue essaya d'imaginer ce qu'aurait pu être sa vie s'il avait été élevé par les Londubat et non ses propres parents, mais la vision mentale du jeune couple en train de le cajôler était tellement incongrue qu'il se chercha vite un autre sujet de réflexion.
" Tu veux le tenir ? " proposa Alice.
Le jeune homme resta un instant interloqué. Elle lui proposait à lui de tenir son fils dans ses bras ? Elle était prête à lui confier une créature sans défense tout en sachant parfaitement ce qu'il était et de quoi il était capable ?
" Non merci, sans façon, grogna-t-il finalement. Si c'est pour qu'il me vomisse dessus, ce n'est vraiment pas la peine."
Alice berça un instant Neville, qui bavochait tranquillement dans son sommeil, avant de le reposer et d'examiner les livres que Rogue avait apportés. Ils étaient pour la plupart d'occasions et sérieusement abimés, mais les titres paraissaient intéressants. Elle avait commencé l'un d'eux lorsqu'elle était plus jeune, Elijah Graendil, hors-la-loi, mais ses parents le lui avaient confisqué étant donné le sujet, les prétendues mémoires d'un sorcier de l'Allée des Embrumes, ce qu'elle avait beaucoup regretté à l'époque, car le livre était passionnant et ne devait pas seulement sa célébrité à son sujet scandaleux, mais aussi à ses qualités littéraires.
" Et qu'elles sont les nouvelles ? demanda-elle tout en lisant le résumé des Mémoires d'un sorcier de la Flibuste par Ethelberth d'Ascoyne.
- Les Potter ont encore dû déménager. C'était à un cheveu, encore une fois."
Alice lui jeta un regard attéré.
"Et seuls Peter, Sirius et Rémus, sans parler de Dumbledore, savaient où les trouver? "
Rogue hôcha sombrement la tête.
" Je n'arrive pas à le croire, soupira la jeune mère. Je ne peux même pas voir lequel serait capable d'une telle chose.
- Pour moi, ils en sont tous parfaitement capables, rétorqua Rogue, d'une voix soudain plus aggressive. Mais si je devais en choisir un, je parierais sur Black sans hésiter."
Alice lui jeta un coup d'il surpris.
"Sirius ? Il est toujours si charmant
- Ah oui, très bien, bravo ! s'emporta Rogue sans prendre garde à l'air choqué d'Alice. Il est charmant ! Alors il suffit de faire de grands sourires, d'être drôle et tout de suite, vous êtes au-dessus de tous soupçons !
- Severus, il n'y a pas de quoi s'énerver
- Non, bbien sûr, hurla Rogue, dont le visage blâfard était devenu rouge de colère, et qui pour une fois semblait avoir perdu tout contrôle de lui-même et de sa diction. Non, rien de ce que je ppeux dire n'a d'importance, de ttoutes façons, parce que moi, je ne suis pas charmant ! Personne ne me crcroit jjamais tout ça parce que je ne fais pas de jjolis sourires et des plaisanteries à tout bout de champs !"
Neville, apeuré par les vociférations de Rogue, se mit à son tour à hurler, et Alice le prit immédiatement et essaya tant bien que mal de le calmer, sans quitter Rogue du regard.
" Vvous êtes tous tellement stupides continuait Rogue
- BRAAAAAAH ! braillait le bébé, indifférent aux efforts de sa mère.
- Vous croyez tous que si quelqu'un EST AIMABLE, IL VOUS VEUT FORCÉMENT DU BIEN ET VOUS NE POUVEZ PAS LE FAIRE TAIRE, VOTRE GNIARD ?"
Rogue s'arrêta de hurler, conscient qu'il ne pourrait pas surpasser Neville question volume sonore. Il se contenta donc de fixer Alice en reprennant son souffle. La jeune femme le dévisageait comme si elle le voyait pour la première fois.
" Évidemment, elle ne doit pas avoir l'habitude qu'un cinglé pique sa crise, même si on a dû déjà lui dire quel taré j'étais." pensa Rogue avec accablement.
Encore une fois, il avait perdu le strict contrôle de ses nerfs, qu'il s'était fait un devoir de garder quoiqu'il arrive, et une des rares personnes qui avait de la considération pour lui devait à présent souhaiter ne plus jamais le revoir. D'autant que la jeune femme allait sans doute tout raconter à Londubat lorsqu'il reviendrait du travail. Avec un soupir accablé, il tourna les talons, indifférent au fait que les hurlements de Neville avaient enfin cessé.
"On se demande à quoi pensait Dumbledore quand il a décidé que je devrais vous rendre visite. Comme si on pouvait passer une bonne journée en ma compagnie." marmonna l'espion en posant une main sur la poignée de la porte.
Alice essaya de le rattraper, mais, encombrée par son fils qu'elle tenait toujours dans ses bras, elle ne fut pas assez rapide, et avant qu'elle ait pu dire à Rogue ce qu'elle pensait, qu'elle était désolée si elle avait dit quelque chose qui lui avait fait de la peine et qu'elle apprécierait vraiment qu'il reste encore un moment, le jeune homme avait pris la fuite.
