Chapitre 3

Hermione fut appelée très tôt le jour suivant dans la chambre de Draco. Elle fut lavée avec la même ténacité que la dernière fois et on lui donna une autre robe tout aussi propre que la première. Elle fut emmenée en bas du hall puis dans la même salle au fond du couloir. Les deux domestiques frappèrent à la porte, Draco leur ouvrit et les mena à l'intérieur. Il vérifia qu'Hermione était propre avant de signaler aux domestiques de partir. Draco semblait tout particulièrement entrain aujourd'hui, et il était visiblement très excité. Il fit les cents pas dans sa chambre comme s'il cherchait quelque chose puis, il s'arrêta devant elle.

« Nous allons bien nous amuser aujourd'hui. » dit-il avec un large sourire. « Du moins, je vais bien m'amuser ! »

Hermione le regarda simplement avec curiosité lorsqu'il repartit fouiller dans sa chambre. Pendant un moment, il s'était abaissé et regardé sous son baldaquin où était suspendu des rideaux noirs. Il réapparut de l'autre coté tenant dans sa main un morceau de parchemin.

« Je l'ai trouv ! » s'exclama t il.

« Trouver quoi ? ».

« Mes notes pour la malédiction que nous allons pratiquer aujourd'hui ! » dit-il, parcourant des yeux le parchemin. Il plia celui-ci et le mit dans l'une des poches de sa robe. Il prit sa baguette et sembla soucieux.

Hermione se raidit. C'était le moment qu'elle avait appréhendée. Elle se demandait ce que cette chose épouvantable allait bien pouvoir lui faire. Est ce qu'il allait vraiment lui arranger ses cheveux ? Certes ils n'auraient pas mériter un prix de beauté, mais elle ne pu s'imaginer devenir chauve. Elle frémit légèrement à cette idée.

Soudainement, elle le vit lever sa baguette et marmonner quelque chose qu'elle ne pu distinguer. C'était la première fois de sa vie qu'elle assistait à une démonstration de magie. Depuis qu'il était interdit aux sangs de bourbe d'apprendre la magie la plus part des sorciers s'abstenaient de parler devant eux de malédictions et de sorts, et encore moins de leur en montrer !

Une lumière éclatante rouge-orangée provenant de la baguette de Draco, l'entoura. Elle tressailli légèrement, puis se ressaisi. Elle posa instinctivement ses mains sur sa tête pour vérifier que ses cheveux étaient encore là. Dieu merci, ils y étaient !

Elle examina le reste de son corps, essayant de trouver ce que le sort lui avait fait, mais avant qu'elle n'y parvienne, elle sentit une vague de nausée lui montée à la tête. Elle commença à avoir chaud et se sentit fiévreuse. Sa peau était devenue pâle excepté quelques tâches rouges le long de son cou. Elle transpirait tellement que ses cheveux commençait à s'applatir.Lorsqu'elle ne pu se tenir debout plus longtemps, elle s'effondra sur le plancher. Elle battit des mains dans l'espoir de se rafraîchir, mais l'air était trop suffocant.

« Il fait...si chaud ! » cria t-elle en haletant, il lui était difficile de respirer.

Draco était indéniablement radieux. « C'est ton travail. Oh, c'est encore mieux que ce que j'avais imagin ! »

Hermione le regarda. « Quel... était ....le sort ?! »

« C'est le charme Caloratum, il a été conçu pour infliger une abominable souffrance comme si ton sang était entrain de bouillir. » dit Draco fièrement. Hermione avait des haut-le-cœur, pensant que le dîner d'hier soir allait sûrement jaillir sur le sol d'une minute à l'autre. Elle avait si mal au cœur, mais le pire était cette horrible chaleur. Ne prêtant aucune attention à sa dignité, elle enleva sa robe et la jeta en arrière en lui donnant des coups de pieds comme si elle était un serpent. Elle fut soulagée pendant un moment. Elle remarqua que les yeux de Draco furent légèrement surpris en parcourant son corps. Elle voulu remettre sa robe, mais la chaleur était déjà entrain de revenir.

Draco la regarda avec grand intérêt. Il n'avait pas imaginé que le sort aurait pour résultat de la faire ramper autour de sa chambre en sous- vêtement, mais quelque chose lui disait qu'il devait être heureux de cela. Pendant un moment, les yeux d'Hermione rencontrèrent ceux de Draco mais il les dévia rapidement vers le reste de son corps, essayant de montrer qu'il n'était intéressait que par les effets du sort.

« Bien, c'était un grand succès. » Dit-il plus calmement cette fois-ci.

« Le... contre sort.... s'il vous plait. »

« Peut-être demain. » dit-il méchamment.

« Je vais mourir si vous ne me le lancez pas tout de suite. » se força t- elle à dire. « A quoi vous servirai je alors. »

Draco soupira et fouilla dans sa poche. Il ressortit le parchemin et le lu.

« Dépêchez vous !! » hurla t-elle, serrant son estomac de peur que le dîner d'hier ne ressurgisse devant elle. Draco la regarda furieusement.

« Tu vivras une heure de plus, du moins si tu arrête de me parler sur ce ton avec ta sale bouche de sang de bourbe ! J'ai tout mon temps. » Dit-il plus calmement avec un sourire satisfait. Hermione inclina la tête péniblement, Draco chuchota le contre sort.

Hermione se sentit immédiatement beaucoup mieux, c'était comme si elle était enfin libre. Elle se releva et pris une minute pour rattraper son souffle. Elle repoussa ses cheveux humides derrière son front. Elle regarda le sol et se rappela qu'elle s'était débarrassée de sa robe. Elle rougit légèrement. Elle voulu la reprendre mais sa robe n'était plu à l'endroit où elle l'avait laissée. Draco s'était levé et la tenait dans sa main.

« Tu as laisser tomber quelque chose, sang de bourbe ? »

Elle fit un pas en avant et tendit le bras pour la reprendre mais il la mit hors de sa portée. « Si tu ne prend pas soin des cadeaux que nous te donnons, nous pouvons les reprendre. »

« Rendez la moi ! » dit-elle le plus calmement qu'elle le pouvait.

« Et, qu'est ce que tu ai supposé dire d'autre ? » demanda t-il avec un large sourire.

« S'il vous plait ? »

Il lui tendit sa robe et la regarda s'habiller. « Tu sais, si tu étais une véritable sorcière, tu aurais une allure sensationnelle dans une robe verte. »

Hermione le regarda comme s'il était devenu fou. Les robes vertes étaient réservées à la plus haute classe des sorcières, les plus riches et les plus puissantes femmes du monde magique. Etant enfant, Hermione avait regardé ces belles sorcières portant leur robe couleur émeraude marchaient le long de sa cellule, et avait pleuré sur ses propres haillons. Elle s'était jurer qu'un jour prochain elle en porterait une.

« Le vert n'est pas ma couleur. » lui dit-elle finalement. Il l'examina de plus prés, en plissant ses yeux : « tu as raison. Le brun te convient beaucoup mieux. » Hermione ne comprit pas l'insulte. Les robes brunes étaient destinées aux plus pauvres et aux plus laides sorcières de la société. Elles ne coûtaient d'ailleurs presque rien.

« Avez-vous fini pour aujourd'hui ? » dit-elle rapidement, heureuse de changer de sujet. Il inclina la tête et se retourna. « Tu peux appeler les domestiques. »

Hermione cligna des yeux, surprise de voir son humeur changer si brutalement. Tout à coup, il semblait tourmenté et elle pu déceler de l'amertume dans sa voix. Il avait été si content que le sort ait réussi. Qu'est ce qu'il avait maintenant ? Pendant une fraction de seconde, elle pensa lui poser la question mais revient rapidement à la réalité. Avec de la chance, il lui répondrait certainement en l'insultant, et elle ne voulait pas lui montrer qu'elle s'en soucier. Elle ne souhaitait pas flatter son ego d'avantage.

Elle frappa à la porte et les deux domestiques arrivèrent, elles la ramenèrent dans sa cellule où son déjeuner l'attendait. Elle mangea d'un air maussade, ne prenant aucun plaisir à chaque bouchée. A présent, elle se sentait également frustrée et exaspérée. Cependant elle ne pu définir la véritable raison qui la mettait dans un tel état. Le sort avait été très douloureux, mais elle l'avait enduré que seulement quelques minutes. Elle se raidi à l'idée de ce qu'il aurait donner si elle n'avait pas reçu le contre sort.

Elle chassa de sa tête cette dernière pensée puis entrepris de faire la sieste. De toute façon, elle n'avait rien d'autre à faire. Elle s'allongea sur le banc et essaya de s'endormir, mais elle ne pu y parvenir. Elle avait dû trop dormir la nuit précédente. Elle se mit sur le côté puis se retourna de nouveau : elle était toujours incapable de dormir. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle commençait à rêver que Draco ne voulait pas lui donner le contre sort, elle sentait toujours cette chaleur suffocante l'envahir et alors que Draco se tenait devant elle en ricanant, elle prit feu dans sa chambre.

Elle sursauta avant que le rêve ne puisse aller plus loin. Elle était contrariée par le manque de sommeil mais reconnaissante que le cauchemar soit terminé. Au bout d'une heure, elle sombra finalement dans le sommeil. Ce n'était pas un rêve calme : le cauchemar continuait. Maintenant, elle en était venue à arracher ses sous-vêtements et Draco lui disait des paroles obscènes jusqu'à ce que l'humiliation devienne plus douloureuse que la chaleur. Lorsqu'elle fut parvenue à récupérer ces vêtements, Draco les enflamma à l'aide de sa baguette.

Elle se réveilla le souffle coupé et s'assit sur la banc pour reprendre sa respiration. Elle avait transpiré de nouveau mais cette fois ci, c'était à cause de sa propre frustration et de son anxiété. Elle se força à se calmer. « C'est fini pour aujourd'hui. » se dit-elle pour se soulager. « Le sort a été rompu, et je ne le rêverait pas jusqu'à demain. »

Enfin, elle se rendormit de nouveau mais elle fit toujours le même cauchemar. Il n'était pas long car elle se réveillait à chaque fois avec sursaut pour faire face ensuit à de longues heures de solitude et de confinement. L'esclavage était horrible, pensa-t-elle, et elle ne pouvait pas rester comme ça pour toujours. Elle s'échapperait même si elle devait en mourir.

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