Désolée pour le délai. Je ne m'attarderai pas sur les raisons, mais je vais
essayer de faire plus vite à l'avenir. Malheureusement, c'est sans
garanties.
Disclaimer : non, je n'ai pas passé ce mois à acquérir la propriété de Harry Potter. Il appartient toujours à JKR, ainsi que tout son univers.
Merci à Mirabelle P ( ex Mélaïnas), pour avoir pris le temps de relire et de corriger ce texte.
Chapitre 4 : tentative d'enlèvement.
Dans les semaines qui suivirent, même si les questions que se posait Harry étaient toujours aussi présentes, il n'y obtint pas de réponse. Il avait tant relu les lettres de sa mère qu'il pouvait en réciter des paragraphes entiers, mais sans réussir à percer leur mystère. Par moment, il trouvait presque que sa mère était cruelle : la personne à qui elle destinait ces lettres n'en savait pas plus que lui. Lily en disait juste assez pour qu'on sache qu'elle cachait d'énormes secrets, de terribles secrets qui empoisonnaient sa vie. Mais elle ne disait pas de quoi il s'agissait. Will faisait son possible pour l'aider. Mais aucun des deux ne savaient dans quelle direction chercher. Harry s'était aussi rapproché de Liz, et, de temps en temps, il lui demandait de parler à sa mère. Mais il était évident que Deborah n'en savait pas plus que lui. Moins, peut-être, puisqu'elle ignorait l'existence des lettres et d'autres détails de la vie de Harry. Liz, tout comme Will, se montrait toujours disponible pour aider Harry. Mais si elle élaborait beaucoup de théories, aucune ne semblait vraiment satisfaisante. Et Harry continuait à passer sa vie entre le collège et ses soirées solitaires à Privet Drive, il continuait à faire ses devoirs à la perfection, faute d'une occupation plus divertissante. Il avait cependant pris l'habitude de rentrer par le dernier bus, même s'il sortait plus tôt. Plusieurs fois, il avait été passer le temps libre entre les deux chez Will. Celui-ci habitait un petit appartement non loin du collège, où il partageait sa chambre avec son frère Simon. La mère des deux garçons était une petite femme fluette aux yeux gris et tristes, qui s'était toujours montrée enchantée de voir l'ami de son fils.
En dehors du mystère que constituaient ses parents, Harry avait un autre sujet de préoccupation. Sa cicatrice continuait à lui faire mal, il la sentait presque en permanence, même s'il s'y était tellement habitué qu'il ne le remarquait même plus. Ce n'était pas tant la douleur qui le gênait, après tout c'était plus que supportable, à peine désagréable, que le fait de ne pas savoir d'où cela provenait.
Au début du mois de novembre, la pluie se mit à tomber sans interruption. La couche de nuage dans le ciel était si épaisse qu'on remarquait à peine le lever du jour. Harry ne pouvait plus sortir faire ses promenades le week- end, il était obligé de passer tout son temps dans la maison, ce qui signifiait dans sa chambre. Le soir, il ne pouvait plus passer du temps avec Will dans la cour du collège, à pratiquer différents sports, ou simplement à parler et à faire semblant de travailler. La salle de permanence n'attirant pas l'autre garçon, en dehors des jours où il était invité chez son ami, il était obligé de rentrer chez lui, ou de rester travailler seul au collège, ce qui n'était guère plus attrayant.
Un matin, alors que Harry se pressait, sous la pluie battante, pour rejoindre la porte du collège, son ami le rejoignit, en souriant de toutes ses dents.
" Eh, Harry, devine quoi ! s'exclama-t-il avec enthousiasme.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry.
- Ma mère a retrouvé un emploi ! Elle commence lundi prochain !
- Oh ! C'est super ! Ça va drôlement vous faciliter la vie, n'est-ce pas ?
- Ouais. Ça veut dire fini le pain, les nouilles et les patates à tous les repas ! Et je sens qu'on va être particulièrement gâté pour Noël, cette année. Je vais même ravoir de l'argent de poche. Il y a bien un an que je n'ai pas eu un sou en poche.
- Cool, dit Harry en secouant son blouson pour essayer de le sécher tant bien que mal. ''
Il était heureux pour son ami, mais ne put s'empêcher de penser que, lui, de l'argent de poche, il n'en avait jamais eu.
"Et c'est quoi comme travail ? demanda-t-il.
- Elle va tenir la caisse et s'occuper de la comptabilité d'une petite boulangerie, dans le centre. C'est pas tout à fait ce qu'elle cherchait, mais c'est mieux que rien.
- C'est sûr."
Ils approchaient de la porte de leur salle de cours. " Penses-y très fort pendant les deux prochaines heures. Ça t'aidera peut-être à survivre.
- Pourquoi ? Je vais très bien, merci.
- On a bio.
- Oh, non !" Will pâlit brusquement. " Je n'ai pas fait le devoir qu'il nous a donné sur l'appareil respiratoire. Il va me tuer. Je devais le faire hier, et quand ma mère nous a appris la nouvelle... j'ai oublié !
- On a dix minutes d'avance. Tu peux essayer de faire quelque chose à partir du mien.
- Merci, Harry. Tu me sauves la vie."
Ils s'arrêtèrent au coin d'un couloir. Un quart d'heure plus tard, après que Will ait réalisé la copie la plus rapide que Harry ait jamais vue, les deux garçons passaient le seuil de la salle de cours. Le professeur semblait d'humeur encore plus terrible que d'habitude. Ils l'avaient entendu crier de l'extérieur de la pièce, et il fallut à Harry tout son courage pour pousser la porte de la pièce. Tous leurs camarades étaient assis à leurs places, le visage fermé. Lorsque le professeur Both aperçut les deux garçons, il explosa.
"Potter, Pickard, vous avez cinq minutes et douze secondes de retard ! Où est-ce que vous vous croyez ?
- Désolé, marmonna Will. On a...
- Taisez-vous, Pickard ! Je ne veux pas entendre vos excuses pitoyables ! Dehors, tous les deux ! Et vous aurez une retenue. Maintenant donnez-moi vos devoirs et sortez.
La tête basse, les deux garçons tendirent leurs feuilles de papier au professeur et sortirent de la pièce.
" Eh, dit Harry, après qu'ils se soient un peu éloignés. On a échangé une heure de Both contre une heure de colle. On gagne au change, non ?
- Ouais."
Will n'avait pas l'air convaincu.
" Tu n'as jamais vu ma mère quand Simon avait une retenue. Horrible.
- Tu n'as qu'à pas lui dire. Je n'ai pas du tout l'intention de parler de ça aux Dursley.
- Ils finiront bien par l'apprendre. Ton nombre d'heures de retenue apparaît sur ton bulletin à la fin du trimestre. Je préfère encore affronter ma mère maintenant que dans quelques semaines si elle doit découvrir que je lui ai caché ça.
- Je prends le risque, dit Harry. Ce n'est pas comme si les Dursley s'intéressaient à mon bulletin. Ils y jetteront à peine un coup d'œil, juste assez pour voir qu'il ne ressemble pas du tout à celui de Dudley, et se mettre à me crier dessus. En fait, c'est peut-être mieux qu'il y ait des retenues indiquées. Je suis sûr que Dudley, lui, aura eu des dizaines d'heures de colle.
- T'as de la chance, finalement, grinça Will.
- Ouais, grimaça Harry. Bon, puisqu'on a un moment de libre, autant en profiter. Qu'est-ce qu'on fait ?"
Ils étaient arrivés dans le hall. Un simple coup d'œil dehors leur confirma qu'il pleuvait toujours autant. Ce qui leur laissait comme possibilités de rester dans le hall, où passait en permanence du monde, dont leurs professeurs, ou d'aller travailler dans une salle... ce qui ne les motivait que modérément. Surtout Harry, qui estimait qu'il passait déjà assez de temps à travailler chez les Dursley.
"On pourrait aller au gymnase, suggéra-t-il. Il n'y a jamais personne d'habitude quand on y arrive.
- Ouais... Ça veut dire traverser sous la pluie, non ?
- Il faudra bien traverser de toutes façons, puisqu'on a sport après. Eh, t'es pas en sucre, si ?"
Will grogna mais hocha la tête pour signifier son accord, et les deux garçons sortirent dans la cour. Celle-ci était déserte. Ils se mirent à marcher le plus vite possible, courant presque sur le sol rendu glissant par toute l'eau qui le recouvrait. Malgré le peu d'envie qu'ils avaient de croiser un autre de leurs professeurs alors qu'ils étaient censés être en cours, ils décidèrent, d'un commun accord, de traverser le parking où ceux- ci garaient leurs voitures. C'était le plus court chemin pour rejoindre l'autre bâtiment, et ils étaient déjà complètement trempés. De plus, le parking leur semblait vide. Ils l'avaient déjà parcouru à moitié quand une voiture y pénétra.
" Mince, dit Will, en essayant de voir le conducteur, alors que la voiture se dirigeait vers eux, son propriétaire désirant sans doute se garer le plus près possible du collège. J'espère que ce n'est pas quelqu'un qui risque de nous faire des histoires. Thomson, au hasard. Il ne manquerait plus qu'elle... On l'a déjà croisée en allant en sport.
- Même elle ne pourrait pas dire grand-chose, essaya de le rassurer Harry, en plissant les yeux lui aussi. Après tout Both nous a viré, nous avons le droit d'être ici. La retenue, il nous l'a déjà donnée, que veux-tu qu'elle fasse de plus ?... Ce n'est pas elle de toute façon, je ne crois pas que le conducteur soit quelqu'un que je connais...
- Tant mieux..."
La voiture approchait lentement. Arrivant à leur hauteur, elle stoppa. La fenêtre du conducteur s'ouvrit, révélant le visage d'un homme. Il était revêtu d'un manteau, et son visage couvert d'une cagoule, ce qui parut étrange à Harry car il ne faisait pas particulièrement froid, de plus l'étranger était dans un véhicule. Cependant, lorsqu'il parla ce fut d'une voix aimable.
" Dites-moi, les garçons, je suis bien au collège Shakespeare ?
- Oui, répondit Will.
- Je dois voir Mr Mil... Mal... Milford, je crois, ou un nom comme ça. Je n'arrive pas très bien à lire.
- Ça ne me dit rien, dit Harry. Et toi ?
- Non. C'est un prof ou quelque chose ?
- Oui, c'est ça, dit l'étranger. C'est un professeur dans cet établissement. Mais ce n'est peut-être pas son nom exact. Peut-être cela vous dira-t-il quelque chose si vous le voyez par écrit ?"
Harry sentit soudain Will le pousser du coude. "Thomson !" murmura l'autre garçon en désignant une petite voiture qui pénétrait à son tour dans le parking. Harry haussa les épaules et s'approcha de l'inconnu pour jeter un oeil sur le morceau de papier. Tout se passa très vite. Il n'eut pas le temps de réagir quand la portière de la voiture s'ouvrit brusquement et que deux bras forts le saisirent par le poignet, l'attirant à l'intérieur du véhicule.
Harry hurla. L'homme le jeta sur le siège arrière et démarra en trombe. Le garçon chercha frénétiquement la poignée d'une portière. Elle était verrouillée.
'' Tais-toi ! lui lança l'homme. Tu m'empêche de... "
Il ne termina pas sa phrase, mais poussa soudain un énorme juron en donnant un brusque coup de frein qui projeta Harry contre le siège passager. Lorsque celui-ci releva la tête, il put voir que le feu rouge au bout de la rue qui passait devant le collège les avait arrêtés, et que les voitures roulaient à grande vitesse sur l'avenue perpendiculaire à la leur, leur barrant le passage. Harry s'acharna de plus belle sur la portière, en vain.
" Tiens-toi un peu tranquille, Potter, dit l'homme. Il veut te voir. Je dois t'amener à lui. Rien ne peut s'opposer à sa volonté.
- À qui ?"
L'homme ne répondit pas, ou n'en eut pas le temps. Alors que le feu passait au vert, un autre homme, dont le visage était perdu dans une énorme capuche, ouvrit sans problème apparent la portière du conducteur. Harry ne vit pas bien comment, mais en quelques fractions de secondes celui qui l'avait enlevé était effondré sans connaissance sur le volant. Puis le nouveau venu se tourna vers lui.
"Descends, ordonna-t-il d'une voix glaciale. "
Derrière eux, une file de voiture s'impatientait dans un concert de klaxons.
" Est-ce que tu es bouché ? répéta l'homme, qui faisait passer sa victime inconsciente sur le siège du passager et prenait sa place. Descends. Dépêche-toi. Avant que je ne regrette encore plus d'être venu te sortir de là.
- Pourquoi ? Qui êtes-vous ?
- Ne pose pas de questions, dit l'étranger. Je viens très probablement de te sauver la vie, en m'attirant pas mal d'ennuis au passage, alors ne complique pas les choses, Potter. Descends immédiatement.
- Je ne peux pas, balbutia Harry, trouvant son prétendu sauveur plus effrayant que son kidnappeur. La porte... elle est fermée."
L'homme le regarda avec mépris, tenta à son tour d'ouvrir la portière arrière, sans y parvenir. Les autres voitures avaient à présent pris le parti de les dépasser. L'homme sortit de la voiture et la contourna. Cette fois, il n'eut pas de problème. Sans autre cérémonie, il extirpa Harry du véhicule et l'envoya rouler à terre d'un geste impatient, achevant au passage de déchirer le vieux blouson de Dudley. Harry s'entendit appeler et vit Will courir dans sa direction, Thomson sur ses talons essayant visiblement de le retenir. L'homme les vit également, et une expression étrange, presque de la peur, s'inscrivit sur son visage. Sans un regard pour l'enfant qu'il venait de délivrer, il s'installa au volant et démarra. Il tourna dans l'avenue et, quelques secondes plus tard, il avait disparu.
" Harry ! Ça va ? Will se penchait sur lui. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Potter !"
Avant que Harry ait eu le temps de répondre, Thomson arrivait derrière Will, et l'interpellait, elle aussi, essoufflée.
" Vous n'avez rien ?
- Non, répondit Harry d'une voix enrouée.''
Mais lorsqu'il tenta d'utiliser sa main droite pour se relever, il dut réfréner une grimace de douleur. Gardant un visage impassible, il s'appuya sur sa main gauche pour se mettre à genoux et se remettre debout. Malgré la très nette impression que ses genoux avaient été remplacés par deux grosses boules de coton, il parvint à tenir sans trop vaciller.
" Vous allez attraper la mort, Potter, remarqua le professeur d'anglais, en ramassant les deux morceaux du vieux blouson de son élève qui étaient tombés à terre.''
Harry n'avait même pas remarqué que sa trop mince veste d'uniforme était trempée, ainsi que son pantalon, après son séjour sur le trottoir. L'eau ruisselait également dans ses cheveux, qui, pour une fois, restaient collés à son front. Si Will et le professeur étaient eux aussi trempés, ils portaient des vêtements mieux adaptés à ce temps. Thomson déplia le parapluie qu'elle tenait à la main, sans doute faute d'avoir eu le temps de le poser en se précipitant derrière Will, et invita les deux garçons à en profiter.
Si Harry eut du mal à suivre le train de son professeur sur le chemin du retour, il ne se plaignit pas. Dès que le choc avait commencé à se dissiper, après la terreur, après les questions, une pensée s'était imposée à lui : si les Dursley étaient informés de ce qui venait de se passer, il n'avait pas fini d'avoir des ennuis. Ils ne considéreraient certainement pas le fait d'être appelés pour une tentative d'enlèvement comme normal. C'est également pour cette raison qu'il taisait la douleur de son poignet. Il ne voulait pas que son professeur, ou qui que ce soit, s'inquiète pour lui au point de décider qu'il était plus prudent qu'il rentre chez lui, ce qui impliquait un coup de téléphone à son oncle ou sa tante pour qu'ils viennent le chercher. Et une petite explication au passage.
Quelques minutes plus tard, ils étaient de nouveau sur le parking. Le professeur Thomson entraîna ses élèves vers le bâtiment principal du collège, et dans un escalier qu'ils n'avaient jamais emprunté, et dont l'accès était normalement interdit aux élèves, jusqu'à une grande pièce où un unique professeur était assis devant une pile de copies. Il leva la tête en voyant le petit groupe arriver.
" Besoin d'aide, Margareth ? demanda-t-il en se levant.''
Il faisait près d'un mètre quatre-vingt dix, et semblait avoir une cinquantaine d'années. Son visage, encadré de cheveux gris, était carré et imposant, mais son expression était cordiale alors qu'il s'adressait à sa collègue.
" On dirait que ces deux là et toi avez eu quelques problèmes... Tu n'amènes pas souvent d'élèves ici.
- C'est le seul endroit où il y a des serviettes, répondit Mrs Thomson en ouvrant un placard. Et, oui, nous avons des problèmes. Une tentative d'enlèvement sur le parking de notre établissement, rien que ça ! Depuis le temps que je demande au directeur de renforcer la sécurité de cette école ! Comme si les vols et les rackets pratiqués par certains de nos éléments ne suffisaient pas, il faut maintenant que des pervers extérieurs s'en mêlent ! Cette fois s'en est trop, Mickael. Il faut prévenir la police.
- Du calme, Margareth, répondit l'homme en tentant de lui prendre le bras.''
Le professeur d'anglais se dégagea violemment. Replongeant dans le placard, elle en sortit deux serviettes grossièrement pliées et en lança une à Will et l'autre à Harry. Celui-ci parvint maladroitement à l'attraper au vol, de la main gauche. Se retrouver dans le bâtiment chauffé n'avait pas suffi à arrêter ses tremblements, ses vêtements trempés collaient à ses membres comme une seconde peau glacée. Il s'essuya gauchement le visage, d'une main, puis la nuque. Il se souciait moins du froid que de la conversation de ses professeurs. Il n'avait jamais rencontré le directeur du collège, qui était rarement dans l'établissement. Mais Margareth Thomson ne semblait pas le porter dans son cœur.
"Ca ne peut plus durer, Mickael ! s'énervait-elle. Il est le directeur de cet établissement ou il ne l'est pas ! La situation se dégrade chaque jour. Il ne se bat pas pour les financements, résultat plus d'infirmière, il n'y a pas eu un seul nouveau livre dans la bibliothèque depuis au moins trois ans, et je ne vous parle même pas de l'état des locaux. Il n'a aucune autorité sur les élèves, pas plus que sur certains professeurs, d'ailleurs. S'il n'y avait que ça, on pourrait à la limite faire avec. Élisa Cameron heureusement, est une vraie perle. Mais là, la sécurité de nos élèves est en jeu, et son "Nous réglerons nos affaires tout seuls, pas de police à l'école" frôle la débilité.
- On en a déjà parlé des dizaines de fois, Margareth, fit le dénommé Mickael d'un ton apaisant. Parker est nul, tout le monde est d'accord là- dessus, mais tu sais comme moi que nous devrons le supporter jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite. C'est presque lui qui a fondé cette école. Je sais comme toi que nous aurions dû faire appel à la police depuis longtemps, au sujet de ces vols, ou des rackets perpétrés par cette bande de cinquième années l'an passé, ou encore de ces réserves de drogue que nous avons saisies. Mais il ne veut pas, et nous devons bien faire avec.
- Jusqu'au jour où nous finirons par perdre un de nos élèves. Potter, si je vous ai donné une serviette c'est pour que vous vous en serviez !"
Harry se mit à passer la serviette plus activement dans ses cheveux. Son professeur ne sembla pas satisfaite, mais, au lieu d'insister, elle perdit son ton sec et le prit par l'épaule pour le conduire dans un coin de la pièce, tout près du radiateur.
" Enlevez votre veste", ordonna-t-elle. Harry obéit. Sa chemise était presque aussi trempée que la veste qui l'avait recouverte, mais en se plaçant tout près du radiateur et en s'enroulant dans la serviette, il commença à trembler moins fort. Will et lui firent un court passage dans les toilettes attenant à la salle des professeurs et revêtirent leurs vêtements de sport. Avec une main, Harry eut du mal à enfiler ses habits, mais lorsqu'il y parvint, il se sentit délicieusement bien, enfin au sec. Lorsqu'ils en ressortirent, leur professeur d'anglais leur demanda de s'asseoir sur une banquette dans un coin de la salle des profs, dans laquelle quelques personnes étaient arrivées entre temps, et leur tendit à chacun une tasse de thé chaud.
" Je crois que quelques explications s'imposent, dit-elle en tirant une chaise en face d'eux, imitée par son collègue. Et d'abord, que faisiez-vous tous les deux sur ce parking alors que vous étiez sensés être en cours... de biologie, c'est cela, non ?
- Oui, répondit Harry. Mais nous étions en retard et le professeur Both nous a mis dehors. "
Il jeta un regard d'excuse à Will en disant cela, mais son ami haussa les épaules. Le professeur leva un sourcil réprobateur mais ne se lança pas dans un sermon.
" Comme on avait sport après, continua Harry, on allait au gymnase."
Thomson hocha la tête.
"Je vois, dit-elle. Et que s'est-il passé ensuite ?"
Cette fois, ce fut Will qui raconta ce qui était arrivé lorsque la voiture les avait abordés. Jusqu'au moment où Harry avait été attiré à l'intérieur.
" Attendez ici, tous les deux, je vais appeler la police, dit finalement le professeur d'anglais.
- Margareth, s'interposa son collègue, qui avait assisté à la conversation sans y participer.
- Mickael, tu as entendu comme moi, cela peut se reproduire.
- Mr Potter, demanda le dénommé Mickael, pourriez-vous s'il vous plaît nous raconter la fin de l'histoire ? Savez-vous ce que voulait cet homme ? Comment êtes-vous sorti de la voiture ?
- Je ne sais pas ce qu'il voulait, dit Harry après un moment de silence. Ca n'a duré que quelques instants, il n'arrêtait pas de parler mais je ne comprenais rien à ce qu'il disait. Il voulait m'amener à quelqu'un, mais il n'a pas dit de nom. Et quand il s'est arrêté au feu, un autre homme a ouvert la porte, a assommé le premier et m'a sorti de la voiture.
- Ca n'a pas de sens, Potter, remarqua le professeur Thomson.
- C'est pourtant ce qui s'est passé.
- J'ai vu l'homme accoster la voiture, confirma Will.
- D'où venait ce mystérieux sauveur ? Pourquoi s'est-il enfui ?
- Je ne sais pas, dit Harry, en avalant la dernière gorgée de thé brûlant. Mais il était là, c'est le principal, non ?
- Si ce que vous dites est vrai, vous avez eu beaucoup de chance, Potter. Qu'en pensez-vous, voulez-vous prévenir la police de ce qui vous est arrivé ?
- Non, répondit Harry, précipitamment : si l'épisode pouvait tomber dans l'oubli, c'était très bien pour lui.
- Très bien, si votre famille est d'accord avec vous et décide de ne pas porter plainte, nous considérerons l'affaire comme réglée. Vous êtes sûr que vous allez bien, Mr Potter ? Vous avez encore l'air très pâle ?
- Je vais bien, assura Harry. Mais ce serait mieux que vous ne parliez pas de tout cela aux Dursley.
- Ils sont responsables de vous. Il est naturel qu'ils soient au courant.
- Mais ils ont beaucoup de problèmes en ce moment, plaida Harry, cherchant une excuse à toute vitesse. Mon cousin, qui est à Smeltings, est gravement malade. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour moi en plus. Il ne s'est rien passé, finalement."
Le professeur d'anglais poussa un énorme soupir, mais finit par capituler.
"Très bien, Potter. Nous ne dirons rien à vos oncle et tante pour le moment. Vous pouvez aller rejoindre vos camarades. Vous repasserez chercher vos affaires tout à l'heure, en espérant qu'elles soient sèches."
Harry remercia le professeur, et, accompagné de Will, il sortit de la pièce.
" Harry, demanda son ami, pourquoi tu n'as pas dit à Thomson que tu avais mal au bras ?
- Quoi ?
- Ne fais pas l'innocent. Tu n'as pas utilisé ta main droite depuis que nous sommes revenus au collège. Si tu ne peux plus la bouger, tu as peut- être quelque chose de grave. Tu aurais dû lui dire, elle t'aurait envoyé faire une radio. Il ne faut pas plaisanter avec ce genre de choses, tu sais.
- Ce n'est rien, Will. L'homme dans la voiture m'a juste un peu tordu le poignet en me projetant à l'intérieur. Je ne le sens déjà presque plus."
C'était un mensonge, mais Harry n'avait pas envie de subir la morale de Will. De nouveau, il prirent le chemin du gymnase, cette fois abrités sous un parapluie prêté par le dénommé Michael, dont ils ignoraient toujours le nom.
'' Et cette histoire de ton cousin qui est malade, c'était vrai ? demanda Will.
- À ton avis ? répondit Harry d'un ton sarcastique.''
Il n'avait aucune envie de parler, et encore moins de ce qui venait de se passer.
'' Je pense que non. Mais pourquoi tu as menti ? Tu ne voulais pas que ton oncle et ta tante sachent ce qui t'est arrivé ?
- Pourquoi poses-tu la question si tu connais déjà la réponse ?
- Mais pourquoi ? Même s'ils s'en moquent, ils ne vont tout de même pas te punir pour ça ? Je veux dire, ce n'est qu'une grosse malchance, personne ne peut prétendre que c'était de ta faute.
- Les Dursley détestent tout ce qui sort de l'ordinaire, se résigna à expliquer Harry. Ils détestent toutes les petites choses bizarres qui arrivent autour de moi.
- Ouais, tu m'as déjà parlé de cela. Comme la fois où tu t'es retrouvé sur le toit de ton école... Mais là, ça n'a rien à voir. Si ça avait été moi qui m'étais avancé, c'est probablement moi qu'ils auraient emmené, non ?
- Ça m'étonnerait que mon oncle Vernon voie les choses de cette manière.
- Ton oncle est stupide et un peu paranoïaque, non ?
- Mon oncle est un âne extrêmement paranoïaque, je suis le premier à le dire.
- Tu n'as pas l'air convaincu. Je suis désolé, Harry, je ne voulais pas insulter ta famille, mais c'est juste...
- Tu peux insulter les Dursley autant que tu veux, Will, ils n'auraient jamais été ma famille si j'avais pu choisir. Seulement, en l'occurrence, je crois que mon oncle aurait eu raison. Ça ne serait pas arrivé à quelqu'un d'autre. C'était moi qu'il voulait.
- Quoi ? Mais je croyais que tu ne connaissais pas cet homme ! Tu as aussi menti sur ce point ?
- Pas vraiment, répondit Harry. Je te jure que je n'avais jamais vu cet homme de ma vie, pas plus que l'autre, celui qui m'a sauvé. Le problème, c'est qu'eux me connaissaient.
- Ils te connaissaient ? "
Will pâlit.
" Harry, si c'est vrai alors celui qui a essayé de t'enlever recommencera ! Tu es en danger ! Tu aurais dû en parler à Thomson, lui dire d'appeler la police, te faire mettre sous protection...
- Non, coupa Harry.
- Harry, il vaut beaucoup mieux avoir à subir la colère de ton oncle que d'être kidnappé ou tué, tu ne crois pas ?
- Je n'ai pas besoin de la protection de la police, je suis déjà protégé. Cet homme qui est intervenu savait exactement ce qu'il faisait, et il n'était certainement pas là par hasard. En plus, cela m'étonnerait qu'il laisse l'autre recommencer. Il l'a emmené avec lui.
- Tu crois qu'il te suit en permanence, au cas où il t'arriverait quelque chose ?
- Je ne sais pas, répondit pensivement Harry. "
Les deux garçons pénétrèrent dans le gymnase et allèrent s'asseoir par terre au milieu, attendant leurs camarades qui se changeaient.
" À vrai dire, je ne suis pas vraiment sûr que celui qui m'a enlevé me voulait du mal. Mais l'autre, celui qui m'a sorti de la voiture, il avait l'air furieux. Et son regard... on aurait vraiment dit qu'il me haïssait. Je me demande si ce n'était pas plutôt l'autre qu'il suivait, pas moi.
- Tu veux dire ton kidnappeur ?
- Oui. Peut-être qu'il lui en voulait pour d'autres raisons... Mais lui aussi il me connaissait. Pourquoi m'aurait-il détesté ainsi autrement ?
- Harry, tu crois que ces hommes ont un rapport avec tes parents ?
- Oui, fit simplement Harry.''
Oui, il le croyait. Et même, il en était convaincu. Les événements de la matinée étaient liés au monde de ses parents, ils étaient liés à ces lettres mystérieuses qu'il n'avait jamais pu lire, à ces gens étranges qui le reconnaissaient dans la rue, aux événements qui rendaient son oncle et sa tante si furieux. Il avait l'impression que d'avoir en main les pièces d'un puzzle, mais il ne parvenait pas à les assembler. Il ne parvenait pas à trouver un lien entre tout ce qu'il savait. Et il regrettait plus que tout l'intervention de l'homme au nez crochu. Ce que l'autre ou la mystérieuse personne à qui il devait l'amener lui auraient fait, il l'ignorait, mais il avait la certitude que s'il était resté dans la voiture, il aurait pu en apprendre beaucoup.
'' Harry, dit Will, c'est une raison supplémentaire pour en parler aux Dursley. Eux seuls connaissent la vérité sur ce qui est arrivé à tes parents. Et ces hommes sont peut-être dangereux ! C'est toi-même qui a dit qu'ils terrorisaient ta mère !
- Et si l'homme qui m'a enlevé était au contraire un des amis de mes parents ?
- Harry, tu n'en sais rien !
- Potter, Pickard, fit la voix de leur professeur de sport, Mlle Kinglsey. Accepteriez-vous d'interrompre votre conversation et de vous joindre à nous ?"
Harry releva soudain la tête, prenant conscience que le reste de la classe les avait rejoint, et que le professeur attendait pour commencer son cours.
" Oui, professeur, dit Will. Excusez-nous.
- Merci, Mr Pickard. Bien, puisque tout le monde est là et prêt, nous allons pouvoir commencer. Comme vous avez dû le voir, les filets sont déjà montés. Prenez chacun une raquette et vous avez dix minutes pour vous échauffer. Ensuite, comme prévu, on travaillera les services. Allez, debout et au travail !
Les élèves obéirent immédiatement. Mais en arrivant devant le panier qui contenait les raquettes, Harry comprit qu'il allait avoir un problème. Son survêtement ayant appartenu à Dudley, les manches, trop longues, lui recouvraient les mains, cachant aux regards son poignet blessé, mais il sentait que celui-ci avait dû enfler, et il ne pouvait absolument pas le bouger.
" Harry, appela Will, qui excellait en badminton et s'était déjà approprié un morceau de terrain. Qu'est-ce que tu fais ? Tu viens ?
- Une minute ! répondit Harry. "
Il saisit une raquette avec sa main gauche, se sentant extrêmement maladroit. Will s'impatientait, et Harry s'avança vers son ami pour lui exposer son problème. Il faillit rentrer dans Charles.
" Oups ! Excuse-moi, Harry, s'écria son camarade. Dis, ça te dérange si je joue avec Will ? Ça fait des semaines que j'ai envie de lui montrer qu'il n'est pas aussi bon qu'il veut le faire croire.
- Il y a un sport où tu n'es pas le meilleur, et ça t'énerve, Charles, c'est ça ?
- Ça reste à prouver."
Il fit rebondir un volant sur sa raquette.
" Celui qui mène quand la prof interrompt l'échauffement.
- OK, Pickard. Je te laisse l'engagement."
Will se tourna vers Harry.
" Ça ne te dérange pas ? demanda-t-il, soudain gêné.
- Bien sûr que non. De toute façon, j'aurais été un très mauvais partenaire, aujourd'hui."
Il porta les yeux à sa main blessée. Will, qui avait suivi son regard, eut l'air inquiet.
" Tu devrais aller voir Kingsley, dit-il. Et elle finira bien par s'en rendre compte si tu ne joues pas !
- C'est mon problème, répondit Harry alors que Charles tapait par terre avec sa raquette, exprimant son impatience.''
Alors que Will mettait le volant en jeu, Harry se retourna. La plupart de ses camarades étaient déjà en pleine action. Personne ne semblait rechercher de partenaire, ce qui lui convenait parfaitement. Il avait ainsi une bonne raison pour ne pas participer. Malheureusement, alors qu'il s'apprêtait à aller s'installer tranquillement dans un coin, on l'interpella par derrière.
" Eh, Harry, tu es tout seul, toi aussi ?"
Il se retourna. Raquette à la main, Liz venait vers lui.
" On se met ensemble ? proposa-t-elle.
- D'accord, répondit Harry, qui ne trouvait pas de prétexte pour refuser.''
Et après tout, Liz était suffisament maladroite, en badminton comme dans la plupart des autres sports, pour qu'il puisse s'en tirer de la main gauche. Du moins il l'espérait. Ils trouvèrent une place en bout de terrain. Liz, qui avait le volant, servit la première. La raquette tenue aussi fermement que possible dans sa main gauche, tenant son bras droit le plus près du corps possible, pour éviter les élancements de douleur qui l'assaillaient à chaque mouvement trop brusque, Harry se tenait prêt à renvoyer.
Après plusieurs tentatives infructueuses, Liz parvint à envoyer le volant par-dessus le filet. Harry observa le vol du petit projectile, et fit naturellement quelques pas en arrière pour le renvoyer. Son tir passa par- dessus la tête de la fille et vint atterrir au sol.
- Désolée, dit Liz en allant chercher le volant.''
Cette fois, elle parvint à l'envoyer la première fois, et directement sur Harry. Celui-ci tenta de le renvoyer, mais il n'avait pas l'habitude d'utiliser sa main gauche, et, bien que ce fût un coup facile, le volant atterrit dans le filet.
" Oups, dit-il en allant le chercher. Désolé aussi.
- Ça fait plaisir de voir que ça arrive aussi aux autres, répondit Liz avec un grand sourire. Vas-y, relance-le.
- Non, je préfère que ce soit toi. Posant sa raquette à terre d'un geste nonchalant, il ramassa le volant et le lança par-dessus le filet en direction de Liz.
- Pourquoi ? s'étonna celle-ci en se baissant pour ramasser le volant qu'elle avait laissé tomber à terre. J'ai déjà servi deux fois.
- Ça en fera trois, répondit simplement Harry.''
Ils continuèrent ainsi quelques minutes, sans jamais parvenir à faire plus de deux ou trois échanges. Après une ou deux fois, Liz cessa de demander pourquoi Harry la laissait systématiquement servir. Leur jeu désordonné finit par attirer le professeur.
" Miss March, commenta-t-elle, veuillez faire un effort, s'il vous plaît. Tenez plus fermement votre raquette. Potter, vous m'avez habituée à mieux, ajouta-t-elle au moment où Harry, une fois de plus, envoyait le volant dans le filet. Qu'est-ce qui vous arrive aujourd'hui ?
- Rien madame, répondit Harry.''
D'un petit coup de raquette discret, il envoya le volant du côté de Liz. Celle-ci, qui avait déjà repris sa raquette de la manière dont elle la tenait avant la remarque du professeur, servit à peu près correctement, mais envoya le volant trop haut et trop loin. Harry courut pour l'attraper, essayant d'ignorer les tiraillements de son poignet. Il parvint miraculeusement à renvoyer le projectile, mais ne put réfréner une grimace de douleur. Liz était trop occupée à féliciter son partenaire pour penser à rattraper le volant, qui vint s'écraser à ses pieds.
" Miss March ! soupira le professeur.
- Oh... excusez-moi, dit Liz en rougissant, réalisant que c'était un coup facile qu'elle aurait dû renvoyer.
- Mr Potter, c'était un peu mieux, mais vous avez eu de la chance. Je vous croyais bien plus à l'aise avec cette raquette."
Elle le regarda avec plus d'attention.
" Je ne me rappelais pas que vous étiez gaucher, Potter.
- Euh... répondit Harry, cherchant une excuse. Mais Liz ne lui en laissa pas le temps.
- Harry ! s'exclama-t-elle, l'air outré. Tu me fais marcher, c'est ça ? Tu joues depuis tout à l'heure de la main gauche pour montrer que même comme ça tu es meilleur que moi, c'est ça ?
- Non, bien sûr que non, répondit Harry. Ce n'est qu'un échauffement, pas un concours.
- Dans ce cas, veuillez échauffer votre bonne main, Mr Potter. Qu'est-ce que c'est que ce petit jeu ?
- C'est que... je ne peux pas, finit-il par avouer. J'ai un peu mal à la main droite.
- Faites voir, exigea le professeur d'un ton soupçonneux.''
Résigné, Harry quitta le terrain, posa sa raquette contre un mur et releva la manche droite de son haut de survêtement.
'' Mon Dieu, Potter ! s'exclama la jeune femme. Le poignet du garçon avait doublé de volume. Vous avez "un peu mal à la main" !? Comment vous êtes- vous fait cela ?
- Je suis tombé, tout à l'heure, mentit Harry. J'ai glissé.
- Vous auriez dû en parler immédiatement. Il est hors de question que vous fassiez du sport avec un poignet dans cet état, même en jouant de la main gauche. Venez par ici."
Harry laissa son professeur l'entraîner jusqu'à un banc sur lequel il s'assit. La jeune femme entreprit d'examiner son bras.
" Vous avez de la chance, conclut-elle finalement après quelques minutes. Ce n'est pas cassé. Juste une grosse entorse. Il serait quand même plus prudent que vous alliez faire des radios à l'hôpital avec vos parents, ce soir. Dommage que nous n'ayons plus d'infirmière, elle se serait occupé de cela bien mieux que moi. Attendez un instant."
Le professeur s'écarta et alla chercher une petite trousse qu'elle gardait dans son sac, d'où elle tira un tube de pommade et une bande de gaze. Après avoir étalé la crème sur le poignet de Harry, elle le banda et lui conseilla de tenir son bras en écharpe.
"Evitez de vous en servir, dit-elle finalement. Et je vous dispense de mes cours pendant trois semaines, comme je suis sûr que le médecin l'indiquera dans son mot quand vous irez le consulter. Miss March, je crois que vous vous êtes suffisament reposée comme ça. Allez vous joindre à quelqu'un puisque vous n'avez plus de partenaire."
Harry passa le reste du cours sur le banc à regarder ses camarades. Charles et Will s'étaient lancés dans un véritable duel au sommet, transformant chaque exercice en match, sans réellement respecter les consignes. Leurs échanges étaient un véritable spectacle, et il n'était pas rare que des élèves s'arrêtent momentanément de jouer pour les observer. Liz, elle, avait rejoint un groupe de deux filles.
Rapidement, Harry commença à s'ennuyer. Même le jeu de Will et Charles n'était distrayant que quelques minutes. Il envisagea de demander la permission de quitter le gymnase pour retourner au collège, mais pensa qu'il valait mieux ne pas risquer de croiser le professeur Thomson. Après une éternité, le cours prit fin. Pendant que les autres se changeaient, Harry et Will reprirent place sous le parapluie du professeur inconnu et se hâtèrent de retourner au collège. Leurs uniformes étaient encore trempés, cependant ils les remirent pour éviter les questions, et rendirent le parapluie à son propriétaire, Harry dissimulant tant bien que mal sa main bandée.
Liz les rattrapa alors qu'ils atteignaient la cantine.
"Excuse-moi, dit-elle à Harry. Pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Je ne savais pas que tu étais blessé. Je suis désolée que Mlle Kingsley t'aie attrapé à cause de moi.
- C'est pas grave."
Il brandit son poignet bandé.
"J'imagine que c'est beaucoup mieux comme ça.
- Pourquoi ne voulais-tu pas que ça se sache ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- Rien de grave. Mais tu connais mon oncle et ma tante, du moins tu les as vus l'autre jour. Je n'avais pas envie de retourner dans le placard sous l'escalier. Mais là, s'ils n'ont rien à faire pour moi et si je leur raconte que je suis tombé, ça devrait aller. En plus, Dudley n'est pas là, ça lui évitera de se tordre de rire pendant des heures.
- Si tu leur racontes que tu es tombé ? Et la vérité, c'est quoi ?
- C'est la vérité, Liz, que veux-tu qu'il me soit arrivé ?
- Je ne suis pas complètement stupide, Harry, contrairement à ce que Both ou d'autres semblent croire. Qu'est-ce que vous avez fait tous les deux après avoir été virés du cours de bio ? Pourquoi n'avez-vous pas mis vos affaires aux vestiaires comme tout le monde ?
- Est-ce qu'on t'en pose, nous, des questions ? s'énerva Will. Arrête de coller Harry. Il n'a pas besoin d'une petite amie pour l'instant. Et même si c'était le cas, je doute qu'il te choisirait.
- Ah, c'est comme ça que vous me voyez, vraiment ? Mais les mecs sont vraiment trop cons ! J'essayais juste d'aider ! Très bien, je ne vous collerai plus, si c'est ce que vous voulez."
Et elle s'éloigna à grands pas en direction d'un groupe de filles de leur classe, un peu plus loin.
'' Liz, attends ! s'écria Harry en s'élançant derrière la fillette. Will ne voulait pas te vexer !
- Ah oui ? C'était bien imité, en tous cas. Fiche-moi la paix, Harry. Si tu ne voulais pas m'avoir sur le dos, tu n'avais qu'à le dire plus tôt, d'accord ? Ne t'en prends qu'à toi-même !
- Eh ! Moi je n'ai rien dit ! Et quoi qu'ait dit Will, quoi qu'il pense, je n'y suis pour rien ! Je croyais que tu étais mon amie ! Et je croyais que tu étais trop intelligente pour prêter attention quand Will disait des choses comme ça !
- Mais pourquoi es-tu ami avec un idiot pareil ?
- Parce que ce n'est pas un idiot. Parce que c'est la première personne à m'avoir accepté, à m'avoir proposé son amitié. Et tout le monde l'aime bien... je ne sais pas pourquoi il est comme ça avec toi.
- Ça doit être ce qu'on appelle une répulsion spontanée."
Liz fronça le nez un moment.
" Il va te faire la gueule, dit-elle finalement.
- Tant pis, répondit Harry avec un petit sourire en coin. Ça lui apprendra à être aussi borné."
Il commença à empiler de la nourriture sur son plateau, puis, en arrivant au bout de la chaîne, le souleva maladroitement d'une main. Will s'était installé avec Charles et d'autres garçons de leur classe.
" Ok, dit Harry à Liz. Tu veux savoir ce qui s'est passé ce matin ? La vraie histoire ?"
La fille acquiesçant, malgré un petit reste de réserve. Et Harry entreprit de lui raconter les événements de la matinée. Ce qui suscita chez elle un mélange de crainte et d'excitation.
" Tu l'as vraiment échappé belle, Harry, s'écria-t-elle. En tous cas, si ces gens te connaissaient, c'est la preuve que nous avions raison ! Tes parents n'étaient pas des gens ordinaires, et tu es, toi aussi, exceptionnel !
- Mais je ne sais toujours pas pourquoi, répondit Harry.
- Nous finirons bien par comprendre ! C'est une énigme digne d'un livre, et nous sommes les héros ! Enfin, tu es le héros, se corrigea-t-elle. Ça pourrait s'appeler le mystère de Harry Potter, ou Harry et le secret des origines ! Non, c'est nul comme titre.
- Peut-être, mais moi, c'est la fin du livre que j'aimerais bien avoir, pas le titre. Tu sais, le moment où on découvre enfin la vérité, où tout finit par s'expliquer.
- C'est trop tôt encore. Si les réponses arrivent tout de suite, il n'y a pas de suspens, ça ne fait pas un bon livre.
- Il y a dix ans que ça dure, c'est suffisant, non ? Je n'ai pas demandé à être inclus dans un roman. C'est la réalité.
- Ne t'énerve pas comme ça !
- Je ne m'énerve pas. Simplement tu n'as pas l'air de bien comprendre.
- Mais enfin, tu n'as pas envie de découvrir qui étaient réellement tes parents ? Tu n'as pas envie de savoir qui tu es ?
- Si, bien sûr. Mais ce n'est pas un jeu. Plus j'en apprends sur leur monde, plus il me fait peur. Les gens que j'ai vu aujourd'hui n'avaient pas l'air particulièrement sympathiques. Ma mère était terrorisée, il devait bien y avoir une raison. Je crois que je commence à comprendre les réactions des Dursley."
Liz pâlit pendant le récit de Harry.
" Tu veux dire, murmura-t-elle, que ça pourrait être vraiment dangereux ?
- Je ne sais pas. Will semble le penser. Mais qu'est-ce que tu croyais ? Que les choses allaient s'arranger comme par miracle ?
- Je ne sais pas ce que je pensais... Je veux dire, toutes ces choses, c'est très bien à imaginer, mais je déteste les histoires qui finissent mal. Et souvent, je m'oblige à me dire que ce ne sont que des histoires, pour ne pas pleurer.
- Tu veux dire que tout ça, les princes, les princesses, et tout, tu n'y crois pas vraiment ?
- Seulement quand je veux y croire. C'est amusant de te voir comme un prince chassé de ton pays, et d'imaginer que tu vas combattre tous les méchants qui ont tué tes parents pour reprendre ta place. Mais... seulement si ça se termine comme ça. Je ne veux pas vraiment que tu te battes, que tu sois blessé, ou quoi que ce soit. Je veux dire, ce genre de choses, c'est agréable à imaginer parce qu'on sait que ça ne peut pas vraiment arriver, tu comprends ?
- Je ne sais pas. C'est dans la vie réelle que mes parents sont morts, c'est dans la vie réelle que ma mère avait peur, dans la vie réelle qu'elle a fréquenté cette mystérieuse école, dans la vie réelle que les Dursley persistent à me cacher la vérité. Et je t'assure qu'on a vraiment tenté de m'enlever ce matin.
- Je sais, répondit Liz d'une petite voix. Mais, dit comme ça, c'est tellement... Harry, tu devrais parler à quelqu'un. Essaie Thomson, elle t'aime bien, et elle est déjà au courant pour ce matin.
- Et, même si elle me croyait, que veux-tu qu'elle fasse ?
- Je ne sais pas... Peut-être devrais-tu venir chez moi pour parler à ma mère. Elle, elle te croira. Elle sait déjà qu'il y a un mystère qui entoure ta mère. Et peut-être qu'elle aura remarqué des choses, peut-être qu'elle pourra t'aider.
- Si elle avait su quelque chose de plus, elle me l'aurait dit, je crois. Elle ne savait même pas que ma mère était morte, elle n'a jamais rien compris à cette dernière lettre.
- Il faut pourtant que tu parles à quelqu'un. Si tu es vraiment en danger, ça ne peut pas continuer comme ça. Tu aurais dû accepter d'aller voir la police, et leur dire ce qui s'est vraiment passé ce matin. Ils t'auraient protégé. En plus, si ton père était vraiment un genre de policier, comme le laisse entendre ta mère, peut-être serais-tu tombé sur quelqu'un qui avait entendu parler de lui."
Harry resta un moment silencieux. Il n'avait pas pensé à cet aspect de la question. Mais il doutait que son père ait été un simple membre des forces de police. Cela laisserait trop de mystères inexpliqués. C'est ce qu'il dit à Liz.
" Au moins tu aurais été protégé, répondit-elle en haussant les épaules.
- Mais je n'ai pas envie d'être protégé, pas comme ça ! Je veux savoir ce qui se passe. Je veux savoir si je suis réellement en danger, et pourquoi !"
Il se leva, laissant sa nourriture en grande partie intacte.
" Où vas-tu ? demanda Liz.
- Je ne sais pas. Je n'ai pas faim.
- Attends ! Je suis désolée, je ne voulais pas...
- Ce n'est pas de ta faute, coupa sèchement Harry. J'ai juste envie d'être seul."
Il mit son plateau sur une des cases prévues pour cela, et sortit du réfectoire. Puis il s'arrêta un instant, ne sachant où aller.
" Harry ! Attends !"
Il se retourna. Will venait le rejoindre. Il semblait avoir oublié leur altercation.
" Ça va ? demanda-t-il.
- Oui.
- Dis donc, elle t'a pas arrangé March. Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
- Rien de spécial. De parler à Thomson, à sa mère, et d'aller voir la police.
- Elle a raison.
- Merci pour ton soutien. Tu refuses de lui parler mais tu es toujours d'accord avec elle.
- Harry ! Tu ne crois pas que ça suffit ? Ok, on arrête de parler de cela si tu ne le veux pas, mais personne n'a envie qu'il t'arrive un malheur !
- Vous ne comprenez pas...
- Tu as parfaitement raison. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Mais dis-moi, est-ce que toi, tu y comprends quelque chose ? Non, la seule chose qui soit vraiment claire c'est que tu es suivi, et très probablement en danger. Donc, il est logique que tu demandes de l'aide.
- Même si je voulais, est-ce que tu imagines la réaction de Thomson, ou, pire, d'un policier, si j'allais leur dire que mes parents ont été assassinés il y a dix ans, et que j'ai peur que leurs assassins soient après moi ? Si j'ajoutais que je ne sais pas pourquoi, mais que tout ceci a probablement un lien avec un collège quelque part que ma mère a fréquenté, avec des lettres écrites à l'encre verte, et avec une vieille cicatrice qui se remet à faire mal ? Ils ne prendraient même pas la peine de vérifier avant de m'envoyer à l'asile ! Sans compter qu'ils mettraient mon oncle et ma tante au courant.
- Tu ne crois pas qu'il serait temps d'en finir avec cette peur que tu as et justement d'aller leur parler ? Peut-être qu'ils sont sévères, peut-être qu'ils ne t'aiment pas, peut-être qu'ils détestaient tes parents mais ce sont les seuls à connaître la vérité, non ? Alors si tu leur racontes ce qui s'est passé, si tu leur dis ce qui s'est passé ce matin, et que tu leur parles de tout ce que tu as déjà découvert, ils ne pourront pas refuser de te répondre ! Et peut-être qu'ils t'aiment quand même un peu, au fond, puisqu'ils ont affirmé qu'ils refusaient tout ça parce que c'était trop dangereux. Tu as dis toi-même que tu avais des doutes, peut-être que c'est pour ton bien qu'ils t'ont caché la vérité.
- Tu ne connais pas les Dursley, Will. Je n'aurais même pas le temps de leur exposer ce qui s'est passé ce matin qu'ils m'auront déjà enfermé pour trois mois dans le placard sous l'escalier. Jamais ils ne me diront ce qu'ils savent.
- Tu n'en sais rien tant que tu n'as pas essayé ! Et qu'est-ce que tu risques, au fond ? Ils ne t'ont jamais frappé, si ?
- Non, ils laissaient ça à Dudley. Mais tu as déjà passé des semaines, des mois dans un placard ? Nourri seulement une fois de temps en temps, quand ils se rappellent ton existence ? Ça ne m'est pas arrivé depuis le printemps dernier, depuis l'histoire du boa brésilien, et crois-moi, je ne suis pas pressé que ça recommence.
- Mais tu ne dors plus dans le placard sous l'escalier ! Ils t'ont donné une chambre !
- Je n'ai pas plus envie d'être enfermé dans ma chambre.
- La vérité, c'est que tu as peur d'eux, n'est-ce pas ?
- Et si c'était vrai ? Mon oncle est à peu près trois fois aussi lourd que moi, et quand je peux, j'évite de le provoquer. Tu peux me croire lâche, moi, je considère cela comme la seule attitude raisonnable.
- S'ils te détestaient vraiment ils t'auraient envoyé dans un orphelinat. Ils ne t'auraient jamais pris chez eux.
- Cela restera toujours un mystère pour moi. Pourquoi ils ne l'ont pas fait. Mon oncle m'en menace régulièrement. Mais, justement, ils s'imaginent que ça leur donne tous les droits sur moi. Certains jours, je me dis que j'aurais vraiment préféré qu'ils m'y envoient, à l'orphelinat. Mais je ne crois pas qu'ils le fassent.
- C'est la preuve qu'au fond ils t'aiment bien. Tu passes presque tout ton temps dans ta chambre, non ? Donc ça ne sera pas tellement pire si tu leur parles, même si ça se passe mal. Et ils ne peuvent pas t'empêcher de venir au collège. Je t'amènerai de la nourriture si vraiment ils sont si horribles. Je croyais que tu avais envie de savoir.
- Tu tiens vraiment à avoir ma mort sur ta conscience ? Oui, je veux savoir. Et, d'accord, je parlerai aux Dursley. Même si je suis sûr que c'est inutile. Peut-être qu'ils seront tellement hors d'eux qu'ils laisseront échapper quelque chose, on ne sait jamais... Ou que, s'ils essaient de me tuer, mon mystérieux sauveur interviendra...
- Allez, Harry, ne fais pas cette tête ! Ils ne peuvent pas être si horribles ! Ce ne sont que des êtres humains, après tout.
- Certains jours, je me pose la question, Harry fit une grimace. "
Will ne pouvait pas imaginer ce qu'étaient les Dursley, sans doute pensait- il que Harry exagérait. Mais au fond, il avait raison. Il ne pouvait pas rester à se torturer l'esprit alors qu'il vivait avec des gens qui avaient la réponse à ses questions. Et il avait déjà affronté tant de fois la colère des Dursley... Ça ne pouvait pas être pire que le jour où il avait lâché le boa brésilien sur Dudley. Du moins, il l'espérait.
Ce soir là, au dîner, le grand sujet de conversation était la lettre de Dudley qu'avait reçue sa mère dans la journée. Cela avait été un choc pour Harry la première fois que son oncle et sa tante avaient eu des nouvelles de leur fils : bien qu'ayant été dans sa classe pendant cinq ans, il doutait que Dudley sache écrire. Et surtout il n'aurait jamais pensé qu'il remplirait une page d'écriture à moins d'être menacé des pires supplices. Mais Harry avait vite compris : son cousin utilisait son courrier pour faire savoir à ses parents quand il lui manquait quelque chose. En général, pour réclamer de l'argent et plus de colis de nourriture.
- Le pauvre petit est surchargé de travail, dit avec tendresse la Tante Pétunia. Ce doit être tellement dur pour lui d'être occupé comme ça, surtout pour ses premiers mois loin de nous ! Il mériterait vraiment qu'on fasse quelque chose de bien quand il reviendra pour les vacances !
- Pétunia, Smeltings n'est pas si terrible. J'y ai été parfaitement heureux.
- Duddy ne se plaint pas d'être malheureux ! Heureusement, il parle de tous ses amis, de tout ce qu'ils font. Mais quand même, ce n'est qu'un enfant... pourquoi ne l'emmènerions-nous pas en voyage pour Noël ? Il y a si longtemps que nous ne sommes pas partis en vacances ! Il m'a toujours dit à quel point il aimerait aller aux Etats-Unis visiter Disneyworld, et tu as fait de bonnes affaires ces derniers temps. Nous pouvons lui offrir ça !
- Bien sûr, nous avons de quoi voir venir. Mais, et lui ? demanda l'oncle Vernon en désignant Harry d'un hochement de tête. Nous n'allons tout de même pas lui offrir le voyage !
- Peut-être que Mrs Figgs accepterait de le prendre pour une semaine. Elle m'a dit l'autre jour qu'elle avait besoin de faire des travaux de peinture, elle ne refusera pas un peu d'aide.
- Comme s'il pouvait lui être utile pour quoi que ce soit ! Bien, si Mrs Figgs est d'accord pour le prendre, on emmènera Dudley pour Noël. Tu as raison, nous ne l'avons jamais emmené nulle part, parce que... de nouveau, il lança un regard accusateur à Harry, mais, cette fois, il ne finit pas sa phrase.''
Harry parvint difficilement à avaler son morceau d'omelette. L'idée d'une semaine complète chez Mrs Figgs suffisait à lui donner l'impression de mâcher un morceau de terre. Il dut faire un drôle de bruit, parce que son oncle se retourna vers lui.
" As-tu un commentaire à faire, mon garçon ? demanda-t-il d'une voix menaçante.
- Non, oncle Vernon, répondit Harry.''
Posant sa fourchette, il but une gorgée d'eau.
'' Et c'est aussi bien comme ça. Tu n'imaginais tout de même pas que nous allions t'emmener, n'est-ce pas ?
- Non, oncle Vernon."
Au moins, une semaine chez Mrs Figgs, c'était une semaine loin des Dursley. Il n'était pas complètement perdant.
" Très bien. Et puis, ce n'est pas comme si tu avais besoin de vacances. J'espère qu'au moins tes professeurs ne se plaignent pas de toi ?
- Non, Oncle Vernon, répéta Harry une fois de plus, essayant de ne pas trop penser à la retenue dont il avait hérité le matin même. "
Puis il décida que le moment était tout aussi bien qu'un autre pour faire ce qu'il avait plus ou moins promis à Will de faire.
" Mais il s'est passé quelque chose ce matin, ajouta-t-il. Quelqu'un a essayé de m'enlever."
L'oncle Vernon s'étouffa avec les pommes de terres qu'il venait de porter à sa bouche. Son teint devint cramoisi. Il y eut un fracas lorsque la tante Pétunia laissa tomber sa fourchette dans son assiette. Elle poussa un cri aigu. Puis, lorsqu'elle remarqua l'état de son mari, elle se leva d'un bond et vint lui taper dans le dos avec vigueur.
" Vernon, piaillait-elle. Vernon, ça va, respire !"
Finalement, l'oncle Vernon toussa violemment et sembla pouvoir respirer normalement. Cependant, son teint ne perdit pas de sa rougeur pour autant. Il n'était pas difficile de comprendre que la fureur en était la cause.
" Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? gronda-t-il en se levant. Qu'est- ce que tu as encore fait ?
- Rien, oncle Vernon, répondit Harry précipitamment. J'étais sur le parking de l'école, une voiture s'est arrêtée pour demander un renseignement, et quand je me suis avancé pour répondre le conducteur m'a attrapé par le bras et tiré à l'intérieur.
- Mon Dieu, gémit la tante Pétunia. Est-ce que ça a un rapport avec... avec tu-sais-quoi ?
- Ridicule, fit son mari. Ce garçon regarde trop la télé, il s'invente des histoires. J'avais pourtant espéré que le collège réussirait à le remettre sur le droit chemin ! C'est ça, n'est-ce pas ? Avoue que tu as menti pour faire ton intéressant !
- Non, répondit Harry. Je ne mens pas. L'homme m'a attrapé tellement fort par le poignet qu'il me l'a foulé, ajouta-t-il en montrant sa main bandée.
- Il doit s'agir d'une erreur. Qui voudrait s'emparer d'un bon à rien comme toi ?
- Ce n'était pas une erreur. Il connaissait mon nom. Il a dit qu'il devait m'amener à lui.
- Et à qui, s'il te plait, mon garçon ?
- Je ne sais pas. Il ne l'a pas dit.
- Ah tiens ! Et pourrais-je savoir pourquoi nous devons te supporter ce soir si cet homme était si empressé de t'emmener avec lui ?
- Parce qu'un autre homme l'a assommé et m'a sorti de la voiture avant de fuir avec, rétorqua Harry d'une voix calme.
- Oh, Vernon, se lamentait la tante Pétunia, qu'est-ce que nous allons faire ? S'ils connaissaient son nom, ça ne peut être que... Ils ne tiennent pas leur promesse, ils veulent le reprendre !
- Je maintiens ce que j'ai dit cet été. S'ils le reprennent, il est hors de question qu'il remette les pieds ici. Qu'ils se débrouillent avec lui, nous en avons assez fait.
- Qui sont-ils ? demanda Harry. Est-ce que ces gens avaient un rapport avec mes parents ?
- Oublie ça, toi.
- Je veux savoir, insista Harry. J'ai le droit de savoir. Ce sont mes parents et j'ai le droit de savoir qui ils étaient. Et ce qu'était cette école où ils se sont rencontrés, pourquoi ils sont morts et..."
L'oncle Vernon ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. De nouveau, il semblait sur le point d'étouffer, mais cette fois il n'avait rien avalé de travers. Il saisit son neveu par le col et le souleva du sol. Harry sut qu'il était allé trop loin.
" Comment oses-tu nous parler sur ce ton ? siffla le gros homme en le secouant comme un prunier. Comment oses-tu exiger quoi que ce soit après tout ce que nous avons fait pour toi ? Tu devrais nous remercier à genoux d'avoir accepté de nous occuper de toi quand personne d'autre ne voulait le faire. Il n'y a rien à savoir sur tes parents. Tu veux savoir qui ils étaient ? Des bons à rien qui n'ont jamais rien su faire de leurs dix doigts. Des soûlards qui un jour ont pris le volant après avoir bu un coup de trop. Bon débarras !"
C'était au tour de Harry d'être hors de lui. Les lettres de sa mère, les conversations qu'il avait surprises entre son oncle sa tante, tout lui disait que l'homme qui le tenait mentait.
" Dans ce cas, cria-t-il, de quoi avez-vous peur ? Qu'est-ce que c'était que ces lettres ? Et pourquoi parlez-vous toujours de ces ils qui pourraient me reprendre si personne ne veut de moi ? J'en ai assez de vos mensonges !
- Toi, toi... se mit à rugir l'oncle Vernon en le secouant comme un prunier. Je vais t'apprendre le respect, sale petit vaurien !"
Sans effort apparent, il monta l'escalier quatre à quatre et jeta son neveu dans sa chambre.
" Et tu ne sortiras pas d'ici tant que ces idées stupides n'auront pas disparu ! Pas même pour aller au collège ! Je refuse de te laisser débiter ailleurs des absurdités comme ça."
La porte claqua et Harry entendit une clé dans la serrure. Il se releva, furieux contre la terre entière. Contre les Dursley, bien sûr, mais aussi contre ces gens, qui le surveillaient dans l'ombre sans rien dire, contre Will, qui avait insisté pour qu'il fasse cette demande stupide, et contre lui-même, qui avait accepté. Cependant sa colère s'apaisa vite, et il se laissa tomber sur son lit. Comment avait-il pu croire ne serait-ce qu'un instant qu'il obtiendrait des réponses ? Et les Dursley n'avaient-ils pas raison ? N'était-il pas fou de croire que lui, Harry Potter, pouvait avoir quoi que ce soit d'exceptionnel ? Après tout, depuis aussi longtemps qu'il pouvait se rappeler, et jusqu'au mois de septembre, personne ne s'était jamais vraiment intéressé à lui, sauf pour le réprimander ou pour le frapper. S'il y avait eu tout ce temps des gens qui avaient connu ses parents qui, pour une raison ou une autre, le surveillaient, auraient-ils réellement toléré cela ? Mais pourtant, il n'avait pas rêvé, ni les lettres, ni l'enlèvement... Comment était-ce possible ?
Merci d'avoir lu jusque là. Voici les réponses aux reviews :
Céline s : Tes désirs sont des ordres... ( enfin, quand ils correspondent à mes plans). Tu l'imaginais comme ça la visite ?
Izabel : Merci. Je suis contente que tu aies aimé les lettres, j'avais peur qu'elles soient trop longues.
Jo_hp : Ta supposition n'était pas tout à fait exacte. Mais on reparlera du grenier plus tard. Merci pour ta review.
Tiffany Shin : Oui, elle a de la chance, Lily. Le problème c'est qu'elle a pas eu de la chance très longtemps... Ce que Harry va trouver dans le grenier ? Ben... des toiles d'araignées, de vieilles affaires de Dudley et quelques autres trucs. Tu verras quand il ira ( s'il y va...)
Dega : Tu es sûre que c'est incurable, ta maladie ? Mon dieu, j'espère qu'au moins ce n'est pas évolutif ! Sirius, des enfants ? Dans le monde moldu ? Je crois que je vois à qui tu fais allusion. Je n'y avais pas pensé, mais c'est une super bonne idée. Je vais y réfléchir... ( ça ne t'ennuie pas que je te pique tes idées ?)
Csame : Merci ! Tous ces points d'exclamation, ça requinque ! Moi aussi j'aime beaucoup Liz, même si elle est parfois un peu incohérente.
4rine : merci. Tu l'as eue la suite.
Fy : Oui, je sais, c'est bizarre. Tant pis. Et merci pour ta review.
Vert : Rassure-moi, là, j'ai pas été trop vite ? Liz te fait penser à Luna ? Ce n'est pas vraiment comme ça que je la voyais, mais pourquoi pas. Pour ce qui est de prendre en compte le tome 5 : c'est un univers alternatif, donc beaucoup de choses sont différentes du tome 5 comme des autres. Pour les quelques détails que l'on apprend dans le 5 et qui pourraient intervenir, j'essaierai de les prendre en compte ( je pense aux révélations sur Mrs Figgs ou la nature de la protection dont Harry bénéficie chez les Dursley, essentiellement). Oh, et j'aime beaucoup mieux le chocolat noir que au lait.
Fumseck : Merci pour tes deux reviews. Et pour tous les compliments à l'intérieur. Et j'ai la ferme intention d'aller au bout de cette histoire, même s'il y a un peu de relâchement. Will te fait penser à quelqu'un ? Ce doit être normal, il en est plus ou moins inspiré.
Rose Potter : Désolée de faire attendre les pov lecteurs. Je ne dois pas assez torturer Harry dans cette fic, pour me venger sur eux. Et merci de reconnaître ma grandeur ( et la grosseur de ma tête).
Encore quelqu'un : Ah, contente de t'entendre, j'avais peur qu'il n'y ai plus personne. J'espère que la suite t'aura plu.
Skara : heureusement que tu n'as pas lu le chap 3 au moment où il est paru, comme ça tu n'auras pas eu à attendre trop longtemps. Merci pour ta review.
Disclaimer : non, je n'ai pas passé ce mois à acquérir la propriété de Harry Potter. Il appartient toujours à JKR, ainsi que tout son univers.
Merci à Mirabelle P ( ex Mélaïnas), pour avoir pris le temps de relire et de corriger ce texte.
Chapitre 4 : tentative d'enlèvement.
Dans les semaines qui suivirent, même si les questions que se posait Harry étaient toujours aussi présentes, il n'y obtint pas de réponse. Il avait tant relu les lettres de sa mère qu'il pouvait en réciter des paragraphes entiers, mais sans réussir à percer leur mystère. Par moment, il trouvait presque que sa mère était cruelle : la personne à qui elle destinait ces lettres n'en savait pas plus que lui. Lily en disait juste assez pour qu'on sache qu'elle cachait d'énormes secrets, de terribles secrets qui empoisonnaient sa vie. Mais elle ne disait pas de quoi il s'agissait. Will faisait son possible pour l'aider. Mais aucun des deux ne savaient dans quelle direction chercher. Harry s'était aussi rapproché de Liz, et, de temps en temps, il lui demandait de parler à sa mère. Mais il était évident que Deborah n'en savait pas plus que lui. Moins, peut-être, puisqu'elle ignorait l'existence des lettres et d'autres détails de la vie de Harry. Liz, tout comme Will, se montrait toujours disponible pour aider Harry. Mais si elle élaborait beaucoup de théories, aucune ne semblait vraiment satisfaisante. Et Harry continuait à passer sa vie entre le collège et ses soirées solitaires à Privet Drive, il continuait à faire ses devoirs à la perfection, faute d'une occupation plus divertissante. Il avait cependant pris l'habitude de rentrer par le dernier bus, même s'il sortait plus tôt. Plusieurs fois, il avait été passer le temps libre entre les deux chez Will. Celui-ci habitait un petit appartement non loin du collège, où il partageait sa chambre avec son frère Simon. La mère des deux garçons était une petite femme fluette aux yeux gris et tristes, qui s'était toujours montrée enchantée de voir l'ami de son fils.
En dehors du mystère que constituaient ses parents, Harry avait un autre sujet de préoccupation. Sa cicatrice continuait à lui faire mal, il la sentait presque en permanence, même s'il s'y était tellement habitué qu'il ne le remarquait même plus. Ce n'était pas tant la douleur qui le gênait, après tout c'était plus que supportable, à peine désagréable, que le fait de ne pas savoir d'où cela provenait.
Au début du mois de novembre, la pluie se mit à tomber sans interruption. La couche de nuage dans le ciel était si épaisse qu'on remarquait à peine le lever du jour. Harry ne pouvait plus sortir faire ses promenades le week- end, il était obligé de passer tout son temps dans la maison, ce qui signifiait dans sa chambre. Le soir, il ne pouvait plus passer du temps avec Will dans la cour du collège, à pratiquer différents sports, ou simplement à parler et à faire semblant de travailler. La salle de permanence n'attirant pas l'autre garçon, en dehors des jours où il était invité chez son ami, il était obligé de rentrer chez lui, ou de rester travailler seul au collège, ce qui n'était guère plus attrayant.
Un matin, alors que Harry se pressait, sous la pluie battante, pour rejoindre la porte du collège, son ami le rejoignit, en souriant de toutes ses dents.
" Eh, Harry, devine quoi ! s'exclama-t-il avec enthousiasme.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry.
- Ma mère a retrouvé un emploi ! Elle commence lundi prochain !
- Oh ! C'est super ! Ça va drôlement vous faciliter la vie, n'est-ce pas ?
- Ouais. Ça veut dire fini le pain, les nouilles et les patates à tous les repas ! Et je sens qu'on va être particulièrement gâté pour Noël, cette année. Je vais même ravoir de l'argent de poche. Il y a bien un an que je n'ai pas eu un sou en poche.
- Cool, dit Harry en secouant son blouson pour essayer de le sécher tant bien que mal. ''
Il était heureux pour son ami, mais ne put s'empêcher de penser que, lui, de l'argent de poche, il n'en avait jamais eu.
"Et c'est quoi comme travail ? demanda-t-il.
- Elle va tenir la caisse et s'occuper de la comptabilité d'une petite boulangerie, dans le centre. C'est pas tout à fait ce qu'elle cherchait, mais c'est mieux que rien.
- C'est sûr."
Ils approchaient de la porte de leur salle de cours. " Penses-y très fort pendant les deux prochaines heures. Ça t'aidera peut-être à survivre.
- Pourquoi ? Je vais très bien, merci.
- On a bio.
- Oh, non !" Will pâlit brusquement. " Je n'ai pas fait le devoir qu'il nous a donné sur l'appareil respiratoire. Il va me tuer. Je devais le faire hier, et quand ma mère nous a appris la nouvelle... j'ai oublié !
- On a dix minutes d'avance. Tu peux essayer de faire quelque chose à partir du mien.
- Merci, Harry. Tu me sauves la vie."
Ils s'arrêtèrent au coin d'un couloir. Un quart d'heure plus tard, après que Will ait réalisé la copie la plus rapide que Harry ait jamais vue, les deux garçons passaient le seuil de la salle de cours. Le professeur semblait d'humeur encore plus terrible que d'habitude. Ils l'avaient entendu crier de l'extérieur de la pièce, et il fallut à Harry tout son courage pour pousser la porte de la pièce. Tous leurs camarades étaient assis à leurs places, le visage fermé. Lorsque le professeur Both aperçut les deux garçons, il explosa.
"Potter, Pickard, vous avez cinq minutes et douze secondes de retard ! Où est-ce que vous vous croyez ?
- Désolé, marmonna Will. On a...
- Taisez-vous, Pickard ! Je ne veux pas entendre vos excuses pitoyables ! Dehors, tous les deux ! Et vous aurez une retenue. Maintenant donnez-moi vos devoirs et sortez.
La tête basse, les deux garçons tendirent leurs feuilles de papier au professeur et sortirent de la pièce.
" Eh, dit Harry, après qu'ils se soient un peu éloignés. On a échangé une heure de Both contre une heure de colle. On gagne au change, non ?
- Ouais."
Will n'avait pas l'air convaincu.
" Tu n'as jamais vu ma mère quand Simon avait une retenue. Horrible.
- Tu n'as qu'à pas lui dire. Je n'ai pas du tout l'intention de parler de ça aux Dursley.
- Ils finiront bien par l'apprendre. Ton nombre d'heures de retenue apparaît sur ton bulletin à la fin du trimestre. Je préfère encore affronter ma mère maintenant que dans quelques semaines si elle doit découvrir que je lui ai caché ça.
- Je prends le risque, dit Harry. Ce n'est pas comme si les Dursley s'intéressaient à mon bulletin. Ils y jetteront à peine un coup d'œil, juste assez pour voir qu'il ne ressemble pas du tout à celui de Dudley, et se mettre à me crier dessus. En fait, c'est peut-être mieux qu'il y ait des retenues indiquées. Je suis sûr que Dudley, lui, aura eu des dizaines d'heures de colle.
- T'as de la chance, finalement, grinça Will.
- Ouais, grimaça Harry. Bon, puisqu'on a un moment de libre, autant en profiter. Qu'est-ce qu'on fait ?"
Ils étaient arrivés dans le hall. Un simple coup d'œil dehors leur confirma qu'il pleuvait toujours autant. Ce qui leur laissait comme possibilités de rester dans le hall, où passait en permanence du monde, dont leurs professeurs, ou d'aller travailler dans une salle... ce qui ne les motivait que modérément. Surtout Harry, qui estimait qu'il passait déjà assez de temps à travailler chez les Dursley.
"On pourrait aller au gymnase, suggéra-t-il. Il n'y a jamais personne d'habitude quand on y arrive.
- Ouais... Ça veut dire traverser sous la pluie, non ?
- Il faudra bien traverser de toutes façons, puisqu'on a sport après. Eh, t'es pas en sucre, si ?"
Will grogna mais hocha la tête pour signifier son accord, et les deux garçons sortirent dans la cour. Celle-ci était déserte. Ils se mirent à marcher le plus vite possible, courant presque sur le sol rendu glissant par toute l'eau qui le recouvrait. Malgré le peu d'envie qu'ils avaient de croiser un autre de leurs professeurs alors qu'ils étaient censés être en cours, ils décidèrent, d'un commun accord, de traverser le parking où ceux- ci garaient leurs voitures. C'était le plus court chemin pour rejoindre l'autre bâtiment, et ils étaient déjà complètement trempés. De plus, le parking leur semblait vide. Ils l'avaient déjà parcouru à moitié quand une voiture y pénétra.
" Mince, dit Will, en essayant de voir le conducteur, alors que la voiture se dirigeait vers eux, son propriétaire désirant sans doute se garer le plus près possible du collège. J'espère que ce n'est pas quelqu'un qui risque de nous faire des histoires. Thomson, au hasard. Il ne manquerait plus qu'elle... On l'a déjà croisée en allant en sport.
- Même elle ne pourrait pas dire grand-chose, essaya de le rassurer Harry, en plissant les yeux lui aussi. Après tout Both nous a viré, nous avons le droit d'être ici. La retenue, il nous l'a déjà donnée, que veux-tu qu'elle fasse de plus ?... Ce n'est pas elle de toute façon, je ne crois pas que le conducteur soit quelqu'un que je connais...
- Tant mieux..."
La voiture approchait lentement. Arrivant à leur hauteur, elle stoppa. La fenêtre du conducteur s'ouvrit, révélant le visage d'un homme. Il était revêtu d'un manteau, et son visage couvert d'une cagoule, ce qui parut étrange à Harry car il ne faisait pas particulièrement froid, de plus l'étranger était dans un véhicule. Cependant, lorsqu'il parla ce fut d'une voix aimable.
" Dites-moi, les garçons, je suis bien au collège Shakespeare ?
- Oui, répondit Will.
- Je dois voir Mr Mil... Mal... Milford, je crois, ou un nom comme ça. Je n'arrive pas très bien à lire.
- Ça ne me dit rien, dit Harry. Et toi ?
- Non. C'est un prof ou quelque chose ?
- Oui, c'est ça, dit l'étranger. C'est un professeur dans cet établissement. Mais ce n'est peut-être pas son nom exact. Peut-être cela vous dira-t-il quelque chose si vous le voyez par écrit ?"
Harry sentit soudain Will le pousser du coude. "Thomson !" murmura l'autre garçon en désignant une petite voiture qui pénétrait à son tour dans le parking. Harry haussa les épaules et s'approcha de l'inconnu pour jeter un oeil sur le morceau de papier. Tout se passa très vite. Il n'eut pas le temps de réagir quand la portière de la voiture s'ouvrit brusquement et que deux bras forts le saisirent par le poignet, l'attirant à l'intérieur du véhicule.
Harry hurla. L'homme le jeta sur le siège arrière et démarra en trombe. Le garçon chercha frénétiquement la poignée d'une portière. Elle était verrouillée.
'' Tais-toi ! lui lança l'homme. Tu m'empêche de... "
Il ne termina pas sa phrase, mais poussa soudain un énorme juron en donnant un brusque coup de frein qui projeta Harry contre le siège passager. Lorsque celui-ci releva la tête, il put voir que le feu rouge au bout de la rue qui passait devant le collège les avait arrêtés, et que les voitures roulaient à grande vitesse sur l'avenue perpendiculaire à la leur, leur barrant le passage. Harry s'acharna de plus belle sur la portière, en vain.
" Tiens-toi un peu tranquille, Potter, dit l'homme. Il veut te voir. Je dois t'amener à lui. Rien ne peut s'opposer à sa volonté.
- À qui ?"
L'homme ne répondit pas, ou n'en eut pas le temps. Alors que le feu passait au vert, un autre homme, dont le visage était perdu dans une énorme capuche, ouvrit sans problème apparent la portière du conducteur. Harry ne vit pas bien comment, mais en quelques fractions de secondes celui qui l'avait enlevé était effondré sans connaissance sur le volant. Puis le nouveau venu se tourna vers lui.
"Descends, ordonna-t-il d'une voix glaciale. "
Derrière eux, une file de voiture s'impatientait dans un concert de klaxons.
" Est-ce que tu es bouché ? répéta l'homme, qui faisait passer sa victime inconsciente sur le siège du passager et prenait sa place. Descends. Dépêche-toi. Avant que je ne regrette encore plus d'être venu te sortir de là.
- Pourquoi ? Qui êtes-vous ?
- Ne pose pas de questions, dit l'étranger. Je viens très probablement de te sauver la vie, en m'attirant pas mal d'ennuis au passage, alors ne complique pas les choses, Potter. Descends immédiatement.
- Je ne peux pas, balbutia Harry, trouvant son prétendu sauveur plus effrayant que son kidnappeur. La porte... elle est fermée."
L'homme le regarda avec mépris, tenta à son tour d'ouvrir la portière arrière, sans y parvenir. Les autres voitures avaient à présent pris le parti de les dépasser. L'homme sortit de la voiture et la contourna. Cette fois, il n'eut pas de problème. Sans autre cérémonie, il extirpa Harry du véhicule et l'envoya rouler à terre d'un geste impatient, achevant au passage de déchirer le vieux blouson de Dudley. Harry s'entendit appeler et vit Will courir dans sa direction, Thomson sur ses talons essayant visiblement de le retenir. L'homme les vit également, et une expression étrange, presque de la peur, s'inscrivit sur son visage. Sans un regard pour l'enfant qu'il venait de délivrer, il s'installa au volant et démarra. Il tourna dans l'avenue et, quelques secondes plus tard, il avait disparu.
" Harry ! Ça va ? Will se penchait sur lui. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Potter !"
Avant que Harry ait eu le temps de répondre, Thomson arrivait derrière Will, et l'interpellait, elle aussi, essoufflée.
" Vous n'avez rien ?
- Non, répondit Harry d'une voix enrouée.''
Mais lorsqu'il tenta d'utiliser sa main droite pour se relever, il dut réfréner une grimace de douleur. Gardant un visage impassible, il s'appuya sur sa main gauche pour se mettre à genoux et se remettre debout. Malgré la très nette impression que ses genoux avaient été remplacés par deux grosses boules de coton, il parvint à tenir sans trop vaciller.
" Vous allez attraper la mort, Potter, remarqua le professeur d'anglais, en ramassant les deux morceaux du vieux blouson de son élève qui étaient tombés à terre.''
Harry n'avait même pas remarqué que sa trop mince veste d'uniforme était trempée, ainsi que son pantalon, après son séjour sur le trottoir. L'eau ruisselait également dans ses cheveux, qui, pour une fois, restaient collés à son front. Si Will et le professeur étaient eux aussi trempés, ils portaient des vêtements mieux adaptés à ce temps. Thomson déplia le parapluie qu'elle tenait à la main, sans doute faute d'avoir eu le temps de le poser en se précipitant derrière Will, et invita les deux garçons à en profiter.
Si Harry eut du mal à suivre le train de son professeur sur le chemin du retour, il ne se plaignit pas. Dès que le choc avait commencé à se dissiper, après la terreur, après les questions, une pensée s'était imposée à lui : si les Dursley étaient informés de ce qui venait de se passer, il n'avait pas fini d'avoir des ennuis. Ils ne considéreraient certainement pas le fait d'être appelés pour une tentative d'enlèvement comme normal. C'est également pour cette raison qu'il taisait la douleur de son poignet. Il ne voulait pas que son professeur, ou qui que ce soit, s'inquiète pour lui au point de décider qu'il était plus prudent qu'il rentre chez lui, ce qui impliquait un coup de téléphone à son oncle ou sa tante pour qu'ils viennent le chercher. Et une petite explication au passage.
Quelques minutes plus tard, ils étaient de nouveau sur le parking. Le professeur Thomson entraîna ses élèves vers le bâtiment principal du collège, et dans un escalier qu'ils n'avaient jamais emprunté, et dont l'accès était normalement interdit aux élèves, jusqu'à une grande pièce où un unique professeur était assis devant une pile de copies. Il leva la tête en voyant le petit groupe arriver.
" Besoin d'aide, Margareth ? demanda-t-il en se levant.''
Il faisait près d'un mètre quatre-vingt dix, et semblait avoir une cinquantaine d'années. Son visage, encadré de cheveux gris, était carré et imposant, mais son expression était cordiale alors qu'il s'adressait à sa collègue.
" On dirait que ces deux là et toi avez eu quelques problèmes... Tu n'amènes pas souvent d'élèves ici.
- C'est le seul endroit où il y a des serviettes, répondit Mrs Thomson en ouvrant un placard. Et, oui, nous avons des problèmes. Une tentative d'enlèvement sur le parking de notre établissement, rien que ça ! Depuis le temps que je demande au directeur de renforcer la sécurité de cette école ! Comme si les vols et les rackets pratiqués par certains de nos éléments ne suffisaient pas, il faut maintenant que des pervers extérieurs s'en mêlent ! Cette fois s'en est trop, Mickael. Il faut prévenir la police.
- Du calme, Margareth, répondit l'homme en tentant de lui prendre le bras.''
Le professeur d'anglais se dégagea violemment. Replongeant dans le placard, elle en sortit deux serviettes grossièrement pliées et en lança une à Will et l'autre à Harry. Celui-ci parvint maladroitement à l'attraper au vol, de la main gauche. Se retrouver dans le bâtiment chauffé n'avait pas suffi à arrêter ses tremblements, ses vêtements trempés collaient à ses membres comme une seconde peau glacée. Il s'essuya gauchement le visage, d'une main, puis la nuque. Il se souciait moins du froid que de la conversation de ses professeurs. Il n'avait jamais rencontré le directeur du collège, qui était rarement dans l'établissement. Mais Margareth Thomson ne semblait pas le porter dans son cœur.
"Ca ne peut plus durer, Mickael ! s'énervait-elle. Il est le directeur de cet établissement ou il ne l'est pas ! La situation se dégrade chaque jour. Il ne se bat pas pour les financements, résultat plus d'infirmière, il n'y a pas eu un seul nouveau livre dans la bibliothèque depuis au moins trois ans, et je ne vous parle même pas de l'état des locaux. Il n'a aucune autorité sur les élèves, pas plus que sur certains professeurs, d'ailleurs. S'il n'y avait que ça, on pourrait à la limite faire avec. Élisa Cameron heureusement, est une vraie perle. Mais là, la sécurité de nos élèves est en jeu, et son "Nous réglerons nos affaires tout seuls, pas de police à l'école" frôle la débilité.
- On en a déjà parlé des dizaines de fois, Margareth, fit le dénommé Mickael d'un ton apaisant. Parker est nul, tout le monde est d'accord là- dessus, mais tu sais comme moi que nous devrons le supporter jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite. C'est presque lui qui a fondé cette école. Je sais comme toi que nous aurions dû faire appel à la police depuis longtemps, au sujet de ces vols, ou des rackets perpétrés par cette bande de cinquième années l'an passé, ou encore de ces réserves de drogue que nous avons saisies. Mais il ne veut pas, et nous devons bien faire avec.
- Jusqu'au jour où nous finirons par perdre un de nos élèves. Potter, si je vous ai donné une serviette c'est pour que vous vous en serviez !"
Harry se mit à passer la serviette plus activement dans ses cheveux. Son professeur ne sembla pas satisfaite, mais, au lieu d'insister, elle perdit son ton sec et le prit par l'épaule pour le conduire dans un coin de la pièce, tout près du radiateur.
" Enlevez votre veste", ordonna-t-elle. Harry obéit. Sa chemise était presque aussi trempée que la veste qui l'avait recouverte, mais en se plaçant tout près du radiateur et en s'enroulant dans la serviette, il commença à trembler moins fort. Will et lui firent un court passage dans les toilettes attenant à la salle des professeurs et revêtirent leurs vêtements de sport. Avec une main, Harry eut du mal à enfiler ses habits, mais lorsqu'il y parvint, il se sentit délicieusement bien, enfin au sec. Lorsqu'ils en ressortirent, leur professeur d'anglais leur demanda de s'asseoir sur une banquette dans un coin de la salle des profs, dans laquelle quelques personnes étaient arrivées entre temps, et leur tendit à chacun une tasse de thé chaud.
" Je crois que quelques explications s'imposent, dit-elle en tirant une chaise en face d'eux, imitée par son collègue. Et d'abord, que faisiez-vous tous les deux sur ce parking alors que vous étiez sensés être en cours... de biologie, c'est cela, non ?
- Oui, répondit Harry. Mais nous étions en retard et le professeur Both nous a mis dehors. "
Il jeta un regard d'excuse à Will en disant cela, mais son ami haussa les épaules. Le professeur leva un sourcil réprobateur mais ne se lança pas dans un sermon.
" Comme on avait sport après, continua Harry, on allait au gymnase."
Thomson hocha la tête.
"Je vois, dit-elle. Et que s'est-il passé ensuite ?"
Cette fois, ce fut Will qui raconta ce qui était arrivé lorsque la voiture les avait abordés. Jusqu'au moment où Harry avait été attiré à l'intérieur.
" Attendez ici, tous les deux, je vais appeler la police, dit finalement le professeur d'anglais.
- Margareth, s'interposa son collègue, qui avait assisté à la conversation sans y participer.
- Mickael, tu as entendu comme moi, cela peut se reproduire.
- Mr Potter, demanda le dénommé Mickael, pourriez-vous s'il vous plaît nous raconter la fin de l'histoire ? Savez-vous ce que voulait cet homme ? Comment êtes-vous sorti de la voiture ?
- Je ne sais pas ce qu'il voulait, dit Harry après un moment de silence. Ca n'a duré que quelques instants, il n'arrêtait pas de parler mais je ne comprenais rien à ce qu'il disait. Il voulait m'amener à quelqu'un, mais il n'a pas dit de nom. Et quand il s'est arrêté au feu, un autre homme a ouvert la porte, a assommé le premier et m'a sorti de la voiture.
- Ca n'a pas de sens, Potter, remarqua le professeur Thomson.
- C'est pourtant ce qui s'est passé.
- J'ai vu l'homme accoster la voiture, confirma Will.
- D'où venait ce mystérieux sauveur ? Pourquoi s'est-il enfui ?
- Je ne sais pas, dit Harry, en avalant la dernière gorgée de thé brûlant. Mais il était là, c'est le principal, non ?
- Si ce que vous dites est vrai, vous avez eu beaucoup de chance, Potter. Qu'en pensez-vous, voulez-vous prévenir la police de ce qui vous est arrivé ?
- Non, répondit Harry, précipitamment : si l'épisode pouvait tomber dans l'oubli, c'était très bien pour lui.
- Très bien, si votre famille est d'accord avec vous et décide de ne pas porter plainte, nous considérerons l'affaire comme réglée. Vous êtes sûr que vous allez bien, Mr Potter ? Vous avez encore l'air très pâle ?
- Je vais bien, assura Harry. Mais ce serait mieux que vous ne parliez pas de tout cela aux Dursley.
- Ils sont responsables de vous. Il est naturel qu'ils soient au courant.
- Mais ils ont beaucoup de problèmes en ce moment, plaida Harry, cherchant une excuse à toute vitesse. Mon cousin, qui est à Smeltings, est gravement malade. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour moi en plus. Il ne s'est rien passé, finalement."
Le professeur d'anglais poussa un énorme soupir, mais finit par capituler.
"Très bien, Potter. Nous ne dirons rien à vos oncle et tante pour le moment. Vous pouvez aller rejoindre vos camarades. Vous repasserez chercher vos affaires tout à l'heure, en espérant qu'elles soient sèches."
Harry remercia le professeur, et, accompagné de Will, il sortit de la pièce.
" Harry, demanda son ami, pourquoi tu n'as pas dit à Thomson que tu avais mal au bras ?
- Quoi ?
- Ne fais pas l'innocent. Tu n'as pas utilisé ta main droite depuis que nous sommes revenus au collège. Si tu ne peux plus la bouger, tu as peut- être quelque chose de grave. Tu aurais dû lui dire, elle t'aurait envoyé faire une radio. Il ne faut pas plaisanter avec ce genre de choses, tu sais.
- Ce n'est rien, Will. L'homme dans la voiture m'a juste un peu tordu le poignet en me projetant à l'intérieur. Je ne le sens déjà presque plus."
C'était un mensonge, mais Harry n'avait pas envie de subir la morale de Will. De nouveau, il prirent le chemin du gymnase, cette fois abrités sous un parapluie prêté par le dénommé Michael, dont ils ignoraient toujours le nom.
'' Et cette histoire de ton cousin qui est malade, c'était vrai ? demanda Will.
- À ton avis ? répondit Harry d'un ton sarcastique.''
Il n'avait aucune envie de parler, et encore moins de ce qui venait de se passer.
'' Je pense que non. Mais pourquoi tu as menti ? Tu ne voulais pas que ton oncle et ta tante sachent ce qui t'est arrivé ?
- Pourquoi poses-tu la question si tu connais déjà la réponse ?
- Mais pourquoi ? Même s'ils s'en moquent, ils ne vont tout de même pas te punir pour ça ? Je veux dire, ce n'est qu'une grosse malchance, personne ne peut prétendre que c'était de ta faute.
- Les Dursley détestent tout ce qui sort de l'ordinaire, se résigna à expliquer Harry. Ils détestent toutes les petites choses bizarres qui arrivent autour de moi.
- Ouais, tu m'as déjà parlé de cela. Comme la fois où tu t'es retrouvé sur le toit de ton école... Mais là, ça n'a rien à voir. Si ça avait été moi qui m'étais avancé, c'est probablement moi qu'ils auraient emmené, non ?
- Ça m'étonnerait que mon oncle Vernon voie les choses de cette manière.
- Ton oncle est stupide et un peu paranoïaque, non ?
- Mon oncle est un âne extrêmement paranoïaque, je suis le premier à le dire.
- Tu n'as pas l'air convaincu. Je suis désolé, Harry, je ne voulais pas insulter ta famille, mais c'est juste...
- Tu peux insulter les Dursley autant que tu veux, Will, ils n'auraient jamais été ma famille si j'avais pu choisir. Seulement, en l'occurrence, je crois que mon oncle aurait eu raison. Ça ne serait pas arrivé à quelqu'un d'autre. C'était moi qu'il voulait.
- Quoi ? Mais je croyais que tu ne connaissais pas cet homme ! Tu as aussi menti sur ce point ?
- Pas vraiment, répondit Harry. Je te jure que je n'avais jamais vu cet homme de ma vie, pas plus que l'autre, celui qui m'a sauvé. Le problème, c'est qu'eux me connaissaient.
- Ils te connaissaient ? "
Will pâlit.
" Harry, si c'est vrai alors celui qui a essayé de t'enlever recommencera ! Tu es en danger ! Tu aurais dû en parler à Thomson, lui dire d'appeler la police, te faire mettre sous protection...
- Non, coupa Harry.
- Harry, il vaut beaucoup mieux avoir à subir la colère de ton oncle que d'être kidnappé ou tué, tu ne crois pas ?
- Je n'ai pas besoin de la protection de la police, je suis déjà protégé. Cet homme qui est intervenu savait exactement ce qu'il faisait, et il n'était certainement pas là par hasard. En plus, cela m'étonnerait qu'il laisse l'autre recommencer. Il l'a emmené avec lui.
- Tu crois qu'il te suit en permanence, au cas où il t'arriverait quelque chose ?
- Je ne sais pas, répondit pensivement Harry. "
Les deux garçons pénétrèrent dans le gymnase et allèrent s'asseoir par terre au milieu, attendant leurs camarades qui se changeaient.
" À vrai dire, je ne suis pas vraiment sûr que celui qui m'a enlevé me voulait du mal. Mais l'autre, celui qui m'a sorti de la voiture, il avait l'air furieux. Et son regard... on aurait vraiment dit qu'il me haïssait. Je me demande si ce n'était pas plutôt l'autre qu'il suivait, pas moi.
- Tu veux dire ton kidnappeur ?
- Oui. Peut-être qu'il lui en voulait pour d'autres raisons... Mais lui aussi il me connaissait. Pourquoi m'aurait-il détesté ainsi autrement ?
- Harry, tu crois que ces hommes ont un rapport avec tes parents ?
- Oui, fit simplement Harry.''
Oui, il le croyait. Et même, il en était convaincu. Les événements de la matinée étaient liés au monde de ses parents, ils étaient liés à ces lettres mystérieuses qu'il n'avait jamais pu lire, à ces gens étranges qui le reconnaissaient dans la rue, aux événements qui rendaient son oncle et sa tante si furieux. Il avait l'impression que d'avoir en main les pièces d'un puzzle, mais il ne parvenait pas à les assembler. Il ne parvenait pas à trouver un lien entre tout ce qu'il savait. Et il regrettait plus que tout l'intervention de l'homme au nez crochu. Ce que l'autre ou la mystérieuse personne à qui il devait l'amener lui auraient fait, il l'ignorait, mais il avait la certitude que s'il était resté dans la voiture, il aurait pu en apprendre beaucoup.
'' Harry, dit Will, c'est une raison supplémentaire pour en parler aux Dursley. Eux seuls connaissent la vérité sur ce qui est arrivé à tes parents. Et ces hommes sont peut-être dangereux ! C'est toi-même qui a dit qu'ils terrorisaient ta mère !
- Et si l'homme qui m'a enlevé était au contraire un des amis de mes parents ?
- Harry, tu n'en sais rien !
- Potter, Pickard, fit la voix de leur professeur de sport, Mlle Kinglsey. Accepteriez-vous d'interrompre votre conversation et de vous joindre à nous ?"
Harry releva soudain la tête, prenant conscience que le reste de la classe les avait rejoint, et que le professeur attendait pour commencer son cours.
" Oui, professeur, dit Will. Excusez-nous.
- Merci, Mr Pickard. Bien, puisque tout le monde est là et prêt, nous allons pouvoir commencer. Comme vous avez dû le voir, les filets sont déjà montés. Prenez chacun une raquette et vous avez dix minutes pour vous échauffer. Ensuite, comme prévu, on travaillera les services. Allez, debout et au travail !
Les élèves obéirent immédiatement. Mais en arrivant devant le panier qui contenait les raquettes, Harry comprit qu'il allait avoir un problème. Son survêtement ayant appartenu à Dudley, les manches, trop longues, lui recouvraient les mains, cachant aux regards son poignet blessé, mais il sentait que celui-ci avait dû enfler, et il ne pouvait absolument pas le bouger.
" Harry, appela Will, qui excellait en badminton et s'était déjà approprié un morceau de terrain. Qu'est-ce que tu fais ? Tu viens ?
- Une minute ! répondit Harry. "
Il saisit une raquette avec sa main gauche, se sentant extrêmement maladroit. Will s'impatientait, et Harry s'avança vers son ami pour lui exposer son problème. Il faillit rentrer dans Charles.
" Oups ! Excuse-moi, Harry, s'écria son camarade. Dis, ça te dérange si je joue avec Will ? Ça fait des semaines que j'ai envie de lui montrer qu'il n'est pas aussi bon qu'il veut le faire croire.
- Il y a un sport où tu n'es pas le meilleur, et ça t'énerve, Charles, c'est ça ?
- Ça reste à prouver."
Il fit rebondir un volant sur sa raquette.
" Celui qui mène quand la prof interrompt l'échauffement.
- OK, Pickard. Je te laisse l'engagement."
Will se tourna vers Harry.
" Ça ne te dérange pas ? demanda-t-il, soudain gêné.
- Bien sûr que non. De toute façon, j'aurais été un très mauvais partenaire, aujourd'hui."
Il porta les yeux à sa main blessée. Will, qui avait suivi son regard, eut l'air inquiet.
" Tu devrais aller voir Kingsley, dit-il. Et elle finira bien par s'en rendre compte si tu ne joues pas !
- C'est mon problème, répondit Harry alors que Charles tapait par terre avec sa raquette, exprimant son impatience.''
Alors que Will mettait le volant en jeu, Harry se retourna. La plupart de ses camarades étaient déjà en pleine action. Personne ne semblait rechercher de partenaire, ce qui lui convenait parfaitement. Il avait ainsi une bonne raison pour ne pas participer. Malheureusement, alors qu'il s'apprêtait à aller s'installer tranquillement dans un coin, on l'interpella par derrière.
" Eh, Harry, tu es tout seul, toi aussi ?"
Il se retourna. Raquette à la main, Liz venait vers lui.
" On se met ensemble ? proposa-t-elle.
- D'accord, répondit Harry, qui ne trouvait pas de prétexte pour refuser.''
Et après tout, Liz était suffisament maladroite, en badminton comme dans la plupart des autres sports, pour qu'il puisse s'en tirer de la main gauche. Du moins il l'espérait. Ils trouvèrent une place en bout de terrain. Liz, qui avait le volant, servit la première. La raquette tenue aussi fermement que possible dans sa main gauche, tenant son bras droit le plus près du corps possible, pour éviter les élancements de douleur qui l'assaillaient à chaque mouvement trop brusque, Harry se tenait prêt à renvoyer.
Après plusieurs tentatives infructueuses, Liz parvint à envoyer le volant par-dessus le filet. Harry observa le vol du petit projectile, et fit naturellement quelques pas en arrière pour le renvoyer. Son tir passa par- dessus la tête de la fille et vint atterrir au sol.
- Désolée, dit Liz en allant chercher le volant.''
Cette fois, elle parvint à l'envoyer la première fois, et directement sur Harry. Celui-ci tenta de le renvoyer, mais il n'avait pas l'habitude d'utiliser sa main gauche, et, bien que ce fût un coup facile, le volant atterrit dans le filet.
" Oups, dit-il en allant le chercher. Désolé aussi.
- Ça fait plaisir de voir que ça arrive aussi aux autres, répondit Liz avec un grand sourire. Vas-y, relance-le.
- Non, je préfère que ce soit toi. Posant sa raquette à terre d'un geste nonchalant, il ramassa le volant et le lança par-dessus le filet en direction de Liz.
- Pourquoi ? s'étonna celle-ci en se baissant pour ramasser le volant qu'elle avait laissé tomber à terre. J'ai déjà servi deux fois.
- Ça en fera trois, répondit simplement Harry.''
Ils continuèrent ainsi quelques minutes, sans jamais parvenir à faire plus de deux ou trois échanges. Après une ou deux fois, Liz cessa de demander pourquoi Harry la laissait systématiquement servir. Leur jeu désordonné finit par attirer le professeur.
" Miss March, commenta-t-elle, veuillez faire un effort, s'il vous plaît. Tenez plus fermement votre raquette. Potter, vous m'avez habituée à mieux, ajouta-t-elle au moment où Harry, une fois de plus, envoyait le volant dans le filet. Qu'est-ce qui vous arrive aujourd'hui ?
- Rien madame, répondit Harry.''
D'un petit coup de raquette discret, il envoya le volant du côté de Liz. Celle-ci, qui avait déjà repris sa raquette de la manière dont elle la tenait avant la remarque du professeur, servit à peu près correctement, mais envoya le volant trop haut et trop loin. Harry courut pour l'attraper, essayant d'ignorer les tiraillements de son poignet. Il parvint miraculeusement à renvoyer le projectile, mais ne put réfréner une grimace de douleur. Liz était trop occupée à féliciter son partenaire pour penser à rattraper le volant, qui vint s'écraser à ses pieds.
" Miss March ! soupira le professeur.
- Oh... excusez-moi, dit Liz en rougissant, réalisant que c'était un coup facile qu'elle aurait dû renvoyer.
- Mr Potter, c'était un peu mieux, mais vous avez eu de la chance. Je vous croyais bien plus à l'aise avec cette raquette."
Elle le regarda avec plus d'attention.
" Je ne me rappelais pas que vous étiez gaucher, Potter.
- Euh... répondit Harry, cherchant une excuse. Mais Liz ne lui en laissa pas le temps.
- Harry ! s'exclama-t-elle, l'air outré. Tu me fais marcher, c'est ça ? Tu joues depuis tout à l'heure de la main gauche pour montrer que même comme ça tu es meilleur que moi, c'est ça ?
- Non, bien sûr que non, répondit Harry. Ce n'est qu'un échauffement, pas un concours.
- Dans ce cas, veuillez échauffer votre bonne main, Mr Potter. Qu'est-ce que c'est que ce petit jeu ?
- C'est que... je ne peux pas, finit-il par avouer. J'ai un peu mal à la main droite.
- Faites voir, exigea le professeur d'un ton soupçonneux.''
Résigné, Harry quitta le terrain, posa sa raquette contre un mur et releva la manche droite de son haut de survêtement.
'' Mon Dieu, Potter ! s'exclama la jeune femme. Le poignet du garçon avait doublé de volume. Vous avez "un peu mal à la main" !? Comment vous êtes- vous fait cela ?
- Je suis tombé, tout à l'heure, mentit Harry. J'ai glissé.
- Vous auriez dû en parler immédiatement. Il est hors de question que vous fassiez du sport avec un poignet dans cet état, même en jouant de la main gauche. Venez par ici."
Harry laissa son professeur l'entraîner jusqu'à un banc sur lequel il s'assit. La jeune femme entreprit d'examiner son bras.
" Vous avez de la chance, conclut-elle finalement après quelques minutes. Ce n'est pas cassé. Juste une grosse entorse. Il serait quand même plus prudent que vous alliez faire des radios à l'hôpital avec vos parents, ce soir. Dommage que nous n'ayons plus d'infirmière, elle se serait occupé de cela bien mieux que moi. Attendez un instant."
Le professeur s'écarta et alla chercher une petite trousse qu'elle gardait dans son sac, d'où elle tira un tube de pommade et une bande de gaze. Après avoir étalé la crème sur le poignet de Harry, elle le banda et lui conseilla de tenir son bras en écharpe.
"Evitez de vous en servir, dit-elle finalement. Et je vous dispense de mes cours pendant trois semaines, comme je suis sûr que le médecin l'indiquera dans son mot quand vous irez le consulter. Miss March, je crois que vous vous êtes suffisament reposée comme ça. Allez vous joindre à quelqu'un puisque vous n'avez plus de partenaire."
Harry passa le reste du cours sur le banc à regarder ses camarades. Charles et Will s'étaient lancés dans un véritable duel au sommet, transformant chaque exercice en match, sans réellement respecter les consignes. Leurs échanges étaient un véritable spectacle, et il n'était pas rare que des élèves s'arrêtent momentanément de jouer pour les observer. Liz, elle, avait rejoint un groupe de deux filles.
Rapidement, Harry commença à s'ennuyer. Même le jeu de Will et Charles n'était distrayant que quelques minutes. Il envisagea de demander la permission de quitter le gymnase pour retourner au collège, mais pensa qu'il valait mieux ne pas risquer de croiser le professeur Thomson. Après une éternité, le cours prit fin. Pendant que les autres se changeaient, Harry et Will reprirent place sous le parapluie du professeur inconnu et se hâtèrent de retourner au collège. Leurs uniformes étaient encore trempés, cependant ils les remirent pour éviter les questions, et rendirent le parapluie à son propriétaire, Harry dissimulant tant bien que mal sa main bandée.
Liz les rattrapa alors qu'ils atteignaient la cantine.
"Excuse-moi, dit-elle à Harry. Pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Je ne savais pas que tu étais blessé. Je suis désolée que Mlle Kingsley t'aie attrapé à cause de moi.
- C'est pas grave."
Il brandit son poignet bandé.
"J'imagine que c'est beaucoup mieux comme ça.
- Pourquoi ne voulais-tu pas que ça se sache ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- Rien de grave. Mais tu connais mon oncle et ma tante, du moins tu les as vus l'autre jour. Je n'avais pas envie de retourner dans le placard sous l'escalier. Mais là, s'ils n'ont rien à faire pour moi et si je leur raconte que je suis tombé, ça devrait aller. En plus, Dudley n'est pas là, ça lui évitera de se tordre de rire pendant des heures.
- Si tu leur racontes que tu es tombé ? Et la vérité, c'est quoi ?
- C'est la vérité, Liz, que veux-tu qu'il me soit arrivé ?
- Je ne suis pas complètement stupide, Harry, contrairement à ce que Both ou d'autres semblent croire. Qu'est-ce que vous avez fait tous les deux après avoir été virés du cours de bio ? Pourquoi n'avez-vous pas mis vos affaires aux vestiaires comme tout le monde ?
- Est-ce qu'on t'en pose, nous, des questions ? s'énerva Will. Arrête de coller Harry. Il n'a pas besoin d'une petite amie pour l'instant. Et même si c'était le cas, je doute qu'il te choisirait.
- Ah, c'est comme ça que vous me voyez, vraiment ? Mais les mecs sont vraiment trop cons ! J'essayais juste d'aider ! Très bien, je ne vous collerai plus, si c'est ce que vous voulez."
Et elle s'éloigna à grands pas en direction d'un groupe de filles de leur classe, un peu plus loin.
'' Liz, attends ! s'écria Harry en s'élançant derrière la fillette. Will ne voulait pas te vexer !
- Ah oui ? C'était bien imité, en tous cas. Fiche-moi la paix, Harry. Si tu ne voulais pas m'avoir sur le dos, tu n'avais qu'à le dire plus tôt, d'accord ? Ne t'en prends qu'à toi-même !
- Eh ! Moi je n'ai rien dit ! Et quoi qu'ait dit Will, quoi qu'il pense, je n'y suis pour rien ! Je croyais que tu étais mon amie ! Et je croyais que tu étais trop intelligente pour prêter attention quand Will disait des choses comme ça !
- Mais pourquoi es-tu ami avec un idiot pareil ?
- Parce que ce n'est pas un idiot. Parce que c'est la première personne à m'avoir accepté, à m'avoir proposé son amitié. Et tout le monde l'aime bien... je ne sais pas pourquoi il est comme ça avec toi.
- Ça doit être ce qu'on appelle une répulsion spontanée."
Liz fronça le nez un moment.
" Il va te faire la gueule, dit-elle finalement.
- Tant pis, répondit Harry avec un petit sourire en coin. Ça lui apprendra à être aussi borné."
Il commença à empiler de la nourriture sur son plateau, puis, en arrivant au bout de la chaîne, le souleva maladroitement d'une main. Will s'était installé avec Charles et d'autres garçons de leur classe.
" Ok, dit Harry à Liz. Tu veux savoir ce qui s'est passé ce matin ? La vraie histoire ?"
La fille acquiesçant, malgré un petit reste de réserve. Et Harry entreprit de lui raconter les événements de la matinée. Ce qui suscita chez elle un mélange de crainte et d'excitation.
" Tu l'as vraiment échappé belle, Harry, s'écria-t-elle. En tous cas, si ces gens te connaissaient, c'est la preuve que nous avions raison ! Tes parents n'étaient pas des gens ordinaires, et tu es, toi aussi, exceptionnel !
- Mais je ne sais toujours pas pourquoi, répondit Harry.
- Nous finirons bien par comprendre ! C'est une énigme digne d'un livre, et nous sommes les héros ! Enfin, tu es le héros, se corrigea-t-elle. Ça pourrait s'appeler le mystère de Harry Potter, ou Harry et le secret des origines ! Non, c'est nul comme titre.
- Peut-être, mais moi, c'est la fin du livre que j'aimerais bien avoir, pas le titre. Tu sais, le moment où on découvre enfin la vérité, où tout finit par s'expliquer.
- C'est trop tôt encore. Si les réponses arrivent tout de suite, il n'y a pas de suspens, ça ne fait pas un bon livre.
- Il y a dix ans que ça dure, c'est suffisant, non ? Je n'ai pas demandé à être inclus dans un roman. C'est la réalité.
- Ne t'énerve pas comme ça !
- Je ne m'énerve pas. Simplement tu n'as pas l'air de bien comprendre.
- Mais enfin, tu n'as pas envie de découvrir qui étaient réellement tes parents ? Tu n'as pas envie de savoir qui tu es ?
- Si, bien sûr. Mais ce n'est pas un jeu. Plus j'en apprends sur leur monde, plus il me fait peur. Les gens que j'ai vu aujourd'hui n'avaient pas l'air particulièrement sympathiques. Ma mère était terrorisée, il devait bien y avoir une raison. Je crois que je commence à comprendre les réactions des Dursley."
Liz pâlit pendant le récit de Harry.
" Tu veux dire, murmura-t-elle, que ça pourrait être vraiment dangereux ?
- Je ne sais pas. Will semble le penser. Mais qu'est-ce que tu croyais ? Que les choses allaient s'arranger comme par miracle ?
- Je ne sais pas ce que je pensais... Je veux dire, toutes ces choses, c'est très bien à imaginer, mais je déteste les histoires qui finissent mal. Et souvent, je m'oblige à me dire que ce ne sont que des histoires, pour ne pas pleurer.
- Tu veux dire que tout ça, les princes, les princesses, et tout, tu n'y crois pas vraiment ?
- Seulement quand je veux y croire. C'est amusant de te voir comme un prince chassé de ton pays, et d'imaginer que tu vas combattre tous les méchants qui ont tué tes parents pour reprendre ta place. Mais... seulement si ça se termine comme ça. Je ne veux pas vraiment que tu te battes, que tu sois blessé, ou quoi que ce soit. Je veux dire, ce genre de choses, c'est agréable à imaginer parce qu'on sait que ça ne peut pas vraiment arriver, tu comprends ?
- Je ne sais pas. C'est dans la vie réelle que mes parents sont morts, c'est dans la vie réelle que ma mère avait peur, dans la vie réelle qu'elle a fréquenté cette mystérieuse école, dans la vie réelle que les Dursley persistent à me cacher la vérité. Et je t'assure qu'on a vraiment tenté de m'enlever ce matin.
- Je sais, répondit Liz d'une petite voix. Mais, dit comme ça, c'est tellement... Harry, tu devrais parler à quelqu'un. Essaie Thomson, elle t'aime bien, et elle est déjà au courant pour ce matin.
- Et, même si elle me croyait, que veux-tu qu'elle fasse ?
- Je ne sais pas... Peut-être devrais-tu venir chez moi pour parler à ma mère. Elle, elle te croira. Elle sait déjà qu'il y a un mystère qui entoure ta mère. Et peut-être qu'elle aura remarqué des choses, peut-être qu'elle pourra t'aider.
- Si elle avait su quelque chose de plus, elle me l'aurait dit, je crois. Elle ne savait même pas que ma mère était morte, elle n'a jamais rien compris à cette dernière lettre.
- Il faut pourtant que tu parles à quelqu'un. Si tu es vraiment en danger, ça ne peut pas continuer comme ça. Tu aurais dû accepter d'aller voir la police, et leur dire ce qui s'est vraiment passé ce matin. Ils t'auraient protégé. En plus, si ton père était vraiment un genre de policier, comme le laisse entendre ta mère, peut-être serais-tu tombé sur quelqu'un qui avait entendu parler de lui."
Harry resta un moment silencieux. Il n'avait pas pensé à cet aspect de la question. Mais il doutait que son père ait été un simple membre des forces de police. Cela laisserait trop de mystères inexpliqués. C'est ce qu'il dit à Liz.
" Au moins tu aurais été protégé, répondit-elle en haussant les épaules.
- Mais je n'ai pas envie d'être protégé, pas comme ça ! Je veux savoir ce qui se passe. Je veux savoir si je suis réellement en danger, et pourquoi !"
Il se leva, laissant sa nourriture en grande partie intacte.
" Où vas-tu ? demanda Liz.
- Je ne sais pas. Je n'ai pas faim.
- Attends ! Je suis désolée, je ne voulais pas...
- Ce n'est pas de ta faute, coupa sèchement Harry. J'ai juste envie d'être seul."
Il mit son plateau sur une des cases prévues pour cela, et sortit du réfectoire. Puis il s'arrêta un instant, ne sachant où aller.
" Harry ! Attends !"
Il se retourna. Will venait le rejoindre. Il semblait avoir oublié leur altercation.
" Ça va ? demanda-t-il.
- Oui.
- Dis donc, elle t'a pas arrangé March. Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
- Rien de spécial. De parler à Thomson, à sa mère, et d'aller voir la police.
- Elle a raison.
- Merci pour ton soutien. Tu refuses de lui parler mais tu es toujours d'accord avec elle.
- Harry ! Tu ne crois pas que ça suffit ? Ok, on arrête de parler de cela si tu ne le veux pas, mais personne n'a envie qu'il t'arrive un malheur !
- Vous ne comprenez pas...
- Tu as parfaitement raison. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Mais dis-moi, est-ce que toi, tu y comprends quelque chose ? Non, la seule chose qui soit vraiment claire c'est que tu es suivi, et très probablement en danger. Donc, il est logique que tu demandes de l'aide.
- Même si je voulais, est-ce que tu imagines la réaction de Thomson, ou, pire, d'un policier, si j'allais leur dire que mes parents ont été assassinés il y a dix ans, et que j'ai peur que leurs assassins soient après moi ? Si j'ajoutais que je ne sais pas pourquoi, mais que tout ceci a probablement un lien avec un collège quelque part que ma mère a fréquenté, avec des lettres écrites à l'encre verte, et avec une vieille cicatrice qui se remet à faire mal ? Ils ne prendraient même pas la peine de vérifier avant de m'envoyer à l'asile ! Sans compter qu'ils mettraient mon oncle et ma tante au courant.
- Tu ne crois pas qu'il serait temps d'en finir avec cette peur que tu as et justement d'aller leur parler ? Peut-être qu'ils sont sévères, peut-être qu'ils ne t'aiment pas, peut-être qu'ils détestaient tes parents mais ce sont les seuls à connaître la vérité, non ? Alors si tu leur racontes ce qui s'est passé, si tu leur dis ce qui s'est passé ce matin, et que tu leur parles de tout ce que tu as déjà découvert, ils ne pourront pas refuser de te répondre ! Et peut-être qu'ils t'aiment quand même un peu, au fond, puisqu'ils ont affirmé qu'ils refusaient tout ça parce que c'était trop dangereux. Tu as dis toi-même que tu avais des doutes, peut-être que c'est pour ton bien qu'ils t'ont caché la vérité.
- Tu ne connais pas les Dursley, Will. Je n'aurais même pas le temps de leur exposer ce qui s'est passé ce matin qu'ils m'auront déjà enfermé pour trois mois dans le placard sous l'escalier. Jamais ils ne me diront ce qu'ils savent.
- Tu n'en sais rien tant que tu n'as pas essayé ! Et qu'est-ce que tu risques, au fond ? Ils ne t'ont jamais frappé, si ?
- Non, ils laissaient ça à Dudley. Mais tu as déjà passé des semaines, des mois dans un placard ? Nourri seulement une fois de temps en temps, quand ils se rappellent ton existence ? Ça ne m'est pas arrivé depuis le printemps dernier, depuis l'histoire du boa brésilien, et crois-moi, je ne suis pas pressé que ça recommence.
- Mais tu ne dors plus dans le placard sous l'escalier ! Ils t'ont donné une chambre !
- Je n'ai pas plus envie d'être enfermé dans ma chambre.
- La vérité, c'est que tu as peur d'eux, n'est-ce pas ?
- Et si c'était vrai ? Mon oncle est à peu près trois fois aussi lourd que moi, et quand je peux, j'évite de le provoquer. Tu peux me croire lâche, moi, je considère cela comme la seule attitude raisonnable.
- S'ils te détestaient vraiment ils t'auraient envoyé dans un orphelinat. Ils ne t'auraient jamais pris chez eux.
- Cela restera toujours un mystère pour moi. Pourquoi ils ne l'ont pas fait. Mon oncle m'en menace régulièrement. Mais, justement, ils s'imaginent que ça leur donne tous les droits sur moi. Certains jours, je me dis que j'aurais vraiment préféré qu'ils m'y envoient, à l'orphelinat. Mais je ne crois pas qu'ils le fassent.
- C'est la preuve qu'au fond ils t'aiment bien. Tu passes presque tout ton temps dans ta chambre, non ? Donc ça ne sera pas tellement pire si tu leur parles, même si ça se passe mal. Et ils ne peuvent pas t'empêcher de venir au collège. Je t'amènerai de la nourriture si vraiment ils sont si horribles. Je croyais que tu avais envie de savoir.
- Tu tiens vraiment à avoir ma mort sur ta conscience ? Oui, je veux savoir. Et, d'accord, je parlerai aux Dursley. Même si je suis sûr que c'est inutile. Peut-être qu'ils seront tellement hors d'eux qu'ils laisseront échapper quelque chose, on ne sait jamais... Ou que, s'ils essaient de me tuer, mon mystérieux sauveur interviendra...
- Allez, Harry, ne fais pas cette tête ! Ils ne peuvent pas être si horribles ! Ce ne sont que des êtres humains, après tout.
- Certains jours, je me pose la question, Harry fit une grimace. "
Will ne pouvait pas imaginer ce qu'étaient les Dursley, sans doute pensait- il que Harry exagérait. Mais au fond, il avait raison. Il ne pouvait pas rester à se torturer l'esprit alors qu'il vivait avec des gens qui avaient la réponse à ses questions. Et il avait déjà affronté tant de fois la colère des Dursley... Ça ne pouvait pas être pire que le jour où il avait lâché le boa brésilien sur Dudley. Du moins, il l'espérait.
Ce soir là, au dîner, le grand sujet de conversation était la lettre de Dudley qu'avait reçue sa mère dans la journée. Cela avait été un choc pour Harry la première fois que son oncle et sa tante avaient eu des nouvelles de leur fils : bien qu'ayant été dans sa classe pendant cinq ans, il doutait que Dudley sache écrire. Et surtout il n'aurait jamais pensé qu'il remplirait une page d'écriture à moins d'être menacé des pires supplices. Mais Harry avait vite compris : son cousin utilisait son courrier pour faire savoir à ses parents quand il lui manquait quelque chose. En général, pour réclamer de l'argent et plus de colis de nourriture.
- Le pauvre petit est surchargé de travail, dit avec tendresse la Tante Pétunia. Ce doit être tellement dur pour lui d'être occupé comme ça, surtout pour ses premiers mois loin de nous ! Il mériterait vraiment qu'on fasse quelque chose de bien quand il reviendra pour les vacances !
- Pétunia, Smeltings n'est pas si terrible. J'y ai été parfaitement heureux.
- Duddy ne se plaint pas d'être malheureux ! Heureusement, il parle de tous ses amis, de tout ce qu'ils font. Mais quand même, ce n'est qu'un enfant... pourquoi ne l'emmènerions-nous pas en voyage pour Noël ? Il y a si longtemps que nous ne sommes pas partis en vacances ! Il m'a toujours dit à quel point il aimerait aller aux Etats-Unis visiter Disneyworld, et tu as fait de bonnes affaires ces derniers temps. Nous pouvons lui offrir ça !
- Bien sûr, nous avons de quoi voir venir. Mais, et lui ? demanda l'oncle Vernon en désignant Harry d'un hochement de tête. Nous n'allons tout de même pas lui offrir le voyage !
- Peut-être que Mrs Figgs accepterait de le prendre pour une semaine. Elle m'a dit l'autre jour qu'elle avait besoin de faire des travaux de peinture, elle ne refusera pas un peu d'aide.
- Comme s'il pouvait lui être utile pour quoi que ce soit ! Bien, si Mrs Figgs est d'accord pour le prendre, on emmènera Dudley pour Noël. Tu as raison, nous ne l'avons jamais emmené nulle part, parce que... de nouveau, il lança un regard accusateur à Harry, mais, cette fois, il ne finit pas sa phrase.''
Harry parvint difficilement à avaler son morceau d'omelette. L'idée d'une semaine complète chez Mrs Figgs suffisait à lui donner l'impression de mâcher un morceau de terre. Il dut faire un drôle de bruit, parce que son oncle se retourna vers lui.
" As-tu un commentaire à faire, mon garçon ? demanda-t-il d'une voix menaçante.
- Non, oncle Vernon, répondit Harry.''
Posant sa fourchette, il but une gorgée d'eau.
'' Et c'est aussi bien comme ça. Tu n'imaginais tout de même pas que nous allions t'emmener, n'est-ce pas ?
- Non, oncle Vernon."
Au moins, une semaine chez Mrs Figgs, c'était une semaine loin des Dursley. Il n'était pas complètement perdant.
" Très bien. Et puis, ce n'est pas comme si tu avais besoin de vacances. J'espère qu'au moins tes professeurs ne se plaignent pas de toi ?
- Non, Oncle Vernon, répéta Harry une fois de plus, essayant de ne pas trop penser à la retenue dont il avait hérité le matin même. "
Puis il décida que le moment était tout aussi bien qu'un autre pour faire ce qu'il avait plus ou moins promis à Will de faire.
" Mais il s'est passé quelque chose ce matin, ajouta-t-il. Quelqu'un a essayé de m'enlever."
L'oncle Vernon s'étouffa avec les pommes de terres qu'il venait de porter à sa bouche. Son teint devint cramoisi. Il y eut un fracas lorsque la tante Pétunia laissa tomber sa fourchette dans son assiette. Elle poussa un cri aigu. Puis, lorsqu'elle remarqua l'état de son mari, elle se leva d'un bond et vint lui taper dans le dos avec vigueur.
" Vernon, piaillait-elle. Vernon, ça va, respire !"
Finalement, l'oncle Vernon toussa violemment et sembla pouvoir respirer normalement. Cependant, son teint ne perdit pas de sa rougeur pour autant. Il n'était pas difficile de comprendre que la fureur en était la cause.
" Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? gronda-t-il en se levant. Qu'est- ce que tu as encore fait ?
- Rien, oncle Vernon, répondit Harry précipitamment. J'étais sur le parking de l'école, une voiture s'est arrêtée pour demander un renseignement, et quand je me suis avancé pour répondre le conducteur m'a attrapé par le bras et tiré à l'intérieur.
- Mon Dieu, gémit la tante Pétunia. Est-ce que ça a un rapport avec... avec tu-sais-quoi ?
- Ridicule, fit son mari. Ce garçon regarde trop la télé, il s'invente des histoires. J'avais pourtant espéré que le collège réussirait à le remettre sur le droit chemin ! C'est ça, n'est-ce pas ? Avoue que tu as menti pour faire ton intéressant !
- Non, répondit Harry. Je ne mens pas. L'homme m'a attrapé tellement fort par le poignet qu'il me l'a foulé, ajouta-t-il en montrant sa main bandée.
- Il doit s'agir d'une erreur. Qui voudrait s'emparer d'un bon à rien comme toi ?
- Ce n'était pas une erreur. Il connaissait mon nom. Il a dit qu'il devait m'amener à lui.
- Et à qui, s'il te plait, mon garçon ?
- Je ne sais pas. Il ne l'a pas dit.
- Ah tiens ! Et pourrais-je savoir pourquoi nous devons te supporter ce soir si cet homme était si empressé de t'emmener avec lui ?
- Parce qu'un autre homme l'a assommé et m'a sorti de la voiture avant de fuir avec, rétorqua Harry d'une voix calme.
- Oh, Vernon, se lamentait la tante Pétunia, qu'est-ce que nous allons faire ? S'ils connaissaient son nom, ça ne peut être que... Ils ne tiennent pas leur promesse, ils veulent le reprendre !
- Je maintiens ce que j'ai dit cet été. S'ils le reprennent, il est hors de question qu'il remette les pieds ici. Qu'ils se débrouillent avec lui, nous en avons assez fait.
- Qui sont-ils ? demanda Harry. Est-ce que ces gens avaient un rapport avec mes parents ?
- Oublie ça, toi.
- Je veux savoir, insista Harry. J'ai le droit de savoir. Ce sont mes parents et j'ai le droit de savoir qui ils étaient. Et ce qu'était cette école où ils se sont rencontrés, pourquoi ils sont morts et..."
L'oncle Vernon ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. De nouveau, il semblait sur le point d'étouffer, mais cette fois il n'avait rien avalé de travers. Il saisit son neveu par le col et le souleva du sol. Harry sut qu'il était allé trop loin.
" Comment oses-tu nous parler sur ce ton ? siffla le gros homme en le secouant comme un prunier. Comment oses-tu exiger quoi que ce soit après tout ce que nous avons fait pour toi ? Tu devrais nous remercier à genoux d'avoir accepté de nous occuper de toi quand personne d'autre ne voulait le faire. Il n'y a rien à savoir sur tes parents. Tu veux savoir qui ils étaient ? Des bons à rien qui n'ont jamais rien su faire de leurs dix doigts. Des soûlards qui un jour ont pris le volant après avoir bu un coup de trop. Bon débarras !"
C'était au tour de Harry d'être hors de lui. Les lettres de sa mère, les conversations qu'il avait surprises entre son oncle sa tante, tout lui disait que l'homme qui le tenait mentait.
" Dans ce cas, cria-t-il, de quoi avez-vous peur ? Qu'est-ce que c'était que ces lettres ? Et pourquoi parlez-vous toujours de ces ils qui pourraient me reprendre si personne ne veut de moi ? J'en ai assez de vos mensonges !
- Toi, toi... se mit à rugir l'oncle Vernon en le secouant comme un prunier. Je vais t'apprendre le respect, sale petit vaurien !"
Sans effort apparent, il monta l'escalier quatre à quatre et jeta son neveu dans sa chambre.
" Et tu ne sortiras pas d'ici tant que ces idées stupides n'auront pas disparu ! Pas même pour aller au collège ! Je refuse de te laisser débiter ailleurs des absurdités comme ça."
La porte claqua et Harry entendit une clé dans la serrure. Il se releva, furieux contre la terre entière. Contre les Dursley, bien sûr, mais aussi contre ces gens, qui le surveillaient dans l'ombre sans rien dire, contre Will, qui avait insisté pour qu'il fasse cette demande stupide, et contre lui-même, qui avait accepté. Cependant sa colère s'apaisa vite, et il se laissa tomber sur son lit. Comment avait-il pu croire ne serait-ce qu'un instant qu'il obtiendrait des réponses ? Et les Dursley n'avaient-ils pas raison ? N'était-il pas fou de croire que lui, Harry Potter, pouvait avoir quoi que ce soit d'exceptionnel ? Après tout, depuis aussi longtemps qu'il pouvait se rappeler, et jusqu'au mois de septembre, personne ne s'était jamais vraiment intéressé à lui, sauf pour le réprimander ou pour le frapper. S'il y avait eu tout ce temps des gens qui avaient connu ses parents qui, pour une raison ou une autre, le surveillaient, auraient-ils réellement toléré cela ? Mais pourtant, il n'avait pas rêvé, ni les lettres, ni l'enlèvement... Comment était-ce possible ?
Merci d'avoir lu jusque là. Voici les réponses aux reviews :
Céline s : Tes désirs sont des ordres... ( enfin, quand ils correspondent à mes plans). Tu l'imaginais comme ça la visite ?
Izabel : Merci. Je suis contente que tu aies aimé les lettres, j'avais peur qu'elles soient trop longues.
Jo_hp : Ta supposition n'était pas tout à fait exacte. Mais on reparlera du grenier plus tard. Merci pour ta review.
Tiffany Shin : Oui, elle a de la chance, Lily. Le problème c'est qu'elle a pas eu de la chance très longtemps... Ce que Harry va trouver dans le grenier ? Ben... des toiles d'araignées, de vieilles affaires de Dudley et quelques autres trucs. Tu verras quand il ira ( s'il y va...)
Dega : Tu es sûre que c'est incurable, ta maladie ? Mon dieu, j'espère qu'au moins ce n'est pas évolutif ! Sirius, des enfants ? Dans le monde moldu ? Je crois que je vois à qui tu fais allusion. Je n'y avais pas pensé, mais c'est une super bonne idée. Je vais y réfléchir... ( ça ne t'ennuie pas que je te pique tes idées ?)
Csame : Merci ! Tous ces points d'exclamation, ça requinque ! Moi aussi j'aime beaucoup Liz, même si elle est parfois un peu incohérente.
4rine : merci. Tu l'as eue la suite.
Fy : Oui, je sais, c'est bizarre. Tant pis. Et merci pour ta review.
Vert : Rassure-moi, là, j'ai pas été trop vite ? Liz te fait penser à Luna ? Ce n'est pas vraiment comme ça que je la voyais, mais pourquoi pas. Pour ce qui est de prendre en compte le tome 5 : c'est un univers alternatif, donc beaucoup de choses sont différentes du tome 5 comme des autres. Pour les quelques détails que l'on apprend dans le 5 et qui pourraient intervenir, j'essaierai de les prendre en compte ( je pense aux révélations sur Mrs Figgs ou la nature de la protection dont Harry bénéficie chez les Dursley, essentiellement). Oh, et j'aime beaucoup mieux le chocolat noir que au lait.
Fumseck : Merci pour tes deux reviews. Et pour tous les compliments à l'intérieur. Et j'ai la ferme intention d'aller au bout de cette histoire, même s'il y a un peu de relâchement. Will te fait penser à quelqu'un ? Ce doit être normal, il en est plus ou moins inspiré.
Rose Potter : Désolée de faire attendre les pov lecteurs. Je ne dois pas assez torturer Harry dans cette fic, pour me venger sur eux. Et merci de reconnaître ma grandeur ( et la grosseur de ma tête).
Encore quelqu'un : Ah, contente de t'entendre, j'avais peur qu'il n'y ai plus personne. J'espère que la suite t'aura plu.
Skara : heureusement que tu n'as pas lu le chap 3 au moment où il est paru, comme ça tu n'auras pas eu à attendre trop longtemps. Merci pour ta review.
