Disclaimer : Je joue avec les personnage de Mrs J.K.Rowling sans en tirer le moindre avantage financier.
Chapitre 8 : Godric's Hollow.
Il était beaucoup trop tôt, du moins du point de vue de Harry, quand Mrs Pickard vint les réveiller. Il grogna et agrippa son oreiller, puis, d'un seul coup, il se souvint que c'était le jour où il allait voir la maison de ses parents. Cela chassa rapidement le sommeil, et rapidement, il sauta sur ses pieds. Quelques minutes plus tard, il était habillé, et attendait Will qui avait beaucoup plus de mal que lui.
Le petit déjeuner fut rapidement expédié. Mary, qui croyait que Nicolas les emmenait simplement faire un pique-nique dans la forêt, leur parlait avec enthousiasme.
« Vous avez de la chance, le temps est superbe, disait-elle. Will, combien veux-tu d'œufs durs dans ton déjeuner ?
- Deux », répondit en baillant le garçon. Deux œufs supplémentaires partirent dans une casserole d'eau bouillante.
- Tu devrais prendre l'appareil photo, reprit Mary, s'adressant à son fils. Je suis sûre que vous aurez envie de garder des souvenirs de cette journée.
- C'est une bonne idée. Le garçon se leva et alla fouiller dans un tiroir. Harry sursauta quand quelque chose de doux lui effleura les jambes.
« Godric ! S'exclama-t-il à mi-voix en caressant l'animal. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas l'intention de te laisser ici. C'est juste pour la journée, après je reviendrai te chercher. On rentre à la maison, Godric, ajouta-t-il, espérant rassurer l'animal, comme si celui-ci pouvait comprendre. Le chat lui sauta sur les genoux, et Harry commença à le caliner. Mais, apparemment, Godric n'était pas d'humeur. Il enfonça profondément ses griffes dans les genoux de son maître, et entreprit de déchiqueter son pantalon.
« Hé ! S'écria celui-ci en remettant vivement son animal à terre limitant les dégats. Qu'est-ce qui te prend ? »
Godric continua de se frotter contre ses jambes, sans ronronner cependant comme à son habitude. Il manqua de faire trébucher Harry lorsque celui-ci se leva pour aller mettre son bol dans l'évier.
Finalement, peu avant sept heures, un coup de klaxon retentit dans l'allée. Les deux garçons embrassèrent Mary et se précipitèrent sur la porte. Cependant, ils durent recourir à l'aide de la mère de Will pour empêcher le chat de les suivre.
« Je ne comprends pas, dit Harry alors qu'ils attendaient comme ça. Je ne l'ai jamais vu comme ça... pourtant, quand je pars à l'école il ne dit rien, aujourd'hui on aurait presque dit qu'il voulait m'empêcher de partir, ou venir avec nous.
- D'habitude, il est tout doux, je sais. C'est vrai que c'est étrange. répondit pensivement Will. La seule fois, en fait, où il a eu l'air aussi énervé, c'est la nuit où tu as fait ce cauchemar. Là aussi, il était comme fou. Il t'a griffé.
- Je m'en souviens, c'est ça qui m'a réveillé.
- C'était comme s'il savait que quelque chose n'allait pas avec toi.
- Mais aujourd'hui tout va très bien. Bof, c'est peut-être simplement de voir ma valise, ou quelque chose comme ça. »
La voiture que Nicolas avait empruntée à sa mère était garée devant la porte. Le jeune homme se tenait assis bien droit au volant. Sur le siège passager, Liz était affalée contre la vitre, et semblait profondément endormie malgré la radio qui marchait à fond. Le bruit que firent les deux garçons en s'installant à l'arrière et en saluant le conducteur ne suffit pas non plus à la réveiller.
La première partie du voyage fut une affaire silencieuse, à l'exception des airs de rock diffusés par les haut-parleurs. Will ne tarda pas à suivre l'exemple de Liz, et Nicolas se concentrait sur la route. Harry regardait défiler le paysage, en se demandant à quoi pourrait bien ressembler Godric's Hollow. Puis, un peu avant neuf heures, les dormeurs finirent par se réveiller, et les trois plus jeunes se mirent à parler avec animation de leurs vacances.
Quelques temps plus tard, Nicolas quitta la nationale et s'engagea sur une petite route.
« Si j'ai bien retenu ce que montrait la carte, dit-il, Godric's Hollow est le petit village qu'on voit là-bas. » En effet, sur une petite colline, à environ cinq cent mètres devant eux, se dressaient quelques maisons autour d'une église. Harry sentit son estomac lui remonter à la gorge. « On monte chercher la maison de Harry avant le déjeuner ? » proposa le préfet. Tous furent d'accord, et quelques instants plus tard il se entraient dans le village. Celui-ci ne devait pas faire plus de quelques centaines d'habitants. Les maisons en pierres épaisses semblaient anciennes mais confortables, les toits de tuiles resplendissaient au soleil. La rue qu'ils empiriquement semblait être la seule du village à être goudronnée. Ils arrivèrent à une place, au pied de l'église et d'un grand bâtiment sur lequel des lettres finement sculptées indiquaient qu'il s'agissait de la mairie. Nicolas se gara et ils descendirent de la voiture. En ce dimanche d'avril, sous un temps magnifique, les gens étaient nombreux dans les rues. Beaucoup jetèrent un regard de curiosité à ces étrangers. Le tourisme n'était évidemment pas chose commune à Godric's Hollow.
« Harry, tu as une adresse ? Demanda Nicolas. Je n'ai pas très bien compris ce que tu voulais faire. Juste jeter un coup d'œil à la maison, c'est ça ? » Harry regarda Liz, étonné. Il aurait pensé que le jeune homme savait exactement ce qu'ils voulait faire.
« Je n'ai pas eu le temps de tout bien lui expliquer, répondit simplement son amie, comme si elle n'avait pas eu deux semaines complètes pour le faire.
- On n'a pas d'adresse, expliqua alors Harry. J'ai eu le maire au téléphone, il m'a dit qu'il m'expliquerait tout, mais seulement si je venais sur place. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dire.
- Et comment comptes-tu trouver le maire ? Demanda Nicolas.
- A la mairie ? Suggéra Will, venant au secours de Harry resté sans voix.
- Un dimanche, ça m'étonnerait. Et même si nous savions où il habite, il va bientôt être midi, or dans ces petits villages le déjeuner dominical, c'est souvent sacré.
- On peut quand même chercher un peu, non ? Dit Harry, que les paroles de Nicolas avaient considérablement refroidi. Il n'avait pas pensé que le dimanche n'était pas forcément le meilleur jour pour ce voyage. Mais ils n'étaient quand même pas venus jusqu'ici pour repartir bredouilles. Tant pis pour les convenances, tant pis s'ils dérangeaient le maire au milieu de son repas, ce qu'il cherchait était d'une toute autre importance.
Il s'avança et aborda une femme qui tentait de faire avancer deux petits enfants.
« Allez, les pressait-elle, il faut rentrer maintenant, papa ne sera pas content si nous arrivons trop tard et si son gigot est brûlé..
- Excusez-moi ? » Fit Harry.
Elle leva les yeux vers lui, et sourit d'un air engageant. « Oui, jeune homme. Que puis-je pour vous ?
- J'ai besoin de parler à Mr le Maire, expliqua-t-il. Mais je ne sais pas où il habite.
- Mr le maire ? Il n'y a pas grand monde qui l'appelle comme ça, ici. Sa maison est dans la rue qui part à droite, juste derrière le tabac, fit-elle en désignant une petite boutique crasseuse que Harry n'avait pas remarquée. Vous ne pouvez pas la rater, c'est le plus beau jardin du village, et probablement de toute la région. D'ailleurs, vous trouverez sûrement Jack occupé à y travailler.
- Merci, madame, dit Harry.
- De rien. J'espère que ce ne sont pas des problèmes qui vous amènent chez nous ? » La curiosité de la femme semblait lui avoir fait oublié qu'elle été pressée, oublié aussi les petits qui avaient commencé à se chamailler. Mais Harry n'avait pas tellement envie de faire la conversation.
- Oh, non, répondit-il. Juste quelques questions à poser. Merci pour votre aide, répéta-t-il en rejoignant les autres, un sourire aux lèvres. Nicolas perdit un peu de sa réticence devant la facilité avec laquelle Harry avait obtenu le renseignement. Il admit qu'il avait peut-être parlé un peu vite, oubliant que dans une petite ville tout le monde connaît tout le monde, et que le statut de maire n'est bien souvent qu'un titre symbolique.
Ainsi que l'avait prévu la jeune mère, la propriété du maire n'était pas difficile à reconnaître. Ce n'était qu'un gigantesque parterre de roses, de toutes les couleurs. Il y en avait des buissons complets, qui voisinaient avec des pieds beaucoup moins denses. Des rosiers grimpants recouvraient presque tous les murs de la maison. Tout n'était que taches vives, harmonieusement réparties. Un homme était occupé à tailler les rosiers qui poussaient le long de la barrière qui bordait le jardin. Il était assez grand, et carré. Ses cheveux abondamment fournis étaient gris, ainsi que sa moustache et ses épais sourcils. Les visiteurs l'observèrent un moment avant qu'il ne relève la tête, visiblement surpris de les voir là. Harry sentit sa gorge se serrer quand leur regards se croisèrent.
« Vous cherchez quelque chose ? Demanda l'homme.
- Vous êtes le maire de ce village, n'est-ce pas ? » C'était Nicolas qui parlait. Peut-être parce qu'il était plus âgé, ou parce qu'il ne connaissait qu'une toute petite partie des circonstances qui les avaient conduits jusqu'ici, et était ainsi plus sûr de lui, il avait pris la tête du petit groupe. L'homme ayant répondu par l'affirmative, il poursuivit :
« Nous aurions aimé vous parler. Harry est né ici, et je crois qu'il vous a appelé il y a quelques temps pour vous poser des questions. »
Le visage de l'homme se figea soudain alors qu'il dévisageait le garçon au cheveux noirs et à la cicatrice, que Nicolas avait désigné.
« Harry Potter, bien sûr, murmura-t-il en laissant tomber ses cisailles. J'aurais dû te reconnaître tout de suite... Je me souviens parfaitement de notre conversation, mais je ne pensais plus que tu viendrais. Dieu que tu ressembles à ton père ! Et que tu as grandi en dix ans ! Mais entrez donc, tous les quatre, venez. »
Les jeunes gens suivirent le maire du village à l'intérieur de la grande maison. Le salon où ils furent conduits était une grande pièce encombrée de meubles en chêne massifs et luisants de propreté. Un peu partout, des vases contenaient de gros bouquets de roses coupées, et leur parfum se mêlait à l'odeur riche d'un ragoût en train de cuire. Qui rappela aux collégiens que leur petit déjeuner était bien loin.
« Georgina ! » Appela leur hôte, viens saluer nos invités. Une petite femme rondelette déboucha dans le salon, paraissant un peu surprise de les voir mais cependant accueillante.
« Bonjour vous tous, s'écria-t-elle. Ce n'est pas souvent que nous recevons ainsi de la jeunesse. Vous n'habitez pas Godric's Hollow, d'où venez-vous ?
- Little Whining, dans le Surrey, répondit Nicolas. Je suis Nicolas Marks, voici ma petite sœur Liz, et ses amis Will Pickard et Harry Potter.
- Harry Potter ? Bien sûr... Je t'ai bercé quand tu étais tout petit ! Je me souviens très bien de toi. Tu n'as pas tellement changé, et tu as certainement le type Potter. Ce qui est arrivé à ta famille... Quelle tragédie ! Mais vous n'êtes certainement pas venus ici par hasard ?
- Je voudrais que vous me parliez de mes parents, expliqua Harry, de ce qui leur est arrivé, et peut-être aussi voir leur maison.
- Eh bien ! Cela devrait nous occuper un bout de temps, répondit le maire. Ne voulez vous pas rester déjeuner ? Connaissant Georgina, je suis sûr que nous aurons assez pour six. Cela nous évitera de manger la même chose tout la semaine.
- Nous avons apporté des sandwichs, dit Nicolas.
- Des sandwichs ? Allons, venez plutôt faire un vrai repas. A vos âges, on en a besoin, et ce sera tellement plus agréable pour bavarder, n'est-ce pas ? Georgina, va donc mettre le couvert sur la grande table. » La femme se leva, souriant, et les adolescents remercièrent le couple. Puis un silence s'installa dans le salon. Au bout de plusieurs minutes, le maire se mit à parler d'une voix un peu étrange, sans regarder vraiment ses interlocuteurs.
« Te parler de tes parents, Harry, je ne sais pas vraiment par où commencer. C'est pour ça que je n'ai pas voulu te raconter tout ça par téléphone. Il y a tant à dire, et en même c'est une histoire si triste ! La famille Potter, ta famille, était l'une des plus anciennes du village, si ce n'est la plus ancienne, avec la mienne peut-être. De tous temps, il y avait toujours eu des Potter ici, de même qu'il y a toujours eu des Simmons. C'est mon nom, au fait, Jack Simmons. Et vous pouvez m'appeler Jack. Bref, je me suis un peu intéressé à l'histoire du village, et même sur les archives les plus anciennes qui datent de plusieurs siècles, les noms Potter et Simmons apparaissent.
- Les deux familles s'entendaient bien ? Demanda Liz, dont le visage exprimait la même expression que lorsqu'elle lisait un roman particulièrement intense, ou lorsqu'elle se trouvait en cours d'histoire, le rire en moins.
- Eh bien, d'aussi loin que je m'en souvienne, assez bien. Le grand père de Harry était l'un de mes meilleurs amis. Il y a eu des frictions, je crois, à certaines époques, mais jamais rien de grave. Pourtant, c'est vrai que quand on y pense, c'est étrange. Les deux familles étaient riches et influentes, il aurait dû y avoir des luttes d'influence, des jalousies... Souvent, lorsque cette situation se retrouvait dans les villages, l'une des deux familles était obligée de partir. Mais cette situation ne s'est jamais rencontrée à Godric's Hollow. Ce qui est étonnant, également, c'est le peu de mariages entre des Potter et des Simmons que l'on retrouve au fil des siècles. Bien sûr, ma famille était noble et les Potter ne l'étaient pas, mais ils étaient suffisamment riches pour compenser. Ils auraient pu acheter un titre, d'ailleurs, je me demande pourquoi ils ne l'ont jamais fait. Quoi qu'il en soit, je crois que cette différence de statut entre les deux familles est la raison pour laquelle il n'y a jamais eu de rivalités.
- Une différence de statut ? Demanda Will.
- Mes ancêtres étaient les seigneurs, ici, ils régnaient sur le village, avaient des serviteurs, ils devaient sans doute toucher d'énormes impôts et les faire travailler comme des esclaves, je n'en suis pas particulièrement fier mais c'est comme ça que ça marchait à l'époque. Nous avons perdu notre titre il y a bien longtemps, mais depuis la création de la fonction de maire, c'est toujours un Simmons qui l'a exercée. Les Potter vivaient plus en marge du village, ils avaient bien quelques serviteurs, mais en dehors de cela ils n'avaient aucun droit sur personne. Ils étaient extrêmement riches, je l'ai déjà dit, nul n'a jamais vraiment su d'où leur venait tout cet argent, d'ailleurs. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils s'en sont toujours servis pour le bien de la commune. Ce sont eux qui ont fait construire l'église au quatorzième siècle, il y a d'ailleurs une plaque commémorative à l'entrée, puis qui l'ont fait restaurer depuis. Plus récemment, ils ont donné énormément pour qu'il y ait une école à Godric's Hollow, qui a d'ailleurs dû fermer ses portes l'an passé. Autant on respectait les Simmons, autant on aimait les Potter. Tout le monde ici a été très touché par ce qui leur est arrivé.
- Mais qu'est-ce qui est arrivé ? Harry brûlait d'impatience.
- Une horrible suite de catastrophes, comme si le sort avait décidé de s'acharner sur ta famille, de la faire disparaître du village. Certains ont dit, d'ailleurs, qu'il y avait des maléfices là-dessous, mais qui aurait pu en vouloir à tes parents ? Tout ce qu'on sait, c'est que les membres de la famille sont tous morts, de mort violente ou inexplicable, les uns après les autres. »
Harry savait déjà cela par les lettres de sa mère, mais il était cependant suspendu aux lèvres de l'homme. Les autres n'étaient pas beaucoup mieux, constata-t-il en regardant autour de lui. Seule la femme du maire, revenue discrètement dans la pièce, qui connaissait déjà l'histoire, n'affichait pas une expression captivée, mais plutôt un air de profonde tristesse. Nul ne pouvait douter, en la voyant, qu'elle avait porté aux Potter une réelle affection.
« Ton grand-père avait un frère, racontait l'homme. Un frère aîné, Sean, qui a été le premier à disparaître. En 1975. Il avait vingt ans. Il paraît qu'il s'est suicidé, mais on a jamais vraiment eu de détails. Cela faisait trop mal au reste de la famille d'en parler. Le Père Martin, le curé de l'époque, en sait probablement plus puisque ta grand-mère lui a demandé de donner une messe bien que le corps de ton oncle n'ait jamais été ramené au village, je crois que tout lui a été raconté, mais le père Martin était un saint homme, et jamais il n'aurait éventé ce secret. Ton père avait quinze ans, à l'époque, et je crois que le choc causé par la mort de son frère l'a fait mûrir brusquement. Avant, son principal but dans la vie semblait être de faire des farces qui ennuieraient le plus de monde possible. Pas méchamment, il a souvent fait rire le village tout entier, mais parfois il a vraiment mis des gens dans l'embarras. Après cette tragédie, il n'a pas vraiment cessé, mais on sentait qu'il faisait vraiment attention à ne faire de mal à personne. Et surtout, on sentait qu'il avait d'autres préoccupations. C'est peu après cette époque qu'un de ses amis malheureux dans sa famille a commencé à venir passer toutes ses vacances ici, un peu comme si James avait cherché, et trouvé, un frère de remplacement. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, je fais peut-être un peu dans la longueur mais on n'a plus beaucoup l'occasion de parler de cette époque.
- Non, fit Harry d'une voix enrouée, c'est très bien comme ça.
- On devrait peut-être passer à table, intervint Georgina. Tu pourras continuer à leur raconter. » Son mari ayant acquiescé, ils se dirigèrent vers la salle à manger et s'assirent autour de la grande table massive. Ce n'est qu'une fois que les assiettes furent remplies que Jack continua son récit. Il semblait ne s'adresser qu'à Harry :
« Dans les années qui ont suivi, la situation a semblé s'arranger, pourtant ce n'était plus comme avant. C'est difficile à expliquer, les Potter ont toujours été un peu en marge du village, leur maison, Goldwing's Hall était à l'écart, ils ne travaillaient pas là, nul ne sait exactement ce qu'ils faisaient, d'ailleurs, ils envoyaient leurs enfants dans des écoles privées, loin d'ici, et rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir un jour été invités à franchir la porte de leur demeure. Mais après la mort de Sean, ils se sont encore plus renfermés sur eux-même. On voyait moins souvent ta grand-mère descendre au village, ton grand-père semblait de plus en plus souvent absent, quand il était là, il avait souvent l'air malade, je t'ai déjà parlé de ton père. En fait, c'est lui qui s'en sortait le mieux. Avec son ami, Sirius, on les voyait souvent au village. On s'inquiétait bien un peu pour ses parents, mais la mort d'un enfant est une telle tragédie... On pensait qu'il était normal qu'ils aient du mal à s'en remettre. Quand James a eu dix-huit ans, qu'il a quitté le collège, ce n'est pas Sirius qui est revenu avec lui mais ta mère. Leur mariage a été célébré ici, dans l'intimité mais ça a été une belle fête. La première fois que Henry et Dorah Potter semblaient vraiment heureux depuis près de trois ans. Ta mère était une jeune femme adorable. Elle semblait dotée d'une joie de vivre inépuisable, et on aurait dit que par sa présence elle avait enfin réussi à faire partir la tristesse qui planait sur Godric's Hall depuis la mort de Sean. Malheureusement, ça n'a pas duré. Quelques mois après le mariage, une nouvelle tragédie a eu lieu. Tes grand-parents sont décédés à leur tour. Cela s'est passé à Londres. On a parlé d'un accident de voiture. James était effondré, et c'est Lily qui a tenu bon, s'occupant de faire ramener les corps au village et d'organiser des funérailles. Sous ses airs de fragile jeune fille, ta mère avait une grande force de caractère. »
L'homme s'interrompit un instant et avala une gorgée d'eau. Puis il farfouilla un instant dans son assiette, toujours pleine, avant de reprendre :
« Après cela, Lily et James ont continué à vivre dans la vieille maison. Leurs amis venaient les voir souvent, et ton père a fini par reprendre le dessus. Il travaillait énormément. On les voyait peu, tous les deux, mais ils étaient toujours charmants avec tout le monde. Puis on a appris que ta mère était enceinte, et on s'est tous réjouis de savoir que la lignée des Potter n'allait pas s'arrêter. Et tu es né. On aurait pu croire que ton arrivée aurait effacé définitivement les blessures du passé, mais ça n'a pas été le cas. Ta mère venait plus souvent au village, je crois qu'elle avait cessé de travailler, mais elle ne souriait plus autant. A plusieurs reprises, quand elle ne se savait pas observée, je l'ai vue te serrer contre elle, comme si elle avait peur de te perdre. Plusieurs fois, ton père est revenu à Goldwing's Hall blessé, une fois même grièvement. On parlait beaucoup, à cette époque, des Potter, on était tous inquiets pour vous... Jamais on aurait pu imaginer un drame comme celui qui s'est produit.
- L'accident, murmura Harry.
- L'accident ? Quel accident ?
- L'accident de voiture qui a tué ses parents, expliqua Will. Sauf que c'était pas un accident, on en est sûr.
- Je ne comprends pas de quoi vous voulez parler, s'étonna le vieil homme. Lily et James Potter ne sont pas morts dans un accident de voiture. D'ailleurs, ils n'en avaient pas.
- Mais alors, que s'est-il passé ? Demanda Harry.
- Une explosion. Une gigantesque explosion. Et là où se dressait la plus belle demeure du village, il n'y avait plus qu'un tas de ruines. Tout le village a entendu l'effondrement de Goldwing's Hall, même tout le monde à cru qu'il s'agissait d'un simple coup de tonnerre. En fait, le plus étonnant, c'est que tu t'en sois sorti vivant, Harry. Et ce qui a également surpris beaucoup de gens, c'est que les corps de Lily et James, quand on les a sortis de là, ne présentaient nulle trace de blessure. Ils étaient morts, mais on aurait dit qu'ils dormaient. Alors que j'ai vu dans ma jeunesse d'autres victimes de ce genre de catastrophes, pendant mon service militaire, et ils étaient tous dans un sale état. Mais on aurait dit que la maison s'était effondrée sur vous sans vous toucher. Et, par certains côtés, c'était encore plus terrible parce qu'on se disait qu'il s'en serait fallu de peu pour qu'il y ait un miracle... pour que vous en sortiez indemnes tous les trois. »
Jack s'arrêta, trop ému à ce souvenir pour continuer. Harry dût s'essuyer les yeux avec sa serviette, une grosse boule dans la gorge. A côté de lui, Liz avait les lèvres tremblantes et Georgina avait le visage très pâle. Will triturait nerveusement des morceaux de viande qui restaient sur son assiette, gardant les yeux baissés. A l'autre bout de la table, Nicolas semblait sans voix, et jetait de temps à autre des regards stupéfaits à Harry. Il était le seul qui n'était pas venu ici avec une idée préconçue de ce qu'ils allaient entendre, et semblait avoir du mal à croire cette version.
« Est-ce qu'on a donné une explication ? Demanda-t-il finalement. Pourquoi la maison a-t-elle explosé ?
- On a parlé d'un problème lié au gaz, je crois, mais personne n'a jamais eu de certitude. Pas plus qu'on n'a su exactement comment étaient morts Henry, Dorah, ou Sean. »
Harry échangea un regard avec ses amis. Eux avaient une assez bonne idée de ce qui avait pu se passer, mais ils n'en parlèrent pas. Ils se doutaient qu'on ne les croirait pas. Georgina se leva pour débarrasser la table, personne ne parla pendant de longues minutes. Puis, finalement, Nicolas se leva.
« On vous a assez dérangés, dit-il, on va y aller.
- Un instant, demanda Harry. Vous pouvez nous dire où se trouvait la maison de mes parents ? Qu'est-ce qu'il y a maintenant à la place ?
- Les ruines sont toujours là. Personne n'a osé y touché. C'est à la fois sacré, tout ce qui reste de ce qui a été un des piliers du village, et en même temps, après tout ce qui s'est passé les gens craignent qu'habiter là ne porte malheur. Je suis passé par là récemment, la végétation a tout envahi, c'est devenu une véritable forêt vierge. Vous ne trouverez pas tous seuls, c'est dans les bois à l'écart du village. Je peux t'y emmener, Harry, mais je doute qu'on puisse tous y aller. C'est difficile d'accès, et il n'y a pas beaucoup de place pour se tenir sur les ruines. » Harry regarda ses amis, qui avaient visiblement envie de l'accompagner. Et ce fut de nouveau Nicolas, moins impliqué et qui portait sur les événements un regard d'adulte, qui répondit : « Vous pourriez peut-être emmener juste Harry. Nous autres pouvons aller un peu profiter du soleil dans le bois. Après tout, c'est pour ça que nous sommes venus, non ? »
Liz fit la moue, et Will proposa : « Je ne pourrais pas venir aussi ? Nous ne serions que trois...
- C'est difficile d'accès et il n'y a pas grand-chose à voir, vous savez, répondit Jack.
- Et le temps que vous alliez là-bas, fit Nicolas, il risque d'être tard. Je croyais que tu voulais que je te teste au foot ?
- Ok, admit Will. Mais tu as intérêt à tout nous raconter, dit-il à Harry d'un ton menaçant.
- On se retrouve dans le bois, juste derrière l'école, tu sauras retrouver ? Demanda Nicolas à Harry.
- Pas de problème. » Lorsque ses amis partirent, après être passés à la cuisine saluer leur hôtesse, Harry se tourna vers Jack, s'apprêtant à le suivre dans les bois. Mais celui-ci était retourné s'asseoir sur le canapé, et il fit signe à Harry de faire de même.
« Je dois t'avouer que j'ai quelque peu menti, dit-il. Il n'est pas si difficile ni si long de se rendre à Goldwing's hall, et on y tient facilement à cinq, et même à dix ou vingt si on le désire. Mais je voulais te parler en privé. Ma femme est la seule personne à qui j'aie parlé de ce que je vais te dire maintenant. Ce fameux soir, je suis peut-être la seule personne à m'être trouvé assez près de la maison de tes parents pour comprendre immédiatement ce qui se passait quand elle s'est effondrée sur eux. Je n'oublierai jamais cette nuit là. C'était Halloween, et je rentrais à pieds par les bois après avoir été appelé pour une urgence - je suis médecin, et à l'époque je n'avais pas encore pris ma retraite. J'étais à quelques centaines de mètres à peine de Goldqing's Hall quand il y a eu ce bruit, et des lumières éblouissantes. Je me suis précipité, sans vraiment réaliser, mais quand je suis arrivé sur place, c'était horrible. Inimaginable. Là où se dressait depuis des siècles la demeure des Potter, il n'y avait plus rien qu'un tas de ruines fumantes. Et, tout près de l'endroit où s'était trouvée la porte d'entrée, il y avait James. Il avait les yeux ouverts et ne semblait pas blessé, pourtant j'ai tout de suite compris que... qu'il n'y avait rien à faire pour lui. Que c'était fini. J'ai appelé ta mère des dizaines de fois, mais personne n'a répondu. »
Il s'interrompit un instant, les yeux dans le vague. A ses côtés, Harry vit Georgina s'essuyer discrètement les yeux. Puis le maire reprit d'une voix un peu encouée :
« Je ne sais pas combien de temps je suis resté à errer dans les ruines avant d'entendre un faible cri. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que c'était toi, qui criais. Je n'ai pas mis longtemps à localiser où tu étais. Mais il y avait d'énormes blocs de pierres qui te recouvraient, c'est un vrai miracle que tu n'aies pas été écrasé. J'ai vite compris que je ne parviendrais pas à te dégager seul, et je suis parti chercher du secours. Mais je n'avais fait que quelques mètres quand j'ai entendu un hurlement de bête blessée. Je me suis retourné d'un bond. Et j'ai vu... un homme immense, énorme. Il n'était pas du village, je ne l'avais jamais vu, et, je n'en suis pas très fier mais j'ai eu peur et je me suis caché. J'ai pensé que peut-être il y était pour quelque chose dans l'explosion de la maison, ou peut-être je n'ai pas pensé du tout, j'étais sous le choc, mais je suis resté l'observé. Il s'est vite avéré que mes craintes n'étaient pas fondées. Il a entendu les cris, lui aussi, et il a soulevé les blocs qui m'avaient arrêté comme s'ils avaient été faits de polystyrène, il t'a découvert et pris avec délicatesse dans ses énormes bras. Tout en te berçant au creux d'un bras, il a continué de dégager les blocs, et n'a pas mis longtemps à dégager le corps de ta mère. Elle était tout près de toi. Je m'avançais pour aller parler au géant quand une moto s'est arrêtée près de lui. Je ne l'ai pas entendue arriver, et lui non plus apparemment. Je n'ai pas reconnu tout de suite l'homme qui la conduisait. Mais il s'est avancé vers le corps de James, qui était près de l'endroit où je me trouvais, et il est tombé à genoux. C'est alors que j'ai reconnu le visage dévasté de Sirius, l'ami de James. J'aurais voulu aller le réconforter, mais le géant a été plus rapide. J'en ai probablement entendu plus que je n'aurais dû. Te tenant toujours dans un de ses bras, Harry, il a mis sa main libre sur l'épaule du jeune homme, et il a dit : « Courage, Sirius, ça va aller. Tu sais qu'ils auraient voulu que tu sois fort. » Mais l'autre continuait de pleurer.
« Lily, James, sanglotait-il. Non ! C'est moi qui les ait tués ! J'aurais dû savoir ! Mais comment ai-je pu ?
- Ne dis pas de bêtises, répliqua le géant d'un ton bourru. Personne ne pouvait prévoir... » A ce moment là, tu t'es remis à crier, et Sirius a seulement semblé remarquer ta présence.
« Donnez moi Harry, Hagrid, a-t-il demandé. Je suis son parrain, je m'occuperai de lui.
- Non. Le directeur m'a demandé de lui amener, et de ne le confier à personne d'autre. D'ailleurs, je dois y aller.
- Dans ce cas, prenez ma moto, je n'en aurai plus besoin maintenant.
- Merci. Ne désespère pas, Sirius, il te reste des amis, et puis... Il a disparu. Tu sais ce que ça veut dire.
- C'est trop tard, Hagrid. Je sais ce que j'ai à faire. »
Il s'est éloigné à pas lent. Le géant t'a mis dans un panier, et placé sur la moto, puis il a contourné les ruines et je vous ai perdus de vue. Je ne l'ai pas entendu démarrer. Après ça, j'ai alerté les autorités, mais je n'ai jamais parlé de ce que j'avais vu. Apparemment, ils ont quand-même été mis au courant, puisqu'ils savaient que tu avais survécu. J'imagine que le géant était un gendarme arrivé un peu en avance, je sais que Sirius lui- même était dans la police, ce qui expliquerait pourquoi ils se connaissaient. On a expliqué à ceux qui, au village, s'inquiétaient de ton sort, que tu avais été recueilli par la famille de ta mère.
- C'est exact, confirma Harry. Je vis chez ma Tante Pétunia, la sœur de ma mère.
- Je ne vois pas pourquoi on nous aurait menti. » Harry haussa les épaules. Il savait que, des mensonges, on en avait raconté beaucoup autour de ses parents. Il savait aussi que la vérité était tellement incroyable que n'importe quel mensonge pouvait paraître plus vraisemblable. Tout commençait à être clair dans sa tête, ce récit lui donnait une autre vision que celle des lettres de sa mère, les complétait. Il restait cependant encore tant de points qu'il ne comprenait pas !
« qu'est devenu Sirius ? Demanda-t-il. Vous l'avez revu ?
- Non, jamais. Il semblait si désespéré ce soir là que je suppose qu'il n'a jamais eu le courage de revenir sur les lieux où il avait été heureux. Il n'était même pas à l'enterrement de tes parents. J'ignore ce qu'il est devenu. A vrai dire, personne ne savait non plus ce que tu étais devenu jusqu'à ce que tu me téléphones. Pendant dix ans, on n'a plus vu personne qui ait été proche des Potter à Godric's Hollow.
- J'aimerais voir les ruines. Après tout c'est ce que nous étions censés faire.
- Il n'y a pas grand-chose à voir, tu sais. Quelques pierres... Quelques restes de meubles... Les décombres n'ont même jamais été complètement déblayées. Mais j'ai dit que je t'y emmènerai, donc allons-y. » Harry et Jack quittèrent la maison et, d'un pas rapide, le maire se dirigea vers la sortie du village. Celui-ci était désert en ce début d'après-midi, mais des rires étaient entendus par endroits en provenance des jardins. Ils prirent une piste qui montait dans un petit bois, et qui devenait de plus en plus sauvage à mesure qu'ils avançaient.
- Plus personne ne vient par ici, dit Jack, et le sentier n'est plus entretenu. » Il souleva une branche pour permettre à Harry de passer. « Je viens parfois jeter un coup d'œil, mais je crois que je suis le seul. Voilà, on y est presque. »
Et, sans que rien n'ait pu permettre de le prévoir, ils débouchèrent dans une clairière. Et ce qui se trouvait là évoqua immédiatement à Harry les images de vieux films que regardaient les Dursley. Les pierres avaient été projetées sur tout ce qui avait été le jardin, et sur une partie de la forêt. En même temps, Jack n'avait pas menti en parlant de la végétation qui avait tout envahi : des herbes folles poussaient un peu partout. Harry s'avança doucement. Au milieu de cette scène un peu irréelle se trouvaient, un peu partout, des objet douloureusement familiers, des objets qui avaient dû faire le quotidien de ses parents, et qu'on avait laissés rouiller là, faute d'oser les récupérer, de savoir quoi en faire, ou simplement parce que personne n'avait eu le courage de venir faire le ménage. Dans ce qui, d'après la disposition des ruines, avait été l'entrée, Harry repéra une chaussure en cuir noir. Il s'en saisit, puis la rejeta, presque violemment, comme pour chasser l'envie qui aurait pu le prendre de la conserver. A quoi pourrait bien lui servir une vieille chaussure de son père ? Dans la cuisine, c'était des piles de vaisselle brisée, qui avait dû s'échapper des portes ouvertes de meubles en bois pourrissant renversés un peu plus loin. Sur le côté se trouvait ce qui avait dû être la chambre de ses parents. Du moins, il y vit un matelas moisi et déchiré. Et peut-être sa chambre à lui. Le squelette d'un lit à barreaux. Il déblaya quelques gravats pour mieux voir. Protégé par un coin du lit se trouvait un petit animal en peluche. Un oiseau, assurément, mais de quel espèce, Harry l'ignorait.
Harry le ramassa. Jack arriva derrière lui pour observer sa trouvaille. Il eut un petit sourire un peu triste. « C'était à toi, dit-il. Je m'en souviens bien, tu ne le quittais jamais.
- Qu'est-ce que c'est comme oiseau ? Demanda-t-il.
- je ne sais pas. A voir sa couleur, je dirais un genre de perroquet, mais il ne ressemble pas vraiment. Peut-être aucune espèce précise, mais il est joli comme ça, non ?
- Si. » Il mit l'oiseau dans le sac qu'il portait sur le dos. Il était sale, mais étrangement peu abîmé.
« C'est ici qu'on vous a trouvés, ta mère et toi, dit le maire en désignant, au centre de la maison, un endroit un peu dégagé. Assurément par les efforts du géant. Harry s'avança. Alors qu'il posait le pied à l'endroit indiqué, un flash de douleur parcourut soudain sa cicatrice. Et, l'espace d'un instant, il ne vit plus rien qu'une aveuglante lumière verte. Cela ne dura qu'une seconde, puis passa aussi brusquement que c'était venu.
« Ca va ? Demanda le maire.
- Oui, répondit Harry en s'asseyant sur une pierre. L'homme vint s'asseoir en face de lui.
« J'ai toujours du mal à imaginer qu'ici se dressait une des plus belles maisons que j'ai jamais vues. Tu sais, Harry, beaucoup, dans le village, espèrent qu'un jour tu reviendras ici, dans quelques années, que tu ferais reconstruire un bâtiment, et que tu l'habiteras. Les plus âgés, en tous cas, ceux qui restent fidèles aux traditions, pensent que ta place est ici. »
Machinalement, la main de Harry commença à farfouiller dans le sable et la poussière, traçant des inscriptions qui n'avaient pas de sens.
« Je ne connais personne, ici, dit-il enfin. Et, même si je le voulais, comment pourrais-je faire construire une maison ? Je n'ai pas d'argent. Mes parents ne m'ont rien laissé.
- Tu n'as hérité de rien ? » La voix exprimait une profonde surprise. « Pourtant, la fortune des Potter... Nul ne sait d'où elle vient, mais elle existe. Tes parents ne vivaient pas dans le luxe, mais je ne peux pas croire que leurs richesses aient disparu. Mais tu es encore très jeune, peut-être les gens chez qui tu vis ont-ils préféré attendre un peu avant de te parler de ton héritage. Même s'il est réel, et je suis presque sûr qu'il l'est, tu ne pourra en profiter qu'à ta majorité. »
Harry secoua la tête, dubitatif. Les Dursley lui reprochaient toujours de leur coûter trop cher, s'il y avait eu le moindre héritage, ils en avaient sûrement profité depuis longtemps. L'espace d'un instant, il se vit riche, pouvant acheter tout ce qu'il voulait dans n'importe quel magasin. C'était vraiment une idée saugrenue.
« Si tu as vu ce que tu voulais, dit Jack, on devrait y aller.
- D'accord. » A regret, Harry regarda une dernière fois les ruines autour de lui. Aussi triste que soit cette vision, il voulait en graver les images dans sa mémoire. Il allait se lever quand un objet attira son attention. Un objet qu'il avait mis à jour en remuant inconsciemment les gravats. Il s'agissait d'une baguette d'une trentaine de centimètres de long, en bois, remarquablement bien conservée. Sentant que le maire s'impatientait, il la mit dans sa poche avant de s'élancer à sa suite. S'il s'agissait bien de ce qu'il pensait, la découverte qu'il venait de faire allait lui ouvrir des possibilités presque infinies. Il en était presque pressé de se retrouver dans sa petite chambre du 4, Privet Drive, seul face aux livres du grenier.
Ils refirent en silence le chemin jusqu'au village, chacun plongé dans ses propres pensées. Harry remercia ses hôtes pour leur hospitalité, puis se prépara à aller retrouver ses amis.
« N'oublie pas que tu seras toujours le bienvenu ici, Harry, lui dit Georgina en l'embrassant. Les Potter sont chez eux à Godric's Hollow depuis si longtemps qu'on ne peut plus dater leur arrivée, et il n'y a pas de raison pour que ça change. »
Lorsque Harry arriva à l'endroit où les autres étaient restés pique-niquer, il fut accueilli par un ballon lui arrivant dessus à grande vitesse. Réagissant à la dernière minute, il parvint à l'attraper et leva les yeux pour voir d'où venait ce projectile, et ne fut pas autrement surpris. Will, un peu rouge mais avec un sourire un rien moqueur, se dirigeait vers lui, suivi de peu par Nicolas.
« Oups, Harry, fit Will. On t'avait pas vu arriver. Alors, ça s'est bien passé ?
- Très bien, répondit Harry, en lançant un regard en direction du frère de Liz. Il espérait que son ami comprendrait le message et remettrait ses questions à plus tard. Nicolas, en détournant le sujet de conversation, lui apporta une aide inattendue.
« C'était vraiment génial, comme arrêt, Harry, fit-il en lui reprenant le ballon. Tu as déjà pensé à faire gardien de but ? Parce que tu as de sacrés réflexes.
- Je ne joue pas au foot, répondit-il. Je n'ai pas le temps. » Les entraînement avaient lieu le samedi, et il doutait que les Dursley le laissent retourner au collège, il était encore moins probable qu'ils l'emmènent.
- Dommage. La plupart des joueurs sont dans ma classe, on aurait bien besoin de sang neuf. En tous cas, Will fera un bon attaquant, je n'ai pas perdu ma journée. Vas-y, Harry, mets-toi là-bas, entre les deux arbres, que je voie un peu comment il tire. »
Harry entra sans se faire prier dans le jeu de ses camarades, après avoir échangé un regard amusé avec Liz qui, allongée à quelques mètres de là, tressait des morceaux de laine pour en faire il ne savait quoi, et ne semblait pas du tout ennuyée d'être laissée à l'écart.
L'après-midi passa rapidement, et, bientôt, tous les quatre durent remonter dans la voiture pour rentrer à Little Whining. Le trajet de retour fut joyeux et bruyant, et il sembla à tous beaucoup plus court que l'aller. Harry avait l'impression qu'ils venaient juste de partir quand l'immeuble de Will se dessina devant eux. Il fit remonta rapidement avec son ami pour aller chercher Godric et le reste de ses affaires. « Alors, demanda Will alors qu'ils attendaient l'ascenseur, qu'est-ce que tu as appris ?
- Beaucoup de choses. Et surtout, je crois que j'ai trouvé une baguette magique.
- Une vraie ? Comment ?
- Je te raconterai tout demain. C'est un peu long, et on n'a pas beaucoup de temps.
- Ok, fit Will en faisant un peu la tête. Mais cela ne dura pas, car alors qu'il appuyait sur le bouton de son étage, une autre idée lui traversa l'esprit.
« Au fait, tu vas aller voir Mrs Figgs dès ce soir ? Pour tes cauchemars ? »
L'excitation de Harry retomba un peu. La journée avait été suffisamment intense pour lui faire oublier ses rêves, et ce qu'il redoutait. Cependant, il avait toujours aussi envie d'en parler, et il savait que, s'il devait passer voir Mrs Figgs, il valait mieux le faire le soir même. Il n'avait pas donné d'heure précise aux Dursley pour son retour.
« Je vais demander à Nicolas de me laisser devant chez elle » , dit-il d'une voix sombre. Lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement, une petite boule de poils se précipita sur Harry. Will se mit à rire.
« Eh bien, au moins, dit-il, tu n'auras pas de problèmes pour l'emmener. On dirait que tu lui as manqué. Je me demande comment il va réagir quand tu vas le laisser demain matin. Tu le gâtes trop, ton chat. »
Harry haussa les épaules, mais ne parvint pas à dissimuler un sourire. Godric en équilibre sur l'épaule, il attrapa son sac, embrassa rapidement Mary avant de redescendre rapidement vers la voiture. La façon dont le chat l'avait accueilli était en effet étrange. On aurait dit qu'il était resté là à guetter toute la journée, et il avait cru lire du soulagement dans la manière dont l'animal lui avait sauté dessus. Soulagement qui répondait à la peur qu'il avait manifestée le matin... Pourtant, il l'avait souvent laissé seul, même dans l'appartement des Pickard, quand ils partaient jouer dans le parc, par exemple, alors pourquoi cette inquiétude ? Peut-être était-il un peu trop porté sur l'humanisation de son animal, après tout. Peut-être y avait-il une toute autre raison au comportement de l'animal.
A sa demande, Nicolas le laissa devant la porte du pavillon de Mrs Figgs. Harry mit Godric à terre, sachant le chat suffisamment intelligent pour retrouver son chemin jusqu'au 4, Privet Drive. Mais, nullement pressé apparemment de rentrer chez lui, ou reconnaissant peut-être l'endroit où il était né, l'animal se glissa dans le jardin de la vieille femme.
Harry le regarda un instant disparaître dans les buissons, se demandant s'il allait retrouver sa mère, puis, se rappelant la raison de sa présence ici, il sonna à la porte.
Celle-ci s'ouvrit presque immédiatement. Mrs Figgs parut un peu surprise de le voir, cependant elle l'accueillit avec une bonne humeur un peu exubérante :
« Harry ! S'écria-t-elle en l'invitant à entrer. Quelle bonne idée tu as eue de venir me voir ! Je me disais justement qu'il était bien dommage que je n'ai pas eu ta visite pendant ces vacances. J'ai l'impression que tu en as profité, cependant, tu as rarement eu aussi bonne mine. Ca fait plaisir de te voir les joues un peu plus remplies. »
Incapable d'interrompre le flot de paroles, Harry alla s'asseoir sur le canapé. Comme d'habitude, la maison sentait le chou, mais il s'y mêlait une autre odeur, vaguement désagréable, un peu comme du souffre, qui semblait venir de la cheminée. Harry se demanda s'il avait interrompu la vieille femme dans une activité en lien avec le monde magique, et si c'était la raison pour laquelle elle était si prolixe, comme pour cacher quelque chose. Cependant, des questions sur le sujet seraient probablement mal accueillies, aussi Harry, après avoir mis fin à l'échange de banalités, en vint au but de sa visite.
« J'ai de nouveau fait un rêve, dit-il. Il y a une semaine environ. C'était dans la même pièce, avec l'homme aux yeux rouges et le même serviteur et...
- Est-ce que ta cicatrice t'a de nouveau fait mal ? Interrompit la vieille femme.
- Oui, répondit Harry. » Le calme de sa baby-sitter alors qu'il racontait son rêve était plutôt rassurant mais en même temps énervant, elle ne semblait pas comprendre que, si tout cela était vrai, les deux enfants étaient en danger. Mrs Figgs avait sorti son tricot, et les aiguilles cliquetaient tranquillement alors qu'il revivait les terribles moments. Lorsqu'il termina, il y eut un instant de silence pendant que la vieille femme comptait les mailles de son rang. Puis, elle parla d'une voix qui n'avait plus rien à voir avec celle qu'elle avait utilisé quand Harry était entré, mais ressemblait plus à la manière dont elle parlait le soir où le garçon l'avait surprise. Ce qui était suffisant pour qu'il ait la conviction qu'elle était sincère, et qu'elle prenait au sérieux ce qu'il venait de dire, malgré son détachement apparent.
« Personne ne sait exactement pourquoi tu as ces rêves, Harry, dit-elle, ni ce qu'ils signifient exactement. Mais ils ne représentent pas la réalité. La nuit où tu as eu ce premier cauchemar, il ne s'est rien passé. On n'a pas vu la marque, il n'y a pas eu de mort. Et depuis... rien ne nous porte à croire qu'Il soit revenu. Il n'a pas rappelé ses fidèles, cela nous en sommes sûrs. S'il est revenu, et c'est malheureusement possible, si ce n'est probable, il l'a fait avec discrétion. Il n'a rien fêté. Certes, il y a des éléments troublant dans ce rêve, et il y en a aussi dans celui que tu viens de me raconter, notamment des faits que tu n'aurais pas pu apprendre autrement, mais je ne sais pas trop comment il convient de les prendre. D'autant plus que, si ce que tu dis est exact, alors Son serviteur est à Poudlard, ce qui me paraît difficile à croire.
- Alors vous pensez que le garçon et la fille ne sont pas en danger ?
- je n'ai pas dit cela, et tu as bien fait de venir me trouver. Je ne crois pas que tes rêves soient réels, à proprement parler, mais ce ne sont pas pour autant des rêves ordinaires. Peut-être te préviennent-ils d'un danger, peut-être y aurait-il un autre moyen de les interpréter, je l'ignore. Nous en avons parlé à une spécialiste, mais je crains que son interprétation ne soit pas très pertinente. Elle est un peu timbrée. Peut-être tes rêves sont- ils prémonitoires, décrivant des événements réels mais qui ne se sont pas encore produits... dans ce cas il n'y a pas de danger tant que nous n'aurons pas vu la marque. Il est bien dommage que tu ne te rappelles pas les noms des deux enfants, cependant. Ne t'inquiète pas trop pour l'instant, Poudlard est peut-être l'endroit le plus sûr d'Angleterre. Ils sont bien aussi en sécurité que toi.
- Mais qui est ce « Il » ? Et la Marque ? Et pourquoi pensiez-vous qu'il pourrait y avoir des morts ?
- Je te l'ai déjà dit, Harry, je n'ai pas le droit de te parler de tout ça. Je sais que c'est dur pour toi mais c'est ainsi. Fais-nous confiance, il y a une raison à cela.
- Que vous ne pouvez pas me dire non plus, naturellement. » Il n'était pas dans les habitudes de Harry de s'énerver face à un adulte, mais cela l'exaspérait de voir qu'on refusait de lui dire ce qui, de toute évidence, le concernait au plus haut point. Mrs Figgs sourit d'un air résigné :
« En effet, dit-elle, je ne peux pas te donner la raison de ce silence. Tout simplement parce que je ne la connais pas. Tout ce que je sais, tu l'as entendu ce fameux soir de Noël. Mais j'ai confiance en Dumbledore. Ce n'est pas du tout son genre de te mettre dans cette situation, et il ne le ferait pas s'il n'y était pas obligé. » Elle soupira et entama un nouveau rang. Harry, sentant que la conversation était terminée et qu'il n'apprendrait rien de plus, se leva pour partir, soulagé mais se sentant profondément frustré. Mais Mrs Figgs le retint, sans lever les yeux de son tricot :
« Au fait, tu as bien dit que c'était un coup de griffe de Godric qui t'avait réveillé ? C'est habituel chez lui d'attaquer ? Aucun de mes chats n'a jamais été violent.
- Non, s'empressa de la rassurer Harry, Godric n'est pas violent. Mais parfois, on dirait qu'il devient fou... Il ne se comporte plus du tout normalement.
- Ca lui est arrivé souvent, ce genre de crise ?
- Non. Juste la nuit où j'ai eu mon cauchemar, et aujourd'hui.
- Aujourd'hui ? Comme ça, sans raison ?
- Peut-être qu'il avait peur que je le laisse chez Will. On est partis faire un pique-nique, aujourd'hui, et ce matin il s'agrippait à moi comme pour m'empêcher de partir ou pour m'emmener avec lui. Il tiré des fils de mon jean et de mon pull. Et quand nous sommes rentrés il était toujours pareil, il m'a sauté dessus en miaulant. Mary - c'est la mère de Will - dit qu'il n'a pas arrêté de tourner en rond de toute la journée. »
Mrs Figgs avait levé les yeux de son tricot, ses mains, pour la première fois depuis le début de la conversation, s'étaient immobilisés. Harry sentit son ventre se contracter, inquiet. Le comportement de son chat était- il si grave ? Etait-il malade, fou ? Mais la santé de Godric semblait être à ce moment le cadet des soucis de la vieille dame.
« Faire un pique-nique où ? Demanda-t-elle d'une voix crispée.
- Dans la forêt, répondit Harry. Assez loin au Nord d'ici. » Volontairement, il ne mentionna pas Godric's Hollow. Ses recherches ne seraient probablement pas bien accueillies, et vu tout ce qu'on lui cachait, à lui, il avait bien le droit de ne pas tout dire non plus. La raison de la réaction de Mrs Figgs ne lui fut cependant pas cachée.
- N'as-tu donc attaché aucune importance à notre dernière conversation ? A cette tentative d'enlèvement, ou à ces rêves qui semblent pourtant tant t'inquiéter ? Tu ne dois pas partir ainsi seul en forêt, Harry.
- Je n'étais pas seul, il y avait Will, Liz et son frère.
- Ca ne change rien. Ce n'est pas une poignée de moldus qui les arrêtera. Tant que tu n'es pas dans un grand groupe, Harry, tu es seul. Et ce que tu as fait aujourd'hui était terriblement dangereux. Si au moins tu m'avais prévenue... C'est comme ton séjour chez ton ami. N'importe quoi aurait pu arriver si ta tante ne m'en avait pas parlé par hasard ! Nous ne pouvons pas assurer ta sécurité si nous ne savons pas où tu te trouves ! »
Harry avait rougi sous la diatribe de sa voisine, un peu honteux. Pas un instant de toutes les vacances il n'avait pensé qu'elles pourraient mettre en danger sa propre sécurité. Mais personne ne lui avait jamais demandé dire où il allait, personne ne lui avait expliqué qu'il ne devait pas quitter les Dursley. La seule chose que Mrs Figgs lui avait demandée, lors de leur précédente conversation, c'était de continuer à vivre sa vie comme si de rien n'était. Pas de se méfier, au contraire. Il n'était même pas censé savoir qu'il était en danger !
« Je ne savais pas, dit-il. C'est vous qui m'avez dit de ne pas m'inquiéter, de ne pas penser à tout ça.
- Je sais, répondit Mrs Figgs, son énervement un peu retombé. Tu sors tellement peu avec les Dursley que nous n'avons même pas envisagé que quelque chose comme ça puisse arriver. Mais quand je pense que tu étais dehors toute la journée, et que nous ne le savions pas !
- Mais si vous me surveillez, vous auriez dû savoir que j'étais parti.
- Nos moyens de surveillance sont un peu plus sophistiqués que ça. Tu n'imaginais pas qu'il y avait quelqu'un derrière toi en permanence ?
- Euh...
- Nous devrons peut-être en arriver là si la situation empire, mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Nous détectons certaines... forces là où nous pensons que tu te trouves, mais nous ne pouvons pas dire si tu te déplaces. » La vieille femme poussa un profond soupir et posa son tricot sur ses genoux. « Enfin, conclut-elle, il ne s'est rien passé, heureusement tu es sain et sauf. Mais à l'avenir, si tu dois de nouveau partir, arrange- toi pour me prévenir, d'accord ?
- Ok. »
Harry prit congé de sa voisine peu après. Le retour chez les Dursley fut pénible, surtout qu'en deux semaines il avait perdu l'habitude de cette hostilité ouverte qu'ils lui manifestaient. Dudley était heureusement déjà reparti, mais son oncle et sa tante estimèrent que Harry était rentré trop tard, et l'envoyèrent au lit immédiatement après lui avoir bien fait sentir que rien n'avait changé dans la maison et qu'il y était toujours autant le bienvenu. Cependant, il ne dit rien, et monta dans sa chambre sans protester. Lorsqu'il ouvrit la fenêtre, Godric ne tarda pas à venir le rejoindre. Harry s'assit à son bureau. Il ouvrit le vieux livre de sortilèges de sa mère, sortit de sa poche la baguette trouvée dans les ruines. Lorsqu'il la tint dans sa main, comme il pensait que devait se tenir une baguette, elle émit un drôle de sifflement et de petites étincelles s'en échappèrent. Il en fut si surpris qu'il faillit en laisser tomber la baguette. A la place, il la posa délicatement sur le livre. Depuis des mois il attendait d'avoir la confirmation de ce qu'il supposait, de ce dont il avait la certitude... et pourtant il ne s'était pas attendu à cette manifestation de magie.
Se levant, il alla vérifier que sa porte était bien fermée, que les Dursley ne risquaient pas d'entendre ou de distinguer quoi que ce soit en passant dans le couloir, puis il vint se rasseoir au bureau et reprit la baguette. Puis il se pencha sur le livre, et relut la formule qui permettait de faire briller l'extrémité d'une baguette. Il connaissait déjà la page par cœur, il avait déjà fait tant de tentatives avec des branches d'arbres ou des crayons, mais il voulait être sûr de s'y prendre correctement. Il leva la baguette, se concentra, et :
« Lumos ! Murmura-t-il. L'espace d'un instant, il cru qu'il avait échoué, aucune lumière ne venant éclairer la chambre obscure, mais soudain l'extémité de la baguette sembla prendre feu. Cela ne dura que quelques fractions de secondes, mais qui furent suffisantes pour que le cœur du garçon s'emplisse d'excitation et de joie. Il y était parvenu. Il était réellement un sorcier. Lorsqu'il saurait réaliser tous les sorts du livre, il avait dans l'idée que les Dursley n'allaient plus le traiter pareil. Il imaginait déjà la tête de Dudley si Harry s'amusait à lui faire pousser des dents de deux mètres de long, ou à changer sa télé en litière pour Godric. Mais il avait encore beaucoup de travail avant d'en arriver là. Il passa la soirée à s'entraîner sur le sortilège de lumière. Vers les deux heures du matin, il le maîtrisait parfaitement. Et, avant de sombrer dans le sommeil, il se dit qu'en attendant de pouvoir observer la tête de Dudley quand il utiliserait la magie sur lui, celle qu'allaient faire Will et Liz le lendemain quand il leur montrerait ce à quoi il était arrivé risquait d'être intéressante.
Fin du chapitre. Merci aux lecteurs et aux reviewers (l'originalité de mes notes de fin de chapitre me surprend moi-même, parfois). Franchement, je crois que je n'en mérite par autant, vous êtes tous trop gentils.
Onarluca : Non, je n'en suis pas encore au point de ne mettre un chapitre que tous les six mois ou un an, heureusement ( en fait, j'admire les gens qui font ça en parvenant à garder un récit qui tienne debout...). J'espère que la suite t'aura plu.
Wynzar : T'adore trop ? tant mieux... Et pour le chtit Harry... je pense quand même que quelques soirs à étudier dans des livres ne peuvent pas remplacer une année de cours. Ca se saurait si c'était si simple, et j'ai d'autres projets pour lui. et pour la bio, je vais m'y coller dès que ce chapitre sera posté... Pour une fois que j'ai un accès internet quasi illimité, autant en profiter. Mais l'originalité, c'est pas trop mon truc, désolée. Et, en effet, je ne vois pas pourquoi ça te gênerais d'être un des seuls garçons sur ce site. Au contraire, je crois que ça rajouterai quelque chose s'il y en avait plus.
re-toi (quelqu'un) : Merci pour tes explications et pour ta review. J'espère que tu auras autant aimé ce chapitre que le précédent.
Mietek : Merci, contente que tu aimes cette histoire. En fait, changer le cadre quotidien de l'histoire était le but de cette fic : j'en ai souvent assez des histoires qui se déroulent exclusivement à Poudlard. Amitiés à toi aussi.
Fandjo : Ben non, tu vois, pas de magie sans baguette... Mais de la magie quand même. Qu'est-ce que tu penses de cette solution ?
Dega : un grand merci à une grande fan, qui doit avoir de sacrés mollets à force de sautiller.
Charlita : Ca fait toujours plaisir de voir de nouveaux lecteurs... surtout quand ils laissent des reviews aussi gentilles que la tienne. Merci beaucoup.
celine S : T'en fais pas trop, au prochain chapitre ça va très nettement avancer ( il vaudrait mieux vu que ce sera le dernier, ou peut-être l'avant- dernier). Tu n'as pas compris le passage avec Ronald et Hermione ? on en saura plus au prochain chapitre, là encore. Globalement, dans le rêve de Harry, Ray se plaint qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut parce qu'il a l'impression que les deux première années vont se mettre en travers de son chemin, et Voldie lui répond que ce ne sont que des gosses, et que s'ils essaient de se mêler de ses affaires il n'a qu'à les enlever et les lui amener pour divertir les mangemorts quand ils seront réunis. J'espère que ça éclaircit un peu la situation.
Tak': Contente que tu aies passé un bon moment à lire ma fic. Malheureusement, les dix minutes par jour pour jouer dehors que tu m'accordes, c'est à peu près ce à quoi j'ai droit... mais je ne peux pas passer le reste du temps à écrire ( en tous cas pas des fics, mais un horrible rapport de stage), vu que je ne suis PAS en vacances, et qu'il est probable que je n'en aurai pas. Mais bon, je fais ce que je peux, et j'espère que tu auras aimé ce chapitre.
Godric2 : C'est sympa de voir comment les lecteurs envisagent la suite de la fic. Tu n'avais pas tout à fait trouvé comment, mais il a effectivement trouvé une baguette. Et Godric's Hollow, est-ce que tu le voyais comme ça ?
S'L.I.A. : Tu veux savoir écrire comme ça ? M'est avis que c'est pas difficile. Cherche bien dans les livres eet sur , il y a beaucoup mieux (histoire que tu ne choisisse pas un trop mauvais modèle), mais ça me touche quand même beaucoup. Remets toi, quand même, tu vas abimer ton ordi si tu pleures dessus. Euh... Antares fronce les sourcils et relit la suite de la review Ca doit être mon cerveau qui fatigue après une semaine de boulot, mais j'ai vraiment du mal, là. Tu veux adopter qui ? Godric ? alors là pas question. D'abord il est beaucoup trop intelligent pour se faire avoir par une épuisette. Et ni Harry ni moi n'avons l'intention de te le confier, et pis quoi encore ? Et je n'ai pas de mal à imaginer que tu aies fait sauter le petit bonhomme ou n'importe quoi... Tu ne devrais pas prendre un peu de vacances ?
Tobby : Merci pour ta review et pour tous tes compliments. Bisous.
Callista : Je ne pense pas que la magie sans baguette soit aussi simple. Tous les enfants le font sous le coup de l'émotion, d'après le tome 1, pourtant tous ont besoin de leur baguette pour lancer des sorts contrôlés une fois qu'ils arrivent à Poudlard. Si vraiment c'était possible de jeter des sorts sans baguette, je crois que ce serait enseigné à Poudlard. Merci pour ta review.
Alixe : Merci pour tes compliments et tes explications. Je me sens beaucoup moins bête maintenant.
Petites sorcières (voldy ...MES LIVRES!!!!): oh! un roman rien que pour moi ! Chic, alors ! commence à lire... saute en l'air à l'idée que Voldie connaît son existence lorsqu'il lui passe le bonjour... atterrit difficilement et va se cacher sous son bureau... en ressort en se rappelant qu'elle peut tuer Voldie n'importe quand dans une fic, et que donc il ferait bien d'être gentil avec elle... lit la phrase suivante... Eh ! Harry a essayé, quand même, de faire de la magie. Pas beaucoup, parce qu'il pensait qu'il n'y arriverait pas, mais il a essayé. Et puis, il faut garder à l'esprit que même s'il commence à croire en la magie, il a encore quelque chose de trop rationel qui lui dit que c'est impossible. continue sa lecture...Bon, les gosses, vous pourriez aller vous chamailler plus loin ? bon, Voldie, rends son livre à ta soeur, et pts arrête de brailler comme ça, tu me fais mal à la tête. non mais c'est pas vrai, ça ! Et oui, Harry le hobbit, ça me plaît bien. C'est une fic de première année, donc il reste petit. essaie de continuer à lire au milieu des cris... se sens obligée d'intervenir de nouveau quand pts est à nouveau trempée Dépêche-toi d'aller te changer tu vas prendre froid ! J'aurais deux ou trois choses à dire à ta mère ! Et vous n'aller pas recommencer à vous battre ! constate, soulagée, que la review se calme et essaie de répondre. Harry voleur ? non, moi, ça ne me tente pas des masses, Voldemort II encore moins. Contente de voir que tu aimes, pts, même si je suis surprise que tu aies réussi à rester en place suffisament longtemps pour la lire, cette fic, sans que voldie vienne t'ennuyer. Et t'as raison, c'est mal de mettre des spoilers du tome 1 dans une review. Ca ne me surprend pas du tout que Will te fasse penser à Ron, tu es loin d'être la seule. Liz un mélange de Hermione et Ginny... en y réfléchissant, oui, c'est un peu ça. par contre, pour être une Weasley moi-même... Je n'ai que trois frères, donc ça ne va pas. par contre, peut-être que toi tu en es une, mais qu'on te l'a fait oublier et que c'est pour ça que tu en voies partout... ( non, je n'ai rien bu et rien fumé). Pour tes conseils à Liz, je transmettrai. Moi, changé l'histoire ? C'est un univers alternatif, tu te souviens ? Mais pour en revenir aux mangemorts, comme dirait Dumbledore « tu comprendras quand tu seras prête ». Qui devrait se poser des questions sur Harry ? Les Pickard ? Ils s'en posent surement, mais estiment que ce n'est pas important, du moment qu'il va bien. Pour Godric, tu n'as pas forcément tort. Merci pour les références de la pensine et... Oh, non ! vous n'allez pas recommencer ! Voldie, rends ses livres à pts ou je te fais mourir dans le prochain chapitre. Allez, file dans ta chambre !
Skara : Une fois de plus, contente que ça te plaise. Je ne savais pas que Rowling avait donné une interview-chat en mars. Je vais aller jeter un coup d'oeil à la Gazette du sorcier. J'aurais bien profité de mes vacances pour écrire tout plein... si j'en avais eu, malheureusement ce n'est pas le cas... Enfin, bonne fin de vacances à toi, veinarde !
Johp5 : je voulais te répondre par mail plus tôt, mais j'ai complètement oublié, désolée. Bien sûr que tu peux mettre mes autres fics sur ton site. Merci pour ta review.
Vert : Alors... non, Godric n'est ni Pattenrond ni son père. Je ne vois pas Mrs Figgs donner un de ses animaux à la ménagerie magique pour qu'il y reste pendant des mois ( c'est ce qu'ils disent qui est arrivé à Pattenrond dans le tome 3). Mais ils se ressemblent un peu, en effet. Je sens que tu va occuper mes insomnies pendant plusieurs nuits maintenant que tu as posé cette question capitale : comment fait-on rentrer un crin de licorne dans une baguette ????? Mon dieu, c'est presque aussi terrible que dans la pub pour les buns. Et pour ce qui est de découper les gens en morceaux... si tu es sûre que tu m'aimeras encore, justement j'avais besoin de quelqu'un pour soulager ma conscience... Ca vois tu, on m'a fait acheter un scalpel il y a quelques années, et je ne savais pas trop quoi en faire, alors... (la suite est malheureusement censurée...)
Lily la tigresse, Snape Black Rose, Csame, Geneviève Black, Crys, Izabel, Alinemcb54 merci beaucoup !
Chapitre 8 : Godric's Hollow.
Il était beaucoup trop tôt, du moins du point de vue de Harry, quand Mrs Pickard vint les réveiller. Il grogna et agrippa son oreiller, puis, d'un seul coup, il se souvint que c'était le jour où il allait voir la maison de ses parents. Cela chassa rapidement le sommeil, et rapidement, il sauta sur ses pieds. Quelques minutes plus tard, il était habillé, et attendait Will qui avait beaucoup plus de mal que lui.
Le petit déjeuner fut rapidement expédié. Mary, qui croyait que Nicolas les emmenait simplement faire un pique-nique dans la forêt, leur parlait avec enthousiasme.
« Vous avez de la chance, le temps est superbe, disait-elle. Will, combien veux-tu d'œufs durs dans ton déjeuner ?
- Deux », répondit en baillant le garçon. Deux œufs supplémentaires partirent dans une casserole d'eau bouillante.
- Tu devrais prendre l'appareil photo, reprit Mary, s'adressant à son fils. Je suis sûre que vous aurez envie de garder des souvenirs de cette journée.
- C'est une bonne idée. Le garçon se leva et alla fouiller dans un tiroir. Harry sursauta quand quelque chose de doux lui effleura les jambes.
« Godric ! S'exclama-t-il à mi-voix en caressant l'animal. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas l'intention de te laisser ici. C'est juste pour la journée, après je reviendrai te chercher. On rentre à la maison, Godric, ajouta-t-il, espérant rassurer l'animal, comme si celui-ci pouvait comprendre. Le chat lui sauta sur les genoux, et Harry commença à le caliner. Mais, apparemment, Godric n'était pas d'humeur. Il enfonça profondément ses griffes dans les genoux de son maître, et entreprit de déchiqueter son pantalon.
« Hé ! S'écria celui-ci en remettant vivement son animal à terre limitant les dégats. Qu'est-ce qui te prend ? »
Godric continua de se frotter contre ses jambes, sans ronronner cependant comme à son habitude. Il manqua de faire trébucher Harry lorsque celui-ci se leva pour aller mettre son bol dans l'évier.
Finalement, peu avant sept heures, un coup de klaxon retentit dans l'allée. Les deux garçons embrassèrent Mary et se précipitèrent sur la porte. Cependant, ils durent recourir à l'aide de la mère de Will pour empêcher le chat de les suivre.
« Je ne comprends pas, dit Harry alors qu'ils attendaient comme ça. Je ne l'ai jamais vu comme ça... pourtant, quand je pars à l'école il ne dit rien, aujourd'hui on aurait presque dit qu'il voulait m'empêcher de partir, ou venir avec nous.
- D'habitude, il est tout doux, je sais. C'est vrai que c'est étrange. répondit pensivement Will. La seule fois, en fait, où il a eu l'air aussi énervé, c'est la nuit où tu as fait ce cauchemar. Là aussi, il était comme fou. Il t'a griffé.
- Je m'en souviens, c'est ça qui m'a réveillé.
- C'était comme s'il savait que quelque chose n'allait pas avec toi.
- Mais aujourd'hui tout va très bien. Bof, c'est peut-être simplement de voir ma valise, ou quelque chose comme ça. »
La voiture que Nicolas avait empruntée à sa mère était garée devant la porte. Le jeune homme se tenait assis bien droit au volant. Sur le siège passager, Liz était affalée contre la vitre, et semblait profondément endormie malgré la radio qui marchait à fond. Le bruit que firent les deux garçons en s'installant à l'arrière et en saluant le conducteur ne suffit pas non plus à la réveiller.
La première partie du voyage fut une affaire silencieuse, à l'exception des airs de rock diffusés par les haut-parleurs. Will ne tarda pas à suivre l'exemple de Liz, et Nicolas se concentrait sur la route. Harry regardait défiler le paysage, en se demandant à quoi pourrait bien ressembler Godric's Hollow. Puis, un peu avant neuf heures, les dormeurs finirent par se réveiller, et les trois plus jeunes se mirent à parler avec animation de leurs vacances.
Quelques temps plus tard, Nicolas quitta la nationale et s'engagea sur une petite route.
« Si j'ai bien retenu ce que montrait la carte, dit-il, Godric's Hollow est le petit village qu'on voit là-bas. » En effet, sur une petite colline, à environ cinq cent mètres devant eux, se dressaient quelques maisons autour d'une église. Harry sentit son estomac lui remonter à la gorge. « On monte chercher la maison de Harry avant le déjeuner ? » proposa le préfet. Tous furent d'accord, et quelques instants plus tard il se entraient dans le village. Celui-ci ne devait pas faire plus de quelques centaines d'habitants. Les maisons en pierres épaisses semblaient anciennes mais confortables, les toits de tuiles resplendissaient au soleil. La rue qu'ils empiriquement semblait être la seule du village à être goudronnée. Ils arrivèrent à une place, au pied de l'église et d'un grand bâtiment sur lequel des lettres finement sculptées indiquaient qu'il s'agissait de la mairie. Nicolas se gara et ils descendirent de la voiture. En ce dimanche d'avril, sous un temps magnifique, les gens étaient nombreux dans les rues. Beaucoup jetèrent un regard de curiosité à ces étrangers. Le tourisme n'était évidemment pas chose commune à Godric's Hollow.
« Harry, tu as une adresse ? Demanda Nicolas. Je n'ai pas très bien compris ce que tu voulais faire. Juste jeter un coup d'œil à la maison, c'est ça ? » Harry regarda Liz, étonné. Il aurait pensé que le jeune homme savait exactement ce qu'ils voulait faire.
« Je n'ai pas eu le temps de tout bien lui expliquer, répondit simplement son amie, comme si elle n'avait pas eu deux semaines complètes pour le faire.
- On n'a pas d'adresse, expliqua alors Harry. J'ai eu le maire au téléphone, il m'a dit qu'il m'expliquerait tout, mais seulement si je venais sur place. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dire.
- Et comment comptes-tu trouver le maire ? Demanda Nicolas.
- A la mairie ? Suggéra Will, venant au secours de Harry resté sans voix.
- Un dimanche, ça m'étonnerait. Et même si nous savions où il habite, il va bientôt être midi, or dans ces petits villages le déjeuner dominical, c'est souvent sacré.
- On peut quand même chercher un peu, non ? Dit Harry, que les paroles de Nicolas avaient considérablement refroidi. Il n'avait pas pensé que le dimanche n'était pas forcément le meilleur jour pour ce voyage. Mais ils n'étaient quand même pas venus jusqu'ici pour repartir bredouilles. Tant pis pour les convenances, tant pis s'ils dérangeaient le maire au milieu de son repas, ce qu'il cherchait était d'une toute autre importance.
Il s'avança et aborda une femme qui tentait de faire avancer deux petits enfants.
« Allez, les pressait-elle, il faut rentrer maintenant, papa ne sera pas content si nous arrivons trop tard et si son gigot est brûlé..
- Excusez-moi ? » Fit Harry.
Elle leva les yeux vers lui, et sourit d'un air engageant. « Oui, jeune homme. Que puis-je pour vous ?
- J'ai besoin de parler à Mr le Maire, expliqua-t-il. Mais je ne sais pas où il habite.
- Mr le maire ? Il n'y a pas grand monde qui l'appelle comme ça, ici. Sa maison est dans la rue qui part à droite, juste derrière le tabac, fit-elle en désignant une petite boutique crasseuse que Harry n'avait pas remarquée. Vous ne pouvez pas la rater, c'est le plus beau jardin du village, et probablement de toute la région. D'ailleurs, vous trouverez sûrement Jack occupé à y travailler.
- Merci, madame, dit Harry.
- De rien. J'espère que ce ne sont pas des problèmes qui vous amènent chez nous ? » La curiosité de la femme semblait lui avoir fait oublié qu'elle été pressée, oublié aussi les petits qui avaient commencé à se chamailler. Mais Harry n'avait pas tellement envie de faire la conversation.
- Oh, non, répondit-il. Juste quelques questions à poser. Merci pour votre aide, répéta-t-il en rejoignant les autres, un sourire aux lèvres. Nicolas perdit un peu de sa réticence devant la facilité avec laquelle Harry avait obtenu le renseignement. Il admit qu'il avait peut-être parlé un peu vite, oubliant que dans une petite ville tout le monde connaît tout le monde, et que le statut de maire n'est bien souvent qu'un titre symbolique.
Ainsi que l'avait prévu la jeune mère, la propriété du maire n'était pas difficile à reconnaître. Ce n'était qu'un gigantesque parterre de roses, de toutes les couleurs. Il y en avait des buissons complets, qui voisinaient avec des pieds beaucoup moins denses. Des rosiers grimpants recouvraient presque tous les murs de la maison. Tout n'était que taches vives, harmonieusement réparties. Un homme était occupé à tailler les rosiers qui poussaient le long de la barrière qui bordait le jardin. Il était assez grand, et carré. Ses cheveux abondamment fournis étaient gris, ainsi que sa moustache et ses épais sourcils. Les visiteurs l'observèrent un moment avant qu'il ne relève la tête, visiblement surpris de les voir là. Harry sentit sa gorge se serrer quand leur regards se croisèrent.
« Vous cherchez quelque chose ? Demanda l'homme.
- Vous êtes le maire de ce village, n'est-ce pas ? » C'était Nicolas qui parlait. Peut-être parce qu'il était plus âgé, ou parce qu'il ne connaissait qu'une toute petite partie des circonstances qui les avaient conduits jusqu'ici, et était ainsi plus sûr de lui, il avait pris la tête du petit groupe. L'homme ayant répondu par l'affirmative, il poursuivit :
« Nous aurions aimé vous parler. Harry est né ici, et je crois qu'il vous a appelé il y a quelques temps pour vous poser des questions. »
Le visage de l'homme se figea soudain alors qu'il dévisageait le garçon au cheveux noirs et à la cicatrice, que Nicolas avait désigné.
« Harry Potter, bien sûr, murmura-t-il en laissant tomber ses cisailles. J'aurais dû te reconnaître tout de suite... Je me souviens parfaitement de notre conversation, mais je ne pensais plus que tu viendrais. Dieu que tu ressembles à ton père ! Et que tu as grandi en dix ans ! Mais entrez donc, tous les quatre, venez. »
Les jeunes gens suivirent le maire du village à l'intérieur de la grande maison. Le salon où ils furent conduits était une grande pièce encombrée de meubles en chêne massifs et luisants de propreté. Un peu partout, des vases contenaient de gros bouquets de roses coupées, et leur parfum se mêlait à l'odeur riche d'un ragoût en train de cuire. Qui rappela aux collégiens que leur petit déjeuner était bien loin.
« Georgina ! » Appela leur hôte, viens saluer nos invités. Une petite femme rondelette déboucha dans le salon, paraissant un peu surprise de les voir mais cependant accueillante.
« Bonjour vous tous, s'écria-t-elle. Ce n'est pas souvent que nous recevons ainsi de la jeunesse. Vous n'habitez pas Godric's Hollow, d'où venez-vous ?
- Little Whining, dans le Surrey, répondit Nicolas. Je suis Nicolas Marks, voici ma petite sœur Liz, et ses amis Will Pickard et Harry Potter.
- Harry Potter ? Bien sûr... Je t'ai bercé quand tu étais tout petit ! Je me souviens très bien de toi. Tu n'as pas tellement changé, et tu as certainement le type Potter. Ce qui est arrivé à ta famille... Quelle tragédie ! Mais vous n'êtes certainement pas venus ici par hasard ?
- Je voudrais que vous me parliez de mes parents, expliqua Harry, de ce qui leur est arrivé, et peut-être aussi voir leur maison.
- Eh bien ! Cela devrait nous occuper un bout de temps, répondit le maire. Ne voulez vous pas rester déjeuner ? Connaissant Georgina, je suis sûr que nous aurons assez pour six. Cela nous évitera de manger la même chose tout la semaine.
- Nous avons apporté des sandwichs, dit Nicolas.
- Des sandwichs ? Allons, venez plutôt faire un vrai repas. A vos âges, on en a besoin, et ce sera tellement plus agréable pour bavarder, n'est-ce pas ? Georgina, va donc mettre le couvert sur la grande table. » La femme se leva, souriant, et les adolescents remercièrent le couple. Puis un silence s'installa dans le salon. Au bout de plusieurs minutes, le maire se mit à parler d'une voix un peu étrange, sans regarder vraiment ses interlocuteurs.
« Te parler de tes parents, Harry, je ne sais pas vraiment par où commencer. C'est pour ça que je n'ai pas voulu te raconter tout ça par téléphone. Il y a tant à dire, et en même c'est une histoire si triste ! La famille Potter, ta famille, était l'une des plus anciennes du village, si ce n'est la plus ancienne, avec la mienne peut-être. De tous temps, il y avait toujours eu des Potter ici, de même qu'il y a toujours eu des Simmons. C'est mon nom, au fait, Jack Simmons. Et vous pouvez m'appeler Jack. Bref, je me suis un peu intéressé à l'histoire du village, et même sur les archives les plus anciennes qui datent de plusieurs siècles, les noms Potter et Simmons apparaissent.
- Les deux familles s'entendaient bien ? Demanda Liz, dont le visage exprimait la même expression que lorsqu'elle lisait un roman particulièrement intense, ou lorsqu'elle se trouvait en cours d'histoire, le rire en moins.
- Eh bien, d'aussi loin que je m'en souvienne, assez bien. Le grand père de Harry était l'un de mes meilleurs amis. Il y a eu des frictions, je crois, à certaines époques, mais jamais rien de grave. Pourtant, c'est vrai que quand on y pense, c'est étrange. Les deux familles étaient riches et influentes, il aurait dû y avoir des luttes d'influence, des jalousies... Souvent, lorsque cette situation se retrouvait dans les villages, l'une des deux familles était obligée de partir. Mais cette situation ne s'est jamais rencontrée à Godric's Hollow. Ce qui est étonnant, également, c'est le peu de mariages entre des Potter et des Simmons que l'on retrouve au fil des siècles. Bien sûr, ma famille était noble et les Potter ne l'étaient pas, mais ils étaient suffisamment riches pour compenser. Ils auraient pu acheter un titre, d'ailleurs, je me demande pourquoi ils ne l'ont jamais fait. Quoi qu'il en soit, je crois que cette différence de statut entre les deux familles est la raison pour laquelle il n'y a jamais eu de rivalités.
- Une différence de statut ? Demanda Will.
- Mes ancêtres étaient les seigneurs, ici, ils régnaient sur le village, avaient des serviteurs, ils devaient sans doute toucher d'énormes impôts et les faire travailler comme des esclaves, je n'en suis pas particulièrement fier mais c'est comme ça que ça marchait à l'époque. Nous avons perdu notre titre il y a bien longtemps, mais depuis la création de la fonction de maire, c'est toujours un Simmons qui l'a exercée. Les Potter vivaient plus en marge du village, ils avaient bien quelques serviteurs, mais en dehors de cela ils n'avaient aucun droit sur personne. Ils étaient extrêmement riches, je l'ai déjà dit, nul n'a jamais vraiment su d'où leur venait tout cet argent, d'ailleurs. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils s'en sont toujours servis pour le bien de la commune. Ce sont eux qui ont fait construire l'église au quatorzième siècle, il y a d'ailleurs une plaque commémorative à l'entrée, puis qui l'ont fait restaurer depuis. Plus récemment, ils ont donné énormément pour qu'il y ait une école à Godric's Hollow, qui a d'ailleurs dû fermer ses portes l'an passé. Autant on respectait les Simmons, autant on aimait les Potter. Tout le monde ici a été très touché par ce qui leur est arrivé.
- Mais qu'est-ce qui est arrivé ? Harry brûlait d'impatience.
- Une horrible suite de catastrophes, comme si le sort avait décidé de s'acharner sur ta famille, de la faire disparaître du village. Certains ont dit, d'ailleurs, qu'il y avait des maléfices là-dessous, mais qui aurait pu en vouloir à tes parents ? Tout ce qu'on sait, c'est que les membres de la famille sont tous morts, de mort violente ou inexplicable, les uns après les autres. »
Harry savait déjà cela par les lettres de sa mère, mais il était cependant suspendu aux lèvres de l'homme. Les autres n'étaient pas beaucoup mieux, constata-t-il en regardant autour de lui. Seule la femme du maire, revenue discrètement dans la pièce, qui connaissait déjà l'histoire, n'affichait pas une expression captivée, mais plutôt un air de profonde tristesse. Nul ne pouvait douter, en la voyant, qu'elle avait porté aux Potter une réelle affection.
« Ton grand-père avait un frère, racontait l'homme. Un frère aîné, Sean, qui a été le premier à disparaître. En 1975. Il avait vingt ans. Il paraît qu'il s'est suicidé, mais on a jamais vraiment eu de détails. Cela faisait trop mal au reste de la famille d'en parler. Le Père Martin, le curé de l'époque, en sait probablement plus puisque ta grand-mère lui a demandé de donner une messe bien que le corps de ton oncle n'ait jamais été ramené au village, je crois que tout lui a été raconté, mais le père Martin était un saint homme, et jamais il n'aurait éventé ce secret. Ton père avait quinze ans, à l'époque, et je crois que le choc causé par la mort de son frère l'a fait mûrir brusquement. Avant, son principal but dans la vie semblait être de faire des farces qui ennuieraient le plus de monde possible. Pas méchamment, il a souvent fait rire le village tout entier, mais parfois il a vraiment mis des gens dans l'embarras. Après cette tragédie, il n'a pas vraiment cessé, mais on sentait qu'il faisait vraiment attention à ne faire de mal à personne. Et surtout, on sentait qu'il avait d'autres préoccupations. C'est peu après cette époque qu'un de ses amis malheureux dans sa famille a commencé à venir passer toutes ses vacances ici, un peu comme si James avait cherché, et trouvé, un frère de remplacement. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, je fais peut-être un peu dans la longueur mais on n'a plus beaucoup l'occasion de parler de cette époque.
- Non, fit Harry d'une voix enrouée, c'est très bien comme ça.
- On devrait peut-être passer à table, intervint Georgina. Tu pourras continuer à leur raconter. » Son mari ayant acquiescé, ils se dirigèrent vers la salle à manger et s'assirent autour de la grande table massive. Ce n'est qu'une fois que les assiettes furent remplies que Jack continua son récit. Il semblait ne s'adresser qu'à Harry :
« Dans les années qui ont suivi, la situation a semblé s'arranger, pourtant ce n'était plus comme avant. C'est difficile à expliquer, les Potter ont toujours été un peu en marge du village, leur maison, Goldwing's Hall était à l'écart, ils ne travaillaient pas là, nul ne sait exactement ce qu'ils faisaient, d'ailleurs, ils envoyaient leurs enfants dans des écoles privées, loin d'ici, et rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir un jour été invités à franchir la porte de leur demeure. Mais après la mort de Sean, ils se sont encore plus renfermés sur eux-même. On voyait moins souvent ta grand-mère descendre au village, ton grand-père semblait de plus en plus souvent absent, quand il était là, il avait souvent l'air malade, je t'ai déjà parlé de ton père. En fait, c'est lui qui s'en sortait le mieux. Avec son ami, Sirius, on les voyait souvent au village. On s'inquiétait bien un peu pour ses parents, mais la mort d'un enfant est une telle tragédie... On pensait qu'il était normal qu'ils aient du mal à s'en remettre. Quand James a eu dix-huit ans, qu'il a quitté le collège, ce n'est pas Sirius qui est revenu avec lui mais ta mère. Leur mariage a été célébré ici, dans l'intimité mais ça a été une belle fête. La première fois que Henry et Dorah Potter semblaient vraiment heureux depuis près de trois ans. Ta mère était une jeune femme adorable. Elle semblait dotée d'une joie de vivre inépuisable, et on aurait dit que par sa présence elle avait enfin réussi à faire partir la tristesse qui planait sur Godric's Hall depuis la mort de Sean. Malheureusement, ça n'a pas duré. Quelques mois après le mariage, une nouvelle tragédie a eu lieu. Tes grand-parents sont décédés à leur tour. Cela s'est passé à Londres. On a parlé d'un accident de voiture. James était effondré, et c'est Lily qui a tenu bon, s'occupant de faire ramener les corps au village et d'organiser des funérailles. Sous ses airs de fragile jeune fille, ta mère avait une grande force de caractère. »
L'homme s'interrompit un instant et avala une gorgée d'eau. Puis il farfouilla un instant dans son assiette, toujours pleine, avant de reprendre :
« Après cela, Lily et James ont continué à vivre dans la vieille maison. Leurs amis venaient les voir souvent, et ton père a fini par reprendre le dessus. Il travaillait énormément. On les voyait peu, tous les deux, mais ils étaient toujours charmants avec tout le monde. Puis on a appris que ta mère était enceinte, et on s'est tous réjouis de savoir que la lignée des Potter n'allait pas s'arrêter. Et tu es né. On aurait pu croire que ton arrivée aurait effacé définitivement les blessures du passé, mais ça n'a pas été le cas. Ta mère venait plus souvent au village, je crois qu'elle avait cessé de travailler, mais elle ne souriait plus autant. A plusieurs reprises, quand elle ne se savait pas observée, je l'ai vue te serrer contre elle, comme si elle avait peur de te perdre. Plusieurs fois, ton père est revenu à Goldwing's Hall blessé, une fois même grièvement. On parlait beaucoup, à cette époque, des Potter, on était tous inquiets pour vous... Jamais on aurait pu imaginer un drame comme celui qui s'est produit.
- L'accident, murmura Harry.
- L'accident ? Quel accident ?
- L'accident de voiture qui a tué ses parents, expliqua Will. Sauf que c'était pas un accident, on en est sûr.
- Je ne comprends pas de quoi vous voulez parler, s'étonna le vieil homme. Lily et James Potter ne sont pas morts dans un accident de voiture. D'ailleurs, ils n'en avaient pas.
- Mais alors, que s'est-il passé ? Demanda Harry.
- Une explosion. Une gigantesque explosion. Et là où se dressait la plus belle demeure du village, il n'y avait plus qu'un tas de ruines. Tout le village a entendu l'effondrement de Goldwing's Hall, même tout le monde à cru qu'il s'agissait d'un simple coup de tonnerre. En fait, le plus étonnant, c'est que tu t'en sois sorti vivant, Harry. Et ce qui a également surpris beaucoup de gens, c'est que les corps de Lily et James, quand on les a sortis de là, ne présentaient nulle trace de blessure. Ils étaient morts, mais on aurait dit qu'ils dormaient. Alors que j'ai vu dans ma jeunesse d'autres victimes de ce genre de catastrophes, pendant mon service militaire, et ils étaient tous dans un sale état. Mais on aurait dit que la maison s'était effondrée sur vous sans vous toucher. Et, par certains côtés, c'était encore plus terrible parce qu'on se disait qu'il s'en serait fallu de peu pour qu'il y ait un miracle... pour que vous en sortiez indemnes tous les trois. »
Jack s'arrêta, trop ému à ce souvenir pour continuer. Harry dût s'essuyer les yeux avec sa serviette, une grosse boule dans la gorge. A côté de lui, Liz avait les lèvres tremblantes et Georgina avait le visage très pâle. Will triturait nerveusement des morceaux de viande qui restaient sur son assiette, gardant les yeux baissés. A l'autre bout de la table, Nicolas semblait sans voix, et jetait de temps à autre des regards stupéfaits à Harry. Il était le seul qui n'était pas venu ici avec une idée préconçue de ce qu'ils allaient entendre, et semblait avoir du mal à croire cette version.
« Est-ce qu'on a donné une explication ? Demanda-t-il finalement. Pourquoi la maison a-t-elle explosé ?
- On a parlé d'un problème lié au gaz, je crois, mais personne n'a jamais eu de certitude. Pas plus qu'on n'a su exactement comment étaient morts Henry, Dorah, ou Sean. »
Harry échangea un regard avec ses amis. Eux avaient une assez bonne idée de ce qui avait pu se passer, mais ils n'en parlèrent pas. Ils se doutaient qu'on ne les croirait pas. Georgina se leva pour débarrasser la table, personne ne parla pendant de longues minutes. Puis, finalement, Nicolas se leva.
« On vous a assez dérangés, dit-il, on va y aller.
- Un instant, demanda Harry. Vous pouvez nous dire où se trouvait la maison de mes parents ? Qu'est-ce qu'il y a maintenant à la place ?
- Les ruines sont toujours là. Personne n'a osé y touché. C'est à la fois sacré, tout ce qui reste de ce qui a été un des piliers du village, et en même temps, après tout ce qui s'est passé les gens craignent qu'habiter là ne porte malheur. Je suis passé par là récemment, la végétation a tout envahi, c'est devenu une véritable forêt vierge. Vous ne trouverez pas tous seuls, c'est dans les bois à l'écart du village. Je peux t'y emmener, Harry, mais je doute qu'on puisse tous y aller. C'est difficile d'accès, et il n'y a pas beaucoup de place pour se tenir sur les ruines. » Harry regarda ses amis, qui avaient visiblement envie de l'accompagner. Et ce fut de nouveau Nicolas, moins impliqué et qui portait sur les événements un regard d'adulte, qui répondit : « Vous pourriez peut-être emmener juste Harry. Nous autres pouvons aller un peu profiter du soleil dans le bois. Après tout, c'est pour ça que nous sommes venus, non ? »
Liz fit la moue, et Will proposa : « Je ne pourrais pas venir aussi ? Nous ne serions que trois...
- C'est difficile d'accès et il n'y a pas grand-chose à voir, vous savez, répondit Jack.
- Et le temps que vous alliez là-bas, fit Nicolas, il risque d'être tard. Je croyais que tu voulais que je te teste au foot ?
- Ok, admit Will. Mais tu as intérêt à tout nous raconter, dit-il à Harry d'un ton menaçant.
- On se retrouve dans le bois, juste derrière l'école, tu sauras retrouver ? Demanda Nicolas à Harry.
- Pas de problème. » Lorsque ses amis partirent, après être passés à la cuisine saluer leur hôtesse, Harry se tourna vers Jack, s'apprêtant à le suivre dans les bois. Mais celui-ci était retourné s'asseoir sur le canapé, et il fit signe à Harry de faire de même.
« Je dois t'avouer que j'ai quelque peu menti, dit-il. Il n'est pas si difficile ni si long de se rendre à Goldwing's hall, et on y tient facilement à cinq, et même à dix ou vingt si on le désire. Mais je voulais te parler en privé. Ma femme est la seule personne à qui j'aie parlé de ce que je vais te dire maintenant. Ce fameux soir, je suis peut-être la seule personne à m'être trouvé assez près de la maison de tes parents pour comprendre immédiatement ce qui se passait quand elle s'est effondrée sur eux. Je n'oublierai jamais cette nuit là. C'était Halloween, et je rentrais à pieds par les bois après avoir été appelé pour une urgence - je suis médecin, et à l'époque je n'avais pas encore pris ma retraite. J'étais à quelques centaines de mètres à peine de Goldqing's Hall quand il y a eu ce bruit, et des lumières éblouissantes. Je me suis précipité, sans vraiment réaliser, mais quand je suis arrivé sur place, c'était horrible. Inimaginable. Là où se dressait depuis des siècles la demeure des Potter, il n'y avait plus rien qu'un tas de ruines fumantes. Et, tout près de l'endroit où s'était trouvée la porte d'entrée, il y avait James. Il avait les yeux ouverts et ne semblait pas blessé, pourtant j'ai tout de suite compris que... qu'il n'y avait rien à faire pour lui. Que c'était fini. J'ai appelé ta mère des dizaines de fois, mais personne n'a répondu. »
Il s'interrompit un instant, les yeux dans le vague. A ses côtés, Harry vit Georgina s'essuyer discrètement les yeux. Puis le maire reprit d'une voix un peu encouée :
« Je ne sais pas combien de temps je suis resté à errer dans les ruines avant d'entendre un faible cri. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que c'était toi, qui criais. Je n'ai pas mis longtemps à localiser où tu étais. Mais il y avait d'énormes blocs de pierres qui te recouvraient, c'est un vrai miracle que tu n'aies pas été écrasé. J'ai vite compris que je ne parviendrais pas à te dégager seul, et je suis parti chercher du secours. Mais je n'avais fait que quelques mètres quand j'ai entendu un hurlement de bête blessée. Je me suis retourné d'un bond. Et j'ai vu... un homme immense, énorme. Il n'était pas du village, je ne l'avais jamais vu, et, je n'en suis pas très fier mais j'ai eu peur et je me suis caché. J'ai pensé que peut-être il y était pour quelque chose dans l'explosion de la maison, ou peut-être je n'ai pas pensé du tout, j'étais sous le choc, mais je suis resté l'observé. Il s'est vite avéré que mes craintes n'étaient pas fondées. Il a entendu les cris, lui aussi, et il a soulevé les blocs qui m'avaient arrêté comme s'ils avaient été faits de polystyrène, il t'a découvert et pris avec délicatesse dans ses énormes bras. Tout en te berçant au creux d'un bras, il a continué de dégager les blocs, et n'a pas mis longtemps à dégager le corps de ta mère. Elle était tout près de toi. Je m'avançais pour aller parler au géant quand une moto s'est arrêtée près de lui. Je ne l'ai pas entendue arriver, et lui non plus apparemment. Je n'ai pas reconnu tout de suite l'homme qui la conduisait. Mais il s'est avancé vers le corps de James, qui était près de l'endroit où je me trouvais, et il est tombé à genoux. C'est alors que j'ai reconnu le visage dévasté de Sirius, l'ami de James. J'aurais voulu aller le réconforter, mais le géant a été plus rapide. J'en ai probablement entendu plus que je n'aurais dû. Te tenant toujours dans un de ses bras, Harry, il a mis sa main libre sur l'épaule du jeune homme, et il a dit : « Courage, Sirius, ça va aller. Tu sais qu'ils auraient voulu que tu sois fort. » Mais l'autre continuait de pleurer.
« Lily, James, sanglotait-il. Non ! C'est moi qui les ait tués ! J'aurais dû savoir ! Mais comment ai-je pu ?
- Ne dis pas de bêtises, répliqua le géant d'un ton bourru. Personne ne pouvait prévoir... » A ce moment là, tu t'es remis à crier, et Sirius a seulement semblé remarquer ta présence.
« Donnez moi Harry, Hagrid, a-t-il demandé. Je suis son parrain, je m'occuperai de lui.
- Non. Le directeur m'a demandé de lui amener, et de ne le confier à personne d'autre. D'ailleurs, je dois y aller.
- Dans ce cas, prenez ma moto, je n'en aurai plus besoin maintenant.
- Merci. Ne désespère pas, Sirius, il te reste des amis, et puis... Il a disparu. Tu sais ce que ça veut dire.
- C'est trop tard, Hagrid. Je sais ce que j'ai à faire. »
Il s'est éloigné à pas lent. Le géant t'a mis dans un panier, et placé sur la moto, puis il a contourné les ruines et je vous ai perdus de vue. Je ne l'ai pas entendu démarrer. Après ça, j'ai alerté les autorités, mais je n'ai jamais parlé de ce que j'avais vu. Apparemment, ils ont quand-même été mis au courant, puisqu'ils savaient que tu avais survécu. J'imagine que le géant était un gendarme arrivé un peu en avance, je sais que Sirius lui- même était dans la police, ce qui expliquerait pourquoi ils se connaissaient. On a expliqué à ceux qui, au village, s'inquiétaient de ton sort, que tu avais été recueilli par la famille de ta mère.
- C'est exact, confirma Harry. Je vis chez ma Tante Pétunia, la sœur de ma mère.
- Je ne vois pas pourquoi on nous aurait menti. » Harry haussa les épaules. Il savait que, des mensonges, on en avait raconté beaucoup autour de ses parents. Il savait aussi que la vérité était tellement incroyable que n'importe quel mensonge pouvait paraître plus vraisemblable. Tout commençait à être clair dans sa tête, ce récit lui donnait une autre vision que celle des lettres de sa mère, les complétait. Il restait cependant encore tant de points qu'il ne comprenait pas !
« qu'est devenu Sirius ? Demanda-t-il. Vous l'avez revu ?
- Non, jamais. Il semblait si désespéré ce soir là que je suppose qu'il n'a jamais eu le courage de revenir sur les lieux où il avait été heureux. Il n'était même pas à l'enterrement de tes parents. J'ignore ce qu'il est devenu. A vrai dire, personne ne savait non plus ce que tu étais devenu jusqu'à ce que tu me téléphones. Pendant dix ans, on n'a plus vu personne qui ait été proche des Potter à Godric's Hollow.
- J'aimerais voir les ruines. Après tout c'est ce que nous étions censés faire.
- Il n'y a pas grand-chose à voir, tu sais. Quelques pierres... Quelques restes de meubles... Les décombres n'ont même jamais été complètement déblayées. Mais j'ai dit que je t'y emmènerai, donc allons-y. » Harry et Jack quittèrent la maison et, d'un pas rapide, le maire se dirigea vers la sortie du village. Celui-ci était désert en ce début d'après-midi, mais des rires étaient entendus par endroits en provenance des jardins. Ils prirent une piste qui montait dans un petit bois, et qui devenait de plus en plus sauvage à mesure qu'ils avançaient.
- Plus personne ne vient par ici, dit Jack, et le sentier n'est plus entretenu. » Il souleva une branche pour permettre à Harry de passer. « Je viens parfois jeter un coup d'œil, mais je crois que je suis le seul. Voilà, on y est presque. »
Et, sans que rien n'ait pu permettre de le prévoir, ils débouchèrent dans une clairière. Et ce qui se trouvait là évoqua immédiatement à Harry les images de vieux films que regardaient les Dursley. Les pierres avaient été projetées sur tout ce qui avait été le jardin, et sur une partie de la forêt. En même temps, Jack n'avait pas menti en parlant de la végétation qui avait tout envahi : des herbes folles poussaient un peu partout. Harry s'avança doucement. Au milieu de cette scène un peu irréelle se trouvaient, un peu partout, des objet douloureusement familiers, des objets qui avaient dû faire le quotidien de ses parents, et qu'on avait laissés rouiller là, faute d'oser les récupérer, de savoir quoi en faire, ou simplement parce que personne n'avait eu le courage de venir faire le ménage. Dans ce qui, d'après la disposition des ruines, avait été l'entrée, Harry repéra une chaussure en cuir noir. Il s'en saisit, puis la rejeta, presque violemment, comme pour chasser l'envie qui aurait pu le prendre de la conserver. A quoi pourrait bien lui servir une vieille chaussure de son père ? Dans la cuisine, c'était des piles de vaisselle brisée, qui avait dû s'échapper des portes ouvertes de meubles en bois pourrissant renversés un peu plus loin. Sur le côté se trouvait ce qui avait dû être la chambre de ses parents. Du moins, il y vit un matelas moisi et déchiré. Et peut-être sa chambre à lui. Le squelette d'un lit à barreaux. Il déblaya quelques gravats pour mieux voir. Protégé par un coin du lit se trouvait un petit animal en peluche. Un oiseau, assurément, mais de quel espèce, Harry l'ignorait.
Harry le ramassa. Jack arriva derrière lui pour observer sa trouvaille. Il eut un petit sourire un peu triste. « C'était à toi, dit-il. Je m'en souviens bien, tu ne le quittais jamais.
- Qu'est-ce que c'est comme oiseau ? Demanda-t-il.
- je ne sais pas. A voir sa couleur, je dirais un genre de perroquet, mais il ne ressemble pas vraiment. Peut-être aucune espèce précise, mais il est joli comme ça, non ?
- Si. » Il mit l'oiseau dans le sac qu'il portait sur le dos. Il était sale, mais étrangement peu abîmé.
« C'est ici qu'on vous a trouvés, ta mère et toi, dit le maire en désignant, au centre de la maison, un endroit un peu dégagé. Assurément par les efforts du géant. Harry s'avança. Alors qu'il posait le pied à l'endroit indiqué, un flash de douleur parcourut soudain sa cicatrice. Et, l'espace d'un instant, il ne vit plus rien qu'une aveuglante lumière verte. Cela ne dura qu'une seconde, puis passa aussi brusquement que c'était venu.
« Ca va ? Demanda le maire.
- Oui, répondit Harry en s'asseyant sur une pierre. L'homme vint s'asseoir en face de lui.
« J'ai toujours du mal à imaginer qu'ici se dressait une des plus belles maisons que j'ai jamais vues. Tu sais, Harry, beaucoup, dans le village, espèrent qu'un jour tu reviendras ici, dans quelques années, que tu ferais reconstruire un bâtiment, et que tu l'habiteras. Les plus âgés, en tous cas, ceux qui restent fidèles aux traditions, pensent que ta place est ici. »
Machinalement, la main de Harry commença à farfouiller dans le sable et la poussière, traçant des inscriptions qui n'avaient pas de sens.
« Je ne connais personne, ici, dit-il enfin. Et, même si je le voulais, comment pourrais-je faire construire une maison ? Je n'ai pas d'argent. Mes parents ne m'ont rien laissé.
- Tu n'as hérité de rien ? » La voix exprimait une profonde surprise. « Pourtant, la fortune des Potter... Nul ne sait d'où elle vient, mais elle existe. Tes parents ne vivaient pas dans le luxe, mais je ne peux pas croire que leurs richesses aient disparu. Mais tu es encore très jeune, peut-être les gens chez qui tu vis ont-ils préféré attendre un peu avant de te parler de ton héritage. Même s'il est réel, et je suis presque sûr qu'il l'est, tu ne pourra en profiter qu'à ta majorité. »
Harry secoua la tête, dubitatif. Les Dursley lui reprochaient toujours de leur coûter trop cher, s'il y avait eu le moindre héritage, ils en avaient sûrement profité depuis longtemps. L'espace d'un instant, il se vit riche, pouvant acheter tout ce qu'il voulait dans n'importe quel magasin. C'était vraiment une idée saugrenue.
« Si tu as vu ce que tu voulais, dit Jack, on devrait y aller.
- D'accord. » A regret, Harry regarda une dernière fois les ruines autour de lui. Aussi triste que soit cette vision, il voulait en graver les images dans sa mémoire. Il allait se lever quand un objet attira son attention. Un objet qu'il avait mis à jour en remuant inconsciemment les gravats. Il s'agissait d'une baguette d'une trentaine de centimètres de long, en bois, remarquablement bien conservée. Sentant que le maire s'impatientait, il la mit dans sa poche avant de s'élancer à sa suite. S'il s'agissait bien de ce qu'il pensait, la découverte qu'il venait de faire allait lui ouvrir des possibilités presque infinies. Il en était presque pressé de se retrouver dans sa petite chambre du 4, Privet Drive, seul face aux livres du grenier.
Ils refirent en silence le chemin jusqu'au village, chacun plongé dans ses propres pensées. Harry remercia ses hôtes pour leur hospitalité, puis se prépara à aller retrouver ses amis.
« N'oublie pas que tu seras toujours le bienvenu ici, Harry, lui dit Georgina en l'embrassant. Les Potter sont chez eux à Godric's Hollow depuis si longtemps qu'on ne peut plus dater leur arrivée, et il n'y a pas de raison pour que ça change. »
Lorsque Harry arriva à l'endroit où les autres étaient restés pique-niquer, il fut accueilli par un ballon lui arrivant dessus à grande vitesse. Réagissant à la dernière minute, il parvint à l'attraper et leva les yeux pour voir d'où venait ce projectile, et ne fut pas autrement surpris. Will, un peu rouge mais avec un sourire un rien moqueur, se dirigeait vers lui, suivi de peu par Nicolas.
« Oups, Harry, fit Will. On t'avait pas vu arriver. Alors, ça s'est bien passé ?
- Très bien, répondit Harry, en lançant un regard en direction du frère de Liz. Il espérait que son ami comprendrait le message et remettrait ses questions à plus tard. Nicolas, en détournant le sujet de conversation, lui apporta une aide inattendue.
« C'était vraiment génial, comme arrêt, Harry, fit-il en lui reprenant le ballon. Tu as déjà pensé à faire gardien de but ? Parce que tu as de sacrés réflexes.
- Je ne joue pas au foot, répondit-il. Je n'ai pas le temps. » Les entraînement avaient lieu le samedi, et il doutait que les Dursley le laissent retourner au collège, il était encore moins probable qu'ils l'emmènent.
- Dommage. La plupart des joueurs sont dans ma classe, on aurait bien besoin de sang neuf. En tous cas, Will fera un bon attaquant, je n'ai pas perdu ma journée. Vas-y, Harry, mets-toi là-bas, entre les deux arbres, que je voie un peu comment il tire. »
Harry entra sans se faire prier dans le jeu de ses camarades, après avoir échangé un regard amusé avec Liz qui, allongée à quelques mètres de là, tressait des morceaux de laine pour en faire il ne savait quoi, et ne semblait pas du tout ennuyée d'être laissée à l'écart.
L'après-midi passa rapidement, et, bientôt, tous les quatre durent remonter dans la voiture pour rentrer à Little Whining. Le trajet de retour fut joyeux et bruyant, et il sembla à tous beaucoup plus court que l'aller. Harry avait l'impression qu'ils venaient juste de partir quand l'immeuble de Will se dessina devant eux. Il fit remonta rapidement avec son ami pour aller chercher Godric et le reste de ses affaires. « Alors, demanda Will alors qu'ils attendaient l'ascenseur, qu'est-ce que tu as appris ?
- Beaucoup de choses. Et surtout, je crois que j'ai trouvé une baguette magique.
- Une vraie ? Comment ?
- Je te raconterai tout demain. C'est un peu long, et on n'a pas beaucoup de temps.
- Ok, fit Will en faisant un peu la tête. Mais cela ne dura pas, car alors qu'il appuyait sur le bouton de son étage, une autre idée lui traversa l'esprit.
« Au fait, tu vas aller voir Mrs Figgs dès ce soir ? Pour tes cauchemars ? »
L'excitation de Harry retomba un peu. La journée avait été suffisamment intense pour lui faire oublier ses rêves, et ce qu'il redoutait. Cependant, il avait toujours aussi envie d'en parler, et il savait que, s'il devait passer voir Mrs Figgs, il valait mieux le faire le soir même. Il n'avait pas donné d'heure précise aux Dursley pour son retour.
« Je vais demander à Nicolas de me laisser devant chez elle » , dit-il d'une voix sombre. Lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement, une petite boule de poils se précipita sur Harry. Will se mit à rire.
« Eh bien, au moins, dit-il, tu n'auras pas de problèmes pour l'emmener. On dirait que tu lui as manqué. Je me demande comment il va réagir quand tu vas le laisser demain matin. Tu le gâtes trop, ton chat. »
Harry haussa les épaules, mais ne parvint pas à dissimuler un sourire. Godric en équilibre sur l'épaule, il attrapa son sac, embrassa rapidement Mary avant de redescendre rapidement vers la voiture. La façon dont le chat l'avait accueilli était en effet étrange. On aurait dit qu'il était resté là à guetter toute la journée, et il avait cru lire du soulagement dans la manière dont l'animal lui avait sauté dessus. Soulagement qui répondait à la peur qu'il avait manifestée le matin... Pourtant, il l'avait souvent laissé seul, même dans l'appartement des Pickard, quand ils partaient jouer dans le parc, par exemple, alors pourquoi cette inquiétude ? Peut-être était-il un peu trop porté sur l'humanisation de son animal, après tout. Peut-être y avait-il une toute autre raison au comportement de l'animal.
A sa demande, Nicolas le laissa devant la porte du pavillon de Mrs Figgs. Harry mit Godric à terre, sachant le chat suffisamment intelligent pour retrouver son chemin jusqu'au 4, Privet Drive. Mais, nullement pressé apparemment de rentrer chez lui, ou reconnaissant peut-être l'endroit où il était né, l'animal se glissa dans le jardin de la vieille femme.
Harry le regarda un instant disparaître dans les buissons, se demandant s'il allait retrouver sa mère, puis, se rappelant la raison de sa présence ici, il sonna à la porte.
Celle-ci s'ouvrit presque immédiatement. Mrs Figgs parut un peu surprise de le voir, cependant elle l'accueillit avec une bonne humeur un peu exubérante :
« Harry ! S'écria-t-elle en l'invitant à entrer. Quelle bonne idée tu as eue de venir me voir ! Je me disais justement qu'il était bien dommage que je n'ai pas eu ta visite pendant ces vacances. J'ai l'impression que tu en as profité, cependant, tu as rarement eu aussi bonne mine. Ca fait plaisir de te voir les joues un peu plus remplies. »
Incapable d'interrompre le flot de paroles, Harry alla s'asseoir sur le canapé. Comme d'habitude, la maison sentait le chou, mais il s'y mêlait une autre odeur, vaguement désagréable, un peu comme du souffre, qui semblait venir de la cheminée. Harry se demanda s'il avait interrompu la vieille femme dans une activité en lien avec le monde magique, et si c'était la raison pour laquelle elle était si prolixe, comme pour cacher quelque chose. Cependant, des questions sur le sujet seraient probablement mal accueillies, aussi Harry, après avoir mis fin à l'échange de banalités, en vint au but de sa visite.
« J'ai de nouveau fait un rêve, dit-il. Il y a une semaine environ. C'était dans la même pièce, avec l'homme aux yeux rouges et le même serviteur et...
- Est-ce que ta cicatrice t'a de nouveau fait mal ? Interrompit la vieille femme.
- Oui, répondit Harry. » Le calme de sa baby-sitter alors qu'il racontait son rêve était plutôt rassurant mais en même temps énervant, elle ne semblait pas comprendre que, si tout cela était vrai, les deux enfants étaient en danger. Mrs Figgs avait sorti son tricot, et les aiguilles cliquetaient tranquillement alors qu'il revivait les terribles moments. Lorsqu'il termina, il y eut un instant de silence pendant que la vieille femme comptait les mailles de son rang. Puis, elle parla d'une voix qui n'avait plus rien à voir avec celle qu'elle avait utilisé quand Harry était entré, mais ressemblait plus à la manière dont elle parlait le soir où le garçon l'avait surprise. Ce qui était suffisant pour qu'il ait la conviction qu'elle était sincère, et qu'elle prenait au sérieux ce qu'il venait de dire, malgré son détachement apparent.
« Personne ne sait exactement pourquoi tu as ces rêves, Harry, dit-elle, ni ce qu'ils signifient exactement. Mais ils ne représentent pas la réalité. La nuit où tu as eu ce premier cauchemar, il ne s'est rien passé. On n'a pas vu la marque, il n'y a pas eu de mort. Et depuis... rien ne nous porte à croire qu'Il soit revenu. Il n'a pas rappelé ses fidèles, cela nous en sommes sûrs. S'il est revenu, et c'est malheureusement possible, si ce n'est probable, il l'a fait avec discrétion. Il n'a rien fêté. Certes, il y a des éléments troublant dans ce rêve, et il y en a aussi dans celui que tu viens de me raconter, notamment des faits que tu n'aurais pas pu apprendre autrement, mais je ne sais pas trop comment il convient de les prendre. D'autant plus que, si ce que tu dis est exact, alors Son serviteur est à Poudlard, ce qui me paraît difficile à croire.
- Alors vous pensez que le garçon et la fille ne sont pas en danger ?
- je n'ai pas dit cela, et tu as bien fait de venir me trouver. Je ne crois pas que tes rêves soient réels, à proprement parler, mais ce ne sont pas pour autant des rêves ordinaires. Peut-être te préviennent-ils d'un danger, peut-être y aurait-il un autre moyen de les interpréter, je l'ignore. Nous en avons parlé à une spécialiste, mais je crains que son interprétation ne soit pas très pertinente. Elle est un peu timbrée. Peut-être tes rêves sont- ils prémonitoires, décrivant des événements réels mais qui ne se sont pas encore produits... dans ce cas il n'y a pas de danger tant que nous n'aurons pas vu la marque. Il est bien dommage que tu ne te rappelles pas les noms des deux enfants, cependant. Ne t'inquiète pas trop pour l'instant, Poudlard est peut-être l'endroit le plus sûr d'Angleterre. Ils sont bien aussi en sécurité que toi.
- Mais qui est ce « Il » ? Et la Marque ? Et pourquoi pensiez-vous qu'il pourrait y avoir des morts ?
- Je te l'ai déjà dit, Harry, je n'ai pas le droit de te parler de tout ça. Je sais que c'est dur pour toi mais c'est ainsi. Fais-nous confiance, il y a une raison à cela.
- Que vous ne pouvez pas me dire non plus, naturellement. » Il n'était pas dans les habitudes de Harry de s'énerver face à un adulte, mais cela l'exaspérait de voir qu'on refusait de lui dire ce qui, de toute évidence, le concernait au plus haut point. Mrs Figgs sourit d'un air résigné :
« En effet, dit-elle, je ne peux pas te donner la raison de ce silence. Tout simplement parce que je ne la connais pas. Tout ce que je sais, tu l'as entendu ce fameux soir de Noël. Mais j'ai confiance en Dumbledore. Ce n'est pas du tout son genre de te mettre dans cette situation, et il ne le ferait pas s'il n'y était pas obligé. » Elle soupira et entama un nouveau rang. Harry, sentant que la conversation était terminée et qu'il n'apprendrait rien de plus, se leva pour partir, soulagé mais se sentant profondément frustré. Mais Mrs Figgs le retint, sans lever les yeux de son tricot :
« Au fait, tu as bien dit que c'était un coup de griffe de Godric qui t'avait réveillé ? C'est habituel chez lui d'attaquer ? Aucun de mes chats n'a jamais été violent.
- Non, s'empressa de la rassurer Harry, Godric n'est pas violent. Mais parfois, on dirait qu'il devient fou... Il ne se comporte plus du tout normalement.
- Ca lui est arrivé souvent, ce genre de crise ?
- Non. Juste la nuit où j'ai eu mon cauchemar, et aujourd'hui.
- Aujourd'hui ? Comme ça, sans raison ?
- Peut-être qu'il avait peur que je le laisse chez Will. On est partis faire un pique-nique, aujourd'hui, et ce matin il s'agrippait à moi comme pour m'empêcher de partir ou pour m'emmener avec lui. Il tiré des fils de mon jean et de mon pull. Et quand nous sommes rentrés il était toujours pareil, il m'a sauté dessus en miaulant. Mary - c'est la mère de Will - dit qu'il n'a pas arrêté de tourner en rond de toute la journée. »
Mrs Figgs avait levé les yeux de son tricot, ses mains, pour la première fois depuis le début de la conversation, s'étaient immobilisés. Harry sentit son ventre se contracter, inquiet. Le comportement de son chat était- il si grave ? Etait-il malade, fou ? Mais la santé de Godric semblait être à ce moment le cadet des soucis de la vieille dame.
« Faire un pique-nique où ? Demanda-t-elle d'une voix crispée.
- Dans la forêt, répondit Harry. Assez loin au Nord d'ici. » Volontairement, il ne mentionna pas Godric's Hollow. Ses recherches ne seraient probablement pas bien accueillies, et vu tout ce qu'on lui cachait, à lui, il avait bien le droit de ne pas tout dire non plus. La raison de la réaction de Mrs Figgs ne lui fut cependant pas cachée.
- N'as-tu donc attaché aucune importance à notre dernière conversation ? A cette tentative d'enlèvement, ou à ces rêves qui semblent pourtant tant t'inquiéter ? Tu ne dois pas partir ainsi seul en forêt, Harry.
- Je n'étais pas seul, il y avait Will, Liz et son frère.
- Ca ne change rien. Ce n'est pas une poignée de moldus qui les arrêtera. Tant que tu n'es pas dans un grand groupe, Harry, tu es seul. Et ce que tu as fait aujourd'hui était terriblement dangereux. Si au moins tu m'avais prévenue... C'est comme ton séjour chez ton ami. N'importe quoi aurait pu arriver si ta tante ne m'en avait pas parlé par hasard ! Nous ne pouvons pas assurer ta sécurité si nous ne savons pas où tu te trouves ! »
Harry avait rougi sous la diatribe de sa voisine, un peu honteux. Pas un instant de toutes les vacances il n'avait pensé qu'elles pourraient mettre en danger sa propre sécurité. Mais personne ne lui avait jamais demandé dire où il allait, personne ne lui avait expliqué qu'il ne devait pas quitter les Dursley. La seule chose que Mrs Figgs lui avait demandée, lors de leur précédente conversation, c'était de continuer à vivre sa vie comme si de rien n'était. Pas de se méfier, au contraire. Il n'était même pas censé savoir qu'il était en danger !
« Je ne savais pas, dit-il. C'est vous qui m'avez dit de ne pas m'inquiéter, de ne pas penser à tout ça.
- Je sais, répondit Mrs Figgs, son énervement un peu retombé. Tu sors tellement peu avec les Dursley que nous n'avons même pas envisagé que quelque chose comme ça puisse arriver. Mais quand je pense que tu étais dehors toute la journée, et que nous ne le savions pas !
- Mais si vous me surveillez, vous auriez dû savoir que j'étais parti.
- Nos moyens de surveillance sont un peu plus sophistiqués que ça. Tu n'imaginais pas qu'il y avait quelqu'un derrière toi en permanence ?
- Euh...
- Nous devrons peut-être en arriver là si la situation empire, mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Nous détectons certaines... forces là où nous pensons que tu te trouves, mais nous ne pouvons pas dire si tu te déplaces. » La vieille femme poussa un profond soupir et posa son tricot sur ses genoux. « Enfin, conclut-elle, il ne s'est rien passé, heureusement tu es sain et sauf. Mais à l'avenir, si tu dois de nouveau partir, arrange- toi pour me prévenir, d'accord ?
- Ok. »
Harry prit congé de sa voisine peu après. Le retour chez les Dursley fut pénible, surtout qu'en deux semaines il avait perdu l'habitude de cette hostilité ouverte qu'ils lui manifestaient. Dudley était heureusement déjà reparti, mais son oncle et sa tante estimèrent que Harry était rentré trop tard, et l'envoyèrent au lit immédiatement après lui avoir bien fait sentir que rien n'avait changé dans la maison et qu'il y était toujours autant le bienvenu. Cependant, il ne dit rien, et monta dans sa chambre sans protester. Lorsqu'il ouvrit la fenêtre, Godric ne tarda pas à venir le rejoindre. Harry s'assit à son bureau. Il ouvrit le vieux livre de sortilèges de sa mère, sortit de sa poche la baguette trouvée dans les ruines. Lorsqu'il la tint dans sa main, comme il pensait que devait se tenir une baguette, elle émit un drôle de sifflement et de petites étincelles s'en échappèrent. Il en fut si surpris qu'il faillit en laisser tomber la baguette. A la place, il la posa délicatement sur le livre. Depuis des mois il attendait d'avoir la confirmation de ce qu'il supposait, de ce dont il avait la certitude... et pourtant il ne s'était pas attendu à cette manifestation de magie.
Se levant, il alla vérifier que sa porte était bien fermée, que les Dursley ne risquaient pas d'entendre ou de distinguer quoi que ce soit en passant dans le couloir, puis il vint se rasseoir au bureau et reprit la baguette. Puis il se pencha sur le livre, et relut la formule qui permettait de faire briller l'extrémité d'une baguette. Il connaissait déjà la page par cœur, il avait déjà fait tant de tentatives avec des branches d'arbres ou des crayons, mais il voulait être sûr de s'y prendre correctement. Il leva la baguette, se concentra, et :
« Lumos ! Murmura-t-il. L'espace d'un instant, il cru qu'il avait échoué, aucune lumière ne venant éclairer la chambre obscure, mais soudain l'extémité de la baguette sembla prendre feu. Cela ne dura que quelques fractions de secondes, mais qui furent suffisantes pour que le cœur du garçon s'emplisse d'excitation et de joie. Il y était parvenu. Il était réellement un sorcier. Lorsqu'il saurait réaliser tous les sorts du livre, il avait dans l'idée que les Dursley n'allaient plus le traiter pareil. Il imaginait déjà la tête de Dudley si Harry s'amusait à lui faire pousser des dents de deux mètres de long, ou à changer sa télé en litière pour Godric. Mais il avait encore beaucoup de travail avant d'en arriver là. Il passa la soirée à s'entraîner sur le sortilège de lumière. Vers les deux heures du matin, il le maîtrisait parfaitement. Et, avant de sombrer dans le sommeil, il se dit qu'en attendant de pouvoir observer la tête de Dudley quand il utiliserait la magie sur lui, celle qu'allaient faire Will et Liz le lendemain quand il leur montrerait ce à quoi il était arrivé risquait d'être intéressante.
Fin du chapitre. Merci aux lecteurs et aux reviewers (l'originalité de mes notes de fin de chapitre me surprend moi-même, parfois). Franchement, je crois que je n'en mérite par autant, vous êtes tous trop gentils.
Onarluca : Non, je n'en suis pas encore au point de ne mettre un chapitre que tous les six mois ou un an, heureusement ( en fait, j'admire les gens qui font ça en parvenant à garder un récit qui tienne debout...). J'espère que la suite t'aura plu.
Wynzar : T'adore trop ? tant mieux... Et pour le chtit Harry... je pense quand même que quelques soirs à étudier dans des livres ne peuvent pas remplacer une année de cours. Ca se saurait si c'était si simple, et j'ai d'autres projets pour lui. et pour la bio, je vais m'y coller dès que ce chapitre sera posté... Pour une fois que j'ai un accès internet quasi illimité, autant en profiter. Mais l'originalité, c'est pas trop mon truc, désolée. Et, en effet, je ne vois pas pourquoi ça te gênerais d'être un des seuls garçons sur ce site. Au contraire, je crois que ça rajouterai quelque chose s'il y en avait plus.
re-toi (quelqu'un) : Merci pour tes explications et pour ta review. J'espère que tu auras autant aimé ce chapitre que le précédent.
Mietek : Merci, contente que tu aimes cette histoire. En fait, changer le cadre quotidien de l'histoire était le but de cette fic : j'en ai souvent assez des histoires qui se déroulent exclusivement à Poudlard. Amitiés à toi aussi.
Fandjo : Ben non, tu vois, pas de magie sans baguette... Mais de la magie quand même. Qu'est-ce que tu penses de cette solution ?
Dega : un grand merci à une grande fan, qui doit avoir de sacrés mollets à force de sautiller.
Charlita : Ca fait toujours plaisir de voir de nouveaux lecteurs... surtout quand ils laissent des reviews aussi gentilles que la tienne. Merci beaucoup.
celine S : T'en fais pas trop, au prochain chapitre ça va très nettement avancer ( il vaudrait mieux vu que ce sera le dernier, ou peut-être l'avant- dernier). Tu n'as pas compris le passage avec Ronald et Hermione ? on en saura plus au prochain chapitre, là encore. Globalement, dans le rêve de Harry, Ray se plaint qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut parce qu'il a l'impression que les deux première années vont se mettre en travers de son chemin, et Voldie lui répond que ce ne sont que des gosses, et que s'ils essaient de se mêler de ses affaires il n'a qu'à les enlever et les lui amener pour divertir les mangemorts quand ils seront réunis. J'espère que ça éclaircit un peu la situation.
Tak': Contente que tu aies passé un bon moment à lire ma fic. Malheureusement, les dix minutes par jour pour jouer dehors que tu m'accordes, c'est à peu près ce à quoi j'ai droit... mais je ne peux pas passer le reste du temps à écrire ( en tous cas pas des fics, mais un horrible rapport de stage), vu que je ne suis PAS en vacances, et qu'il est probable que je n'en aurai pas. Mais bon, je fais ce que je peux, et j'espère que tu auras aimé ce chapitre.
Godric2 : C'est sympa de voir comment les lecteurs envisagent la suite de la fic. Tu n'avais pas tout à fait trouvé comment, mais il a effectivement trouvé une baguette. Et Godric's Hollow, est-ce que tu le voyais comme ça ?
S'L.I.A. : Tu veux savoir écrire comme ça ? M'est avis que c'est pas difficile. Cherche bien dans les livres eet sur , il y a beaucoup mieux (histoire que tu ne choisisse pas un trop mauvais modèle), mais ça me touche quand même beaucoup. Remets toi, quand même, tu vas abimer ton ordi si tu pleures dessus. Euh... Antares fronce les sourcils et relit la suite de la review Ca doit être mon cerveau qui fatigue après une semaine de boulot, mais j'ai vraiment du mal, là. Tu veux adopter qui ? Godric ? alors là pas question. D'abord il est beaucoup trop intelligent pour se faire avoir par une épuisette. Et ni Harry ni moi n'avons l'intention de te le confier, et pis quoi encore ? Et je n'ai pas de mal à imaginer que tu aies fait sauter le petit bonhomme ou n'importe quoi... Tu ne devrais pas prendre un peu de vacances ?
Tobby : Merci pour ta review et pour tous tes compliments. Bisous.
Callista : Je ne pense pas que la magie sans baguette soit aussi simple. Tous les enfants le font sous le coup de l'émotion, d'après le tome 1, pourtant tous ont besoin de leur baguette pour lancer des sorts contrôlés une fois qu'ils arrivent à Poudlard. Si vraiment c'était possible de jeter des sorts sans baguette, je crois que ce serait enseigné à Poudlard. Merci pour ta review.
Alixe : Merci pour tes compliments et tes explications. Je me sens beaucoup moins bête maintenant.
Petites sorcières (voldy ...MES LIVRES!!!!): oh! un roman rien que pour moi ! Chic, alors ! commence à lire... saute en l'air à l'idée que Voldie connaît son existence lorsqu'il lui passe le bonjour... atterrit difficilement et va se cacher sous son bureau... en ressort en se rappelant qu'elle peut tuer Voldie n'importe quand dans une fic, et que donc il ferait bien d'être gentil avec elle... lit la phrase suivante... Eh ! Harry a essayé, quand même, de faire de la magie. Pas beaucoup, parce qu'il pensait qu'il n'y arriverait pas, mais il a essayé. Et puis, il faut garder à l'esprit que même s'il commence à croire en la magie, il a encore quelque chose de trop rationel qui lui dit que c'est impossible. continue sa lecture...Bon, les gosses, vous pourriez aller vous chamailler plus loin ? bon, Voldie, rends son livre à ta soeur, et pts arrête de brailler comme ça, tu me fais mal à la tête. non mais c'est pas vrai, ça ! Et oui, Harry le hobbit, ça me plaît bien. C'est une fic de première année, donc il reste petit. essaie de continuer à lire au milieu des cris... se sens obligée d'intervenir de nouveau quand pts est à nouveau trempée Dépêche-toi d'aller te changer tu vas prendre froid ! J'aurais deux ou trois choses à dire à ta mère ! Et vous n'aller pas recommencer à vous battre ! constate, soulagée, que la review se calme et essaie de répondre. Harry voleur ? non, moi, ça ne me tente pas des masses, Voldemort II encore moins. Contente de voir que tu aimes, pts, même si je suis surprise que tu aies réussi à rester en place suffisament longtemps pour la lire, cette fic, sans que voldie vienne t'ennuyer. Et t'as raison, c'est mal de mettre des spoilers du tome 1 dans une review. Ca ne me surprend pas du tout que Will te fasse penser à Ron, tu es loin d'être la seule. Liz un mélange de Hermione et Ginny... en y réfléchissant, oui, c'est un peu ça. par contre, pour être une Weasley moi-même... Je n'ai que trois frères, donc ça ne va pas. par contre, peut-être que toi tu en es une, mais qu'on te l'a fait oublier et que c'est pour ça que tu en voies partout... ( non, je n'ai rien bu et rien fumé). Pour tes conseils à Liz, je transmettrai. Moi, changé l'histoire ? C'est un univers alternatif, tu te souviens ? Mais pour en revenir aux mangemorts, comme dirait Dumbledore « tu comprendras quand tu seras prête ». Qui devrait se poser des questions sur Harry ? Les Pickard ? Ils s'en posent surement, mais estiment que ce n'est pas important, du moment qu'il va bien. Pour Godric, tu n'as pas forcément tort. Merci pour les références de la pensine et... Oh, non ! vous n'allez pas recommencer ! Voldie, rends ses livres à pts ou je te fais mourir dans le prochain chapitre. Allez, file dans ta chambre !
Skara : Une fois de plus, contente que ça te plaise. Je ne savais pas que Rowling avait donné une interview-chat en mars. Je vais aller jeter un coup d'oeil à la Gazette du sorcier. J'aurais bien profité de mes vacances pour écrire tout plein... si j'en avais eu, malheureusement ce n'est pas le cas... Enfin, bonne fin de vacances à toi, veinarde !
Johp5 : je voulais te répondre par mail plus tôt, mais j'ai complètement oublié, désolée. Bien sûr que tu peux mettre mes autres fics sur ton site. Merci pour ta review.
Vert : Alors... non, Godric n'est ni Pattenrond ni son père. Je ne vois pas Mrs Figgs donner un de ses animaux à la ménagerie magique pour qu'il y reste pendant des mois ( c'est ce qu'ils disent qui est arrivé à Pattenrond dans le tome 3). Mais ils se ressemblent un peu, en effet. Je sens que tu va occuper mes insomnies pendant plusieurs nuits maintenant que tu as posé cette question capitale : comment fait-on rentrer un crin de licorne dans une baguette ????? Mon dieu, c'est presque aussi terrible que dans la pub pour les buns. Et pour ce qui est de découper les gens en morceaux... si tu es sûre que tu m'aimeras encore, justement j'avais besoin de quelqu'un pour soulager ma conscience... Ca vois tu, on m'a fait acheter un scalpel il y a quelques années, et je ne savais pas trop quoi en faire, alors... (la suite est malheureusement censurée...)
Lily la tigresse, Snape Black Rose, Csame, Geneviève Black, Crys, Izabel, Alinemcb54 merci beaucoup !
