COMMENT RENDRE CINGLE SNIVELLUS
Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.
A/N : Vous m'excuserez de ne pas faire la réponse aux reviews. C'est juste que j'ai tellement d'idées pour mes fics en ce moment que je veux les écrire le plus vite possible. Je ne devais même pas poster ce chapitre aujourd'hui mais je l'ai fini alors autant vous le donner. Je vais essayer d'écrire pas mal cette semaine. En tout cas, je vous remercie tous pour vos reviews. Je suis contente que vous aimiez mon histoire, d'autant plus que je sais de plus en plus ce qui va se passer dans les prochains chapitres ce qui devrait, théoriquement, la faire avancer plus vite. Ne vous inquiétez pas, je n'en oublie pas pour autant mes autres fics. C'est juste que je profite au maximum de mon inspiration avant qu'elle parte. Pour les personnes qui me demandent combien de chapitres il y aura en tout, je ne peux pas vraiment répondre parce que je ne sais pas trop. Environ 15 mais rien est sûr. En tout cas, j'espère que ce nouveau chap va vous plaire et je vous fais d'énormes poutouxes.
Je dédie cette fiction à Arcadiane.
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« Quatre vingt dix-huit, quatre vingt dix-neuf, cent, oufff ! » dit Harry s'effondrant par terre.
Il haletait et la sueur enveloppait d'un voile humide son corps brièvement exténué par les pompes qu'il venait de faire. Auparavant, il avait fait cent abdominaux mais avait dû y mettre un terme à cause d'une crampe qu'il avait eu. N'étant un habitué de la musculation que depuis peu, il savait qu'il ne devait pas forcer ou aller trop vite. Son travail devait être progressif.
Il se releva et prit les altères qui avaient été, quelques jours plus tôt, des bouteilles d'eau vides qu'il avait métamorphosé et commença à les soulever. Au bout de dix minutes de différents exercices, il alla se laver.
Une fois propre, il descendit les escaliers où il découvrit que le petit déjeuner avait déjà été servi et prit un bol de café au lait avec des brioches. Tout en mangeant, il lut un article sur son magazine de Quidditch préféré et c'est sur l'une de ses pages qu'il trouva une publicité qui l'interpella.
« Vous en avez assez de vous froisser les muscles en portant vos paquets trop lourds ? Vous n'arrivez pas à ramasser mamie lorsqu'elle tombe par terre ? Vos bras ressemblent à un Nimbus 1990 ? Alors, n'hésitez pas ! Venez essayer 'Vit' musclé!' Produit testé et effets 100% garantis. Avec 'Vit' muscl', vous arriverez à porter un hypogriffe et ferez des jaloux ! Rapide, efficace et admirable ! 'VIT MUSCLE ! »
Harry ricana en voyant la photo d'un homme qui n'était pas plus gros qu'un haricot et qui après avoir absorbé 'Vit' muscl' avait l'allure d'un haltérophile confirmé. Il s'imaginait déambuler avec sa forme actuelle devant son maître des potions puis, cinq minutes plus tard, arriver avec un profil d'athlète. Ce serait le comble de la honte ! Tout le monde verrait que ce serait factice ! Comment pouvaient-ils vendre des produits comme ceux-ci ? se demanda-t-il en fermant le magazine d'un geste sec.
Il s'était déjà ridiculisé une fois donc n'avait pas envie de recommencer.
Oh Merlin et quelle honte !
Il sentit ses joues s'empourprer de nouveau, comme à chaque fois qu'il repensait à la scène de la veille au soir. S'il avait imaginé une seule seconde que le message qu'il voulait faire passer allait être si déformé, il s'en serait abstenu.
Que vais-je faire pour me rattraper maintenant ? se demanda-t-il en prenant une autre bouchée de sa brioche.
Remus lui avait dit qu'il allait parler à tout le monde et Harry en aurait probablement les échos le soir même. Il appréhendait atrocement tout en étant impatient de connaître les réactions des uns et des autres quant aux paroles de Remus sur cette situation.
'Oh Sev, pardonne-moi !' dit-il intérieurement. 'Je ne voulais pas te vexer ou te faire passer pour un imbécile aux yeux de tous. Je ne me fichais pas de toi… et de toute façon, c'est moi qui suis passé pour un idiot ! Je voudrais tant que tu me remarques… que tu me vois autrement que comme ton élève détesté ou le fils non spécial de James Potter…'
« Harry ? » fit écho une voix à l'entrée de la cuisine qui le sortit de ses pensées.
« Remus ?! » haleta Harry en se levant, son petit déjeuner oublié, et en se dirigeant vers l'homme.
« J'ai pensé que cette attente allait être dure pour toi aujourd'hui alors je suis allé voir Severus, Minerva et Albus directement ce matin. »
Le cœur du jeune homme fit un bond dans sa poitrine avant de cesser de battre.
« Alors ? » demanda-t-il anxieusement.
« Albus avait l'air tout aussi amusé qu'hier et m'a dit qu'il n'avait pas pris tes manières comme une offense vis-à-vis de Severus. Il m'a, par contre, donné un paquet pour toi que j'ai eu ordre de te donner en main propre sans l'ouvrir. Il m'a dit qu'il vaudrait mieux que tu l'ouvres une fois que tu seras seul… Je n'ai pas tout compris à vrai dire mais je pense qu'il veut que ce soit entre lui et toi… Minerva a bien réagi une fois que je lui ai fait par de notre petite conversation à propos de ton attitude… déplacée que tu n'avais pas remarquée… »
Harry rougit de honte. Aussi bien à cause du souvenir qui l'avait assailli mais aussi pour le fait de n'avoir pas dit toute la vérité à Remus… mais comment pouvait-il lui dire qu'il était amoureux de Snape et qu'il voulait le séduire ?
« Elle m'a dit qu'il faudrait vraiment t'apprendre certaines manières et comment se conduire parfaitement en société. »
Harry allait protester quand il se ravisa. Il savait très bien se conduire en société mais, la veille, il avait fait une erreur de jugement. Cependant, il ne pouvait pas l'expliquer véritablement à l'homme.
« Sinon, elle a comprit et ne t'en tient pas rigueur… Quant à Severus… euh… »
Harry dévisageait son ami avec un regard implorant et presque désespéré.
« Tu sais comment est Severus, Harry… »
« Remus ? Dis-moi ! Que t'a-t-il dit ? »
« Je t'avais dit qu'il était rancunier et il a été fidèle à lui-même si je puis dire… Il m'a dit que… que… »
« Dis-moi tout Remus ! Mot pour mot ! »
« Non, je ne peux pas te répéter… »
« Mot pour mot Remus ! »
Le lycanthrope le regarda avec intensité, notant son expression déterminée et il soupira en secouant la tête.
« Je n'aime pas beaucoup te dire ça. Ce sont les paroles de Severus et tu le connais… »
« Oui ! »
Remus pinça les lèvres avant de dire « Il m'a dit que ton attitude ne l'avait pas étonné. Que tu étais bien le fils de James, un petit morveux arrogant qui ne connaissait pas les bonnes manières et qui se souciait de la bienséance comme d'une guigne du moment que tu pouvais faire ton intéressant et prouver à tout le monde que tu te fichais pas mal des autres… Ne tiens pas compte de ses paroles Harry. Je te l'ai dit, il… »
« Oh Merlin ! Qu'est-ce que je vais faire ? » se dit Harry à haute voix.
« Oh Harry » dit Remus en s'approchant de lui et en le prenant dans ses bras. « Tu sais, James était peut-être un idiot des plus arrogant lorsqu'il était adolescent mais il est devenu quelqu'un de très bien par la suite. Il était déjà quelqu'un de très bien mais il le croyait un peu trop. De dire que tu es comme lui est un compliment Harry, n'en doute pas une seule seconde. Tu es quelqu'un de très bien et toi, tu as toujours été dépourvu d'arrogance. Tout ce que je te conseillerais, c'est de faire attention à ce que tu fais à l'avenir et de ce que tes gestes ou tes paroles peuvent susciter comme réactions. Hier, ton comportement était très ambiguë, fais-y vraiment attention la prochaine fois… qui aura lieu dans deux jours étant donné que nous avons un autre meeting » ajouta Remus qui repoussa affectueusement le jeune homme pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Si tu veux y assister bien sûr. Je comprendrais que tu ne veuilles pas… »
« Si » dit Harry en hochant la tête avec lenteur. « Je crois qu'il vaut mieux que je vienne et que j'affronte les regards maintenant… enfin… son regard… sinon, ça sera pire. »
Remus acquiesça et sortit de la pièce peu après.
Harry remonta alors dans sa chambre, après avoir débarrassé et nettoyé la table ainsi que lavé la vaisselle. Une fois que la porte fût refermée, il déballa le paquet de Dumbledore et le fixa. Il gémit d'un air désespéré et se laissa tomber lourdement sur son lit.
Le directeur de Poudlard lui avait envoyé le livre 'L'art de la séduction en 50 leçons' !
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Deux jours de lecture alternée à de la musculation étaient passés pour Harry et plus les minutes filaient et plus son estomac se contractait.
Il allait assister au meeting mais comment celui-ci allait-il se dérouler ?
Harry referma le livre que Dumbledore lui avait prêté sur le chapitre des subtiles signaux amoureux et attrapa le carnet rouge des maraudeurs. Il avait complètement fini de le lire la veille dans l'après-midi et comptait bien relire certains passages qui pouvaient encore l'aider.
Il tourna donc les pages pour arriver à celle qui énumérait les étranges comportements du Snape de seize ans lorsqu'il était troublé et lut.
« Nous avons déjà remarqué que Snivellus fait d'étranges choses lorsqu'il est troublé par un homme et je pense qu'il serait bon de les noter pour pouvoir nous en rappeler pour bien l'imiter lorsque nous voudrons le faire enrager ou l'humilier… »
« Ouais Pady ! Surtout depuis qu'il m'a lancé ce sort de capillaris viror et qu'à cause de ça, Lily n'arrête pas d'éclater de rire dès qu'elle me voit passer ! Grrrrrr !!! »
« Sert-il à quelque chose de te dire encore de ne pas écrire sur ce carnet ? »
« Non ! »
« C'est bien ce que je pensais mais, pour te rassurer, je te dirais qu'au moins, tu l'as fait rire maintenant et non rouspéter. »
« Oui, tu as raison Pady, ça me rassure ééénoooormément ! »
« Je m'en doutais aussi. C'est aussi pour ça que je peux te dire que le vert te va très bien. Cette couleur te sied vraiment au teint. »
« Je préfère quand même ma couleur naturelle Padfoot ! J'aime mes cheveux comme ils sont ! Tu es vraiment un ami formidable pour me rassurer ainsi… »
« Oui je sais Prongsinouchet, c'est pour ça que sous mon 'autre forme' si tu vois ce que je veux dire, on m'appelle l'ami le plus fidèle de l'homme… Et voilà Prongs, tu m'as encore fait dériver du sujet ! Donc, ce que je disais, c'est qu'il y a des signes qui ne trompent pas et qui caractérisent le trouble de Snivellus quand il est excité par quelqu'un. »
« Oh Merlin ! Beuuuurrrkkkkk ! »
« Le Snivelly a une tendance à plisser les yeux pour mâter sans être vu. On pourrait croire que c'est un signe menaçant (et si pour Prongs, c'est bien le cas… Non, tu ne me prends pas le bouquin des mains Prongs, c'est le mien !) »
« Oui mais là, c'est de moi dont tu parles alors j'ai le droit de dire ce que je pense… Et pourquoi m'écris-tu de ne pas prendre le bouquin alors que tu me le cries déjà dessus ! »
« Pour que tu le comprennes bien, ce dont je doute ! »
« Maieuh ! »
« C'était la pensée philosophique du jour de notre cher James Potter. Merci James ! Donc, si Prongs n'est pas dans le coin, non seulement je peux écrire tranquille mais en plus, Snivelly peut plisser les yeux en un signe non méprisant mais plutôt visant à se délecter les pupilles sans être pris en flagrant délit de 'rince noeil-noeil'. Il a aussi une tendance à agripper une poignée du tissu de sa robe et à la serrer et la desserrer frénétiquement entre ses doigts. Je pense qu'à ces moments-là, il doit être sacrément excité… Tiens, je crois que Prongs s'est évanoui… Passons ! Je l'ai aussi déjà vu se lécher les lèvres mais c'est très rare, je pense qu'il doit parfois s'oublier et quand il le fait, il doit aussi avoir une sacrée érection. Zut, Prongs venait de se réveiller… Tant pis… »
Harry sourit à nouveau après avoir relu ce passage. Si Snape n'avait pas changé, il pourrait peut-être décoder son 'langage sexuel' et avec le livre que lui avait envoyé Dumbledore, il allait pouvoir travailler dès ce soir, au meeting, sur les signaux qu'il pourrait envoyer à son professeur et qui témoigneraient de son intérêt violent pour lui. Mais, cette fois-ci, il ferait attention de ne pas s'humilier.
Le soir venu, le thé avait été versé dans les tasses et des gâteaux variés avaient été posés dans différentes assiettes. Harry avait décidé de ne pas toucher à un seul gâteau mais avait acheté un ballotin de bouchée au chocolat qu'il comptait bien utilisé.
Le meeting avait été prévu à 22H30 et le jeune homme attendit les premiers arrivés avec une impatience fébrile.
Il consulta sa montre et vit qu'il était 22H28. Lupin arriva en compagnie de Dumbledore et de McGonagall. Les trois membres de l'Ordre lui sourirent et Harry sentit une boule se dissiper dans sa gorge. Le Survivant leur sourit en retour et il vit que le vieux sorcier lui adressait un clin d'œil. Harry se retint de pouffer.
D'un côté, son malaise s'évanouissait aux vues des réactions qu'il avait suscité de la part de sa directrice de Maison surtout mais, de l'autre, son angoisse augmentait tandis que les aiguilles de sa montre pointaient 22H29 et qu'une autre aiguille longue et plus fine avançait bien plus vite en indiquant qu'il ne restait que 5 secondes, 4, avant que, 3, le maître des, 2, potions, 1, n'arrive.
« Bonsoir » fit une voix froide à l'entrée de la pièce et dont le propriétaire avançait à grands pas vers eux.
Harry déglutit avec peine et fixa l'homme, tout vêtu de noir, qui hantait ses jours et ses nuits. Il s'interdit de rougir lorsqu'il croisa le regard sombre et méprisant qui ne s'attarda pas sur sa personne. Bientôt, tous s'assirent et aucun d'entre eux ne fit de commentaire sur le fait que Harry avait encore une fois changé de place et qu'il se trouvait, à présent, à côté de Remus et donc, en face de Snape.
« Bonsoir tout le… »
PLAFFFFF !!!
« Oh zut ! Oh, je suis désolée Harry ! J'espère que c'est réparable ! »
« Bonsoir Tonks. Ne t'inquiète pas, je crois que ça l'est ! Tant pis pour le contenu mais ça ne sera pas dur de recomposer le contenant. »
Nymphadora Tonks venait d'entrer et en passant, elle avait entraîné avec elle un petit bocal plein d'un liquide brunâtre que Madame Weasley avait préparé la veille et qui devait être une potion analgésique.
« Reparo » fit l'Auror en remettant le bocal vide à sa place après avoir fait s'évaporer le liquide d'un 'evanesco' rapide. Puis, elle rejoignit sa place et attrapa un morceau de pain d'épices qu'elle porta immédiatement à sa bouche.
Harry lutta une fois de plus contre la rougeur qui menaçait en se souvenant de sa propre gloutonnerie deux jours auparavant devant ces mêmes personnes. Il fallait qu'il se reprenne, s'encourageait-il mentalement. Son entreprise de séduction de ce soir ne serait pas le même fiasco. Et il devait commencer maintenant !
Il se mit donc à fixer son maître des potions avec un regard interloqué et légèrement perplexe, comme si l'homme venait de dire quelque chose d'étonnant ou… comme si Harry le voyait d'un nouvel œil.
Lorsque Snape croisa à nouveau son regard, celui-ci le fixa pendant une seconde de plus que quelques minutes plus tôt et Harry jubila. Si tout se passait comme il le pensait, son professeur allait se demander pourquoi il le regardait comme cela et lui jetterait un autre coup d'œil.
Juste après cette dernière pensée, son maître des potions fixa de nouveau Harry et le jeune homme pouvait presque voir les interrogations fleurir dans sa tête. Il en aurait presque sauter sur sa chaise de contentement.
Snape détourna encore ses prunelles, contrairement à son élève qui n'écoutait toujours pas l'entretien. Harry prit alors un regard plus doux, relativement neutre, comme s'il étudiait à présent la personnalité fascinante qui venait de lui être révélée en la personne de Severus Snape.
Tout à coup, Lupin se tut et un silence s'installa comme tous les participants du meeting savouraient leurs biscuits et leur thé. Ce silence fût de courte durée car, bientôt, un homme le brisa en ricanant discrètement.
« Potter » commença Snape tandis que l'interpellé se raidissait sur sa chaise. « Je vois que vous me faîtes les yeux doux. Vous voulez peut-être que je vous passe les gâteaux dont, selon mes souvenirs, vous êtes si friand… Ca aurait été plus pratique pour vous comme pour moi de me les demander au lieu d'essayer de vous exercer maintenant à l'occlumancie alors que nous savons tous les deux que ce n'était pas une de vos grandes facultés » ajouta-t-il en lui tendant l'assiette de gâteaux au chocolat dont il n'avait pas touché.
« Non merci professeur » s'obligea à répondre Harry qui ne pût, cette fois-ci, empêcher ses joues de devenir écarlates.
Snape haussa un sourcil ironique en laissant échapper un autre ricanement et reposa l'assiette.
Dumbledore reprit très vite ses interrogations, en particulier au maître des potions concernant l'activité des mangemorts encore présents ce qui libéra Harry de la pression des yeux noirs sur sa personne. Il avait honte et avait une grande envie de pleurer. Il se retint et vit que Remus lui lançait un clin d'œil. Celui-ci fût imité une seconde plus tard par le directeur de Poudlard et Harry réprima alors un sourire. Il n'était pas seul.
'Reprends-toi Harry et continue sinon, tu ne pourras pas le faire changer d'avis sur toi et il ne deviendra jamais ton amant' s'encouragea-t-il à nouveau.
Harry prit alors un chocolat et le laissa suffisamment chauffer entre ses doigts pour que la bouchée fonde légèrement. Lorsqu'il fût certain d'avoir deux yeux d'onyx posés sur lui, il la plaça dans sa bouche en fermant les yeux et la savoura comme si c'était la chose la plus onctueuse et délicieuse qu'il ait mangé de toute sa vie. Il se retint de gémir pour ne pas en faire de trop et rouvrit ses paupières. Il rencontra alors deux fentes d'ébène et sentit son cœur s'emballer. Il se rappela alors des mots que Sirius avait écrit dans le carnet des Maraudeurs.
« Snivelly peut plisser les yeux en un signe non méprisant mais plutôt visant à se délecter les pupilles sans être pris en flagrant délit de 'rince noeil-noeil »
Est-ce que cela marchait ? se demanda Harry en se léchant les doigts tout en continuant de fixer son maître des potions qui ne le quittait pas du regard. Est-ce qu'il commençait réellement à l'exciter ? Est-ce qu'il avait une chance de pouvoir lui prouver qu'il pouvait être… ?
« … Ce que j'aimerais savoir » dit Snape avec une malveillance certaine dans la voix. « C'est ce que Monsieur Potter en pense ? »
Alerte rouge ! Alerte rouge ! Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Oh Merlin ! Pourquoi me fait-il ça ?
Tous les regards convergèrent vers le jeune homme qui se mordit la lèvre, en ne sachant pas que répondre.
Au bout de cinq longues secondes, tout en se rentrant les ongles dans les paumes, il répondit « C'est bien ! »
Il priait toujours pour que sa réponse fusse celle appropriée lorsqu'il vit que tous les yeux s'écarquillaient de surprise. Il comprit alors que ce n'était pas la bonne réponse et vit Dumbledore lui faire un signe de la main qui lui montrait que la réponse était tout le contraire de ce qu'il avait dit.
Alors, Harry ajouta « Oui, c'est bien… d'y avoir penser mais sinon, je suis contre. Ce n'est pas la meilleure des solutions. »
Tonks acquiesça oralement tandis que les visages reprenaient leur expression normale. Harry soupirait de soulagement lorsqu'il entendit la voix de son professeur de potions résonner à nouveau.
« Et quelle est pour vous, Potter, la meilleure solution ? »
Le jeune homme grogna intérieurement et répondit « Et bien, je pense comme vous professeur ! »
'Tiens ! Dans les dents !' pensa le Gryffondor.
Snape sourit d'un air triomphant et dit avec une lenteur jouissive « Mais je n'ai pas encore formulé mon avis Potter… de la légilimencie maintenant ? »
Harry serra les dents et répliqua dans une parfaite mauvaise foi « Non professeur mais il se trouve que j'ai bien écouté tout ce que vous avez dit depuis le début de cet entretien et votre opinion est parfaitement décelable… et j'y adhère voilà tout. »
« Parfaitement ! » dit Dumbledore avant que Snape puisse répliquer à son tour. « Je suis également du même avis que vous. Je pense donc que, pour ce soir, l'entrevue est close. Par contre, je voulais vous faire part de quelque chose Severus… Harry m'a dit qu'il avait trouvé des potions inconnues dans son grenier et il n'ose pas les toucher – ce qui est judicieux et sage de sa part – certaines peuvent avoir été préparées en utilisant de la magie noire. J'aimerais que vous les inspectiez si cela vous est possible bien entendu. »
Le vieux mage accompagna sa requête d'un regard qui n'autorisait pas le refus et Snape dû abdiquer.
« Je serai disponible demain soir. Vers 18H. »
« Très bien ! » s'extasia Dumbledore en se levant. Les autres l'imitèrent et Harry regarda avec espoir l'homme aux longs cheveux de jais qui lui envoya un autre regard scintillant. Le jeune homme ne sut comment l'interpréter, surtout lorsque les prunelles noires glissèrent sur ses lèvres pleines avant de revenir à ses yeux verts en ricanant.
Tous les membres de l'Ordre s'éclipsèrent mais avant que Lupin ne parte, Harry l'arrêta.
« Remus ? »
« Oui ? »
« Comment trouves-tu que ça se soit pass ? »
« Et bien… Beaucoup mieux que ce que j'avais imagin »
« Et pour le professeur Snape ? »
Lupin soupira avant de lui répondre « C'était à prévoir qu'il allait t'attaquer mais je trouve que tu lui as parfaitement bien répondu. Tu lui as tenu tête comme il fallait… J'espère que votre rencontre de demain ne fera pas d'étincelles… »
Harry se dit que si, il en voulait des étincelles mais pas comme celles dont Remus parlait. Il espérait pouvoir continuer ses avances discrètes le lendemain et il se demandait si ses gestes de ce soir avaient été aussi sensuels que ce qu'il avait escompté. Il voulait l'exciter suffisamment pour que Severus soit à lui. Qu'il tombe en admiration et, ensuite, en amour pour lui…
« Bon, j'y vais » lui dit Lupin en lui souriant.
Le jeune Gryffondor lui sourit en retour, toujours plongé dans ses pensées et interrogations muettes. Snape allait-il le voir comme un homme et non un gamin ? Allait-il comprendre qu'il pouvait être un objet de désir et non de moquerie ?
« Oh Harry, tu feras attention, tu as plein de chocolat autour de la bouche… »