Bonjour à tous, merci d'être encore là même si je ne met pas souvent de nouveau chapitre en ligne et que ce fanfic est énorme! Un gros merci à ma beta lectrice qui a corrigé toute mes erreurs' ;merci Marsupi, c'est toujours un plaisir d'associer ton nom à mes travaux. Ce chapitre est très long, je le trouve aussi très lourd. Quand je l'ai écrit, j'avais le coeur très gros, j'étais toujours sur le point d'éclater en sanglot. C'est l'atmosphère que j'ai essayé de communiquer, quant à savoir si ça a marché ou pas, c'est à vous de me le lire! Laissez-moi une review, ça fait toujours très plaisir!
Assez de préambules et de blabla, voici la fanfic! Merci à tous, Fannie Lune
Chapitre 17
Saison 1
Survivre à la tragédie
Lionel monta à bord de l'avion qui le mènerait vers un enfer qu'il ne voulait pas connaître. Il rejoint Stéphanie et s'assied sans sécher ses larmes incessantes.
-J'ai si mal, Stéphanie! S'exclama-t-il, bouleversant.
Elle aurait voulu lui dire que tout allait bien aller, mais elle savait parfaitement que ce n'était pas vrai...
Lionel enfoui son visage dans ses mains. Elle n'avait même pas pu lui sourire... Il la revoyait pleurer... cette image ne voulait s'effacer de son esprit. En se penchant un peu plus, il entendit un froissement de papier et fouilla dans sa poche. Il y trouva la lettre que Sakura lui avait plus tôt écrite...
« À toi qui est dans mon coeur, Lionel,
J'espère que tu ne m'en voudras pas de t'avoir laissé dormir. Tu es si beau... Tu sembles si paisible et je sais que tu ne pourrais trouver cette paix, éveillé... parce que ce qui nous arrive t'affecte trop. Parce que je voulais pouvoir garder cette image de toi. Sans souci, libre. Un ange qui dort... Un ange déchu qui trouve l'amnistie dans le sommeil... Mais tu ne peux être un ange, car les anges on besoin de la lumière éternelle des cieux. Cependant, toi, tu n'as besoin d'aucune lumière puisque tu peux vivre dans le noir, car pour t'éclairer tu n'as besoin que de cet éclat intérieur qui émane de toi. Cette aura qui guide tes impulsions. Tu es la lumière elle-même. Voilà pourquoi je sais que je ne pourrai me passer de toi. Si une telle chose est concevable, je dirais que tu es encore mieux qu'un ange. Car si tu serais un ange, nous ne vivrions pas cette situation. Non, tu n'es pas un ange. Tu es non seulement lumière, mais aussi grâce et perfection. Je sais désormais que si je t'écris lorsque tu seras là-bas, je te ferai du mal alors je vais te dire maintenant les mots de désespoir que je t'aurais écrit en correspondance. Simplement pour être certaine que tu te souviennes au moins un peu de moi dans cette nouvelle vie qui t'attend...Je sais que c'est égoïste... je le sais très bien mais... mais je ne peux simplement te regarder partir en murmurant 'oublie-moi'... Rare sont les fois où j'ai vu des larmes rouler le long de tes joues. Sois parce que tu ne pleures simplement pas ou parce que tu te caches pour pleurer. Je crois honnêtement que c'est un troublant mélange des deux... Mais t'imaginer verser des larmes, seul là-bas en Chine me lacère les entrailles... J'avais beaucoup de joie dans mon coeur lorsque tu m'a dit que tu voulais faire de moi ta fiancé. Et j'y ai cru, Lionel, Dieu sait que j'y aie cru avec toutes les parcelles de mon âme. Car avec toi près de moi, j'ai oublié que la vie n'était pas que simplicité. J'ai oublié que la vie- surtout la mienne- semble parsemée de complications. J'aurais dû me douter que jamais nous ne nous rendrions jusqu'à l'autel. Mais ce que me fait le plus mal, c'est que je sais que tu y as cru toi aussi. Tu y as cru. Tu as cru tout comme moi à ces rêves de bonheur et à ces espoirs de vie heureuse. Mais les rêves ne son que des rêves et les espoirs ne sont que des espoirs. Et que serait la vie si nous ne pouvions que nous raccrocher à des rêves et des espoirs ? Elle ne serait rien évidement. Une simple traînée de poudre aux yeux rapidement balayée par le vent. Une autre que moi a été choisie pour être ta promise et si ta mère a cru qu'il en était mieux ainsi, c'est qu'elle sait que tu sauras être heureux auprès de Julianna. J'en suis certaine. Du moins j'essaie de m'en convaincre... Sache que ta mère t'aime, Lionel. Peu importe toutes ces horribles choses que tu sembles croire à son sujet, elle t'aime. Tout le monde t'aime, tout le monde te désire, seulement toi, tu sembles inconscient de tout cet amour. Mais même si tu verrais toute cette tendresse, tu ne saurais qu'en faire... Peut-être que dans dix ans, dans une très grande demeure à Hong Kong, tu vivras avec Julianna et tout plein de petits Lionel pour te succéder comme leader du clan Li. Et peut-être seras-tu heureux. Je te le souhaite Lionel. Oh oui je te le souhaites! Parce que tu le mérites tellement! Chaque fois que ton absence sera trop oppressante, je regarderai les étoiles pour me rappeler à quel point nos coeurs sont proches. Malheureusement, le vide ne sera jamais comblé et les étoiles n'apparaissent dans le ciel qu'une fois la nuit tombée, ce qui n'est que la moitié de temps... J'imagine que je devrai remettre ton ourson dans sa boîte. Sinon ce sera trop douloureux. Je le sais. Car cet ourson me rappelle trop l'aéroport... Certain déteste les hôpitaux, moi je déteste les aéroport. Il s'y passe trop de moments déchirants. Et puis je ne peux me permettre de pleurer à chaque fois que j'entrerai dans ma chambre. Je ne peux pas m'affaiblir. Yué compte sur moi. Il est temps que je lui montre que je suis réellement apte à accomplir mon rôle de maîtresse. Je dois être forte, Lionel. Ce ne sera pas facile car c'est toi qui m'as enseigné ce qu'était la force, mais je dois y arriver. Pour Yué et Kéro, pour les cartes, mais aussi pour moi. Pour rester en vie. Crois-tu que malgré la distance mon coeur entendra toujours le tien pour s'efforcer de battre au même rythme? Je ne veux pas terminer cette lettre... parce que je sais que ce sont les derniers mots que tu auras de moi. Et je ne veux pas qu'il y ait de dernier mot entre toi et moi. Pas même cent fois je t'aime, car oui, ce serait le plus beau des poèmes, mais ce serait tout de même le dernier poème. Et le mot dernier, je ne peux le supporter. Pas quand il est question de toi et moi! Je ne veux pas qu'il y ait un dernier je t'aime. Je ne veux pas qu'il y ait un dernier baiser, une dernière caresse. Je ne veux pas qu'il y ait un dernier regard, une dernière larme, une dernière étreinte. Je ne veux pas arrêter de te dire à quel point je t'aime, Lionel car je ne veux pas que tu l'oublies. J'ai été trop stupide pour le voir immédiatement il y a un an et aujourd'hui, je paie le prix de ma stupidité. C'est drôlement cher tu ne trouves pas? Qu'elle sorte d'idiote ne sait pas même lire son propre coeur! Je t'ai fait souffrire et maintenant nous souffrons tout les deux. La vie est injuste. Ô combien injuste... Je t'aime! Je t'aime! Je meurs à l'intérieur de savoir que lorsque tu liras cette lettre jamais plus je ne pourrai te toucher, trouver du réconfort en toi, t'embrasser. Je meurs... je t'aime... Ça se ressemble beaucoup désormais... qu'en penses-tu? J'ai mal Lionel... si terriblement mal...
Sakura... »
Comment... Comment pouvait-il l'abandonner dans cet état! Elle était seule. Elle souffrait. Par sa faute...
-Te quitter est trop difficile... Je ne t'ai jamais dit Adieu... murmura-t- il.
Stéphanie observait son cousin. Il était bouleversant... Pauvre Sakura...
Sakura était restée là, sur le plancher de l'aéroport, à cracher son désespoir. Elle ne pouvait en vouloir à personne et cela la dépitait. Elle ne pouvait que s'en vouloir à elle-même de n'avoir pu lui offrir ce sourire qui lui aurait tant fait plaisir.
La dernière image qu'elle avait de lui était celle d'un jeune homme désemparé lui demandant quelque chose d'impossible. Et la dernière image qu'il avait d'elle était celle d'une jeune fille désespérée à qui l'on venait de tout arracher.
-Regarde, Thomas, elle est là! Fit une voix que l'on aurait pu reconnaître comme étant celle de Mathieu Tournier.
Dominic avait expliqué à Thomas la raison de l'absence de sa s?ur et étrangement, il avait su qu'il la trouverait à l'aéroport dans un état peu enviable.
Il s'approcha d'elle et la pris sur son dos. Elle était tellement perdue dans ses pleurs qu'elle ne s'en rendit probablement même pas compte.
À mi-chemin entre la maison et l'aéroport, elle cessa de pleurer et, épuisée, s'endormie.
-Pauvre Sakura... sa souffrance doit être terrible... perdre un troisième fois l'être le plus cher à son coeur... souffla Mathieu qui avait bien voulu accompagné Thomas.
-J'espère qu'elle s'en remettra... ce gamin, je le retiens! Grogna l'autre.
-Arrête, tu sais très bien à quel point elle tient à lui!
-C'est dérangeant... tu vois dans quel était elle se met!
Ce serait difficile de réagir autrement! Perdre la personne la plus chère à son coeur... réfléchis-y, Thomas, fit-il, les yeux emplis de douleur.
Thomas regarda Mathieu longuement, puis esquissa un faible sourire.
-Oui... oui, Mathieu je sais... je le sais trop bien, murmura-t-il, sa voix lourde de mélancolie.
À l'école, Will n'avait pas manqué de remarquer l'absence des deux autres élus. La pause venue, il interrogea Tiffany.
-Où. Sont. Ils, Demanda-t-il de son ton le plus sec.
Détachant chaque mot comme s'il s'agissait d'une phrase indépendante. Il n'était jamais mis au courant de rien et pourtant il était sûr que la jeune fille aux cheveux foncés savait tout. C'était frustrant ! Après tout il faisait partie de cette mission et elle non ! Tant qu'à être obliger de commettre des actes qu'il n'avait pas envie de poser, il aimait savoir ce qu'il faisait !
Tiffany ferma les yeux, pris une grande inspiration avant de cacher sa nervosité sous un sourire qu'elle voulait réconfortant.
-Lionel et sa cousine rentrai à Hong Kong aujourd'hui, fit Tiffany le plus calmement possible.
Elle ouvrit les yeux, mais devant l'air de Will, elle se dit qu'elle aurait préféré ne pas le faire...
-Quoi !
-...Pour toujours, ajouta-t-elle, l'insécurité maintenant lisible sur son visage.
Le garçon, hors de lui, ne sut retenir sa langue maternelle.
-You're kidding ! You must be kidding ! Tell me you are because it's not funny! ¹
Devant l'expression de confusion qui accueillie sa question, Will sentit son sang bouillir.
-You mean that it's true ! I'll be stuck in Japan because of him! Because he was home-sick and decided to go back in mom's arms! Stupid Chinese liar!² S'écria-t-il avec frustration.
-Will... calme-toi, veux-tu, je ne comprends rien à ce que tu racontes !
Et c'était vrai, Tiffany n'était pas une experte de la langue de Shakespeare, mais elle n'avait pas manqué de remarquer la colère noire dans laquelle il était entré.
Il prit une grande inspiration.
-Et Sakura ? demanda-t-il.
-Elle... elle doit être morte de chagrin à l'heure qu'il est, répondit-elle avec inquiétude.
Will serra les dents et donna un coup de poing sur le mur près duquel il se tenait.
-Because of that stupid selfish Li ! I can't believe it! What the heck is wrong with him... He said... He said he loved her...³
-Et voilà, c'est repartit, comme si on n'avait pas déjà assez de problèmes! Fit la jeune fille, une note de désespoir dans la voix.
Will ferma les yeux et expira dans une dernière tentative pour retrouver son calme.
-Qu'est-il arrivé, Li n'aurait sans doute pas fait cela sans véritable raison...
-En fait, sa mère lui a demandé de retourner à Hong Kong... Elle lui a trouvé une fiancée...
Les yeux de Will s'écarquillèrent et encore une fois, la colère eu raison de lui.
-HO MY GOD! I can't believe it! I can't believe his own mother dared... She's insane or what! I don't know a lot of things about... about feelings of...well... you know... but I certainly know that those two... those two loved each other! ¹¹
Tiffany ne comprit pas. Lionel ne lui avait jamais fait de telles crises en chinois, mais en ce moment précis, la ressemblance, autant physique que psychologique, des deux garçons la troubla.
-Calme-toi...
-How do you expect me to calm down ! I'll be stuck in Japan for the rest of my life because of that idiot!²²
-Will, je ne comprends pas un traître mot de ce que tu racontes ! Essaie de te calmer !
Il se tut et grogna quelques instants.
-Pourquoi...
Le lendemain, Sakura retourna à l'école. Ses yeux étaient rouges et bouffis, sa peau très pâle et son regard désespérément vide. Elle avait de profonds cernes noirs sous les yeux, causé par l'insomnie que le désespoir lui avait ammené. Tout le monde l'interrogea. Leurs voix étaient bourrées d'inquiétude, mais elle ne les entendait pas. Elle n'entendait plus rien... Que les « Sourit- moi, Sakura... » qui faisait à tous moments écho dans sa tête.
-Pourquoi...
Pour Lionel, le retour à la réalité fut brutal. Il entra dans sa maison, ses yeux eux aussi striés de minces mais nombreux filaments rouges. Il n'accorda pas un seul regard à sa mère qui lui souhaita la bienvenu.
-Lionel, je suis contente et rassurée que tu sois enfin rentré pour t'établir ici définitivement. J'étais plus qu'ennuyée de tous ces voyages au Ja...
Il avait déjà quitté la pièce...
Après avoir atteint sa chambre, il rangea sa valise dans son placard sans même l'ouvrir. Il s'étendit sur son lit à baldaquin, les mains derrière la tête.
-Pourquoi...
Le jour suivant, Sakura était toujours livide. Son sourire et sa joie s'étaient envolés.... vers Hong Kong. C'est comme s'ils avaient pris cet avion pour la Chine avec Lionel...
-Sakura... Sakura... tes yeux sont si rouge... je m'inquiète pour toi, s'écria Tiffany.
-À vrai dire, elle est toute rouge.
La remarque avec claqué comme un fouet.
-Will ! dit la jeune fille aux cheveux foncés en se retournant pour apercevoir le jeune homme. Je crois que tu ferais mieux de ne pas trop t'approcher de Sakura...
-Mais pourquoi ?
-Ne te souviens-tu pas de ton arrivé ici !
-Si, parfaitement.
-L'état dans lequel elle se mettrait aujourd'hui dépasse les limites de mon imagination... elle ne semble même pas entendre ma voix...
-D'accord, je garderai mes distances.
Il s'éloigna.
« Elle est tout de même anormalement rouge » pensa-t-il en entrant dans la salle de classe.
-Wow ! Nadine, c'est incroyable ! Ton rhume est parti d'un coup !
-Oui, j'ai pris ce sirop à la cerise et...
Comme elles étaient ennuyantes... aux yeux de Will, tout dans ce nouveaux pays était ennuyant. Il ne s'y ferait jamais... Et puis il devrait probablement y passer plus de temps que prévu. Beaucoup plus de temps que prévu...
« Li, tu ne perd rien pour attendre ! »
Plus la journée passait, plus de personnes remarquaient que Sakura était étrangement rouge. Elle semblait fiévreuse. Si fiévreuse, que Kunderlick l'envoya à l'infirmerie où on la renvoya chez elle.
-Qu'est-ce qu'il y a, Sakura ? Demanda Kéro, lorsqu'elle rentra.
En fait, depuis que Lionel était reparti, elle n'était pas elle-même... Mais là c'était pire...
Elle se coucha sans un mot pour son gardien.
-Sakura ?
Elle ne l'entendait pas, elle n'entendait plus rien.
-Sakura, je crois que je sens un pouvoir...
De retour en Chine, une Stéphanie triste discutait avec une Julianna résignée.
-Alors, le voyage ? demanda Julianna.
-Tout s'est parfaitement bien déroulé... seulement...
-Quoi ?
-Il y avait les sanglots déchirants de Lionel...
-Pauvre garçon...
-Tu es aussi amoureuse de quelqu'un d'autre, non ?
-Oui, mais ce n'est pas pareil, Noah a toujours su qu'il ne pourrait jamais m'épouser... dit-elle en rougissant.
-Au Japon, il y a...
- Un fille qui veut me tuer! Soupira-t-elle.
-Non... au Japon, il y a une fille qui veut que tu prennes soin de Lionel, que tu le rendes heureux. Il y a une fille catastrophée par la mariage de celui qu'elle aime, mais elle veut simplement que tu lui offres une belle vie, que tu vives auprès de lui les merveilleux moments qu'elle aurait aimé vivre.
-Quel est le nom de cette fille ? Demanda calmement Julianna.
-Sakura.
-C'est un joli nom, qu'est-ce que ça signifie?
-Fleur de cerisier.
-La pauvre petite fleur de cerisier doit se sentir piétinée à l'heure qu'il est...
-En fait, la fleur de cerisier a été brutalement arrachée, puis torturée et ensuite piétinée. C'est la troisième fois que Lionel la quitte...
-Je me sens tellement mal Stéphanie!
-Va le voir, essaie de le consoler. C'est ce qu'elle voudrait.
-Je n'y arriverai pas. Seule Sakura pourrait le faire!
-J'ai bien peur que tu aies raison, Julianna. Tu t'entendrais bien avec elle. Elle est d'un naturel joyeux, mais elle te plairait.
-J'aimerais la rencontrer un jour. C'est malheureusement impossible. Je vais pourtant suivre ton conseil et aller voir ton cousin.
-Au revoir...
Julianna quitta Stéphanie. Pourquoi, pourquoi devait-elle ainsi gâcher la vie de deux personnes?
Elle cogna à la porte de la chambre de Lionel, mais elle n'obtint aucune réponse. Un domestique passant par là lui dit qu'il s'entraînait.
Elle sortit de l'immense demeure et se rendit au terrain d'entraînement.
Lionel avait son épée en main. Il avait les yeux fermés et semblait très concentré. Il bougeait avec grâce, chacun de ses mouvements effleurant doucement l'air. Pour être expert, il était expert. Il semblait parfaitement maîtriser la technique. C'était un spectacle absolument sublime.
Mais soudain, il s'effondra, tomba à genou par terre et se mit à pleurer, accompagné dans sa complainte par le bruit de métal que fit son épée en tombant au sol près de lui.
Julianna courut vers lui.
-Lionel!
Elle s'agenouilla à ses côtés.
-Julianna... elle... elle n'était même pas capable de m'offrir un dernier sourire! Elle était brisée! Je l'ai brisée!
-Ne dis pas ça!
-Je... je lui avais dit que je ferait d'elle ma fiancée! Je ne pouvais pas le faire avant mes quinze ans puisque je l'avais promis à ma mère. Je lui avait dit que ne la quitterait plus jamais, Julianna! Je lui ai dit que je passerais ma vie à ses côtés et encore une fois je suis parti. Et je ne la reverrai plus!
-Elle saura te pardonner.
-Oui, peut-être qu'elle me pardonnera, mais moi je ne me pardonnerai jamais!
-Lionel, elle voudrait que tu sois heureux. Elle ne voudrait pas te voir pleurer pour elle.
-Mais je ne peux pas enlever son visage de ma tête! Elle est désespérée. Elle pleure... et je ne peux absolument pas être heureux! C'est inconcevable!
-Je suis tellement désolée!
-Ce n'est pas ta faute. Ma mère est la fautive! Uniquement elle! Cracha-t- il avec amertume.
-Ne sois pas si dure envers elle...
-Elle le mérite! Cria-t-il.
-Et bien dans ce cas mon père aussi! Dit-elle en serrant les poings. Mon père aussi a participé à l'organisation de ce mariage arrangé...
-Je dois aller parler à ma mère. Je ne peux pas vivre sous ces conditions.
-Vas-y, Lionel! Si tu fais preuve de détermination, elle s'inclinera!
-Tu as raison, Julianna!
Les larmes de Lionel étaient déjà séchées. Il se leva et marcha vers la maison.
-Mère! Fit-il lorsqu'il arriva dans la pièce où elle se trouvait.
La douleur dans la voix du jeune homme était flagrante et Ielan en ressentit un pincement au coeur.
-Mère, je n'épouserai pas Julianna! Je retourne au Japon!
-Lionel, tu dois marier cette jeune fille pour assurer l'avenir de la lignée! Pour devenir le leader du clan Li!
-Trouve quelqu'un d'autre pour être à la tête du clan! Je ne veux pas être le chef d'une dynastie qui rend ses membres malheureux! Je refuse d'être le leader de cette famille si pour cela je dois sacrifier mon coeur.
-Lionel! Tu ne penses pas ce que tu dis! S'écria-t-elle, presque horrifié par le comportement indocile de son fils.
-Si mère! Je sais ce que je veux à présent! Je n'ai plus besoin de quelqu'un pour me dicter quoi faire. Si vous continuez à rester campé sur vos positions, je vous renierai et je partirai.
Ielan ferma les yeux, et décida d'opter pour le seul argument qu'elle détenait vraiment pour ramener son fils à la raison. Elle savait très bien que faire preuve d'aussi peu de loyauté envers sa propre progéniture était un tel sacrilège que même elle, dans toute son irrévérence, hésitait, de peur de ne pouvoir s'en absoudre.
-Te souviens-tu de ton père?
Voilà, c'était lâché. Quelle lâche elle était...
-Oui... bien sûr... répondit-il, confus.
-Ton père voulait que tu deviennes chef de cette famille, il souhaitait que tu le remplace, mais comme tu étais trop jeune lors de sa mort, tu n'as pu prendre immédiatement sa place, maintenant que tu es en âge de la faire, tu ignorerais le voeu le plus cher de ton défunt père? Le voeu que son unique fils mène le clan vers des sommets toujours plus haut? Tu oseras le décevoir! Fit-elle un ton lourd d'accusation.
-Mère...
Elle avait en effet touché sa corde sensible.
-Tu oseras? Répéta-t-elle.
-Mère... geint-il.
-Je savais que tu n'oserais pas, dit-elle en reprenant un sourire posé, tu es un bon garçon.
-Suis-je vraiment obligé de marier celle que tu as choisi?
-L'union scellée entre toi et Julianna est une union que seule la mort pourra rompre! As-tu bien compris?
-Oui, Mère...
-Ton père serait fier de toi.
Lionel, l'air abattu, sortit.
Il l'avait encore une fois laissé prendre le dessus. Il lui avait encore montré qu'il était faible... Comme il la détestait!
-Seule la mort... murmura Julianna qui n'avait pas manqué un seul mot de la conversation, cachée derrière la porte.
Quand Thomas rentra de l'école, peu avant Dominic, il trouva Sakura dans son lit. Inquiet, il alla voir ce qu'elle avait. Elle était fiévreuse, très fiévreuse. Elle était toutes rouge et semblait avoir très chaud. La sueur coulait sur son front et elle respirait bruyamment.
-Sakura!
Il la secoua, mais elle n'ouvrit pas les yeux.
-Sakura!
-Non! Reste avec moi...
-Mais je suis là...
-Reste!
-Tu délires, Sakura...
Il la recoucha et retira les couvertures. Sa jeune s?ur était brûlante et elle délirait. Ce n'était pas bon... pas bon du tout.
Dominic arriva et Thomas lui expliqua que Sakura semblait gravement malade.
Ils montèrent et aperçurent la jeune fille se tordant dans son lit en gémissant.
-Sakura!
Dominic se dirigea vers sa fille, anxieux.
Il l'examina un peu.
-Je crois qu'elle n'est que très fiévreuse... va chercher une serviette imbibée d'eau froide, s'il te plait.
Le jeune homme sortit de la chambre et y revint quelque instant plus tard, avec ce que son père lui avait demandé.
Mais l'eau n'y fit rien. Le lait chaud au miel non plus...
Dans la soirée, sept coups furent entendus à la porte. Dominic s'y rendit et ouvrit.
-Mais que fais-tu là? N'es-tu pas retourné chez toi, jeune homme? Demanda-t- il, perplexe.
Will lui jeta un regard ennuyé.
-Vous me confondez avec quelqu'un d 'autre monsieur. Je ne suis pas Li. Je suis venu voir votre fille, Sakura. Mon nom est Will Morgan.
-Pardonnez-moi! Allez entrez, il gèle dehors! Je suis heureux de voir que ma fille à des amis qui s'inquiète pour elle.
-Je ne saisi pas totalement le principe d'amitié, dit-il avec une absence d'esprit qui surprit son interlocuteur, mais pour ce que j'en sais, votre fille n'a que de bons amis.
-Vous savez où se trouve sa chambre?
-Oui.
-Alors vous pouvez y aller, sourit l'homme.
-Merci, fit-il poliment.
Will monta et atteint la chambre de la jeune fille qu'il était venu visiter.
-Sakura? Demanda-t-il en entrant.
-Ne me quitte pas! Gémit-elle.
-Hein?
Il s'approcha d'elle et s'assied près du lit.
Elle avait les yeux fermés et le visage tout rouge.
Will sentit soudain quelque chose. C'était faible, mais il le sentait bel et bien...
Un pouvoir!
C'est alors que ses idées se troublèrent...
« Ce matin... cette fille... Nadine... enrhumée... sirop à la cerise... cerise... rouge... Sakura... rouge... »
-C'est bien cela! C'est un pouvoir! Et le pouvoir rouge en plus! C'est sûrement le pouvoir de santé! Il a guérit le rhume de Nadine et a rendu Sakura fiévreuse.
Will se calma et réfléchit. Comment guérir Sakura...
-Reste avec moi, Lionel! Je t'en prie... geint la jeune fille.
-Non! Ce n'est pas vrai! S'écria-t-il.
Il venait de réaliser quelque chose de désastreux.
Il ne pouvait rien faire! Jamais... Pas sans le troisième élu...
-Pas sans Li...
Sakura allait rester dans cet état fiévreux pour... pour la vie?
-À cause de Li! Certainement pas!
Il prit son carnet rouge et commença à griffonner.
« Li, Pas besoin de te le préciser, ton départ me met en furie, mais ce qui me met le plus en colère, c'est que Sakura a été attaqué par un pouvoir. Le pouvoir de santé, qui ne fait pas que guérir, mais peut aussi rendre malade. Sakura est très fiévreuse. Elle divague et sais-tu ce qu'elle dit dans ses délires? Elle te supplie de ne pas la quitter. Elle ne pourra pas guérir, Li. Pas si tu ne reviens pas. Seul, je ne peux rien faire. Merci, Li, vraiment.
Will »
Will devait s'avouer qu'il n'avait pas été exactement délicat, mais s'il mettait Lionel en colère, celui-ci serait encore plus déterminé à revenir.
-Sakura, murmura-t-il.
Elle entrouvrit les yeux et l'aperçut.
-Lionel? Fit-elle faiblement.
Il ne répondit pas et elle referma les yeux.
Quelque jours plus tard, en Chine, Fanlen trouva dans la boîte aux lettres une missive adressée à son petit frère. Elle la glissa sous la porte et partit en songeant au triste sort de Lionel.
Quand il se réveilla, il trouva la lettre.
-Sakura... se-dit-il immédiatement.
Il l'ouvrit et la lu.
Un choc terrible s'empara de lui. Sakura, victime d'un pouvoir la faisant délirer à son sujet. Elle ne pouvait être délivrée sans lui.
« Merci, Li, vraiment... »
Il sortit de sa chambre, le petit déjeuné allait bientôt être servi.
Attablé avec sa famille et celle de Julianna, il mangea, son regard vide de toute expression.
-Tout va bien Lionel? Demanda Stéphanie, inquiète.
-Rien ne va, RIEN NE VA! Cria-t-il avant de se lever et de s'éclipser.
Ielan offrit un sourire gêné au père de Julianna.
-Il faut l'excuser... d'ailleurs veuillez aussi m'excuser, je vais aller le voir...
Elle se leva et sortit de la salle à manger.
-Lionel? Dit-elle doucement en cognant à la porte de sa chambre.
Une espèce de grognement lui parvint et elle l'interpréta comme un « entrez ».
-Lionel, qu'est-ce qui ne va pas?
-Ne joue pas les innocentes!
-Adresse-toi à moi avec plus de respect, Lionel. Ton comportement depuis quelques jours est inacceptable.
-Comment voudriez-vous que je me comporte? Vous m'avez arraché à tout ce qui m'est cher.
-Oserais-tu dire que ta famille ne t'est pas chère?
-Pas tant que cette famille m'empêche de vivre ma vie.
-Tu n'as toujours rien compris, Lionel. Cette famille est ta vie.
-Sakura est malade, dit-il soudainement, elle ne pourra pas guérir tant que je ne serai pas à ses côtés. Elle a été attaquée par une puissance magique.
Ielan aimait beaucoup Sakura, et ça lui brisait le coeur de lui faire tant de mal en éloignant son fils d'elle, mais elle n'y pouvait rien.
-J'enverrai quelqu'un.
-Mère, j'étais en mission, au Japon. Je capturais des pouvoirs et c'est un de ces pouvoirs qui s'en est pris à Sakura. Il ne pourra être capturé si je ne suis pas là.
-Nulle mission n'a de valeur si elle ne t'a pas été confiée par ta famille. Je suis désolée, Lionel, mais tu dois rester auprès de ta fiancée.
Il soupira et Ielan, la mine basse, sortit de la pièce.
Voici les traductions!
¹ Tu rigoles! Tu dois rigoler ! Dis-moi que ce n'est pas vrai car ce n'est pas drôle du tout !
²Tu veux dire que c'est vrai ! Je vais rester coincé au Japon par sa faute ! Parce qu'il s'ennuyait de chez lui et qu'il a décidé de retourner dans les bras de sa maman ! Stupide menteur chinois !
³ À cause de cet idiot d'égoïste de Li! Je ne peux pas y croire ! Qu'est- ce qu'il ne tourne pas rond chez lui ... il a dit... il a dit qu'il l'aimait...
¹¹HO MON DIEU ! Je ne peux pas y croire ! Je ne pas croire que sa propre mère ait osé...elle est folle ou quoi ! Je ne sais pas beaucoup de chose a propos de leurs... sentiments... tu sais...mais je savais pour sûr qu'ils... qu'ils s 'aimaient !
²² Comment serais-je sensé me calmer alors que je vais être coincé au japon pour le reste de mes jours à cause de cet idiot !
Preview du chapitre 18 :
-Sakura !, s'écria Yué.
-Mais qui est-ce ? demanda Will, terrifié par la grande figure ailée.
-C'est le gardien lunaire de Sakura, lui répondit Tiffany, toujours un peu intimidée par la grâce et la froideur de cet être.
Will se tut, impressionné par la créature.
-Sa fièvre a encore monté, dit Tiffany pour informer Yué de la situation.
-Je dois tenter de la guérir ! Je ne laisserai pas ma maîtresse dans ces conditions ! Il n'en est pas question. La force qui s'est attaqué à elle regrettera d'avoir été créée !
-Calme-toi... murmura la jeune fille aux cheveux noirs, doutant que ses habilités à calmer les gens aient un quelconque effet sur le gardien.
Yué serra les dents. Il devait aider Sakura. Il devait faire quelque chose...
À suivre...