Chapitre 3 : coïncidence

Ils ne me paient pas assez pour cela. Même le double ne suffirait pas. Pensa Severus sombrement. Le silence, inconfortable s'éternisait. C'est une honte que je ne puisse pas lui lancer un charme pour qu'il recouvre la mémoire. J'aurais eu moins longtemps à supporter sa façon d'ouvrir la bouche, comme s'il cherchait à gober les mouches chaque fois que je suis dans les parages.

Sa mission avait été décidée avant qu'il ne quitte Poudlard. Il avait alors subi avec indignation ce que Dumbledore appelait joyeusement ses « transformations de sorcier en moldu». Les réactions du fan club de Potter, un peu plus tôt, lui avaient fait suspecter que ses «transformations » n'avaient pas été un franc succès. Le fiasco des piercings, comme il l'appelait en privé, l'avait mis d'une humeur massacrante et il jugea d'après les dernières minutes passées en tant qu'étudiant, que son humeur n'allait pas s'améliorer au cours des prochains mois.

Les quatre avaient décidé qu'il devait se faire percer les oreilles pour être crédible en tant que moldu. Il l'avait à peine toléré, mais il l'avait toléré. Il avait perdu patience quand Dumbledore avait suggéré qu'il avait besoin de quelques anneaux de plus, quelques-uns étant un terme très relatif.

Le maître des potions s'était mis en colère quand Weasley souriant d'un air satisfait, avait suggéré un anneau dans les sourcils. Il s'était calmé quelques minutes avant que Dumbledore accepte cette 'merveilleuse idée'. Il avait trouvé l'idée merveilleuse et suivait la philosophie 'mieux vaut trop que pas assez'. Il lui avait donné une tape sur l'épaule et lui avait affirmé qu'il serait davantage crédible ainsi. Puisque Dumbledore aimait l'idée, Severus n'avait pas eu d'autre choix que d'accepter.

Il dut ensuite défiler pendant plus d'une heure, dans des tenues plus embarrassantes les unes que les autres, attendant l'approbation de Minerva MacGonagall et d'Hermione Granger. Dumbledore avait un faible pour les ensembles les plus tape à l'œil. Ensembles qu'il s'entêtait à qualifier de colorés. MacGonagall et Granger eurent assez de bon sens pour lui permettre d'assister aux essayages mais de lui interdire de participer. A la fin de l'heure les deux femmes avaient décidé et Severus lui-même regretta les tenues colorées. Il n'était pas contre le noir mais il refusait d'examiner les raisons pour lesquelles elles avaient insisté pour que tous ses pantalons soient en cuir.

Il se trouvait donc maintenant dans une pièce, qui à Poudlard aurait été un placard mais dans lequel les moldus trouvaient apparemment approprié pour deux personnes de vivre. Il était donc forcé de cohabiter avec une personne qu'il détestait, sans espoir de pouvoir partir, à moins que Potter décide de se souvenir de ce qu'il était ou que Weasley trouve Lucius. Aucune de ces solutions n'étaient, à son avis, sur le point de survenir. Surtout s'il se fiait à l'intelligence que l'un et l'autre dégageaient à chaque effort.

Le silence s'éternisait et Severus se demandait si Potter n'avait pas perdu également l'usage de la parole. Il se savait capable d'entreprendre une conversation mais les derniers mots de Dumbledore tournaient dans son esprit depuis qu'il était arrivé là, comme s'il lui avait jeté un sort pour être sûr que Severus ne les oublie pas : « Souvenez-vous Severus, il doit vous faire confiance pour vous laisser entrer dans son monde. Soyez gentil. » Il savait que leur notion de gentillesse était totalement différente, c'est pourquoi, il préférait que Potter prenne en charge les conversations, en tout cas, pour l'instant. Bien entendu, pour que la situation s'améliore et qu'il puisse retourner à Poudlard, il devait y avoir une conversation. Mais le refus de considérer cette mission autrement que comme absolument ridicule, ne facilitait pas les choses.

Severus se décida finalement à prendre la parole et de dire quelque chose qui ne serait peut-être pas positif mais au moins neutre. Il était donc sur le point de faire un commentaire quand Potter dit quelque chose avec hésitation : « Donc… D'où viens-tu ? »

« Angleterre. »

Severus retint un sourire satisfait quand il vit l'expression d'agacement traverser le visage de Potter en entendant sa réponse succincte.

« Quelle partie ? »

« Aucune dont vous pourriez avoir entendu parler. Le village d'où je viens est si petit qu'il s'agit davantage d'un regroupement d'habitations que d'un village. Vous ne le trouverez jamais sur une carte. »

Discuter de sa vie privée et de son passé avec qui que ce soit et en particulier avec Potter se plaçait juste derrière les 'conversations' que Voldemort aimait tant avoir avec ses mangemorts. Mais il savait que s'il voulait que cette mission se termine aussi rapidement que possible, il devrait parler un peu de lui et être ouvert.

Un autre inconfortable silence s'ensuivit : Severus abandonna et déballa son sac. Combien de ces foutus pantalons pensez-vous honnêtement qu'il me faille ? Pensa Severus en rangeant les uns après les autres cinq pantalons. Il découvrit quelques chemises de plus, un sweet et un pyjama. Tout était noir avec de longues manches. Ils ont moins pensé à ce que la marque soit cachée. Il n'avait aucun désir de répondre à des questions qui ne pourraient être qu'embarrassantes sur la marque.Severus était assez content que ses fournisseurs aient été assez prévoyants pour inclure une grande quantité de vêtements capable de la dissimuler.

Malheureusement pour Severus, tout ce qui restait dans le sac était une paire de chaussettes, des sous-vêtements, sa baguette et une brosse. Voici ce que je récolte en laissant quelqu'un d'autre faire ma valise.

« Je ne veux pas être mal élevé, mais est-ce tout ce que tu as apporté avec toi ? » Demanda Potter soudainement.

Severus jeta un coup d'œil vers lui: « Ce n'est pas assez, peut-être ? »

Potter secoua la tête : « La moindre des choses, serait d'avoir des livres, où sont les tiens ? »

Severus haussa un sourcil : « Mes livres ? »

« Oui, tes livres ! Tu ne peux pas aller en cours, sans livre. »

« Quel est le mal à emprunter les tiens ? » L'interrogea Severus. Il se demandait pourquoi Harry avait choisi ce sujet pour en faire une montagne. Tu devrais probablement être content qu'il n'ait pas peur de toi, lui signala la petite voix non désirée de sa conscience. Pourtant, il n'était pas certain d'être d'accord. Intimider Potter était devenu un divertissement et il ne pouvait s'empêcher d'être un peu déçu de devoir l'abandonner.

« A quoi te serviront mes livres, si nous n'avons pas les mêmes cours ? »

Apparemment l'administration ne lui avait pas dit que Severus serait dans tous ses cours. Severus haussa une épaule pour se libérer de son manteau et pouvoir manœuvrer plus habilement sa main pour qu'elle atteigne la poche de son pantalon serré. Severus parvint à libérer une feuille de papier qu'apparemment son pantalon ne voulait pas rendre. Il la déplia et la tendit à Potter.

Le jeune homme hésita quelques instants après avoir observé Severus se débattre avec son pantalon puis traversa l'espace qui les séparait et prit le papier. Des yeux verts, parcoururent la feuille. Il regarda ensuite Severus avec confusion : « Tu es avec moi dans tous les cours ? Dans chacun d'eux ?»

« Oui. »

« Mais…Comment est-ce possible ? Kevin et Ben ont essayé de coordonner quelque chose comme ça un semestre et au final ils n'ont même pas eu un cours en commun. » Son regard oscillait entre Severus et la feuille. Il finit par la lui rendre.

Quand il devint évident que Harry attendait une réponse, Severus haussa les épaules et dit la première chose qui lui vint à l'esprit : « Peut-être cela n'est-il qu'une simple coïncidence. »

Un bref instant, une lueur brilla dans les yeux de Potter, mais elle disparut avant que Severus ne sache de quoi il s'agissait. Potter soupira et passa une main dans ses cheveux. Ce geste révéla la cicatrice sur son front.

Je me demande de quelle manière il pense avoir reçu cette cicatrice. Soit Potter était devenu télépathe depuis la dernière fois qu'il l'avait vu et cela fait quelques années, soit il avait vu le regard de Severus sur son front. En tout cas, Potter le regarda dans les yeux et dit calmement: « C'était un accident de voiture. J'étais encore un bébé. Mes parents ont été tués et j'ai reçu cette cicatrice. J'ai ensuite vécu pendant ce qui me semble une éternité avec la sœur de ma mère et sa famille. »

C'était l'occasion parfaite pour savoir ce que Potter savait et ce qu'il pensait savoir à son sujet : « D'après le ton de votre voix, je crois avoir raison de penser que vous n'appréciez pas la famille de votre mère ?»

« Le dire ainsi est loin de la vérité. Je suis parti le jour de mes dix huit ans. Je les déteste tellement que j'ai eu le besoin de mettre un océan entre eux et moi » Répondit Potter avec seulement un peu de ressentiment dans la voix.

« Alors, c'est première fois que vous êtes loin d'eux ?» Que vous rappelez-vous de ces sept ans que vous avez passés à Poudlard ? Donnez-moi un indice Potter sans quoi, je ne pourrai peut-être pas vous aider.

Potter haussa les épaules. Il n'avait apparemment rien contre le fait de partager sa vie privée avec quelqu'un qu'il pensait rencontrer pour la première fois : « J'ai été envoyé en internat dès mon entrée au collège, mais je devais retourner là-bas chaque été. »

Severus essaya de paraître aussi nonchalant que possible quant il demanda : « Vous voulez dire qu'il s'agissait d'un endroit comme celui-là ? »

Potter secoua la tête : « Non, depuis que je suis ici, je ne suis pas obligé de retourner là-bas. Pendant les vacances d'été je reste avec Ben ou avec Kevin. Là bas je le devais. »

«Alors, pourquoi ne restiez-vous pas avec vos amis quand vous étiez dans cet internat ? »

« Je ne sais …Cela va sûrement te paraître bizarre, mais je ne me souviens pas vraiment de toute la période que j'ai passé au collège et au lycée » Répondit Potter en faisant un geste vague de la main : « C'est comme si j'avais dormi pendant tout ce temps. Les Dursley m'ont dit que c'était lié à l'accident. »

« Vous ressentez encore les effets de l'accident qui vous a fait cette cicatrice ? »Demanda Severus. Il essayait de ne pas se montrer trop intéresser par la réponse.

Potter secoua la tête : « Non, pas celui-là. Apparemment il y aurait eu une sorte d'accident le jour de la remise des diplômes. Les Dursley ne voulaient pas trop en parler mais d'après ce que j'ai déduit, j'ai dû être blessé assez grièvement. Je pense que j'ai reçu un coup sur la tête ou un truc dans ce genre là et c'est ce qui m'empêche de me souvenir. Quoi qu'il se soit passé, ça a affecté mes capacités à me souvenir d'une grande partie de ma vie en dehors d'images vagues et confuses et de sentiments.

Il y a plus en jeu ici qu'il n'y paraît. Pensa Severus tout en regardant Potter attentivement.

Il s'est passé quelque chose pendant la bataille contre Voldemort, ou peut-être après. Mais quoi ? Qu'est- ce qu'il me manque ?

Severus était présent ce jour-là, cinq ans auparavant, quand la confrontation finale entre Harry et Voldemort avait eu lieu. Quand les évènements se furent calmés, quelques sorciers furent retrouvés blessés et ce ne furent pas les moindres puisque parmi eux se trouvaient Harry Potter et Severus Snape. La semaine qui suivit, Severus l'avait passé dans le brouillard, plongé dans un sommeil réparateur. A son réveil, les étudiants étaient partis et Poudlard était à nouveau pratiquement en un seul morceau.

Il avait demandé à Dumbledore ce qui s'était passé après la bataille. Celui-ci lui avait fait un rapport assez rapide de qui avait survécu, qui était mort et de ce que devenait le monde sorcier. De Harry Potter, il lui avait seulement dit qu'il avait été blessé et que les circonstances avaient exigé qu'il retourne chez les Dursley jusqu'à ce qu'il se rétablisse. Depuis, Severus n'avait rien vu ni rien entendu au sujet du célèbre 'Garçon qui a survécu', jusqu'à ce qu'il arrive à la porte du dortoir il y avait de cela une demi-heure.

« Severus ? Severus, est-ce que ça va ? »

Potter était en train de dire quelque chose, quelque chose qui sonnait suspicieusement comme son prénom. Severus cligna des yeux, balayant ses souvenirs pour se focaliser sur Potter : « Qu'est-ce qu'il y a P… » Les amis ne s'appellent pas par leur nom de famille et ne se vouvoient pas. Rappelle-toi Severus, tu essayes d'être son ami. « -Harry ? » Il avait l'impression que son nom était étranger à sa langue. Je vais devoir arrêter de penser à lui en tant que 'Potter' sans quoi ça ne marchera jamais.

« Est-ce que tu vas bien ? Pendant une minute, on aurait dit que tu allais tomber dans les pommes. » Demanda Harry d'un air inquiet. L'ironie de la situation le fit presque rire : Harry Potter inquiet pour sa santé ! Attends que tu te souviennes, Harry. Tu ne te soucieras alors plus de moi.

« Parler d'accidents m'a fait ressurgir le souvenir des miens » Répondit Severus facilement. « Je ne peux pas dire que les miens aient été davantage plaisants. »

Il fut si choqué qu'Harry lui sourit, qu'il en perdit la voix. « Il semblerait que nous ayons quelque chose en commun après tout, tu ne crois pas ? »

« Et qu'est-ce que ce serait ? » Lui demanda Severus, curieux.

« Nous sommes tous les deux des survivants de terribles accidents. »

Nous sommes tous les deux survivants du même accident, Harry. Pendant un instant, l'inimitié que Severus avait toujours ressentie pour Harry disparu. Il n'était pas vraiment sûr de savoir pourquoi. Peut-être était-ce le fait qu'Harry ne lui ait jamais souri avant, pendant les années où ils s'étaient connus. Mais quelle que soit la raison, cela lui permit de dire avec un léger plissement de lèvres « N'oublie pas que nous sommes aussi tous les deux britanniques. »

Harry ouvrit la bouche de surprise et éclata de rire. Severus se permit le plus mince des sourires. Cette mission ne sera pas ma préférée, pensa Severus, mais peut-être pourrais-je faire en sorte que ça marche après tout.

Harry redressa ses lunettes qui étaient tombées pendant son fou rire. Il regarda sa montre et demanda à Severus : « As-tu faim ? »

Pas vraiment. Mais comme ta sécurité est ma priorité, je dois aller partout où tu iras. Une vague d'irritation monta en lui. Sa liberté était restreinte parce qu'il devait jouer les nounous pour Harry Potter. Il se dit qu'il devait grandir, laisser tomber et aller au-delà de cette pensée : « Un peu. » Mentit-il.

« Veux-tu dîner avec nous? J'ai dit à Kevin et à Ben qui je les retrouverai à la cafétéria. Tu es plus que le bienvenu si tu veux te joindre à nous. »

« Je pourrais aller y jeter un œil en tout cas » repris Severus, « Oui, je viens avec toi. »

Harry sourit : « Bien, alors allons-y. Je peux te montrer les bâtiments dans lesquels on aura cours. C'est sur notre chemin. »

Et mon rôle d'étudiant commence officiellement. Albus, j'espère que vous savez ce que vous faites, parce que moi, je ne le sais pas.


« Pourquoi y a-t-il une file d'attente pour entrer ? » Demanda Severus avec agacement. Ils étaient à l'extérieur de la cafétéria et faisaient la queue.

Harry le regarda confus : « C'est la file pour aller à la cafétéria. »

Le piercing de son sourcil attira la lumière quand il haussa un sourcil : « Tu veux dire qu'il faut que nous restions dans la file pour entrer ? »

« Et pour avoir de quoi manger. Est-ce autant différent de l'endroit d'où tu viens ? »

Severus pensa à Poudlard : il suffisait de s'asseoir à une table pour que la nourriture apparaisse. Severus grogna « Oui, la nourriture venait à toi, sans cette attente infernale. »

Il y avait eu ce léger incident sur le chemin de la cafétéria avec le 'trappe mort ' qu'Harry avait appelé un ascenseur. Ce qui avait laissé Severus de mauvaise humeur. Ajouter à cela le fait que les gens continuaient à le dévisager étrangement n'aidait pas sa mauvaise humeur à se dissiper. Il regardait maintenant la file de moldus devant lui. Elle lui paraissait sans fin et il regretta de ne pas être resté dans sa chambre. Protéger Potter c'est être maudit.

Il jeta un coup d'œil vers Harry. Celui-ci le dévisageait, impressionné : « J'aurais aimé aller dans ton école. »

Severus se retint de lui faire remarquer qu'il avait été dans cette école. A la place, il dit, « Penses-tu toujours avec ton estomac pour prendre tes décisions ou est-ce la première fois que ce genre de pensées traversent ton esprit ? »

Harry lui lança un regard indigné : « Je ne pense pas avec mon estomac ! »

« Paresseux alors ? »

« Oh, tais-toi ! » Ronchonna Harry, « Ce n'est pas comme si tu étais plus enthousiaste que moi d'être dans une file d'attente !»

Severus prit un air renfrogné. Il n'appréciait pas qu'Harry lui ait demandé de se taire. Je me demande si je peux enlever des points à Gryffondor sans être à Poudlard.


Ils arrivèrent à la fin de la file dix minutes plus tard. Chacun transportait un plateau comportant une assiette et de la nourriture. Afin d'éviter de prendre quelque chose qu'il trouverait dégoûtant, Severus prit à peu près tout ce qu'il vit Harry prendre. Entre les noms américains et moldus, il n'était pas certain de savoir tout ce qu'il avait sur son plateau. Il suivit Harry à un autre comptoir sur lequel il y avait des tasses empilées à côtés de diverses machines.

« Vas-tu prendre quelque chose à boire? » Lui demanda Harry en prenant un verre d'une des piles sous l'un des distributeurs.

Severus qui était en train de regardait la foule, reporta son regard sur Harry. Celui-ci avait prit une boisson étrange : le liquide bouillonnait sur le plateau. Cela ressemblait tant à ses propres potions qu'il demanda : « Qu'est-ce donc ? »

« Coca ! » Harry le regarda avec méfiance « Tu n'as jamais bu de soda ? »

« Je bois en général du thé » Répondit Severus en gardant un œil sur le verre. Quelque chose qui ressemble à une potion ne peut pas être si terrible, pensa t'il, oubliant de se rappeler qu'il existait quantité de potions infecte mais consommable. « Mais je suppose que cela ira. »

Il prit un verre et le tint sous le distributeur. Rien ne se produisit : « Je pense que tu as pris la fin. » Dit-il en regardant Harry par-dessus son épaule. Le jeune homme le dévisageait comme s'il avait perdu l'esprit.

« Tu dois le presser contre le métal, ici. » Répondit-il après un moment, joignant le geste à la parole.

« Je vois » Répondit-il simplement tout en suivant les instructions d'Harry.

Bien qu'il soit content du pétillement qu'émettait le soda sur le bord du verre, Severus dut réévaluer ce plaisir quand la boisson déborda sur sa main. Il grogna. Il dut attendre que les crépitements cessent pour pouvoir continuer. Mettre le verre sur le plateau fut suffisant pour renverser le liquide. Il prit le plateau et se tourna vers Harry : « Stupides inventions moldues ! » Marmonna-t-il pour lui-même en secouant sa main.

« Qu'as-tu dit ? » Lui demanda Harry, en le regardant fixement avec curiosité.

Il maudit son manque d'attention et lui jeta un regard noir : « Je crois que je me parlais, pas à toi. »

Harry le regardait toujours comme s'il avait perdu l'esprit, mais il finit par acquiescer et lui désigna de la tête le côté gauche. « Allons nous asseoir. Quand nous étions dans la file d'attente, j'ai vu les autres. »

Severus suivit Harry et eut ainsi l'opportunité d'observer l'expression sur le visage de ses amis pendant qu'ils approchaient de la table. Kevin semblait légèrement apeuré, Ben surpris et la fille le dévisageait ouvertement.

« Salut les gars ! » Les salua Harry. Il posa son plateau, tira une chaise et lui en désigna une libre à côté de lui.

Severus ne dit rien mais accepta l'invitation muette. Il décida qu'il serait plus drôle d'attendre et de voir comment Harry se débrouillerait pour les présenter.

« Tu as déjà rencontré Kevin et Ben » Lui dit Harry en le regardant. Il désigna ensuite la fille qui était encore en train de le fixer du regard, remarqua Severus avec énervement. « Voici Cate Taylor, Cate voici Severus Snape. »

« C'est un plaisir de te rencontrer. » Cate lui sourit ce qui suffit à susciter sa méfiance.

Voir Harry, Kevin et Ben lever les yeux au ciel derrière son dos ne l'aida pas à se détendre : « Heureux de te rencontrer également. » Répondit-il simplement, ne sachant quoi dire de plus.

Les yeux de Cate s'illuminèrent pendant qu'il parlait : « Oh, mais tu es britannique ! »

Severus essaya de ne pas sourire quand il vit du coin de l'œil Kevin tressaillir : « C'est exact.»

« D'où viens-tu ? »

Qu'est ce qu'ont ces gens ? Pensa Severus quelque peu énervé, pourquoi veulent-ils tous savoir d'où je viens ?

« Angleterre, » Répondit-il. Il haussa un sourcil dans la direction d'Harry, surpris d'avoir entendu un écho. Harry lui fit un sourire satisfait.

« Vous vous entendez bien on dirait. » Dit Ben, son regard allant de l'un à l'autre.

« Ouais, » Rajouta Kevin avec précaution, « Vous parlez déjà d'une seule voix et vous venez à peine de vous rencontrer. »

« Oh, tais-toi ! » Ronchonna Harry, « Nous en avons … déjà parlé tout à l'heure, c'est tout. »

Le sourire de Severus s'effaça quand il retourna son attention à son plateau. Il remarqua que Cate le regarder encore. Quel est le problème de cette moldue ? Il décida de l'ignorer totalement et se concentra sur la nourriture et le soda qui pétillait encore.

Bon sang, pourquoi pas ? Il prit son verre, le porta à ses lèves et but une gorgée. Il fut pris d'une quinte de toux pratiquement immédiatement.


Harry fut surpris par l'agitation qui se déroulait près de lui. Il regarda vers Severus. Celui-ci était recroquevillé sur sa chaise et toussait. Cate, elle était penchée sur la table : « Qu'est ce que- donne-moi ça » Dit-il. Il arracha de la main de Snape le verre qui allait se renverser à cause de la toux puis le posa et hésita. Il se demandait s'il pouvait toucher l'autre homme. Il tendit le bras pour lui taper dans le dos. Surpris Severus le regarda, les yeux pleins de larmes.

« Est-ce que tu vas bien ? » Lui demanda Harry, « Qu'est-ce qui s'est passé ?

« Je… » Severus s'arrêta, prit par une nouvelle quinte de toux. Il prit une inspiration tremblante et essaya à nouveau : « Ce foutu soda. »

«Quoi ? »

La crise commençait à se calmer et une fois qu'il put à nouveau respirer sans tousser, il répondit : « Comment peux-tu boire cela ? »

Harry le dévisagea : « Quoi ? Le soda ? Plus facilement que toi je pense. »

Severus le regarda avec des yeux noirs et marmonna doucement : « Mon intention n'a jamais été de le boire par le nez, je t'assure. »

Incapable de s'en empêcher, Harry fut pris d'un fou rire. Severus lui envoya un regard de pure haine et prit sa fourchette et son couteau. Je n'ai jamais rencontré de toute ma vie quelqu'un d'aussi étrange que ce gars. Pensa Harry alors qu'il essayait de contrôler son rire. C'est comme s'il venait d'une autre planète ou d'un autre pays peut-être. D'abord cette histoire avec l'ascenseur, maintenant c'est le soda… Je ne peux pas avoir un colocataire normal. Oh non, j'ai eu la plus grognon, la plus hostile des personnes et il ne semble avoir aucune idée de la manière d'interagir avec le monde. Son rire s'arrêta. Il regarda autour de la table. Cate avait de nouveau le dos appuyé contre sa chaise, Ben et Kevin dévisageaient Severus qui prétendait qu'aucun d'eux n'existait

« Hé Kevin, » Dit finalement Harry pour briser le silence : « La prochaine fois que tu essayes de t'organiser pour être dans la même classe que quelqu'un, demande à Severus, il est dans toutes les miennes. »

Kevin écarquilla les yeux : « Es-tu sérieux ? Comment as-tu fais ? » Demanda-t-il à Severus. Ce dernier leva la tête avec réticence quand il devint évident que Kevin lui parlait.

« Je n'ai rien fait. » Répondit-il brièvement.

« Quelle chance, hein ? Avoir les mêmes cours qu'Harry ? Ainsi tu ne te perdras pas en essayant de trouver ton chemin. » Continua Kevin puisque Severus ne grondait pas.

Attends une minute. Il savait. La réalisation le frappa et l'empêcha d'entendre la réponse de Snape. Severus savait qu'il serait dans les mêmes classes que moi. » Quand il avait essayé d'établir une conversation avec son nouveau colocataire, Harry n'avait pas réfléchi à ce que signifiait le fait que Severus veuille emprunter ses livres. C'est lui qui l'a dit, pas moi. Mais comment savait-il qu'il pourrait emprunter les miens et n'avoir aucun des siens ? Il eut soudain la sensation qu'il y avait quelque chose derrière tout ça.

Harry regarda Severus avec suspicion et vit Cate qui une fois de plus souriait à Severus pour engager la conversation.

Une bouffée d'énervement l'envahit soudain. Pourquoi doit-elle s'attacher à chaque gars qui passe, lui en particulier. Elle vient juste de le rencontrer, ce n'est pas comme si ça la blesserait d'attendre un peu avant de le poursuivre. Harry soupira quand il réalisa que sa contrariété était proche de la jalousie. C'est stupide. Pourquoi serais-je jaloux ? Je ne m'intéresse même pas à elle de cette manière. Cette journée doit me porter sur les nerfs.

« Tu vas bien, Harry ? » Lui demanda Ben « Tu sembles un peu pâle. »

« Ce n'est rien, j'ai juste un peu mal à la tête. » Répondit-il en se frottant le front.

Parce qu'il était en train de regarder Ben, Harry ne vit pas l'intensité avec laquelle Severus l'observait. Je poserai la question à Severus tout à l'heure. Ce n'est pas la peine de faire une scène maintenant. De plus il doit y avoir une explication logique. La personne qui lui a donné son emploi du temps et sa chambre a probablement dut lui dire, pensa Harry en détournant son regard de Ben pour prendre sa fourchette. Ce n'est pas comme s'il y avait une conspiration.


"Je dois dire que je suis content que ce soit terminé." Déclara Severus en entrant dans leur chambre une heure plus tard.

« Ne les aimes-tu pas ? » Lui demanda Harry avec curiosité tout en fermant la porte derrière eux.

« Je ne les connais pas assez pour les aimer ou les détester. » Répondit Severus en s'asseyant sur le lit. Il grimaça au bruit de son pantalon : « Cette fille, on aurait dit que je lui posais problème. »

« Pourquoi dis-tu ça ? »

« Elle n'a pas arrêté de me dévisager »

« Surtout quand tu te levais. » Severus entendit Harry marmonner dans sa barbe.

« Qu'as-tu dit ? »

Harry rougit : «Euh, rien. »

Severus plissa les yeux : « Veux-tu m'expliquer ce commentaire ? »

« Je, euh, pense que c'est à cause de ton pantalon, c'est tout. »

« De quoi parles-tu ? »

Harry se gratta la tête et trouva soudain un intérêt particulier pour le sol. Il marmonna : « Je ne revendiquerai jamais la comprendre, mais apparemment ton pantalon la distrayait. »

Il semblait que ce soit tout ce que Severus pourrait obtenir d'Harry. Il décida d'écrire une lettre salée à ses collègues au sujet de leur choix de vêtements. Severus changea de sujet : « As-tu encore mal à la tête ? »

Harry fut surpris : « Un peu. »

« En as-tu souvent ? »

« De temps en temps j'ai des migraines » Harry secoua la tête « Celui-là est normal. »

Severus acquiesça et regarda par la fenêtre. Il faisait déjà noir : « Notre premier cours est à quelle heure demain ? »

Harry grimaça : « Premier cours demain matin à 8h »

« Si tu ne te sens pas tu devrais peut-être te coucher tôt ce soir. »

« Je pense que je serai au lit vers 10h. » Acquiesça Harry, « Je me couche de bonne heure en général, de toute façon, et toi ? »

Severus haussa les épaules : « Moi aussi, sauf si j'ai beaucoup de boulot ou si je lis un livre particulièrement intéressant. Je ne vais pas me coucher tard ce soir. »

Pendant que Severus rangeait ses maigres possessions, Harry alluma la télévision. Pendant un instant Severus resta debout, des pantalons plein les bras à la regarder. Il avait entendu certains enfants d'origine moldu parlaient de choses telles que la télévision mais il n'en avait jamais vu lui-même jusqu'à maintenant. Il se donna une claque mentale et retourna à sa tache. Tu pourras la regarder plus tard. Se dit sévèrement Severus. Tu lui as donné suffisamment matière à penser sans cela, il n'a pas besoin de te voir regarder bêtement la machine comme un idiot.

Une demi-heure plus tard, Harry sortit de la chambre prendre une douche. Severus refusa de le suivre et décida d'aller dehors. Il quitta la chambre, s'approcha de l'ascenseur avec dégoût tout en regrettant de ne pas pouvoir transplaner et atterrir en bas. Mais il y avait trop de marches pour apparaître en une seule fois et faire un voyage rapide et sans risque. Quelques minutes des plus ordinaires plus tard, Severus descendait de l'ascenseur et quittait le dortoir.

L'air était frais, mais après avoir vécu dans les donjons de Poudlard pendant des années il ne regretta pas d'avoir laisser sa veste. Il y avait du monde sur le campus. Il s'éloigna donc du bâtiment et entra dans un petit parc. C'est là, dans un arbre et loin des yeux des moldus que le hululement d'un hibou attira son attention. Quand il regarda à travers les branches une enveloppe tomba dans ses mains. Le hibou ne sembla pas pressé de partir et dans un murmure : « Je reviens bientôt. » Severus prit la lettre et retourna à l'intérieur.

Quand il ouvrit la porte de la chambre, il s'aperçut qu'Harry n'était pas revenu. Il s'assit sur son lit, décacheta l'enveloppe, prit la lettre et la déplia.

Severus,

Je souhaite vous remercier à nouveau d'avoir accepté cette mission. En vérité je ne voyais personne d'autre à qui la confier. Elle ne pouvait convenir à personne mieux qu'à vous. Je sais que c'est difficile pour vous, connaissant votre opinion sur les moldus et sur Harry Potter en particulier. Je ne l'oublierai pas.

Vous serez heureux d'apprendre qu'Hermione se débrouille admirablement bien dans son nouveau rôle. Ne vous inquiétez pas, dès votre retour à Poudlard votre ancien poste vous attendra. Hermione restera en tant que professeur d'étude des moldus. Puisqu'elle a grandi dans un tel environnement ce sera un atout pour elle, je crois. Peut-être pourrez-vous partager votre expérience avec elle à votre retour. Elle n'a en effet pas eu de contact avec eux depuis un certain temps.

Ron a commencé à chercher Lucius Malfoy. Il est parti peu de temps après vous et restera en contact avec moi pour m'informer de l'avancée de sa mission. Je vous communiquerai les nouvelles. Dans une même démarche s'il vous plait tenez-moi au courant des progrès de Harry. Je vous envoie deux hiboux: un pour me renvoyer votre réponse, quant à l'autre, il restera auprès de vous en cas d'urgence.

Je vous souhaite bonne chance. Si quelqu'un peut aider Harry, c'est vous.

Albus Dumbledore.

PS : Minerva voudrait savoir si vous aimez les pantalons. Elle et Hermione s'en sont procurées un peu plus, tous plus colorés que les précédents. Ils vous seront envoyés par la poste moldue.

Severus grimaça, plia la lettre et la mit dans son sac. Il chercha du papier et de quoi écrire. Il trouva les deux sur le bureau de Harry. Jetant un coup d'œil à la porte, il répondit rapidement.

Albus,

Après avoir posé quelques questions à Potter sur son passé, il dit seulement se rappeler avoir été en pension quand il était au collège et au lycée. Il se rappelle aussi une sorte d'accident qu'il rend responsable de sa perte de mémoire. Du moins c'est ce que sa famille lui a dit. D'après ce qu'il m'a raconté, il semblerait que ce soit davantage dû à un sort qu'à une blessure. Je ne me souviens pas très bien moi-même de ce qu'il s'est passé les dernières minutes de la bataille, avant la chute de Voldemort. Juste de la douleur et une d'une violente lumière verte. Est-il possible que Voldemort lui ait jeté un sort ? Je vérifierais bien moi-même mais je manque de livres sur les sortilèges en ce moment. Comme je ne le peux pas, toutes les informations que vous pourrez me fournir sur la fin de la bataille me seront très utiles.

Vous serez content de savoir que Potter va bien. Bien que je n'apprécie pas d'avoir à passer beaucoup de temps en sa compagnie je n'ai pas encore été submergé par le désir impérieux de le tuer comme je le croyais.

Je déteste ces pantalons. NE m'en envoyez PAS d'autres. Ils sont beaucoup trop serrés et apparemment ils distraient une amie de Potter. Si l'un de vous ressent le besoin de m'envoyer quelque chose, envoyez-moi du thé. Tous ces moldus ont d'affreuses concoctions qu'ils appellent soda.

Potter sera bientôt de retours, je me dépêche donc de terminer cette lettre. Je vous enverrai un mot dès que j'aurai des nouvelles.

Severus Snape.

Severus plia la lettre et la mit dans l'enveloppe sur laquelle il raya son nom et le remplaça par celui de Dumbledore. Il sortit ensuite de la chambre. Le hibou était toujours là quand il atteignit l'arbre. Il avait été rejoint par un autre qui devait être celui de rechange. Il lui donna la lettre avec l'expresse instruction de la remettre aussi vite que possible à Dumbledore et à lui seul.

Severus retourna à l'intérieur. Cette fois-ci quand il ouvrit la porte Harry était assis à son bureau : « Je me demandais où tu étais parti. » L'accueillit Harry lorsqu'il entra.

« J'avais une lettre à envoyer. » Répondit Severus.

Harry eut un sourire en coin : « Tu es sûr que tu n'es pas sorti en cachette rencontrer toutes tes admiratrices ?»

« Qu'est-ce que tu racontes maintenant ? » Severus prit un air renfrogné.

Harry écarquilla les yeux et feint l'incrédulité : « Tu veux dire que tu n'as pas remarqué la manière dont tout le monde te regarde ? »

« Je ne vois pas ce qu'il y a d'admirable dans le fait que ces fous me dévisagent. » Répondit Severus froidement.

« Tu es sérieux, n'est-ce pas ? »

« Est-ce que d'après toi j'ai l'air de plaisanter ? »

« Severus…La plupart des personnes qui te regardent sont des femmes, » Lui expliqua Harry lentement, à moitié effrayé que son colocataire le mordre.

« Et la raison pour laquelle tu prends ton temps pour me dire cela est… ? »

Harry leva les bras au ciel de frustration : « Elles sont attirées par toi ! La faculté est remplie de jeunes filles d'une vingtaine d'années et te voilà toi. Tu débarques ici en portant ces pantalons- »

« Pourquoi tout le monde semble se focaliser sur ces foutus pantalons ! » Severus en avait assez : « En veux-tu quelques-uns ? J'en ai une foutue pile ici et très bientôt j'en aurai encore plus, grâce à mes imbéciles de collègues. »

« Je suppose que tu ne t'es pas regardé dans un miroir depuis que tu l'as enfilé. » Répondit Harry pince sans rire.

Severus grogna : « Et qu'est-ce que ça veut dire, exactement ? »

Harry haussa légèrement un sourcil puis pivota sa chaise vers le bureau. Cet insupportable gosse ! Pensa Severus en regardant avec des yeux noirs le dos du jeune homme. Comment ose-t-il… Quand tout sera fini…Il était si énervé qu'il ne parvenait pas à penser à une menace appropriée et n'ayant rien d'autres à faire, attrapa son pyjama et sortit de la chambre, furieux.

Il lui fallut quelques minutes pour trouver la salle de bain. Quand il la trouva, il s'enferma pour se changer. Il se donna quelques coups de coudes et se fit quelques bleus. Il émergea finalement de la salle de bain en pyjama. Il portait d'une main ses bottes et de l'autre ses affaires. La salle de bain était vide. Il en profita. Il oublia la douche et préféra se lancer un sort ou deux pour obtenir le même résultat en beaucoup moins de temps.

« Tu as été rapide, » Observa Harry quand Severus revint.

Severus l'ignora et rangea ses affaires. Une fois fini, il regarda le réveil et décida qu'il était suffisamment tard pour aller se coucher. Même si ce n'est pas l'heure, dormir est apparemment le seul moyen que j'ai de lui échapper. Severus tira les couvertures et se mit au lit.

« Oh allons, » Dit Harry en le regardant avec amusement « Tu ne peux pas être fâché après moi parce que toutes les filles que tu croises tombent sous ton charme. C'est moi qui devrais être en colère contre toi puisque maintenant je n'aurai jamais de rendez-vous avec qui que ce soit. »

Severus grogna, se tourna pour faire face au mur et se couvrit la tête avec ses couvertures. Malheureusement même s'il ne pouvait plus voir Harry, il pouvait sentir ses yeux verts sur lui.

« Ce que je veux dire c'est que je n'ai aucune chance face à toi maintenant. Surtout si tu portes ces pantalons tous les jours ». Continua Harry. Il riait ouvertement maintenant que Severus ne pouvait plus le voir.

« Potter, » Gronda Severus en fermant les yeux : «Tais-toi ! »

Il entendit Harry rire mais c'était un rire vrai sans la rancœur à laquelle Severus était habitué à recevoir de sa part et sans la peur sous jacente que ressentait Harry à Poudlard.

« D'accord, j'arrête ! » Concéda Harry magnanime. Après une pose il dit : « Bonne nuit Severus. »

Il y eut un moment de silence. Severus se débattait avec lui-même. Tout doucement vint la réponse : « Bonne nuit Harry. »