Chapitre 10 : Choses dites sous le coup de la colère.

« Je suis content que ce soit bien fini. » Marmonna Severus. Lui et Harry arrivaient près de la porte de leur chambre et venaient de quitter Ben et Kevin. Ces deux derniers avaient commencé à déballer leurs affaires.

« De quoi te plains-tu ? Tu as dormi pendant tout le voyage. » Objecta Harry.

Severus se tourna vers lui et lui envoya un regard noir. « Oui, et je me demande pourquoi. »

« On aurait pensé que tu aurais été content de dormir pendant le trajet. Tu ne peux pas imaginer le nombre de rengaines des Bouteilles de Bières qu'ils nous ont chanté. » Répondit Harry. Il plissa les sourcils. « De toute façon, j'ai cru que tu voulais que je m'entraîne à pratiquer la magie sans baguette. »

« Je n'ai jamais voulu que tu t'exerces sur moi. » Grogna Severus pendant que Harry fouillait dans sa poche à la recherche de la clef de la porte.

Ca lui avait semblé sans risque sur le moment. Severus avait été d'une humeur massacrante et énervé toute la matinée, pendant que tous les cinq emballaient leurs affaires pour retourner à l'université. Harry savait que Severus se comportait ainsi parce qu'il allait à nouveau être enfermé dans le van avec les autres. Le comportement de Kevin et Ben, il est vrai, l'agaçait, mais il constituait surtout une distraction. Harry soupçonnait fortement Severus d'être légèrement claustrophobe. Alors qu'ils étaient en route vers l'université, Harry avait encouragé Severus à se détendre et à s'installer confortablement. Bien qu'il l'ait regardé suspicieusement, Severus s'était exécuté et avait ainsi donné l'opportunité à Harry de mettre en pratique la suggestion de son aîné et de pratiquer la magie sans baguette. Un mot murmuré et Severus était endormi, inconscient pendant tout le trajet de retour.

« J'essayais simplement de t'aider. » Protesta Harry. Il trouva enfin ses clefs.

« Qu'aurais-tu fait si Lucius t'avait attaqué ? »

« Qu'est ce qu'il y a entre toi et la paranoïa ? Nous étions dans une voiture Severus, sur une autoroute. » Harry s'était arrêté d'ouvrir pour lui lancer un regard noir. « Je doute sincèrement que Lucius aurait pu transplaner et atterrir sur le siège à côté de nous. »

« Puisque tu es si indifférent au danger que tu cours- » Commença Severus.

« Quel danger Severus ? Il n'a encore rien fait ! »

« Et tu devrais en être content, au lieu de t'en plaindre. »

« Je ne me plains pas d'être encore en vie. Je me plains de la manière dont tu réagis. Pour toi, tout est susceptible d'être une tentative de Lucius de me tuer. »

« C'est ce qu'il a prévu de faire. » Lui souligna Severus.

« Ouais et c'est aussi ce qu'avait prévu Voldemort. Pendant sept ans, ça a été, 'Harry, tu ne peux pas faire ci', 'Harry tu ne peux pas faire ça'juste parce que Voldemort pouvait décider d'apparaître et de me tuer. Mais il ne l'a pas fait. Il a attendu que l'année soit presque terminée et alors il a envoyé ses valets. » Harry soupira. « Lucius a eu une parfaite opportunité de me tuer quand je ne me souvenais pas de qui je suis ou de ce que je peux faire. Et l'a-t-il fait ? Non, je suis là, ma mémoire est intacte et un autre sorcier va m'aider à le combattre. »

« Il y a peut être une raison pour que ça ne se soit pas produit. » Grogna Severus. Il perdait tout semblant de patience : Harry était trop têtu pour reconnaître qu'il était en danger.

« Oui, Lucius est un mangemort, un de ceux recruté par Voldemort. Et s'il y a une chose que j'ai apprise au sujet de Voldemort et des vô- » Harry referma rapidement la bouche quand il réalisa ce qu'il venait de dire. « Je suis désolé, je ne voulais pas- »

« Les choses dites sous le coup de la colère reflètent souvent exactement ce que nous pensons, quand on a si peu de contrôle pour s'empêcher de les prononcer. » Répondit Severus calmement. Sa voix était légèrement trop neutre. Il passa devant Harry et ouvrit la porte pour entrer dans la chambre.

La vôtre est une cicatrice d'honneur, Harry Potter. La mienne, de disgrâce. Et peu importe ce que je fais et à quel point j'essaie de racheter les erreurs que j'ai commises, elles me seront toujours retournées contre moi. Je serai toujours le mangemort et tu seras toujours le héros. C'était plus douloureux qu'il ne voulait l'admettre que Harry le voie encore comme l'un des 'valets' de Voldemort, rien de plus. Il jeta son sac au pied du lit et déballa ses affaires. Il ignora Harry. Ce dernier entra avec hésitation dans la pièce. Cette stupide mission sera bientôt finie et je pourrais rentrer à la maison. Retourner dans un autre endroit où tout le monde me regarde avec suspicion dès qu'ils pensent que je ne les vois pas. Vous pouvez me haïr Harry Potter, mais je vous promets que vous ne me haïrez jamais autant que moi je me hais.

Severus était si absorbé par ses sombres pensées qu'il sursauta quand il sentit une main sur son bras. Il lâcha la chemise qu'il avait sortie du sac et leva les yeux. Harry était devant lui, sa main à quelques centimètres de la marque noire. Severus était sur le point de le repousser : il détestait être touché et le touché d'Harry était psychologiquement abominable pour la marque, comme la présence du Seigneur Noir l'était pour sa cicatrice, quand Harry prit la parole.

« Je suis désolé, Severus. Je ne pense pas ce que j'ai dit. » Il soupira. « C'est une activité que je ne pratique apparemment plus. C'est juste...difficile, je suppose de réconcilier la personne que tu étais à Poudlard avec celle que tu es ici. Dès mon premier jour là-bas, tu m'as détesté. Je ne savais alors pas pourquoi et je ne le sais pas vraiment aujourd'hui. Après un certain temps, j'ai aussi commencé à te détester. C'était comme si tu étais toujours là, à chacun de mes pas, derrière mon dos, à vouloir me créer des problèmes, même si je n'essayais pas d'enfreindre les règles. En classe, tu me ridiculisais et tu m'humiliais. C'était comme si j'étais de retour chez les Dursley, sauf que je savais pourquoi eux, agissaient ainsi

« Quand j'ai compris que tu étais un mangemort, les choses ont été pires. » Continua Harry en cherchant dans les yeux noirs et voilés de Severus une trace de ce qu'il ressentait. « J'étais certain que tu étais encore l'un d'entre eux et que tu allais nous trahir à tout moment. C'était à mon avis la seule raison qui pouvait expliquer ta haine envers moi. Et je me suis demandé si tu n'étais pas impliqué dans la mort de mes parents. »

A cela, Severus repoussa la main d'Harry. « Tu seras toujours un meurtrier, Snape, malgré ce qu'Albus Dumbledore peut dire. Tu as peut être été jugé innocent mais je connais la vérité. Et un jour, je prouverai que tu es toujours un fidèle mangemort. Un jour, Snape, je te verrai jeter aux détraqueurs. » Ces mots avaient été prononcés par Cornelius Fudge des années auparavant et ses paroles venaient de lui revenir en mémoire. Serez-vous être celui qui m'y enverra, Harry Potter ? Tout ce dont vous avez besoin est de dire ces mots et Fudge m'enfermera à Azkaban, preuves ou non. Je n'aurais à attendre que les détraqueurs pour qu'il me vole ce qu'il me reste d'âme.

« Severus, attends, écoute-moi. » Lui demanda Harry. Il avança sa main et agrippa à nouveau le bras de Severus et refusa de le lâcher, même quand les lèvres de son aîné esquissèrent une grimace. « Je ne crois plus cela ! C'étaient les paroles mesquines, haineuses et ignorantes d'un enfant. A cet âge, tout ce dont j'avais besoin était de savoir que tu détestais mon père et que tu étais un mangemort. Je n'ai jamais pensé que tu étais présent cette nuit-là quand Voldemort les a tués mais j'ai pensé que tu l'avais peut-être aidé à les piéger. Je sais maintenant que j'avais tort. Et je suis désolé. Quand j'ai dit ça à Baltimore, j'essayais de te blesser. Aujourd'hui ce fut par pure stupidité au milieu d'une dispute » Harry secoua la tête avec impuissance. « je ne sais pas ce que je peux dire d'autre, Severus. Je ne sais pas comment arranger cela. » Il chercha le bon mot à employer « cette antipathie entre nous. Je ne sais pas qui en est responsable et je ne sais pas comment la faire disparaître. »

Severus le regarda fixement et lui dit froidement : « Lâche-moi. »

« Non » Claqua Harry. « Pas avant que tu ne m'ais écouté. »

Severus agrippa la chemise d'Harry et le tira brusquement vers lui. « Ecoutez-moi, Harry Potter. » Severus siffla. Sa voix était à peine plus forte qu'un murmure. « Tu vas me lâcher maintenant, ou par tous les dieux, je te jure que je- »

« Que tu quoi ? Je doute sincèrement que tu te sois donné toute cette peine pour me tuer toi-même. »

Severus eut un flash qui le mit en garde de la manière dont toute cette histoire allait finir. Il relâcha Harry et le poussa loin de lui. Comme Harry n'avait pas lâché le bras de Severus et il ne partit pas bien loin. « Je ne peux pas supporter que vous me touchiez, Harry Potter. »

Harry écarquilla les yeux et presque inconsciemment relâcha son bras. Ses yeux reflétèrent une légère trace de douleur et sans comprendre pourquoi, il lui expliqua. « Je pense que tu te souviens de ce que tu ressentais à travers ta cicatrice quand Voldemort était près de toi ? »

La douleur fut rapidement remplacée par de la compréhension et, au mépris de Severus, de la pitié. « Est-ce que je t'ai blessé ? »

« Ce n'est pas une douleur physique. Comment te sens-tu quand quelque chose d'obscur entre en contact avec une chose lumineuse ? » Les mots furent prononcés de façon clinique et sans émotion visible.

Harry secoua la tête. « Non, tu as complètement tort au sujet- »

« Dans ce cas » Continua Severus qui ne souhaitait pas entendre de fausses excuses, il l'invita à se taire. « Comme tu n'es plus agrippé à mon bras, ça n'a plus d'importance. »

« Severus… » Harry avait découvert que lorsque Severus répondait de manière impersonnelle, il se retirait derrière un mur d'aigre sarcasme. Harry avait l'intention de l'en empêcher.

« Tu avais raison, tu sais. » Lui concéda Severus. Sa voix était froide et cinglante. « J'ai contribué à la mort de tes parents. »

Harry tressaillit comme s'il l'avait frappé et fit un pas en arrière. Severus regarda avec une fascination morbide ses yeux et vit le déni remplacé par la rage. Surprenant comme il est si facile d'envisager le pire. C'est jeter une pierre dans ton petit discours, 'j'ai tort à ton sujet.' Une lueur meurtrière étincela dans les yeux de Harry et il réduisit la distance qui les séparait. Severus ne put s'empêcher d'esquisser un désagréable sourire satisfait. Vas-tu me frapper ? Comme c'est amusant. Et comme il m'a fallu peu de temps pour faire de toi un menteur.

« Qu'as-tu fait ? » Lui demanda Harry avec fureur. Sa voix tremblait. A son tour, il agrippa le col de la chemise de Severus pour que l'homme soit à son niveau. « Dis6moi ce que tu as fait. »

Severus était maintenant énervé par toute l'histoire. Il le regarda avec des yeux noirs et plissa les paupières. « Je n'ai rien fait. » Dit-il avec calme. Sa voix avait une intonation vénéneuse. « Je n'ai pas pu trouver l'endroit où tes parents étaient cachés, pas plus que je n'ai pu déterminer quand Voldemort allait frapper. Incapable de les prévenir, eux, ou Dumbledore, je n'ai rien pu faire d'autre que rester assis, attendre et espérer que je puisse démêler tout cela avant qu'ils ne soient tués. Evidemment j'ai échoué. » Severus lui sourit aigrement. « Donc oui, Monsieur Potter, mon incapacité à les protéger, ou à confondre les plans de Voldemort, les a conduits à leur mort. »

Soyez prudent, Harry Potter quand vous demandez des informations. Vous ne savez pas quelles vérités vous allez apprendre.

« Veux-tu savoir pourquoi je t'ai traité ainsi à Poudlard ? » Continua Severus. Il décida qu'il valait mieux tout dire. Sans attendre la réponse d'Harry, il continua.

« Premièrement et avant tout, il y avait ce petit jeu auquel je jouais. As-tu déjà essayé de convaincre quelqu'un qui a la capacité de lire à travers toi que tu es complètement et absolument loyal quand en fait, tu l'espionnes pour le compte de l'ennemi ? J'ai joué les agents doubles pendant des années à convaincre Voldemort que j'espionnais Dumbledore en prétendant être son agent espionnant Voldemort tout en prétendant être un loyal mangemort ? Est-ce confus pour vous, Monsieur Potter ? Je vous assure, ça l'était encore plus pour moi. Qu'est ce que vivre une telle vie ? Les difficultés que j'ai rencontrées n'étaient peut être rien d'autres que ce que j'avais mérité, toutes choses considérées. Non seulement, j'ai dû faire attention de ne pas être démasqué par les autres mangemorts, mais je devais aussi m'assurer de ne pas convaincre le reste du monde sorcier sans quoi, j'aurais eu droit à un ticket pour Azkaban. »

« Imaginez maintenant ma suprême et complète frustration quand votre première année a commencé. Harry Potter, la nemesis du Seigneur Noir était juste là devant moi. Et pour rendre les choses plus difficiles encore, il y avait les enfants de Malfoy, Crabbe et Goyle qui surveillaient chacun de mes gestes. Etaient-ils comme leurs parents ? Etaient-ils fidèles à Voldemort ? Je ne le savais pas. Vous étiez tous là, ensemble et qu'étais-je censé faire ? Si j'avais montré que je n'éprouvais pas de haine envers toi, les autres l'auraient su, Voldemort l'aurait su. Je n'étais pas assez fou pour croire qu'il aurait pitié de moi et me tuerait pour trahison. »

Severus secoua la tête avec mépris. « Ne crois pas qu'il me fut difficile de te haïr. Tu étais la vivante incarnation de mon échec. Le fils de James Potter, le grand héros qui a sauvé ma pathétique vie quand la petite farce que lui et ses amis m'ont jouée m'a presque tué. Que s'est-t-il passé quand j'ai eu l'occasion de rembourser ma dette ? Pourquoi ai-je échoué ? Le démon et mangemort Snape s'échappe et Saint James Potter et son adorable épouse sont tués. Leur fils hérite d'une cicatrice qui le rend célèbre, une cicatrice qui me rappelle à quel point j'ai été inutile toutes ces années. Toutes les choses que j'ai dû faire, toutes les peines que j'ai endurées à être un espion à la solde de Dumbledore, pour rien. Et quand j'essaie de rembourser ma dette à travers leur fils, que se passe-t-il ? Pourquoi ? Rien à nouveau. Le fils n'a pas besoin de mon aide pour être sauvé. Il est parfaitement capable de s'échapper des dangers qui le menacent. On a reconnu à tous les autres qu'ils avaient risqué de perdre quelque chose, et je n'ai obtenu rien d'autre que de la haine et de la suspicion pour avoir risqué tout ce que je suis pour le bien de ce misérable monde. »

Une part de Severus était dégoûtée de partager sa faiblesse avec Harry, mais une autre était fatiguée de tout ça et voulait juste que tout se finisse. « Est-ce suffisant ? » Lui demanda-t-il faiblement. Il permit à sa colère de s'effacer. « Mon rôle dans la mort de tes parents fut de ne pas pouvoir faire assez pour les sauver. Tu n'es que très responsable de la haine que je ressentais pour toi personnellement, tout est dû aux coïncidences de mon existence. »

La rage avait disparu des yeux d'Harry pendant le discours de Severus, la prise sur sa chemise s'était relâchée si bien qu'il pouvait se libérer facilement. Maintenant qu'il avait fini de parler, Severus se redressa et se détourna d'Harry et des souvenirs du passé. Il se concentra sur la simple tache de déballer. Il évitait ainsi de penser.

Même s'il le dissimulait, Severus se sentait mal à l'aise. Albus Dumbledore était la personne la plus proche d'être un ami et il n'avait pas partagé ces sentiments avec lui. Le fait qu'il en ait parlé à Potter, entre tous, ne faisait rien pour améliorer son humeur aigre. Harry était toujours là, derrière lui, le dévisageant, ce qui l'énerva davantage.

« Nous n'avons jamais eu une chance, hein ? » Lui demanda Harry avec calme. Severus était sur le point de balancer les vêtements qu'il était en train de déballer pour se retourner et crier après Harry.

La question était si bizarre qu'il se retourna, plus par curiosité que par agacement. « Une chance pour quoi ? »

« Pour être autre chose que des adversaires qui se battent pour la même chose. » Répondit Harry. « Je sais que tu ne trouveras pas ça flatteur, mais nous sommes très semblables. Si les circonstances avaient été différentes, je pense que nous aurions pu être de grands alliés. »

« Peut-être. » Répondit Severus en haussant les épaules. « Nos vies ont toujours été manipulées par les evenements et ont été en dehors de notre contrôle. Si nous avions eu le choix, tout est possible, bien qu'improbable. »

« Est-ce trop tard ? »

Il avait l'occasion de faire comme s'il ne l'avait pas entendu, mais pour dire la vérité, il était plutôt fatigué de cela aussi.

Il rencontra les yeux de Harry et dit honnêtement. « Je vois toujours le même optimisme borné des griffondors au fond de tes yeux, celui-là même qui m'agaçait quand j'étais élève à Poudlard. Certaines personnes portent un masque de cruauté, de bonheur, de stupidité. Ce qu'il représente n'a pas d'importance. Tout ce qui compte pour eux est de cacher ce qu'ils sont aux yeux des autres. Je ne suis pas comme eux, Harry. L'apparence froide, cruelle et sarcastique que tu vois quand tu me regardes est exactement ce que tu trouves à l'intérieur. Je ne suis pas une personne gentille. Je ne l'ai jamais été. J'ai vu trop de choses pour l'être un jour. Je te conseille de rester avec des personnes comme eux. » Il fit un geste en direction du mur qui séparait leur chambre de celle de Kevin et Ben. « Qui sont le genre d'amis que tu désires. Ce que je suis ne peut être changé. Plus maintenant. »

« Je ne te demande pas de changer, pas plus que je ne te demande de le faire pour moi. » Répondit Harry aussi honnêtement que Severus venait de le faire en lui parlant. « Tu n'es pas responsable de la mort de mes parents. C'est la faute de Voldemort et de Peter Petigros. Si je ressemble autant à mon père que tout le monde aime le dire, je suis sûre que quand je dis qu'il n'aurait pas voulu que tu te sentes redevable, je dis la vérité. Tu n'étais plus responsable de leur protection, que de la mienne. Je ne te reproche de ce qui est arrivé. Je ne te faisais pas confiance, enfant, parce que je ne te connaissais pas vraiment. Je ne connaissais que ce que je voulais connaître. Ces dernières semaines m'ont montré qui tu es, si elles n'ont servi à rien d'autre.

« Je te fais confiance. Je te fais confiance pour rester à mes côtés et protéger mes arrières comme j'espère que tu me fais confiance pour faire la même chose pour toi. » Le sérieux de sa voix disparut quand il se permit de sourire. « Bien entendu, ça n'a pas d'importance si tu n'es pas d'accord, je crois, parce que je serais là, que tu le veuilles ou non. »

Severus grogna et leva les yeux au ciel. « J'en déduis que ce petit épisode nauséeux de parler à cœur ouvert est terminé. »

Harry soupira et le frappa dans le dos, ce qui lui valut un regard mauvais et malveillant. Il siffla d'agacement. « Tu vas vraiment devoir faire mieux si tu veux me convaincre que tu me méprises vraiment. Ou est-ce que le grand âge qui commence à émousser ton esprit tranchant ? »

« Allez déballer vos affaires, Monsieur Potter. » Suggéra Severus en retournant vers le lit.

« Et tu devrais aussi arrêter cela. » Ajouta Harry en allant de son côté de la pièce. « M'appeler 'Monsieur Potter' ne crée pas plus de distance entre nous qu'il n'en existe déjà. Je dois d'ailleurs t'informer qu'elle n'est plus aussi grande qu'elle ne l'était. » Il y eut un moment de silence puis Harry s'exclama : « Severus, regarde ! »

Severus tourbillonna. Il s'attendait presque à voir Lucius planer au-dessus de la fenêtre et il avait commencé à chercher un sort adapté. Au lieu de voir un mangemort cherchant à devenir Seigneur Noir, il vit Harry porter une boite noire. Quand il réalisa qu'il n'y avait pas de menace, Severus fut tenté d'utiliser le sort sur le jeune homme. « Félicitation Harry. » Railla Severus. « Tu as découvert une rare créature dont la plupart des sorciers et sorcières murmurent l'existence : une boite. »

Harry leva les yeux au ciel. « Ca vient du professeur Dumbledore et ça m'est adressé. »

« Oh et tu peux aussi lire ! Quel merveilleux talent ! »Répondit Severus. Il fit un geste impatient en direction de la boite. « As-tu l'intention de rester debout toute la journée comme un simple d'esprit ou vas-tu ouvrir cette maudite chose que l'on sache enfin ce que veut Albus ? »

« Tu n'as jamais eu non plus de cadeaux enfant, hein?» Marmonna Harry. Il mit la boite sur le lit et prit une paire de ciseaux. « Ne veux-tu pas voir ce que c'est ? » Demanda-t-il à Severus quand il ne fit aucun mouvement pour le rejoindre.

« Je pensais que tu préférerais peut-être un peu de tranquillité pour ouvrir ton paquet. »

« Bien que je sois content que tu ne partes pas en courant avec le paquet, comme un démineur, pour le jeter par la fenêtre » Lui accorda Harry, « Tu es plus que bienvenu pour l'ouvrir avec moi. »

Un démineur ? Severus réfléchit, confus et s'avança vers Harry. Le jeune homme coupa le ruban adhésif et l'arracha. Severus jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule d'Harry et fut surpris de voir la baguette d'Harry reposer sur ce qui ne pouvait qu'être l'infâme cape d'invisibilité. Une lettre, à côté, était adressée à Harry. J'aurais dû le savoir, pensa Severus avec énervement. Mille mercis Albus de lui donner la possibilité de se soustraire à ma vue une nouvelle fois. Comment par les neufs Enfers suis-je censé le protéger s'il peut s'éclipser discrètement sans que je le voie ? Il était perdu dans ses pensées à broyer du noir et à râler contre Dumbledore qui semblait déterminer à rendre son travail aussi difficile que possible, et il n'entendit pas Harry l'appeler deux fois par son prénom. Il se concentra à nouveau sur lui. « Oui ? Quoi ? » Grogna t'il.

« Ici, veux-tu lire la lettre ? » Lui demanda Harry en lui tendant le morceau de parchemin. « Il parle de toi après tout. »

« Quelle surprise ! » Marmonna Severus en lui prenant le papier des mains.

Harry,

Je voudrais te souhaiter un bon retour dans notre monde. Le jour où j'ai reçu la lettre de Severus m'informant que tu avais retrouvé la mémoire fut un jour de grande joie. Laisse-moi t'assurer que tu as toujours été dans nos pensées et que nous ne t'avons jamais oublié pendant ton absence. J'espère que tu n'as pas trop souffert aux mains des Dursley chez qui je t'ai envoyé au lieu de te garder ici à Poudlard. Tu peux remettre en question la sagesse de cette décision mais je te promets que je ne cherchais que le meilleur intérêt pour tous. Attends-toi à recevoir des lettres de Ron et d'Hermione. Ils étaient tous les deux très excités d'apprendre que tu avais retrouvé la mémoire.

Au cas où tu serais inquiet, je ne doute pas que Severus t'ait informé du choix de carrière de Monsieur Weasley, Ron va très bien et réside confortablement ici, à Poudlard. Quand on a découvert que Lucius Malfoy n'était plus en Grande Bretagne, j'ai pris la décision de le rappeler. De nombreux autres aurors en qui j'ai confiance sont éparpillés à travers le monde et je leur ai confié la mission de retrouver Lucius Malfoy. Hermione Granger se débrouille assez bien en tant que professeur de potions. Si Severus émet la moindre inquiétude, s'il te plait, informe-le que son poste l'attendra quand il reviendra.

En parlant de mon cher ami, s'il te plait, rassure-le, même si je n'en ai pas l'air, je sais ce que je fais, je travaille à la préservation de notre monde. Dis-lui également que je lui fais entièrement confiance pour agir comme il le souhaite afin d'accomplir sa mission. Je sais que vous avez tous les deux eu des désaccords dans le passé, mais s'il te plait, essaies de mettre ces sentiments de côté pour travailler ensemble. J'ai besoin que tu fasses attention à lui, Harry. Il n'aime pas l'admettre, mais je sais qu'il est plus qu'un peu seul sous son extérieur bourru (tu ne devrais peut être pas lui dire ça. Il n'apprécie pas qu'on révèle ses secrets). Je suis conscient des difficultés que lui pose cette mission. Aides-le du mieux que tu peux.

J'ai joint à cette lettre deux objets qui t'appartiennent et qu'il m'a semblé bénéfique de t'envoyer : ta baguette et ta cape d'invisibilité. Le reste de tes affaires ainsi que ta chouette Hedwige et ton bien aimé balai sont sous ma protection jusqu'à ton retour. Je ne peux t'exprimer à quel point je suis heureux de ton retour, les autres ressentent la même chose que moi. Tu nous as manqué Harry. Beaucoup. Si tu le souhaites, tu peux nous contacter n'importe quand par hibou postal. J'en ai placé deux à la disposition de Severus, tu peux les utiliser.

Nous attendons de te revoir bientôt Harry. Dis également à Severus que nous l'attendons également. La vie à Poudlard n'est plus la même sans lui.

Albus Dumbledore.

Sans un mot, Severus tendit la lettre à Harry. A quel jeu jouez-vous Albus ? Je sais que j'ai toujours été votre marionnette mais je ne vous permettrai pas de l'utiliser de la même façon que vous l'avez fait avec moi pendant des années.

« Je suppose que te monter la lettre réduit à néant le tu ne devrais pas lui dire » Observa Harry en reprenant la lettre. Il regarda le visage de Severus. « Severus ? »

« Oui ? »

« Je ne pense pas qu'il voulait t'insulter. »

« De quoi parles-tu ? »

« Tu sembles en colère. » Expliqua Harry.

Je suis en colère. « N'es-tu pas ne serait ce qu'un peu fâché qu'il t'ait envoyé chez les Dursley alors que tu étais blessé ?» Demanda Severus en regardant Harry attentivement. « Ne te demandes-tu pas pourquoi il a fait une telle chose ? »

Harry haussa les épaules. « Ben, ça m'a traversé l'esprit, oui. Mais il a sûrement ses raisons. »

« Et c'est suffisant pour toi ? Il te renvoie chez ces misérables personnes quand tu es le plus vulnérable et tout ce qu'il dit c'est 'je te promets que je ne cherchais que le meilleur intérêt pour tous'Tu acceptes ça sans question ? » Par tous les dieux, comment peut- il être si naïf ?

Harry soupira et bougea la boite pour faire de la place. Il s'assit sur le lit et fit un geste à Severus pour l'inciter à faire de même. Après quelques instants, Severus s'assit à côté de lui. Il semblait légèrement outré. « N'as-tu pas foi en lui ? »

« Il existe une ligne distincte entre foi et stupidité. » Severus s'étouffa. Il demanda doucement. « Comment puis-je placer ma foi en quelqu'un alors que je n'ai même pas foi en moi ? »

« Je lui fais confiance Severus. Après tout ce que nous avons traversé, comment ne le pourrais-je pas ? »

« La vie ne t'a-t-elle donc rien enseignée ? »

Harry grimaça. « Elle m'a appris à déterminer en qui je pouvais ou non avoir confiance. »

« Apparemment tu as été un mauvais élève. » Claqua Severus. Il ne voulait qu'une chose : secouer Harry pour lui inculquer un peu de bon sens.

« Pourquoi es-tu si en colère contre lui ? »

« Parce que qu'il cache quelque chose. Quelque chose de très important. »

« Ne t'est-il pas venu à l'esprit qu'il devait avoir une raison ? » Lui demanda Harry en optant pour une approche raisonnable.

« Je sais très bien qu'il doit avoir une raison. C'est difficilement une réponse. »

« Est-il un mangemort ? Pratique-t-il la magie noire ? » Argumenta Harry. « Toi et moi savons que si quelqu'un illustre tout ce qu'il y a de bon dans le monde sorcier, c'est Albus Dumbledore. Comment, après tout ce temps et tous les efforts qu'il a faits pour tous nous sauver, peux-tu penser qu'il prépare quelque chose de mal ? »

« Est-ce que j'ai dit qu'il préparait quelque chose en faveur de la magie noire ? Non. » Reprit Severus. « Mais il manipule les évènements et je veux savoir pourquoi ? »

« Ne te le dira-t-il pas à la fin ? »

« Je suis fatigué d'être sa marionnette, Harry. Je suis fatigué qu'il me dise ce que je dois faire ou de le faire sans aucune autre raison que la confiance que je devrais lui porter. Si tu avais vécu la même vie la mienne, si tu savais ce que je sais, tu ne pourrais pas faire confiance aveuglément à une autre personne même si ses intentions sont bonnes. »

Severus se frotta le front comme s'il était douloureux. « Ma vie a toujours été contrôlée par depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. D'abord mes parents, puis Voldemort et finalement Dumbledore. J'ai l'impression que toutes les décisions que je crois prendre sont en fait celles d'autres. C'est ma vie, Harry. Je devrais décider de mon futur, pas lui. Mais non. Tu es encore libre, ne comprends-tu pas cela ? Tu n'es pas sa marionnette, pas encore. Et tu ne le seras pas, à moins que tu ne l'autorises à te contrôler. Et je ne peux pas m'empêcher de voir ta liberté t'échapper à chaque fois que tu suis cet homme aveuglément. »

Il y eut un moment de silence. Harry le regardait fixement. « Severus, » Il commença finalement mais n'était pas certain de ce qu'il voulait dire. Il sentait qu'il devait dire quelque chose de réconfortant. « Je- »

« Te rappelles-tu ce qu'il s'est passé le jour où tu as combattu Voldemort la dernière fois ? » Lui demanda Severus à propos sans qu'il ne sache pourquoi.

« Maintenant oui, pourquoi ? »

« Peux-tu-m'en parler ? »

« Que veux-tu savoir exactement ? Tu étais là, tu devrais en savoir autant que moi. » Dit Harry.

Admettre sa faiblesse à Harry Potter. Quelle étrange période que celle que je suis en train de vivre. Pensa Severus en prenant une profonde inspiration. « Justement, je ne m'en souviens pas. »

« Comment est-il possible ? A moins que tu n'aies été frappé par le même sort que moi ? Tu étais là, c'est possible. » Répondit Harry en réfléchissant.

« Peux-tu me dire ce dont tu te souviens ? »

« Bien sûr. Voldemort essayait de me tuer. » Harry sourit à Severus qui siffla d'impatience. « Quelque part au milieu de la bataille, tu étais là et tu es intervenu entre le doloris et moi. Voldemort fut surpris, au début, mais il s'est mis à rire et il a dit quelque chose au sujet de paiement pour trahison. »

Des images accompagnèrent les paroles d'Harry. Ah oui, comme je suis heureux de me souvenir de cela. Au moins ça explique le cauchemar que j'ai fait en arrivant ici. C'était l'agonie du doloris et le rire était celui de Voldemort.

« Je l'ai attaqué quand il était distrait, » Continua Harry. « Ce fut fini quelques minutes après. »

« Je me souviens de la lumière de l'Avada Kedavra, quand tu l'as lancé. » Coupa Severus.

« Ca doit être quand le sort de Voldemort m'a frappé parce que je me suis soudain senti fatigué et je me suis évanoui. Tout ce dont je me souviens après c'est de m'être réveillé à l'infirmerie, avec mes 'professeurs' autour de moi, me disant qu'il y avait eu un accident et que je pouvais rentrer à la maison. »

Severus soupira. « Je ne comprends pas pourquoi je ne parviens pas à m'en souvenir. »

« Ne penses-tu pas que ça puisse être lié au stress ? » Suggéra Harry. « Peut-être as-tu simplement refoulé tout cela. »

« Tu penses que j'aurais refoulé mes souvenirs de ce jour-là ? » Lui demanda Severus. L'incrédulité faisait trembler sa voix.

« Est-ce que tout est toujours lié aux sorts magiques ? Tu es humain Severus. Les humains refoulent les souvenirs traumatisants. »

« Etre une mangemort était traumatisant. T'enseigner était traumatisant. Je me souviens pourtant très bien de ces situations. » Remarqua Severus sèchement.

« Etre dans ta classe était traumatisant pour moi. » Rétorqua Harry.

« Pour en revenir au sujet, quand je suis venu ici, j'ai demandé à Albus ce qui s'était passé. » Expliqua Severus, surprenant Harry en raccordant le nouveau sujet au précédent. « Et il ne m'a pas donné de réponse claire. Il y a eu beaucoup de vagues' Harry a vaincu Voldemort', 'Harry a été blessé', 'Harry est retourné chez luimais il n'a jamais donné de détails précis. Je lui ai posé la question de nombreuses fois, je voulais savoir ce qui avait pu altérer ma mémoire. Mais il ne m'a jamais répondu. »

« Peut-être n'y a-t-il rien à expliquer. Ou peut-être a-t-il espéré que nous en parlerions toi et moi, tu sais, nous remémorer notre victoire triomphante contre le Seigneur des Ténèbres permet de se lier. » Reprit Harry en essayant de regarder les faits logiquement.

« Ca n'explique pas pourquoi- »

« Il n'y a pas toujours une conspiration, Severus. » Le coupa Harry avec frustration. « Je comprends que tu aies du mal à accorder ta confiance, je sais aussi qu'être suspicieux et paranoïaque t'a gardé en vie quand tu étais mangemort. Mais c'est du professeur Dumbledore dont nous parlons. Il n'essaie pas de te tromper. »

Peut-être, juste cette fois, devrais-tu accorder ta confiance en quelqu'un, faire un essai. Se dit Severus. Harry n'est pas aussi blasé que tu l'es. Peut-être a-t-il une image plus claire de tout ceci, que toi. Tu sais qu'Albus est sur quelque chose mais peut-être est-ce un peu plus innocent que tu ne le penses. Tu pourrais avoir tort, Severus. Tu as déjà prouvé au cours de ta vie que tu n'étais pas infaillible. « Très bien. » Severus regarda Harry. « Je vais suivre ta méthode en donnant aux gens une chance. Juste pour cette fois, je laisse à Albus le bénéfice du doute. »

Harry lui fit un sourire encourageant. « Tu verras, Severus. Les gens ne sont pas aussi mauvais que tu le penses. »


Cette nuit-là, Severus dormit sans ses habituels cauchemars. Il fallut attendre les premières heures matinales pour qu'un étrange rêve débute. Assez étrangement cela concernait une conversation qu'Albus Dumbledore avait avec Minerva MacGonagall.

« Vous ne pouvez pas être sérieux Albus. » Dit-elle. Sa voix indiquait qu'elle était en colère.

« Je vous assure, Minerva, que je suis complètement sérieux. » Répondit Dumbledore.

« Mais il est blessé. Et il ne se souvient même pas de qui il est ! Comment est- il censé vivre avec ces crétins ? Ils ne s'occuperont pas de lui, ils le maltraiteront d'autant plus et il ne saura même pas qui il est pour se protéger d'eux ! »

« Minerva, vous devez me faire confiance. »

MacGonagall secoua la tête. « Non Albus, pas cette fois ci. Quand les parents de Harry sont morts, je vous ai fait savoir que j'étais contre le fait de le laisser à ces monstres. Mais vous m'avez demandé de vous faire confiance et j'ai laissé tomber. Mais il a été blessé en combattant Voldemort pour tous nous sauver. Et vous voulez le remercier en le renvoyant là-bas ? Il devrait être ici et se rétablir où nous pouvons le surveiller et l'aider à retrouver la mémoire. Pas là-bas, enfermé à nouveau dans un placard. Je dois m'opposer à cette décision. Vous devez me donner une raison, Albus. Et vous avez intérêt à me donne une très bonne raison. »

Dumbledore soupira. « J'avais espéré pouvoir m'en sortir sans partager cela avec qui que ce soit. Voulez-vous vraiment connaître mes raisons, Minerva ? »

« Oui, je le veux. »

Dumbledore l'étudia un long moment puis fouilla dans une poche cachée dans sa robe. Il en sortit une grande enveloppe. Il la regarda encore un moment et la lui tendit. « Les réponses sont là, Minerva. Mais vous devez me jurer de ne jamais en parler à personne d'autre qu'à moi. Je ne peux pas souligner davantage l'importance de ceci. »

« Toutes ces années Albus et vous me demandez encore de jurer ? Vous savez que je n'en parlerai à personne. »

Il lui tendit l'enveloppe. « Dans un sens, c'est un soulagement de partager cela avec quelqu'un d'autre. Encore que je ne suis pas heureux de partager ce fardeau. »

MacGonagall ouvrit l'enveloppeet sortit une large pile de parchemin. Elle regarda Dumbledore avec curiosité et commença à lire. Elle n'avait lu que la première page mais les couleurs avaient disparu de son visage. Elle tourna rapidement les pages, les lut rapidement puis regarda Dumbledore dans les yeux.

« C'est sûrement une farce. » Nia t'elle. « Ca doit l'être. »

Dumbledore secoua la tête. « Ce n'est pas une farce. »

« Mais comment le savez-vous ? Comment pouvez-vous savoir que c'est vrai ? »

« Parce que je lui fais confiance. »

« Ce n'est peut-être même pas lui, Albus. Quelqu'un d'autre pourrait l'avoir envoyé. »

« Non, Minerva, c'est réel et vous devez comprendre pourquoi Harry doit être éloigné. Maintenant vous devez comprendre à quel point c'est important pour- »

« Albus ! » Siffla MacGonagall en se retournant soudainement.

Dumbledore se retourna également. Il y avait de la tristesse dans ses yeux bleus quand il vit qui était derrière eux. « Severus. »

« Albus, vous devez- »

« Je sais. » Il invita MacGonagall à se taire. « Mon vieil ami, je suis désolé pour cela. Mais un jour, vous comprendrez pourquoi c'était nécessaire. » Ainsi dit, Albus fit apparaître sa baguette dans sa main et la pointa sur Severus. « Pardonnez-moi. »

Severus se réveilla en sursaut. Il s'assit dans le noir pendant un très long moment. Ses yeux regardaient aveuglément le mur. Le rêve commençait déjà à s'effacer, lui enlevant les révélations. Et bien qu'il ne se souviendrait pas de ce qu'il s'était passé dans son rêve, il était conscient d'une seule chose : Harry avait tort au sujet de Dumbledore. Albus lui avait jeté un sort pour lui faire oublier quelque chose de très important.