The reason.
Chapitre 6.
- Non, pas comme ça... pas comme ça. Attention Michael !
Quand je lui dis de faire attention. Pas foutu de défaire une tente ! Et le tout vient de s'écrouler sur sa tête. Max est pris d'un fou rire. Moi-même je résiste à cette envie de rire.
- Ce n'est pas drôle.
S'il voyait sa tête. Je vous jure qu'il y de quoi être plié en deux. Pourquoi n'ai-je donc jamais d'appareil photo quand il m'en faut un. Ça aurait fait redescendre sa cote de popularité.
- Laisse. Je vais le faire, propose Max. Liz, tu viens m'aider ?
Pourquoi tient-il à m'infliger sa proximité. Après ce qu'il s'est passé entre nous hier soir, on aurait pu pensé qu'il m'éviterait, gêné d'avoir agit en goujat vis-à-vis de sa petite amie. Que du contraire. Il a passé sa matinée à m'attirer près de lui.
- Débrouillez vous donc puisque vous êtes si doués !
C'est qu'il nous plante là, Encore ! Ça doit être une habitude extra-terrestre... Ou une habitude de Michael land...
- Je crois qu'il va falloir qu'on le fasse toi et moi.
Stop ! « Toi et moi » ? Il n'y a pas de toi et moi ! Il y a toi et Tess. Il y a toi, moi et Michael, pour la randonnée. Et il y a moi et Tess, pour le travail de sciences ! Toi et moi, Maxi, ça n'existera jamais !... Maintenant, laisse moi mourir en paix !
- Quelque chose ne va pas ?
Pourquoi diable me pose-t-il cette question ! Je le hais ! Je le hais vraiment ! Plus encore qu'avant.
- Non. Je vais bien.
- Tu as l'air... distante.
Noooon, tu crois ? On t'a déjà appris à ne pas embrasser une fille qui n'est pas ta petite amie...
- Ha tu trouves ?
- Si c'est à propos d'hier soir...
Nous y voilà.
- Je suis désolé.
Bien. C'est fini. Il est désolé. Il regrette. On oublie. Je redeviens Liz –qui déteste tout le monde – Parker. Et toi, tu restes Max –j'aime ma Barbie- Evans. Vous avez gagné ! Je suis jalouse !
- Ce n'est pas grave.
- Mais je ne regrette rien !
C'est ça tu regrettes et... QUOI ??? Là, c'est lui qui l'a, la tache sur le nez, parce que je suis sure que je le fixe d'une manière indéfinissable.
- Je te l'ai dit. J'en avais envie.
Non. Pas bien. Regarde le... Non, ne le regarde pas. Oula... Je viens de penser a quelque chose de pas très catholique... Mais qu'est ce qu'il fait encore. Pourquoi s'approche-t-il comme ça ?
- Et j'en ai toujours envie.
Je sais ce qu'il se passe. Je suis en train de rêver. La forêt a remplacé le comptoir et Max est toujours bien Max. Je me sens défaillir. Ses mains à nouveau frôlent mes épaules.
- Max, arrête ça.
- Tu en meurs d'envie aussi.
C'est définitif. Je suis un bouquin ouvert !
- Peut-être. Mais le jeu que tu joues avec moi est malsain.
- Je ne joue pas avec toi !
Ha non ? M'embrasser alors que Barbie attend le retour de son Ken avec impatience. Je n'appelle pas ça une situation des plus honnête... Maxi le génie.
- Le week-end est bientôt terminé. On va oublier tout ce qu'il s'est passé. Et tu vas retrouver...
Barbie... Barbie...
- Tess. Et tout recommencera comme avant.
Tiens, prends ça. Je ne suis pas à ta disposition ô alien bâti comme un dieu grec. J'ai toujours ma fierté ! Quoique...
- Je ne veux pas être avec elle.
- Quoi ?
Répète le. Je t'en prie. Dis le encore une fois. Je dois être sure !
- Je vous dérange, peut-être.
- Pas du tout Michael.
Noooon ! Il ne nous dérange jamais le gâcheur de bons moments ! Souris. Mais souris. Sois naturelle. Ne montre pas autant tes dents. C'est trop ça. Ha ben bravo. Pour le naturel c'est réussi.
- Bien.
Suspicieux. Il est suspicieux ! Oh le joli mot !
- Alors en route. Nous avons rendez-vous avec les autres dans deux heures.
Waow super. J'adore retrouvé les masses humaines, revoir les Barbies... À nouveau, cette incontrôlable envie de tuer Max Evans ! Je le hais. Je le hais parce qu'à cause de lui, je me sens vide. J'ai une incroyable envie de pleurer.
Minute papillon. On ne fait pas pleurer une fille asociale aussi facilement. Ainsi nous marchons en silence...
Nous voilà au point de rendez-vous. Nous avons trente minutes d'avance. Trente longues minutes à faire la conversation à monsieur popularité et à son larbin... qui l'a quand même planté deux fois !
- Nous devrions peut-être parler de ce qui va se passer maintenant.
Ce qu'il va se passer ? Je vais t'expliquer ce qu'il va se passer, Max ! Toi chez toi. Moi chez moi. Erase everything !
- Liz. Tu sais pour nous. Et je pense que ça te donne une place à part entière dans nos vies... dans ma vie...
Il y a anguille sous roche là. Ken se lasserait-il de Barbie ?
- Vous êtes déjà quatre il me semble. N'est-ce pas suffisant ?
- Tu veux faire comme si je ne t'avais rien dit ? Comme si je ne t'avais jamais sauvé la vie ?
C'est une bonne idée ça, oui.
- Je ne vais pas bouleverser ma vie juste à cause de toi.
Dans les dents. Je peux aussi joué celle qui n'en a rien à faire de toi... une seconde... Max n'a jamais fait comme si je ne comptais pas pour lui. Enfin, pas ce week-end. Ne suis-je pas en train de faire une grosse boulette...
- Tu veux recommencer à m'ignorer comme avant.
- C'est ça.
Hey ! Tu m'ignorais aussi, je te rapelle. Vu la tête de Michael, il aurait bien besoin d'un coup de fil au centre des garçons invisibles.
- Bien. Dit-il
- Bien.
- Bien.
Je n'ai pas dit que ça impliquait la perte de tout vocabulaire. Je crois qu'il serait temps que je l'admette. Je suis amoureuse de lui. Ça y est. C'est fait. Je l'ai dit. Je n'arrive pas à croire que ça m'arrive, à moi !
- Qui c'est la gamine maintenant, sourit Michael.
Space Boy, si tu la ramène encore c'est moi qui te pulvérise avec un pouvoir nommé : les griffes de la femme !
- Ha, vous êtes déjà là...
- Maria.
Ma sauveuse. Que je l'aime... Maria pas Max ! Enfin...
- Maxiiiiiiiiiiiiii.
Devinez qui c'est... C'est ça, cours l'embrasser. Ouh Barbie est contente. Pourquoi est-ce que je le fixe ainsi ? Ce n'est plus que Max Evans, le briseur de cœur. Peut-être serait-il temps d'en parler à Maria.
- Salut Liz.
Il pourrait le changer son disque. Il va finir par railler.
- Kyle.
Il connaît toujours son nom. Quoique avec son niveau intellectuel, rien n'est moins sur. Vous avez cru que je pouvais être gentille. Et bien vous vous êtes fourré le doigt dans l'oeil.
- Alors, ce week-end avec Evans ?
- Hum... comme... comme tu peux l'imaginer.
- Ouais. Horrible !
Horriblement sensuel, doux, passionné. Tout comme ses baisers. Il faut à tout prix que je me le sorte de la tête.
Trajet en bus. Pas un mot. Avance rapide. Je n'ai pas eu le courage d'en parler à Maria. Je n'étais pas d'humeur à entendre ses « j'avais raison ».
Lundi matin, huit heure vingt. Je suis postée devant mon casier où tous les jours, de toute l'année je vois passer Max et sa clique. Jamais nous ne nous adressons la parole. Il passe devant m'ignorant totalement... Les stéréotypes du mec populaire et de la fille rejetée de tous les films américains, voilà ce que nous sommes. Ça y est, le voilà. Avec à son bras Barbie en personne. C'est moi ou ses cheveux ont déteints ?
- Salut Liz.
Quoi ?
- Salut... Max.
Il m'a dit bonjour. Il m'a dit bonjour. HA! Et ça n'a pas l'air de plaire à notre poupée de service. Il va... s'en prendre une ça y est, c'est fait.
Achetez notre tout nouveau modèle : La poupée Barbie jalouse !
Tiens Maria et Alex.
- Je ne rêve pas, me dit-il. Max Evans t'a salué.
Il ne m'a pas salué... il m'a ... salué.
- Nous voici devenus populaires.
- Tu y vas un peu vite en besogne, Maria.
- Ne me démoralise pas, Alex. C'est un des plus beaux jours de ma vie.
Elle exagère un tantinet. Non ?
- Toi et Isabel. Liz et Max. Moi et Michael. Vous imaginez.
Laissez moi revenir sur trois questions. Alex et Isabel ? Moi et Max ? Maria et Michael ? C'est le monde à l'envers ! Mais laissons Maria s'extasier un peu. Elle inhalera de l'huile de cèdre et redeviendra tout à fait saine d'esprit dans environs trois heures. Tous en cours...
- Je sais que vous êtes partis en camping durant le week-end.
Merci ô professeur de biologie, de me le rappeler avec tant d'ardeur.
- Cependant, j'ose espérer que vous aviez terminé votre devoir par couple.
J'adore le couple que Tess et moi nous formons. C'est bien simple, elle a travaillé de son coté et moi du mien. Et je crois bien que nous ne sommes pas les seules. Max et Kyle n'ont pas l'air de s'être beaucoup croisé. Vous savez, Kyle déteste Max parce qu'il est plus beau, plus grand et plus populaire que lui ! Et aussi parce qu'il y a trois ans lorsque Tess est arrivée, Kyle a tenté sa chance avec elle. Elle l'a envoyé balader et n'est sortie avec personne avant Max. Il n'a toujours pas digéré cette histoire. Max le devance toujours pour tout ! Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai appris la vérité qu'en début de semestre ! Quelle Tess je fais moi, avec tous ces ragots.
- Bien, quand je citerai vos noms, vous viendrez me remettre votre travail. Potter et Walker. Valenti et Evans. Parker et Harding.
Je me lève et dépose ma partie sur le bureau. Tess est à mes cotés. Tiens, elle joue avec ses doigts. Attention, c'est dangereux. Elle risque d'abîmer sa précieuse manucure.
- Alors, Tess, Liz. Où est donc la fin de votre travail ? Vous étiez trop occupée avec votre nez, ajoute-t-elle à mon égard avec un grand sourire.
C'est reparti avec le nez. Y avait longtemps. Tess réprime un fou rire. Je n'ai pas de tache sur le nez ! Bon sang qu'on me fiche la paix avec ça !
- Ma partie est ici, je dis.
Je souris. Liz : 2. Barbie : 0. Tu as cru que tu allais t'en sortir comme ça ! Ha ! Tu t'es fourré le doigt dans l'œil ma pauvre Barbie ! La voilà qui bafouille. Je jubile. Quel spectacle réjouissant. Quelle excuse va-t-elle encore trouver ? Son chien l'a mangé... non. Elle l'a déjà utilisé deux fois. Elle l'a peut-être égaré au salon de coiffure de Barbie Land. C'est très grand là-bas.
- Mademoiselle Harding ?
- Je... je m'excuse. Je ne l'ai pas terminé.
Ça prend du temps la manucure.
- J'avais demandé à Liz de m'aider mais comme elle a refusé, je n'ai pas su le terminer à temps.
Gné ??? Je rêve ? Elle n'a pas dit ce que j'ai entendu. Si ? Elle n'aurait pas osé. Non mais pour qui elle se prend. Sale poupée va.
- Elle devait sans doute manucurer son nez...
Et maintenant, c'est la prof qui essaie de ne pas rire. Mais c'est monstrueux ! Depuis quand « manucurer » s'adapte au nez ! Elle sourit et prend ses airs supérieurs ! Là je me retiens de lui balancé à la figure que son précieux copain l'a plus que bien trompé avec sa partenaire de biologie, c'est-à-dire moi ! Elle a de la chance. Je suis méchante pas sal.
- Liz ? Une quelconque explication à ma donner sur votre attitude ?
- Je n'ai pas voulu travailler avec une extra-terrestre.
Si vous voyiez sa tête. Elle a carrément viré au mauve !
- Je vous demande pardon ?
- Elle n'a rien dit, interrompit Tess. Elle a voulu m'aider mais je n'ai pas accepté. Je vous remettrai le travail demain.
Liz : 3. Barbie : 0. Et un, et deux, et trois zéro ! Je suis douée non ? Elle est verte à présent. Je ne vous dis pas les regards noirs qu'elle me lance. Un délice. Je me régale. Elle va en parler à Max qui va lui dire de ne pas dramatiser... Classique !
Midi. Je suis assise avec Maria. Nous attendons Alex en discutant. Maria commence à apprécier un garçon. Je la cuisine pour savoir qui c'est tout en buvant mon petit jus de fruit. Je vous l'avais dit... Je suis le stéréotype de la rejetée américaine. Il ne me manque que les lunettes.
- Il est grand, mystérieux, très mignon.
- La moitié des garçons du lycée paraissent à nos yeux grand, mystérieux et...
Non peut-être pas mignon.
- Lui, il est spécial.
- Dis moi de qui il s'agit ou alors, arrête de prétendre que je suis ta meilleure amie.
- D'accord, d'accord. C'est Michael.
Hum. Quoi ?? Une seconde. Je viens de m'étouffer avec mon jus. J'en ai qui me sort par les narines. Maria réprime un fou rire. Pour être spécial, il est spécial. Mais qu'est ce qu'ils ont de si attirant, ces aliens ?
- Alors les filles, arrive Alex. Qu'est ce qui déclenche chez Liz cette brusque envie de boire du jus de fruit par le nez.
Le spiritualisme en personne, ce garçon !
- Je lui ai dit que j'éprouvais quelque chose pour un garçon. Et ça lui a fait cet effet là.
- Oh, oh. Et qui est l'heureux élu ?
- C'est Michael, je dis.
Je termine de m'étouffer et reprends une pose normale. Pourquoi diable sont-ils tous soudain encré dans nos vies. Nous sommes toujours censé les détester amèrement. C'est toujours la version officielle, non ?
- Et toi, chica...
Je hais quand il m'appelle comme ça.
- Comment va ton prince charmant, Max Evans ?
Qu'est ce qu'il insinue par là ?
- Qu'est ce que tu insinues par là ?
- Rien. Je me disais qu'entre toi et lui...
Et sa Barbie ? Tout le monde l'oublie qu'il a une Barbie à lui tout seul ! Suis-je vraiment la seule à me souvenir qu'officiellement Max Evans habite toujours à Barbie land ! Pourquoi ne ferait-il pas un tour à Lizzy Land. Non, je refuse d'avoir pensé ça. Retour de la dénégation.
- Il est avec Tess.
- Juliette était officiellement fiancé à Paris. Ça ne l'a pas empêché d'aimer et d'épouser Roméo.
Je hais quand il prend « Roméo et Juliette » pour référence. Il sait que c'est ma pièce préférée.
- Et regarde où ça les a mené. Ils sont morts !
- D'accord, j'abandonne.
Merci. Trop aimable. Ce n'est vraiment pas ce que je souhaite depuis cinq minutes.
- Je me disais que ça pouvait peut-être justifié le fait que depuis que je suis arrivé, il ne t'a pas quitté des yeux.
Ça y est. Il y a de nouveau du jus de fruit partout, dans mes narines en particulier. Seigneur, qu'est ce que mes narines ont fait pour mériter ça ? Qu'ils me préviennent, eux aussi, quand ils essaient de me tuer !
- Il me regarde ?
Non. Le ton que j'ai utilisé est bien trop réjoui. Coupez. On la refait ! En effet, de l'autre coté du parc, Max Evans, assis tout seul à une table, à les yeux rivés sur ma petite personne. C'est un hasard ! Il regardait dans le vide et j'étais dans sa ligne de mire...
Et si ce n'était pas un hasard ?
