Chapitre 8.
- Liz, je t'aime.
Oh... Mon... Dieu...
- Quoi?
- Je suis amoureux de toi.
Je voulais qu'il parle c'est réussis ! Et qu'est ce que je peux bien répondre à ça, moi ? Je ne me suis jamais retrouvée dans cette situation. Je me sens défaillir...
- Liz ?
Quelle est cette douce voix au dessus de ma tête. Suis-je de retour sur le comptoir. Il est pourtant bien moins confortable. On dirait que je suis... Dans mon lit ??? Non, trop dur pour être mon lit...
- Liz, tu vas bien ?
Max ? C'est la voix de Max ? Je dois être en train de rêver. Ça y est, je me souviens. J'étais dans ma chambre. Il m'a dit qu'il m'aimait. Et je me suis évanouie. Et là, est-ce que je rêve ? Ai-je rêvé cette magnifique scène avec Max...
- Liz, réveille toi.
J'ouvre les yeux... Je vais voir Max. Max : mon sauveur. Max : mon dieu grec. Max : mon Ken à moi. Max : ma meilleure amie... Maria ???
- Maria ?
- Enfin, tu es réveillée. J'ai bien cru que tu ne t'en relèverais jamais.
- De quoi tu parles ?
- De l'arrivée de Max. Tu ne te souviens pas ?
Je me souviens de ma chambre et de Max, de ce qu'il m'a dit... NON ! Je crois que j'ai tout rêvé. On reprend... Où suis-je ? Je tourne la tête et constate que je suis juste derrière la porte qui mène à la salle du crashdown. C'est là que j'ai vu Max quand il est arrivé... Arrivée de Max ! Oh mon Dieu ! Je me suis évanouie quand il est arrivé.
- Alors, il te fait tant d'effet que ça ?
Oh la honte ! Oh la honte !
- Je... Il... Non... pas du tout !
- Il te fait autant d'effet que sa sœur à Alex.
C'est une insulte ça ! Alex est quasi en train de baver à chaque fois qu'il voit Isabel...
- Alex est dingue de mademoiselle Evans.
- Autant que toi tu es dingue de son frère.
- Je ne suis pas dingue de lui.
Obsédée, amoureuse, en admiration, passionnée, attirée, mais pas dingue de lui ça non.
- En attendant, Roméo attend toujours que l'on prenne sa commande.
Liz, prend ton courage à deux mains et vas-y. Après tout, il reste Max, le garçon devant lequel tu peux toujours résister. Et à qui je vais faire croire ça moi...
- Salut.
Ça y est. Je suis à ses cotés. Il va juste me commander quelque chose et c'est tout. Je suis là pour ça. Si ça avait été Maria, il n'en aurait pas fait un plat.
- Salut.
- Tu veux quelque chose ?
Un amour d'alien, un cherry coke... et la serveuse en prime ?
- Je pourrais avoir un amour d'alien et un cherry coke.
- Bien. Ça vient tout de suite.
Je me demande pourquoi les gens prennent encore la peine de demander. C'est mon job de les servir !
- Et pour tes amis...
Qu'est ce qui me prend de dire ça ? Il est tout seul !
- Hum... Je suis seul.
- Oui. J'ai vu.
Waow. Cette conversation tourne au ridicule. Et là, vous pensez que je vais trouver une idée de génie pour m'en sortir... Et ben non. Y a des jours avec et des jours sans. Ceci est un jour sans !
- Je me disais juste qu'ils allaient peut-être arriver
C'est mieux que rien.
- Non. Je suis juste venu manger un morceau. Je n'ai pas toujours besoin d'être avec eux.
- Il parait même que tu as déjeuné seul ce midi.
Je suis obligée de jouer les « Tess » comme ça ? Je me mets à colporter les ragots. C'est pitoyable.
- Oui. En effet. Comment tu sais ça ?
- Je... en fait... Filles... pom-pom girl... toilettes.
Je ne suis pas sure qu'il ait compris quoique ce soit ! On se calme. Je remercie la vie pour le soleil. Je remercie la vie pour les fleurs. Nouvelle méthode de relaxation. Inspirer... Expirer.
- J'étais dans les toilettes quand j'ai entendu les pom-pom girls parler de toi et Tess elles disaient qu'entre vous ça n'allait pas bien alors voilà je te le dis.
Ça c'est du discours. Peut-être un peu trop rapide non ?
- Ha, il fait tout simplement.
- Je t'amène ton plat tout de suite.
Je souris et file en cuisine, plus honteuse que jamais. Je suis sure qu'il sait que j'en pince pour lui. Mais si il n'a pas rompu avec Tess, c'est qu'il voulait juste s'amuser avec moi et que j'aurai toujours, comme je le disais –ou plutôt rêvais- le second rôle.
- Alors, me demande Maria quand je reviens. Qu'est ce qu'il t'a dit ?
- Il veut un amour d'alien et un cherry coke.
- Et même pas une petite serveuse.
Noooon. Même pas une petite serveuse ! Juste ses plats. Oh. Et j'oubliais et la Barbie aussi. Ce n'est pas aujourd'hui que Max déménagera. Bien. Allons lui apporter son cherry coke... ou peut-être plus tard.
- Salut Liz.
Trop tard !
- Kyle. Je pensais qu'on se voyait vendredi.
- Je n'ai pas le droit de venir manger ?
Pas au crashdown le jour où j'ai mon service, non !
- Si, bien sur. Alors, je te sers quoi ?
- Quelle est ta boisson préférée ?
- Le cher... le cola à la fraise...
Avec de l'arsenic pour toi !
- Et bien je prendrai un cola à la fraise.
- Je te sers ça tout de suite.
C'est fou ce que ce garçon a comme personnalité. Il va se mettre à tout faire comme moi ou quoi ? Et si je décide de sauter d'un pont parce que je sais que Max ne m'aimera jamais, est-ce qu'il fera la même chose ?... Hey ! Idée à creuser...
- Voilà, un cola à la fraise.
- Merci beaucoup.
Bien. Maintenant on s'éloigne doucement. On va aller s'asseoir à une table comme un gentil garçon. Pourquoi il ne bouge pas ? Il n'a pas l'intention de rester au comptoir quand même ? Il va me pourrir mon beau souvenir.
- Liz. Table cinq.
C'est la commande de Max. Allons lui apporter son amour d'alien et son cherry coke...
- Voilà ton plat. Bon appétit.
- Merci. Je vois que ton rencard de vendredi ne sait pas attendre pour te voir.
Je lui ai dit ou pas que je faisais pour qu'il arrête de me harceler ? Voilà, maintenant je sais ce que c'est que de prendre ses rêves pour des réalités.
- Oh. Tu sais, dis-je.
- Je le comprends.
- Comment ça ?
- Moi non plus je ne pourrais pas attendre si j'avais rendez-vous avec toi.
Il me regarde à nouveau. Il y a dans ses yeux la même étincelle que lorsque nous étions tous les deux dans l'eau.
- Vous allez au cinéma, il demande.
- Oui.
- Cette fois, tu vas lui sauter dessus pour de vrai, plaisante-t-il.
Au moins, il rit. Mais pas une once de jalousie. Il a même l'air plutôt amusé.
- Je n'en avais pas l'intention non. Je serai contente vendredi soir lorsque je serai rentrée de cette horrible soirée.
- Tu as l'air enthousiaste...
- Tu plaisantes ? Je fais ça juste pour qu'il me fiche la paix après.
- Tu ne fais pas que ça...
Qu'est ce qu'il insinue par là ?
- J'ai croisé un dénommée Mandy à la sortie des cours. Elle courrait affolée vers sa copine pour lui dire que Kyle Valenti était un mauvais coup.
- Oh.
Ça se répand encore plus vite que ce que je pensais. C'est que ça marche le bouche à oreille.
- Très astucieux, il fait.
- Quand quelqu'un fait circuler des rumeurs à votre propos, il vaut mieux les confirmer et en lancer une autre sur cette même personne. Nier ne marche jamais. Personne ne vous croit.
- Moi je t'ai crue.
C'est comme en randonnée. Sauf que là, le comptoir est bien plus proche que lorsque nous étions à Frazier Wood. Retenez moi ou je fais un malheur...
- Liz, m'interpelle Maria. Je suis désolée de te déranger en un moment si crucial pour toi. Mais les masses réclament de la nourriture bien grasse. Et tu sais quoi ? C'est notre job de leur servir.
- J'arrive.
Max me sourit. Je lui réponds. À ce moment je ne le sais pas. Mais ce geste n'est pas passé si inaperçu que je le pensais.
Mardi matin, il est huit heure vingt. Je suis à nouveau devant mon casier. Voilà les extra-terrestres qui arrivent. Isabel et Michael précèdent Max et Tess. Elle est accrochée à son bras comme si c'était tout ce qui la maintenait en vie. Aie ! Ça fait mal. Je me suis enfoncé les ongles dans la paume de la main. Je crois que je suis jalouse...
- Oh ! Il est trop craquant ! Me dit Maria les regardant s'éloigner.
- Michael ?
- Non le pape. Bien sur Michael.
Mis à part son antipathie, sa haine pour tout les membres de notre espèce, sans oublier sa tricherie aux cartes et son incapacité à défaire une tente et aussi son mépris des règlements, son inconscience frappante, sa paresse sans pareille, son agressivité presque maladive, et tout ce que j'oublie... Oui il est craquant !
- Demande lui pour sortir avec toi, je dis.
Après tout, je peux me tromper. Non. Je ne viens pas d'admettre que je pouvais avoir tort !
- On pourra faire des sorties à six...
- Tu t'emballes un peu vite.
- Oh laisse moi rêver.
Elle se met à bouger les bras dans tous les sens comme si elle dansait un slow. Il est temps d'inhaler un peu d'huile de cèdre...
- Quel cours on a maintenant ?
Elle veut sans doute savoir si elle va pouvoir continuer ses rêveries encore pendant une heure.
- Littérature.
Elle va continuer à rêver.
- Je te jure. Comme ça, il parait...
Deux filles discutaient en classe avant notre arrivée. Quand je rentre, elle me regarde passer sans détacher leur regard. Quelque chose me dit que Mandy a bien fait son boulot...
- Allons. On cesse les bavardages et on écoute ce que j'ai à vous dire.
Ha ! Ces profs ! Nous allons entrer dans la phase du cours nommée : jouer une pièce. Comment je le sais ? C'est dans le programme. Mais la majorité des élèves ne lisent pas le programme de l'année. Monsieur Krewlick fait chaque année la même chose. Chaque élève devra voter pour une œuvre littéraire théâtrale connue ou non. Après le choix de notre bien aimé professeur, chaque élève se verra attribuer un rôle dans la réalisation du spectacle. C'est si prévisible.
- Nous allons entrer dans la dernière partie du cours. Nous allons préparer une pièce de théâtre pour le spectacle de fin d'année...
Qu'est ce que je disais... Grognement général. Ça n'emballe pas tout le monde de travailler en groupe. Les couples espèrent toujours avoir les rôles des deux amoureux transits. Mon choix est déjà tout fait. Depuis que j'ai appris en lisant le programme que nous devrions voter, j'attends ! Je vais demander à ce que l'on joue « Roméo et Juliette ». Qui ne s'en doutait pas ? Classique mais j'adore.
- Je sais que vous n'êtes pas motivé par cette partie du cours. C'est pourquoi j'ai décidé que vous ne travaillerez pas tous ensemble mais par deux !
Je lui demande pardon ? On ne peut pas travailler par deux dans ce genre de confection. Oh non, il ne va pas me faire ce coup là. Ça finit toujours mal. Que ce soit avec Barbie ou avec Ken, rien de positif ne ressort jamais de ce genre d'expérience.
- Mais tout d'abord, chacun à votre tour vous viendrez me dire quelle pièce vous souhaiteriez jouer. Et en fonction je choisirai la pièce, distribuerai les rôles, et fixerai les groupes de répétition. Bien sur quand le travail aura été approfondi nous unirons nos forces...
Merci seigneur. Ma dernière chance. Il faut que je travaille avec Maria à la confection des costumes. Là, on sera tranquille
- Maria... Maria...
- Quoi ? chuchote-t-elle.
- Choisis « Roméo et Juliette ». s'il te plait. Et demande à faire les costumes que nous soyons ensemble.
Elle acquiesce. Elle a l'air d'aimer mon idée. Je me lève et annonce mon choix à Monsieur Krewlick. Maria passe peu après moi. Puis vint le tour de Max, Isabel, Alex, Michael et enfin Tess et Kyle ainsi que les autres élèves dont j'ai toujours du mal à me souvenir des prénoms.
- Bien. Je vois que certaines pièces ont été très populaires. Vous êtes nombreux à opter pour du Shakespeare. Othello est plus populaire que je ne le croyais...
Oh, oh... Mauvais... Mauvais.
- Mais nous jouerons tout de même : « Roméo et Juliette ».
Oui ! Non, rassurez vous. On ne joue pas la même pièce chaque année. Néanmoins Mariaet moi, nous allons à la confection des costumes.
- Voici donc, la distribution. J'ai analysé chacun d'entre vous pour savoir lesquels étaient les plus prompts à être acteurs. Voici ma sélection : Liz, vous jouerez le rôle de Juliette.
Quoi ? Non, non, non, non, mon petit bonhomme. Ça ne doit pas se passer comme ça.
- Vous ferez équipe avec Max qui sera votre Roméo.
QUOI ??? Max sera Roméo ? Je vais mourir. Nous allons devoir nous embrasser comme Claire Danes et Leonardo Di Caprio ?
- Le rôle de Paris ira à Kyle Valenti qui travaillera avec Alex Whitman qui jouera le rôle du père de Juliette.
Jolie distribution... Eurk, Eurk, Eurk ! Kyle Valenti est Paris ! Oh, je viens d'apprendre que celui qui jouera Mercutio s'appelle Andrew... J'ignorais que j'avais un Andrew dans ma classe.
- À la confection des costumes j'ai nommé quatre personne : Maria De Luca travaillera avec Michael Guérin sur les costumes de Roméo, de Juliette et de Paris. Tess Harding et Isabel Evans travailleront les costumes des autres personnages. À la mise en scène...
Je crois que Maria va avoir une attaque. Elle est avec Michael... encore. Bon il ne reste que moi. Me voilà contrainte de jouer les Juliette effarouchée devant son beau et sublime Roméo... Ha... je me sens tout légère...
- Mademoiselle Parker, m'interpelle alors le prof. Je suis sure que vous serez magnifique dans ce rôle. Vous et monsieur Evans, vous faites une grande équipe... J'ai du nez pour ce genre de chose...
Je me disais aussi ! Encore une vanne...Est-ce que je suis contente ? Disons que j'ai officiellement cessé de le détester... Max, pas monsieur Krewlick... J'ai même commencé à l'aimer. (Je parle toujours de Max) Mais suis-je prête à supporter ça. Apparemment, ce n'est pas le cas de T... je veux dire Barbie, qui a du mal à le lâcher. Maria trépigne d'impatience.
- Bien, je continue.
Alex va devoir travailler avec Kyle. Pauvre Alex. Je me demande comment il va tenir...
- Liz ! m'appelle Maria à la fin du cours. Alors, impatiente ?
- Anxieuse, plutôt. Et toi ?
- J'ai besoin de me calmer.
Pour qu'elle l'admette, elle doit vraiment être bien partie. Répète après moi : Je remercie la vie pour le soleil. Je remercie la vie pour les fleurs !
- Liz.
- Max ? ça va ?
- Bien. Il faudrait qu'on se voie pour travailler sur la pièce.
- Bien sur. Quand tu veux !
Quand tu veux. Où tu veux. Pour toi Maxapolon, je ferai n'importe quoi. Plus je le côtoie plus je deviens vicieuse... et J'adore ça.
- Je t'aurais bien proposé vendredi soir mais...
- Je vais annuler.
- Bien. Tu viens chez moi ? Tu sais où j'habite ?
Qui ignore où habite Max –popularité- Evans ? J'acquiesce.
- Bien. On se verra sans doute avant.
Il me sourit. Et à nouveau je réponds. Quelque chose me dit que cette collaboration sera des plus intéressante... Il faut que je trouve Kyle pour annuler notre rendez-vous...
A suivre....
