Chapitre 11.

Lundi matin, il est huit heure dix. Je m'apprête à retrouver Max Evans, mon petit ami... Ça fait drôle de le dire. Surtout quand on sait qu'il y a à peine une semaine, ce que je ressentais pour lui se limitait à une haine sans pareille – ou tout du moins c'était le cas officiellement. Avons-nous réellement une relation ? Peut-être l'ai-je rêvé ? Inventée même ? Le voici qui arrive. Je vais être fixé. Et non. Max ne m'a pas appelé. Il était sans doute occuper à régler les problèmes avec sa sœur et avec... Tess !

J'ai peur !

- Salut, me sourit-il.

Il m'embrasse légèrement sur les lèvres. Pas de soucis. Je ne suis pas folle. Je sors bel et bien avec lui. C'est également avec ce même garçon que je me suis retrouvée il y a quelques jours, entraînée dans une dévorante passion. Jusqu'où aurions-nous été si Isabel n'était pas arrivée ? A-t-il déjà été aussi loin avec Barbie ?

- Tu es prête ? me demande-t-il avant que je ne lui demande à propos de Tess.

Je le regarde surprise. De quoi parle-t-il. Je crois que j'ai loupé une ligne quelque part, hein Maxi ? NON ! Je ne l'appellerai jamais comme ça tout haut ! Je ne m'appelle pas encore Barbie...

- De quoi tu parles ?

- Nous allons officialiser notre relation. Et tu vas être détestée par la moitié de filles de ce lycée...

Toutes, Maxi. Elles sont TOUTES folles de ton corps. Qui je vous le rappelle au cas où, est à moi toute seule ! N'essayez même pas de me le piquer !

- Je vais aussi être détestée par ta sœur et par Barbie...

Oups.

- Barbie ?

- Je veux dire Tess.

Je suis sure que je suis aussi rouge qu'une tomate. Quelle considération quand même pour son ex copine.

- Tu l'as surnommée Barbie ?

- Depuis pas mal de temps déjà.

Il sourit. C'est positif. Je crois que je viens de faire ma première gaffe de fille non célibataire. C'est difficile d'être avec quelqu'un que l'on ne connaît vraiment que depuis quelques jours. Ça fait vraiment Roméo et Juliette tout ça. Regardez moi sourire comme une idiote. Je ne peux pas m'ôter ce sourire béat des lèvres.

- Tu es heureuse, n'est-ce pas ?

- Plus que jamais.

Je n'aurais jamais cru ça. Moi, Liz Parker, l'asociale numéro un, je suis heureuse. C'est paradoxal tout ça. Ouh le joli mot !

- Allons-y.

Max me prend alors la main et me regarde droit dans les yeux. Il mime un « je t'aime » avec ses lèvres. « Moi aussi » je lui réponds. Et ainsi nous entrons dans les couloirs de l'école. Notre entrée est remarquée. Une fille à ma gauche manque de s'étouffer avec son biscuit tandis qu'une autre me regarde comme si j'avais à nouveau cette horrible tache sur le nez.

- Ne t'en fais pas. C'est impressionnant au début mais ça passe très vite. Ça fait quoi de devenir Liz –popularité- Parker ?

Une seconde. Je suis sure que j'ai déjà utilisé cette expression en parlant de lui. Est-ce qu'il aurait établi de nouvelles connections avec moi, à mon insu ? Aurait-il osé espionner certain de mes rêves ou de mes souvenirs ?

- C'est drôle. Au fait, Max, y aurait-il des choses que tu ne me dis pas ?

- Comme quoi ?

- Comme...

- Max ? Tu as déjà une nouvelle copine. Tu ne tardes pas à remplacer Tess à ce que je vois.

C'est qui cette fille ? On dirait un sosie de Barbie... Vous savez, les poupées Stacey !

- C'était pourtant du sérieux entre elle et toi, Max. Enfin, tu vois ce que je veux dire par sérieux.

Non, mais c'est quoi cette fille ? Je lui en foutrai moi du sérieux ! Si elle continue comme ça, je vais la frapper. Un œil au beurre noir ça ne fait jamais joli dans la figure d'une poupée ! ... Sérieux comment ?

- Alors, c'est vraiment fini entre vous deux ?

Mais dit quelque chose ? Pourquoi Max reste-t-il de marbre devant cette espèce de pimbêche ?

- C'est vraiment fini oui.

Ce n'est pas trop tôt. J'ai failli être jalouse ! Non je ne l'ai pas été. C'était proche mais je suis une fille qui sait se maîtriser... Hum...

- C'est dommage. Vous formiez le couple parfait...

Envie... De... Tuer...

- Stacey, s'il te plait. N'en rajoute pas.

Elle s'appelle Stacey ! HA ! Le monde est quand même bien fait. Elle porte très bien son prénom. Remercions ses parents !

- Je suis avec Liz maintenant.

Oui. Il est avec moi. T'avise pas d'y toucher, ou alors je te fais la tête au carré ! C'est pigé ! Ouh quelle agressivité. Serais-je amoureuse...

- Ha. Elle s'appelle... Liz...

Là, c'en est trop.

- Oui. Je m'appelle Liz. Mon prénom te dérange-t-il à ce point ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit.

- Alors pourquoi cet air dédaigneux ?

- Je me disais juste que je ne m'imaginais pas Max avec toi. Tu es la re... Enfin, tu es l'ex petite amie de Kyle non ?

Toute l'école est au courant maintenant ! C'est bon, je suis passé à autre chose. Voyez par vous-même qui se promène à mon bras ! Et je lui dis oui ou non là ?

- C'est moi-même. Mais, comme tu peux le constater, je suis passé à quelque chose de plus sérieux que le petit Valenti.

- Alors, maintenant Stacey, tu es gentille. Mais tu t'occupes de tes affaires.

Maxiiiiiiiii. Je t'aime ! Quand me suis-je métamorphosé en Tess ? Ha. Enfin. La voilà qui déguerpit. Elle va arrêter de me bouffer de l'air. À la niche la Stacey !

- Quelle répartie, me sourit Max.

Oui c'est vrai. C'est mieux que quand je lui parlais à lui. Au moins, je suis fixée. Stacey ne me fait aucun effet...

Nous passons finalement devant mon casier. La où j'avais l'habitude de le voir déambuler au bras de Tess... Sérieux comment ? De quel sérieux parlait Stacey ? Était-ce « sérieux » j'aurais cru que vous resteriez toujours ensemble ? Ou « sérieux » vous l'avez fait, non ?

- Au fait, avant qu'on ne soit interrompu, tu voulais me dire quelque chose.

- Oh. Oui.

Ouais... Est-ce que tu espionnes mes rêves ou mes pensées... Et aussi, est-ce que tu as couché avec Tess... Questions très faciles à poser !

- Max. J'aimerais être sure que tu n'es pas malhonnête avec moi.

- Je te dirai tout ce que tu veux savoir.

À ce point là.

- Je me demandais si... si tu ne...

- Salut Liz.

Mais ce n'est pas vrai ! Je n'arriverai donc jamais à lui parler ! Attendez. Dites moi pas que c'est pas vrai ! Je connais ce « salut Liz ». Seigneur sauve moi.

- Salut Kyle. Tu vas bien ?

Non que j'ai envie de savoir. C'est quelque chose qu'on dit généralement pour remplir de l'espace. Je sens Max se coller tout contre moi. Alors on est jaloux Maxwell Evans ?

- Plutôt bien. Enfin mieux, depuis que tu m'as planté en me disant que tu ne voulais pas sortir avec moi.

Je recadre. Le lycée... Bouddha... oui je lui ai dis ça mercredi. Il s'en est passé des choses depuis...

- Je me demandais...

Je déteste quand il commence ses phrases comme ça. Ce n'est jamais de bonne augure.

- Je me demandais si, comme tu ne veux pas sortir avec moi, on ne pourrait pas se faire un ciné.

On lui donne encore à manger ou il sait se nourrir tout seul ? Pauvre bête. Il serait temps qu'on lui explique comment fonctionne la vie.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, je réponds.

Max me prend alors la main. Kyle ne le remarque pas tout de suite. Et moi qui ai si bravement tenté de lui dire que je ne ressentais rien pour Max...

- En tant qu'amis. C'est tout.

- Non merci.

- Allez, juste un ciné.

- Elle t'a dit : non merci !

Max, mon héros. À partir de maintenant je me promènerai partout en disant : Salut, je suis Liz, la petite amie de Max.

- Toi, Evans. Tu ne te mêles pas de ça. C'est entre Liz et moi.

- Liz est ma petite amie !

C'était nécessaire de le crier si fort ? N'empêche, j'adore voir l'effet que ça produit à Kyle. Y a vraiment des jours où j'ai l'impression de vivre dans un cartoon. Ha ! J'adore ça !

- Tu sors avec Evans ? Après tout tes beaux discours « non je ne l'aime pas » « Kyle, qu'est ce que tu vas imaginé ».

Oui quand il bouge les mains comma ça, on comprend pourquoi il s'est tourné vers une autre religion. Pourtant, il aurait fait un meilleur sorcier africain ! Imaginez Kyle en pagne... eurk j'arrête tout de suite !

- Oui, je réponds timidement.

- Mais tu n'es qu'une sa.

Boum ! Kyle est en train de glisser à travers le couloir... sur les fesses ! Max n'a pas supporté qu'il m'insulte et lui a donné une bonne raclée. Depuis quand est-il violent ? Le sarcasme : oui. La violence : NON, NON, et NON.

- Qu'est ce qui t'a pris de faire ça ?

- Je n'ai pas fais exprès. C'était un accident !

- Un accident ?

Planter sa voiture dans un arbre, ça c'est un accident. Mettre son poing dans la figure de quelqu'un c'est volontaire.

- Et en plus tu as utilisé tes pouvoirs !

- Quoi ? Mais... Non !

Maxi, je suis sure que tu es très fort, que tu as un corps de dieu grec. Mais il ne fait pas me prendre pour une idiote. Quel être humain arriverait à balancer son camarade de classe à travers tout un couloir ?

- Max...

- Ça va. Oui j'ai utilisé mes pouvoirs. Mais je n'ai pas supporté ce qu'il a dit sur toi !

- Viens. Ne restons pas là. On a cours de géographie.

Je le tire jusqu'à la classe. C'est le moment tant redouté. Moi et Max face à Barbinator ! Mais en classe, il n'y a que deux ou trois élèves mââââles... dont je ne connais toujours pas le nom. Dès qu'ils apperçoient Max, ils se lèvent tous pour le saluer. Après avoir échangé quelques mots avec lui, leurs regards se fixent sur moi, tout comme si j'avais encore cette horrible tache sur le nez.

- Salut Liz, me dit l'un d'entre eux.

Il connaît mon nom ? Oui, c'est vrai... je suis la seul qui... blablabla on connaît la chanson !

- Salut. Je réponds.

- Je vois Max, que tu as enfin trouvé mieux que cette pimbêche de Tess. Si tu me permets. Tu sais que je ne l'ai jamais aimé !

Aurais-je changé de galaxie ? De système solaire ? De dimension peut-être ? Depuis quand les garçons n'aiment pas les blondes (ou chatain aux mèches blondes) bien roulées ?

- Elle est charmante, ajoute un autre en me souriant.

- Elle est à moi, annonce Max.

- Qui est à toi ? demande alors une voix derrière nous.

Max, me tenant toujours la main, se retourne. Nous pouvons apercevoir Isabel, Michael et bien entendu Tess dans l'entrebâillure de la porte.

- Je me suis demandée pourquoi tu étais partis plus tôt ce matin, dit calment Isabel les yeux lançant des regards noirs en ma direction. Je n'imaginais pas que c'était pour... ça.

Quelque chose me dit que ça ne va pas être de la tarte de me faire apprécier par Sa sœur ! Pourquoi je dis ça ? Une intuition...

- Laisse le tranquille, le défend Michael. Nous avons le droit de faire ce que nous voulons. Tu sors avec qui tu veux toi ! Alors laisse ton frère respirer.

Michael prônant l'alliance entre humains et extra-terrestres. Pour une fois qu'il dit quelque chose d'intelligent. Nombre de personne présente à mon enterrement : sept. Ça commence à faire du monde... Je ne suis pas sure de comprendre pourquoi il a dit ça. Mais Maria arrive soudain me donnant l'explication que j'attendais.

- Salut, Space Boy.

Ça me dit quelque chose ça. Attendez voir... elle vient de l'embrasser devant Isabel et Tess complètement ahuries ! Max sourit. Les garçons ça se comprend entre eux ! Il a du se passer quelque chose vendredi. Et elle ne me l'a même pas dit ??? Ouais... je ne lui ai pas dit non plus... elle posa alors son regard sur ma main agrippée à celle de Max et me sourit. On n'est pas meilleures amies pour rien.

- Bien. Bien. Bien. Asseyez vous tous. Nous allons commencer le cours.

Haaaaa. Monsieur Wallas. Son cours ne m'a jamais semblé aussi joyeux ! Je m'installe a mon banc accompagnée par Max qui se place juste à coté de moi. Maria est cote à cote avec Michael. Tout cela déplait fortement à Barbie et à son amie Isabel.

- Bien. C'est l'heure de remettre vos contes rendus de votre randonnée. Vous avez eu une semaine pour le peaufiner. Nous allons à présent le corriger. Par groupe vous viendrez me les remettre.

Le professeur cita les différents noms des élèves de la classe et lorsque ce fut notre tour, Max se leva et remit notre dossier à monsieur Wallas. Il l'examina comme il l'avait fait pour les précédents groupe puis se releva vers nous intrigué...

- Mademoiselle Parker, Monsieur Guérin et Monsieur Evans, êtes vous certains d'avoir fait cette étude sur le terrain.

Il se doute de quelque chose. Rappelons que Max a fait apparaître toutes ces fleurs avec ces pouvoirs et... oh mon dieu ! La plante qui ne pousse que dans le sud du continent...

- Oui monsieur, répondit Max.

- Vous avez trouvé la plante Stévia ?

La plante quoi ? C'est quoi une plante Viagra... Viasté... Stévia ou peu importe !

- Si nous avons complété ce dossier, c'est qu'il y avait cette plante là où nous nous trouvions, fait Max.

- Étrange. Cette plante est très réputée au Paraguay. Seuls, quelques horticulteurs européens ont eu le privilège de la voir pousser. Il est étonnant de trouver cette plante tropicale aux états unis. C'est presque un miracle.

Alors pourquoi il nous pose la question dans son quetsionnaire alors? Oh oh... Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment. Comment allons-nous nous sortir de ce mauvais pas? Je dis nous parce que maintenant qu'on est en couple lui et moi on partage tout ! Même les problèmes.

- Vous avez raison monsieur, s'exclama soudain Michael. C'était ma partie du questionnaire. Nous nous sommes répartis les taches. Et j'ai tout pompé sur internet.

- Fidèle à vous même Michael.

- Hey ouais !

Il vient de nous sauver la mise. Je commence à croire que Maria avait raison. Il est sympa ce garçon... NON ! Je n'ai pas dit ça... Quoique, il serait peut-être temps de nouer des liens avec les amis de mon petit ami. Alors comme avec les filles ce n'est pas gagné...

- Merci Michael, je chuchote.

- Pas de quoi p'tite terrienne, ajoute-t-il en me taquinant.

Il s'améliore depuis qu'il côtoie Maria. C'est pas logique tout ça. Elle lui a fait inhalé son huile de cèdre ?

Bien, prochaine étape : Isabel et Tess. Ouais... Je sais ça ne sera pas facile de s'en faire des amies. Disons que je vais essayer de les empêcher de me tuer. Hey ! Ce n'est pas parce que je n'ai aucune chance de réussir qu'il faut que je me montre pessimiste comme ça !

- Mademoiselle Harding, je vous prierai de bien vouloir être attentive au cours. Je suis certain que Mademoiselle Parker est un sujet de fixation intéressant. Je vous demanderai quand même de vous retournai vers moi...

- Mais monsieur, je ne la fixait pas je... enfin... vous savez...

Ha les Barbies !

En observant le regard méprisant de Tess, je me suis rendue compte que j'avais eu beaucoup de chance de trouver Max. Je ne suis pas sure qu'elle l'aime d'amour. Mais plutôt d'obsession. Comment, me demanderez vous, ai-je vu ça rien qu'en regardant dans ses yeux ? C'est très simple. Ils ne reflétaient que de la colère. Aucune tristesse d'avoir perdu un être cher, non ! Elle semble en colère de se l'être fait prendre... Elle semble prête à tout pour le récupérer...

à suivre...