Merci à toi, Lorina Wormtongue, pour être revenue, pour m'avoir reviewée, pour m'avoir mise dans tes authors alerts, et pour ne pas m'en vouloir d'avoir laissé si longtemps la fic sans mise à jour! Je vais essayé d'aller plus vite à présent.


CHAPITRE IV

Neil feuilleta une dernière fois ses papiers, évaluant le temps qu'il lui faudrait pour arriver jusqu'à la maison des Summers. Il n'avait jamais été doué pour conduire en ville.

Il décida plutôt de se garer et de chercher ce qu'il pouvait trouver à proximité.

Le plan lui indiquait la position de la boutique de magie qui avait été jusqu'à très récemment l'endroit où on avait le plus de chances de trouver Buffy et ses camarades de lutte préparer un plan contre les forces du mal. Dans un moment d'espoir, il décida d'aller y jeter un oeil.

Devant la porte, une jeune femme faisait les cent pas en marmonnant. Il ne voulut pas la déranger et s'avança pour regarder par les fenêtres. Mais la femme l'interpella.

"C'était ma boutique!" dit-elle d'un ton à la fois hystérique et desespéré. J'y étais heureuse. J'y gagnais beaucoup d'argent. S'il ne m'avait pas laissée tomber... Si la sorcière n'était pas passée par là."

"Anya." pensa Neil. Il avait lu les dossiers sur les différents amis de Buffy, mais il ne l'avait pas reconnue auparavant : la photo était floue, et elle avait changé de coiffure. Il se rappela sa mission " Puis-je vous être utile?"

La démone le considéra des pieds à la tête, semblant évaluer la question, puis dit d'un coup. "Non. Pas du tout."

"Oh." dit Neil, baissant la tête.

"Tu vois." rajouta Anya, "si tu avais été joli garçon, j'aurais pu coucher avec toi, pour me consoler un peu. Si tu avais été une jeune fille, j'aurais pu t'aider pour tes vengeances envers tes ex. Et si tu avais eu l'air riche, j'aurais pu te prendre ton portefeuille. Mais là, rien."

"Oh." dit encore Neil. "Et peut-être pourriez-vous m'indiquer où sont la ou les personnes qui ont détruit cette boutique? Je les cherche."

Anya réfléchit. "C'est pour lui faire du mal, n'est-ce pas?"

Neil se trouva plus embarrassé qu'il n'aurait cru, mais réussit à garder une contenance "En quelque sorte."

"Excellente idée." lui répondit-elle. "Tu as tous mes encouragements. Dommage, je ne sais absolument pas où elle est, moi non plus. Alors comme je ne peux pas t'aider, laisse-moi déprimer toute seule, d'accord? Tu me gâches ma scène de nostalgie romantique."

Neil s'éloigna, peu satisfait. Il consulta encore son plan et son dossier, et découvrit qu'il avait de la chance : non seulement le chantier où travaillait Alexander Harris n'étais pas loin, mais en plus il allait bientôt fermer.

Il arriva juste à temps pour voir le chantier fermer et Alex partir en direction de chez lui. Il commença à le suivre, en se rendant compte qu'une approche directe du genre "Sauriez-vous où je pourrais trouver Willow Rosenberg?" ne serait peut-être pas la meilleure des idées, si elle se cachait.

Au bout de quelques minutes, Alex se retourna et vint droit vers lui.

"Tu me suivais." dit-il d'un ton ferme.

"Euh..."

"Je vais être plus clair : depuis que j'ai quitté le chanter, j'ai l'impression que tu me colles. T'as une explication?

"Euh, je..." balbutia Neil, très embarrassé.

"Ne me dis surtout pas que je te plais, d'accord!"

"C'est-à-dire..."

"Tu vois, j'en ai plus qu'assez. J'ai l'impression de me faire poursuivre par les homos."

"Ah bon..."

"C'est pas drôle du tout en tout cas. J'ai rien contre les homos. Mais moi j'en suis pas un, tu piges? Tu vois, quand j'étais au lycée, il y avait ce type, Larry, qui n'arrêtait pas de me coller. Et puis l'année dernière, ce démon qui voulait m'emmener aux enfers pour que je sois sa reine, je n'ai pas du tout apprécié."

"C'est-à-dire que..."

"Alors, quand je vois un mec qui me suit, tu comprends, ça ne me plait pas du tout."

"Je vous promets que je ne suis pas..."

"C'est parfait! Parfait! Si tu t'en tiens là pas de problème! Salut!"

Il fit quelques pas, se retourna, leva le doigt, et ajouta "Pas de blague!" sur un ton qui ne plaisantait qu'à moitié.

Neil bredouilla des excuses et jugea plus convenable de ne pas continuer sa filature et de passer à un autre membre du groupe.

C'est alors qu'il vit passer Buffy dans la rue.

Buffy Summers.

Peut-être allait-elle rejoindre Alex. Peut-être était-elle là pour une autre raison. En tout cas, il lui vint en tête l'idée (complètement stupide, comme il devait le constater par la suite) qu'il raterait une occasion unique s'il ne lui parlait pas maintenant. Comment mieux feindre qu'on tombe par hasard sur une personne, si on ne peut pas réellement tomber dessus par hasard?

Il l'approcha, et chercha un prétexte, dans sa tête embrouillée par sa conversation avec Alex.

"Euh, excusez-moi, mademoiselle, êtes-vous hétérosexuelle?" ("Etes-vous homosexuelle?" lui semblait trop brutal.)

Buffy le toisa.

"Oui. Mais pour toi, je ferai une exception."

"Euh." dit Neil, qui avait compris au ton que la réplique n'était pas aimable, avant même d'essayer de la comprendre. "Je suis désolée. Mais connaitriez-vous par hasard des personnes homosexuelles? C'est pour un sondage auprès d'homosexuels à propos de l'évolution des mentalités : réalité ou illusion."

C'était un très mauvais prétexte. Mais c'était toujours mieux que "Je viens ici pour tuer votre amie Willow Rosenberg, pourriez-vous m'indiquer où elle loge actuellement?"

Cela ne marcha pas mieux, pourtant.

"J'en connaissais. L'une est morte, l'autre est dépressive, alors laisse-moi tranquille!"

Elle le planta là avec sa vitesse surnaturelle de Tueuse - ou peut-être Neil était-il particulièrement lent, ce qui, à bien y réfléchir, était tout à fait plausible.

"Il faut que je me trouve un prétexte béton, la prochaine fois..." murmura-t-il. "La prochaine fois..."


"Alors, est-ce que tu vas m'expliquer un peu tous ces machins?" demanda Marcie.

"Avec plaisir." répondit Ethan. "Il est toujours agréable d'avoir une audience. Je m'apprête à faire une invocation. Juste quelques petites créatures qui viendront les attaquer ; le genre qui accompagne d'habitude une menace plus grande. Pour les animaux, ces quelques poudres suffisent, avec les figurines en bois de cèdre, ainsi que quelques paroles en nordique ancien, le genre qui disent "eau de l'épée" pour dire "sang". Un peu précieux, mais avec le monstre à côté, cela devient tout de suite beaucoup plus impressionnant.

"Et le reste?"

"Le reste, c'est pour les rituels que nous n'allont pas faire, mais dont ils doivent découvrir les traces. Commençons même pas ceux-là, ça nous mettra dans l'ambiance. Voyons, le cercle de flammes est absolument obligatoire, les rognures d'ongles brûlées aussi. Mais je suis sûr qu'on pourrait rendre le tout beaucoup plus festif avec un peu de décoration. Voyons, peut-être quelques têtes humaines dans des boîtes à ressort? Ah, j'oubliais, nos chefs ne seraient pas forcément d'accord avec une telle interprétation des règlements. Je vais donc me contenter des quelques têtes de chevaux écorchés que j'ai ramenés... Ils n'en avaient plus à la boutique de constituants de sorts, c'est pour ça que nous avons été obligés d'aller jusqu'à la boucherie chevaline..."

Ethan commença à décorer le garage abandonné qu'il avait choisi comme repaire de la menace imaginaire qu'il inventait, alors que Marcie se contentait de l'observer.


Il y eut un coup à la porte de l'ex-observateur Rupert Giles.

"J'arrive!" dit ce dernier.

"Qu'est-ce que c'est?" demanda-t-il en voyant sur son palier Neil, un petit carnet dans une main et dans l'autre un crayon.

"Bonjour, monsieur Giles, excusez-moi de vous déranger. Je suis en train de rédiger un article pour un journal de sorcellerie, et de nombreux documents laissent entendre qu'il y a une proportion anormalement élevée de phénomènes surnaturels dans cette ville. On m'a dit que vous étiez particulièrement bien renseigné sur ces événements, et je suis venu vous poser quelques questions. Bien sûr, votre nom sera mentionné."

"Attendez quelques minutes." dit Giles. "Je serais enchanté de participer à votre article, mais j'allais faire du thé. Puis-je vous en proposer?"

Neil acquiesça, de bonne humeur. Cela se pasait décidément mieux que les autres fois.

Après avoir apporté deux tasses pleines, Giles commença à lui parler de certains des nombreux monstres qu'on trouvait sur la Bouche de l'Enfer.

Cependant, jamais il ne mentionnait la Tueuse dans ces histoires, ni le rôles qu'elle et ses amis y avaient joué. Il se contentait de donner de nombreux détails techniques sur les origines de créatures et la raison pour laquelle elles étaient sur le bouche de l'enfer, aini que les diffférents livres dans lesquelles elles étaient mentionnées. Il semblait enchanté d'avoir trouvé quelqu'un pour partager ses préoccupations.

Pendant la première heure, Neil trouva ça passionnant. Pendant la seonde heure, il avait mal aux mains à force de faire semblant de prendre des notes, et il n'y avait plus de thé. A la troisième heure, il cherchait désespérément un prétexte pour fuir.

"Avez-vous vous-même pratiqué la magie?"

Giles sembla hésiter, tripota un peu ses lunettes, et conclut : "Rien qui pourrait vous intéresser.

Neil sauta sur l'occasion. "Nous aimerions beaucoup avoir le point de vue d'un magicien ou d'une sorcière sur les événements que vous racontez, étant donné la ligne éditoriale. Ne pourriez-vous pas nous indiquer une adresse?"

Giles hésita encore une fois, et conclut, avec un sourire désarmant de franchise, comme on aurait pu trouver chez le plus loyal et honnête des hommes "Non."

Si Neil n'avait pas lu avec attention son dossier et vérifié qu'il connaissait Willow Rosenberg, il lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Maintenant qu'il voyait de quoi il était capable, il avait des doutes : Rupert Giles avait-il deviné pourquoi il était là? Lui avait-il raconté toutes ces histoires par cruauté pure, en sachant qu'il était ennuyeux comme les pierres?

"Je vais devoir vous quitter. Merci pour ces précieuses informations. Je chercherai par moi-même."

"Revenez quand vous voudrez." conclut l'ancien observateur, souriant.

Neil le prit à la lettre, et décida fermement de chercher ailleurs.


"Les créatures que je vais leur envoyer s'appellent des loups d'ombre.", dit Ethan, qui avait fini sa décoration et avait sorti les herbes, le livre, et les figurines animales.

"Des loups! Pas mal." approuva Marcie. Ethan avait déjà remarqué que depuis leur dernière conversation elle prenait la parole plus souvent, même quand elle n'avait rien de spécial à dire, semblant plus réticente qu'avant à se faire oublier.

"Enfin, c'est leur nom, mais elles ont aussi quelque chose du serpent." explique Ethan avec bonne grâce. "Et ce qui est intéressant, c'est qu'elles sont faites d'ombre, et ne sont ni visibles pour personne, sauf pour les personnes qu'elles sont censées poursuivre."

"Tu penses vraiment que Buffy Summers trouvera Neil avant qu'il se fasse manger?"

"Je l'ai mise, elle et ses amis, sur la liste des gens qui peuvent voir les loups, même s'ils ne sont pas ses victimes prioritaires. Si il a suivi nos consignes de s'approcher d'eux, il n'y aura aucun problème. En plus, ils ne sont pas si agressifs. Ils aiment tellement la chasse en elle-même qu'ils ne la font pas finir trop vite."

Il s'agenouilla pour commencer le rituel et conclut, à voix basse, pour lui-même "Et s'il y a un problème, alors ce sera très drôle de toute façon."