DISCLAMER : Depuis samedi, il ne s'est rien passé de miraculeux ! Les persos sont toujours à JKR, le contexte de base aussi, les fioritures et l'histoire sentimentalo-tristounette sont bien à moi !
(J'assume, ;))
Rating : toujours R. On le sait y pas plus haut, et on va bien finir par y arriver au R….
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Nuit étoilée
Sévérus revint dans la chambre et son regard fit l'inventaire des dégâts.
Pas si considérables, mais bon, le gamin en se mettant en colère avait dû filer une sacré trouille à ses amis, il y avait de la vaisselle brisée, des tasses probablement, des miettes partout, des bouts de tartes écrasés par terre, les draps en vrac. Dans sa colère il avait dû faire souffler un petit vent, style tornade pour arriver à un résultat pareil ! Quand à son propre lit : un vrai désastre, a croire qu'une colonie de lutin de Cornouailles était passé par là !
Bilan : appeler Dobby pour avoir un coup de main.
Sévérus prit un petit miroir que lui avait donné Albus, il le tint devant sa bouche et appela l'elfe.
« Dobby ! J'ai besoin de toi.
Instantanément, l'elfe apparut dans la chambre.
« Le professeur a bes… Commença l'elfe avant de s'interrompre, ses yeux s'ouvrirent encore plus grand que d'habitude en voyant le désordre de la chambre.
« Les amis du jeune Potter, dit Sévérus ironiquement. Tout ça pour que je me repose !
Les oreilles de Dobby pendaient lamentablement et il se tordait les mains.
« Dobby va avoir besoin de l'aide du professeur, dit il en soupirant.
Dobby ne peut pas tout ranger et nettoyer la chambre et s'occuper du jeune Harry.
Sévérus hocha la tête et s'approcha du lit, il retira le drap et au lieu de lancer un sort, il se pencha et prit Harry dans ses bras.
« Non, de non ! Il est tellement léger ! Il va falloir qu'il se remplume dès qu'il se réveille, pas question qu'il soit aussi maigre. Il avait un corps tellement parfait ! Et puis moi, j'aime pas les maigrichons.
Dans ses bras le corps de Harry était comme une poupée de son, absolument inerte. Sev fit un léger mouvement et la tête du garçon vint se poser sur son épaule, son souffle réchauffant son cou.
Il déglutit difficilement et assura sa prise avant de s'éloigner du lit.
« Dans mes bras ! Il est dans mes bras ! Par Morgane, je vais mourrrrrrrir !!!
Il se plaça devant la fenêtre, et de quelques mots fit apparaître une nuit étoilée, claire et calme.
Les hautes tours de Poudlard réapparurent lentement.
Sévérus se mit à parler doucement :
« Il fait nuit, tu vois, j'imagine que poudlard te manque autant qu'a moi c'est pourquoi je le mets toujours dans cette fenêtre, je me dis que le jour ou tu ouvriras les yeux, sa vue te réconfortera. Nous sommes le 30 Août, les cours vont recommencer dans quelques semaines, Albus a décrété que nous avions tous besoin de plus longues vacances cette année.
J'espère que nous retournerons ensemble au château. Même si tu n'es que mon élève. Alors, je resterai ton professeur. Mais au moins, nous serons ensemble.
Les mots avaient à peine troué le silence. L'homme se parlait plus à lui-même qu'a la forme qui reposait contre lui.
« Professeur ? Dit l'elfe en tirant sur la robe de Sévérus.
« Oui Dobby ?
« Dobby a terminé, professeur, vous pouvez remettre le garçon dans son lit.
« Ah, oui. Fit le professeur en se retournant.
Il revint vers le lit refait, et y déposa doucement son précieux fardeau. Le souffle d'Harry dans son cou lui manqua, créant un vide dans son âme.
Il tira le drap sur lui et laissa Dobby terminer de le border.
Après le départ de l'elfe, Sévérus rapprocha le fauteuil du lit et reprit sa position de la veille, la main d'Harry dans la sienne.
Son regard fit le tour de la chambre, elle était de nouveau propre et bien rangée. Plus tout à fait immaculée. Des traces rouges et orange avaient imprégnées les murs sensibles.
« Bon, alors rouge égale colère pour toi. Attendons la suite pour avoir ton spectre exact. C'est déjà pas mal d'avoir eu un début de réaction.
Par contre…
Le souvenir de l'explication de Draco lui revint en mémoire.
Lui revint, enfin pas vraiment, il ne l'avait pas oublié, il avait juste préféré ne pas y repenser.
Harry s'était mis en colère à cause de lui.
Parce que ses amis avaient dit du mal de lui.
Et il s'était calmé dès qu'il était arrivé.
Il n'avait même pas eu le temps d'ouvrit la bouche, que la tornade avait cessé.
« Tu as pris ma défense. Cette pensée lui fit une impression bizarre. Etait-ce ton coté Griffondor qui s'est rebellé ? Où était-ce un peu par amitié ? Six semaines à tes côtés.
Peut être que tu sentais ma présence quand même.
Le professeur était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne fit pas attention à la couleur bleu pâle qui avait envahi les draps et qui par cercles concentriques gagnait les murs de la chambre.
Sans sortir de sa transe, Sévérus se remit à parler, reprenant ses confidences à l'endroit précis où il les avait arrêtées le soir précédant.
« Une question d'éducation ! Voyez-vous Potter
(C'est reparti, tu le vouvoie de nouveau et tu l'appelles Potter, Ho, va falloir choisir !)
L'éducation à coup de poing et de gifles, ça marque un enfant. Alors instinctivement, en effet, Le Seigneur des ténèbres, me vient aux lèvres quand je parle de Lui.
Lorsqu'il a commencé à agrandir son cercle de fidèles, nous avons commencé à fréquenter de grandes familles au Sang Pur, bien entendu. Somptueuses réceptions, grands dîners. Tout ça payé avec l'or de ma mère bien entendu.
Petit à petit il a fallu vendre. Les terres tout d'abord.
Puis un jour, le château est parti lui aussi.
Jedusor dilapidait cet or avec une générosité qui ne lui coûtait pas grand-chose.
Quand il a décidé de remonter vers Londres, nous avons suivit, évidement.
Mon père, Sévérus prononça le mot avec dégoût, mon père nous a trouvé un logement minable, à peine habitable. Tu te souviens ? Les cours d'occlumencie, l'année passée ? Tu es rentré dans un de mes pires souvenirs. Ma mère battue et moi pleurant ? Nous étions à Londres. Dans ce truc pourri.
Sévérus s'interrompit un instant.
« Et pourtant, nous continuions à fréquenter du beau monde.
Parmi ceux que tu connais, il y avait les Malefoy, bien entendu, la famille de Pansy, celle de Crabbe. Et ….
Et les Black.
C'est là que j'ai connu Lucius et Sirius.
Nous n'étions ni amis ni ennemis, uniquement des gamins englués dans les délires de leurs pères. Quand il m'a fallu partir pour Poudlard, j'ai été tellement partagé entre la joie de quitter cette vie de fous que je vivais avec mon père (qui ne me voyait que comme un futur fidèle de Jedusor) et la culpabilité à l'idée de quitter ma mère.
La voix de Sévérus était devenue un peu rauque, les souvenirs lui faisaient un mal de chien.
Il portât la main d'Harry jusqu'à ses lèvres et l'embrassa doucement.
Et fermant les yeux, déposa la main ouverte sur sa joue.
Douce caresse volée.
«J'ai tellement pleuré, si tu savais, tellement crié dans mon oreiller.
Je n'avais personne. Pas d'ami et plus de famille. J'aurais tellement voulu avoir une main qui puisse prendre la mienne quand je n'en pouvais plus.
Ebeline ne pouvait même plus faire ça.
Le dernier souvenir que j'ai d'elle c'est sa façon de caresser ma joue, comme toi à cet instant.
Guère plus consciente que toi en fait.
L'homme remarqua enfin la couleur qui gagnait la chambre. Bleu pâle.
A ajouter au spectre.
Bleu comme quoi ? Bien être ?
C'était possible. Rien ne volait, pas le moindre petit ouragan en vue, le jeune homme ne devait pas lui en vouloir.
D'être là, de lui parler et de le caresser.
« Caresser ? Pas comme j'en meurs d'envie en plus.
Ma bouche sur la tienne, mes mains sur ta peau. Sur ton torse, sur ton…
Arrête Sévérus ! Reprends ton blabla et Stop !!!
Pas toucher.
Son.
Sexe.
Arrgh !
Sévérus bondit sur se pieds et disparut dans la salle de bain, il fit couler de l'eau et s'aspergea le visage. Ses mains tremblaient un peu, il resta là attendant que les battements de son cœur se calment.
Et que la pression redescende.
« Bon, ça y est t'es calmé ? Espèce d'obsédé !
Il se regarda un instant dans le miroir, ça allait à peu près.
Il attacha ses cheveux, en un catogan souple.
Il paraissait plus jeune que sa quarantaine approchante. Il retourna dans la chambre de son pas félin et vint se rasseoir auprès du lit.
« Arrivée de Sévérus Rogue à Poudlard. Dit-il en reprenant le cours de son récit.
Pas de bol, Lucius à décidé que nous étions amis, puisque sang pur et par chance dans la même maison !
Par contre Sirius lui est parti à Griffondor, et pour mon plus grand malheur, a rencontré James Potter.
Ton père.
Que j'ai adoré dès que je l'ai vu.
Tu lui ressembles terriblement, même silhouette, même tignasse brune, même visage fin. Même sourire. Mais pas du tout le même caractère.
Quand je dis que j'ai adoré ton père, c'est une façon de parler. Je n'ai jamais été amoureux de lui. Mais je suis tombé sous son charme. Comme mon père avait été séduit par Jedusor.
J'aurais voulu être son ami. Il ne m'a pas voulu.
Sirius lui suffisait.
Il ne tenait pas à être entouré de sorciers « débiles ». La débilité tenait au fait que nous étions des fidèles de Voldemort.
Et assez tôt, Sirius s'est rebellé contre cet état de fait, ce qui en faisait quelqu'un de fréquentable.
Pas moi. Et j'étais un Serpentard. Maison honnie entre toutes. La voix de Sévérus était amère.
Ton père pratiquait la guerre des maisons telle qu'elle est aujourd'hui. Les Griffondor, étaient à ses yeux les meilleurs; nous autres n'étions que de la racaille.
Sept ans.
Pendant sept longues années, ton père m'a détesté. Uniquement parce que je l'admirais.
Il le savait. Il le voyait dans mon regard.
Il ne pouvait plus me supporter.
Alors il s'en prenait à moi avec ses amis. Petites humiliations quotidiennes.
Me cacher mes affaires, se moquer de moi devant Lili et ses amies.
Je suis devenu le meilleur en classe uniquement pour lui prouver que je n'étais pas un nul.
Pas de chance, il n'y a vu qu'une raison de plus pour me détruire.
Servilus. C'est de lui qu'est venu ce surnom méprisant.
Servile avec les professeurs, prêt à tout pour une bonne note….
Même pas.
Une boule lui bloquait la gorge.
« Nom de nom ! Que c'est humiliant !
Même si tu ne m'entends pas, dire enfin au bout de tant d'années, à voix haute ce que l'on a jamais voulu s'avouer à voix basse. C'est terrible.
Surtout te dire ça.
A toi
Toi.
Dont je suis fou amoureux.
