Disclaimer: Tous les personnages de cette histoire appartiennent à J.K Rowling excepté pour Samantha Highfield.
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(Repère de temps: lundi)
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"Baissez-vous!" Cria Hermione.
Il y eut un bruit d'explosion mêlé à un seul cri de surprise. Après quelques instants, les élèves se relevèrent. Il y avait encore de la fumée dans l'air.
"J'ENLÈVE 50 POINTS À GRYFFONDOR!!!" S'écria une voix furieuse.
Tous les élèves se retournèrent. Devant eux se trouvait un garçon d'environ 16 ans, avec des cheveux noirs qui lui arrivaient aux épaules, des yeux noirs plissés par la colère et il portait une robe de sorcier noire trop grande pour lui et qui était tachée de potion. Cela prit un bon moment aux élèves pour comprendre que ce garçon était en fait le professeur Rogue, avec, au moins, 20 ans en moins! Il y eut quelques chuchotements, puis toute la classe éclata de rire.
"DEHORS!!!" Cria Rogue d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire. Les élèves ne bougèrent pas et rirent davantage.
"DEHORS!!! DISPARRAISSEZ DE MA VUE!"
Cette fois, les élèves se turent et sortirent du cachot avec vitesse, mais redoublèrent de rire rendus dans le corridor. Rogue resta là, sans bouger, à fixer la porte, puis se dirigea vers l'armoire et se mit à la recherche de l'antidote. Quand il l'eut trouvé, il en avala quelques gouttes et attendit.
"Mais combien de muscari cet imbécile a-t-il mis?!" S'écria-t-il.
"Professeur, voulez-vous bien me dire ce qui se passe ici?" Minerva McGonagall venait d'entrer dans la pièce. Elle s'arrêta net en voyant Rogue. "Se-Severus?" Dit-elle avec inquiétude.
"De qui ça a l'air?" Répondit-il d'un ton furieux. Elle savait très bien que c'était lui. Quand il était rentré à Poudlard une vingtaine d'années plus tôt, elle y enseignait déjà.
"Que vous est-il donc arrivé?" Demanda-t-elle en regardant la version plus jeune de Rogue.
"Figurez-vous donc que la potion de rajeunissement de Londubat a explosé, et avec la quantité de muscari qu'il y a mis, j'en ai pour une journée comme ça. Peut-être même deux!" Dit-il entre ses dents. McGonagall ne put s'empêcher d'afficher un sourire en coin.
"Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle," dit-il. "Il n'est pas question que je donne des cours dans cet état!"
"Eh bien pour ça, il va falloir que vous vous arrangiez avec Albus. Vous venez?"
Rogue hésita un moment, puis se décida à la suivre mais au troisième pas, il posa un pied sur sa robe trop longue et poussa un juron quand il tomba au sol. Il se releva avec toute la dignité qu'il lui restait, sortit sa baguette magique et la pointa sur ses vêtements en murmurant: "Reducto".
Ses vêtements rapetissèrent aussitôt et s'ajustèrent à sa taille. Il sortit alors du cachot en compagnie du professeur McGonagall. Il espérait de tout son coeur que personne ne le verrait ainsi, mais de toute façon, ça ne changerait rien. Toute l'école serait au courant sur l'heure sur l'heure du déjeuner. Parvati Patil s'en donnerait à coeur joie de raconter ça à tout le monde, la sale pie! Fort heureusement, ils arrivèrent au bureau de Dumbledore sans anicroches. McGonagall frappa à la porte.
"Entrez," dit la voix plaisante de Dumbledore.
Minerva entra dans le bureau la première.
"Professeur, heu. . . Severus a un. . . léger problème."
"Parce que vous appelez ça un LÉGER problème?!" S'exclama ce dernier en entrant dans le bureau à son tour.
Dumbledore resta pendant un moment à le fixer silencieusement, puis fondit en larmes. "Ha ha ha, mais qu'est-ce qui. . . qu'est-ce qui vous est arrivé?!"
"Incident de potion, et l'antidote ne va pas faire effet d'ici au moins une journée et – voulez-vous bien arrêter de rire ?! – je voulais vous demander si ce serait possible de ne pas m'obliger à être humilié durant mes cours."
"Vous voulez dire par-là que vous refusez de donner vos cours tant que vous ne serez pas retourné à normal?" Demanda Dumbledore en reprenant immédiatement son sérieux.
"Exactement," répondit Rogue, l'air déterminé.
"Eh bien, Severus, j'ai bien peur que ce soit impossible. Il n'y a personne qui puisse vous remplacer et je suis sûr que vous ne voudriez pas que vos classes aient du retard," dit-il en le regardant par-dessus ses lunettes en demi-lunes.
"Bon, c'est d'accord," répondit Rogue en détournant le regard. Il s'apprêtait à quitter le bureau quand Dumbledore l'arrêta.
"Oh, et Severus, je veux que vous soyez à la rencontre des professeurs sans faute après le dîner."
"Comme vous voudrez," dit Rogue en sortant de la pièce d'un pas furieux.
"Je crois que la rencontre va être des plus. . . intéressante," remarqua McGonagall en quittant à son tour, un sourire encore aux lèvres.
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Rogue s'enferma dans son bureau en cherchant une façon pour se défouler. Il donna un coup de pied dans la corbeille à papier qui heurta brutalement une étagère. Les ingrédients qui y étaient entassés vacillèrent dangereusement, puis quatre bocaux se fracassèrent sur le sol.
Il poussa un nouveau juron et s'assit à son bureau. Il saisit un parchemin, une plume d'aigle et une bouteille d'encre et se mit à écrire furieusement.
Monsieur Londubat,
Suite à votre incompétence lors du dernier cours de potions, vous écoperez d'une retenue. Elle consistera à (il s'arrêta pour réfléchir et ses yeux se posèrent sur la vitre cassée au pied de l'étagère) nettoyer TOUTES les étagères d'ingrédients. Votre retenue aura lieu mercredi soir à 9 heures. Vous me trouverez dans mon bureau. Ne soyez pas en retard.
Professeur Severus Rogue
Son écriture était quelque peu illisible, dû à sa rage, mais il n'y porta aucune attention. Il déposa sa plume, roula le parchemin et se dirigea à la volière.
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Grâce à Merlin, il n'y avait pas beaucoup d'élèves dans les corridors car c'était la fin de l'été et il faisait un temps superbe. Néanmoins, il mit son capuchon. Il se rendit à la volière sans avoir été trop remarqué. (D'accord, les élèves se demandaient ce qu'un étudiant faisait avec sa cape et, par-dessus le marché, son capuchon sur la tête quand il faisait 25º C à l'intérieur, mais c'était mieux que de se faire rire en pleine figure, tout de même!).
"Maccabey," appela-t-il lorsqu'il eut refermé la porte derrière lui. Un grand corbeau avec un plumage d'un noir de jais s'envola aussitôt vers lui en lui jetant un regard intrigué. Rogue s'approcha de lui et s'apprêtait à attacher le parchemin à sa patte gauche mais le volatile recula.
"Imbécile, ce n'est que moi," dit-il d'un ton rude en rejetant son capuchon en arrière. L'animal reconnu aussitôt les yeux de son maître et Rogue attacha la lettre à sa patte.
"Tu porteras cette lettre à Londubat sur l'heure du dîner, d'accord?" Lui demanda-t-il d'un ton plus doux tout en caressant son plumage. Sur ce, l'oiseau prit son vol. Rogue resta un moment à regarder la forêt et entreprit de retourner dans son donjon. Il pensait avec appréhension au dernier cours qu'il aurait cet après-midi.
Comment allait-il bien pouvoir enseigner en sachant que les élèves riraient de lui intérieurement? Peut-être, espéra-t-il, qu'ils seraient assez intelligents pour comprendre qu'il serait sans merci pour les points. Cette dernière perspective le fit presque sourire. Oui. . . il pourrait se servir de cette circonstance comme excuse. . . heu, non. . . comme raison, se reprit-il, pour être de très mauvaise humeur et de n'avoir aucune patience. (Enfin. . . moins que d'habitude).
Son fil de pensées fut interrompu par un groupe de filles de Serdaigle qui gloussèrent et rougirent en passant à côté de lui en le regardant du coin de l'oeil. Merde! Il avait oublié de remettre son capuchon! Il le remit aussitôt et se retourna.
"J'enlève 5 points Serdaigle pour se promener dans les corridors sans raison sur l'heure du déjeuner."
Il fut soulagé de croiser un elfe de maison sur son chemin, même si ce dernier eut du mal à le reconnaître.
"Tu pourrais m'amener le déjeuner à mon bureau?" Lui dit-il. L'elfe le regarda d'un air perplexe et répondit:
"Nous ne servons pas les élèves, Monsieur. Et depuis quand les élèves ont-ils un bureau, Monsieur?" Rogue rejeta en arrière son capuchon et lui jeta un regard noir.
"Suis-je obligé d'expliquer à tout le monde ce qui s'est passé?" Demanda-t-il d'un ton furieux. "Si tu ne sais toujours pas qui je suis, je te donne un indice: mon bureau est dans les donjons, siffla-t-il." L'elfe le reconnu enfin.
"Oh! Slinky est désolée Professeur Rogue, Monsieur. Je vais tout de suite aux cuisines, Monsieur."
Sur ce, l'elfe se précipita vers l'escalier mais avant de l'atteindre, trébucha sur Miss Teigne, le chat de Rusard. Slinky déboula douloureusement sur chacune des marches, tel un véritable slinky.
"Bien fait pour toi, sale bête!" S'exclama une voix.
C'était Rusard, le concierge de l'école qui, suivant son habitude, était sorti de nulle part. Il ne s'était pas adressé au chat, en disant "sale bête", mais à Slinky, qui s'était relevée et qui, à présent, fuyait au bas de l'escalier en titubant. Rusard s'approcha de Miss Teigne et la prit dans ses bras.
"Oh mon Dieu, tu vas bien ma jolie? Tu n'as rien? Cette créature devrait être renvoyée. Elle aurait pu te tuer!"
Rogue roula les yeux et descendit l'escalier à son tour.
"Eh attends un peu toi!" Lui dit Rusard. "Tu n'es pas un nouvel élève, toi. Alors qu'est-ce que tu fais ici? N'empêche que tu me dis vaguement quelque chose. . ."
"POUR L'AMOUR DU CIEL RUSARD! VOUS NE POURRIEZ PAS ME FOUTRE LA PAIX, VOUS ET VOTRE IMBÉCILE DE CHAT?!!"
"Professeur? Qu'est-ce-"
"Si vous voulez savoir ce qui m'est arrivé, veuillez vous informer auprès de quelqu'un d'autre, merci!"
Il regagna son bureau et déjeuna en silence.
