Disclaimer: Tous les personnages de cette histoire appartiennent à J.K. Rowling excepté pour Samantha Highfield. Bilbo le Hobbit, quant à lui, appartient à J.R.R. Tolkien.

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(Repère de temps: lundi et mardi matin)

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Quand le cours de Rogue avec les 7e années arriva, ils entrèrent dans la classe en trouvant Rogue déjà assis derrière son bureau. Apparemment, la nouvelle s'était déjà répandue car les élèves ne parurent pas trop surpris. Certains chuchotaient à l'oreille d'un ami en jetant un coup d'oeil au jeune Rogue, mais s'arrêtaient net en voyant l'expression que leur professeur arborait.

Il avait l'air de très mauvais poil.

En fin de compte, le cours était moins pire qu'il ne l'avait imaginé. Même que les élèves semblaient porter plus attention que d'habitude. Dieu seul sait pourquoi, pensa-t-il avec sarcasme. Tant mieux ; ils devaient préparer un antidote contre un poison à base d'arsenic. Pourtant, certains élèves étaient quelque peu distraits lorsqu'ils durent préparer leur potion, entre autres Melgane Feltish, qui regardait davantage Rogue que sa potion.

"Mademoiselle Feltish," dit-il, toujours assis derrière son bureau. "Je vous suggère de garder vos yeux sur votre potion."

Elle détourna vite le regard pour cesser son examen visuel de Rogue et se concentra sur sa potion qui, maintenant, débordait abondamment sur la table. Mais Rogue ne s'arrêta pas là.

"Votre antidote sera testé," dit-il, le regard flamboyant.

À la fin du cours, Rogue s'approcha de Melgane avec une fiole à la main. Toute la classe se tourna vers lui et Melgane.

"Ceci," dit-il en tenant la fiole au-dessus de sa tête pour que tout le monde puisse la voir, "est un poison appelé Narcolic. Il est fait à base d'arsenic, un autre poison déjà très puissant. Lorsque le Narcolic est ingéré, il s'infiltre dans le sang et par conséquent voyage dans tout le corps. Le poison s'attaque tout d'abord au foie et le brûle de l'intérieur très, très lentement, causant une souffrance atroce. Il s'en prend ensuite aux autres organes internes. La victime souffre ainsi pendant environ 45 minutes et cesse de vivre après 3 quarts d'heure d'agonie."

Tout le monde déglutit avec peine.

"Et c'est mademoiselle Feltish qui va ingérer le Narcolic et son antidote sera testé. Avalez ça," lui dit-il en lui tendant la fiole.

Elle prit la fiole entre ses doigts tremblants et regarda Rogue dans les yeux d'un air implorant. Il fronça les sourcils, lui faisant ainsi signe qu'elle ne s'échapperait pas de cette situation. Elle porta alors le poison à ses lèvres et l'avala d'un trait. Rogue reprit la fiole en la regardant d'un air intéressé. Au bout de quelques secondes, elle devint très blême et laissa échapper de sa gorge un bruit de surprise.

Rogue prit alors une louche, la trempa dans la potion de Melgane et la lui fit avaler précautionneusement. Il la regarda attentivement pour distinguer un quelconque signe de l'effet escompté. Elle s'écroula alors sur le sol du cachot en se tordant de douleur, entourant ses côtes de ses bras. Rogue sortit vite une autre fiole d'une de ses poches et s'agenouilla à côté d'elle.

"Calmez-vous, Miss Feltish," lui dit-il d'une voix calme en lui faisant boire l'antidote.

Après quelques instants, les couleurs revinrent dans son visage et elle ouvrit les yeux. Rogue se releva d'un air satisfait.

"Eh bien, ça m'a tout l'air que vous allez passer le prochain cours à faire un autre antidote jusqu'à ce que celui de Mademoiselle Feltish fasse effet," les informa-t-il avec un rictus.

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Lorsque le cours fut terminé, tout le monde sortit en hâte de la classe. Rogue avait quelque peu retrouvé sa "bonne humeur" quand il réalisa qu'il avait vraiment foutu la trouille à ses élèves. Il avait encore 1 heure et demie de libre devant lui avant qu'un elfe de maison ne lui apporte son dîner.

Il alla retrouver ses quartiers personnels et s'installa dans son fauteuil préféré auprès de la cheminée en commençant un livre de J.R.R. Tolkien, intitulé 'Bilbo le Hobbit'. Eh oui! Severus Rogue, Directeur de la maison de SERPENTARD se retrouvait parfois à lire des ouvrages de moldus (mais ses élèves n'en savaient rien, bien sûr).

Un jour qu'il était à la bibliothèque à la recherche d'un livre, il était tombé sur 'Le Seigneur des Anneaux' et il l'avait bien aimé. C'est pourquoi il avait recherché d'autres livres de cet auteur moldu et qu'il avait découvert, il y a deux jours, 'Bilbo le Hobbit'. Mais il ne savait pas à quoi il s'attendait en lisant ce livre. C'était beaucoup moins obscur que le 'Seigneur des Anneaux'.

Lorsqu'il fut rendu à la page 10, il eut un sourire en coin. C'était au moment où Bilbo rencontre Gandalf. En voici un extrait:

"Bonjours!" dit Bilbo.

Et il était sincère. Le soleil brillait et l'herbe était très verte. Mais Gandalf le regarda de sous ses longs sourcils broussailleux qui dépassaient encore le bord de son chapeau ombreux.

"Qu'entendez-vous par là? Dit-il. Me souhaitez-vous le bonjour ou constatez-vous que c'est une belle journée, que je le veuille ou non, ou que vous vous sentez bien ce matin, ou encore que c'est une journée où il faut être bon?"

"Tout cela à la fois dit Bilbo."

Rogue arrêta sa lecture pendant un bref moment en réalisant que Dumbledore ressemblait fort bien à Gandalf sur le point qu'il pouvait parfois sortir des absurdités de la sorte.

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Après son dîner tout seul, en silence dans ses quartiers, Rogue se prépara à sortir pour aller à la rencontre des professeurs.

Non. Mauvaise idée, pensa-t-il quand il mit sa main sur la poignée de porte. Il se dirigea vers la cheminée et y pointa sa baguette.

"Incendio," dit-il. Aussitôt, un grand feu ronronna dans la cheminée. Il prit de la poudre de cheminette qui était dans un vase non loin et la lança dans le feu. Les flammes prirent une teinte verte. "Salle des professeurs," articula-t-il clairement.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait dans la salle des professeurs. La plupart d'entre eux étaient sans doute encore en train de dîner, car les seuls personnes présentes étaient McGonagall – qui avait détourné la tête quand elle avait croisé son regard et qui trouvait maintenant un soudain intérêt à la tapisserie de la pièce, – Chourave, qui émit un bruit bizarre qui se transforma en une violente toux quand elle le remarqua, Hagrid, qui se tournait maintenant les pouces tout en les regardant, Samantha Highfield, qui sortit rapidement de la pièce en murmurant qu'elle avait oublié je-ne-sais-quoi, et Lupin qui. . . mais qu'est-ce qu'il foutait là celui-là?!

"Ah! Bonjours Severus," le salua-t-il avec, comme à son habitude, un sourire étampé dans le visage qui donnait toujours à Rogue le goût de le frapper. En y repensant, il décida de l'ignorer et de ne pas lui demander ce qu'il faisait là, et alla s'asseoir dans un coin de la pièce pour essayer de passer inaperçu à ceux qui allaient bientôt entrer, contrairement aux autres, qui occupaient la pièce.

Au bout de quelques minutes, les conversations reprirent. Rogue ne put s'empêcher d'écouter d'une oreille distraite ce que disaient Chourave et McGonagall.

"Comme je vous le disais, ce week-end j'ai été à Londres côté Moldu," disait McGonagall. "J'étais allée faire un tour à la campagne pour admirer le fabuleux paysage, quand une famille de Moldus m'a demandé où était le verger Texco. Je leur ai répondu que je n'en savais rien

et. . ."

Rogue roula les yeux et suivit des yeux Madame Bibine et Trelawney qui venaient d'entrer dans la pièce. Oh non, pensa-t-il avec alarme, elles se dirigent par ici. Elles s'assirent de chaque côtés de lui. Après un moment de silence, Trelawney commença son discours prévisible. Elle regarda Rogue droit dans les yeux et déposa sa main sur la sienne.

"Vous savez, Severus, je suis désolée de ne pas vous avoir prévenu," dit-elle. "Mais je ne puis me permettre de perturber mon troisième oeil en vous révélant le destin que vous auriez pu changer. J'ai lu dans les feuilles de thé le contraire de: petit deviendra grand. Visiblement, l'axe de Saturne défavorise votre bonne étoile en cette période. Je vous donne cependant ce conseil inestimable: soyez heureux malgré votre destin."

Rogue n'était plus capable de la supporter ; il savait qu'elle passait toutes ses journées dans sa tour avec l'atmosphère assoupissante qui y régnait, mais qui aurait pu penser des vapeurs de thé pouvait faire de tels ravages au cerveau?

Il se leva subitement et alla s'asseoir, à sa grande surprise, à côté de Lupin. Un joyeux luron est toujours mieux qu'une libellule détraquée, pensa-t-il. Néanmoins, il fit tout pour éviter de faire conversation avec lui. Il se contenta de regarder les professeurs remplir la pièce. D'autre part, peut-être pas, pensa-t-il.

Lupin avait commencé à fredonner joyeusement à ses côtés et Rogue avait l'impression qu'il le faisait exprès. Il ne savait pas ce qui le retenait de lui coller son poing à la figure. Peut-être était-ce à cause de tous ces regards furtifs qui allaient dans sa direction ? Il songea donc intérieurement à toutes les horreurs qu'il pourrait lui faire subir. Quand Dumbledore fut enfin arrivé, il débuta la réunion.

"Bonne soirée à tous. J'espère que la première journée de cours s'est passée à merveille pour tout le monde."

Rogue toussota.

"Je vous ai convoqués," poursuivit-il plus rapidement après avoir jeté un coup d'oeil à Rogue, "pour vous annoncer que le Professeur Binns sera parti pour un temps indécis. Donc, c'est M. Remus Lupin qui va le remplacer jusqu'à ce qu'il soit de retour." Rogue faillit tomber de sa chaise.

"Pardon?!" S'échappa-t-il.

"Remus va enseigner les cours d'Histoire de la Magie, Severus," reprit Dumbledore. Il savait très bien que Rogue avait comprit. "Oh, et je crois que M. Rusard voulait nous faire part de quelque chose. Allez-y, je vous prie."

Rogue posa les yeux sur le concierge. Il ne l'avait même pas remarqué depuis les 20 minutes qu'il poirotait là.

"Merci, Monsieur le Directeur. Je voulait vous faire savoir qu'un elfe de maison a fait une tentative de meurtre sur ma pauvre Miss Teigne, aujourd'hui," dit-il avec hargne. "Le Professeur Rogue en a été témoin. Je suggère qu'on renvoie cette créature sur-le-champ, n'est-ce pas Professeur? Quel est son nom, donc? Kinky? Pinky? Snoopy? Granny?…"

"Slinky, Rusard, Slinky," intervint Rogue avec impatience. "Avec le nombre de fois qu'ils disent leur nom dans une seule phrase, difficile de ne pas s'en souvenir. Et je ne me mêlerai pas à cette histoire idiote."

"Et il est vrai que cette chatte n'est jamais au bon endroit," renchérit McGonagall, les lèvres pincées. "De plus, elle a déjà essayé de m'attaquer alors que j'était sous ma forme Animagi." Rusard se mit immédiatement sur la défensive.

"C'est simplement parce qu'elle est capable de savoir quand il y a quelque chose d'anormal, et elle a tout de suite vu que vous n'étiez pas un chat normal."

"Euh, j'ai une suggestion," s'interposa timidement Lupin. "Pourquoi Slinky ne travaillerait-elle pas seulement aux cuisines ? Comme ça, elle ne pourra nuire à personne, ni à Miss Teigne. . . À moins que cette dernière n'aille faire des tours dans les cuisines et ne goûte les plats avant que les elfes ne les envoient dans la Grande Salle," ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

Cette fois, Rusard resta silencieux.

"Bon, alors cette histoire est réglée," dit enfin Dumbledore. "C'est tout, vous pouvez quitter. Bonne nuit." Rogue se leva et se dirigea vers la porte.

"Sevie!"

Rogue figea sur place et fit volte-face. Il fusilla Lupin du regard. C'était le nom que Black lui donnait généralement pour le provoquer quand ils étudiaient à Poudlard.

"N'oubliez pas ma potion Tue-loup, j'ai besoin de ma première dose ce soir," dit Lupin.

"Vous voulez une potion contre les puces, avec ça?" Demanda Rogue d'un ton glacial.

"Heu, non, je ne crois pas," répondit Lupin en se grattant la tête. "Je vais passer dans votre bureau dans une heure et demie, environ."

Rogue ne répondit point et sortit de la pièce. . . non sans avoir remarqué le sourire en coin qu'affichait Samantha Highfield lorsqu'il la croisa.

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Rogue prépara la potion distraitement. Pourquoi Dumbledore avait-il donc choisi Lupin pour remplacer Binns? Pensa Rogue avec colère. Comment pouvait-il donner ce travail à un homme qui, très probablement, dormait sur les leçons du fantôme quand il était étudiant? Cela le surpassait. Ce n'était pas qu'il aurait voulu que Dumbledore lui donne ce travail, loin de là mais il aurait pu prendre quelqu'un de plus compétent.

Il se frotta les yeux, versa la potion dans un gobelet et se dirigea dans son bureau. Il y déposa la potion ainsi qu'une note disant à Lupin de prendre la potion et de lui foutre la paix. Il avait hâte d'aller se coucher ; il avait eu une journée épuisante.

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Cette nuit-là, Rogue fit un rêve comme il n'en avait jamais fait depuis au moins une bonne quinzaine d'années. . .

Il se trouvait dans ce qu'il lui semblait être un trou perdu. Tout ce qu'il voyait était de la pelouse verte à perte de vue et le soleil était éclatant. Oh! Et MISÉRICORDE! Il était habillé dans des vêtements de Moldu!

Il regarda son accoutrement avec dégoût: il portait des pantalons noirs (c'était déjà ça), un chandail à capuchon vert (tolérable, c'était la couleur de Serpentard), et une veste noire. Je devrais me compter chanceux, pensa-t-il, ça aurait pu être rose ou violet.

Il passa une main dans ses cheveux et s'arrêta net. Il avait les cheveux courts. Il ferma les yeux.

Par pitié.

Il resta ainsi pendant quelques instants. Il lui sembla alors qu'il cherchait quelque chose. Quand il rouvrit enfin les yeux, à côté de lui se trouvait Minerva McGonagall. Elle était vêtue de sa robe de chambre écossaise ainsi que de son bonnet de nuit. Rogue se tourna vers elle.

"Pouvez-vous me dire où est le verger Texco?" Demanda-t-il.

Il ne savait foutrement pas pourquoi il lui posait cette question. Il savait, cependant, que ce nom lui était familier. McGonagall se contenta de lever le bras et pointer derrière lui. Il se retourna vers elle pour la remercier mais ne put le faire. Elle changea soudain de forme. C'était assez flou, tout d'abord, mais après un moment, l'image s'éclaircit.

McGonagall s'était transformé en un chien brun avec un kilt, qui se tenait sur deux pattes arrières et qui jouait de la cornemuse. Rogue afficha une expression qui voulait clairement dire : 'Je crois que je viens de perdre la boule' et commença son chemin vers le verger.

Au fur et à mesure qu'il avançait, l'obscurité semblait s'épaissir autour de lui tout comme les arbres qui avaient maintenant l'air de se pencher vers lui. Après avoir parcouru un chemin interminable, il arriva dans une clairière où il s'arrêta.

Il frissonna. Le vent s'était soudain levé et il était glacial. Quelque chose siffla près de son oreille. Rogue fit volte-face et laissa échapper un bruit d'horreur. Devant lui se trouvait le Saule cogneur. Il évita une branche qui lui érafla l'épaule. C'est à ce moment qu'il entendit un hurlement.

Pas le simple hurlement d'une personne effrayée, mais le hurlement déchirant d'une bête déchaînée. Il connaissait bien ce cri. C'était ce même cri qui avait hanté ses rêves après avoir échappé à la mort dû à une farce qui l'avait conduit face à face avec un loup-garou. Que devait-il faire ? S'il restait là, il allait se faire massacrer par un arbre fou et s'il s'en allait par derrière, il allait se faire déchiqueter sauvagement par un loup-garou.

Le Saule cogneur répondit à sa question. Une branche s'enroula autour de sa cheville et le souleva dans les airs juste avant que Rogue ne se fasse happer par le loup-garou. D'autres branches s'enroulèrent autour de sa taille et de son bassin. Il n'arrivait plus à respirer. Malgré cela, les branches resserrèrent leur étreinte. Ses côtes n'allaient pas tarder à briser. . .

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Rogue se réveilla avec un cri. Il était trempé de sueur et il avait toujours du mal à respirer. Il ne tarda pas à savoir pourquoi; il avait retrouvé sa grandeur normale et sa chemise et ses boxers trop petites l'empêchaient de respirer convenablement.

Il passa une main devant ses yeux, comme pour chasser la vision du rêve et se releva avec peine et avec des bruits de déchirement. Il se débarrassa de sa chemise et prit une bonne bouffé d'air. Il enleva ensuite (avec énormément de difficultés) ses boxers et les jeta à l'autre bout de la pièce. Il marcha jusqu'à la salle de bain et prit une douche froide pour se réveiller l'esprit et oublier son cauchemar.