Disclaimer: Tous les personnages de cette histoire appartiennent à J.K. Rowling excepté pour Samantha Highfield.

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(Repère de temps: mardi)

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20 minutes après sa douche, Rogue monta dans la Grande Salle et s'assit à côté de Madame Bibine. Il se servit une tasse de thé mais ne remplit pas son assiette. Il n'avait vraiment pas l'esprit à manger et perdit complètement son appétit lorsqu'il se rappela les paroles que Lupin avait prononcées hier soir. '. . . À moins que Miss Teigne n'aille faire des tours dans les cuisines et ne goûte les plats avant que les elfes ne les envoient dans la Grande Salle.'

". . . bien?" La voix de Bibine le sortit de sa rêverie.

"Pardon?" Dit-il en se tournant vers elle.

"Je vous demandais," reprit-elle, "si vous alliez bien. Vous êtes aussi vert qu'une asperge. Peut-être devriez-vous aller voir Pompom, je doute que vous vouliez que les élèves vous voient faire l'exploit de vomir sur toute la table."

"Oh. . . j'ai seulement fait un rêve de fou." Il n'en dit pas plus de peur qu'elle ne le répète à Trelawney, qui lui dirait sûrement que c'est un rêve prémonitoire. Comme si McGonagall se changerait en un chien qui joue de la cornemuse, pensa-t-il.

"Ah, vous aussi? Moi j'ai rêvé qu'un elfe de maison coupait la tête de Miss Teigne avec une hache et que Rusard se cassait le cou en essayant de suivre l'elfe pour le tuer alors qu'il volait au-dessus d'un escalier. J'avoue que c'était assez troublant."

Rogue commença à remplir son assiette. Il avait retrouvé son appétit. Il eut un soudain mouvement de recul involontaire quand Lupin s'assit à côté de lui. Et il avait prit sa première bouchée lorsque sa présence lui fit souvenir son rêve. Il avala avec peine: la nausée lui avait repris. Il déposa sa fourchette et prit de grandes respirations.

"Je vous remercie pour la potion Tue-loup," lui dit Lupin tout en se servant du bacon.

Ne recevant aucune réponse ni de remarque insultante, il tourna la tête pour trouver devant lui un Rogue qui avait considérablement pâli et qui respirait avec exagération tout en fermant les yeux.

"Severus? Vous allez bien? Vous voulez que je vous conduise à l'infirmerie?"

Rogue ne répondit pas de peur que s'il ouvrait la bouche, il vomirait pour de bon sur la table. Devant tout le monde. À présent, tous les professeurs étaient tournés vers lui avec une expression d'inquiétude et avaient arrêté de manger, ainsi que quelques élèves qui affichaient une certaine appréhension.

Rogue sentit un surplus de salive lui monter dans la bouche et il se leva brusquement, faisant basculer sa chaise par terre, et se précipita hors de la Grande Salle. Cette fois, tous les élèves le regardèrent sortir le la salle avec une expression perplexe.

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Quelques minutes plus tard, Dumbledore et Lupin entrèrent dans les toilettes des professeurs pour trouver Rogue assis par terre, un coude accoté contre la cuvette d'une toilette. Il avait maintenant le teint aussi blanc qu'un drap et il tremblait légèrement. Il leva les yeux vers eux.

"Monsieur le directeur," dit-il d'une voix faible, je ne me sens pas en. . . en état d'enseigner, aujourd'hui.

"Bien sûr que vous ne l'êtes pas, Severus," répondit Dumbledore d'une voix qui trahissait son inquiétude. "Je vais me charger des cours de potions, aujourd'hui. Ne vous inquiétez pas pour ça.

"Vous croyez que c'est un effet secondaire de la potion de Rajeunissement, Albus?" Lui demanda Lupin.

"Non," répondit Dumbledore. "Cette potion n'entraîne pas ce genre de réaction." Il s'agenouilla auprès de Rogue et mit une main sur son front. Il était brûlant. Il la retira doucement et le fixa dans les yeux pendant un moment. "Je dirais plutôt que c'est un virus. Venez, Severus, nous allons vous conduire à l'infirmerie."

Il entreprit d'aider Rogue à se relever mais ce dernier eut un nouveau haut-le-cœur et vomit une fois de plus. Lorsque ses spasmes furent terminés, Dumbledore passa précautionneusement un bras autour de sa taille et le remit tranquillement sur ses pieds.

"Remus," dit-il, "vous voulez bien m'aider à l'emmener?"

"Bien sûr, Albus," celui-ci. Lupin se mit de l'autre côté de Rogue afin que ce dernier puisse s'appuyer sur lui et ils se dirigèrent vers l'infirmerie.

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"Gastro-entérite," conclut Madame Pomfresh lorsqu'elle eut fini de l'examiner. Elle écarta les mèches de cheveux noirs qui tombaient devant les yeux de Rogue et les fixa une nouvelle fois. Ils étaient terriblement vitreux.

"Je ne peux malheureusement rien faire pour la fièvre," commenta-t-elle. "Il vaut mieux la laisser faire son travail et combattre le virus. "Je vous conseille donc de rester au lit et de ne pas trébucher en courant vers la salle de bain, car ce n'est pas moi qui vais ramasser le dégât. D'ailleurs je vais mettre une bassine à côté de votre lit."

"Dans ce cas, je peux aller dans mes quartiers," tenta Rogue, "ça va être mieux que de – "

"Oh que non! L'interrompit Madame Pomfresh."

"Pompom," intervint Dumbledore, "je ne vois vraiment pas en quoi cela pourrait nuire à Severus."

"Je ne lui fais pas confiance, voilà tout. Vous le connaissez; il va sortir du lit aussitôt qu'il sera capable de tenir debout, c'est pourquoi je veux que quelqu'un veille constamment sur lui," lui expliqua-t-elle.

"Voilà ce que nous allons faire," proposa Dumbledore. "Severus va retourner dans ses quartiers et je m'arrangerai pour que quelqu'un soit toujours avec lui pour le. . . heu. . . surveiller. Et vous pourrez venir le voir pour être au courant de son état quand vous voudrez," termina-t-il. Madame Ponfresh considéra ses paroles pendant un moment.

"Très bien," finit-elle par dire. "Mais j'insiste pour que quelqu'un veille sur lui 24 heures sur 24, Albus."

"Vous avez ma parole, Pompom." À ces mots, Rogue grogna. L'idée de quelqu'un le surveillant 24 heures sur 24 ne l'enchantait pas du tout.

"Allons, allons, Severus," dit Dumbledore. "Ça pourrait être pire, vous auriez pu rester toute la journée dans cet endroit monotone," (ahem, fit Madame Pomfresh) " heu. . ." Dumbledore chercha ses mots pour se racheter auprès de Madame Pomfresh.". . . en compagnie d'une charmante infirmière qui ne vous aurait pas quitté d'un oeil, et pris soin de vous." Sur cela, Madame Pomfresh eut l'ait ravi, mais Rogue avait comprit le sous-entendu. S'il restait ici, l'infirmière n'allait pas le lâcher d'une semelle.

"Bon, alors, allons-y," dit Dumbledore. "À moins que vous ne vouliez attendre que la prochaine vague passe, Severus. Je comprendrais si vous ne vouliez pas souiller les planchers de l'école."

"Bonne idée," murmura Lupin tandis qu'il observait le visage de Rogue changer de couleur. Comme il l'avait prédit, le Maître des Potions ne tarda pas à courir jusqu'à la salle de bain.

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De retour dans ses quartiers, Rogue dû subir l'humiliation d'être aidé à mettre son pyjama car il avait du mal à tenir debout, tant sa tête tournait. Dumbledore et Lupin durent le mettre au lit de force en le menaçant de le retourner à l'infirmerie.

Il coopéra donc à contrecoeur. Il n'appréciait aucunement l'idée de rester toute la journée au lit à ne rien faire et d'avoir quelqu'un dans sa chambre le regardant dormir. Il ne pourrait supporter que quelqu'un soit témoin d'un autre cauchemar et de le voir ébranlé à ce point.

"Remus," dit Dumbledore, après avoir réussi à mettre Rogue au lit. "Si je ne me trompe pas vous n'avez pas de cours ce matin. Pourriez-vous assurer le premier tour de garde?"

Non! Pas lui, pensa Rogue. N'importe qui sauf lui!

"Aucun problème, Albus," répondit Lupin.

"Parfait!" Répliqua Dumbledore. Il avait l'air quelque peu amusé. "S'il y a un problème quelconque, appelez Pompom. Tâchez de vous reposer Severus!" Sur ce, il quitta la pièce.

Rogue se retrouva donc seul avec Lupin.

"Vous comptez me fixer longtemps, comme ça?" Remarqua Rogue en essayant de mettre du sarcasme dans sa voix, mais sans succès.

"Eh bien, répondit Lupin, ne suis-je pas supposé veiller sur vous? Alors taisez-vous et dormez." Rogue sentit le rouge lui monter à la figure. Jamais, au grand jamais, Remus Lupin ne lui avait parlé d'un ton sec et autoritaire. Et Rogue n'y pouvait rien.

Dormir, pensa Rogue, DORMIR. Comment suis-je supposé dormir quand j'ai l'impression que ma tête va exploser et qu'à chaque vingt minutes je me lève pour aller vomir mes tripes?

Il resta néanmoins silencieux et observa Lupin d'un oeil critique tandis qu'il fouillait dans sa bibliothèque personnelle.

"Vous n'avez vraiment rien d'autre que des livres de potions là-dedans?" Rogue, têtu comme il était, ne lui répondit pas. Et puis il lui avait dit de se taire, alors qu'il en subisse les conséquences.

La bibliothèque avait cependant une petite section qui contenait autres choses que des livres de potions et Lupin ne tarda pas à la trouver. Il prit un livre et se tourna vers Rogue avec un air soudainement amusé. Il lui montra le livre en question.

"Bilbo le Hobbit?" Dit simplement Lupin en levant un sourcil interrogateur. Rogue se sentit une nouvelle fois rougir.

"Franchement je n'aurais jamais pensé que vous lisiez ce genre de livre," continua-t-il en feuilletant le livre. "Enfin, il faut avouer que c'est une très bonne histoire. Et moi qui pensais que vous n'aviez pas de goût." Lupin fit une pause, l'air pensif. "Mais," reprit-il, "j'ai été assez déçu d'apprendre que c'était un homme de Dale qui tuait le Dragon et que Bilbo perdait ses boutons de veste." Sur cela, Rogue se redressa, furieux.

"IMBÉCILE! Vous venez de me dire la fin et je ne suis rendu qu'au début! Vous n'êtes vraiment qu'un--"

Il s'interrompit pour se précipiter aux toilettes.

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Durant les deux heures qui suivirent, Lupin lut Blibo le Hobbit tandis que Rogue faisait des allers et retours de la salle de bain jusqu'à son lit. À onze heures moins le quart, Dumbledore ainsi que Madame Pomfresh vinrent voir comment Rogue se portait. Ils arrivèrent cependant quand ce dernier venait de s'endormir.

"Comment va-t-il?" Demanda l'infirmière à Lupin qui était toujours plongé dans sa lecture.

"Relativement bien," répondit celui-ci sans quitter des yeux son livre. "Je crois également qu'il a battu un record: quinze fois en trois heures et demie."

Dumbledore s'approcha de Rogue et lui posa doucement une main sur le front pour ne pas le réveiller.

"Sa fièvre n'a toujours pas diminué, Pompom," remarqua-t-il.

"Je peux bien lui donner une potion pour abaisser sa température, à présent que le pire est passé, dit-elle. Mais laissons-le dormir, pour l'instant. Il la prendra lorsqu'il se réveillera."

"Très bien," dit Lupin en refermant le livre et en le mettant sur la table de chevet. "Mais ce n'est pas moi qui vais la lui donner; j'ai un cours dans quinze minutes," dit-il en s'adressant à Dumbledore.

"Je vous remercie, Remus. J'ai déjà trouvé une personne volontaire pour les prochaines heures."

"Au revoir," dit Lupin en sortant de la pièce.

Après avoir jeté un dernier coup d'oeil à Rogue, Madame Pomfresh sortit à son tour.