Chapitre 8 : Débuts difficiles
Nous sommes donc descendus tous les deux dans la Grande Salle pour le souper. Ma plus grande crainte était de voir Sévérus et Narcissa, mais heureusement, le repas venait de commencer et ils n'étaient pas là. Connaissant la ponctualité de Rogue, je me doutais qu'ils n'apparaîtraient pas.
« Sûrement en train de passer une soirée en amoureux devant la cheminée, pestais-je intérieurement tout en prenant place entre Hagrid et Lupin »
Olivier alla s'asseoir en face de moi, entre Sirius et Dumbledore. Ce dernier me présenta aux deux professeurs nouvellement arrivés qui m'accueillirent chaleureusement.
La conversation de ce début de repas me fut réservée. Ils me posèrent tous des questions sur moi mais cela se passa relativement bien. Dumbledore m'avait préparé et nous avions convenu tous les deux que je devais m'en tenir au fait que je venais du monde moldu, point. C'est donc ce que je fis.
J'ai bloqué un instant face à une question de Rémus qui me demanda dans quelle école de sorcellerie j'avais été. J'ai donc avoué que je ne détenais aucun pouvoir magique, que j'étais une simple moldue comme les autres. Je ne sais pas pourquoi, mais j'en fut gênée vis-à-vis d'Olivier. Cependant, il avait l'air de bien le prendre.
« Qu'est-ce que ça peut bien me faire après tout ?.....pensais-je »
La réaction de Sirius par contre, m'a surprise tout en éveillant une peur que je n'avais pas jusqu'à lors.
-Vous savez sûrement ce que vous faites Albus, lui dit-il. Mais vous ne croyez pas que c'est dangereux de la livrer à la merci d'adolescents tous plus où moins inconscients, immatures, avec des hormones en furies et potentiellement dangereux ?....
Gloupsss.... Je déglutissais avec peine tout en sentant un nœud se serrer dans le fin fond de mon estomac.
-En effet Sirius, je sais ce que je fais. Tout ce que je vous demande, c'est que cela ne sorte pas de cette table. Aucun élève n'a besoin d'en être informé. Je suis certain que tout se passera bien et je ne me fais aucun soucis, acheva-t-il confiant.
Olivier se rendit compte de mon malaise.
-De toute façon, il y aura toujours quelqu'un pour te protéger, me confia-t- il tendrement.
Je lui répondis par un sourire gêné mais je me repris aussitôt.
-Je ne me fais pas d'inquiétude de toute façon, lui mentis-je.
En fait, le surnaturel, la magie, les fantômes, les tableaux qui parlent, les différentes créatures tout droit sortit d'un conte, ne m'inspiraient pas confiance et me semblaient franchement inquiétant.
Le restant du repas se passa très bien, dans la bonne humeur des souvenirs farfelus des différents professeurs envers les élèves qui feraient leur retour dès le lendemain soir. A la fin du repas, la conversation eut du mal à s'éteindre pendant encore une bonne heure.
Au fur et à mesure, mon esprit s'évadait et je ne les écoutais plus. Je ne pouvais m'empêcher de penser jalousement que Sévérus était sûrement en train de faire l'amour tendrement à Narcissa, allongé sur le tapis moelleux devant la cheminée, comme nous l'avions fait la veille. Mon cœur se serrait de plus en plus jusqu'au moment où je sentis une main sur mon épaule. Olivier s'était levé sans que je ne m'en rende compte et il se tenait derrière moi.
-Ca te dirait d'aller faire un tour ? me demanda-t-il en me faisant un clin d'œil et un signe de tête discret vers le restant des convives.
-Oui, avec plaisir, répondis-je à mon sauveur.
Nous sommes donc partie après un bonsoir à tout le monde.
-Je pense que tu as déjà dû parcourir des kilomètres pour visiter tout Poudlard, mais je suis sûr qu'il reste un endroit que tu n'as pas découvert, me dit-il d'un air malicieux alors que nous sortions de la Grande Salle. Tu es d'accord pour que je te le montre ?
Il était si gentil et son regard si doux que cela me troubla. Je sentis une grande chaleur m'envahir et le rouge me monter aux joues. Bon sang, je le connais à peine, il ne faut pas que je m'attache... Je ne réussis pas à aligner deux mots lorsqu'il me tendit sa main.
-Je...
-Ne t'inquiètes pas ! me dit-il en rigolant et en abandonnant de vouloir me prendre par la main. Ce n'est pas un piège, je te dirais pourquoi je veux te le faire voir quand nous y serons !
Je l'ai donc suivi dans ces longs couloirs, nous faisant emprunter plusieurs escaliers et monter toujours plus haut dans le château.
Il s'arrêta finalement devant un tableau représentant une tour face à un couché de soleil. Etrangement, il n'y avait pas de mot de passe. Il tira sur le côté droit du tableau qui s'ouvrit sur un vieil escalier de pierre assez étroit. Je sentis un léger vent frais parcourir chaque partie de ma peau non recouvert par ma robe. Olivier s'engagea dans l'escalier et je le suivis, non sans inquiétude.
Arrivée en haut, la beauté de la vue m'enleva toutes appréhensions. Nous nous trouvions en haut d'une tour, sur une mini terrasse entourée de murets de un mètre de hauteur, qui donnaient vue sur une immense étendue de paysage, des kilomètres de verdures, de forêt, et au loin, un couché de soleil sur une colline.
Je me rapprochais du bord, bouche bée face à un tel spectacle, face à ce silence et à ce calme si apaisant.
-J'ai découvert cet endroit quand j'étais encore élève ici, le jour où j'ai perdu mes parents à cause de Voldemort... J'avais pris mon balai, je voulais voler, m'envoler le plus haut possible pour m'échapper...J'ai découvert cet endroit par hasard et depuis j'aime bien venir ici...C'est magnifique n'est- ce pas ?
-Oui, magnifique et ... apaisant, lui murmurais-je en quittant aussitôt mon regard du sien.
-Je ne t'ai pas vu souvent, mais assez pour avoir remarqué que tu as une lueur triste aux fonds des yeux, je l'ai encore plus remarqué ce soir à table...je me suis dis que cet endroit te ferait du bien...
Qu'est-ce qui m'avait prit d'accepter de le suivre !!.... Je ne sais pas trop pourquoi, mais je suis devenue rouge de honte et de colère.
-Je vais très bien et je ne suis pas triste !lui répondis-je froidement. Par contre, je suis fatiguée, alors excuse-moi, mais je préfère aller me coucher !
Je le laissais donc en plan sans qu'il ne puisse comprendre ma réaction brutale. Je m'en fichais. Je préférais qu'il se vexe et qu'il m'ignore au lieu qu'il cherche à en savoir plus sur moi, à vouloir me connaître et sympathiser. Je n'ai pas besoin de lui....
Je me suis précipitée dans mes appartements en courant dans les couloirs (sans me perdre...) et une fois arrivée, je me suis effondrée sur mon lit en pleurant. Et pendant un long moment j'ai pleuré. Pleuré pour ma réaction envers Olivier. Pleuré pour Sévérus. Pleuré pour la mort que j'aurai dû avoir. Pleuré parce que je vivais encore. Pleuré parce que j'étais trop faible et trop lâche pour tout arrêter...
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Je voyais deux hommes s'approcher d'une couverture or et argent. Sévérus, qui avait un drôle de sourire sur les lèvres ainsi que Olivier avec son regard tendre. Je les voyais tendre chacun un bras vers ce corps étendu. Je leur criais de ne pas soulever cette couverture, mais ils s'approchaient toujours. Puis ils la soulevèrent, faisant apparaître mon visage, mes yeux cherchant à s'ouvrir comme après un long sommeil. Je les entendis d'une même voix me dire : « Viens, ouvre-toi à la vie »
Je ne voulais pas ouvrir les yeux, je pleurais, je leur criais de me laisser, mais je sentais leurs bras m'attraper et je me réveillais de nouveau en hurlant, en sueur et en pleurs, dans ma chambre si calme et vide de Poudlard...
J'ai mis du temps avant de me remettre un minimum de mon cauchemar afin d'agripper la fiole que Sévérus m'avait confié et que j'avais déposé sur ma table de chevet. J'en ai avalé une gorgée et je me suis rallongée le temps que ça passe.
Je ne sais pas si je me suis rendormie mais quand j'ai rouvert les yeux, apaisée par la potion, je remarquais que j'avais toujours les vêtements de la veille. J'ai regardé ma montre, la montre de Sévérus. Il était 6h15 du matin. Je décidais d'aller prendre une douche. Je me suis habillée et étant sûr de ne croiser personne, je suis allée prendre l'air.
Je me suis baladée pendant une bonne demi heure et mes pas m'ont finalement conduit dans la salle de musique où je me suis installée au piano. Je jouais tout ce qu'il me passait par la tête jusqu'à avoir mal aux doigts et je me suis donc arrêtée, complètement vidé mais étrangement calme. La musique m'a toujours fait cet effet là.
C'est à ce moment que j'entendis des applaudissements. Je me suis retournée brusquement sous la surprise, remarquant que cela provenait de Drago, installé sur un meuble bas aux côtés de Harry.
-Je ne savais pas que les moldus pouvaient avoir du talent, constata le Serpentard de son air hautain.
-Venant de toi, je prend ça comme un compliment, lui répondis-je en me levant. Contente que ça t'ait plus.
-C'était vraiment très beau, me murmura Harry qui avait l'air ému. ( !...)
-Merci...lui répondis-je assez timidement. En fait, je trouve cette situation terriblement embarrassante...je ne savais pas que quelqu'un m'écoutait...Ca fait longtemps que vous êtes l ?....
-Au moins dix bonnes minutes, me répondit le blondinet tout en descendant tous les deux de leur perchoir.
-On allait prendre notre petit déjeuner dans la Grande Salle avec tout le monde, vous faites la route avec nous ?me demanda Harry devant mon embarras.
-Oui, bien sûr !...
Nous nous sommes tous retrouvés devant l'unique grande table qui occupait la Grande Salle pendant les vacances.
Sévérus et Narcissa étaient toujours absents, mais il y avait Harry et Drago en plus cette fois-ci. Ca me faisait vraiment bizarre de me retrouver avec mes deux anciens personnages favoris de livres, deux jeunes hommes maintenant réels qui ont traversés nombres d'histoires, nombres de fanfics et nombre de fantasmes.
Olivier arriva cinq minutes après nous, son joyeux « bonjour » me faisant sortir de ma rêverie. Il me parlait comme s'il ne s'était rien passé la veille. Apparemment, je ne l'avais pas vexé et j'en concluais donc qu'il n'en avait rien à faire de moi. Tant mieux...
Je déjeunais à côté d'Olivier, Drago et Harry se trouvant en face de nous. Pendant le petit déjeuner, Olivier nous proposa de passer la journée à Pré- au-Lard afin de profiter de ce dernier jour de vacances, avant que la rentrée ne commence le soir même.
J'avais refusé gentiment, prétextant que j'avais encore beaucoup à faire et que de toute façon, je n'avais pas encore d'argent sorcier.
Dumbledore-j'ai-les-oreilles-partout s'était empressé de dire que nous avions tous les deux finis nos préparatifs et qu'il m'avait donné également de l'argent sorcier le semaine dernière. Je me suis retrouvée coincée, sans excuse valable et j'ai accepté de les accompagner.
Je me suis donc rendue dans mes appartements afin d'aller chercher ce fameux argent, et s'en en être étonné, je découvris tout un tas de pièce dans le porte-monnaie.
Lorsque je suis ressortie de chez moi, je découvrais Harry et Olivier en train de chahuter, disons plutôt « faire la bagarre » comme des gamins, pendant que Drago restait adosser le long d'un mur, toujours aussi impassible. Lorsqu'ils me virent fermer la porte, ils s'arrêtèrent en essayant de reprendre leur sérieux.
-De vrais gamins...soupira le Serpentard. Vous venez ?me demanda-t-il en prenant la route s'en même me jeter un regard.
Je l'ai donc suivi, accompagné des deux autres gai luron, et j'en profitais pour demander à mes deux futurs élèves d'arrêter de me vouvoyer. Mais ils refusèrent, Harry ne voulant pas faire de gaffes plus tard en cours, Drago, bah...parce que c'est Drago et moi, non seulement un professeur, mais en plus qui faisait des cours de Moldus. En gros, chacun à sa place.
Je ne l'ai pas mal prit et ils me mirent très vite à l'aise, me sentant complètement détendue en arrivant au village. Ils m'ont fait visiter la plupart des boutiques dans lesquelles je me trouvais sans cesse émerveillée par les objets insolites ou la magie que j'y découvrais.
Le repas du midi arrivait. Harry et Drago devaient retourner chez Sirius pour manger et Olivier me proposa assez timidement de m'emmener dans un restaurant. Je me suis doutée qu'il avait peur de se faire « bouler » une deuxième fois, mais je ne l'ai pas fait et j'ai accepté en évitant de montrer trop d'enthousiasme.
Nous nous sommes donc rendus dans un petit restaurant très charmant et le repas se déroula à merveille. Il pensait que je ne connaissais rien du monde sorcier (ce qui se révéla exacte au fur et à mesure de la conversation) et il me conta toute la beauté de la magie ainsi que des anecdotes sur les sorciers. Pas une seule fois je ne me sentis mal à l'aise avec lui, bien au contraire. Je le trouvais adorable, gentil, drôle, il ne se prenait pas la tête et en plus, vraiment très mignon !
C'est arrivé au dessert que tout se compliqua. Je riais à l'une de ses histoires lorsque la serveuse s'approcha de notre table afin de nous demander si nous désirions des cafés.
Lorsque je détournais mon regard sur elle afin de lui répondre, c'est Eux que je vis entrer dans le restaurant. Sévérus et Narcissa. Ils étaient en train de s'installer à une table près de nous lorsqu'elle lui demanda :
-T'es vraiment à croquer avec ta nouvelle coupe, c'est pour moi que tu l'as fait ?
Sévérus allait lui répondre lorsque nos regards se croisèrent.
-C'est par amour que je l'ai fait...lui répondit-il en me fuyant immédiatement du regard.
« Non, pas ça...tu n'as pas le droit...pas maintenant...., pensais-je les mains tremblantes »
-Non merci, pas de café. Nous prendrons l'addition, entendis-je à peine Olivier répondre à la serveuse.
Je n'osais plus croiser son regard, le mien restant fixé sur la table, essayant de me reprendre au mieux afin qu'il ne s'aperçoive de rien.
-Tu viens ?me demanda-t-il doucement une fois la note payée.
Je remarquais à peine qu'il m'avait tendu sa main et que je l'avais prise. Je le suivais en silence et il m'emmena sur une colline à l'écart du village. Il n'avait pas prononcé un mot lui non plus, évitant bien de me poser des questions ou d'entamer un sujet fâcheux. Nous nous sommes assis tous les deux dessous un arbre et nous sommes resté ainsi cinq bonnes minutes sans rien dire, me permettant de me reprendre.
-Excuse-moi pour hier soir, lui murmurais-je confuse pour briser le silence (et vraiment pour m'excuser aussi !...)
-Ne t'inquiètes pas pour ça, me répondit-il gentiment tout en jouant nerveusement avec des brins d'herbe. Je n'ai pas vraiment été diplomate pour annoncer le sujet, c'est de ma faute.
Je me suis retournée vers lui, choquée qu'il pense être fautif.
-Non ! Je...bafouillais-je.
-Tu n'es pas obligé de te justifier ! me répondit-il souriant et avec quelques rougeurs. Je comprends qu'il soit encore trop tôt pour que tu me parles ouvertement. J'espère juste qu'avec le temps tu me feras confiance, finit-il de dire en s'allongeant dans l'herbe.
Je fis comme lui en m'allongeant à ses côtés afin de pouvoir contempler les nuages en cachant mon trouble.
-Pourquoi es-tu si gentil avec moi ?lui demandais-je hésitante.
Il se redressa calmement sur un coude face à moi et plongea son regard dans le mien, à quelques centimètres au dessus de mon visage.
-Parce que j'espère qu'un jour, tu m'ouvriras ton cœur et que tu me feras une place dans ta vie.
Je me retrouvais sans voix face à son regard si doux et sincère, ainsi qu'à la rougeur qui s'était accentué sur ses joues, faisant briller ses superbes yeux bruns.
Je n'arrivais pas à lui dire que je ne voulais plus m'attacher, que je ne voulais plus ouvrir mon cœur, qu'il n'y avait de place pour personne dans ma vie, car je ne vivais pas vraiment. Mais je n'arrivais plus à parler, mes yeux se fixant dans les siens puis s'attardant sur ses lèvres qui se rapprochaient dangereusement et avec lenteur vers moi. J'étais figée entre ma raison et mon envie.
Je n'ai pu empêcher ses lèvres si douces et chaudes de se poser tendrement sur les miennes, une sensation électrisante me parcourant le corps, mon cœur s'accélérant à une vitesse folle. Et j'ai savouré...
J'ai répondu à son baiser, entrouvrant mes lèvres afin que nos langues puissent se caresser lentement et sensuellement. Cela n'avait rien à voir avec les baisers que j'avais reçu dans ma misérable vie, rien à voir non plus avec ceux de Sévérus...
« SEVERUS !!....pensais-je en reprenant conscience et en rompant brusquement le baiser. »
Trop brusquement. Je vis l'incompréhension sur son visage et j'essayais lamentablement de m'excuser. Mais son regard s'assombrit d'un seul coup.
-Quand tu arrêteras de penser à lui, tu me feras signe !!...me dit-il froidement en se rasseyant.
-De qui parles-tu ?!...l'interrogeais-je hésitante en connaissant déjà la réponse.
-D'un homme sur le point de se marier et qui joue le salopard avec une jeunette de 25 ans !!!....
-Comment oses-tu !!!m'écriais-je en me levant indigner et rouge de colère.
Il ne chercha pas à me répondre, son regard noir fixé dans l'herbe. Je suis partie aussitôt, courant me réfugier au château.
A suivre.....
Nous sommes donc descendus tous les deux dans la Grande Salle pour le souper. Ma plus grande crainte était de voir Sévérus et Narcissa, mais heureusement, le repas venait de commencer et ils n'étaient pas là. Connaissant la ponctualité de Rogue, je me doutais qu'ils n'apparaîtraient pas.
« Sûrement en train de passer une soirée en amoureux devant la cheminée, pestais-je intérieurement tout en prenant place entre Hagrid et Lupin »
Olivier alla s'asseoir en face de moi, entre Sirius et Dumbledore. Ce dernier me présenta aux deux professeurs nouvellement arrivés qui m'accueillirent chaleureusement.
La conversation de ce début de repas me fut réservée. Ils me posèrent tous des questions sur moi mais cela se passa relativement bien. Dumbledore m'avait préparé et nous avions convenu tous les deux que je devais m'en tenir au fait que je venais du monde moldu, point. C'est donc ce que je fis.
J'ai bloqué un instant face à une question de Rémus qui me demanda dans quelle école de sorcellerie j'avais été. J'ai donc avoué que je ne détenais aucun pouvoir magique, que j'étais une simple moldue comme les autres. Je ne sais pas pourquoi, mais j'en fut gênée vis-à-vis d'Olivier. Cependant, il avait l'air de bien le prendre.
« Qu'est-ce que ça peut bien me faire après tout ?.....pensais-je »
La réaction de Sirius par contre, m'a surprise tout en éveillant une peur que je n'avais pas jusqu'à lors.
-Vous savez sûrement ce que vous faites Albus, lui dit-il. Mais vous ne croyez pas que c'est dangereux de la livrer à la merci d'adolescents tous plus où moins inconscients, immatures, avec des hormones en furies et potentiellement dangereux ?....
Gloupsss.... Je déglutissais avec peine tout en sentant un nœud se serrer dans le fin fond de mon estomac.
-En effet Sirius, je sais ce que je fais. Tout ce que je vous demande, c'est que cela ne sorte pas de cette table. Aucun élève n'a besoin d'en être informé. Je suis certain que tout se passera bien et je ne me fais aucun soucis, acheva-t-il confiant.
Olivier se rendit compte de mon malaise.
-De toute façon, il y aura toujours quelqu'un pour te protéger, me confia-t- il tendrement.
Je lui répondis par un sourire gêné mais je me repris aussitôt.
-Je ne me fais pas d'inquiétude de toute façon, lui mentis-je.
En fait, le surnaturel, la magie, les fantômes, les tableaux qui parlent, les différentes créatures tout droit sortit d'un conte, ne m'inspiraient pas confiance et me semblaient franchement inquiétant.
Le restant du repas se passa très bien, dans la bonne humeur des souvenirs farfelus des différents professeurs envers les élèves qui feraient leur retour dès le lendemain soir. A la fin du repas, la conversation eut du mal à s'éteindre pendant encore une bonne heure.
Au fur et à mesure, mon esprit s'évadait et je ne les écoutais plus. Je ne pouvais m'empêcher de penser jalousement que Sévérus était sûrement en train de faire l'amour tendrement à Narcissa, allongé sur le tapis moelleux devant la cheminée, comme nous l'avions fait la veille. Mon cœur se serrait de plus en plus jusqu'au moment où je sentis une main sur mon épaule. Olivier s'était levé sans que je ne m'en rende compte et il se tenait derrière moi.
-Ca te dirait d'aller faire un tour ? me demanda-t-il en me faisant un clin d'œil et un signe de tête discret vers le restant des convives.
-Oui, avec plaisir, répondis-je à mon sauveur.
Nous sommes donc partie après un bonsoir à tout le monde.
-Je pense que tu as déjà dû parcourir des kilomètres pour visiter tout Poudlard, mais je suis sûr qu'il reste un endroit que tu n'as pas découvert, me dit-il d'un air malicieux alors que nous sortions de la Grande Salle. Tu es d'accord pour que je te le montre ?
Il était si gentil et son regard si doux que cela me troubla. Je sentis une grande chaleur m'envahir et le rouge me monter aux joues. Bon sang, je le connais à peine, il ne faut pas que je m'attache... Je ne réussis pas à aligner deux mots lorsqu'il me tendit sa main.
-Je...
-Ne t'inquiètes pas ! me dit-il en rigolant et en abandonnant de vouloir me prendre par la main. Ce n'est pas un piège, je te dirais pourquoi je veux te le faire voir quand nous y serons !
Je l'ai donc suivi dans ces longs couloirs, nous faisant emprunter plusieurs escaliers et monter toujours plus haut dans le château.
Il s'arrêta finalement devant un tableau représentant une tour face à un couché de soleil. Etrangement, il n'y avait pas de mot de passe. Il tira sur le côté droit du tableau qui s'ouvrit sur un vieil escalier de pierre assez étroit. Je sentis un léger vent frais parcourir chaque partie de ma peau non recouvert par ma robe. Olivier s'engagea dans l'escalier et je le suivis, non sans inquiétude.
Arrivée en haut, la beauté de la vue m'enleva toutes appréhensions. Nous nous trouvions en haut d'une tour, sur une mini terrasse entourée de murets de un mètre de hauteur, qui donnaient vue sur une immense étendue de paysage, des kilomètres de verdures, de forêt, et au loin, un couché de soleil sur une colline.
Je me rapprochais du bord, bouche bée face à un tel spectacle, face à ce silence et à ce calme si apaisant.
-J'ai découvert cet endroit quand j'étais encore élève ici, le jour où j'ai perdu mes parents à cause de Voldemort... J'avais pris mon balai, je voulais voler, m'envoler le plus haut possible pour m'échapper...J'ai découvert cet endroit par hasard et depuis j'aime bien venir ici...C'est magnifique n'est- ce pas ?
-Oui, magnifique et ... apaisant, lui murmurais-je en quittant aussitôt mon regard du sien.
-Je ne t'ai pas vu souvent, mais assez pour avoir remarqué que tu as une lueur triste aux fonds des yeux, je l'ai encore plus remarqué ce soir à table...je me suis dis que cet endroit te ferait du bien...
Qu'est-ce qui m'avait prit d'accepter de le suivre !!.... Je ne sais pas trop pourquoi, mais je suis devenue rouge de honte et de colère.
-Je vais très bien et je ne suis pas triste !lui répondis-je froidement. Par contre, je suis fatiguée, alors excuse-moi, mais je préfère aller me coucher !
Je le laissais donc en plan sans qu'il ne puisse comprendre ma réaction brutale. Je m'en fichais. Je préférais qu'il se vexe et qu'il m'ignore au lieu qu'il cherche à en savoir plus sur moi, à vouloir me connaître et sympathiser. Je n'ai pas besoin de lui....
Je me suis précipitée dans mes appartements en courant dans les couloirs (sans me perdre...) et une fois arrivée, je me suis effondrée sur mon lit en pleurant. Et pendant un long moment j'ai pleuré. Pleuré pour ma réaction envers Olivier. Pleuré pour Sévérus. Pleuré pour la mort que j'aurai dû avoir. Pleuré parce que je vivais encore. Pleuré parce que j'étais trop faible et trop lâche pour tout arrêter...
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Je voyais deux hommes s'approcher d'une couverture or et argent. Sévérus, qui avait un drôle de sourire sur les lèvres ainsi que Olivier avec son regard tendre. Je les voyais tendre chacun un bras vers ce corps étendu. Je leur criais de ne pas soulever cette couverture, mais ils s'approchaient toujours. Puis ils la soulevèrent, faisant apparaître mon visage, mes yeux cherchant à s'ouvrir comme après un long sommeil. Je les entendis d'une même voix me dire : « Viens, ouvre-toi à la vie »
Je ne voulais pas ouvrir les yeux, je pleurais, je leur criais de me laisser, mais je sentais leurs bras m'attraper et je me réveillais de nouveau en hurlant, en sueur et en pleurs, dans ma chambre si calme et vide de Poudlard...
J'ai mis du temps avant de me remettre un minimum de mon cauchemar afin d'agripper la fiole que Sévérus m'avait confié et que j'avais déposé sur ma table de chevet. J'en ai avalé une gorgée et je me suis rallongée le temps que ça passe.
Je ne sais pas si je me suis rendormie mais quand j'ai rouvert les yeux, apaisée par la potion, je remarquais que j'avais toujours les vêtements de la veille. J'ai regardé ma montre, la montre de Sévérus. Il était 6h15 du matin. Je décidais d'aller prendre une douche. Je me suis habillée et étant sûr de ne croiser personne, je suis allée prendre l'air.
Je me suis baladée pendant une bonne demi heure et mes pas m'ont finalement conduit dans la salle de musique où je me suis installée au piano. Je jouais tout ce qu'il me passait par la tête jusqu'à avoir mal aux doigts et je me suis donc arrêtée, complètement vidé mais étrangement calme. La musique m'a toujours fait cet effet là.
C'est à ce moment que j'entendis des applaudissements. Je me suis retournée brusquement sous la surprise, remarquant que cela provenait de Drago, installé sur un meuble bas aux côtés de Harry.
-Je ne savais pas que les moldus pouvaient avoir du talent, constata le Serpentard de son air hautain.
-Venant de toi, je prend ça comme un compliment, lui répondis-je en me levant. Contente que ça t'ait plus.
-C'était vraiment très beau, me murmura Harry qui avait l'air ému. ( !...)
-Merci...lui répondis-je assez timidement. En fait, je trouve cette situation terriblement embarrassante...je ne savais pas que quelqu'un m'écoutait...Ca fait longtemps que vous êtes l ?....
-Au moins dix bonnes minutes, me répondit le blondinet tout en descendant tous les deux de leur perchoir.
-On allait prendre notre petit déjeuner dans la Grande Salle avec tout le monde, vous faites la route avec nous ?me demanda Harry devant mon embarras.
-Oui, bien sûr !...
Nous nous sommes tous retrouvés devant l'unique grande table qui occupait la Grande Salle pendant les vacances.
Sévérus et Narcissa étaient toujours absents, mais il y avait Harry et Drago en plus cette fois-ci. Ca me faisait vraiment bizarre de me retrouver avec mes deux anciens personnages favoris de livres, deux jeunes hommes maintenant réels qui ont traversés nombres d'histoires, nombres de fanfics et nombre de fantasmes.
Olivier arriva cinq minutes après nous, son joyeux « bonjour » me faisant sortir de ma rêverie. Il me parlait comme s'il ne s'était rien passé la veille. Apparemment, je ne l'avais pas vexé et j'en concluais donc qu'il n'en avait rien à faire de moi. Tant mieux...
Je déjeunais à côté d'Olivier, Drago et Harry se trouvant en face de nous. Pendant le petit déjeuner, Olivier nous proposa de passer la journée à Pré- au-Lard afin de profiter de ce dernier jour de vacances, avant que la rentrée ne commence le soir même.
J'avais refusé gentiment, prétextant que j'avais encore beaucoup à faire et que de toute façon, je n'avais pas encore d'argent sorcier.
Dumbledore-j'ai-les-oreilles-partout s'était empressé de dire que nous avions tous les deux finis nos préparatifs et qu'il m'avait donné également de l'argent sorcier le semaine dernière. Je me suis retrouvée coincée, sans excuse valable et j'ai accepté de les accompagner.
Je me suis donc rendue dans mes appartements afin d'aller chercher ce fameux argent, et s'en en être étonné, je découvris tout un tas de pièce dans le porte-monnaie.
Lorsque je suis ressortie de chez moi, je découvrais Harry et Olivier en train de chahuter, disons plutôt « faire la bagarre » comme des gamins, pendant que Drago restait adosser le long d'un mur, toujours aussi impassible. Lorsqu'ils me virent fermer la porte, ils s'arrêtèrent en essayant de reprendre leur sérieux.
-De vrais gamins...soupira le Serpentard. Vous venez ?me demanda-t-il en prenant la route s'en même me jeter un regard.
Je l'ai donc suivi, accompagné des deux autres gai luron, et j'en profitais pour demander à mes deux futurs élèves d'arrêter de me vouvoyer. Mais ils refusèrent, Harry ne voulant pas faire de gaffes plus tard en cours, Drago, bah...parce que c'est Drago et moi, non seulement un professeur, mais en plus qui faisait des cours de Moldus. En gros, chacun à sa place.
Je ne l'ai pas mal prit et ils me mirent très vite à l'aise, me sentant complètement détendue en arrivant au village. Ils m'ont fait visiter la plupart des boutiques dans lesquelles je me trouvais sans cesse émerveillée par les objets insolites ou la magie que j'y découvrais.
Le repas du midi arrivait. Harry et Drago devaient retourner chez Sirius pour manger et Olivier me proposa assez timidement de m'emmener dans un restaurant. Je me suis doutée qu'il avait peur de se faire « bouler » une deuxième fois, mais je ne l'ai pas fait et j'ai accepté en évitant de montrer trop d'enthousiasme.
Nous nous sommes donc rendus dans un petit restaurant très charmant et le repas se déroula à merveille. Il pensait que je ne connaissais rien du monde sorcier (ce qui se révéla exacte au fur et à mesure de la conversation) et il me conta toute la beauté de la magie ainsi que des anecdotes sur les sorciers. Pas une seule fois je ne me sentis mal à l'aise avec lui, bien au contraire. Je le trouvais adorable, gentil, drôle, il ne se prenait pas la tête et en plus, vraiment très mignon !
C'est arrivé au dessert que tout se compliqua. Je riais à l'une de ses histoires lorsque la serveuse s'approcha de notre table afin de nous demander si nous désirions des cafés.
Lorsque je détournais mon regard sur elle afin de lui répondre, c'est Eux que je vis entrer dans le restaurant. Sévérus et Narcissa. Ils étaient en train de s'installer à une table près de nous lorsqu'elle lui demanda :
-T'es vraiment à croquer avec ta nouvelle coupe, c'est pour moi que tu l'as fait ?
Sévérus allait lui répondre lorsque nos regards se croisèrent.
-C'est par amour que je l'ai fait...lui répondit-il en me fuyant immédiatement du regard.
« Non, pas ça...tu n'as pas le droit...pas maintenant...., pensais-je les mains tremblantes »
-Non merci, pas de café. Nous prendrons l'addition, entendis-je à peine Olivier répondre à la serveuse.
Je n'osais plus croiser son regard, le mien restant fixé sur la table, essayant de me reprendre au mieux afin qu'il ne s'aperçoive de rien.
-Tu viens ?me demanda-t-il doucement une fois la note payée.
Je remarquais à peine qu'il m'avait tendu sa main et que je l'avais prise. Je le suivais en silence et il m'emmena sur une colline à l'écart du village. Il n'avait pas prononcé un mot lui non plus, évitant bien de me poser des questions ou d'entamer un sujet fâcheux. Nous nous sommes assis tous les deux dessous un arbre et nous sommes resté ainsi cinq bonnes minutes sans rien dire, me permettant de me reprendre.
-Excuse-moi pour hier soir, lui murmurais-je confuse pour briser le silence (et vraiment pour m'excuser aussi !...)
-Ne t'inquiètes pas pour ça, me répondit-il gentiment tout en jouant nerveusement avec des brins d'herbe. Je n'ai pas vraiment été diplomate pour annoncer le sujet, c'est de ma faute.
Je me suis retournée vers lui, choquée qu'il pense être fautif.
-Non ! Je...bafouillais-je.
-Tu n'es pas obligé de te justifier ! me répondit-il souriant et avec quelques rougeurs. Je comprends qu'il soit encore trop tôt pour que tu me parles ouvertement. J'espère juste qu'avec le temps tu me feras confiance, finit-il de dire en s'allongeant dans l'herbe.
Je fis comme lui en m'allongeant à ses côtés afin de pouvoir contempler les nuages en cachant mon trouble.
-Pourquoi es-tu si gentil avec moi ?lui demandais-je hésitante.
Il se redressa calmement sur un coude face à moi et plongea son regard dans le mien, à quelques centimètres au dessus de mon visage.
-Parce que j'espère qu'un jour, tu m'ouvriras ton cœur et que tu me feras une place dans ta vie.
Je me retrouvais sans voix face à son regard si doux et sincère, ainsi qu'à la rougeur qui s'était accentué sur ses joues, faisant briller ses superbes yeux bruns.
Je n'arrivais pas à lui dire que je ne voulais plus m'attacher, que je ne voulais plus ouvrir mon cœur, qu'il n'y avait de place pour personne dans ma vie, car je ne vivais pas vraiment. Mais je n'arrivais plus à parler, mes yeux se fixant dans les siens puis s'attardant sur ses lèvres qui se rapprochaient dangereusement et avec lenteur vers moi. J'étais figée entre ma raison et mon envie.
Je n'ai pu empêcher ses lèvres si douces et chaudes de se poser tendrement sur les miennes, une sensation électrisante me parcourant le corps, mon cœur s'accélérant à une vitesse folle. Et j'ai savouré...
J'ai répondu à son baiser, entrouvrant mes lèvres afin que nos langues puissent se caresser lentement et sensuellement. Cela n'avait rien à voir avec les baisers que j'avais reçu dans ma misérable vie, rien à voir non plus avec ceux de Sévérus...
« SEVERUS !!....pensais-je en reprenant conscience et en rompant brusquement le baiser. »
Trop brusquement. Je vis l'incompréhension sur son visage et j'essayais lamentablement de m'excuser. Mais son regard s'assombrit d'un seul coup.
-Quand tu arrêteras de penser à lui, tu me feras signe !!...me dit-il froidement en se rasseyant.
-De qui parles-tu ?!...l'interrogeais-je hésitante en connaissant déjà la réponse.
-D'un homme sur le point de se marier et qui joue le salopard avec une jeunette de 25 ans !!!....
-Comment oses-tu !!!m'écriais-je en me levant indigner et rouge de colère.
Il ne chercha pas à me répondre, son regard noir fixé dans l'herbe. Je suis partie aussitôt, courant me réfugier au château.
A suivre.....
