11/ Quand la haine et la douleur doivent sortir

Je courrais dans les longs couloirs sans vraiment savoir où j'allais, évitant seulement ceux où j'entendais des voix afin de ne rencontrer personne.

Mes pas m'ont en fait dirigé vers un certain tableau représentant une tour sur un couchée de soleil. Cet endroit me faisait rappeler Olivier et je ne tenais pas à y aller, mais avant de faire demi-tour, une idée me traversa l'esprit en repensant à la hauteur de vide démesuré qui se trouvait derrière.

Et j'y suis allée d'un pas décidé, me retrouvant debout sur l'un des grand muret, le vide, la liberté, une porte, se trouvant à seulement un pas.

Mais impossible...Je n'y arrivais pas. J'étais trop lâche et je n'arrivais plus avancer. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi à essayer de trouver le courage de faire cet unique pas quand une personne arriva et vint s'installer silencieusement debout à mes côtés.

C'était Harry. Mon gentil et doux Harry. Un jeune homme qui souffrait sûrement plus que moi mais qui n'abandonnait jamais. Mais moi, qu'est-ce que j'aurai à abandonner ? Rien. Personne. Je l'ai fait il y a quelques semaines en restant en vie alors qu'elle n'avait pas survécu.

Et je sus lamentablement que je n'aurai pas encore ce courage de tout arrêter ce soir. Je me suis laissée tomber à genoux sur le bord du muret, essayant de retenir mes pleurs devant lui. Il s'accroupit et vint s'asseoir derrière moi, me basculant doucement contre lui afin que je me retrouve assise entre ses genoux, ma tête reposant contre lui.

-Toi aussi tu as le droit de pleurer, me murmura-t-il en me passant une main dans mes cheveux.

Cette simple phrase, le ton de sa voix et sa gentillesse suffirent à me faire craquer complètement, me retournant légèrement afin de cacher mon visage contre son torse. Et j'ai pleuré...(« Pleuré-é ...Aline, pour qu'elle revienne »...oupss, délire de l'auteur, j'ai pas pu m'empêcher....) Et donc j'ai pleuré, me lâchant complètement dans ses bras comme il l'avait fait la veille avec moi.

Nous sommes restés ainsi un long moment jusqu'à ce que j'arrive à me calmer, assez pour lui demander :

-Tu connaissais cet endroit ?....lui demandais-je au bout d'une éternité de silence à observer la nuit qui était tombée.

-Non, c'est Olivier qui s'est douté que tu te trouverais ici, m'avoua-t-il.

-Pourquoi ? m'exclamais-je surprise.

-Il s'inquiète pour toi...il t'a suivi dans le couloir et nous nous sommes croisés. Il m'a parlé...et je me suis dit qu'il valait mieux que ce soit moi qui vienne. Je pense qu'il n'aurait pas pu comprendre et qu'il aurait paniqué en te voyant debout au bord du vide.

Il m'embrassa sur le front en voyant mon trouble et continua.

-J'avais peur que tu sautes. Mais je ne sais pas si je t'aurais empêché de le faire si tu en avais trouvé le courage parce que je ne sais pas ce qui te rend si malheureuse. Moi, je n'ai jamais réussi à sauter, continua-t-il en laissant s'échapper des larmes tout comme moi. Depuis que j'ai passé cette soirée et cette nuit avec toi, j'ai compris que je ne le ferai jamais. C'est sauté qui est lâche et non pas le contraire. Des centaines de personnes sont mortes pour me garder en vie, je ne peux pas sacrifier ce qu'ils ont fait pour moi. Et puis je sais que je rendrais des gens malheureux si je le faisais. Sirius. Dumbledore. Ron. Hermione. La famille Weasley. Et peut-être même Drago.

-Je ne manquerais à personne...Je n'ai plus personne Harry...lui balbutiais-je entre deux larmes tout en restant contre lui.

-Si, moi. Olivier aussi. Et je suis sûr beaucoup d'autre. Tous les professeurs t'apprécient, les élèves aussi. Et j'ai besoin de toi, finit-il en attrapant le dessus de mes mains afin de m'entourer de nos bras.

-Je me suis disputée avec Olivier avant même que la rentrée commence et depuis on ne s'adresse plus la parole. Tout ça parce que j'ai eu une liaison d'une nuit avec un salopard de prof qui en a bien profit ! lui avouais-je rageusement. Les autres professeurs ne m'apprécient que par politesse, je m'en fiche de toute façon ! Et toi Harry, ce n'est pas de moi que tu as besoin. Tu as seulement besoin de l'amour de Drago pour revivre. Moi, c'est l'amour de ma fille de trois ans que j'ai besoin !!... m'écriais- je en me remettant à pleurer et en me levant brusquement pour qu'il ne me voit plus. Tu n'as que quelques pas à faire pour dire ce que tu ressens et l'avoir à tes côtés ! Moi, je l'ai laissé mourir !...J'aurai dû mourir aussi mais je ne sais quel miracle m'a fait atterrir dans ce monde pourri !!...Et je ne pourrais jamais plus la serrer dans mes bras !! Jamais plus je ne l'entendrais me dire « Maman, j't'adore fort » avant de s'endormir le soir !! JAMAIS Harry !!! Tu comprends ?!?! JAMAIS !!!!!!!

Il s'était approcher de moi et m'avait écouté horrifié sans jamais m'interrompre, ses larmes coulant silencieusement sous mes paroles trop brutales, jusqu'à ce qu'il se trouve trop près et que je commence à marteler son torse de grands coups de points. Il me laissa faire en continuant de s'approcher de moi, jusqu'à me serrer fortement et me maintenir contre lui, afin que j'éclate en pleurs et que je fasse calmer cette fureur.

Nous avons parlé jusqu'à une heure avancée de la nuit. Il me ramena finalement dans ma chambre, m'obligea à prendre la potion de Sévérus dont je ne voulais plus entendre parler et attendit que je m'endorme.

Quand je me suis réveillée le lendemain, tout me sembla étrangement calme. Je sentais que mes yeux devaient être gonflés et un mal de tête me tyrannisait le devant du crâne. Je me suis dirigée dans ma salle de bain afin de me passer de l'eau sur le visage et j'ai ensuite rejoint mon salon.

Harry, qui avait dû passer la nuit dans le canapé étant donné les oreillers et couvertures désordonnés qui s'y trouvaient, m'attendait avec un sourire et un petit déjeuner complet sur la table de la salle. Je me suis installée honteuse de ma scène de la veille et je le remerciais pour tout ce qu'il avait fait pour moi.

Nous avons passé cette matinée dominicale tous les deux. J'avais retrouvé le moral et ça m'avait fait du bien de parler avec lui.

Pour le repas du midi, je lui avais certifié que j'allais beaucoup mieux et qu'il pouvait donc aller manger avec ses amis, que je préférais rester tranquillement chez moi. Je lui avais dit pour Sévérus et il comprit que je ne souhaitais pas encore le revoir en face.

Dans le courant de l'après-midi, je me suis rendue dans la salle de musique et je me suis installée calmement au piano. Au bout d'une bonne demi-heure, je m'acharnais à retrouver le passage d'une musique, mais je n'y arrivais pas, les notes ne voulant pas s'enchaîner comme elles le devraient. J'ai voulut laisser tomber en tapant rageusement sur le piano quand il vint s'asseoir paisiblement à côté de moi sur le banc.

Olivier attrapa délicatement ma main gauche en passant son bras autour de moi et me la reposa sur les touches.

-Recommences le passage où tu bloques, me demanda-t-il gentiment avec son adorable sourire.

Je m'exécutais troublé et il joua les notes que je n'arrivais pas trouver de la main droite. Nous avons joué ainsi pendant de longues minutes, un total apaisement me parcourant au son de la musique, à sa présence et à son bras gauche toujours autour de moi.

-Tu joues vraiment très bien, me dit-il lorsque notre musique s'arrêta.

-Toi aussi, lui répondis-je avec un sourire gêner.

-Je m'excuse parce que je n'aurai jamais dû te parler comme je l'ai fait...ça ne me regardait pas. Tu veux bien faire une trêve et qu'on apprenne enfin à se connaître ?...

Son regard et sa voix étaient toujours aussi sincères et troublants lorsqu'il me parlait.

-Bien sûr..., lui répondis-je en écartant mon regard du sien. C'est juste qu'il va me falloir un peu de temps...

-Plus patient que moi, y a pas ! me dit-il apparemment enchanté par ma réponse. Je pourrais t'attendre des décennies s'il le fallait, me murmura-t- il en se levant. Tu as déjà vol ?

Je le regardais surpris par sa question si soudaine, et lorsque je vis un sourire malicieux sur son visage, je me doutais où il voulait en venir.

-Oh non !...Pas ça !...

-Oh si !! Harry nous attend sur le terrain de Quidditch !! me dit-il en m'attrapant par la main, m'obligeant, s'en vraiment m'y forcer, à le suivre.

Pour cette fin d'après-midi, j'ai donc vécu mon baptême de balai, grimpé en amazone devant Olivier le « rassurant » ou Harry le « fou du vol ». Une fois les premières frayeurs passées, je ne mettais jamais autant amusée depuis mon arrivée ici.

Le soir nous sommes allés souper dans la Grande Salle avec les autres, retrouvant les joies de partager un repas dans la bonne humeur.

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Les trois journées de cours suivantes se passèrent très bien. Mais forcément, tout se recompliqua.

Un invité inattendu m'attendait dans mon salon le jeudi soir.

Je venais de finir une retenue avec un élève de 3ème année qui s'était amusé à rapporter des préservatifs moldus et saccager mon cours.

Je ne l'avais pas vu en rentrant. J'étais en train d'enlever mes chaussures lorsqu'il fit connaître sa présence en claquant brutalement un livre sur ma table de salon, me faisant hurler et sursauter.

-Pourquoi avez-vous peur d'un claquement de porte, d'un haussement de voix ou d'un simple bruit inattendu ?me demanda Drago de son ton calme qui n'envisageait rien de bon.

-Tu n'as rien à faire ici !!lui balançais-je de colère.

-Mauvaise réponse, me dit-il en se levant et en s'approchant dangereusement de moi. De quoi avez-vous peur Emmy?!recommença-t-il de me demander tout en avançant tranquillement.

Je ne sais pas pourquoi, mais je n'avais pas peur de lui. Je ne reculais pas et ne baissais pas mon regard face à sa froideur.

-Tu le sais très bien pourquoi, alors dehors !!lui dis-je tout en essayant de garder mon calme et en pointant mon doigt vers la porte.

Bien sûr qu'il le savait, il avait connu la même violence et l'avait très bien perçut pour moi.

-Qui ?!m'ordonna-t-il en continuant d'avancer vers moi.

Je n'eu d'autre choix que de reculer cette fois-ci, me retrouvant bloquer par le mur derrière moi. Il commençait à me mettre dans une rage folle et je ne pus m'empêcher de lui répondre face à son air de supériorité.

-Et toi ?! Qui t'as tabassé au point que tu sois devenu un véritable connard odieux qui se croit tout puissant ?!

Sa gifle partit toute seule et je lui rendis avec une force que je ne m'avais jamais connue.

-Qui ?!me hurla-t-il en me bloquant les mains contre le mur, aveuglé par sa colère.

-Je te répondrais quand toi tu m'auras répondu !! lui répondis-je en le repoussant avec violence. Qui t'as fait ça?! Ton propre père ou Voldemort !!hurlais-je.

Il me rattrapa brutalement et me recolla contre le mur, trop fortement cette fois-ci pour que je puisse lui échapper avant qu'il n'attrape mon chemisier et le déchire sur toute la longueur des boutons.

Je ne sais pas ce qui m'arriva ensuite. Je lui ai attrapé les lèvres et nous nous sommes embrassé sauvagement, un geste qui ressemblait beaucoup plus à une morsure qu'à un baiser. Nos deux sangs se mêlaient amèrement dans nos bouches pendant qu'il avait pris durement possession de ma poitrine. J'étais à la fois dégoûtée et excitée, j'avais à la fois envi de le tuer et qu'il me prenne immédiatement, et je le repoussais à nouveau avec force.

-Casses-toi !!lui criais-je de toute ma fureur en lui recollant une gifle qui ressemblait beaucoup plus un coup de point.

-Quand vous serez plus convaincante !!me cracha-t-il avant de se jeter à nouveau sur moi en me plaquant violement au sol cette fois-ci.

Et nous nous sommes encore embrassé sauvagement, lui arrachant à mon tour sa chemise afin de griffer chaque partie de son torse ferme et chaud, ainsi que son dos.

Il me ragrippa les mains, me les bloquant de chaque côté de mon visage.

-Qui ?!!recommença-t-il méchamment.

-Mon mari !!!!!lui hurlais-je en me débattant. C'est mon mari qui me tabassait et me violait dès qu'une envie lui venait !!! T'es content ?! Et toi aussi tu vas me répondre !!!lui criais-je en arrivant à le basculer sous moi quelques secondes avant qu'il reprenne le dessus.

-Qu'est-ce que tu veux entendre ?!! Que mon père me tabassait pour m'apprendre la discipline et que Voldemort m'appréciait tellement que je suis devenu sa pute pendant une semaine ?!! C'est ça que tu veux entendre !?!?!!

Et tout à coup, un silence effrayant s'installa entre nous, prenant la place de toute notre fureur, de notre rage et notre haine que nous venions de déverser l'un sur l'autre. Nos respirations étaient très rapides, essoufflés par cette violence incompréhensible qui venait de se produire.

Nous n'avions pas bougé. Nous nous fixions, la haine dessinée sur nos visages, stupéfier par ce qu'il venait de se produire, jusqu'à reprendre conscience de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Le haut de nos vêtements était déchiré, laissant apparaître son torse musclé qui saignait sous mes griffures et ma poitrine ferme elle aussi ensanglantée.

Je me suis de nouveau sentie prise par une soudaine excitation de me retrouver ainsi à sa merci. Je ne me débattais plus, me relâchant complètement et à son regard, je compris qu'il était dans le même état que moi. Il me rattrapa les lèvres brusquement mais sans brutalité cette fois-ci et me relâcha les mains, me permettant de les descendre le long de son dos avant d'atteindre le galbe de ses fesses. Nos respirations étaient toujours aussi rapide, voir plus et nous avons profitez de l'autre sans aucune retenue.

Nous avions à peine fini d'enlever nos vêtements que l'envie de posséder l'autre ne se fit plus attendre, et il me pénétra brutalement, nous faisant pousser un long soupir de soulagement et de plaisir.

-Je vous interdis de fermer les yeux, m'ordonna-t-il en augmentant la force et la vitesse de ses coups de reins.

L'excitation, le désir, le plaisir, tout montait avec violence et sans retenue sans que nos regards ne se quittent. Il n'était pas question que je baisse les yeux devant lui. Je voulais le voir se tordre et se plier sous le plaisir. Nous gémissions et haletions de plus en plus, finissant par crier dans un même souffle lorsque le plaisir eut atteint l'extrême point de non-retour.

Nous nous sommes vite écarté l'un de l'autre, restant allongé sur le sol afin de reprendre nos esprits et un rythme cardiaque correct.

-Je vous déteste, me souffla-t-il sans bouger après plusieurs minutes de retour au calme.

-Casses-toi, je te déteste aussi, lui répondis-je sans faire un geste non plus.

-Et pourtant vous avez réussi à prendre votre pied alors que vous ne m'aimez pas, me confirma-t-il en se redressant pour se rhabiller.

Je fus choqué par sa phrase qu'y avait étrangement le même sens que ce que m'avait dit Rogue quelques jours avant.

-N'allez pas croire qu'il m'a tout raconté, me dit-il en enfilant son pantalon. J'ai entendu votre conversation dans le couloir, et Olivier aussi.

-Quoi ?...murmurais-je en commençant à me sentir très mal.

-Ne laissez pas Olivier vous échapper. Et n'essayer plus de briser le bonheur que peux enfin obtenir ma mère, acheva-t-il froidement.

Il venait d'enfiler le restant de ses vêtements et j'attrapais une des couvertures d'Harry que j'avais plié sur le canapé afin de m'enrouler dedans.

J'étais dégoûtée et complètement vidée.

-Ne laisses pas non plus Harry t'échapper, lui dis-je avant qu'il ne parte. Il a besoin de toi pour se reconstruire, et toi aussi tu as besoin de lui.

Son geste d'appuyer sur la clenche de la porte se bloqua une bonne dizaine de secondes sans qu'il ne se retourne, puis s'en alla sans un mot de plus.

A suivre pour un dernier chapitre de cette histoire....