3 juillet 1943

Je crois qu'il est nécessaire que je retrace mon histoire à partir jour ou j'ai abouti dans le bureau du directeur de St Odrick.

Seul survivant d'un « mystérieux » incendie qui avait ravagé mon ancien orphelinat, les autorités avaient choisi de m'envoyer à St Odrick, que l'on tenait en haute estime.

Si j'avais su à l'époque, j'aurai protesté de toutes mes forces, même si je doute que l'on m'est prêté attention. Un enfant de 9 ans ne décide pas de son propre destin. En fait, personne ne décide ce qui lui arrivera. Les choix et les actions que l'on pose nous amène a d'autre situations, et après il faux se débrouillé pour se sortir du mieux que l'on peu du pétrin dans lequel on s'est fourré.

La preuve, quand j'ai mit le feu a ce fichu orphelinat, je n'avait en aucun cas prévu atterrir dans cette maison de fou.

Mémoire du 12 février 1942

Donc je me tenait immobile devant la grande porte en acajou avec pour seul ornement une petite plaque dorée sur laquelle on pouvait lire « M. Paul Garrison, Directeur » je fixait la porte depuis une bonne minute sans oser y frapper, l'agent qui se trouvait derrière moi commençait a s'impatienter, il fini par pousser un grognement et avançant la main, donna un petit coup sec sur la surface lisse du bois.

Des bruits de pas se firent entendre, puis la poigné de la porte tourna. Le battant s'ouvrit sur une dame d'environ une trentaine d'année, engoncé dans une robe noire au col amidonné, ses cheveux bruns retenus en un élégants chignons. Elle me fixait de ses grands yeux noirs.

Je ne sais pourquoi mais ce regard envoya de longs frissons le long de ma colonne vertébrale. Elle jeta un regard à l'agent derrière moi, et son expression devint plus avenante.

- Tu est Tom, je suppose, me dit-elle avec un sourire bienveillant, qui sonnait complètement faux, entre, nous t'attendions.

Sur ce, elle fit un pas de côté, libérant l'entré du bureau, je fit quelques pas a l'intérieur de la pièce, suivit de l'agent dont j'ignorais toujours le nom.

La pièce spacieuse, était décorée dans les tons de bleu marine et ocre, deux pans de murs étaient entièrement couverts de livre, sur le mur du fond, trois grandes baies vitrées donnaient à la pièce toute la luminosité dont elle avait besoin.

Assis derrière un grand bureau en bois teint, un homme à l'abondante chevelure blanche, que je supposais être Paul Garrison, nous regardait avancer vers lui d'un œil scrutateur. Son regard passa de mes longs cheveux noirs à mes vêtements, puis revint à mon visage. Son expression était restée neutre tout au long de cet examen. Il affichait maintenant le même sourire « bienveillant » que la dame a la robe noire.

- Soit le bienvenu parmi nous jeune Tom, dit l'homme, comme tu l'a sans doute déjà deviner, je suis Paul Garrison, le directeur de cet établissement, et la charmante dame, qui vous a ouvert il y a quelques instant est ma directrice adjointe, Mme Emma Diggs, ajouta-t-il en désignant sa collaboratrice d'un geste négligent de la main, elle va se charger de te faire une courte visite de l'orphelinat et de te présenter a notre personnel, pendant que je règlerait tout les détails avec M. l'agent. Encore une fois, bienvenu Tom.

D'un signe de la tête il indiqua que l'entretien était terminé. Je me retournait et vit Mme Diggs qui attendait près de la porte, prenant une profonde inspiration, je me dirigeais vers elle.

La visite fut brève, elle me montra le dortoir, la cour arrière ou quelques enfants jouaient, la salle a dîner, la bibliothèque, étrangement, nous ne croisions personne. Il fut décidé que je rencontrerais le personnel en temps et lieux.

Alors que nous revenions en direction des dortoirs j'entendit un claquement derrière une porte suivit d'un cri étouffé, je tournais la tête vers Mme Diggs pour voir si elle avait entendu la même chose que moi. Vu son manque de réaction, je mis ces bruits étranges sur le compte de ma nervosité.

Je demeurais tout de même perplexe, le claquement et le cri m'avait semblé réel, trop réel. J'aurai pu jurer sur mon état de pyromane en herbe que ses bruits étaient vraiment réels, mais le manque de réaction apparent de Diggs tendait à prouver que tout n'était que le fuit de mon imagination.

Je secouais la tête et revenait au moment présent, nous avions dépassé les dortoirs et nous étions arrivés à proximité bureau du directeur. L'agent sorti du bureau à ce moment, et sur un signe de tête à notre intention, prit congé.

Je me retrouvais de nouveau dans ce bureau, qui malgré sa décoration chaude me faisait frissonner. Le directeur se tenait devant une des baies vitrées les mains dans le dos, il semblait absorbé par la vue qui s'offrait a lui. Mme Diggs émit un léger raclement de gorge, le directeur de retourna surpris, puis souris a sa directrice adjointe, un sourire étrange, complice.

- A ce que je vois, vous en avez déjà fini avec la visite, et bien M. Jedusor, tout est réglé, vous resterez avec nous jusqu'a votre majorité, ou jusqu'a une éventuelle adoption, le cas échéant, vous nous quitterez définitivement, dit-il en souriant, vous pouvez regagner votre dortoir, je doit m'entretenir avec Mme Diggs, venez me rejoindre dans mon bureau a 18h30, je vous présenterait officiellement a nos autres pensionnaires au cours du dîner.

Je sorti sans me faire prier, l'atmosphère sordide du bureau était étouffante.

Les mains dans les poches, je me dirigeait en sifflotant vers les dortoirs, arrivé a la porte des chambres, je senti l'aiguillon de la curiosité venir me titiller. Je regardais de tous les côtés, le couloir était vide. Après tout jeter un petit coup d'œil ne tuerait personne.

Je poursuivis donc mon chemin, les yeux fixés sur la porte en bois couleur miel, alors que je posais la main sur la poigné en porcelaine, j'entendis des bruits de pas venant de la gauche, je retirais vivement ma main.

Une fillette venait de tourner à l'angle du couloir, elle lançait de grand regard désespéré de tous les côtés, les larmes coulaient a flot le long de ses joues pales. Lorsqu'elle m'aperçu elle fonça dans ma direction.

- Ma Lili, est-ce que tu as vu ma Lili ? me demanda-t-elle sa voie brisée par les sanglots.

- Qui est Lili ? rétorquai-je confus.

- Ma lapine ! Elle est toute blanche et elle a de grands yeux rouges ! Dit ? Tu la vu ? ses grands yeux bleus me fixaient intensément, espérant une réponse positive de ma part.

- Euh...Non, désolé....

J'eu a peine le temps de finir ma phrase qu'elle courait dans la direction opposé ses sanglot ayant redoublé de volume. Je confesse que j'ai toujours manqué de tact. On ne se refait pas.

J'abandonnait mon idée de jeter un discret coup d'œil derrière la fameuse porte et me dirigeait lentement vers les dortoirs, et aussi lentement je grimpais en haut des marches, arrivés au dernier étage, je poussais la porte.

Quatre lits parfaitement identiques avec des édredons bleus lignés blancs, quatre petites tables de chevet, deux commodes, quatre chaises peintes en blanc. L'ameublement spartiate de la pièce se résumait à ses quelques meubles. Aucune décoration superflue, les murs étaient peints d'un agréable bleu clair.

J'allais m'accouder à la fenêtre, fixant la scène qui se déroulait dans la rue. L'orphelinat St Odrick était situé dans une artère très fréquenté, les taxis noires et les car rouge a deux étages s'entrecroisait. Une foule bigarré flânait sur les trottoirs, militaires en permission, infirmières dans leurs habits blancs, homme d'affaire en costume trois pièce, simple ouvrier, jeunes collégiens, jeunes filles en promenade, tout ces gens se croisait sans porter attention a ce qui les entourait, tous dans leurs propres mondes.

C'était quelque choses que je faisait souvent a l'ancien orphelinat, m'assoire sur le banc de l'arrière cour et regarder les gens passé alors que je restait parfaitement immobile. Les regardés s'activer et courir après des chimères.

Poussant un soupir, je me laissais tomber sur le lit qui m'avait été assigné. Le plafond me semblait bien intéressant tout a coup. Je devais sûrement être plus fatigué que je ne le croyais, car je me réveillais quelques heures plus tard au son d'un autre cri.

Celui-la, j'était sur de ne pas l'avoir imaginer. Me levant précipitamment, je regardais l'horloge sur le mur opposé, 18h20, oubliant le cri, je me dirigeai au pas de course vers le bureau du directeur.

Au tournant du couloir, je heurtais ce qui me semblait être un meuble qui ne se trouvait pas la quelques heures au par avant, quoique, lorsqu'on leur rentre dedans, les meubles ne lâche pas de jurons.

Je levait la tête et écarquillait les yeux. L'espèce d'armoire a glace que j'avait eu le malheur de bousculé me fixait des ses petit yeux brun, les narines palpitantes. Le crâne complètement chauve, trois grande cicatrices sur la joue droite, le visage rougeau, tout en muscle, l'homme n'inspirait pas vraiment confiance.

Trop choqué pour dire quoique ce soit je le laissais m'agripper par le bras et m'entraîner au pas de charge vers le bureau de Garrison. L'homme empestait le vieux Gin et la sueur, sa grosse paluche velue serait mon bras d'une poigne de fer.

Arrivé devant la porte d'acajou il y donna un coup furieux qui sonna comme une détonation. Un « Entrez » sec répondit au coup de canon. Le mastodonte ouvrit la porte et pénétra d'un pas conquérant dans l'antre du directeur.

- Regardez ce que j'ai trouver M. le directeur, dit-il avec un fort accent écossait, le morveux traînait dans les couloirs alors qu'il devrait être dans le réfectoire avec les autres, poursuivit l'écossait triomphant, si ça ne vous....

- MacRoss ! Laisser moi vous présentez notre nouveau pensionnaire, coupa fort judicieusement l'homme a la chevelure blanche, Tom Jedusor, Tom voici notre concierge, Edward MacRoss, plantant son regard dans celui de l'armoire a glace il continua, M. Jedusor avait rendez-vous avec moi, et, il jeta un coup d'œil a sa montre de poche, il est pile a l'heure, vous pouvez disposez MacRoss, vos services ne sont plus requis.

L'homme quitta la pièce en grommelant, fort mécontent de devoir abandonner sa proie. Sans un mot Garrison me fit signe de le suivre.

Il me mena à la salle à dîner, et sans lui laisser le temps de reprendre son souffle poussa les portes de la pièce. Tous les regards se tournèrent vers les intrus, les conversations cessèrent aussitôt.

- Votre attention s'il vous plait, dit Garrison de sa voix autoritaire, j'aimerait vous présenter notre nouveau pensionnaire, Tom Jedusor, poursuivit l'homme en me poussant en avant, je vous prie de l'accueillir comme il se doit. Sur ce, je vous laisse a votre dîner, conclut-il avec un étrange sourire, je crois savoir que Mme Obson vous a préparé un délicieux civet de lapin, avec une jolie lapine blanche que M. MacRoss lui a rapporté ce midi.

Je vit la gamine qui de cette après-midi pâlir, je croit qu'elle avait finalement retrouvé sa lapine, l'inconvénient c'est qu'elle était dispersé un peu partout dans les assiettes de ses camarades. Le directeur quitta la pièce, satisfait de son petit effet.

Je poussais un soupir, je venais de quitter un enfer pour en retrouver un autre.

3 juillet 1943

A ce moment la, je ne savait pas a quel point j'avait raison.


Quelques personnes semblent intéressées par le concept alors j'ai décidé de mettre le premier chapitre en ligne ( alusion a une certaine personne qui se disait frustrer de ne pouvoir lire que le prologue ). J'espère que le concept vous accroche encore.

Au plaisirs de vous revoir

Marine & Sarcastique