J'aurai aimé pouvoir te dire à quel point je t'ai aimé Sirius, mais l'on se rend toujours compte de ce que l'on a lorsqu'on l'a perdu.

Je t'ai perdu et depuis mon cœur est empli de remords. Ne t'avoir rien dit, avoir nié ton existence. Avoir fait comme si tu n'existais pas, comme si tu ne représentais rien à mes yeux.

Si seulement tu avais eu un aperçu des sentiments que je nourris encore pour toi et qui me tuent...

Je t'aime et j'en crève jour après jour depuis que tu as passé ce voile maudis. Ce voile qui a marqué à jamais cette distance infinie entre nous.

J'aurai voulu que tu me connaisses, j'aurai voulu que tu apprennes à me connaître, que tu me taquines comme tu taquinais James, Lily, Rémus. Tes plus fidèles amis. Et moi, cette ridicule moldu, ce boulet qui ne rêvait que d'une chose, devenir l'une des votre. Une sorcière aux pouvoir étonnants.

J'avais néanmoins un pouvoir non négligeable Sirius. Le pouvoir de lire en chacun de vous. J'ai tout de suite vu que Rémus cachait quelque chose et qu'il avait des remords vis-à-vis de vous, de votre sacrifice qui n'en était pas réellement un. N'est-ce pas Sirius ? Il n'en était pas vraiment un ? Cela vous a tellement amusé de contrecarrer le règlement, de devenir les fabuleux « maraudeurs ». J'envie votre insouciance. Toutes ces années dans ce château. Toute cette magie. Le sentiment de ne pas être seul à être différent.

Je sais que tu as souffert. Ta famille qui te rebutait. Cette famille qui vouait un culte à la pureté du sang, à la magie noire. Cette famille pourrie jusqu'à la moelle. Cette famille qui te détruisait... Je bénie encore le ciel que tu ais connu James... Mais d'un autre coté, ce qui ne te détruit pas te rend plus fort. Et c'est cela que tu es devenu : Un merveilleux homme fort. Tu n'as jamais cessé de souffrir, néanmoins, tu as continué à te battre. Je t'ai aussi aimé pour cela. En fait, je t'ai aimé pour tant de raisons différentes, toutes aussi invraisemblables les unes que les autres.

J'ai aimé ton tempérament de feu. Ton intelligence pas assez reconnue. Tu serais devenu quelqu'un de bien si l'on t'avait donné ta chance. Mais de la chance, je pense que l'on peut dire que tu en as manqué. Comme si le mauvais sort s'acharnait contre toi.

Tu aimais foncer tête baissée. Tu pouvais haïre, mais tu savais divinement bien aimer. Comme tu as aimé James, comme tu as appris à aimer Harry, et comme je suis convaincu que tu aurais pu aimer une femme digne de toi. J'aurai tant aimé être cette femme. J'aurai tant aimé me donner la chance de l'être. Mais je l'ai manquée. Je n'ai pas saisi le moment opportun.

Et si je l'avais saisi... Tu ne te serais pas encombré d'une moldu tel que moi ! De cela j'en suis convaincu mais je ne le saurai jamais. Et même en sachant que tu m'aurais repoussée, au moins tu aurais su que je t'aimai.

Aujourd'hui je m'en veux tellement, tu n'aurais pas dû mourir, tu n'aurais pas dû laisser Harry. Ta vie ne valait pas moins que la sienne, contrairement à ce que tu croyais. Ta vie était mon rayon de soleil. Tes yeux gris étaient ma mélancolie. Ton sourire était mon souffle.

Je me souviens d'un de mes rêves. Je pleurai à chaudes larmes. Ma solitude me pesait tant... Tu t'étais approché, t'étais accroupi près de moi et avais posé ta main sur ma joue pour me réconforter. Et là, comme par enchantement, mes larmes avaient cessées de couler, mon cœur avait cessé d'être compressé et mon être tout entier s'était libéré. Le simple contact de ta main sur ma joue avait été un apaisement infini. J'aurai aimé que cela ne soit pas un rêve mais des rêves comme celui-ci j'en ai eu des tonnes et depuis ton départ, j'en ai dix fois plus.

Mon corps n'aspire plus qu'à la mort, la mort elle-même me souffle des mots tendres destinés à m'attirer vers elle. Mais en fin de compte, pourquoi ne devrais-je pas répondre à son appel ? Je suis désespérée, elle est mon salut. Et j'ai tellement envie de te rejoindre enfin. Tu me manques tellement... J'aurai voulu connaître les moindres détails de ton existence, aussi misérable te semblait-elle.

Sirius, je t'aime et même ta mort ne saurait m'éloigner de toi. Tu as toujours représenté l'espoir à mes yeux. Des que je t'ai connu, j'ai su que tu étais l'espoir alors je vais mourir pour enfin confirmer mes dires.