Disclaimer : Les personnages appartiennent à JKR sauf la Cornouaille, ça, c'est à la Grande Bretagne Sinon je ne me fais pas de sous avec cette histoire.

N/a : Réponse aux reviews en fin de chapitre. MERCI à Dod de corriger mes fautes, c'est grâce à elle que je me suis rendue compte qu'il n'y avait pas d'accent sur le 'e' de Remus…Honte à moi.. lol… Bonne lecture !

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Chapitre 2 : Je n'ai pas peur de vous

Ce fut une délicieuse odeur de toasts grillés qui vint chatouiller les narines de la jeune fille par l'entrebâillement de la porte, le lendemain matin. Pattenrond et sa maîtresse poussèrent un bâillement retentissant en parfaite concordance puis s'étirant comme son chat, Hermione s'habilla en vitesse d'un jean et d'un t-shirt. Elle se dirigea vers la cuisine qu'elle avait entraperçue la veille. Les sandwichs fourrés à la mûre étaient loin. Aussi, ce fut avec un plaisir non dissimulé qu'elle s'attablât au succulent repas que Dobby avait préparé. Ce dernier était justement en train de s'activer devant les fourneaux, il remuait les oreilles avec entrain comme un chef cuisto pouvait se mettre à siffler de contentement. « Ou peut-être qu'il fait ça pour se ventiler le crâne ? » Hermione en était à ces considérations métaphysiques quand Remus arriva par une porte donnant sur le jardin derrière la maison.

- Bien dormie ?

- Comme un loir ! Et vous ? Osa-t-elle demander timidement.

Son regard se troubla l'espace d'un instant mais il répondit pourtant :

- Très bien, merci. Tiens, ajouta-t-il, je t'ai fait la liste des livres qui serviront d'appui à la pratique. On pourra demander à Dobby d'acheter ceux qui te manquent. Je t'attends d'ici quinze minutes dans le jardin.

Hermione acquiesça en prenant le parchemin qu'il lui tendait. Elle posa néanmoins une question qui l'embêtait depuis son réveil.

- Comment vais-je faire de la magie sans être repérée par le Ministère ?

- Un sort d'anti-détection puissant a été mis en place sur cette maison, brouillant suffisamment les détecteurs de magie du Ministère.

- Si c'est comme pour le sort pare-vent, ça ne va trop les brouiller longtemps, marmonna distraitement Hermione en mâchonnant un toast.

Elle n'aperçut pas le regard perçant de Remus. Quand il s'apprêta à sortir de la cuisine, il se retourna vers elle, un léger sourire sur les lèvres :

- Oh, Hermione ? Pense à t'attacher les cheveux avant de sortir. Le vent est déchaîné aujourd'hui…

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Quand elle arriva dans le jardin qui ressemblait plus à une lande parsemée d'arbres maigrichons, Hermione regretta aussitôt de ne pas avoir mis quelque chose sur la peau de plus consistant qu'un simple t-shirt. Elle se résonna aussitôt en pensant que les lancés de sorts la réchaufferont. « Les étés en Cornouailles sont des plus frais » Nota-t-elle dans un coin de sa tête. Elle chercha des yeux son professeur en avançant parmi les massifs de bruyère et d'ajonc mais elle ne distingua rien. Le ciel, d'un bleu pur presque bleu marine, était, par contraste, un sombre écrin au soleil qui lui, ne se gênait pas pour éblouir de mille feux les pupilles de la jeune fille. Elle se retourna brusquement quand elle entendit un craquement de brindille derrière elle. Remus était là et affichait un air énigmatique puis avant qu'Hermione n'ait réalisé ce qu'il faisait, il leva la baguette vers elle.

- Impedimenta !

Hermione ne dut son salut qu'à un vieux réflexe acquis lors de la pratique de sport moldu. Elle avait en effet joué au volley-ball, seul sport qui trouvait grâce à ses yeux par la variation de ses combinaisons tactiques et surtout parce qu'il ne nécessitait pas de courir (ou voler sur un balai) partout dans tous les sens pour intercepter une (ou plusieurs) balle(s). Dans un plongeon incroyable qui lui valut d'ailleurs des bleus au genou et au coude droits, elle se rétablit sur ses pieds et regarda, sur le qui-vive, son professeur. Celui-ci, s'il fut surpris par la parade d'Hermione, n'en laissa rien paraître. Il ouvrit à nouveau la bouche mais Hermione n'entendit pas le sort qu'il lança. Elle invoqua un Protego, se déplaça sur le côté et lança dans la foulée un Stupéfix. Remus l'évita de peu et courut vers elle, la baguette brillant intensément. Hermione resta figée devant cet homme qui s'avançait ainsi vers elle. Un Accio bien placé mit fin au combat, faisant atterrir la baguette d'Hermione dans les mains de Remus. Hermione ne réalisait toujours pas le duel qui venait d'avoir lieu. Ce n'était pas vraiment un duel dans les formes mais elle s'en moquait. Elle avait cette étrange excitation qui la prenait à chaque fois qu'elle découvrait un nouveau sort dans un livre. Elle restait en même temps étrangement émue par la vision de Remus courant vers elle. Elle fut ramenée à la réalité par ce dernier qui lui tendait sa baguette.

- M...Merci, dit-elle en prenant délicatement l'objet.

- Bien, je vois que tu as quelques réflexes. On m'avait pourtant dit que toi et le sport ça faisait deux…

Hermione plissa les yeux, en une moue vexée.

- Le « on » vous a mal renseigné. Je ne suis pas une empotée même si j'ai l'air d'un rat de bibliothèque !

Remus rit doucement et s'excusa. Ils remontèrent tranquillement vers la maison.

- Comment as-tu appris à esquiver de la sorte ?

- Grâce au volley-ball, un sport moldu. On apprend à plonger, faire des roulades, mais les genoux ne sont pas épargnés…

- Ces réflexes te seront utiles pour plus tard. Tu vois si Harry est encore en vie aujourd'hui c'est essentiellement dû à ses réflexes de Quidditch.

Ils restèrent à l'arrière de la maison le reste de la matinée à revoir les sorts que la jeune fille avait appris en cinq ans. Hermione, après le repas du midi, eut droit à une petite heure de repos qu'elle mit à profit pour écrire une longue lettre à ses parents les rassurant sur les évènements de la veille ainsi que sur sa condition actuelle. Elle confia ensuite son enveloppe à Dobby. L'entraînement de l'après-midi fut plus dur que le matin, peut-être parce que Remus était dos au soleil et qu'Hermione, elle, était constamment éblouie par les rayons solaires. Elle revit tous les sorts du matin en appliquant la formule Maxima, accentuant la puissance du sort.

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Ils continuèrent pendant une semaine sur ce principe, en incluant des nouveaux sorts de défense. La jeune fille était littéralement vidée après chaque séance. Au repas du soir, elle éprouvait les plus grandes difficultés à garder les yeux ouverts. Le huitième soir après leur arrivée, elle réussit l'exploit de piquer du nez devant son assiette de purée, auréolant son appendice nasal d'un joli échantillon de mousseline. Surprise de sentir quelque chose d'anormal sur son visage, la jeune fille écarta grands les paupières pour finir par loucher sur son nez. Remus en la voyant sursauter, se mit à rigoler. Son rire étant si communicatif, Hermione le rejoignit bien vite. Dobby qui mangeait avec eux, sur l'insistance d'Hermione, regarda cette dernière avec un air de compassion se reflétant dans ses grands yeux globuleux. Ses oreilles battaient légèrement l'air, en signe de soutien, semblait-il. En effet, Hermione avait envisagé de créer un code de traduction sur l'interprétation du mouvement subtil et complexe de l'oreille d'Elfe de maison. Elle avait déjà décodé quatorze figures différentes. Elle pensait non sans espoir que cela pourrait lui être utile plus tard, pour ses affaires SALE…

- Hermione Granger est fatiguée, Mademoiselle. Dobby conseille à Mademoiselle d'aller dormir.

- Ça va Dobby, je te remercie mais je veux encore réviser deux ou trois bouquins avant d'éteindre la chandelle. Fit Hermione en s'essuyant le nez.

- Il en est hors de question, Hermione. Je veux te voir en forme pour demain.

- Mais, Remus…

Hermione n'insista pas devant le regard du lycanthrope fixé sur elle. Elle avait appris à reconnaître ce regard et à s'en méfier. Elle finit son assiette silencieusement en songeant au caractère de son professeur. Celui-ci était un enseignant remarquable, patient et intéressant mais tout ça, elle le savait déjà. Non, l'autre facette qu'elle découvrait depuis quelques jours était son exigence à son égard. Pour la première fois, Hermione avait un professeur qui convenait parfaitement à ses capacités. Il attendait autant d'elle qu'elle de lui.

Cependant, quand elle se retrouva dans sa chambre ce soir-là, elle décida de laisser ressurgir ses vieux démons. Résistant aux picotements de ses yeux, elle prit un livre sur les Animagi et commença à le feuilleter, la baguette enclenchée sur le mode Lumos. Au bout d'un certain temps, un léger toc-toc à sa porte la fit tressaillir. Elle posa silencieusement son livre sur la table de nuit et murmura un Nox avant de plonger dans les couvertures en essayant de calmer sa respiration. La porte s'ouvrit tout doucement et Hermione sentit les secondes s'écouler et son cœur jouer du tambour. Malgré elle, un léger sourire apparut sur ses lèvres. Cette situation lui rappelait tant sa mère qui venait vérifier, quand elle était petite, qu'elle n'était pas plongée dans un bon bouquin au point d'en oublier l'heure tardive.

La voix grave de Remus vibra dans l'air de la chambre :

- Hermione, je sais que tu ne dors pas !

- Comment l'avez- vous deviné? Demanda-t-elle mi-penaude mi-amusée.

- Je sais également utiliser mes sens de loup quand ça m'arrange.

La voix de Remus se voulait sévère mais Hermione la devina amusée. Elle se redressa promptement sur son céans. Elle ne savait pas si c'était l'obscurité de la pièce ou l'allusion de Remus à son état de loup-garou qui la décida à parler de sa maladie à son professeur.

- Remus, que ressentez-vous quand vous êtes un loup-garou ?

Puis s'apercevant finalement que sa question était indiscrète, elle ajouta :

- Je…je suis désolée, je ne veux pas vous gêner avec mes questions déplacées.

- Ça ne me gêne pas…du moins pas avec toi, reprit-il. Je n'ai pas vraiment de conscience quand je suis transformé, je ne ressens rien en tant qu'être humain. En revanche, après la nuit, quand je suis de nouveau… moi-même, j'ai en mémoire toutes les sensations du loup-garou.

Remus tout en parlant s'était assis dans un fauteuil. La lumière de la nuit filtrait à travers les rideaux mal tirés laissant, sans qu'Hermione le sache, une clarté suffisante pour le regard nyctalope de Remus. Hermione se mordit la lèvre inférieure et finit par demander :

- Et quelles sont ces sensations?

La réponse tarda à venir :

- La faim, l'excitation de la chasse ou la frustration dans le meilleur des cas.

Hermione se pencha doucement vers Remus comme pour lui prouver que ce qu'il lui confiait, resterait entre eux deux. Elle entrouvrit la bouche et s'humecta les lèvres, hésitante, puis finit par dire à voix basse.

- Remus,…ressentez-vous parfois le loup en vous, en dehors de la pleine lune ?

Hermione ne pouvait pas deviner que Remus la contemplait intensément depuis un moment.

- Il ne faut pas avoir peur de moi, Hermione.

- Je n'ai pas peur de vous, Remus mais à moins que ma question soit trop indiscrète, vous n'y avez pas répondu, insista la brunette.

Ce fut d'une voix rauque que lui parvint la réponse :

- Je le ressens tout le temps en moi. À chacun de mes gestes, à chacune de mes pensées, il est avec moi mais passif. Disons que…c'est moi qui me sers de lui quand ça m'arrange.

- Je vois, fit avec une moue malicieuse la Gryffondor, il vous file un coup de main pour vérifier si vos élèves dorment bien, par exemple ?

Elle ne vit pas l'étrange sourire qu'il afficha. Il se leva souplement et d'une voix paisible, répondit à la jeune fille.

- Exactement, Miss Granger, aussi êtes-vous priée de laisser Morphée faire son travail sinon, je me ferais un malin plaisir, demain matin, de vous en faire voir… hum… de toutes les couleurs…

- Bonne nuit Remus, fit Hermione en souriant.

- Bonne nuit Hermione.

- Remus ?

Hermione ne vit pas la dilatation anormale des pupilles de Remus quand il la regarda par-dessus son épaule.

- Merci. Fit-elle d'une voix douce.

Il sourit et referma la porte lentement.

§XXXXXXX§

Le lendemain, les yeux bouffis, Hermione avança d'un pas lourd vers la cuisine. Elle retrouva Dobby en train d'éplucher une montagne de haricots verts, carottes, pommes de terre et autres nourritures pour lapin. Il discutait avec Remus de l'entretien du jardin. Voir un sorcier et un elfe converser avec autant d'aisance remplit Hermione de satisfaction. Elle s'affala sur sa chaise et se servit une grande tasse de thé bien fort. Elle mit une bonne dizaine de minutes à émerger du brouillard avant de se décider à grignoter quelques biscuits dont la moitié tombait dans sa tasse. Elle étouffa plusieurs jurons qui auraient fait frémir de honte le professeur McGonagall. Remus qui avait repris la lecture de la Gazette, haussa un sourcil et la commissure de ses lèvres se retroussèrent discrètement.

- Ce n'est pas parce que j'ai la tête dans un chaudron de Bulbopu que je ne remarque pas votre sourire moqueur. Ronchonna Hermione de mauvaise humeur.

- Pas assez dormi ? Fit-il cette fois-ci, ne se cachant plus pour afficher un air goguenard.

- Grmpff…j'assume…

- Bien, car tu auras besoin de tous tes sens en éveil pour commencer ton entraînement d'Animagus.

Hermione, pour la peine, avala de travers sa gorgée de thé.

- Q..Quoi ? ! Hoqueta-t-elle après avoir échappée de peu au livre des records les plus débiles comme étant la première personne morte étranglée par du Darjeeling.

- D'après les nouvelles, Harry a déjà commencé son entraînement et il est sur la bonne voie. Tu ne voudrais pas être en retard, n'est-ce pas ?

§XXXXXXX§

La maison des parents de Remus était située au fond d'une large vallée, dans laquelle le vent d'ouest prenait un malin plaisir à s'engouffrer. C'était la seule habitation à des kilomètres à la ronde et elle était de toute façon estampillée « repousse-moldus ». Elle était entourée par des champs, laissés en friche, qui s'étaient depuis longtemps transformés en landes atteignant parfois plusieurs mètres de haut. Néanmoins sur les versants de la vallée, vers le haut, seul l'herbe semblait résister aux assauts du vent. Les maigres arbrisseaux qui subsistaient ici et là, étaient couchés dans le sens du vent et rabougris par la pauvreté du sol.

Remus avait décidé d'entraîner Hermione en haut du versant nord. La journée de la jeune fille commença donc par une marche en pente raide. Elle avait revêtu un pantalon plus léger que son jean et un chemisier sans manche car d'après le ciel, la journée s'annonçait bien chaude ; déjà, la montée la réchauffa quelque peu. Elle arriva sur la crête, les joues rouges et le souffle court. Elle se redressa pour expirer un bon coup et bloqua soudain ses poumons. La vue qui s'offrait à elle était tout bonnement…extraordinaire ! Des monts enherbés à perte de vue avec au loin, par-delà les plateaux : la mer. Une rafale de vent fit vibrer la jeune fille mais son cœur le fut plus encore par la beauté du paysage. Les larmes aux yeux, elle se tourna vers son professeur qui l'avait précédée dans la montée. Ce dernier intercepta son regard. Il sembla surpris puis soudain afficha un sourire éblouissant. « Woh ! Il devrait sourire plus souvent ! C'est la deuxième chose magnifique que je peux voir en l'espace de quelques secondes. » Pensa aussitôt Hermione.

- Alors, ça valait le coup d'œil, non ?

Hermione opina de la tête sans répondre, étant sûre que sa voix aurait pris la douce sonorité d'une crécelle tellement l'émotion la submergeait. Remus fit apparaître avec sa baguette une couverture. Il demanda à Hermione de venir s'y asseoir en tailleur, face à lui. La jeune fille, confiante, s'exécuta promptement. Il expliqua brièvement le cheminement mental que devait opérer le futur Animagus avant de tenter une métamorphose sur lui-même. Il lui confia que James, Sirius et Peter avaient opéré de la même manière dans la Tour d'astronomie de Poudlard pour trouver leur propre animal. Hermione en profita pour lui poser quelques questions qu'elle avait soulevées lors de lectures personnelles. Remus la rassura et l'entraînement put enfin commencer.

Il prit les mains d'Hermione dans les siennes et ferma les yeux. Hermione fit de même et pensa aussitôt :

« Dommage je ne peux plus le voir…Ses mains sont chaudes et douces…Non mais ça va pas ! Je me ressaisis et je me mets à l'écoute de mes sens comme il me l'a dit !… J'ai peut-être des problèmes d'hormones pour penser ça ?…Bon, je me concentre !…Oh lala, qu'est-ce que le vent souffle fort !….Hihi, j'ai ma queue de cheval qui me chatouille la nuque…Bon sang ! Je dois me ressaisir, Hermione…À l'écoute de mes sens ?…Pff, on dirait une initiation bouddhique…Comme dirait Trelawney, ouvrez votre troisième œil…Bon, voyons voir…Non justement je vois rien, c'est raté pour la vue… Le goût ? Je n'ai aucun goût particulier dans la bouche, à la rigueur des restes de dentifrice…Un sens qui marche c'est mon ouïe. Ah ! Ca, pas de problème, j'ai le vent qui me déchire les tympans depuis dix minutes…L'odorat ? Je sens… tiens, je sens quelque chose que je connais… une odeur épicée et légèrement mentholée… Sûrement son après-rasage… QUOI ! Qu'est-ce que je viens de penser ? Je dois retirer ça tout de suite de ma tête ! Pas bon du tout, ça !… Sentir autre chose… hum… ça sent le varech…Oh ! Mais ça sent la MER !…Houa !… je m'épate là, elle est loin pourtant la mer… Bon, qu'est-ce qu'il me reste comme sens ?…Le toucher… euh… qu'est-ce que je fais, l ? Je laisse mes hormones parler ou pas ?…Par Merlin ! Si je n'arrive pas à me concentrer autant abandonner !… Jamais ! »

Pendant ce temps, Remus avait ouvert les yeux et observait le visage de la jeune fille. Il y vit passer pas mal d'expressions, de la contrariété à la détermination en passant par …une sorte de gêne qu'il aurait été difficile à décrypter. Si Hermione avait ouvert les yeux à ce moment là, elle aurait sans doute deviné que cette expérience avait plongé Remus dans ses souvenirs. Elle aurait tout de suite compris à qui en particulier il pensait… Son analyse sensorielle mettait à rude épreuve sa concentration mais elle aurait imaginé sans peine le genre de réflexions que pouvaient se faire les Maraudeurs dans leur Tour d'astronomie… (exemple : Ouah, ça pue ! Sirius ! Tu pourrais t'excuser ! Eh !! C'est pas moi !! C'est Peter !)

Remus gardait toujours le regard braqué sur le visage d'Hermione. Il devait vérifier constamment qu'elle ne s'endormait pas, ce genre d'incident étant classique pour cet exercice… (Sirius : James ? James : rrroonzz Sirius : Je suis amoureux de Lily, on sort ensemble, je vais l'épouser et le premier mouflet est en route. James : rrronn. Sirius : Tu vois, Rem', je te l'avais dit, il dort… James dans un bond de trois mètres : QUOOOI ! Sirius le sourcil relevé: Et bien, il met le temps pour connecter ses neurones, celui-là…)

Hermione resta ainsi trois bonnes heures, mains dans les mains avec Remus, à se concentrer. Ce contact devait l'aider à canaliser son esprit. Il lui avait dit que quelle que soit la forme de son animal, ce dernier aurait forcément un ou plusieurs sens développés. À elle de les retrouver. La jeune fille était rentrée dans une sorte de demi-inconscience. Petit à petit, elle entendit des bruits différents. Par-delà le mugissement du vent, elle perçut le ressac de la mer, le cri des goélands et après un long moment, elle parvint à décrypter des petits bruits indécelables pour l'oreille humaine : les petits pas de rongeurs et autres petits mammifères, le froissement des brindilles d'herbe quand ils avançaient, et même le grattement des pattes avant d'une coccinelle posée près d'elle. Elle ouvrit soudain les yeux et plongea dans le regard de son professeur. Quelque chose de… familier se reflétait dans les prunelles du lycanthrope.

- Pourquoi as-tu ouvert les yeux ?

- J'ai développé un sens, murmura-t-elle songeuse en baissant la tête.

Elle ne vit pas l'effarement de son professeur.

- Lequel est-ce ?

Mais Hermione ne répondit pas, elle venait de sentir un effluve particulier de charogne en décomposition avancée… Elle se leva brusquement en grimaçant un peu sous l'effet de ses jambes engourdies puis s'élança vers le nord en dévalant la pente. Elle devait savoir ! Remus la suivit aussitôt, inquiet de son attitude. Ils descendirent jusqu'à la rivière qui serpentait vers la mer. Hermione se concentrait, et tournait la tête en humant les courants invisibles des odeurs. Les narines frémissantes, les pupilles dilatées par une excitation inconnue, elle avança d'un pas souple vers un massif d'herbes hautes. Remus ne la quittait pas des yeux, subjugué par son comportement. Elle trouva finalement un lièvre mort, ou du moins ce qu'il en restait, caché derrière une touffe de graminées. Remus regarda l'endroit d'où ils venaient. Ils avaient parcourut trois cents mètres. Il reporta son attention sur Hermione, celle-ci avait retrouvé son comportement habituel.

- Comment te sens-tu ?

- Bien. Il suffit que j'arrête de me concentrer pour ne plus sentir ou entendre.

- Entendre ?! Tu veux dire que tu as trouvé deux sens ?!

Cette fois-ci, Hermione ne put manquer l'expression de surprise voir d'incrédulité qu'affichait Remus. Il se ressaisit bien vite et tout en soupirant, il ajouta :

- Tu sais que James et les autres ont mis deux bons jours pour découvrir un seul de leurs sens? …Enfin, je suppose que les filles ont plus de facilité à se concentrer.

Hermione rougit violemment. Sa concentration avait été mise à rude épreuve pendant trois heures par son sens tactile et olfactif. Remus nota son trouble et s'approcha d'elle.

- Tu es sûre que ça va ?

Hermione baissa la tête, confuse. Finalement, elle se sentait… bizarre, comme si elle ne contrôlait plus ses réactions. Une main lui releva le menton.

- Hermione. Dis-moi ce qui ne va pas.

Remus était visiblement inquiet.

- Je ne m'appartiens plus, s'entendit-elle répondre.

Ils étaient face à face au bord d'une rivière sauvage, dominés par des montagnes verdoyantes et Hermione se sentait perdue, assaillie par un flot d'émotions qu'elle ne contrôlait pas. Des larmes salvatrices vinrent rapidement submerger son regard et dévaler l'arrondi de ses joues. Remus paraissait décontenancé, il ne devait jamais avoir connu ce genre de situation. Il sortit maladroitement un mouchoir de la poche de sa robe et essuya doucement le visage de son élève.

- Allons, Hermione, calme-toi, il est normal d'être perdue. Tu es en train de découvrir l'animal qui sommeille en toi. Ces nouvelles sensations t'appartiennent, il ne faut pas en avoir peur.

Remus avait trouvé les mots justes et bientôt les larmes se tarirent. Ils retournèrent à la maison silencieusement. Hermione affichait un air morose et Remus la surveillait du coin de l'œil.

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Quand ils s'installèrent pour manger, ce midi-là, Hermione fit une grimace de dégoût en regardant les plats de légumes qu'avait préparés Dobby. En revanche, ses yeux s'éclairèrent à la vue des cuisses de poulet et des tranches froides de viande de bœuf. Remus, à qui le manège d'Hermione n'échappa guère, lâcha mine de rien :

- Je pense que ton animal est un prédateur, ou un charognard, Hermione.

Cette dernière qui dévorait une patte de volaille avec avidité comme si sa vie en dépendait, se raidit et reposa le plus délicatement possible les restes de sa viande puis d'un geste gracieux se saisit de sa serviette pour se tamponner délicatement les lèvres :

- Je refuse de me faire dominer par l'animal qui est en moi.

Remus parut amusé par sa remarque.

- Ce n'est pas comme si tu étais une lycanthrope, Hermione. Ta façon de faire ne montre en rien une domination par un animal quelconque. Tu laisses simplement ressurgir ton côté… euh… animal.

Hermione lui jeta un regard sceptique puis regardant avec dégoût son assiette rétorqua :

- Je ne veux pas avoir des manières d'animal !

- Et bien…disons que ton envie de viande est due à ta grande faim mais tu n'as pas à avoir honte de ton comportement.

Hermione regarda Remus qui semblait plus sérieux que jamais. Elle se rendit compte que par son attitude, elle pouvait le blesser. Elle lui répondit donc par un timide sourire et reprit sa cuisse de poulet après s'être servie copieusement de légumes.

§XXXXXXX§

L'après-midi passa rapidement en lecture et commentaires de sorts divers. Remus estimait en effet que l'effort du matin était suffisant comme exercice. Ils passèrent donc une fin de journée tranquille. Remus compulsait de vieux grimoires pour ses propres recherches en prenant des notes sur la table du salon pendant qu'Hermione, installée dans une causeuse au bord de la fenêtre ouverte, comparait les vertus dynamisantes de certaines orchidées lors de combats magiques. Elle jetait régulièrement un coup d'œil par dehors ; la fenêtre donnait sur le versant nord et Hermione pouvait voir l'endroit où ils s'étaient assis dans la matinée. Sa vue était coupée en deux couleurs principales : vert et bleu. Quand elle eut fini son livre, elle regarda avec insistance la pente qu'elle avait grimpée plutôt dans la journée. Elle se leva soudain, décidée de prendre l'air.

- Où vas-tu ? Demanda d'une voix distraite Remus qui était toujours plongé dans ses parchemins.

- Prendre l'air, cueillir des fleurs, rêvasser (N/A: me faire des couettes, me balader avec mon chien avec comme arrière-fond une petite maison dans la prairie, voir à l'occasion trébucher et m'étaler de tout mon long…)

Remus la dévisagea un instant, le sourcil relevé puis retourna à ses écrits.

- Ne te laisse pas dominer par tes sens.

- Oui, papa ! Osa-t-elle lancer avant de s'engouffrer dehors, son rire s'éloignant avec elle.

Elle ne vit fort heureusement pas la moue indignée que fit Remus et n'entendit pas la remarque vexée de ce dernier :

- Papa, papa, elle exagère. Je n'ai pas l'air d'un vieux gâteux pourtant !

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Hermione n'écouta pas les conseils de Remus. Elle s'enivra autant que faire se peut, de toutes les odeurs estivales et tous les bruits de la vallée. Puis elle décida de jouer avec ses sens. Tantôt elle fermait son ouïe tantôt son odorat ; elle décida ensuite de fermer les yeux et ses deux sens développés. Hermione se sentait finalement revivre. Le malaise de la matinée était passé et elle éprouvait le besoin insatiable d'explorer son autre moi. Quand elle se retrouva dans le noir, n'entendant plus et ne sentant plus, une impatience grandissante la saisit. Elle voulait se retenir le plus longtemps possible puis n'y tenant plus, elle ouvrit d'abord les yeux et là, se statufia littéralement au point d'en oublier d'ouvrir ses autres sens… Sa vue. Tout sur quoi portait sa vue était… accentué, grossi, détaillé… à croire qu'elle voyait flou auparavant. Hermione comprit alors qu'elle venait de découvrir son troisième sens et son dernier, selon son intime conviction. Ses yeux s'attardèrent alors sur des fleurs de prairies montagnardes ; elle n'avait pas encore remarqué à quel point leurs couleurs chatoyantes étaient un vrai délice pour les yeux. Elle décida d'en cueillir une pleine brassée pour se faire pardonner de son insolence vis-à-vis de Remus. « Quel drôle d'idée de l'avoir appeler papa, pensa-t-elle, je voulais seulement le taquiner. »

Hermione s'arrêta quelques instants de ramasser ses fleurs, en pleine méditation. Trouvait-elle vraiment que Remus ressemblait à un père ? Elle le considérait comme un professeur mais comme un père ? Non, jamais. Et pourtant, devait-elle le voir comme tel ? « Je le verrais plus avec des enfants en bas âge…Il doit faire un père extraordinaire… » Hermione sentit poindre un sentiment qu'elle n'avait plus éprouvé depuis qu'Harry et surtout Ron avaient regardé Fleur d'un peu trop près lors de sa quatrième année… La jalousie. Mais elle était différente encore. Celle qu'elle avait éprouvée à l'égard de Fleur était due au manque d'intérêt des garçons pour sa féminité naissante. Celle qu'elle ressentait en cet instant était plus profonde, plus secrète. Hermione retraça le fil de ses pensées et lâcha alors ses fleurs qui s'éparpillèrent tels des papillons multicolores sous le souffle chaud du vent. Un beau rouge coquelicot s'étala sur ses pommettes. « J'ai vraiment un problème avec mes hormones, moi ! Je suis jalouse de la future femme de Remus car ce serait lui le père de ses enfants…Oh, Merlin, je déraille »

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C'est avec les pensées embrouillées qu'elle rentra pour dîner après avoir récupéré un nombre conséquent de fleurs. Son escapade avait néanmoins provoqué chez elle un changement physique. Ses joues avaient pris une jolie couleur, quelques mèches sorties de sa queue de cheval, encadraient son visage et ses yeux brillaient intensément, reflet des débats tumultueux qui siégeaient dans son esprit. Elle rentra dans la cuisine et déposa ses fleurs sur la table. Dobby n'était pas présent, Hermione avait entendu Remus lui demander, plus tôt dans l'après-midi, de faire certaines courses à Londres pour l'entretien de la maison. De plus, Remus avait insisté pour qu'il revienne avec certains renseignements, nécessaires à ses recherches, quitte à rester à Londres le temps qu'il faudrait. Hermione ne savait pas exactement quelles recherches il effectuait, elle savait simplement que c'était pour l'Ordre. L'Elfe de maison était pourtant bien prévoyant puisqu'il leur avait laissé un repas froid. Hermione, à la vue des plats les attendant sur le buffet, sentit son ventre faire des siennes. Elle farfouilla pour trouver un vase et était en train d'arranger sa récolte dans le récipient quand Remus entra dans la pièce. Elle ne redressa pas la tête tout de suite mais avec un sourire, elle lui demanda si ses recherches avançaient. Ce fut l'absence de réponse qui la força à relever la tête. Remus sembla se ressaisir au même moment en avançant vers la table. Cependant Hermione avait eu le temps de croiser un regard troublé et légèrement hagard. Inquiète, elle scruta son visage mais Remus ne semblait pas vouloir la regarder dans les yeux. Il répondit néanmoins d'une voix sourde à sa question.

- Il… il me manque certaines données pour parvenir à quelque chose de correct mais j'ai bon espoir d'en voir bientôt la fin.

Hermione n'insista pas sachant qu'il était tenu au secret mais elle s'inquiétait encore de la mine soucieuse qu'il affichait. Ils mirent la table en silence et commencèrent à manger. Hermione voyait bien que quelque chose le préoccupait, aussi se décida-t-elle à parler.

- Remus, je peux peut-être vous aider ? Sans pour autant connaître le sujet bien sûr.

Le lycanthrope la regarda un instant, interloqué, comme s'il revenait de loin pour parvenir à comprendre sa phrase.

- De…de quoi parles-tu, Hermione ?

- Et bien, de vos recherches ! Vous avez l'air soucieux alors je vous propose mon aide si cela peut vous servir.

Remus esquissa un maigre sourire.

- Je te remercie, j'y songerais si la possibilité s'offre à moi.

Il n'ajouta plus rien et son sourire s'évanouit bien vite de ses lèvres. « Bon sang, mais qu'est-ce qu'il a ? » Songea Hermione en s'affolant. Elle pensa soudain à la phrase qu'elle lui avait sortie plutôt dans l'après-midi. Etait-ce cela qui le rendait morose ? Prenant d'un coup sa respiration, Hermione se lança :

- Remus ?

Il la regarda si brusquement qu'elle sursauta.

- Je voulais m'excuser pour ce que je vous ai dit en sortant tout à l'heure. Je ne voulais pas vous vexer. Elle ajouta d'un air dépit : je suis désolée.

- Tu ne m'as pas vexé, ne t'excuse pas et puis tu as raison…j'ai l'âge d'être ton père.

Remus avait dit la dernière phrase comme s'il s'adressait à lui-même. Hermione ne savait pas pourquoi mais cette phrase ne lui plaisait pas, mais alors, pas du tout….

- Non! Osa-t-elle répliquer.

Puis sans se rendre compte qu'elle, Hermione Granger, s'adressait à un professeur, personne appartenant à la classe sociale qu'elle devait vénérer le plus au monde, elle continua sur sa lancée :

- Vous dites n'importe quoi ! D'abord mon père est plus vieux que vous. Ensuite, je vous trouve jeune et puis c'est pas parce qu'un de vos amis a eu un fils, à l'âge de vingt ans, qu'il faut vous voir, comparé aux personnes de l'âge d'Harry, comme un vieux croulant !…

Hermione, s'apercevant qu'elle avait été un chouia trop loin dans son élan de bonne volonté, plaqua une main devant sa bouche. Elle savait Remus large d'esprit mais selon elle, elle venait de lui manquer de respect. Cela ne l'aurait pas étonnée si on venait, dans l'instant, la chercher pour l'amener à Azkaban pour outrage à un professeur ayant enseigné à Poudlard. Elle baissa les yeux et piqua un fard dépassant de loin le pâle écrevisse. Elle était tout simplement mortifiée… Ce fut cependant un éclat de rire qui la ramena à la réalité. Le rire de Remus, puissant et chaleureux lui fit l'effet d'une coulée de lave dans ses veines. Elle le regarda indécise et malgré elle, un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Vous n'êtes pas fâché?

- Ai-je l'air fâché?

- En tout cas, je préfère vous voir rire ! Ça vous va mieux que de rester mélancolique !

Hermione se plaqua à nouveau une main devant la bouche en un CLAC retentissant. Ça faisait la deuxième fois, en quelques instants qu'elle se permettait d'émettre son point de vue à l'égard d'un professeur. Remus, lui, avait cessé de rire et la regardait d'un air étrange. Il se pencha vers elle et saisit le bras de la main qui cachait sa bouche. Il lui retira doucement le bras et dit en lâchant son étreinte :

- Ne retiens jamais ta verve naturelle devant moi, Hermione. Tu me priverais d'un grand plaisir.

- Mais, Remus, je vous ai manqué de respect !

- Vraiment ? J'ai plutôt eu l'impression d'avoir à faire à une amie me remontant les bretelles pour mon impolitesse à son égard.

- Vous n'avez pas été impoli, tout le monde a droit à ses humeurs.

- Comme quand on ne dort pas assez, par exemple, sourit Remus en faisant allusion au réveil difficile de la jeune fille le matin même.

- Hum, par exemple. Répondit Hermione avec malice.

Le repas se termina beaucoup mieux qu'il n'avait commencé. Hermione ne cessa de demander des renseignements touristiques sur la région et Remus se révéla être intarissable sur sa contrée natale. Quand ils eurent débarrassé, ils se dirigèrent dans le salon.

- Je t'aurais bien montré tous les endroits dont on vient de parler mais pour ta sécurité, toute sortie en dehors d'un certain périmètre est proscrite. Je suis désolé.

- Ce n'est pas grave, Remus. Quand tout cela sera fini, vous me les ferez visiter, d'accord ?

Hermione n'explicita pas le cela, Remus ayant sûrement compris qu'elle faisait allusion à Voldemort et tout ce qui s'en suivait.

- Sans me vanter, il n'y aura pas meilleur guide que moi !

La fin de soirée se déroula donc dans la bonne humeur ou du moins dans un silence de bonne humeur. Remus était en effet retourné à ses parchemins et Hermione lisait. Elle avait décidé de ne pas parler de l'acquisition de son autre sens car elle estimait que la contrariété de Remus risquait de refaire surface. De plus, une part d'elle avait une envie de renouveler le « contact » avec son professeur le lendemain et pourquoi pas les jours suivants ? Mais cette part d'Hermione était mise en quarantaine par les autres parts de la jeune fille. Ces dernières avaient un effet décidé à l'unanimité (en exceptant bien évidemment la part « J'aime la douceur veloutée et chaude de l'épiderme Remusien ») de mobiliser toutes leurs forces pour refouler l'attaque des Hormones, selon la proposition de la part « Je suis une jeune fille studieuse, sérieuse, consciencieuse, travailleuse, ennuyeuse… ». Aussi la part « Menteuse à moi-même » avait suggéré fort innocemment d'apprendre à se contrôler et que donc l'expérience du matin, si elle était renouvelée, serait un excellent entraînement.

La jeune fille, inconsciente de ses débats intérieurs, était plongée dans un livre passionnant intitulé Gueule de loup, cœur d'homme. Il racontait le combat d'un sorcier contre sa lycanthropie. Hermione s'était bien gardée de montrer sa lecture à son professeur ; elle trouvait cela trop… personnel. Elle avait acheté ce livre après sa troisième année et n'avait pas pensé à le lire depuis tout ce temps, l'ouvrage s'étant perdu parmi l'amas de bouquins qu'Hermione ramenait à chaque tournée sur le Chemin de Traverse. Elle l'avait finalement retrouvé parmi les affaires qui l'avaient accompagnée chez Remus. Elle était bien décidée à le terminer avant de s'endormir mais son corps en avait décidé autrement. Sans qu'elle le sente venir, ses paupières s'alourdirent et ses muscles se relâchèrent. Exténuée par la découverte de ses sens, elle s'endormit blottie contre le fauteuil et les jambes recroquevillées sous elle.

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Ce fut le bruit sourd d'un objet lourd tombant par terre qui fit relever la tête de Remus de ses notes. En voyant Hermione endormie, une expression mêlée de tendresse et de quelque chose d'indéchiffrable passa sur son visage. Il se leva et s'avança vers elle silencieusement. Il s'accroupit pour ramasser le livre qui était tombé. En lisant le titre, il parut surpris puis il reposa son regard sur Hermione. La même lueur indéchiffrable mais cette fois-ci plus intense, s'attarda dans son regard. Avec des gestes patients et délicats il glissa un bras derrière la nuque de la jeune fille puis il l'attira doucement contre lui pour passer son autre bras sous ses genoux. Il la souleva lentement ; la jeune fille n'était pas un poids plume mais quand on était un loup-garou, ce genre de détail était superflu. La tête d'Hermione roula un instant contre son épaule et un faible murmure s'échappa de ses lèvres. Remus qui se dirigeait vers les escaliers se figea et se pencha pour voir si la jeune fille ne se réveillait pas. Visiblement, cette dernière avait du repos à rattraper car elle était plongée dans un profond sommeil. Le souffle de Remus balaya quelques mèches de son visage et l'homme parut détailler chaque trait de son visage comme s'il voulait les graver à jamais dans son esprit. Quand Remus la déposa sur son lit, il lui ôta ses chaussures et la recouvrit de sa couverture. Il se redressa et allait partir quand il entendit son nom faiblement murmuré. Il se retourna brusquement mais Hermione avait toujours les yeux fermés. En revanche, elle semblait rêver car ils s'animaient derrière ses paupières.

- Remus. Répéta-t-elle de façon inaudible.

L'appelé s'agenouilla près d'elle et caressa les cheveux d'Hermione.

- Je suis là, Hermione. Chuchota-t-il

Puis se penchant doucement vers elle, il effleura brièvement son front de ses lèvres. Il sortit rapidement de la chambre en jetant sur le corps immobile de la jeune fille un dernier regard où dansaient mille émotions contradictoires.

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N/a : Peut-être que l'utilisation des personnages de Remus et d'Hermione en dehors des zones décrites par l'auteur (place Grimmauld, Poudlard, etc...) peut en gêner certain(e)s. J'en suis désolée : je ne contrôle pas mon inspiration…Peut-être aussi que quelques uns d'entre vous ont poussé des grands cris en lisant l'âge auquel j'ai mis James papa (20 ans) : je sais que JKR l'a fait devenir père à 25 ans alors ne m'en voulez pas de détourner quelque peu la 'réalit - - ; Je tiens à préciser au passage, puisque j'aborde le sujet Maraudeur, qu'il n'est pas dit dans les livres si Remus a assisté ou pas à l'entraînement des trois autres pour devenir Animagus, j'ai fait comme si c'était le cas même si dans beaucoup de fics, ils en font une surprise pour le lycanthrope… Le livre « Gueule de loup, cœur d'homme » est issu du petit livre Animaux fantastiques. Petit livre que je recommande fortement ! : ) Sinon je me suis attachée aux « parts » du cerveau d'Hermione, intervenues dans ce chapitre. rougit Vous allez vous en coltiner, des parts...Désolée...

Titre du prochain chapitre : La chasse au Lutin ( Et avis aux fans de Mumus, ne confondez pas : c'est un 't' pas un 'p'…merci… ; p ) Ce chapitre arrivera vendredi 8.

RAR :

Le Saut de l'Ange :

Tu ne t'es pas trompée : ce sera bien un Rem/Herm ! lol. J'ai essayé de faire le plus 'réaliste' possible au niveau des réactions des uns et des autres : ba c'est po facile…- - ; En fait je ne pouvais décemment pas faire une histoire où ils se jettent l'un sur l'autre au bout de deux jours de vie commune…lol Je voulais un semblant de 'réalité'… Sinon, je suis infiniment désolée mais il n'y aura pas de chapitre du point de vue de Rem… à part quelques lignes tout au plus dans le 5ième chapitre. Entre Rogue et Harry, c'est sûr ce sera pas la joie mais je ne m'attarderais pas sur leur condition. T'inquiètes pour Voldy, l'est trop occupé à se regarder le nombril et à admirer ses supers biceps de puissances maléfiques pour s'amuser à chercher Mione pour le moment. Merci beaucoup pour ta review, c'est toujours un vrai plaisir d'avoir les commentaires des auteurs-traducteurs qu'on lit ! : ) Bon courage pour This time around ! Bisous !

Sln : Je sais pas si mon cerveau marche à merveille mais en tout cas, il marche le plus souvent à l'insu de mon plein gré! Lol. J'espère que la suite de cette histoire te plait. Merci beaucoup pour ta review, tous ces compliments me vont droit au cœur : ) A toi aussi : bonne continuation ! J'attends la suite de tes fics avec tellement d'impatience ! Gropoutoux !

Rowena d'argent : Merci pour ta review, ce n'est pas facile de commencer une histoire en sachant que pleins de petits détails débiles viennent te pourrir la vie pour faire fonctionner correctement tout ça ! lol En tout cas, j'espère que tu n'es pas déçue pour la suite !

Lisandra : Merci !

Eithelin : Ah, ces profs ! changeront jamais ! y'en a toujours un (si ce n'est plusieurs : ils aiment bien travailler en troupeau…) pour te donner une montagne de devoirs ! lol Bon courage et merci pour ta review, j'espère que la suite te plaira !

Loufoca : ba ma 'tite loufoca, fo pas te mettre dans des états pareils, tu sais du moment que mes fics te plaisent, c'est l'essentiel ! une tite review de plus ou de moins, ça vo pas le coup d'avoir honte ! lol. En tout cas, merci énormément de mettre des liens sur ton site vers mes fics, ça me touche beaucoup ! Ça me fait d'ailleurs penser qu'il faudrait que j'aille changer ma bio pour parler un peu du Chicaneur ! je trouve vraiment ton site extra, il est tellement…attractif, oui c'est le mot. (et je sais de quoi je parle, j'en ai écumé des sites sur HP…) J'ai beaucoup aimé la confrontation Harry vs JKR, tu pourrais en faire d'autres ? Sinon pour revenir au couple H/R, je suis contente qu'il te plaise ! Merci pour ta review ! Mégakissoux !

Marrypier : Voilà, voilà, elle arrive ! mdr

Calimera : Salut ma grande, comment ça va t'y ? Comment ça, le premier chapitre d'Antje il est pourri ?!!!!! Ca va pas la tête ?!! ! Sinon, pour ce qui est des couples, je partage tout à fait ton avis : des Sev/Her y'en a beaucoup trop ! pas que j'aime pas mais si on pouvait rééquilibrer la balance vers Remus (par exemple…lol) Un couple que je ne supporte pas, sauf si il est bien décrit (bien évidemment) c'est Ron/Her. Pour en finir avec ce sujet fort délicat dans les opinions des uns et des autres, je trouve que le couple Harry/Herm est sous-representé, je suis pourtant sûre qu'il y a matière à faire quelque chose… ; ) Voilà, à part ça, la scène d'étripation mutuelle entre Riry et Snapy sera censurée, après tout cette fic est classée dans la catégorie Romance pas Boucherie… Continue tes reviews tartines, j'adore surtout avec du nutella… ; p Merci et bon courage pour tes fics ! Mégabisous !

Diane13 : Ravie que ça te plaise ! Moi aussi je me suis prise d'affection pour ces deux l ! Merci et bisous !

Didi : Merci ! Les chapitres seront uploadés une fois par semaine en moyenne. J'espère que la suite t'a plu !

Kloona : Oulala, que de gentilles choses tu m'as écrit l ! Je suis contente que tu trouve les deux zozos timides, c'est le but ! (au début…lol) Foi d'Harana, faut laisser parler ton côté sentimentale (surtout si c'est pour m'écrire des reviews aussi extra que les tiennes…lol), l'amour ya que ça de vrai ! Ouaips ! Il est vrai que passer deux mois avec Mumus dans la cambrousse, donne quelques idées…lol /bave discrètement sur son clavier/… Merci beaucoup pour ta review et Mégakissous !!!!!

Lucy kinkirk : MERCI !!! Pourvu que tu ADORES la suite !! lol

Imperium : Et bien j'espère que tu adoreras la suite !