Disclaimer : Les personnages appartiennent à JKR, sauf Joachim, celui-là pour une fois, l'est à moi ! : D Toute tentative d'extorsion de fond auprès des lecteurs de cette fic a échoué, je ne gagne donc pas de soussous à écrire.
N/a : Réponse aux reviews en fin de chapitre. Bonne lecture.
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Chapitre 7 : L'amour est une question de temps
Hermione atterrit sur ses pieds mais pas Pattenrond que le retournement de son panier avait malmené, il cracha d'indignation en restant tapis dans sa corbeille. Hermione encore choquée par les paroles de Remus, ne fut tirée de sa léthargie que par un léger toussotement. Elle était de retour dans le bureau du directeur et ce dernier l'observait mystérieusement. Elle eut alors l'impression qu'il regardait à travers elle. Elle le salua brièvement et se pencha vers son chat pour voir comment il allait. Quand elle se redressa, elle avait retrouvé contenance et était prête à repartir et à ne surtout pas penser à ce qu'il venait de se passer, il y a quelques instants chez Remus. Le directeur s'approcha d'elle pour lui tendre un écrin noir et ovale. Elle le saisit avec curiosité en jetant un regard étonné à Dumbledore. Ce dernier l'encouragea d'un sourire à l'ouvrir. Elle découvrit alors posés sur du tissu en velours noir, une paire de boucles d'oreilles argentées et un pendentif assorti. Les trois bijoux représentaient des triskèles, célèbres motifs celtiques, qu'Hermione avait déjà vus dans maintes bijouteries artisanales moldues.
- Ce sont vos trois Portoloins qui ne s'activeront que grâce aux correspondants. Je vous conseille de toujours les porter sur vous, ce sont également de puissantes amulettes de protection.
Hermione acquiesça, reconnaissante par tant de prévenance. Quand elle eut mis les deux boucles d'oreilles et le pendentif autour de son cou, Dumbledore activa par un Portus la boucle d'oreille de gauche qui laissa apparaître une petite topaze en son centre. Elle se sentit aussitôt aspirée et atterrie sur les genoux au bord d'une falaise, Hermione baissa les yeux pour ne trouver que du vide. Elle retint son souffle et fit soigneusement un pas en arrière avec ses bagages. Elle entendait le ressac de la mer vers le bas mais dans la pénombre, elle ne distinguait pas grand-chose. Une voix bourrue la fit se retourner en sursautant :
- Venez donc ici, Miss, que je vous active votre Portoloin.
À la lueur d'une baguette, Hermione aperçut un vieil homme rabougri portant une casquette de marin et une pipe dans le coin de la bouche. « Un vrai loup de mer » pensa-t-elle amusée. Puis avant de laisser ses pensées vagabonder la seule évocation du mot 'loup', Hermione vit le vieux sorcier activer sa boucle d'oreille de droite et elle se sentit à nouveau aspirée.
Elle atterrit cette fois-ci sur le postérieur sur des plaques bétonnées promettant quelques bleus à son séant. La nuit était toujours présente mais elle remarqua que le ciel était baigné d'une lueur rendant plus facile l'observation de son environnement. Elle distingua des sortes d'antennes lumineuses sur un local en béton situé à quelques mètres d'elle. En se redressant, elle vit qu'elle était encerclée par un parapet en béton, elle s'avança prudemment et eut un choc en découvrant l'origine de l'étrange lueur. Elle se trouvait au beau milieu d'une ville ! Le ciel reflétait simplement l'éclairage des lampadaires et des immeubles. Celui sur lequel elle devait être, semblait d'ailleurs immensément grand si on considérait la taille ridiculement minuscule des voitures situées tout en bas. Elle aperçut alors au loin un édifice qu'il la laissa scotchée sur place : la tour Eiffel ! Elle était à Paris !
- Joli vue, n'est-ce pas ? fit une voix charmeuse avec un léger accent.
Elle se retourna d'un bloc pour découvrir l'homme le plus beau qu'elle n'ait jamais vu. « À l'exception de Remus, peut-être ? » suggéra la part Serpentard « Oh, la ferme ! » crièrent les autres parts qui se mirent à baver considérablement devant le bel inconnu. Les mains dans le dos, il se tenait droit, le vent s'engouffrant dans sa cape qu'Hermione devinait blanche malgré la quasi-obscurité. Il avait un visage aux lignes parfaites et pures autant qu'Hermione pouvait en juger. Sa robe de sorcier blanche parfaitement cintrée laissait deviné un corps… entretenu. Hermione déglutit avec difficulté devant cette vision appolonesque.
- Bonsoir Monsieur… ? réussit-elle à murmurer.
- Veuillez m'excuser, Miss Granger, je manque à tous mes devoirs. Soyez la bienvenue dans la Ville des Amoureux. Je suis Joachim Delacour, votre humble serviteur pour ce soir.
Il s'inclina galamment en affichant un sourire charmeur et espiègle. Quelques mèches brunes vinrent balayer son front à l'aspect nacré. Hermione, complètement subjuguée par cet homme, répliqua cependant :
- Vous êtes parent avec Fleur ?
- Vous connaissez ma cousine ? Elle est tout à fait charmante, bien qu'un peu soupe au lait…
Hermione ne put s'empêcher de rire doucement pour s'arrêter bien aussitôt. Si ce Joa-machin était parent avec Fleur, cela expliquerait sa grande beauté. « Ce type doit être blindé de globules rouges vélaniens ! » réfléchit-elle rapidement « Alors du calme, ma grande, ne taille pas une haie d'honneur à tes Hormones !»
L'homme s'avança gracieusement vers elle, un sourire charmeur plaqué sur ses lèvres. « Finement ourlés et appétissantes » compléta la part Gryffondor avec avidité qui affichait certains penchants lubriques depuis quelques instants… Il sortit sa baguette qu'il dirigea vers Hermione ou plus précisément vers son pendentif qu'il activa prestement. Puis sans qu'Hermione ne puisse réagir, il lui agrippa doucement le poignet. Ils furent aspirés par le nombril pour se retrouver enfin à destination.
Après quatre voyages par Portoloin en l'espace d'à peine une demi-heure, Hermione sentit s'amorcer un tournis formidable pour sa pauvre caboche. La réception de ses déplacements devenait d'ailleurs de plus en plus hasardeuse. Après les genoux et l'arrière-train, elle toucha terre, cette fois-ci, allongée à plat ventre, la tête écrasée sur un chemin de caillasses. « Je HAIS les Portoloins et je HAIS les cailloux, surtout ceux qui sont pointus ! » cria-t-elle mentalement en essayant de se relever. Elle comprit alors pourquoi la chute avait été si dure : elle sentait un poids supplémentaire sur ses épaules. Delacour avait vraisemblablement atterri sur elle. Il se leva cependant rapidement et attrapa par la taille une Hermione, qui fut soulevée comme une plume, pour la déposer sur ses pieds promptement. Des miaulements plaintifs rappelèrent à la jeune fille qu'elle n'était pas la seule à ne plus supporter les voyages tourbilloniques. Elle regarda autour d'elle pour aussitôt reconnaître le chemin menant à la maison des amis français de ses parents. Elle soupira de soulagement en pensant que lesdits amis ne seraient pas présents, partis en croisière selon sa mère. Elle prit sa valise et le panier de son chat puis se tournant vers Delacour, elle dit :
- Merci pour votre aide, M. Delacour. J'ai été ravie de vous rencontrer.
Hermione savait qu'elle ne le verrait plus maintenant que ses Portoloins avaient été activés et programmés pour leur retour dans dix jours exactement. Peine perdue, le Français semblait s'accrocher à son rôle de correspondant. Il insista sur le fait de l'accompagner jusqu'à la maison en portant ses bagages à bout de baguette magique. En marchant le long du chemin, Hermione remarqua enfin que la clarté de la nuit était encore assez importante avec une lune plus tout à fait pleine. Une mélancolie rare la saisit que même le charmant babillage sur Paris de son compagnon de route ne parvint pas à faire disparaître.
En haut du chemin qui était bordé de haut cyprès, ils parvinrent devant une villa provençale aux murs blancs, éclairée par deux lanternes situées de part et d'autre du porche. Une douce odeur de lavande envahit l'atmosphère à mesure qu'ils approchaient. Joachim Delacour se tourna vers elle après avoir déposé ses bagages près de l'immense porte. Hermione put alors remarquer à la lueur des torches le bleu extraordinaire de ses yeux, un bleu d'une clarté surréaliste. « C'est qui déjà Remus ? » demanda innocemment la part Serpentard. « Pff, aucune idée » répliqua avec sincérité la part Gryffondor. « Jamais entendu parler » commenta la part Studieuse-blablabla-mais-surtout-chieuse qui avait soudainement abandonné tous ses programmes de révisions et autres joyeusetés monacales. Hermione dut s'attarder un peu trop longtemps dans le bleu de ses yeux car Joachim afficha son désormais fameux sourire plein de charmes. La jeune fille sembla revenir de sa noyade et sourit à son tour timidement mais non sans une pointe de malice. Elle ne pouvait s'empêcher de se moquer d'elle-même, elle qui avait si souvent critiqué Harry et Ron sur leur réaction face à Fleur, elle n'en menait pas large à l'heure actuelle. Une étincelle jaillit dans le regard du Français et son sourire devint plus… séducteur. « Comme si c'était possible ! » railla la part Menteuse-à-elle-même qui avait pourtant bien du mal à ne pas venir se scotcher comme les autres parts, à la vitre des globes oculaires de la jeune fille.
- /Bonne nuit, Mademoiselle Granger/ (1) dit-il en s'inclinant gracieusement. Puis il prit la main d'Hermione pour déposer un doux baiser dans le creux de la paume:
- Faites de beaux rêves, murmura-t-il juste avant de transplaner.
Ce soir-là, Hermione resta longtemps au seuil de la maison. Le vent jouait dans ses cheveux et Pattenrond miaulait comme un désespéré mais Hermione, les joues rouges, restait hypnotisée par le comportement de ce Joachim. Elle se secoua mentalement quand Pattenrond commençait à démolir consciencieusement son panier avec ses griffes. Prenant son courage à deux mains, elle entra dans la maison pour s'apprêter à vivre un séjour difficile.
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Difficile dans le sens où Delacour ne fut pas décidé à devenir son humble serviteur pour seulement le soir de son arrivée mais plutôt pour toute la durée de son séjour. Après avoir été accueilli avec bonheur par ses parents, Hermione avait en fait constaté qu'elle s'ennuyait ferme dans cette maison. Ses parents étaient des personnes adorables mais quand ils ne travaillaient pas comme des forcenés dans leur cabinet dentaire, ils se reposaient complètement au point de se faire qualifier gentiment de chiffes molles par leur fille. Aussi quand Joachim se pointa le deuxième jour suivant son arrivée pour l'emmener faire un tour, elle accepta avec crainte (tout à fait justifiée quand on voyait la beauté de Joachim et ce en plein jour) et en même temps avec soulagement. Rester inactive la laisser trop seule avec ses réflexions…
Elle ne savait que penser de la dernière phrase de Remus. Tout allait bien, pourtant. Elle n'avait pas fait d'erreurs ? S'était-elle par mégarde retrouvée en tenue d'Ève devant lui ? Avait-il découvert ses sentiments à son égard et de ce fait, l'avait-il rejetée ? Toutes ces douloureuses questions ne trouvèrent bien évidemment pas de réponses. Hermione pour éviter de se morfondre et de voir son morale plus bas que le niveau abyssale des plus grandes crevasse marines, lisait les ouvrages de 6e année. Ce qui en traduction hermionesque signifiait apprendre tout par cœur jusqu'aux numéros de page se référant à chaque chapitre, noms des auteurs, co-auteurs, date d'impression, etc…
En attendant les ballades quotidiennes avec Joachim, elle se récitait donc, assise à l'ombre des branches d'un olivier, théorèmes, définitions et sortilèges qu'elle aurait le plaisir d'aborder en Métamorphose et Enchantements de niveau 6. Quand elle avait reçu le résultat de ses BUSE il y a quelques semaines, elle n'avait pas pu partager sa joie de pouvoir continuer à étudier toutes les matières qu'elle voulait avec Remus. Car, malgré le fait qu'elle ait obtenu des O dans toutes ses épreuves (sauf un E en Astronomie), son contentement avait été de courte durée : l'humeur quelque peu polaire du Remus de l'époque l'avait fait soudain souhaiter passer le reste de l'été au Groenland…
Ses promenades avec Joachim la sortaient agréablement de ses livres et ses réflexions chaotiques. Outre ses origines vélanes, Joachim était un séducteur-né et un parfait gentleman. Hermione s'était même posée la question si elle ne devait pas entamer un deuxième recueil, en plus de celui répertoriant les différents mouvements d'oreilles d'Elfe, concernant le savoir-vivre français. Ce recueil n'aurait bien sûr qu'un but ultime : être appris par cœur par Ronald Weasley. Hermione se laissait facilement charmée par le Français : « Après tout, je suis humaine et se faire conter fleurette est fort agréable ! » pensait-elle à chaque fois qu'elle croisait le regard azuré. (Un acquiescement énergique de toutes les parts de son cerveau ponctuait immanquablement ce genre de réflexion.)
Bercés par le chant des grillons et l'odeur de romarin et de lavande, ils déambulaient généralement le long des sentiers bordant la grande propriété entourant la maison. Si les chemins parcourus au fil des jours étaient toujours les mêmes, le contenu de leur conversation variait tout le temps. Elle apprit ainsi à mots cachés qu'il travaillait pour le compte de Madame Maxime et donc en résumé pour l'Ordre du Phénix. Elle comprit qu'il passait son temps à collecter le plus d'informations sur les dirigeants européens et jouait de diplomatie pour en convaincre certains à aider concrètement l'Ordre. Elle s'était étonnée de le voir passer son temps avec elle alors qu'il avait visiblement une mission importante. Il lui avait rétorqué sur ce, que les dirigeants prenant des vacances, lui aussi en profitait par la même occasion. Il avait ajouté, faisant atteindre d'ailleurs des records de température aux joues d'Hermione, qu'il profitait même énormément de ses vacances en étant en si charmante compagnie.
Mais ce qu'Hermione apprit de plus intéressant chez Joachim fut ses connaissances concernant l'escrime. La France était réputée pour ses escrimeurs et Joachim en restant modeste avait révélé faire partie de la Garde des Bretteurs français, renommée partout dans le monde. Ses talents s'exerçaient essentiellement à l'épée mais il avait quelques notions en sabre et en fleuret. Il accepta volontiers de donner des cours à la jeune fille qui avait bien évidemment sauté sur l'occasion pour en apprendre le maximum.
C'est ainsi que les jours passés avec ses parents furent riches en apprentissages théorique et pratique (« en bourrage de crâne, oui ! » disait la part Gryffondor qui aurait bien profité du sud de la France pour laisser ressurgir son côté Farniente.) Un soir, Hermione assista à une conversation entre son père et sa mère concernant leur retour en Angleterre. Il était question de trouver une autre maison pour leur sécurité. La vente de leur cabinet dentaire et donc la perte de leur clientèle était aussi abordée. Hermione, toute à ses affaires, ne s'était pas rendue compte à quel point l'attaque du début du mois de juillet avait eu des conséquences sur la vie de ses parents. Ceux-ci pour leur propre sécurité devaient renoncer à tout ce qui avait fait leur vie pendant vingt ans. Hermione réalisa alors que ses parents ne pouvaient pas techniquement et financièrement se permettent de rester cachés. Ils n'étaient pas des sorciers. Elle se doutait bien que même si Dumbledore en personne posait toutes les protections inimaginables de Fidelitas et compagnie, sur leur maison et leur cabinet, il y aurait toujours un risque que les Mangemorts interceptent ses parents lors de leurs déplacements. La seule solution était de changer radicalement de vie.
Hermione, ce soir-là, tenta tant bien que mal de rassurer ses parents et leur fit comprendre que tout était mis en œuvre dans le monde magique pour anéantir Voldemort et ses sbires. Elle se garda bien de préciser qu'avec des incapables comme Fudge au Ministère, ils n'étaient pas sortis de l'auberge… De même elle omit sciemment de dire que la survie du monde sorcier, et Moldu par la même occasion, reposait sur les épaules de son meilleur ami. Devait-elle également parler de son entraînement en vue de l'assister ? Non, mieux valait que les Granger gardent toute leur santé pour leur nouvelle vie. La version officielle concernant son séjour chez un professeur en Cornouaille stipulait simplement qu'elle assistait à des cours particuliers en vue d'une spécialisation dans ses études. « Étude sur la destruction de mages noirs, option Carnage à toutes les sauces » pensait fortement la jeune fille. « Étude sur le Remus Lupus option massage corporel » pensaient tout aussi fortement les parts de son cerveau. « Mais une réorientation pendant le cursus scolaire pouvait être envisageable » reprenaient ces mêmes parts : « Étude du mâle vélanien option baisers torrides sur paumes de mains et autres parties… »
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La veille de son retour en Angleterre, Hermione partit se promener seule dans le silence de la nuit. Un peu de calme lui était nécessaire. Il lui restait quinze jours avant la rentrée à Poudlard et dans l'immédiat, elle ne savait pas où elle irait en attendant. Sa logique lui disait de rester à Poudlard avec Harry mais son cœur pensait tout autrement… Mais que pouvait-elle espérer si elle retournait voir Remus ? Il ne voulait clairement plus d'elle… Il était redevenu le Remus chaleureux et tout et tout, mais malgré cela, il l'avait rejetée… Hermione sentit sa gorge faire un nœud remontant au fur et à mesure que ses yeux s'embuèrent. Que pouvait-elle espérer à l'égard de cet homme ? Ses sentiments pour lui n'avaient aucun futur. Elle laissa alors échapper un sanglot étouffé puis un autre… Sa peine avait été refoulée avec la présence réconfortante de Joachim mais son cœur souffrait plus qu'elle ne voulait l'admettre…
Une main caressa sa joue mouillée et Hermione releva brusquement la tête. Joachim était là devant elle et la regardait l'air peiné. Elle sécha aussitôt ses larmes d'un revers de la main et afficha un pauvre sourire.
- Ne pleurez pas Hermione sinon je vais finir par croire que vous aller me regretter.
- Ce qui est tout à fait le cas, répliqua-t-elle sincèrement.
- Mais vos larmes sont destinées à un autre, reprit-il tristement.
- Comment… comment l'avez-vous deviné? dit-elle surprise et bizarrement intriguée par l'attitude de Joachim.
Il semblait différent de d'habitude. Il la regarda d'ailleurs d'une telle manière que cela la mit mal à l'aise. Encore un coup d'œil comme celui-ci et elle n'était pas sûre de pouvoir se contrôler. « Embrasse-le ! Embrasse-le !» scandaient en cœur toutes les parts.
- Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme vous, Hermione. Vous êtes une jeune femme extraordinaire.
Au mot « femme », Hermione rougit violemment. Le désir fou de se jeter au cou du Français la saisit comme une envie de fraises pour une femme enceinte.
- Vous avez su résister à toutes mes tentatives.
- Que… que voulez-vous dire ? Balbutia-t-elle
Joachim parut un instant mélancolique mais finit par dire dans un sourire désabusé:
- Vous allez peut-être trouver cela injuste mais le sang de Vélane offre le pouvoir à ceux qui le portent de se faire aimer par la personne qu'ils désirent.
Hermione ne comprenait toujours pas mais au fond, elle préférait ne pas savoir. Avant de pouvoir arrêter le Français, celui-ci poursuivit :
- J'ai voulu vous séduire, Hermione, car je suis tombé amoureux de vous.
Hermione, incapable de parler, était bouleversée par sa révélation. « Mais qu'est-ce qu'elle attend pour lui rouler un patin ? » lança, ulcérée, la part Serpentard. « Quel brave petit, il est courageux ! Il aurait eu sa place dans ma Maison » commenta la part Gryffondor. « Un Vélane est décidément un sujet d'étude fort… passionnant. » fit d'un sourire coquin la part Serdaigle. « Bon, il a fini de raconter ses fadaises ? Parce que là, ça serait bien qu'Hermione se récite les 7 commandements de l'alchimiste de niveau 6 !! » fit la part Chieuse-et-puis-studieuse-aussi-mais-surtout-chieuse. « Il a dû picoler un coup de trop pour dire ce genre d'âneries… » intervint la part Menteuse-à-elle-même, qui dénotait une légère baisse de régime ces derniers temps. « GrrrrrrrrrRRR ! ! » dit la part Animagus, qui était bien la seule à ne pas aimer Joachim, allez savoir pourquoi…
- Mais il semblerait que je sois arrivé trop tard dans votre vie, Hermione, poursuivit le Français, un sourire tellement triste sur les lèvres qu'une fille normale aurait tenter n'importe quoi pour l'effacer.
Mais voilà, Hermione n'était pas comme les autres filles, détail que ses amis Harry et Ron avaient depuis longtemps remarqué.
- Car, voyez-vous, Hermione, mon pouvoir de séduction ne peut marcher qu'à deux conditions : l'être que je désire ne doit pas avoir d'élans meurtriers à mon égard, ce qui n'est pas votre cas fort heureusement pour moi si on considère votre dextérité à l'épée…
Joachim fit une pose comme si ce qu'il s'apprêtait à dire lui coûtait.
- Et quelle est cette deuxième condition ? Demanda doucement Hermione.
- La personne à séduire doit avoir un cœur libre. Le vôtre ne l'est pas, à mon grand regret…
Sur ces derniers mots, la voix du Français se cassa brutalement comme si un souffle de plus dans sa gorge le faisait trop souffrir… Hermione porta une main à sa bouche, les larmes recommençant à couler sur son visage. Pourquoi n'était-elle pas tombée amoureuse de Joachim ? Elle se sentit soudain tellement désolée pour lui et… pour elle qu'elle s'approcha doucement de Joachim et posa timidement une main sur son bras.
- Je suis sincèrement désolée, Joachim. Je n'ai pas souhaité cette situation et je regrette de vous infliger cette peine. D'autant plus…
Hermione accentua un peu plus la pression sur son bras.
- D'autant plus que je peux parfaitement comprendre ce que vous ressentez.
Joachim la regarda avec une curiosité douloureuse.
- L'homme pour lequel j'ai des sentiments n'éprouve pas la même chose que moi.
- Il vous l'a dit ?
- Non, je l'ai deviné dans son comportement.
Intrigué, Joachim lui demanda plus de détails mais Hermione préféra arrêter la conversation qui les torturait l'un comme l'autre. Ils discutèrent encore un peu, conscients que leurs confidences mutuelles les avaient soulagés et rapprochés. Au moment de se quitter, Joachim se pencha vers elle et effleura tendrement ses lèvres.
- Prenez soin de vous. /Au revoir belle Hermione/
- Au revoir Joachim, vous aussi, faites attention à vous.
Longtemps après le transplanage de Joachim, Hermione resta assise sur une pierre, les yeux perdus dans l'obscurité de la nuit étoilée. Son chat qui chassait dans le coin vint la rejoindre et se lova sur ses genoux en émettant un ronronnement sonore et réchauffant sa maîtresse.
Quand elle décida enfin à aller se coucher, elle poussa un profond soupir et dit à son chat :
- Tu vois Pattenrond, la vie des humains est parfois bien compliquée.
- Maou ? fit le concerné d'un air poli.
Hermione sourit faiblement, prit son chat dans ses bras et partit rejoindre la maison.
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Le lendemain, les adieux avec ses parents furent assez éprouvants. Les Granger serrèrent longtemps leur fille dans leurs bras puis avec un regard ému, ils lui firent promettre de leur écrire toutes les semaines par hibou postal. Hermione, la mine morose, revint donc à Poudlard après avoir subi trois Portoloins particulièrement décidés à lui faire ressortir le contenu de son estomac. Elle atterrit, tête la première sur le parquet du bureau directorial qui fleurait bon la cire d'abeille.
- Bon voyage ? demanda d'un ton joyeux le propriétaire de la pièce.
Il reçut pour toute réponse un grognement étouffé qui fit rire une deuxième personne. Hermione se redressa vivement, espérant au passage ne pas recevoir un torticolis. Harry, assis dans un fauteuil, la regardait d'un air moqueur. « Grr, tout le monde n'a pas le pied marin » fulmina la Gryffondor. Une fois remise sur pied, elle réajusta ses habits et ses bagages dans un ordre à peu près correct. Puis avec d'infinies précautions, elle zieuta en direction de son directeur. Elle n'avait vraiment pas envie qu'il la regarde comme la dernière fois. « Je ne suis pas un livre ouvert ! » pensa-t-elle furieusement. Peine perdue :
- Alors comment trouvez-vous votre correspondant français, Miss Granger ?
- Euh…. (« Je lui fais manger sa barbe avant ou après lui avoir piquer sa réserve de sucettes au citron ? »)
- Joachim est un homme tout à fait charmant, n'est-ce pas ? poursuivit le directeur imperturbable.
- Très, répondit sobrement Hermione.
Puis dans un éclair, Hermione réalisa que peut-être le directeur l'avait volontairement envoyée vers Joachim… Une envie impérieuse la prit de partir rejoindre Remus. Mais où était-il ?
- Tu as manqué de peu le départ de Ron, dit alors Harry dans un sourire.
- Ron ? Que faisait-il à Poudlard ? Son entraînement ne se déroulait-il pas au Terrier ?
- Si mais il est venu pendant une semaine effectuer un stage intensif, répondit Harry qui avait de plus en plus de mal à cacher son hilarité.
Hermione grinça des dents. Avec une intuition toute féminine, elle sentit poindre le danger dans un rayon de 100 bornes.
- Un stage intensif ?
- Oui. Un stage que vous êtes conviée à réaliser dès aujourd'hui, intervint Dumbledore, une lueur malicieuse dans ses pupilles bleues pâles.
- Qu…quel genre de stage ? demanda Hermione à qui cette phrase coûtait autant que d'avouer son penchant indigne d'une fille de dentistes, pour les pistaches caramélisées.
Au même moment dans un tourbillon de cape et de robe noires, Severus Rogue fit son entrée (théâtrale) dans le bureau.
- Je n'ai pas toute ma journée pour attendre cette petite…
Le maître des potions s'arrêta brusquement dans son élocution ayant remarqué la présence de la petite « ??? ». Hermione dit dans un sourire franchement hypocrite, voir même crispée au fur et à mesure que se profilait le sujet du stage dans son esprit :
- Bonjour, professeur. Votre présence ici n'aurait-elle pas un rapport avec le stage intensif ?
Le directeur des Serpentard acquiesça sans répondre d'un mouvement sec et raide de la nuque. La physionomie de son visage exprimait toute l'aversion qu'il pouvait éprouver à l'égard de toute personne s'apparentant à la bannière des Amis potteriens. Hermione ne se laissa pas démonter pour autant et se tourna vers son directeur. Elle allait apprendre l'occlumancie et elle ne voulait pas y passer la Saint Glinglin. Elle demanda d'un ton particulièrement frigorifiant si la durée de ce stage égalait celui de Ron.
- Cela dépend de vous, Miss Granger.
- Je vois, grinça la « stagiaire »
Elle jeta un regard à son meilleur ami. Celui-ci observait la scène d'un air passablement narquois, un sourire machiavélique sur les lèvres. Hermione lui décocha un regard noir puissance 10, lui souhaitant mille tortures, et pivota vers Rogue :
- Quand commençons-nous ?
- Immédiatement, répliqua-t-il avec dégoût.
C'est ainsi qu'Hermione suivit son professeur vers les cachots, laissant son chat et ses affaires aux bons soins des elfes de Poudlard ainsi qu'un directeur au comble de l'amusement et un meilleur ami plus pour très longtemps s'il ne déscotchait pas ce stupide sourire de ses lèvres…
L'occlumancie. Hermione s'était toujours demandée à quel point cet enseignement pouvait être difficile à assimiler. Quand elle avait vu, l'année dernière, Harry revenir le teint livide de ses séances, elle s'était dit que l'occlumancie devait être aussi dure qu'apprendre à résister à l'Impedimenta. Arrivée au bureau du maître des potions, Hermione regarda avec curiosité l'austérité des lieux. « La déco ne dévalue en rien l'aspect du personnage » pensa-t-elle ironiquement. Elle se ressaisit en remarquant que son professeur la scrutait d'un air impénétrable. Il semblait la jauger.
- Je ne m'attends pas à ce que vous fassiez des étincelles, Granger mais il est fort à parier que pour une première séance vous ferez mieux que votre cher ami le rouquin.
Hermione étouffa mentalement un bâillement. « J'espère que cela s'est bien passé avec Ron » s'inquiéta-t-elle par la pensée.
- Bien entendu, tout comme Weasley, votre médiocre potentiel ne vous fera bénéficier que d'un apprentissage superficiel…
« J'ai un peu faim, faut dire que devant les mines déconfites de mes parents, je n'ai pas vraiment beaucoup mangé. ... »
- …Ce n'est pas vous qui aurez à affronter directement le Seigneur des ténèbres…
« Je ferais un tour dans les cuisines tout à l'heure… »
- …Résister à la torture mentale des Mangemorts sera plutôt de votre ressort…
« Je pourrais voir si Winky va mieux... »
- Ou du moins, montrer un semblant de résistance, ajouta Rogue avec sarcasme.
« Et puis j'irais voir Hagrid aussi mais bon, occupons-nous d'abord de M. le Roi de l'Ironie... »
Hermione, revenue sur terre (ou sur pierres de cachots) observa alors attentivement son professeur. Son attitude lui rappelait celle de Remus le jour de son combat avec lui. Remus… Elle désirait absolument le revoir avant la rentrée. Mais ce maudit stage lui gâchait du temps. « Hé !! intervint outrée la part Studieuse, il ne faut pas négliger cet apprentissage, c'est important ! » « Tout enseignement est bon à prendre » renchérit la part Serdaigle. « Profite de... »
- MISS GRANGER !
Hermione sursauta légèrement devant les vociférations de Rogue.
- J'APPRECIERAIS BEAUCOUP QUE VOUS SOYEZ ATTENTIVE !!
« Et dire que cet homme a le même âge que mon Remus…Le jour et la nuit… » pensa-t-elle brièvement avant de se ressaisir. Elle ne voulait pas faire enrager plus que nécessaire cette chère et tendre abomination professorale. La rougeur du visage du professeur s'estompa rapidement pour laisser place à la pâleur habituelle.
- Sortez votre baguette, murmura-t-il hargneusement. Vous pourrez vous en servir pour contrer ma légilimancie.
Hermione eut une dernière pensée pour Remus avant de se concentrer. Elle ne désirait qu'une chose que cet apprentissage finisse au plus vite.
- Prête ? Legilimens !
Hermione sentit la salle devenir floue et des images de ses souvenirs tentèrent de refaire surface dans son esprit. Mais le bureau ne resta flou que quelques secondes avant de reprendre sa netteté initiale. Hermione ne voulait simplement pas que Rogue pénètre dans son esprit « Tu parles, elle a bien trop de choses à cacher » railla la part Serpentard. Elle regarda d'un air impénétrable son professeur. Celui-ci finit par baisser sa baguette et la regarda un instant interdit.
- Des choses à cacher, Miss Granger ? finit-il par dire, un sourire diabolique sur les lèvres.
« Tu essayes de me déstabiliser, immonde tas de graisse capillaire mais j'ai un Remus à aller voir, moi ! » songea Hermione avec impatience. C'est ce léger agacement qui permit à Rogue, à la deuxième tentative de légilimancie, de pénétrer un peu mieux sa mémoire. Malheureusement pour lui la première image qui leur apparut à tous deux fut celle du cadavre de Shari, la sœur d'Hermione. La réaction fut immédiate. Rogue fut projeté avec une force incroyable contre le mur du cachot. Hermione avait depuis longtemps, et sans le savoir, pratiquer l'occlumancie en enfouissant au plus profond d'elle, le souvenir concernant la mort de Shari. Il était bien trop verrouillé pour qu'on puisse le voir sans s'exposer à une forte réaction…
Rogue se releva lentement en portant sa main à ses reins. Il la regarda avec un mélange de haine, d'appréhension et d'une certaine suspicion ?
- Vous êtes plus douée que Weasley, dit-il comme si cela lui coûtait de l'admettre. Mais, reprit-il d'un ton plus cassant, cacher de tels squelettes dans le placard aide à se forger une bonne concentration, non ?
- C'est vous qui en savez quelque chose, professeur, balança Hermione sur le même ton.
Rogue ne répondit rien mais son regard noir le faisait à sa place.
- Bien, il est inutile de continuer pour aujourd'hui, finit-il par dire après quelques secondes.
- Pour aujourd'hui ? s'exclama Hermione.
Il était évident que Rogue avait été piqué à vif et qu'il essaierait pour le restant de la semaine à percer ses défenses. Mais Hermione ne l'entendait pas de cette oreille. Si Rogue n'arrivait pas à pénétrer dans son esprit aujourd'hui, il n'y arriverait pas le restant de la semaine. Elle perdait du temps et ça, elle ne le voulait à aucun prix, même si on lui offrait la bibliothèque entière de Poudlard, réserve comprise.
- Nous reprendrons la séance demain, dit Rogue froidement.
Hermione réfléchit à tout de vitesse et trouva le seul moyen de faire admettre à Rogue qu'il n'y aurait pas d'autres séances : la franchise.
- Vous n'êtes pas arrivé aujourd'hui à pénétrer mon esprit. Pourquoi y arriverez-vous demain ? Je vais aller voir le professeur Dumbledore et lui demander de vérifier si je suis une occlumens suffisamment entraînée pour montrer 'un semblant de résistance' face aux Mangemorts.
Le professeur afficha un rictus de mépris et s'apprêta à dire quelques sarcasmes bien sentis mais Hermione fut plus prompte que lui :
- J'éviterais ainsi de vous faire perdre votre temps (« Et le mien par la même occasion »)
Rogue serra les mâchoires en s'avançant vers la sortie et lui fit signe de le suivre. Ils arrivèrent bientôt devant la gargouille et montèrent rapidement les escaliers de pierre. Ils trouvèrent Harry et le professeur Dumbledore en plein commentaire de livres de DCFM « Niveau 10 ?!!! » Déchiffra rapidement Hermione sur la couverture d'un livre qu'Harry tenait à la main. « Par Viviane, il est en avance sur mon programme ! » pensa-t-elle avec épouvante. Elle se réprimanda aussitôt : elle n'avait pas un mage noir à trucider, elle.
- Severus ? Que se passe-t-il ?
- Miss Granger estime perdre son temps en ma compagnie, ce qui est parfaitement réciproque. Aussi je vous laisse seul juge de ses capacités d'occlumens.
Dumbledore fronça les sourcils.
- Comment s'est passée la première séance ?
- Mal, répliqua Rogue.
- Bien, intervint Hermione.
Le directeur haussa cette fois-ci les sourcils, imité par ceux d'Harry. Rogue, dans un soupir exaspéré, raconta brièvement l'expérience des cachots. Dumbledore le remercia et le convia poliment à sortir, en précisant qu'il le verrait plus tard dans l'après-midi pour dixit 'Vous savez quoi'.
- Bien, Miss Granger, êtes-vous prête à ce que je pratique la légilimancie sur votre esprit ?
Hermione déglutit avec peine. Elle n'était pas sûre que cela soit une bonne idée. Un rapide coup d'œil en direction d'Harry l'informa que l'épreuve était de taille. Le jeune homme referma son livre, attentif aux évènements qui allaient suivre. Hermione respira un bon coup, si elle voulait revoir Remus rapidement elle devait faire preuve de courage.
- Je suis prête, professeur.
- Bien. Attention, légilimens !
Hermione vit un brouillard se former devant ses yeux et l'image de la marque ténébreuse flottant au-dessus de sa maison apparut, vite remplacée par une reine de jeu d'échec géant abattant son bras sur la tête de Ron. L'image suivante montra un loup-garou se tordre de douleur sur un lit. Vint ensuite une lettre de Poudlard arrivant un matin de ses 10 ans. Puis, des images plus anciennes remontèrent : des souvenirs avec Shari. Shari jouant à la balançoire, riant aux éclats ou inerte…, étendue sur un lit de feuilles mortes… Là encore, la réaction d'Hermione fut violente. Si le directeur n'avait pas eu au préalable la présence d'esprit de s'entourer d'un léger champ de force, il aurait volontiers valdingué à l'autre bout de la pièce avec ses parchemins, ses livres et ses bonbons acidulés. La jeune fille vit le décor autour d'elle redevenir normal comme une mise au point à travers une caméra puis elle dévisagea le vieil homme en face d'elle. Celui-ci avait les yeux étrangement pétillants et Hermione crut déceler dans son regard une lueur de sympathie.
- Très bien, Miss Granger. Votre puissance de répulsion est assez impressionnante. Enfouir certains souvenirs de la sorte n'est cependant pas le moyen pour lutter contre des Mangemorts. Ne rester pas avec quelque chose qui vous reste sur le cœur.
Sur ces paroles quelque peu sibyllines pour la tête cotonneuse d'Hermione, le directeur convia les deux jeunes gens à sortir faire un tour. Il leur demanda néanmoins de revenir après le repas du midi dans le bureau même.
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Quand ils débouchèrent dans le couloir, Harry questionna aussitôt Hermione :
- Ça va, tu te sens bien ? Tu es un peu pâle.
- Merci, j'ai simplement un peu faim.
Puis regardant sa montre, elle demanda :
- Je ne vais pas attendre l'heure du déjeuner, tu viens faire un tour avec moi aux cuisines ?
Harry la suivit sans faire de cérémonie, un encas pour son petit corps en pleine croissance ne le rebutait pas, loin de là.
Quand ils arrivèrent dans la grande cuisine de Poudlard, ils furent aussitôt accueillis par des petits cris perçant s'apparentant à des cris de joie chez les humains : Dobby se jeta avec une joie tout innocente sur Harry en lui coupant la respiration et en le faisant basculer une fois de plus vers le sol. Il réserva le même sort à Hermione à la plus grande surprise de cette dernière. Ils discutèrent un peu avec Dobby, tentèrent d'adresser deux ou trois paroles à Winky qui rotait toute seule dans son coin en exhalant des nuages d'alcool rance et mangèrent surtout énormément. Quand ils ressortirent au bout d'une heure de la cuisine, ils avaient la peau de ventre bien tendu et baillaient à s'en décrocher la mâchoire.
- Une petite sieste ne serait pas de refus, commenta le jeune homme.
Hermione approuva mollement. Ils s'installèrent donc au bord du lac à l'abri d'un buisson assez touffu. Hermione ne se sentait pas très à l'aise, elle savait par expérience qu'Harry mourrait d'envi de lui poser des questions sur son cours avec Rogue. Elle essaya de faire diversion.
- Ginny n'est pas venue avec Ron ?
- Dumbledore a pensé que l'occlumancie n'était nécessaire que pour les personnes les plus proches de moi.
Hermione vit une flopée d'oiseaux s'envoler de la cime des arbres de la forêt interdite. Elle pensa à Graup et pria pour qu'Hagrid s'occupe bien de lui.
- Où est Hagrid ?
- Parti en voyage, je ne sais pas où. Sûrement avec Madame Maxime.
- Il est peut-être parti chercher une compagne pour Graup ?
Harry grogna en s'allongeant dans l'herbe.
- Parle pas de malheur, veux-tu ?
Hermione sourit et imita son ami. Elle ferma les yeux et commençait à s'endormir quand elle sentit un petit chatouillis dans une de ses narines.
- Harry ! Arrête ça !
Mais son ami avait décidé de l'embêter avec un brin d'herbe et cela marcha très bien jusqu'à ce qu'Hermione exaspérée ouvre les yeux. Elle s'assit furibonde en regardant le jeune homme. Celui-ci la narguait d'un air espiègle tellement… tellement innocent qu'Hermione en fut attendrie. Ce fut sa petite moue d'enfant sage, pas du tout crédible, qui paracheva le tout pour faire partir Hermione dans une franche rigolade. Harry éclata de rire à son tour. L'instant passé, ils affichèrent un grand sourire, ravis de retrouver leur complicité. Hermione regarda alors attentivement son ami. Il avait toujours cette lueur grave dans le regard mais sa physionomie respirait la sérénité (« Comme quoi, côtoyer un fou sénile, peut aider » commenta la part Serpentard, acerbe.) Ses cheveux étaient toujours aussi ébouriffés, ses yeux émeraude toujours aussi beaux et sa peau affichait un léger hâle lui donnant bonne santé. Hermione poussa soudain un soupir à fendre l'âme.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas, Hermione ?
- Oh, rien de particulier.
- Hermione ! fit Harry sur un ton d'avertissement. On ne la fait pas à moi.
- Harry, pourquoi je ne suis pas tombée amoureuse de toi ?
Harry resta bouche bée puis dans ce qui semblait être un immense effort, il répondit :
- Ça, je me le demande.
Hermione se mit à rire puis continua :
- Je dis n'importe quoi, une sœur ne peut pas tomber amoureuse de son frère.
- Hermione… fit Harry à la fois, touché de voir qu'Hermione le prenait pour son frère et en même temps décontenancé. Si tomber amoureuse de moi pouvait t'aider, crois bien que je n'y verrais pas d'inconvénients mais si tu m'expliquais plutôt ce qui te tracasse ?
- C'est assez compliqué, disons que pour faire simple, je suis tombée amoureuse mais ce n'est pas réciproque.
- De qui s'agit-il ? Questionna le jeune homme inutilement.
Hermione scruta soigneusement le visage d'Harry puis estimant qu'elle pouvait lui faire confiance, elle lui raconta ce qu'elle ressentait en long en large et en travers pour un certain professeur. Harry l'écouta attentivement et ne proféra pas un seul son durant tout le déballage d'Hermione. Après cela, cette dernière se sentit un peu mieux même si le conseil d'Harry ne valait pas un pet de lapin. Elle savait qu'il ne dirait rien et qu'il serait toujours là pour l'écouter mais lui suggérer d'aller déballer ses sentiments à Remus était une très mauvaise idée selon elle. Harry semblait en effet persuadé que Remus avait un gros faible pour elle. Voyant clairement que le sujet était clos, Harry demanda :
- Comment ça s'est passé avec Rogue, tout à l'heure ?
- Il n'a pas aimé que je le balance contre le mur du cachot.
Harry afficha un visage extatique :
- J'aurais voulu être là pour voir ça !
- C'est un sacré coriace en tout cas, il voulait absolument réessayer demain. J'espère que le professeur Dumbledore va m'autoriser à partir cette après-midi.
Cette fois-ci, une expression de déception apparut sur les traits du Gryffondor.
- Tu ne veux pas rester à Poudlard avec moi ?
Hermione lui jeta un petit coup d'œil gêné.
- Je voulais profiter du temps qu'il me reste avant la rentrée pour voir… Remus.
- Héhé, je vois…
Hermione rougit et Harry continua à ricaner. « Paracelse, que les garçons sont crétins, parfois » pensa la Gryffondor fortement.
- En tout cas, j'espère que tu t'es débarrassée de ce que tu avais sur le cœur comme l'a fait remarquer Dumbledore.
Hermione la mine impassible, regarda le calamar géant piquer un sprint à la surface de l'eau, créant des petites vagues qui vinrent clapoter gentiment à leurs pieds Elle ne souhaitait pas parler de Shari à Harry, peut-être qu'un jour, quand tout cela sera fini. Mais elle estimait que son ami avait déjà bien assez avec ses propres peines pour en plus rajouter sur son cœur celles des amis. Le connaissant, Hermione savait qu'il serait bouleversé même par une histoire vieille de sept ans. Se secouant mentalement, elle décida qu'il était temps de retrouver leur cher directeur. Harry la suivit sans rechigner, lui-même avait une leçon de DCFM avec le vieux sorcier.
§XXXXXXX§
Dès qu'Hermione arriva dans le bureau, elle comprit que quelque chose se tramait dans le regard du directeur situé debout près de son phénix. Que se soit en bien ou en mal, elle n'aimait pas ça. Elle le soupçonnait plus que fortement de lui avoir fait rencontrer Joachim. « Dans le but de m'éloigner de Remus » pensait-elle avec conviction. « Il a simplement voulu exaucer le vœu de Remus juste après ma chasse au lutin : celui de me voir quitter le cottage pour laisser Remus en paix… » Bref, Hermione se sentait encore une fois comme un petit pion sur un échiquier et elle commençait à comprendre pourquoi Harry trouvait agaçant de se sentir parfois manipulé. Un léger toussotement la ramena à ses moutons (enfin à la vielle chèvre et au jeune lion).
- Au regard de vos capacités en occlumancie, vous pouvez considérer votre stage comme terminé, Miss Granger.
- Mais ? demanda Hermione attendant la suite.
Le professeur Dumbledore parut surpris puis son regard pétilla.
- Il n'y pas de 'mais', vous êtes et avez été toujours libre de suivre ou pas cet entraînement. Vous êtes suffisamment prête pour parer à d'éventuelles surprises. Vous pouvez retourner voir vos parents ou rester ici.
- Ni l'un, ni l'autre.
Un sourire apparut sur le visage ridé du directeur. Le regard d'Harry oscillait entre Hermione et Dumbledore puis quand il vit son directeur sourire, il comprit et afficha à son tour un sourire. Le directeur sortit alors une boîte qui commençait à être coutumière à la jeune fille. Celle-ci fut tellement soulagée qu'elle étreignit spontanément son directeur et s'écarta aussitôt, rouge comme une pivoine. Harry trouva la situation fort drôle et le directeur se mit à rire doucement. Les bagages et un Pattenrond docile apparurent par la cheminée grâce aux bons soins des elfes et Hermione, après avoir salué son directeur et Harry, repartit par Portoloin pour la quatrième fois de la journée. Harry poussa un profond soupir.
- Que se passe-t-il Harry ?
- Rien, professeur, j'espère seulement que tout se passera bien.
Le regard pénétrant de Dumbledore s'arrêta sur son élève.
- Dans leur cas, c'est une simple question de temps…
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(1) : En français dans le texte, enfin, on se comprend... ; )
N/a : En écrivant ce chapitre, je me suis demandée comment devait être un enseignement prodigué par Dumbledore en personne. Même si c'est un vieux croûton, je suis sûre qu'on ne doit pas s'ennuyer avec lui, quitte à prendre quelques caries... - - ;
A très bientôt pour le dernier chapitre (vers le 23 novembre) qui sera doublement plus long que de coutume...héhé.
RAR :
Lisandra : Moi aussi Boromir je le trouve touchant. Ta review m'a trop fait rire avec ton rouleau à pâtisserie... il est vrai que ce charmant Mumus est parfois détestable... Merci pour ta review ! Bisous !
Mrs Lupin ou lunard-03 (x3): Merci d'adorer mais tu sais la longueur j'essaye de m'améliorer : au début je n'écrivais des chapitres que de 5 pages, maintenant je suis passée à 10 pages en moyenne ! /grand sourire tout fier/ Bon, sinon désolée de te faire mourir, lol, mais j'essaye de publier assez régulièrement (une fois par semaine en moyenne) et comme j'ai pas Internet à disposition tout le temps c'est limite galère...éè Enfin, j'espère que la suite te plait autant, bisous !
M4r13 : Merlin, j'ai cru défaillir ! Tous ces yeux ! Rien que pour moi ! Merci, merci, merci ! ! lol. J'ai tout de même une petite préférence pour les Potty eyes.... Peut-être parce des yeux verts...c'est tellement...hum....enfin merci d'avoir apprécier ce chapitre, tu le fais à ma place ; ) Bisous !
Gaia666 : C'est cool, ton « c'est trop bien » est le parfait pendant à mon « c'est trop nul » lol Enfin, merci d'aimer ! Bisous !
Calimera : Tes reviews ne seront jamais nases ! Même si t'es crevée ! Et je le répéterais ad vitam eternam s'il le faut ! Tes remarques sur le début de ce chapitre 6 m'ont fait réfléchir. En fait, je le savais déjà mais il est bon de le dire à 'voix haute' : j'ai conscience d'avoir fait une fic bâclée qui ne sert qu'à ajuster des petits bouts de scènes qui trottaient dans ma tête. Aussi si l'attitude de Dumby, Pompom etc te parait surprenante c'est tout simplement parce que j'avais hâte de passer au moment 'chatouilles'... Quant à l'attitude de Remus, il est vrai qu'il aurait pu se tenir à son caractère de cochon qu'il avait si bien adopté auparavant mais j'ai pensé qu'en voyant la colère d'Hermione, cela raisonnerait Remus et le forcerait à redevenir lui-même. Je n'ai pas été assez clair, désolée...éè. Gros poutoux ma grande !
Inwie Lupin : Coucou toi ! alors comme ça, t'as pas le droit d'être sur l'ordi ? J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de personne dans ton cas... lol J'ai bien pensé à toi en postant ce chapitre 6 avec Mumus à poil... Par contre je suis sûre que tu es déçue par ce chapitre 7 : Mumus n'est hélas pas présent...désolée...lol Gros bisous, folle de Remus !
Séléné : Dis-moi toi, tu préfères les Elfes ou les vampires ? hum ?...lol Les loup-garous peut-être ? Vivement CLF pour savoir qui est cet enfant et puis Alex, je crois bien que j'ai un petit faible pour lui... Peut-être parce que c'est le fils de mon Ryry et de ma 'tite Mione.../soupir de débile qui s'y croit trop/ Enfin, merci d'avoir reviewé, gros méga poutoux ma grande !
Miss Lup : T'as vu, Hermione en a profité: hop elle se transforme en louve et une petite léchouille ni vue ni connue...pff, elle manque vraiment pas de culot quand même... Enfin, bon, tu as deviné juste, je suis une SADIQUE ! ! ! ! gniark-gniark... Mais je fais passer le temps en créant des perso comme Joachim...slurp /bave/ Bon d'accord, c'est un pur fantasme et alors, j'en profite c'est moi kécrit ! lol
Julia : Je te remercie de trouver cette fic géniale, ce qui est loin d'être mon avis. Mais bon, c'est avec des reviews comme la tienne qu'on a le moral remonté à bloc ! biz !
Aurel22 : Si mes calculs sont bons, tu es la 100ième review ! héhé! ... Bon d'accord t'en as rien à cirer mais bon cent reviews c'est un cap quand même ! lol Sinon, je vois à quoi tu occupes tes pensées.../grand sourire narquois/ Un Remus à poil et à masser, le rêve, non ? /sourire encore plus débile/. Merci de m'encourager, ça m'aide vu que je trouve cette fic de plus en plus nulle mais bon, comme tu dis plus que deux chapitres, enfin deux avec celui poster aujourd'hui... il y aura quand même un épilogue. Merci d'avoir reviewé! Bisous !
Gedauphin : Merci ! La suite, la voilà!
Moony.62 : Les mecs ça gâche toujours tout, d'abord ! Tiens, Remus, par exemple, combien de fois il aurait pu se raisonner et accepter calmement qu'il est raide dingue d'Hermione ? Un tas de fois ! Mais, non ! Il a decidé de jouer à sa tête de cochon... Enfin bref, merci de trouver cette fic à ton goût ! Bisous miss !
Dumbledore : Ta review m'a quasi donné les larmes aux yeux ! Sérieux ! (Faut dire que je suis dans un phase « ouverture des robinets à tout bout de champs » mais c'est parce que j'ai vu Un long dimanche de fiançailles de JP GENET...trop chialant tellement c'est beau...) Enfin, merci infiniment pour tous tes compliments, ça me touche beaucoup : )
Eithelin : Coucou ma grande ! Je te remercie d'apprécier ma théorie sur la magie intérieure, c'est un truc qui me parait dans ma tête évident et qui se retrouve dans toutes les petites histoires que je me fais dans ma tête (« Non, pas l'asile, pitié! ! »). De l'aviron, tu dis...hum...pas commun, mais c'est un sport que j'aime bien regarder (vive les JO) surtout quand ils font des gros plans sur les rameurs .../slurp/...oups, désolée.... Sinon, quatre entraînements, ça s'appelle de l'esclavagisme ! Je me contenterais parfaitement de Remus, tu sais. Faramir laissons le aux elfes, aux anneaux et aux hunts ; ) Il est vrai qu'Hermione préfère Remus à poil, euh..je veux dire avec un caractère plus chaleureux mais ça n'empêche que Remus est une sacré tête de mule... Gros poutoux miss !
Kloona : Ton père t'a supprimé ton modem ! ! ! ! ! Mais c'est un crime ! ! ! ! L'est méchant.... même s'ils disent tous que c'est pour notre bien ! Ouinn ! TT...bon d'accord j'ai jamais eu de modem...mais je compatis ! ! lol En fait j'ai un vieux coucou chez moi qu'a même pas de carte son, c'est pour dire la loque... Alors je me rabats sur Internet à la fac ; Tu n'es pas la seule à avoir trouver injuste qu'Hermione masse Remus...héhé... Je suis méga contente que t'es aimé la remarque sur le 'ne restez pas à poil' : D , je m'imagine trop la scène alors en y repensant à chaque fois, j'ai un rire de débile qui résonne dans la pièce... C'est grave docteur ? ; ; Si ta review tu l'as trouvais courte, j'imagine même pas quand elles sont longues ! lol Je pense que l'acteur jouant Lupin s'est approprié le personnage à sa façon même si nous les Français ne comprenons pas trop. J'ai surtout hâte de voir la version originale car quand j'ai vu les 2 premiers films en français je trouvais qu'ils jouaient tous mal et en VO, là le miracle s'est produit, lol ! Selon moi, c'était le doublage qu'allait pas. Merci d'aimer ma fic ! ! Comme je le dis si bien : tu le fais à ma place ! ; ) Méga kissoux ma 'tite Kloona !
Sandra-chan : Euh...désolée pour la torture...En fait, j'adore faire souffrir /Grand sourire d'ange avec son auréole scintillante/ Ah ça pour régresser il régresse le Mumus mais bon je veux bien que tu viennes lui enseigner deux ou trois trucs mais faut s'inscrire sur la liste d'attente, re-désolée... ; Et oui, bizarrement beaucoup de personnes se sont proposées spontanément pour venir ramener Remus dans le droit chemin, c'est gentil, n'est ce pas ? lol Merci d'avoir reviewé! Bisous !
Jadou : Merci d'aimer ! J'espère que la suite te plaira autant ! Bisous !
Kelho : Une review fade, inintéressante, etc ? Non mais ça va pas la tête ? ! ! Tu sais que tu es la première personne à me dire aimer la part Serpentard ? Rien que pour ça, je te ferais bien deux bises sur chaque joue ! lol Et puis, je te remercie d'avoir aimé le passage à la pleine Lune ! Bref, ta review m'a mise de bonne humeur ! Merci beaucoup ! Bisous !
