Chapitre 2 : A l'aube d'un nouveau jour.

Merci pour vos reviews dès le premier chapitre ! Je met le second, mais le troisième tardera à venir –pour cause de mes autres fics qui sont entamées !

            Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce cri. Il continue de raisonner dans ma tête. Qui était-ce ? Que cache Rogue, Dumbledore et même Pomfresh ? Qui a hurlé comme si on lui arrachait le cœur, qu'on lui faisait subir les pires tortures ?

- Drayyyy !

            Roooh ! Mais elle va me lâcher cette glue ambulante ?

- Il faut absolument que tu viennes avec moi samedi.

- Où ça ?

- A Pré au Lard cette question. Tu oublies que tu m'as promis que le prochain week-end tu m'accompagnerai là-bas ! Et on arrive bientôt au prochain week-end !

- Ecoute, je n'ai pas très envie de sortir ce week-end.

            J'ai surtout envie d'aller faire un tour du côté d'un mur qui s'ouvre et où se cache quelqu'un qui se fait torturer…

- Mais tu m'as promis !

- J'ai des… trucs à faire. Des devoirs en retard.

- Tu veux mes notes pour aller plus vite ? Comme ça tu pourras venir !

- Non merci. Vraiment, je dois le faire seul. Et de toute façon, je ne peux pas, Rogue m'a demandé de rester pour l'aider.

- Tu aides Rogue toi ? Depuis quand ?

- Depuis que je suis préfet en chef espèce d'ignare !

- Arrête de m'insulter ou sinon…

- Sinon quoi ?

- Je ne viens plus te voir le soir !

            Bon débarras. Elle est aussi molle qu'une limace au lit…

- Oh non ! Tu ne peux pas me faire ça !

- Si !

- Je t'en prie !

- Je ne voulais pas en arriver là mais ça t'apprendra à me traiter d'idiote !

            Et voilà ! Roulée dans la farine ! Qu'est-ce que tu peux être niaise ma pauvre fille ! Quand est-ce qu'une fille intelligente se présentera devant moi ? Au moins, j'ai la paix et je ne la verrais pas dans mon lit vendredi soir. Qu'est-ce qu'il m'a pris de lui dire oui moi ? Plus jamais je ne boirais de bierraubeurre avec elle dans les parages…

            Il vaut mieux que je sorte si je veux avoir une chance de trouver Rogue et de le suivre. On ne sait jamais, il va peut-être y retourner. Oh non, pas encore eux. Ils ne devaient pas être à la grande salle en train d'engloutir la table entière ?

- On t'attendait.

- J'ai remarqué. Vous pouviez y aller. Je ne viens pas de toute façon. J'ai des trucs de préfet à faire.

- Ah bon. On te retrouve en cours de potion alors.

- On a potions ?

- Bah oui, c'est Zabini qui nous l'a dit. Puisque Black a remplacé Rogue hier, il récupère ses heures à la place des siennes.

            Intéressant. Je vais pouvoir l'observer un peu mieux. On verra bien si son visage trahis quelque chose. Quoi que je ne sois pas sûr qu'il montre quoi que ce soit… comme d'habitude.

- Monsieur Malefoy !

            Décidément, il suffit de penser à lui pour qu'il apparaisse de nulle part.

- Oui, professeur Rogue ?

- Avez-vous vu Lucius récemment ?

            Hormis dans ma tête, non.

- Non professeur. La dernière fois que je l'ai vu c'était il y a un mois.

- Et vous n'êtes pas allé le voir depuis ?

            Tu peux être étonné. Non, je n'ai pas été là-bas depuis qu'il m'a classé monnaie d'échange avec son Maître pour sortir d'Azkaban.

- Non.

            Il semble réfléchir. Y'a-t-il quelque chose que Lucius lui ait fait ? Cela a-t-il quelque chose à voir avec celui ou celle qui a crié là-haut ? Il ne peut pas avoir fait quelque chose, il est à Azkaban Drago…

- Professeur, est-ce qu'il y a quelque chose qui ne va pas ?

- Hum ? Non. Non, tout va pour le mieux.

            Bien sûr, avec ton regard dans le vide, tout va pour le mieux. C'est étrange, ses yeux habituellement froid sont devenus… morts. Encore plus glacés qu'auparavant. Que caches-tu Séverus Rogue, grand ami de Lucius ?

- Est-ce que mon « père » -Merlin, je n'arrive plus à le dire- vous a dit quelque chose récemment ?

- Que voulez-vous dire ?

- Je ne sais pas. A propos de moi ?

- Comme vous, je n'ai pas de nouvelles de Lucius. Je pensais que vous pourriez me dire s'il a été contacté récemment.

- Je ne pense pas que votre Maître ait contacté Lucius.

            Ou si il l'a fait, mon père est en sursit. Et moi aussi, par la même occasion. Il faudrait peut-être que je réfléchisse à ça…. Si Voldemort apprend que je ne veux pas aller avec lui, je crois qu'il ne va pas apprécier.

- Bien. Je vous vois en cours.

- Oui professeur.

            Il s'éloigne et disparaît aussi vite qu'il est apparut. Tiens, il ne porte pas sa robe noire aujourd'hui ? Aurait-il la tête ailleurs pour ne mettre que son costume ? En tout cas, merci de m'avoir remis Lucius dans la tête !

- Drayyy !

            Noooon ! mais elle va lâcher mon bras celle-là ?

- Tu viens ? On y va ?

- Je croyais que tu ne voulais plus me voir ?

            Ce qui m'arrangerai bien.

- Le soir grand nigaud !

- Ne t'avise plus jamais de me traiter de nigaud, tu m'as comprise ?

            Elle n'aime pas être attrapée par la gorge et plaquée contre le mur. Elle est effrayée et c'est tant mieux. Elle va bien finir par comprendre qu'elle pollue mon espace…

- Je… je ne voulais pas dire ça mon Dray.

- Et arrête de m'appeler Dray ! J'ai horreur de ça. Et lâche-moi. J'ai besoin d'air, tu comprends ça ? DE L'AIR !

            Et voilà qu'elle se met à couiner ! C'est bien ma veine ! Tant pis. Je ne lui ai jamais demandé de me coller.

- Dray !

- Arrête de m'appeler comme ça !

- C'est fini entre nous !

            Yes ! Et ben ! Ca aura été long, mais je l'ai enfin ma liberté ! Depuis le temps que je lui disais que c'était fini –même si ça n'avait jamais commencé- elle a enfin approuvé mon idée !  J'arrive enfin dans le hall d'entrée et ma joie retombe quand je vois Potty et ses deux chiens de garde. Non mais qu'est-ce qu'ils peuvent être niais ces trois-là quand ils sont ensemble ! Et l'autre Sang de Bourbe qui nous la joue grande sorcière ! Mais tu n'es pas une sorcière. Tu n'es rien Granger. Pas même un maillon dans la chaîne du monde magique. S'il y a bien une chose que je partage avec Voldemort, c'est son aversion pour ces moldus et autre Sangs de Bourbe. C'est bien la seule chose sur laquelle j'aurais pu le supporter. Se débarrasser de cette vermine pour que la race des sorciers purs retrouve sa place véritable.

- Qu'est-ce t'as Malefoy, t'as perdu tes deux chiens de garde ?

- C'est drôle, c'est comme ça que j'étais en train de qualifier tes deux teckels.

- Tu vas souffrir sale fouine !

            Ouch. Celui-là, je l'ai pas venu venir. C'est qu'elle frappe fort la petite belette. Mais ne crois pas que je vais me laisser faire.

- Arrêtez !

- Tu veux que je te fasses voir ce que ça fait d'être cogné par le fils de quelqu'un enfermé à Azkaban grâce à vous ?

            Prend ça dans ta face le rouquin. C'est à cause de vous si j'en suis là aujourd'hui ! Et encore un coup pour la forme…

- Laisse-le !

            Potter s'y met maintenant ! On vole à la rescousse du renard ?

- Ne pose pas tes mains sur moi Potter !

            Mince alors, je crois que je lui ai fendu la lèvre ! Je suis affreusement navré !

- Mmpffff !

            La vache ! Il m'a frappé l'œil ! Ce petit crétin m'a frappé l'œil !

- Potter ! Weasley ! Cinquante points en moins pour Gryffondor !

- C'est lui qui nous a provoqué !

- Et une détention pour vous deux ! Malefoy, est-ce que ça va ?

            JE saigne ! Il m'a ouvert le sourcil cet…

- Est-ce que vous allez bien ?

- Oui professeur.

            Toujours là quand il faut pas. J'allais lui faire avaler la poussière à Saint Potter !

- Déguerpissez avant que je ne vous enlève d'autres points !

- Malefoy…

- Vous avez entendu Weasley ou faut-il que je vous envoie récurer les chaudrons en plus de votre détention ?

            Ils s'en vont. Mais pourquoi est-il intervenu ? J'aurais pu lui faire rabaisser son caquet tout seul ! Il a toujours été trop protecteur… contrairement à certains…

- Puis-je savoir la raison de cette mascarade Malefoy ?

- Ils m'ont sauté dessus.

            Autant en profiter et mettre les faveurs de mon côté.

- Si vous arrêtiez de les chercher… Je ne peux pas toujours être derrière vous Malefoy.

- Je ne vous le demande pas. Je peux me débrouiller tout seul.

- Vous savez parfaitement que Lucius m'a demandé de garder un œil sur vous et que ce soit pour les bons côtés que pour les mauvais.

- Et bien demandez donc à Lucius ce qu'il a l'intention de me faire de là où il est s'il me prenait l'envie de lui désobéir.

- Drago !

            Il peut me rappeler, je n'y retournerais pas. Oh mais pourquoi est-ce qu'il ne me laisse pas tranquille ?

- Qu'est-ce que Lucius t'as dit ?

            Pourquoi est-ce qu'il a cette haine dans le regard ? Ce n'est pas lui que Lucius veut échanger !

- A quel propos ?

- C'est à toi de me le dire.

- On peut savoir de quoi vous me parlez ?

- Et toi, à quel jeu joues-tu ? Je trouvais cela étrange que tu n'ailles pas voir ton père depuis un mois et je trouve cela encore plus surprenant que cela n'as pas l'air de t'affecter plus que ça.

- Mon « père » comme vous dites m'a dit quelque chose qui ne m'a pas plu et je n'irais pas le revoir. Mais allez donc le voir vous, il vous parlera peut-être !

- Minerva avait raison en disant que ton comportement avait changé…

- N'essayez pas de jouer les saintes comme elle fait !

            Cette fois-ci, j'arrive à m'éloigner pour gagner la grande salle. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir me demander ce qu'il y a ? Je n'ai besoin de l'aide de personne. Personne. Je peux me débrouiller tout seul. Les Malefoy n'aident pas et ne se font pas aider. C'est un principe de base en somme. Je me retourne et… Encore disparu ! On ne peut pas dire que ce que je lui ai dit semble l'affecter plus que ça. Enfin, au moins, j'aurais la paix ! Une minute ! Si ça se trouve, il est repartit là-haut ! Il faut que je le suive !

            Jamais je n'ai couru aussi vite de toute ma vie. Mais je crois que je vais réussir à le rattraper. Après tout, Rogue est peut-être en avance sur moi, il n'a plus vingt ans et ça m'étonnerait qu'il ait couru aussi vite que moi ! Le voilà ! Je le savais. Je savais qu'il il y allait. La statue et il faut que j'écoute cette fois…

            Il ne m'a pas vu, tant mieux. Alors qu'est-ce qu'il murmure ?

            Hein ? Qu'est-ce qu'il a dit ? C'est quoi ça Embla ? Tu parles d'un mot de passe ! Enfin, au moins je sais ce qu'il faut dir…. Par Merlin ! Encore ce cri ! Comment se fait-il que l'on n'entende rien au-dehors ? Le cri s'est évanoui. Je ressort quelque peu de ma cachette… Il est entré à l'intérieur. Mais oui ! Quel idiot ! Il a placé un charme dans la salle pour qu'on ne l'entende plus ! Quand je dis que Crabbe et Goyle commencent sérieusement à déteindre sur moi… Quelle heure est-il… Parfait. J'irais jeter un coup d'œil quand il sera partit et je courrai pour aller à son cours. Il suffira que je lui dise un truc de mon invention et il ne dira rien. D'ailleurs il ne dit jamais rien…

            Bon alors, il sort ou non ? Ah ! Quand même ! Cette tête qu'il a ! Je ne l'ai jamais vu aussi tourmenté de toute ma vie ! Je me dissimule un peu mieux derrière cette statue de griffon (rien que de penser à cette bestiole, Potty me revient en tête, quelle horreur) et je l'entend passer à côté. Il s'arrête. Pourquoi est-ce qu'il s'arrête ? Oh non ! Il semble chercher quelque chose ! Tourne ta tête de l'autre côté ! Il n'y a rien de ce côté !

- Séverus !

            Ouf ! Sauvé par le vieux fou…

- Albus.

- Pomfresh s'est proposée pour rester si une nouvelle crise survenait.

- Ca ira Albus. Je serais obligatoirement averti quand une crise surviendra grâce au médaillon. Je viendrai si jamais cela recommence. Mais je pense que rien ne va se produire, j'ai réussi à l'endormir.

- Très bien. Mais je serais vous, je contacterai ce médicomage d'Amérique. Il pourrait vous aider…

- Je verrai ça en temps et en heure Albus. Pour le moment, excusez-moi mais j'ai un cours à donner.

- Séverus, je sais que cela vous est difficile mais vous ne devez rien faire de déraisonnable.

- La seule chose déraisonnable que je risque de faire Albus, est de trouver ceux qui sont responsables de son état et de leur faire payer.

- Vous savez de qui il s'agit et vous ne parviendrez pas à les vaincre tous.

- J'ai au moins la chance que l'un d'entre eux soit à Azkaban. Mais il n'a pas l'air de s'y intéresser. Il n'a agit que sous ordre du Seigneur des Ténèbres. Mais il paiera. Je suis désolé pour Drago, mais il paiera.

            A-t-il prononcé mon nom ? J'ai bien entendu Drago ? Est-ce que par hasard, Lucius serait mêlé au drame qui touche directement Rogue ?

- Venez, nous allons dans mon bureau, j'ai quelques petites choses à voir avec vous.

- J'ai cours Albus. Cela ne peut-il pas attendre ?

- Il nous reste encore une demi-heure avant que les cours ne commencent. Il s'est passé quelque chose dont vous devez être mis au courant. Mais pas ici. Les murs ont des oreilles.

            Ils s'en vont ! Tout de même ! Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais quand même aller voir mon cher « père » après tout. En attendant, j'ai le champ libre pour aller voir ça d'un peu plu près.

            Je sors de ma cachette et m'assure que personne ne se trouve dans ce couloir –d'ailleurs, il n'y a jamais personne par ici- et me dirige vers le mur. Mon cœur résonne encore en encore dans ma poitrine et mes mains sont devenues moites. C'est insupportable. Je n'aime pas les surprises habituellement et j'ai l'impression que je vais en recevoir une énorme.  Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux. Je les rouvre et me lance.

- Empra !

            Pourquoi ça ne s'ouvre pas ? Quel idiot. Ce n'est pas ça !

- Embla !

            Pourquoi je pensais Empra moi ? Ah ! Ca tremble ! Ca fonctionne ! Le mur est ouvert devant moi ! Allez Drago, ne flanche pas. Un pas à l'intérieur. Deux pas. Je suis entré. Le mur se referme derrière moi. Je ne peux plus reculer. Un doute m'assaille soudainement. Comment vais-je ressortir ? Un léger gémissement me parvient jusqu'aux oreilles. Je me retourne et avance. C'est mon corps qui avance une nouvelle fois. Pas mon âme. Des torches éclairent faiblement l'endroit où je me trouve. On dirait une sorte de chambre. Il y a une sorte de commode accolée au mur d'en face, une petite table devant le lit. Et dans le lit, il y a…

            Je ne peux plus avancer… Elle est si pâle… Mon cœur éteint se serre devant cette vision. Une nouvelle fois, mes pas décident d'avancer et mon esprit les suit. Je me retrouve au chevet de cette inconnue. Elle a une fine et longue chevelure sombre –ce qui contraste avec la mienne, si pâle…- et des mèches lui recouvrent son visage. Ce visage si amaigri et transpirant. Elle dort mais son sommeil semble agité. Ses lèvres sont aussi pâles que ses joues. Ses bras sont au-dessus des draps et je peux voir que la maigreur l'atteint sur tout le corps. Ses doigts qui devaient habituellement être longs et fins sont aussi maigres que de fines baguettes.

Mais que lui est-il arrivé ? Qui l'a mise dans cet état-là ?

            Crétin, ton père n'est pas étranger à cela. Tu l'as entendu de la bouche de ton professeur. Torture, toujours torturer. Cela doit être un de ses jeux favoris.

            Ma main avance d'elle-même. Je ne contrôle plus mes gestes, ils se font automatiquement. Mes doigts effleurent les joues de cette fille, parfaite inconnue, mais apparemment si importante aux yeux du professeur de potions, et remontent vers son front, caché par son épaisse frange couleur corbeau. Le noir et le blanc se mélange entre ces cheveux et la pâleur de son visage et si elle n'était pas aussi maigre, elle aurait des airs d'une personne que j'ai déjà vue. Mais seulement sous quelques angles. Même sous sa pâleur, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle doit être très belle –en pleine santé…

            Mes doigts repoussent cette frange et ils se figent quand ils voient cette marque.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

            Une marque en forme d'étoile. Celle –ci semble disparaître. Elle se fait moins nette à présent. Je ne la vois plus. Je passe mes doigts sur l'ancien emplacement de l'étoile et caresse cet endroit. La fille murmure quelque chose et je préfère éloigner mon doigt de son front. Elle est trempée de sueur. Je m'assois sur le bord du lit et doucement, prend la main de cette inconnue. Elle est si froide, comme si la vie l'avait quittée à cet endroit-ci. Chose étrange, ses doigts se referment sur ma main. A-t-elle senti que quelqu'un –un parfait étranger- lui tenait la main, ou est-ce un réflexe ? J'ai des fourmis dans les doigts. Je n'ai jamais ressenti un contact comme celui-là. C'est si étrange… Je me sens bizarre, comme si quelque chose pénétrait en moi, dans ma peau, dans mes veines… Je retire ma main précipitamment et la regarde une nouvelle fois. Elle a terminé de se battre contre ses démons intérieurs apparemment. Son visage a retrouvé le calme qui doit l'habiter habituellement. Je regarde la table qu'il y a à coté d'elle. Elle est couverte de fioles et d'herbes diverses. Qui est cette grande malade que l'on garde secrètement à Poudlard au lieu de la laisser sous la surveillance d'une équipe soignante, comme à Ste Mangouste par exemple.

            Je regarde ma montre. Nom d'un dragon ! Je suis littéralement en retard de quinze minutes ! Comment le temps a-t-il pu passer aussi vite ? Je viens à peine d'entrer ! Je me lève d'un bond et commence à partir mais me retourne. Elle est toujours endormie. Elle n'a même pas remarqué que je m'étais levé. Avait-elle seulement senti que j'étais à côté d'elle quelques secondes auparavant ? Une sensation étrange m'envahie. Sortir… Il faut que je sorte. Mes pieds ne veulent pas avancer mais mon esprit s'enfuie. Retournement de situation, quelle ironie !

            Un gémissement de sa part me fait réagir. Je me retourne cette fois et cours vers la sortie. Le mur s'ouvre de lui-même quand je me présente devant lui. Une chose de réglée ! Je ne me bas pas avec les pierres pour savoir comment on sort d'ici ! Je sors dans le couloir et me met à courir. J'arrive enfin dans les couloirs des cachots et me dirige à vive allure dans la salle commune puis dans ma chambre, afin de récupérer mon sac de cours. Je retourne dans le couloir et vais cette fois, dans la salle de cours de Rogue. Je frappe et sa voix doucereuse me dit d'entrer.

- Monsieur Malefoy. Vous nous faites l'honneur de votre présence ?

- Excusez-moi professeur, j'étais retenu par Rusard qui voulait me faire part de…

- Asseyez-vous.

            C'est drôle, j'ai l'impression qu'il ne me croit pas.  J'avais pourtant l'air sincère avec mon histoire de Rusard ! Je me dirige vers la table que je partage avec Crabbe et Goyle –encore et toujours- et m'assois, non sans jeter un regard ironique à Potter et Weasley. Il y a longtemps qu'ils auraient eu une détention pour être arrivé en retard comme moi ! Mais je n'ai jamais de détention. On n'en n'a pas quand on est le fils d'un Mangemort, ami avec Rogue. Enfin était ami, d'après ce que j'ai pu comprendre. Si Lucius est responsable de l'état de cette fille, je ne m'étonne pas que Rogue veuille lui dire sa façon de penser. Quand je revois son visage… C'est lui qui me hante à présent. Le cri laisse place à un visage pâle et des cheveux sombre. Et une étoile. Je n'ai pourtant pas rêvé, elle était bien là cette étoile !

- Monsieur Malefoy, dois-je croire que les problèmes que vous avez énuméré avec Rusard vous hantent jusque dans ma salle de cours ?

- Non professeur…

- Alors dans ce cas, qu'attendez-vous pour sortir vos affaires ? Il serait dommage que Serpentard perde des points dès le matin.

            Serpentard ? Perdre des points ? Il n'est vraiment pas dans son état normal. D'ailleurs, en le regardant, il a une profonde haine dans le regard. Mais elle ne m'est pas directement destinée. Je le sais. Elle est réservée à ceux qui ont fait de cette fille ce qu'elle est maintenant. Un corps sans âme.

- Prenez note…

            Le cours commence mais je sais qu'il n'est pas avec nous. Son esprit est ailleurs. Tout comme le mien est absent. Nous avons au moins ça en commun. Le corps est là, mais l'esprit est ailleurs. Il est avec l'inconnue prisonnière de son mal, dans cette pièce secrète, que moi seul ait pu en connaître l'existence en perçant le secret d'un homme tourmenté…