Chapitre 7 : Le monde de la belle.
- Monsieur Malefoy, puis-je savoir pour quelle raison vous êtes en retard d'une demi-heure ?
- Désolé professeur Binns, j'étais retenu pour mes tâches de préfet. Cela ne pouvait pas attendre.
J'étais simplement allé dire bonjour à Anaëlle, t'as un problème avec ça l'ectoplasme ?
- Très bien. Allez à votre place.
Oh non. Il ne reste qu'une place et où est-ce que c'est ? Je vous le donne en mille : Parkinson. Elle ne va plus me lâcher, surtout depuis dimanche… Elle me refait un de ses sourires niais et je grimace. Elle ne me lâche plus depuis que je l'ai –encore- conduite au septième ciel. Il faut bien s'y résoudre alors autant achever ce calvaire au plus vite. A peine assis qu'elle me colle déjà en lançant à ses espèces de copines une regard de propriétaire.
- Je ne peux pas écrire si tu me tiens comme ça.
- Mais j'aime bien te serrer contre moi.
Ah ah… Et moi, si tu savais combien j'ai envie de te passer par la fenêtre ma pauvre fille…
- Donc, comme je le disais avant d'être interrompu, la révolution de juin de l'année 1812 a permis à la population des sorciers de Nouvelle- Zélande de…
Et c'est reparti pour un de ces cours assommants. Heureusement que pour m'occuper, j'ai de bien plus agréables pensées… Quand je repense à Anaëlle ce matin, c'était vraiment tordant. Pas tordant en fait, plutôt plaisant. Elle essayait de se maquiller mais bien évidemment, c'était chose impossible pour elle. Cela m'est réservé… Jusqu'à ce que je lui apprennes un sortilège pour que cela se fasse automatiquement. Mais je vais attendre un peu, histoire que je vois quelles couleurs lui vont le mieux… Mais cette vision m'a fait sourire ce matin. Mieux que le rouge à lèvres qu'elle mettait sur ses joues, le fard à paupières sur le nez n'était pas mal. Il faudra que je demande si le mascara peut se mettre dans les cheveux…
En attendant, ce soir, je fais mes devoirs en vitesse et je vais la retrouver j'ai comme l'impression de ne pas pouvoir m'en passer, d'être en manque quand je ne suis pas avec elle. Elle me manque…
Combien de temps a passé depuis que je suis plongé dans mes pensées ? Je ne sais pas, mais ma feuille blanche alors que les autres ont écrit quelque chose me dit que ça fait un bout de temps déjà. Je me lève et sors rapidement pendant que l'autre folle termine de ranger ses affaires. Le prochain cours est avec ces satanés Gryffondors. Jamais de bol quand on en veut… Et en potions. Encore mieux.
Je cours pratiquement jusqu'aux cachots et mon regard s'attarde en direction du couloir qui mène jusqu'à sa chambre. J'ai même l'impression de l'entendre d'ici. De l'entendre hurler.
Une seconde. Elle hurle ! Je l'ai bien entendu hurler ! La panique s'empare de moi alors que j'arrive devant la salle de classe. Les autres commencent à arriver mais ils ne semblent pas avoir entendu le moindre son. Mon regard est toujours porté vers le couloir dont on ne distingue pas le bout.
- Qu'est-ce qu'il fiche aujourd'hui ? Il a oublié de venir ou quoi ?
Je me retourne vers l'élève qui vient de dire ça. Rogue n'est pas là alors… J'hésite à aller là-bas. Si un élève me voit partir vers un endroit qu'on n'emprunte jamais habituellement, ça va jaser. Mais je l'entend encore… dans ma tête. C'est dans ma tête que je l'entend. C'est ça ! Il faut que j'aille la voir…
Un coup de baguette vers le mur opposé… Et voilà !
- C'était quoi ça ?
- On aurait dit une explosion !
Gagné, ils n'y ont vu que du feu. Allez-y, allez là-bas, moi je vais de l'autre côté. Je cours pour arriver plus rapidement et vois enfin le portrait.
- Manto !
J'entre et entend les cris de démence qu'elle n'avait plus lancé depuis un petit moment. Rogue est à ses côtés, la fiole de potion dans sa main et il lui relève la tête qu'elle agite fébrilement. Il tourne son visage vers moi et me dévisage, l'air furieux.
- Il ne fallait pas venir ! Quelqu'un aurait pu le remarquer !
- J'ai détourné leur attention. Qu'est-ce qu'elle a ?
- Venez donc m'aider au lieu de regarder !
Je m'assieds à côté d'Anaëlle et tiens sa tête entre mes mains. A peine l'ai-je touchée qu'un puissant flash pénètre dans mon esprit. Je ne peux pas m'empêcher de hurler sur le moment et je ne sens plus rien de la réalité.
- Où est-ce que je suis ?
Le paysage ne cesse de changer, de tourner et de se modifier autour de moi. Tout est bleu, gris et sombre. J'entend Anaëlle, elle crie toujours.
- Anaëlle ! Où es-tu ?
- Drago… Aide-moi ! Je t'en prie !
Je me tourne et me retourne, mais je ne vois rien. Le paysage autour de moi semble s'immobiliser à cet instant. Et là je vois une vision que je n'aurais jamais cru voir un jour. Anaëlle est à genoux et se tient la tête entre les mains en se tordant presque de douleur. En arrière fond, je vois une scène qui me soulève le cœur. Lucius. Celui qui est mon géniteur, pointe sa baguette sur elle, enfin son image car j'ai l'impression que c'est ce qu'elle voit dans ses pensées. Mais elle est prisonnière, c'est pour cette raison qu'elle est à genoux. Son image est touchée par le sortilège du Doloris que lui lance Lucius qui sourit narquoisement.
« Tu ne détruira jamais l'empire du Seigneur des Ténèbres, Sang-de-Bourbe ! »
- Nooooon !
La véritable Anaëlle se met à hurler de plus belle et je me précipite vers elle, m'abaissant à son niveau pour la serrer contre moi.
- Anaëlle, calme-toi, je suis là !
- Enlève-le de ma tête ! J'ai mal !
Enlever de la tête, mais comment ? Pourquoi faut-il que ce soit moi, je n'y connais rien !
« Malefoy, faites-la se calmer ! »
Et maintenant, c'est la voix de Rogue que j'entends, c'est pas possible, c'est un cauchemar !
L'image de Lucius s'avance vers celle d'Anaëlle, tordue de douleur après le Doloris qu'elle a reçu.
« Maintenant, sale Sang de Bourbe, dis adieu à ce monde où tu n'aurais pas dû vivre… »
« Arrêtez ! Stupefix ! »
- J'ai mal !
- Calme-toi Anaëlle, je suis là…
Je la serre contre moi en lui caressant les cheveux, essayant de ne pas me prendre un coup de poing maladroit dans le nez alors qu'elle se débat toujours. Je regarde la scène qui se déroule derrière nous d'un œil et je vois un autre homme –un guérisseur àmon avis- qui vient de lancer le sortilège de stupéfixion sur Lucius. Je suis sûr que c'est ce qu'il s'est passé à Ste Mangouste. D'autres sorciers arrivent et emmènent Lucius hors de la chambre mais Anaëlle est toujours en proie aux délires que lui inflige le Doloris. Ils doivent s'y mettre à trois pour l'empêcher de bouger. Elle souffre… elle souffre par sa faute. Tout est à cause de lui.
Anaëlle semble se calmer, en même temps que son image à qui on vient d'administrer une puissante potion afin de la calmer. Je reste assis derrière elle, la gardant près de moi en continuant de lui caresser la tête, en murmurant à son oreille.
- Il paiera, je te promet qu'il le paiera…
Le paysage redevient à nouveau tourbillonnant, flou et ma tête se met à tourner. Je sens le corps d'Anaëlle se détacher de moi alors que la lumière blanche m'éblouit. Je dois me protéger les yeux avec les mains et je me sens happé vers l'intérieur, comme avec un portoloin.
Je sens mes genoux heurter une paroi dure et je tombe. Deux mains me tirent par les épaules pour me remettre debout et j'ouvre les yeux. Je suis devant rogue, dans la chambre d'Anaëlle.
- J'étais… Anaëlle… elle était… Lucius…
Il y a tant de choses à dire que je ne sais pas par où commencer.
- Du calme. Elle est tranquillisée. Je ne pensais pas que vous les verriez…
- Comment ça ?
Rogue se tourne vers Anaëlle, elle est profondément endormie à présent.
- J'ai été le seul à voir ses pensées pendant les crises. Mais depuis quelques temps, son esprit s'est fermé à mon intrusion. C'est pour cela que je vous ai demandé de m'aider. En la touchant lors de sa crise, vous entrez directement dans son esprit. Il faut la rassurer de l'intérieur.
- J'ai vu… à Ste Mangouste, Lucius… Quand il…
- Je sais. C'est celle qui revient le plus souvent chez elle. Elle a moins de souvenirs qu'elle m'a prit sur son enfance et cette scène est étrange. Je ne sais pas comment elle a pu la revoir très précisément alors que personne n'était présent pour regarder la scène, qu'elle aurait pu voir à travers ses pensées ensuite.
- Elle a peut-être développé un sixième sens…
- Un cinquième dans ce cas, vous oubliez qu'il lui manque un sens… et pas des moindres.
Il est à présent plongé dans ses pensées et cela ne me rassure pas. Comment peut-elle voir des choses qui lui sont arrivées sans les voir ?
- Il faut aller en cours, ils vont se poser des questions autrement.
- Vous voulez que je reste ici ?
- Non, elle est calmée à présent. Je reviendrais la voir à midi. N'oubliez pas de venir la voir ce soir. Et arrêtez avec ces leçons de pacotilles sur l'embellissement. Elle n'en n'a pas besoin. Apprenez-lui plutôt à vivre normalement.
Il sort de la pièce et je l'entends s'impatienter pour que je le rejoigne. Ne pas lui apprendre à être plus belle qu'elle n'est ? Et puis quoi encore ? Un dernier regard vers elle et je sors. A ce soir ma belle…
Bien entendue, Rogue nous fait passer par l'intérieur, l'ai de rien quand il ouvre aux élèves. Moi je suis déjà assis et peu le remarquent.
- Asseyez-vous.
J'ai toujours apprécié la façon qu'il a de faire paniquer les élèves avec sa voix doucereuse. Ils sont tous pratiquement tétanisés rien qu'en le regardant. Comment une simple moldue a-t-elle pu réussir à prendre le peu de cœur qu'il possède et qu'Anaëlle puisse être sa fille ? Elle est si différente de lui.
- Aujourd'hui nous allons réaliser la potion du Véritasérum. Cette potion est particulièrement difficile et longue car il faudra attendre le mois prochain pour que l'on vérifie si la moitié des gnomes qui composent cette classe seront parvenus à la réaliser.
Gnome va assez bien à Potty et Weasel. Lapin aurait été plus approprié pour Granger. Qu'est-ce qu'ils ont à me regarder ces trois-là encore ?
- Potter, quels sont les ingrédients que l'on utilise pour la fabrication du Véritasérum ?
Ah ah ! La tête de Potter ! Comme s'il le savait ! Tient, elle ne lève pas la main Miss-je-sais-tout ?
« Drago… »
Anaëlle ?
« Drago… viens, je t'en prie… »
Je n'ai pas rêvé… j'ai bien entendu sa voix ?
- Avez-vous perdu quelque chose Monsieur Malefoy ?
Mince, plus discret que moi tu meurs. Je ne dois pas avoir l'air fin en tournant la tête dans tous les sens afin de trouver la provenance de sa voix. Il ne comprend pas ? Pourtant le regard qu'il me lance me prouve le contraire.
- Je…
« Drago… »
- Je ne me sens pas très bien Monsieur…
- Et bien arrêtez de gigoter et vous vous sentirez mieux !
Quoi ? Non mais quel idiot ! Sa fille m'appelle et tout ce qu'il trouve à faire c'est me garder ici ?
- Je vous assure Monsieur, que je ne me sens pas bien… du tout !
Il a l'air énervé à présent.
- Très bien ! Allez à l'infirmerie que je n'entende plus vos gémissements ! Vous auriez bien besoin d'un Mentor au lieu d'un Protecteur pour vous apprendre à vivre…
Il me dit ça en me lançant un regard énigmatique. Je suis peut-être son Mentor mais je dois aussi la protéger si c'est ce que tu veux dire… Au moins, je peux sortir et aller la rejoindre. Les autres peuvent bien rire sur la phrase sarcastique qu'il vient de me lancer, je m'en balance. Dépêche-toi Drago, elle t'appelle…
- Manto !
J'entre et je suis surpris de la voir endormie. C'est pourtant bien sa voix que j'ai entendue. Je m'approche lentement d'elle et m'assois à ses côtés sur le lit. Ma main se déplace instinctivement vers la sienne et les fourmillements reprennent aussitôt. Un nouveau flash blanc m'entoure et je ferme les yeux.
- Tu es venus…
J'ouvre les yeux et je la vois. Elle est debout devant ce qui ressemble à un lac.
- Où sommes-nous ?
- Dans le monde que je me suis créé. C'est le seul endroit assez reposant où je peux faire et voir tout ce que je souhaite.
Je m'approche d'elle et un détail me frappe. Elle a quelque chose de différent.
- Tu… tu peux voir ?
Elle me sourie et s'approche de moi afin de prendre ma main.
- Oui… Je t'ai dis que c'était mon monde. Je peux faire tout ce que je souhaite.
- Co… Comment fais-tu ça ? Etre dans cet endroit… et moi aussi ?
- Je voulais te le montrer. Tu me montre ton monde et je te montre le mien.
Elle lâche ma main et la sienne remonte vers mon visage. Elle passe ses doigts sur mes joues, mes pommettes, mon front, mes paupières que je baisse sous l'effet de la caresse et je sens son doigt descendre jusqu'à mes lèvres qu'elle caresse doucement. Je sens un frisson parcourir mon épine dorsale et j'ouvre les yeux. Juste à temps pour voir son regard plongé dans le mien. Un regard si vivant contrairement à celui que je vois d'habitude. Je la vois hésiter un instant et elle coupe les derniers centimètres qui nous séparent avec ses lèvres. Elles se posent sur les miennes et je sens leur chaleur. Elle ferme les yeux et je sais que c'est à moi de faire le reste. Je lui caresse les lèvres avec les miennes, passant mes bras autour de sa fine taille. Ses bras sont posés sur mon torse –elle n'ose pas bouger, je le sens- mais je me contente de la rapprocher de moi. Ses lèvres sont sucrées et douces, un fruit défendu à goûter…
Je l'embrasse tout doucement, lui faisant comprendre qu'elle n'a pas à s'inquiéter, qu'elle est en sûreté. Elle m'embrasse à son tour et entrouvre la bouche. C'est le signal que j'attendais. Ma langue rencontre ses lèvres et vient terminer sa danse contre la sienne. Elle ouvre un peu plus la bouche et je peux explorer ce que personne d'autre n'a encore franchi. Nos langues s'entremêlent et j'aurai pu croire qu'elle avait déjà embrassé quelqu'un d'autre avant moi à la façon dont elle s'y prenait. C'est presque magique. Je me recule, voulant reprendre mon souffle. Elle rouvre les yeux et je la vois sourire.
- Excuse-moi.
Pourquoi est-ce que-je m'excuse au fait ?
- Pourquoi ?
- Je n'aurai pas dû t'embrasser.
Ca, c'est faux, tu en mourais d'envie…
- Pourquoi ? Tu es sensé m'apprendre les choses de la vie. Embrasser en est une.
- Tu dois le faire avec celui que tu aimes. Je ne suis que ton professeur en quelque sorte.
- Dans ce cas, je crois que j'aime mon professeur.
Mon cœur loupe un battement là. Qu'on me jette un seau d'eau en pleine figure, j'ai dû mal entendre.
- Viens avec moi, je vais te montrer mon monde…
Elle me tend la main et je l'accepte difficilement. Je suis encore sur ce qu'elle vient de me dire.
- Anaëlle… Est-ce que tu sais ce qu'est l'amour ?
- Oui je le sais.
- Comment peux-tu le savoir ? Tu n'as jamais aimé avant.
- Je pense que si je te dis que mon cœur s'accélère dès que je te vois, c'est une preuve, non ?
- Tu ne m'as vu réellement qu'aujourd'hui.
- Même sans te voir. Ta présence me suffit.
Cette fois, il faut qu'elle m'explique. Je me poste devant elle et la retient par les épaules.
- Anaëlle, tu sais de qui je suis le fils. Tu ne peux pas m'aimer.
- Est-ce que tu m'aimes ?
Oy. Aimer : avoir de l'affection, de l'attachement pour quelque chose, quelqu'un. Si c'est la définition de l'amour, disons que je l'aime alors. Lui dire que je pense à elle jour et nuit serait tout de même un peu trop… Je ne peux pas l'aimer. Je ne dois pas l'aimer…
- Anaëlle… Je ne suis que ton Mentor.
- Mais tes yeux et ton cœur te trahissent. Le Mentor ne peut pas résister.
Je préfère quand elle a le regard fuyant finalement. Ce regard que je ne lui connais pas est trop pénétrant et intimidant. J'ai l'impression qu'elle voit en moi comme dans un livre ouvert, qu'elle sonde mon esprit.
- Ce que ton père a fait n'a rien à voir avec ce que toi tu fais pour moi. Tu as raison en disant que je n'ai jamais aimé. Peut-être mon père mais mon cœur ne bat pas de la même façon qu'il bat pour toi.
Si ce n'est pas une déclaration, qu'on me coupe la main…
- Je ne peux pas t'aimer, je n'ai pas le droit.
- Qui te donnes le droit ?
- Je sens que si je commences à t'aimer (trop tard, ça c'est déjà fait), cela va mal se terminer. J'ai un mauvais pressentiment.
Elle passe sa main sur ma joue en souriant.
- Tu as répondu à ma question.
- Quoi ?
- Tu m'aimes.
- Je n'ai pas dit ça !
- Oh si, crois-moi !
Avant que je ne puisse répondre, elle s'avance vers moi et m'embrasse à nouveau. Ce n'est pas Anaëlle, ce n'est pas possible. Rendez-moi la jeune femme timide que j'ai rencontré. Elle est si différente, si sûre d'elle à présent. Il faut que je la repousse gentiment. Elle n'est pas elle-même.
- Anaëlle, pourquoi es-tu comme ça ?
- Que veux-tu dire ?
- Tu n'es pas comme ça d'habitude, tu es plus réservée, tu rougis à la moindre chose qui peut te paraître choquante.
- Je t'ai dis que dans mon monde je faisais tout ce que je veux. C'est une sorte de libération. Ce n'est pas vraiment moi en fait. C'est la partie de mon esprit qui a besoin de sa liberté.
- Mais moi j'aime la véritable Anaëlle. Celle qui a honte quand elle se trompe en mettant du rouge à lèvres sur les joues, celle qui hésite à me dire ce qu'elle ressent… Tu n'es pas comme elle.
Elle se recule et fronce les sourcils.
- Je pensais que tu apprécierais ce côté caché d'Anaëlle. Tu as eu toutes les filles que tu voulais dans ton lit, pourquoi me rejettes-tu ?
Ses paroles ont le mérite de me blesser. Rendez-moi la vrai Anaëlle.
- Laisse-moi repartir dans mon monde. Vers la véritable Anaëlle qui est toujours endormie. C'est auprès d'elle que je veux aller.
- Tu as peur de moi ?
- Non, je n'aime pas ta façon d'agir. Je préfère nettement le côté réservé d'Anaëlle. Si je voulais une allumeuse, j'aurai pris une fille de Serpentard ça ne manque pas.
Elle semble fâchée à présent.
- Très bien. Retourne voir la misérable partie de moi qui n'arrive même pas à exprimer ce qu'elle ressent pour toi. Je ne souhaite plus te voir dans mon monde à présent.
- Je ferais en sorte qu'Anaëlle se débarrasse de toi dans ce cas. Tu vas la rendre aussi mauvaise que toi. Tu es sa mauvaise conscience en quelque sorte…
Je vois seulement la main qu'elle tend vers moi avant de revoir le tourbillon blanc autour de moi. La lumière m'éblouit une nouvelle fois et je suis à nouveau projeté au sol, mes genoux trinquent encore et je me relève plus rapidement cette fois. Anaëlle est toujours endormie et j'en suis heureux. Je ne tiens pas à voir son regard, de peur de croiser encore les yeux qui ne lui appartiennent pas. Je ne veux qu'elle. La véritable Anaëlle…
