Chapitre 11 : Début difficile.
- Bonjour Drago.
Ah ! Quel son mélodieux que celui-là. Ca c'est se faire bien accueillir de bon matin. Elle est assise dans le fauteuil du salon, un de ses livres en braille sur les genoux.
- Bonjour Anaëlle. Comment vas-tu ? Tu as bien dormi ?
- Très bien. Et toi ?
- Oui. Tu te sens mieux aujourd'hui ?
- Beaucoup mieux. Comment sont les environs ?
- C'est très sympa. Il y a la plage et beaucoup d'arbres pour se réfugier du soleil si tu veux. Mais il vaudrait mieux que tu profites un peu de ses rayons.
- Tu veux bien venir avec moi dehors ?
- Bien sûr ! Je vais juste prendre ma douche et je suis à toi.
- Tu ne manges pas ?
- Je mangerai après.
Je repars, mon cœur encore plus léger qu'à mon arrivée ici. L'avoir pour moi tout seul, je ne pouvais pas rêver mieux. J'entre dans la salle de bain et fais couler l'eau de la douche. Je peux y entrer afin d'enlever la sueur qui colle à ma peau après la nuit que j'ai passé. Il fait tellement chaud dans cette chambre et j'avais vraiment l'impression d'avoir quelque chose de collé à moi…
Frais et dispo, je redescend au salon, sursautant en entendant la voix de Bobo derrière moi, une fois arrivé en bas.
- Mons… sieur Malefoy veut man… manger ?
- Tout à l'heure Bobo je vais avec Anaëlle dehors pour le moment.
Il repart, un chiffon dans la main qu'il passe sur les meubles qu'il croise en chemin. Je me dirige vers Anaëlle, encore assise, ses longs doigts fins parcourant la page blanche en relief de son livre. Elle sourit au fur et à mesure et je me réjouis de la voir comme ça.
- Tu es prête ?
Elle s'arrête sans sa lecture et ferme le livre.
- Oui.
Elle se lève et je lui prend la main pour la conduire au dehors. Il fait déjà chaud.
- Oul ! Je ne pensais pas qu'il ferait aussi chaud ! Me déclare-t-elle.
- Même la nuit il fait chaud ici. Viens, on va aller un peu marcher dans l'eau.
- Ca doit être amusant…
Oui c'est vrai qu'elle n'a pas du le faire souvent dans son enfance. Une simple chose anodine pour moi se révèle une chose exceptionnelle pour elle.
- Il va falloir enlever tes chaussures et relever un peu ta robe si tu ne veux pas les mouiller. Tu devrai même mettre des choses plus légères.
- Je n'ai rien d'autre que les robes que mon père m'a mises.
- Ca doit pouvoir s'arranger…
Je l'aide à se déchausser et à l'aide de ma baguette, je lui remonte le bas de sa robe au niveau des genoux. Ses jambes sont blanches et frêles, il faut qu'elle profite du soleil pendant qu'elle se trouve ici. C'est la meilleure façon de la rendre telle qu'elle devrait être réellement. Je lui prend la main, suivant son regard vide qui a l'air d'hésiter cependant.
- Ne crains rien, je suis là.
Elle me suit, moi je suis déjà nu-pieds et mon pantalon est remonté également. J'entre le premier dans l'eau qui paraît fraîche en comparaison de l'air ambiant. Ses orteils entrent en contact avec l'eau et elle recule en sursautant.
- Il n'y a rien à craindre.
Est-ce qu'elle a déjà prit un bain ? On ne dirait même pas à voir la réaction que lui provoque un simple bain de pied… Je l'attire doucement un peu plus dans l'eau, la voyant hésiter un peu puis se soumettre à la tentation de savoir quelle sensation cela provoque en elle d'entrer dans l'eau. Elle avance maladroitement, moi –même reculant un peu plus au fur et à mesure. L'eau lui arrive à présent aux chevilles et elle sourit un peu plus.
- C'est très agréable !
- Tu vois ! Viens, on va avancer un peu plus.
- Tu me laissera voir ton esprit pour savoir à quoi ressemble l'endroit où nous sommes ?
Euh, lire mon esprit, uniquement pour ça j'espère ?
- Bien sûr.
JE recule et l'eau vient bientôt mouiller le bas de mon pantalon arrivé au niveau de mes genoux. Anaëlle avance sans aucune crainte à présent et elle ne s'arrête même pas quand l'eau atteint ses cuisses. Sa robe est à présent dans l'eau, tout comme mon pantalon. Nous nous arrêtons quand même quand l'eau nous arrive à la taille.
- Je crois qu'on a été un peu loin, tu ne penses pas ?
- Tu veux apprendre à nager ?
- Nager ? Je… Je ne sais pas…
- Tu verras, ça va être facile. Je resterai à côté de toi, ne t'inquiètes pas. Mais il faudrait peut-être mieux se changer pour ça. Ca ne va pas être pratique comme ça.
- Et comment va-t-on faire ?
- Facile.
Je pointe ma baguette sur moi et marmonne une formule qui modifie ma tenue en un bermuda. A Anaëlle à présent. Je prie pour qu'elle accepte sa nouvelle tenue –et en même temps pour que Rogue ne fasse pas irruption comme à son habitude- et pointe la baguette sur elle. Elle est surprise en sentant qu'elle est plus dénudée que d'ordinaire. Pas aussi surprise que moi de la voir en maillot de bain. Mais je sais mettre des limites, elle a quand même un maillot une pièce. Là je me serai fait tuer autrement… et de toute façon, je ne m'amuserai pas à lui mettre quelque chose qui ne lui correspondrait pas.
- Qu'est-ce que c'est ?
Elle passe ses doigts sur le tissu de son maillot et se cache presque en remarquant qu'elle n'est plus tout à fait habillée.
- C'est ce que mettent les filles pour nager. Moi je n'ai qu'un caleçon.
- Quoi ? Mais… on est presque nus !
Pure…
- Ne t'en fais pas. Tout le monde met ça pour aller nager, c'est plus pratique. Viens, je vais te montrer comment nager.
Je l'aide à avancer, voyant bien qu'elle a peur à présent. Il est vrai qu'elle ne se voit pas mais moi je la vois. Et elle est bien mieux en maillot de bain, ça c'est sûr. L'eau nous enveloppe à présent jusqu'aux épaules et je sens qu'elle n'est pas à l'aise.
- Calme-toi, tu ne crains absolument rien.
- Mais j'ai parcouru des livres et ils disent qu'il y a des animaux étranges dans la mer, des requins et d'autres choses dangereuses…
- Ne t'en fais pas, je ne pense pas qu'il y ait de requin dans le coin.
Elle finit par se détendre et je la serre au niveau de la taille. Elle est surprise par ce contact mais se laisse faire.
- Tu vas t'allonger sur le ventre et je tu vas avancer en bougeant tes bras… comme le ferait une grenouille. Tu sais comment nage une grenouille ?
- Oui.
Elle s'allonge en avant et je la retiens pour éviter qu'elle ne panique. Je l'aide dans ses premiers mouvements pour la brasse et la laisse faire au bout d'un moment. Elle comprend rapidement le système et je lui fait bouger les jambes pour qu'elle en fasse autant de ce côté-là. Au bout d'un moment, voyant qu'elle a comprit le fonctionnement de la brasse, je la lâche progressivement –bien que je préfèrerai la tenir encore un peu- et la vois qui commence à nager seule. Il faut dire que ce n'est que le début et que ses gestes ne sont pas très coordonnés mais elle parvient tout de même à avancer un peu.
- C'est bien ! Tu vois que ce n'est pas difficile !
- Drago ? Où est-ce que tu es ?
Oul ! Elle panique. Elle n'a pas remarqué que je l'avais laissée partir seule.
- Où es-tu ?
- Non, ne panique pas !
Je la rattrape, voyant qu'elle est inquiète et qu'elle se débat presque à présent.
- Tout va bien. Viens, on retourne sur la plage.
- Je n'aime pas être toute seule dans l'eau.
- J'étais à côté de toi, il n'y avait pas de danger.
Je la ramène jusqu'au rivage et m'assoies sur le sable chaud (hummmm, le rêve !). Anaëlle reste assise, quelque peu essoufflée après ce qu'elle vient de faire. Nous restons sans parler, mais elle ne voit pas comment mon regard est porté sur elle. Elle a juste ses yeux vides portés droit devant elle, comme si elle pouvait voir l'horizon, mais je sais que c'est impossible. Tout autour d'elle est noir. Elle ne voit rien et ne verra jamais ce que je peux admirer en ce moment. Je connais les courbes de son corps mieux qu'elle alors que je ne la connais que depuis quelques jours. Quelques jours qui ont changé ma vie à jamais.
- Mons… sieur Malefoy veut man… manger quel.. quelque ch.. chose ?
Cet idiot d'elfe m'a foutu les jetons !
- Tu as des pancakes avec du th ?
- Oui Mon.. sieur.
- Ca ira alors.
- S'il te plaît Bobo. Lança Anaëlle.
- Quoi ?
Qu'est-ce qu'elle me raconte ? Elle se tourne vers moi, son regard se posant à quelques centimètres du mien et me répond.
- Dis-lui « s'il te plaît ». Ce n'est pas la peine de le traiter comme un animal.
- Miss Rogue ne devrait pas…
- Bobo, je ne suis pas comme mon père ou les autres. Les elfes sont des créatures qui ont le droit au respect comme tout le monde.
Non, je rêve ! Une Granger numéro deux à présent !
- Ne me dis pas que tu vas faire un scandale parce que je ne dis pas merci à cet elfe ?
- Je te demande juste de le traiter comme n'importe quelle personne. Ca ne fait pas de mal de remercier quelqu'un.
- Miss Rogue…
- Bon d'accord ! S'il te plaît Bobo, peux-tu m'apporter des pancakes avec du th ?
…
- S'il te plaît ?
Elle va pas commencer quand même !
- Oui Mon… monsieur.
Elle a tort, il a encore plus la trouille maintenant que je lui ai dit ça. Il s'enfuit presque !
- Merci.
Et en plus j'ai l'impression qu'elle se paie ma tête ! Je rêve l ! Elle rit en plus !
- Il y a quelque chose de drôle ?
- Je suis sûre que tu enrages que je t'ai demandé ça ! Tu es comme mon père finalement. Il a fait la même chose quand je lui ai demandé de bien traiter Bobo.
- Anaëlle, les elfes sont faits pour servir les sorciers.
- Les servir peut-être mais pas pour être des esclaves. Ils ont droit à un peu d'amabilité.
- On croirait entendre Granger…
- Hermione Granger ? Celle dont tu m'as déjà parl ?
- Celle-là même.
- Et bien si elle pense la même chose que moi, je crois que je pourrai bien m'entendre avec elle.
- Tu veux rire ? C'est la pire espèce de sorcière complètement idiote qu'il puisse exister.
- Et pour quelle raison ? Parce qu'elle a de bonnes intentions ? Moi je pense que c'est toi qui est idiot.
Hein ? JE me fais insulter ou je rêve ? Et pourquoi est-ce que je ne parviens pas à lui répondre ? Que fait-elle ? Elle se lève ?
- Où est-ce que tu vas ?
- Lire…
Ah ça y est ! J'ai trouvé un de ses défauts : elle boude quand elle est contrariée. Et bah ! Ca promet !
- Tu fais la tête ?
- Je ne fais pas la tête, je n'ai plus envie de parler.
- Donc tu boudes, c'est bien ce que je dis.
- Je ne boude pas. J'ai simplement… aïe !
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Je me précipite à ses côtés, la voyant s'asseoir tout à coup sur le sable.
- Mon pied ! Ca brûle !
Je prend son pied le plus délicatement possible et le soulève. Je regarde sous la voûte plantaire et voit une épine plantée. Quelque chose remue dans le sable et je croit savoir ce dont il s'agit.
- Bobo ! Viens !
L'elfe apparaît, son plateau dans les mains.
- Lâche ton plateau ! Anaëlle s'est fait piquer par une vive. Va chercher des potions pour calmer la douleur et une pince à épiler.
- Oui mon… monsieur…
- J'ai mal…
Je ne peux rien faire d'autre pour le moment. Bobo repart aussi vite qu'il es venu, je ne peux que mettre la cheville d'Anaëlle sur mes jambes et lui caresser le pied afin d'essayer d'estomper quelque peu la douleur.
- Ne t'inquiète pas, il va revenir rapidement.
- Ca brûle…
Elle panique à nouveau. Je pose sa tête contre mon torse et essaye de la calmer. Elle est brûlante de fièvre. Que fiche cet elfe encore !?
- Bobo !
Le « pop » retentit à nouveau et il réapparaît.
- Quand même ! Donne-moi ça !
Je prend la pince à épiler et la potion qu'il a ramenées.
- Tiens, bois ça !
J'approche le goulot des lèvres d'Anaëlle, elle ouvre la bouche et avale la potion. Je me déplace à présent vers son pied pour lui ôter l'épine restée plantée dans la chair. Il me faut une bonne minute pour y parvenir. Qui aurait pu dire que c'était aussi difficile que ça de l'enlever cette épine ? Enfin, j'y parviens, mais ça a l'air infecté. Qu'est-ce que je dois lui mettre maintenant ?
- Bobo, est-ce que tu sais ce qu'on doit lui mettre pour désinfecter la plaie ?
- Professeur Ro… Rogue…
- Pas le professeur Rogue !
Je vais me faire liquider autrement…
- Profes… seur Ro…
- Pas le professeur Rogue ! Va me chercher quelque chose qui pourra désinfecter cette plaie !
Qu'est-ce qu'il a ? J'aurai bien éclaté de rire si la situation n'était pas aussi grave, mais là, je dois dire que voir de la vapeur ou même à ce stade de la fumée, sortir de son bec verseur de théière est assez drôle. Ca doit ressembler à ça quand il est énervé à mon avis… Une locomotive miniature… ( -) ).
- Bon sang Bobo ! Va me chercher…
Même pas besoin de terminer la phrase, il disparaît. En espérant qu'il va me rapporter ce que je lui ai demandé.
- Drago…
- Ca va aller Anaëlle.
Je me rapproche d'elle pour maintenir sa tête appuyée contre moi, elle est vraiment pâle –pour arranger son état actuel…- et semble presque divaguer. Bobo est vraiment long à revenir, qu'est-ce qu'il fiche ?
- Monsieur Mal…
- Ah ! Te voil !
Il « fume » encore.
- Donne-moi la potion, vite !
Bobo me tend la fiole et je m'empresse de la déboucher pour appliquer le désinfectant sur la plaie d'Anaëlle qui commence sérieusement à tourner de l'œil.
- Eh ! Non ! Reste avec moi !
La voilà fiévreuse et qui s'évanouie. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça moi ?
- Anaëlle, tu m'entends ?
Elle ne répond pas…
- Anaëlle !
Elle ne bouge pas…. Elle respire au moins ? Mieux vaut contrôler.
Oui, je perçois son souffle. Il faut qu'elle se réveille… lui frôler les joues et les caresser, ça devrait la faire réagir.
- Noooon !
Non, pas encore ! Me voilà replongé dans ses pensées… Où est-elle ?
- Noooon !
Elle cri encore.
- Anaëlle ! Où es-tu ?
- Drago ! Ils ne veulent pas me laisser…
Sa voix venait de là-bas. Je m'y précipite et y parvient au bout d'un temps interminable de course. Des bras s'enroulent autour d'elle, l'emprisonnent…
« Tu seras bientôt à sa merci… »
- Laissez-moi !
Je suis à ses côtés en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et essaie de l'arracher à ces bras immondes et suintants. Ils sont repoussants et m'empêchent de la saisir pour la sortir de là.
- Drago !
« Tu vas venir avec nous, il t'utilisera pour le vaincre ! »
- Ca m'étonnerait ! Expelliarmus !
Heureusement que je garde toujours ma baguette avec moi ! Pendant un moment, j'ai crû que c'étaient des Détraqueurs. Surtout que je n'arrive pas à lancer le Spéro Patronum…
- Drago…
- Ca va aller. Ils sont partis. Viens !
Elle est encore plus terrorisée que la fois précédente. Elle tremble. Qui étaient ces êtres décharnés et que lui voulaient-ils ?
- Anaëlle, calme-toi, tout va redevenir normal. Ferme les yeux.
Il faut que je la calme si je veux sortir de ses pensées. Je suis prisonnier tant qu'elle est comme ça. Elle s'accroche à moi comme si j'allais m'évanouir dans la nature. Elle a peur, je le sais et je peux le sentir à travers ses tremblements.
- Ne me laisse pas seule…
- Jamais.
- Reste avec moi ce soir…
Quoi ? Qu'est-ce qu'elle entend par « ce soir » ?
- Reste avec moi, je t'en prie… Je ne veux pas dormir seule. Ils reviennent la nuit…
Moi je veux bien, mais le problème c'est que sa chambre m'est fermée.
Tout tourne autour de moi, le paysage s'évanouit en couleurs diverses qui se mélangent au gré du tourbillon qui se crée tout autour de moi. Je sens bientôt la chaleur du soleil sur ma peau et j'ouvre les yeux. Je suis à nouveaux sur la plage, à côté d'Anaëlle qui s'est évanouie pour de bon.
- Monsieur Mal… Male..f…
- Sois gentil Bobo, va faire couler un bain pour Anaëlle. Il faut qu'elle se détende.
- Bien Monsieur.
Il disparaît à nouveau et je me retrouve seul avec Anaëlle. Je m'agenouille à ses côtés et la soulève avec mes bras.
- Anaëlle… Réveille-toi.
Je la sens qui bouge contre moi.
- Drago…
- Tu vas aller prendre un bain. Ca va aller mieux après.
Je regarde son visage, ses yeux sont ouverts mais toujours aussi vides d'expression.
- J'ai froid…
La fièvre est longue à tomber. Bobo avait peut-être raison, j'aurai dû prévenir Rogue après tout. Je pointe ma baguette sur elle et fait réapparaître les vêtements qu'elle portait peu avant.
- Ca ira, ne t'en fais pas.
Je la conduis dans la salle de bain, la voyant reprendre quelque peu de sa vitalité.
- Le b… bain est prêt mons… monsieur.
- Merci Bobo.
Oul ! Voilà que je remercie l'elfe de maison maintenant ! Anaëlle, tu me donnes de mauvaises habitudes… Je la dépose sur le sol en l'aidant du mieux que je peux par les épaules.
- Tu vas y arriver ?
- Je ne sais pas…
- Attends, j'ai une idée.
Je n'ai pas pour habitude de le faire mais bon.
- Mobilicorpus.
Elle lévite, étonnée par cette sensation étrange et je l'allonge dans la baignoire.
- Mes affaires !
- Ne t'en fais pas.
Je me retourne et d'un coup rapide de baguette fait disparaître les vêtements qu'elle porte.
- Je te laisse. Tu me diras quand tu auras terminé.
Je sors, résistant à la tentation. Ca aussi c'est à marquer d'une pierre blanche. Drago Malefoy laisse une magnifique jeune femme dans son intimité la plus profonde, alors qu'elle est juste derrière lui, innocente…
M'enfermer dans ma chambre, je crois que c'est la meilleure solution.
- Mons… sieur…
- Qu'y a-t-il Bobo ?
- Voulez-vous quelque ch… chose ?
- Oui, que tu me dises quelles sont ces créatures qui sont dans les rêves d'Anaëlle. Ca m'arrangerait bien.
Il me regarde avec toute l'incrédulité qu'il peut posséder. Je m'énerve contre lui, je m'énerve contre tout. Je m'énerve même contre moi. Et pourquoi est-ce qu'il tremble comme ça ? De quoi a-t-il pe…
- Malefoy !
Ok, j'ai compris.
- Où est-elle ?
Je sors à peine de la chambre qu'il est devant moi. Mon pire cauchemar, Rogue en personne, encore plus énervé que d'habitude. Un regard vers Bobo me dit qu'il n'est pas innocent à son arrivée ici.
- Qu'est-ce que vous lui avez encore fait ?
- Je ne lui ai rien fait ! Une vive a planté ses épines dans son pied ! Je l'ai soignée mais elle s'est évanouie et je suis encore entré dans son esprit.
Il scrute mon regard à présent.
- Où est-elle ?
- Elle prend un bain.
Regard meurtrier à présent. Qu'est-ce qu'il va encore s'imaginer ?
- Je ne l'ai pas regardée si c'est ça que vous pensez !
Il me fusille encore sur place, c'est pas vrai ! Quand est-ce qu'il va me croire ? Il passe à côté de moi, fusille également Bobo du regard et entre dans la salle de bain. D'accord. Lui il entre comme ça sans frapper et il me fait tout un drame quand je lui dis que je ne l'ai même pas regardée ?
Autant attendre qu'il ressorte. Je dois savoir ce qu'étaient ces créatures. Je m'installe sur la banquette de la bibliothèque, je saurai quand il sortira de cette façon, et me plonge non réellement dans la lecture d'un livre qui me tombe sous la main. « Effet des marshmallows sur la tristesse ». Qu'est-ce que c'est encore que ce livre ? Une nouveauté de Dumbledore je suppose ? Comme si les marshmallows pouvaient rendre le sourire…
Au bout de quelques minutes, la porte s'ouvre et Rogue sort, accompagné d'Anaëlle, habillée en peignoir.
- Je te raccompagne dans ta chambre.
Il l'accompagne, ça je le vois bien. Je ne risque pas d'aller lui rendre visite encore moi. Il sort de la chambre et se dirige vers moi.
- Qu'est-ce qu'il vous a pris de l'emmener dehors ?
- Vous pensez qu'elle va passer tout son temps enfermée dans sa chambre ? Elle veut découvrir ce qu'il y a dehors. Ce qu'il s'est passé était un accident. Elle a marché malencontreusement sur ce poisson et elle a été blessée. Je l'ai soignée et je l'ai ramenée ici. Est-ce que ce n'était pas mon rôle ?
- Bobo a jugé bon de venir me dire que vous étiez en difficulté je vous signale.
Du coin de l'œil, je vois une silhouette se précipiter dans l'escalier. Courageux le Bobo…
- Je lui ai dit de ne pas vous contacter. Je m'en sortais très bien. Vous pouvez repartir vous savez ? Mais avant je voudrais en savoir plus sur ce qu'il se passe à Poudlard ou avec vous savez qui.
Il lui faut pratiquement deux minutes pour se calmer. Je l'ai irrité, ça se voit bien, mais c'est vraiment le cadet de mes soucis ça.
- Alors ? Des nouvelles de Lucius ?
- Des nouvelles ? Oh oui ! Excellentes ! Crabbe et Goyle sont venus me trouver pour m'annoncer que vous aviez disparu et qu'ils étaient inquiets. Ils m'ont fait part de leur intention d'en parler à leurs pères afin que Lucius soit au courant.
- Il est sortit ?
- Il sort demain, vous le savez parfaitement. C'est à partir de demain qu'il va falloir cesser de jouer avec le feu. Plus d'escapades avec Anaëlle dans l'eau pour me faire appeler en urgence. Je ne pense pas que les élèves aient réalisé la raison qui me poussait à suivre un elfe à la tête de théière hors de ma salle de classe.
- Mais vous pouvez y retourner, ne vous en faites pas. Juste une dernière chose.
- Laquelle ?
- Quand j'étais dans l'esprit d'Anaëlle tout à l'heure, elle était entourée de créatures presque aussi monstrueuses que des Détraqueurs, si ce n'est pire.
- Quoi ?
Il semble inquiet à présent.
- Ils étaient vraiment repoussants, mais j'ai réussi à l'en débarrasser avec un simple Expelliarmus. Pas comme pour les Détraqueurs.
- Il la veut…
Il est plongé dans ses pensées à présent.
- Quoi ? Qui veut quoi ?
- Le Seigneur des Ténèbres veut s'accaparer Anaëlle.
- Anaëlle ? Je croyais qu'il voulait la tuer ?
- Si vous avez vu ses serviteurs dans l'esprit d'Anaëlle, c'est qu'il a déjà commencé à lancer les recherches. Ce sont des êtres qui apparaissent par la pensée. Il en sait plus que je ne le pensais. Je vous contacterai plus tard…
Il s'en va… Et je ne suis pas plus avancé sur ces créatures moi.
- Attendez ! Qu'est-ce que c'est que ces trucs alors ?
Il est partit. C'est pas vrai ! Qu'est-ce que je fais maintenant ?
- Bobo !
Lui, il va voir un peu.
- Bobo ! Je t'avais dit que je n'avais pas besoin de l'aide de Rogue ! Quand je te dis de ne pas aller le voir, tu m'écoutes ! Et arrête de te cacher, je t'aurai un jour ou l'autre !
Faites
confiance à un elfe…
Le reste de la journée passe aussi lentement que met le soleil pour passer d'un point de l'horizon à un autre et je n'arrive pas à me concentrer sur les leçons que l'on m'a envoyé par la cheminée. Oui, parce qu'en plus de mon rôle de Mentor, je dois aussi assumer mes leçons. Et je dois dire que mon esprit n'est pas du tout focalisé sur ces devoirs.
- Mons…
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Le voilà lui. Il tremble encore.
- Il est tard mons… sieur.
Je regarde la pendule au mur, il a raison. Il est déjà plus de onze heures.
- Tu as donné à manger à Anaëlle ?
- Oui mons… monsieur.
- Je vais me coucher.
Vivement mon lit que je tente d'oublier cette journée. La prochaine fois qu'on va sur la plage, je lui met des sandales… Déjà prendre une douche, ça me calmera.
L'eau me fait du bien , ça va sans dire. Un quart d'heure plus tard, me voilà dehors et de retour dans ma chambre. J'espère que je vais mieux dormir que la nuit dernière, il fait vraiment trop chaud ici. Ferme les yeux Drago. Entend le bruit que font les vagues au loin, entends le cri que poussent les animaux nocturnes au dehors, entend le plancher qui craque à côté de toi…
Minute.
Je me lève en sursaut et tend la main en avant pour repousser quiconque m'en veux… Un cri.
- Drago !
- Anaëlle ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Lumos !
Je ne le crois pas là. Elle est debout devant mon lit, paniquée parce que j'ai quand même failli l'assommer, dans sa chemise de nuit.
- Je… je n'arrivais pas à dormir.
- Tu as encore fait un cauchemar ?
Elle acquiesce lentement.
- Je t'avais demandé… de rester avec moi…
- Avec ton père ici, je ne peux pas rester avec toi, tu le sais !
- Mais il est partit. Je t'en prie, j'ai peur toute seule.
- Je ne peux pas rentrer dans ta chambre.
Qu'est-ce qu'elle fait ? Voilà qu'elle s'avance vers moi et qu'elle s'assoit sur le lit à côté de moi.
- Mais moi je peux venir dans ta chambre.
- Tu veux rire ? Si ton père entre à l'improviste, je me fais descendre l !
- Il ne viendra pas. Je t'en prie, je veux rester avec toi… S'il te plaît.
La folie va m'atteindre avant que je le prévoie. Cette fille va me rendre complètement fou. Aidez-moi ! Ne pas la toucher et la garder dans mon lit… Comment y parvenir ? Je ne peux même plus parler et elle s'installe déjà à côté de moi, tout naturellement. C'est étrange, j'ai une impression de déjà-vu… assez récente à vrai dire… Je suis tétanisé alors qu'elle passe son bras autour de mon cou et pose sa tête sur mon épaule. Mes yeux ne se fermeront pas avant longtemps. Ils restent même fixes alors que je l'entends respirer doucement contre moi, son souffle devenant de plus en plus profond alors qu'elle sombre dans le sommeil. Moi je ne peux pas dormir. Je savoure cet instant que j'aurai voulu partager plus tôt… Et ce n'est pas un rêve cette fois. Mais en était-ce un la nuit dernière ?
