Chapitre 13 : La passion des âmes.

Une nouvelle semaine vient de s'écouler et la situation est encore plus stressante pour moi, maintenant que je sais que Rogue ne reviendra pas. Anaëlle l'a chassée et je sais qu'il ne viendra plus, il a sa fierté après tout. Elle est moins bavarde qu'avant, ce qu'elle a fait à son père la hante en vérité. Elle s'en veut de l'avoir chassé. Je le vois rien qu'à son air perdu par moments dans la journée. Si son père savait que pour se consoler, sa fille passait toutes les nuits dans mon lit, rien que pour se serrer contre moi, je crois qu'il se ferait une potion mortelle ; quoique avec le temps il finirait par être habitué… tout comme je le suis actuellement en la sentant chaque soir et chaque matin à mes côtés. Je n'ai jamais ressenti cette plénitude avant quand une fille partageait mon lit. Et pourtant nous ne faisons que dormir. Ce matin encore, elle était réveillée la première mais elle a attendu que je le sois également pour me gratifier d'un large sourire pour me souhaiter le bonjour. Avec un réveil pareil, le jour ne peut être que bon. En attendant, elle s'est mise à broder. C'est ce que je crois voir de l'endroit où je suis. Elle est restée à l'ombre d'un palmier pendant que je fais quelques brasses. J'en ai assez fait aujourd'hui et je dois terminer mon essai de potion que Rogue m'a fait remettre par Bobo. C'est lui notre seul lien entre ici et Poudlard en fait. Nous ne savons pas ce qu'il se passe là-bas, nous sommes coupés du monde ; pour quelles raisons, je l'ignore. Même la présence de Dumbledore de temps en temps m'aurait réconfortée. Mais même lui ne prend pas la peine de venir nous voir. Seul Bobo part et revient avec mes cours ou d'autres choses dont il a besoin. Cette attente de nouvelle commence à peser et même Anaëlle s'impatiente, je peux le sentir. Elle essaie de me réconforter en m'assurant qu'on ne risque rien ici, mais je sais qu'au fond d'elle, elle est effrayée. Mais elle a monté cette barrière qui la protège de cette faiblesse à mon égard, surtout depuis qu'elle a « renié » son père. Certainement pour lui prouver qu'elle peut se débrouiller seule sans lui.

En attendant, je vais la rejoindre et m'allonge sur la serviette à côté d'elle.

- Comment était l'eau ?
- Très bonne, comme d'habitude, pourquoi est-ce que tu n'es pas venue au lieu de faire ta couture ?
- Ce n'est pas de la couture, mais de la broderie.

Elle me fait voir son travail, je suis impressionné par sa délicatesse dans la couture, alors qu'elle ne voit strictement rien pour réaliser ses dessins à l'aide de son fil et de son aiguille.

- Comment fais-tu pour…
- Du braille. C'est un modèle spécial que m'a rapporté Bobo, je lui ai demandé d'aller voir le professeur Dumbledore pour m'en trouver. Je sais donc quelle couleur et la direction je dois prendre pour faire mes points. Qu'est-ce que ça donne ? Je ne peux pas le voir…
- C'est très beau, continue.
- Tu vas te remettre à ton essai de potion ? N'oublie pas que mon père te fera passer pour l'examen blanc, je ne l'ai pas oublié moi.
- Moi non plus, mais je ne sais pas s'il voudra me le faire passer finalement. Ca pourrait être une belle vengeance de sa part pour t'avoir fait te dépraver comme il dit !
- Tu n'as rien fait du tout, je ne suis pas dépravée. Je respire juste, c'est tout. Je revis en quelque sorte.

Elle dit des paroles si profondes sans s'en rendre compte. Elle a le regard fixé devant elle et sourit. J'adore son sourire. Je l'ai déjà dit ? Je perd la raison de toute façon. Je suis devenu fou depuis que je l'ai vue. Je suis fou d'elle en vérité. Pourquoi cela m'arrive-t-il ?

Détourne ton regard d'elle Drago ou ça va encore dérailler. Prend donc ton cours de potion et plonge toi dans la contemplation des lignes écrites plutôt que dans celle de ses yeux. Je m'assieds en tailleur et prend mon tas de parchemins sur les genoux. Et bah, il a été sympa ! Quatre parchemin à lui rendre pour mardi, ce qui veut dire trois jours. Et pas le sujet le plus simple en plus. "La révélation des pensées sans Véritasérum". Bah voyons, comme on ne connaît que le Véritasérum, il faut qu'il nous trouve un autre truc qui permette de lire les pensées. Je me demande si Anaëlle pourrait entrer en compte là-dedans ?

Cette pensée me fait rire.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
- Rien…
- Tu ries sans raison ?
- Je me demandais juste si je pouvais t'inclure dans mon essai.

Anaëlle fronce les sourcils en étant tournée dans ma direction.

- Quoi ?
- Non, rien.

Son air incompréhensif me fait encore plus rire à présent.

- Mais qu'est-ce qu'il y a à la fin ?
- Rien !

Et je suis plié en deux. Elle est vraiment perdue là et je sens qu'elle ne va pas tarder à bouder, comme elle le fait quand elle est vexée. Seulement là, elle se met à quatre pattes et avance vers moi avant de me faire tomber en arrière.

- Arrête de rire ! J'ai l'impression que tu te moques de moi ! S'énerve-t-elle mais en riant finalement.

C'est de bonne guerre.

- C'est nerveux ! J'y peux rien !

Je ne parvient pas à m'arrêter de rire. C'est incroyable cette crise de fou rire pour une broutille en plus. Anaëlle est au dessus de moi et tente vainement de me plaquer au sol en faisant mine de m'étrangler pour que j'arrête. Son air amusé sur la fin m'achève. Je ferme les yeux en continuant de rire, sentant mes abdominaux se contracter sous l'effet des rires saccadés que j'envois. Mais je m'arrête brusquement de rire quand je sens ma bouche recouverte par une autre bouche aux lèvres sucrées et chaudes. J'ouvre instinctivement les yeux et vois le regard de glace en face de moi. Elle m'a coupé l'envie de rire d'un seul coup. Elle m'embrasse comme si elle avait l'intention d'ôter ma crise de rire et de me faire redevenir sérieux. A cet instant, c'est précisément l'état dans lequel je suis. Sérieux. Elle pose ses mains de chaque côté de ma tête et m'embrasse plus intensément, cherchant ma langue avec la sienne. Qu'est-ce qui lui arrive ?

Mes mains ne tentent même plus de la repousser, elles glissent juste sur son dos nu, sentant seulement les lanières de son maillot de bain sous mes doigts quand je remonte pour lui caresser le haut du dos. Notre baiser devient de plus en plus enflammé et il m'est difficile de me contenir. Je veux l'empêcher de s'envoler, qu'elle s'éloigne de moi. Mes bras l'encerclent au niveau de la taille et je la rapproche plus de moi. Et notre baiser s'éternise et s'enflamme de plus en plus, Merlin ! Arrêtez-moi ! Arrêtez-la !

Ah, je crois que là, ça l'arrête ! Elle se recule vivement, les joues rouges. Ce n'est pas de ma faute aussi si un simple baiser qui prend de l'ampleur avec elle me fait de "l'effet" ! Et ça je crois que ça l'effraie un peu.

- Si tu veux que j'arrête de rire, dis-le moi simplement la prochaine fois.

Je me relève et passe la main dans mes cheveux humides. Je suis moins gêné qu'elle, après tout, moi je n'ai plus rien à cacher ou apprendre mais elle est encore… encore, comment dire…

Pure.

Oui, c'est tout à fait ça. Elle est pure et moi je ne le suis plus. En fait, je ne l'ai jamais été si je réfléchis bien. Elle est la pureté incarnée, il serait dommage que je brise tout à cause d'un simple baiser.

Elle retourne s'asseoir sur sa serviette et reprend sa broderie d'une main tremblante. Sa crainte me fait sourire. Je m'approche d'elle à quatre pattes aussi et prend ses mains dans les miennes, la faisant sursauter.

- Ne sois pas inquiète comme ça ! J'ai juste réagi sans le vouloir, il faut que tu l'apprennes aussi. On s'est un peu trop embrassé et il vaut mieux éviter ça à l'avenir si tu ne veux pas être à nouveau… gênée par… ça.

Ouh que je n'aime pas avoir de conversations de ce genre là moi ! Surtout avec une fille, une fille qui n'en connaît pas un large éventail dans le domaine. Allez lui expliquer comment je fonctionne, il m'en faut très peu pour être… stimulé, on va dire.

Je lui embrasse le dessus des mains et les lui rends.

- Je vais prendre une douche. Ne tarde pas trop, il me semble qu'il va y avoir un peu de pluie, le temps commence à se couvrir.

Elle acquiesce et je me lève. Je la regarde prendre sa couture et je m'éloigne, sentant des coups de vent un peu plus fort dans ma nuque. Oui, le vent se lève, le temps risque de tourner à l'orage ce soir…

Une douche me fait le plus grand bien et je la savoure. J'ai bien dû rester près d'une demi-heure sous le jet. En tout cas, quand je sors, je peux entendre au dehors que le vent s'est bien levé, comme je le prédisais. Je me sèche en vitesse et vais dans la chambre pour me changer. J'espère qu'elle est rentrée, le vent est vraiment fort maintenant que je l'entends clairement de ma fenêtre. Je m'habille rapidement et redescend.

- Ana ?

Pas de réponse.

- Bobo ?

La théière ambulante apparaît devant moi et me regarde avec ses yeux globuleux.

- Oui Mons…
- Tu as vu Anaëlle ?
- Miss Rogue était dehors.
- Encore ? Et tu ne lui as pas dit de rentrer avec le vent ?

Quel idiot, rien dans la cervelle ! Je me précipite dehors, une bourrasque de vent me fait reculer. Les serviettes son en train de s'envoler un peu plus loin, mais où est-elle ?

- Anaëlle ?

Je m'avance sur la plage et regarde tout autour de moi. Elle n'est pas là. Mais où a-t-elle bien pu aller ? Quand même pas…

Mes jambes me portent jusqu'à la cascade alors que le vent semble s'engouffrer entre les arbres en les faisant tanguer dangereusement.

- Anaëlle !

Elle est là, juste devant moi. Elle est postée sur la berge au bord du lac. Je m'approche doucement d'elle et m'arrête soudainement. Quelle est cette lueur blanche autour d'elle ?

- Ana ?

Elle a les yeux clos et reste immobile. Elle ne semble même pas m'avoir entendu.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'est ce soir…
- Ce soir ? Qu'est-ce qui se passe ce soir ?

Elle ouvre les yeux et la lueur disparaît. Elle cligne plusieurs fois des paupières et commence à tourner la tête vers moi avant de commencer à s'évanouir. Je la rattrape avant qu'elle ne chute sur le sol et la prend dans mes bras. Que lui arrive-t-il encore ? Que signifiait cette lueur blanche ? Je me dépêche de retourner à la maison, la pluie commençant à tomber et le vent redoublant de vigueur à chacun de mes pas. Nous arrivons, le poids d'Anaëlle pesant tout de même dans mes bras et je m'arrête pour reprendre mon souffle. Bobo n'est pas là et c'est tant mieux, je ne veux pas qu'il aille prévenir Rogue sur l'état de santé de sa fille. Je peux me débrouiller tout seul. Je monte à l'étage et je pense que je vais pouvoir l'allonger dans son lit vu qu'elle est avec moi, la porte devrait pouvoir s'ouvrir. La montée des marches est difficiles avec elle dans mes bras mais je parviens au bout de ma peine. Arrivé devant sa porte, je prie pour qu'elle s'ouvre et miracle, cela se fait. J'entre et dépose Anaëlle sur le lit blanc. Tout est pratiquement identique à ma chambre sauf que tout y est blanc.

Pure.

Elle est profondément endormie et ne se réveille pas quand je l'allonge et la couvre. La tempête fait rage dehors et j'espère que cela sera sans gravité le lendemain ou même cette nuit? Je n'aimerai pas que le toit s'envole par exemple. Je la regarde un dernier instant et sors de la chambre, ravi que la porte s'ouvre et que je ne sois pas bloqué ici, quoique ça pourrait être sympa de rester à ses côtés. Mais elle a besoin de repos. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé encore, mais j'espère que ce n'est pas trop grave…

Je redescend et vois Bobo qui a l'air soucieux.

- Miss Ro… Rogue est mal… malade ?
- Elle est juste fatiguée. Tu lui porteras un peu de soupe mais je pense qu'elle va dormir. Pas la peine d'aller prévenir le professeur Rogue, c'est compris ?

Il me regarde avec une lueur indéchiffrable dans le regard.

- Tu ne veux quand même pas décevoir Anaëlle en appelant son père alors qu'elle ne souhaite pas de son aide ?

Touché. J'ai trouvé le point sensible de cet elfe de malheur. Il s'éloigne en levant le nez, signe de sa vexation. Au bout de quelques minutes, mon repas arrive et il en a profité pour me le faire un tant soit peu froid et épicé ou salé sur les bords. Vengeance d'un elfe, qui l'eut crû ? Mais je m'en moque éperdument. Au moins je sais qu'il n'ira pas trouver Rogue, il ne veut pas faire de peine à sa maîtresse, une fois de plus. Je passe ma soirée à lire un livre qui me permettra de comprendre un peu mieux le cours d'astronomie de demain. Le temps au dehors ne prête pas à l'étude des étoiles ce soir. Je suis fatigué à présent et je me rends compte que le temps est passé rapidement ce soir, il est déjà minuit. Je ne pensais pas pouvoir être absorbé autant par la lecture ; on croirait Miss-je-sais-tout tiens.

Je monte à l'étage et m'enferme dans ma chambre. Je ne peux même pas contrôler si elle va bien, mais si jamais il y a une urgence, la porte sera ouverte de toute façon, c'est donc signe qu'elle dort paisiblement. Je me déshabille et ne garde que mon caleçon, j'ai la flemme de me changer, bien que le temps soit un peu plus frais ce soir à cause de la tempête au dehors. Le vent souffle fortement et la pluie cogne à mes carreaux. Je perçois l'orage qui se lève au loin. La nuit promet d'être agitée… (tu m'étonnes ! mdr. Rooo oui je me tais ! pfff !)

Je m'allonge sur le dos et mes paupières ne mettent pas longtemps à se fermer pour me faire sombrer dans le sommeil.

Elle est là, devant moi. Son regard n'est plus vide, elle me regarde en souriant.

- Je sais qu'on fera de grandes choses ensemble.
- Tu l'as vu ?
- En quelque sorte…

Elle sourit en disant ça. Elle me tend la main et je la prend. Elle m'attire vers elle et je la suis. Nous sommes devant le lac et la cascade. Je suis vraiment en train de rêver, elle se déshabille tout naturellement devant moi. Elle se tourne vers moi alors qu'elle a ôté les bretelles de sa robe.

- Tu ne te change pas ? L'eau est bonne, tu devrais venir.

Elle fait glisser sa robe sur le sable et je ne peux que regarder son corps. Je ne le fais pas exprès, croyez-moi. Elle entre dans l'eau et son corps disparaît dedans. Je commence alors à me déshabiller à mon tour, me retrouvant dans la même tenue d'Adam qu'elle porte celle d'Eve. J'entre dans l'eau et vient la rejoindre au niveau de la cascade. Elle m'attend en souriant.

- Elle est bonne !

Je ne fais qu'acquiescer et m'avance un peu plus près d'elle. Elle ouvre ses bras et je me serre contre elle en l'enlaçant par la taille alors qu'elle referme son emprise sur moi. Ses lèvres ne mettent pas longtemps à trouver le chemin jusqu'aux miennes et elle m'embrasse avec impétuosité. Je sens une nouvelle fois la sensation de sa peau sous mes doigts et je caresse son dos. Je peux sentir mon rythme cardiaque accélérer au fur et à mesure que notre baiser s'approfondit. Et… quelle étrange sensation. Ce baiser est vraiment incroyable. Il a l'air vraiment réel, mais je sais que je rêve, cette situation est irréelle, elle ne se réalisera jamais. Pourtant, ce baiser… Je ferme les yeux et me sens happé dans un autre monde. J'ouvre les yeux à nouveau et me retrouve plongé dans l'obscurité. Mais j'ai toujours cette sensation de baiser. Un coup de tonnerre résonne au-dehors et je sursaute. Les lèvres qui étaient posées sur les miennes se détachent des miennes et je peux entendre une respiration haletante.

- Anaëlle ?

Je sens juste un doigt se poser sur mes lèvres et les lèvres reviennent à leur place initiale. Je ne rêve pas là. Elle est vraiment là et dans ma chambre ! Elle s'allonge sur moi maintenant, Merlin ! Je deviens fou ! Son baiser devient de plus en plus enflammé, de plus en plus voluptueux et je ne peux que passer mes mains autour de sa taille. Une minute… Pourquoi est-ce que j'ai la même sensation sous les doigts que dans mon rêve ? C'est sa peau que je peux caresser, pas sa… chemise de nuit. Oh mon dieu. Je brise le baiser et murmure tant bien que mal…

- Lumos !

Une faible lueur vient éclairer la chambre, et je vois le visage d'Anaëlle en face du mien. Je ne peux que noter ce que je pensais bien : elle ne porte rien sur elle, la chaleur de son corps contre le mien me le prouve assez.

- Anaëlle, qu'est-ce que tu fais ?
- Chut…

Elle repose son doigt sur mes lèvres et me sourit.

- Tu sais que je ne dois pas te toucher comme ça, tu as vu tout à l'heure…

Elle se penche vers moi et met sa tête au creux de mon cou ; je peux sentir son souffle sur mon oreille.

- Montre-moi…
- Te montrer quoi ?
- Montre-moi ce qu'on ressent… Montre-moi ce que cela fait…
- Tu veux lire mes pensées ?

Elle se relève en continuant de sourire. Elle secoue lentement la tête avant de replonger la tête au creux de mon cou. Seulement cette fois, ce sont ses lèvres que je sens embrasser ma peau. J'ai peur de comprendre là. Lui montrer… réellement ? Pincez-moi l
Elle remue un peu, accentuant un peu plus le désir qui commence à monter en moi. Je sens sa main commencer à caresser ma nuque. Arrêtez-la ou je ne pourrais plus me contrôler, c'est mon point sensible ! Ses lèvres embrasse cette fine peau qui me fait tant chavirer, tendis que sa main commence à descendre sur mon torse. Je ne peux plus, désol

Je l'enlace plus fiévreusement et je fais en sorte de la faire rouler pour me placer au dessus d'elle.

- Tu es sûre de vouloir le faire ?

Elle acquiesce simplement en souriant légèrement.

- Laisse allumer.

Laisser allumer ? Pourquoi ? Je suis le seul qui voit ici !

- Je veux tout voir.

Je fronce les sourcils, comment peut-elle… Je suis nul, elle me touche suffisamment pour être dans mes pensées également. Je souris et me penche vers elle. Ses lèvres m'appellent et je vais à leur rencontre, les suçant avec plaisir avant de l'embrasser avec passion. Elle a ses mains qui parcourent mon dos et je commence à m'écarter légèrement d'elle pour pouvoir contempler son corps que je n'ai qu'entrevu la dernière fois. La lueur dans la chambre rend l'atmosphère plus intense et je peux nettement distinguer les courbes de son corps. Je passe ma main sur son cou tout en continuant d'embrasser ses lèvres, suivant le chemin de ma main qui descend progressivement au niveau du haut de son torse. Elle ferme les yeux en souriant continuellement et je repars dans la découverte de son corps. MA main glisse vers sa poitrine qui a une taille et une forme tout ce qu'il y a de plus agréable à voir et toucher. Mes lèvres ne tardent pas à aller embrasser le sein resté libre tandis que ma main palpe le second. Je l'entends souffler et je me redresse. Elle apprécie apparemment et sa main vient rejoindre mes cheveux qu'elle se met à caresser. Je rejoins ma main avec mes lèvres et embrasse, mordille l'autre sein qui se présente à moi et auquel je ne peux pas résister. Mes lèvres continuent de parcourir les courbes de sa poitrine, titillant le point sensible qui se dresse sous l'effet des caresses alors que ma main descend progressivement vers son ventre. Je la sens qui frissonne et je peux distinguer la chair de poule apparaître sur son corps.

- Tu as froid ?

Elle se contente de secouer négativement la tête à cette question. C'est encourageant dans ce cas… Ma main qui s'était arrêtée un peu plus tôt reprend sa course lente de plus en plus bas, ma bouche se détachant de sa poitrine petit à petit pour descendre elle aussi. J'arrive au niveau du nombril que je m'amuse à explorer à l'aide de ma langue, ce qui la fait sursauter en l'amusant. Mais l'amusement s'arrête ici quand je descend ma main un peu plus bas, caressant le haut de ses cuisses. Je sens sous mes lèvres sa respiration s'accélérer alors que mes doigts traces des lignes imaginaires le long de ses cuisses. Puis lentement, mes lèvres descendent un peu plus pour atteindre le seul endroit qu'aucun autre n'a vu ou pu toucher avant moi (et certainement pas son père). Mes doigts terminent leurs esquisses sur ses cuisses et viennent au devant de ma bouche qui se trouve juste en haut de ce que j'appelle la "Merveille" (un truc que j'ai inventé). Elle appréhende un peu la suite à mon avis car sa respiration est assez rapide. Elle n'a pas dû voir cette partie-là dans mes pensées… Il faut dire que je ne le fais que très rarement.

Mes doigts avancent à l'entrée de ce mont inconnu et je sens que l'excitation est présente chez elle aussi, à la moiteur que je peux sentir. J'entrouvre un peu ses jambes pour pouvoir explorer plus intimement cette partie de son corps que j'espère bien être le seul à connaître. Mes doigts commencent à la parcourir et je la sens qui se contracte à ce nouveau contact. J'embrasse le pourtour de cette merveille avant que ma langue ne vienne rejoindre mes doigts. Elle sursaute en sentant cette nouvelle sensation en elle. Mon regard est porté sur son bas ventre que je vois monter et descendre sous l'effet de la respiration qui s'intensifie. Je relève un peu plus la tête pour voir son visage. Elle a les yeux ouverts et son regard vide est plus perdu que jamais. Elle se mord la lèvre inférieure et je vois sa main gauche s'agripper au drap. Je reporte mon attention à ce que je suis en train de faire, ma langue et mes doigts effectuant des invasions de plus en plus intimes chez elle. Elle se cambre par moments et je la retiens avec ma main libre. Je sens bientôt ses doigts parcourir mes cheveux, se crispant par moments. L'excitation commence a être assez présente chez moi également, mais je me retiens un maximum pour lui "montrer" ce qu'elle veut connaître. Lui montrer qu'il n'y a rien de plus beau que l'acte d'amour. Elle se cambre en gémissant doucement et en soufflant presque de plaisir. Mes doigts arrêtent leur exploration intime et ma langue également avant de remonter sur son bas ventre et continuer ainsi en passant sur la poitrine que j'embrasse au passage. Je rejoins sa bouche et à peine nos lèvres se touchent-elles qu'elle m'embrasse avec frénésie. Sa main parcourt mon dos mais l'autre main, je ne peux pas la voir.

Je la sens par contre. Elle est posée exactement à l'endroit où s'est formée la bosse dans mon caleçon. Son autre main qui se trouve sur mon dos vient jusque sur mes fesses pendant que l'autre s'occupe de tirer l'élastique du seul vêtement que je porte, vers le bas. Elle prend les devants à son tour ? En tout cas, elle n'est plus effrayée par le même contact qu'elle a senti tout à l'heure sur la plage. Mais je la sens qui hésite, elle n'ose pas. Je prend donc sa main et la pose sur l'endroit qu'elle veut connaître chez moi. Sa main se resserre comme un étau et je retiens mon souffle. Je l'aide à bouger sa main pour lui faire comprendre ce qu'il faut faire ensuite. Elle adapte vite un rythme lent mais très doux. Par contre, je ne pourrais pas tenir longtemps cette cadence, je voudrais quand même lui montrer la suite…

Je l'embrasse encore plus sauvagement alors que le plaisir commence réellement à m'envahir. Les caresses que je lui prodigue ne sont rien à côté de ce qu'elle me fait en ce moment. Je disais que c'était le paradis, c'est bien plus que ça. Je lui prend la main active sous moi pour l'embrasser et me positionne entre ses jambes. Je m'approche de son oreille et tout en lui caressant les cheveux, je lui souffle à l'oreille :

- Je vais faire doucement, pour que tu n'aies pas mal, d'accord ?

Elle acquiesce et cherche ma bouche à nouveau pour m'embrasser avec passion. Je me présente à elle, attendant un peu qu'elle se détende –je vois qu'elle se contracte- et lentement, très lentement je m'insinue en elle. Elle se bloque…

- Décontracte-toi…

Je tente de la rassurer en lui caressant la tête, l'embrassant doucement et elle s'agrippe quasiment à moi. Je pousse un peu plus loin, sentant la barrière qui cède et qui lui enlève toute son innocence.

Pure.

Elle pousse un gémissement en me griffant dans le dos sous le coup de la douleur qu'elle ressent. Je m'empresse de l'embrasser en la berçant presque. Je suis en elle et la laisse s'habituer à ce corps étranger en elle.

- Ca va ?

Elle a fermé les yeux dans une grimace au début mais finit par les ouvrir et je retrouve ce regard sans vie en face de moi.

- Oui… Me souffle-t-elle.

Je souris et commence des gestes de va et vient très lent et les moins brusques possibles. Je n'ai jamais été aussi attentionné et doux avec aucune des filles que j'ai pu avoir dans mon lit. Je m'étonne moi-même par mon attitude. Elle commence à s'habituer à ma présence en elle et se relâche un peu. J'essaie de me retenir le plus longtemps que je le peux, mais c'est difficile pour moi. Pourtant, la voir chercher son souffle en relevant sa tête pour atteindre mon cou me redonne la force de résister. Je passe ses jambes autour de ma taille, la faisant m'encercler et je l'entends gémir.

- Je t'ai fait mal ?
- Non… Au contraire…

Je rêve encore plus là. Comment arrive-t-elle à éprouver du plaisir avec aussi peu d'expérience ? Suis-je aussi bon qu'on le prétend ? Arrête Drago, tu as autre chose à penser il me semble, non ? Elle s'accroche à moi et commence aussi a bouger le bassin, provoquant chez moi une décharge dans le bas ventre. Je butte au plus profond d'elle et je m'agrippe à ses cuisses en l'embrassant par saccades, tant j'ai du mal à garder mon souffle. Elle commence à être aussi essoufflée et je l'entends à nouveau gémir. Elle n'est pas loin… je veux qu'elle l'atteigne avant moi.

- Viens pour moi Ana…

Elle se cambre presque sous moi et s'agrippe à mon cou cette fois, m'embrassant à pleine bouche, me mordant presque. Elle n'est vraiment pas loin, je l'aide en passant ma main au niveau de son point sensible. Mon pouce vient appuyer sur son bouton et exerce des cercles dessus. C'est la chose qui lui manquait pour exploser. Je la sens se contracter autour de moi sous l'effet de l'orgasme qui la submerge. Je peux me libérer à mon tour, après tout le temps que j'ai patienté. Je fais un dernier mouvement et finit par exploser à mon tour dans un râle innommable de plaisir. Je m'effondre sur elle, la tête au creux de son cou, sentant sa respiration aussi courte que la mienne. Je relève ma tête alors qu'elle caresse mes cheveux et je l'embrasse aussi fiévreusement que je le peux. Je la regarde et voir son sourire radieux sur les lèvres me fait avoir un coup au cœur. Elle est encore plus belle à présent. C'est elle, c'est mon Anaëlle, c'est elle que je voulais.

Je sors lentement d'elle et me couche sur le côté, la gardant enlacée contre moi. Elle pose sa tête contre mon torse, son bras traçant le contour de mon torse et l'embrassant sur la tête, je lui dis les mots que je n'ai jamais dit à personne.

- Je t'aime.

Elle relève la tête et malgré son absence de vision, son regard est posé bien en face du mien. Elle sourit et je me penche vers elle pour l'embrasser tendrement. Elle se recouche contre moi et je la serre de peur qu'elle s'évapore. Je ferme les yeux en entendant seulement la tempête qui fait rage dehors.

- Nox !

Seuls nos respirations et les coups de tonnerre mêlés aux rafales de vent résonnent dans la chambre. C'est une nuit inoubliable et qui restera gravée dans nos mémoires. Je l'endors en sentant pour la première fois un sentiment nouveau qui m'empli entièrement et que je ne veux en aucun cas perdre.

C'est elle, c'est la véritable Anaëlle, c'est elle que j'aime…

La tempête faisait rage au dehors de Poudlard. Séverus Rogue avait le regard perdu dans la contemplation de son livre ouvert devant lui à son bureau. Il n'avait pas lu une seule ligne en vérité. Son esprit était autrement préoccupé. Bien trop préoccupé pour se concentrer sur autre chose. Surtout depuis la nouvelle visite de Lucuis Malefoy qui était parvenu à entrer dans son bureau, le gardant comme prisonnier dans son propre bureau jusqu'à ce que Dumbledore vienne prendre des nouvelles du professeur de potions de Poudlard. Lucius avait alors fui par la cheminée et Séverus pensait à présent qu'il devrait changer le nom de destination de sa cheminée pour éviter une nouvelle intrusion de Malefoy par ici. Mais ce dernier avait été très clair durant sa visite : soit il lui disait où se trouvait Drago, soit Lucius prenait les moyens qu'il fallait pour faire venir Anaëlle jusqu'à lui. Séverus connaissait parfaitement le sens de cette phrase selon Lucius. Il torturerait la seule personne qu'Anaëlle voudrait défendre si on venait à l'attaquer, son père –bien qu'à présent, Drago en ferait également partie, mais ça Lucius Malefoy était loin de se l'imaginer. Il pourrait subir les pires tortures, Séverus ne dirait jamais la vérité sur l'endroit où Drago et elle se cachent. Il ne fallait en aucun cas que Voldemort mette la main sur eux, surtout Anaëlle. Elle serait une arme redoutable si elle tombait entre ses mains et Séverus le savait. La détruire ne servait plus à rien, le Seigneur des Ténèbres voudrait s'approprier son pouvoir unique pour s'en servir contre l'armée de Dumbledore. Personne ne pourrait alors l'arrêter, même lui avait toujours eu du mal à contrôler le don de sa fille, qui le pourrait dans ce cas ?

Séverus ferma les yeux et ses pensées se dirigèrent instinctivement vers celle qu'il avait aimée à la folie il y a dix-sept ans à présent et qui lui avait laissé sa seule raison de vivre aujourd'hui. Il ne laisserait jamais personne la toucher, et savoir que ce jeune prétentieux et coureur de jupon de Drago Malefoy s'en occupait à sa place le rendait aigri, bien plus qu'il ne l'était déjà. Il se leva donc de sa chaise et se présenta devant sa cheminée, prenant une poignée de poudre de cheminette. Il la lança dans l'âtre et prononça son lieu de destination.

- Ile Dumbledore…