Chapitre 20 : Je t'ai ramené à la vie...

Je n'arrive pas à y croire. Elle est là ! Juste devant moi, endormie ! Simplement endormie ! Et dire que j'ai cru... Et dire que...

- Il vaut mieux la ménager Drago si ça ne te dérange pas. Elle est dans le coma mais son corps a encore des séquelles du combat.

Non, je ne veux pas la quitter.

- Drago, viens, il faut que nous discutions.

- Discuter ? De quoi ? Anaëlle est en vie et va revenir vers moi et elle attend notre enfant !

Un enfant ! Si on me l'avait dit...

- Justement Drago, tu comprends que le professeur Rogue aimerait savoir l'avenir qui repose entre vous.

- Notre avenir ? Mais il est tout trouvé, s'il parle de prendre soin d'Anaëlle et de l'enfant, et les entretenir comme il se doit, qu'il soit rassuré, je pense que l'argent dont je dispose sera suffisant. De plus, j'ai bien l'intention d'avoir un métier qui sera digne de ma famille. Ca vous va comme arguments ?

Je ne te laisserai plus Ana. Ma belle Ana.

- Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire mais au professeur Rogue. Comprend-le, il a un peu de mal à se faire à l'idée que sa propre fille porte ton enfant. Il vient juste de vraiment la retrouver et savoir qu'il va être grand-père doit un peu le perturber.

Rogue en grand-père. Qui l'eut cru ? Tordant.

- Allons, viens, elle ne va pas s'envoler. Pomfresh va veiller sur elle.

Elle a plutôt intérêt. Nous sortons après que j'ai embrassé ma belle et qui vois-je dans les couloirs ? Potter.

- Bonjour Professeur.

- Bonjour Harry. Bien dormi après tous ces évènements ?

- Très bien.

Attention, il va me dire quelque chose.

- Désolé de t'avoir fait croire qu'on voulait la tuer.

- Comme si tu pouvais être désolé de ce qui pourrait m'arriver dans la vie Potter.

- Si, je le suis. Je n'aurai pas été mieux si j'avais été dans ton cas.

- Ou mais tu n'es pas à ma place, tu es le héros et moi j'ai récupéré ma petite amie. Comme ça chacun a ce qu'il voulait, non ?

Je n'arriverai jamais à m'entendre avec lui, impossible.

- J'ai appris au fait. Félicitations.

- Pour quoi ? Avoir tué mon père ? Ce fut un plaisir.

- Non, pour le bébé.

Qui lui a dit ? Dumbledore, j'aurai du m'en douter...

- Quoi, t'es jaloux ? Tu voudrais le même ? Désolé pour toi, Granger est déjà prise, avec Weasley !

Il va pas le digérer ce coup-là.

- Je le sais. Je ne suis pas aveugle.

Il le savait ?

- Et je ne suis pas jaloux. Juste content pour toi que tu aies réussi à trouver une nouvelle vie. En espérant que tu abandonnes tes préjugés lancés par ton père.

- Mon père ne m'avait aucun préjugé !

- Comme ceux des Sang de bourbe par exemple... Bonne journée professeur.

Qu'est-ce qu'il veut dire par là lui ? Le lâche, il est partit !

- Nous y allons ?

Bine sûr qu'on y va ! On va le voir papy Rogue ! Je ne peux pas m'empêcher de rire en l'imaginant en train de donner le biberon à mon fils !

- Quelque chose d'amusant Drago ?

- Non non. Rien du tout.

C'est drôle, on dirait qu'il y a la fête dans le château.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Oh trois fois rien, les élèves fêtent la mort de Voldemort.

- Oh.

Je l'avais presque oublié celui-là ! Fini la persécution, la répression, la mort au coin de la rue...

- Et ils savent comment il est mort ?

- Harry l'a tué...

- Bah voyons.

- Avec l'aide de la fille du professeur Rogue et la tienne bien sûr.

- Quoi ? En quoi les ai-je aidé ?

- Oh tu as juste empêché que Harry se fasse tuer et Anaëlle par la même occasion. SI tu n'avais pas fait le « bouclier » comme je te l'ai dit, aucun des deux ne serait vivant et Voldemort aurait sûrement gagné la partie.

- Mais et vous ? Vous pouviez le battre.

- J'ai déjà transmis une partie de mes pouvoirs à Harry quand je lui ai parlé afin qu'il puisse lancer le sortilège avec plus de puissance.

- Mais vous auriez pu vaincre Voldemort au lieu que ce soit Potter.

- Non, lui seul devait l'affronter. Ils devaient s'affronter jusqu'à ce que l'un des deux meure.

Pas très gai tout ça. Potter ou Voldemort. A choisir je préfère le premier.

- Après toi.

Nous montons les escaliers qui mènent à son bureau. Rogue y est déjà et a l'air de s'impatienter.

- Ah ! Séverus ! Voyez, il est revenu !

- Je le vois Albus et encore heureux, je n'aimerai pas que ma fille se retrouve fille-mère !

Oulà, apparemment il n'apprécie pas trop la nouvelle.

- Je vous rappelle aussi que c'est grâce à cet enfant qu'elle a été sauvée ! Et je ne pense pas que Drago ici présent renoncera à son autorité parentale. Mais je le laisse vous le dire lui-même.

Je m'installe à côté de Rogue, Dumbledore nous sert des tasses de thé avec des biscuits. JE n'ai pas faim, je suis tellement heureux que j'en ai l'appétit coupé.

- Alors Malefoy...

- Vous seriez aimable de ne plus m'appeler comme ça.

- Et comment dois-je vous appeler ?

- Je pense que Drago suffira jusqu'à ce que je retrouve un nom plus... décent.

- Certes. Drago, vous êtes au courant de la situation ?

- Bien évidemment.

- Et que comptez-vous faire ?

- Assumer mes actes. J'ai fait un enfant à Anaëlle et je compte bien l'élever avec elle à mes côtés.

- Vous vous rendez compte, sûrement, du bouleversement qui va s'opérer dans votre vie ?

- J'en suis conscient. Et je ne regrette rien. Je n'aimerai jamais une autre personne comme j'aime votre fille et avoir un enfant avec elle est tout ce que je souhaite. J'ai failli la perdre et je ne veux plus manquer un instant de vie sans être avec elle et notre fils.

- Parce que vous savez que vous aurez un fils ?

- Il n'y a que des garçons dans notre famille.

- Et je croyais que vous ne faisiez plus partie de cette famille ?

Qu'il m'agace à être sarcastique comme avec ces Gryffondors !

- De ce côté-là, si !

- Vous êtes Malefoy lorsque cela vous arrange en somme.

- Je suis Malefoy du côté de ma mère uniquement. Je n'ai rien à voir avec lui.

- Messieurs, je pense que nous nous égarons. Pourriez-vous en venir au fait Séverus ?

- Mais avec joie Albus.

Qu'est-ce qu'il sort de sa poche ? Un parchemin.

- Ceci, monsieur Malefoy, est un acte assurant que vous prendrez soin de ma fille et de l'enfant qu'elle porte et ce jusqu'à ce que vous disparaissiez de cette terre. Que vous leur apporterez le confort et les éléments indispensables pour que ma fille et son enfant aient une qualité de vie des plus enviable.

- Vous voulez préciser ?

- Que vous n'irez pas dépenser votre héritage à tors et à travers au lieu de vous soucier d'eux ! C'est aussi simple que ça !

- Vous me connaissez mal, je ne suis pas dépensier. L'argent que j'ai sera pour Anaëlle et mon fils.

Dumbledore sourit en entendant ça.

- Et entêté qui plus est...

Il peut bien marmonner Rogue, je sais ce que je dis.

- On a fini ? J'aimerai la retrouver.

- Signez d'abord cet acte. Vous pourrez partir ensuite.

Je vais te le signer ce fichu papier ! Une plume. Voilà !

- Vous êtes content ?

- Très.

Bon et bien c'est bon ! Ah !

- Professeur, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen pour qu'Anaëlle reste dans mes appartements au lieu d'être tout le temps à l'infirmerie ?

- Hors de ...

- Je verrai ce que je peux faire Drago. Tu peux y aller.

- Albus...

- Votre fille a grandi Séverus...

Je sors avant de m'en prendre plein la tête.

- Eh ! Drago ! Bravo !

Que font ces Gryffondors à me courir presque après ?

- Participer à la chute de Voldemort ! Bravo !

Et voilà qu'il me sert la main ! Un sang de...

- Bravo Drago. Au fait, tu la connaissais toi la fille de Rogue ?

Oh oui, je la connais mais j'ai tellement de choses à apprendre d'elle encore.

- Il faut que j'y aille. Allez donc féliciter Potter. C'est lui qui a tout fait.

- C'est lui qui a dit de venir te voir parce qu'il n'avait pas été le seul a avoir risqué sa vie.

- Sympa. Vous m'excusez, je dois y aller.

Anaëlle... Qu'ils aillent féliciter le héros, moi j'ai bien mieux que ça à voir. Elle est toujours là. Allongée sur son lit d'infirmerie. Il me tarde de la voir s'éveiller le jour où notre fils viendra au monde. Je la retrouverai enfin ! Je m'assieds à côté d'elle sur la chaise et regarde son ventre dissimulé sous le drap. Il est plat. Mais bientôt, il prendra des rondeurs pour que mon fils se développe pleinement. Il me paraît si loin ce temps où je la retrouverai enfin ! Neuf mois, je ne tiendrai jamais ! Pourquoi a-t-il fallu que cela tombe sur nous ? Mais je serai là tout le temps ma belle. Tous les jours...

Quatre mois plus tard...

- BOBO !

Où est cet elfe stupide ?

- BOBO !

- Mons... monsieur a app...

- Oui ! Pourquoi n'étais-tu pas avec Anaëlle pendant que j'étais en cours ?

- Le prof.. profes..

- Quoi Rogue t'a dit de laisser sa fille seule ?

- Mais... il vou... voulait...

- Je voulais juste lui demander d'aller me chercher une potion dans mon bureau.

Toujours là quand il faut pas lui...

- Je croyais qu'il devait la surveiller pour ne pas la laisser seule dans mes appartements ? Il faudrait savoir...

- Mais j'espère bien qu'elle n'est pas en danger chez vous, il serait dommage qu'il lui arrive quelque chose au moment où il s'absente.

- C'est vous qui l'avez collé là je vous rappelle.

- Oui et je m'en sers pour mes affaires personnelles.

- Alors rien ne sert de le mettre au chevet d'Anaëlle. Je m'en occuperai maintenant.

- En cours ?

- Je prendrai un autre elfe de maison. Il n'est qu'un bon à rien de toute manière.

- Il est très serviable selon moi. Comment saurez-vous quand Anaëlle sera réveillée si il n'est pas ici ?

- Les cours seront finis et j'aurai tout le temps de m'en occuper. Sans elfe.

- Très bien, mais je vous rappelle que Bobo restera là car il est en devoir de veiller sur Anaëlle, sur ordre de Dumbledore !

Et voilà, comme presque tous les jours, on se bat presque à cause de cet elfe de malheur. Il ne fait pas son travail de surveillant auprès d'Anaëlle, et Rogue s'en amuse. Je pensais qu'il voulait que sa fille soit surprotégée ?

- Bobo ! La prochaine fois que je ne te trouve pas à ton poste, je demande à Dumbledore de te renvoyer illico ! Compris ?

- Com... compris monsi..

- Oui bon ça va. Va donc me cherche de quoi la changer.

Anaëlle reste peut-être couchée tout le temps, je la change tous les jours comme si elle était vraiment présente. Il faut que je la masse aussi pour éviter à sa peau de se creuser à force de rester dans la même position.

Revoilà cet imbécile d'elfe avec une robe propre pour Anaëlle. Je la prend et le chasse. Je fais apparaître une bassine d'eau chaude et une éponge et commence à déboutonner la robe de ma belle. Elle se retrouve nue devant moi et je vois comme tous les jours ce ventre é présent arrondi par les premiers mois de sa grossesse. Ma main vient automatiquement caresser la matrice protectrice qui enveloppe mon héritier. Elle remonte ensuite vers le visage d'Anaëlle si paisible dans son sommeil. Je prend l'éponge et commence le nettoyage de son corps. J'insiste longuement sur le ventre arrondi, étant sûr qu'il apprécie ce geste. Au bout d'un quart d'heure, ma tâche est terminée. Plus que cinq mois à attendre et je pourrais à nouveau la serrer contre moi. Vite ma belle... fait que le temps s'écoule rapidement.

Sept mois.

- Monsieur Malefoy. Il me semblait pourtant avoir été très clair à ce sujet.

- Ca, on ne peut pas le nier.

- Cette nurse sera parfaite pour s'occuper de cet enfant.

- Et je vous le répète, je ne confierai pas mon fils à une parfaite inconnue !

- Et qui va s'en occuper dans ce cas ?

- Mais Anaëlle, j'ai bien l'intention de subvenir à leurs besoins à tous les deux. Je veux que ce soit elle qui élève notre enfant, pas une étrangère. Je connais parfaitement l'éducation donnée par une personne extérieure, les manques que l'on a pour avoir une marque d'affection.

- Anaëlle ne pourra jamais s'en occuper toute seule ! Elle est aveugle il lui faut de l'aide !

- Je sais qu'elle saura s'en occuper. Notre elfe l'aidera dans ses taches, mais pas une nurse ! Je ne veux plus jamais en entendre parler. Et je ne pense pas que vous ayez votre mot à dire !

- Anaëlle est ma fille...

- Et elle est majeure et s'apprête à donner naissance à notre fils.

- Vous avez déjà failli à votre parole de prendre soin d'elle il me semble.

- Si rien ne m'avait été caché et si les systèmes de surveillances avaient été efficaces, je n'aurai peut-être pas manqué à mon devoir !

Je n'ai plus rien à lui dire. Je m'occuperai d'elle. C'est ainsi. Il n'a plus son rôle de protecteur à présent, je suis son protecteur. Je m'en vais, il rage je le sens. Et alors ? Il a terminé de veiller sur elle, c'est à mon tour. Oh non ! Pas encore eux !

- Monsieur Malefoy !

- Laissez-moi ! Vous ne verrez jamais la fille de Rogue ! Combien de fois devrais-je vous le dire ?

Ces fichus journalistes de Sorcière Hebdo !

- Mais enfin, elle a participé à la destruction de Voldemort ! Et nous voulons savoir si elle ressemble au prof...

- Vous pensez qu'elle lui ressemble ? Vous pensez vraiment ? Elle est différente de lui, oh oui ! Elle est unique et si belle qu'il m'est impossible de la partager avec des rapaces dans votre genre qui terniraient son éclat. Maintenant, excusez-moi mais je suis attendu au Ministère !

Ils ne répliquent pas ! Cette fois, je leur ai cloué le bec à ces fouineurs ! Enfin arrivé au Ministère. Pourquoi a-t-il fallu que je rencontre Rogue en chemin et qu'il me ressasse le fait que je ne veuille pas de nounou pour s'occuper de mon fils ? Il n'a pas confiance en sa propre fille pour cette tâche ? Aveugle ou pas, je suis certain qu'elle saura faire face et de toute façon, je serai toujours à se côtés.

- Monsieur Malefoy, le ministre va vous recevoir dans quelques minutes. Nous lui avons fait part de votre intention de nous rejoindre.

- Qu'a-t-il dit ?

- Vous le saurez bien assez tôt.

J'attends. On ne m'apporte même pas un café. Je vais finir par m'endormir si ça continue.

- Monsieur Malefoy ? Le Ministre vous attend dans son bureau.

Enfin. J'y vais cette fois-ci.

- Drago. Entre !

- Bonjour Professeur. Pardon, monsieur le...

- Pas de ça avec moi Drago ! Je préfère être appelé professeur plutôt que Monsieur le Ministre ! Je ne suis plus directeur de Poudlard mais j'y ai quand même des souvenirs et des habitudes !

- Oui professeur Dumbledore.

- Ainsi donc, tu veux rejoindre le Ministère et reprendre le poste de ton père ?

- Pour modifier ce qu'il faisait surtout. Il avait un poste à responsabilité et ne s'en est servi que pour pouvoir devenir imposant devant tout le monde.

- Mais tu sais aussi qu'il faut avoir fait des études dans ce milieu pour...

- J'apprendrai sur le tas et vous ne pensez pas que je serai à mon aise en travaillant ici ?

- Si bien évidemment, mais tu comprends que ce poste est très convoité.

- Et qui pourrait mieux l'assumer que l'ancien fils de celui qui l'avait à sa charge et a survécu aux attaques de Voldemort ?

- Je sais que tu veux t'imposer à présent, te faire une place dans la société mais réfléchis bien. Ta vie va être bouleversée. Tu ne seras pas très présent auprès de ta future famille et il te faudra beaucoup de courage pour affronter les personnes qui n'ont pas les mêmes ambitions que toi dans ce domaine.

- J'ai l'habitude de me battre avec les autres parce que nous n'avons pas les mêmes idéaux. Cela ne me changera pas.

Il me regarde avec son air amusé, une fois de plus.

- Comment va Anaëlle ?

Changement de sujet maintenant.

- Elle va bien. Le bébé se développe bien.

- Quand aura lieu son accouchement ?

- Dans deux moi,s je pensais que vous le saviez...

- Oh, des petits détails peuvent m'échapper ! Je ne suis plus tout jeune, tu sais !

Il semble amusé à présent.

- Et est-elle bien installée chez toi, au manoir ?

- Oui. Pourquoi toutes ces questions ?

- Oh, je me demandais juste comment se passaient vos rencontres avec le professeur Rogue.

De quoi il parle encore ?

- Vous savez très bien que le professeur rogue n'est pas très « heureux » de savoir que sa fille qui a échappé à la mort de justesse, soit enceinte et de moi, qui plus est.

- Je le comprend un peu. Il n'en n'a jamais profité quand elle était enfant et il voit qu'elle est devenue réellement femme à présent et qu'il n'aurai plus jamais de lien avec elle, comme ils pouvaient en avoir auparavant.

- Il en aurait eu bien plus en ne la laissant pas seule à Ste Mangouste...

- Il n'avait pas le choix Drago. Tu as bien vu ce que cela à donné de la ramener à Poudlard. Tu l'as découverte et tu es tombé même amoureux d'elle. Lucius l'a découverte alors qu'il ne l'aurait pas fallu.

- Vous pouvez me dire tout ce que vous voulez, je ne serais jamais comme lui. Je n'abandonnerai jamais ma famille !

Et puis d'abord pourquoi est-ce qu'on parle de ça ? Moi je suis venu pour un poste ici !

- Pourrions-nous en revenir à la raison de ma présence ici professeur ?

- Ta présence ? Ah oui. Et bien quand pourrais-tu venir pour « voir » ce qu'il retourne du poste ?

Il se fout de moi là ? Il me fait tourner en rond depuis tout à l'heure alors que c'est aussi simple que ça...

- Je vous ai dit que je voulais ce poste. Vous savez très bien que demain à la première heure, je serai ici.

- C'est parfait. Nous verrons dans ce cas, ce que tu vaux. Mais dis-toi bien que personne n'est entré au Ministère quelques mois après sa sortie de Poudlard uniquement et que la jalousie gagne vite le cœur des hommes même les plus sains d'esprit...

- Je me moque des autres.

Il me regarde cette fois de son regard pénétrant. Essaie-tu de deviner si je te racontes des bobards parce que je veux absolument entrer ici ? Non, c'est la rage qui me prend au cœur qui veut gagner. Je veux leur offrir la vie la meilleure. Et je veux que l'on finisse par oublier QUI était Lucius.

- Très bien. Dans ce cas, nous nous voyons demain.

- A demain.

Je le salue et m'en vais. Il n'y a qu'un endroit où je souhaite me retrouver à présent. Je l'ai laissée trop longtemps.

A mon arrivée, une seule personne m'accueille. Enfin, personne...

- Mons... monsieur a...
- Oui Bobo. Apporte-moi donc quelque chose à boire dans la chambre.

Je le vois disparaître et je me dirige dans les escaliers pour aller dans ma chambre où se repose Anaëlle. Demain tu ne seras plus ici. Je suis désolé mais je ne pourrai pas veiller tout le temps sur toi à présent et il faut que tu sois sous la surveillance d'un personnel compétant à présent quand l'heure viendra. Je lui caresse le front et l'embrasse doucement sur les lèvres. Je n'ai pas eu de réaction de sa part depuis de si longs moi que j'en souffre. Quand ce jour aura-t-il lieu ? Tu es prisonnière de cet enfant qui grandit en toi, lui seul te libèreras et ce jour-là, je serais enfin heureux.

- Maître...

Bobo, que j'ai finalement gardé auprès d'Ana, me tend une bierraubeure et je l'accepte avec joie. J'avais une de ces soifs.

- Le bébé... a beaucoup bou... bou... gé auj.. jourd'hui Maître.

Il ne m'apprend rien. Tous les jours il bouge mais je vois qu'il s'attache à son rôle de garde avec cœur. Qu'est-ce qu'il a maintenant ?

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé Bobo ?

- Je... je... suis si... si triste que que Miss Ana... Ana... Anaëlle parte... de chât... teau !

Et voilà qu'il se met à pleurer maintenant ! Qu'est-ce que j'ai mérité pour avoir un elfe pleurnichard moi ?

- Elle reviendra dans deux mois. Je ne peux pas la laisser ici seule. Si elle a besoin d'aide, je ne le verrai pas autrement.

- Mais Bobo peut gar... garder Miss !

- Non, tu ne peux plus. Il lui faut des médicomages !

Je rêve ou il est partit bouder ? Et voilà que je me retrouve avec un elfe boudeur maintenant !

- Ma pauvre Anaëlle, j'espère que tu n'as pas trop subi ses pleurnicheries quand je n'étais pas là. Demain tu seras en de bonnes mains.

Ma main caresse son ventre comme tous les jours et je passe la soirée avec elle. Oui demain elle sera mieux qu'ici, alors que j'entre au Ministère...

Neuf mois... (On y est ! lol)

- Comment ça vous ne l'aviez pas remarqué ? Il manque mille pièces d'or et vous ne l'aviez pas remarqué ? Et bien, vous allez les retrouver, c'est tout ce que je vois.

- Mais Monsieur Malefoy...

- Vous préférez peut-être que je les déduise de votre prochain salaire ?

Il me hait ce type, j'en suis certain. Et après ? Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Il s'éloigne une fois de plus, en bougonnant. J'ai l'habitude depuis deux mois maintenant !

- Ils pensaient peut-être que je serrais comme mon prédécesseur ? Ils pensaient mal, je ne me remplie pas les poches comme lui.

Un son derrière moi me fait sursauter. La cheminée... Pourvu que...

- Monsieur Malefoy ?

- Que se passe-t-il ? Il est arrivé quelque chose ?

- Vous devriez venir, je pense que c'est le moment, elle s'est réveillée.

Mon cœur s'est arrêté de battre. Anaëlle, elle s'est réveillée ! Ils ne peuvent pas se tromper, ils l'ont vue ! Je me dépêche de prendre ma cape et suis dans un état d'euphorie général.

- Monsieur Malefoy ? Où allez-vous ?

- A Ste Mangouste. Dite-le à Dumbledore.

Au moins, il servira à quelque chose celui-là ! Vite, transplanons. Je me retrouve rapidement à l'intérieur de l'hôpital et me dirige en courant dans la chambre où Anaëlle repose. Vide.

- Anaëlle ?

- Monsieur ? Que faites-vous ...

- Où est-elle ? Où l'ont-ils emmenée ?

- La personne qui était ici ?

- Oui ! Où ?

- Dans une chambre en service de maternité je pense, je ne suis ici que depuis cinq...

- Où est-ce ?

- Au fond du couloir mais...

Il n'y pas un instant à perdre...

- Monsieur !

Plus vite Drago ! La porte est ici ! Ces cris ! Que se passe-t-il ? Je pousse la porte lourdement et les vois tous là. Et elle. Elle est là et est réveillée.

- Anaëlle...

Elle hurle. Que lui ont-ils fait ?

- Monsieur Malefoy ? Vous arrivez à temps. Il faut la calmer, elle est complètement paniquée.

Il ne me rassure pas celui-là ! Bien évidemment qu'elle est paniquée ! Elle va avoir notre enfant alors qu'elle ne le savait pas ! Je me rapproche d'elle, j'ai mon cœur prêt à exploser. Elle est si belle et elle ferme les yeux, sûrement à cause de la douleur.

- Anaëlle... Je suis là !

Elle ouvre les yeux à l'évocation de son prénom et tourne la tête dans ma direction.

- Drago ?

Je vois des larmes perler au coin de ses yeux. Merlin, elle est revenue ! Je me jette à son cou et l'enlace comme je ne l'ai pas fait depuis ces neuf mois d'attente.

- Drago, qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai mal !

- Tu vas avoir un bébé ma belle.

- Quoi ? Mais comment... que s'est-il passé ?

- Ecoute, il va falloir que tu le fasses sortir. C'est grâce à lui que tu es ici aujourd'hui.

- Mais je n'ai pas pu... comment...

- Rassure-toi, tout va bien se passer.

- Je suis trop jeune ! Je ne sais pas comment s'occuper d'un bébé... Drago, j'ai peur...

Elle est plus que paniquée ! Je ne sais pas comment la rassurer. Elle me sert fort et je sens ses ongles se planter dans mon cou et elle étouffe un cri contre mon visage.

- Il va falloir y aller à présent. Vous devriez lui donner la main, elle va en avoir besoin.

Oui, oui. Tout ce qu'il faut pour qu'elle arrête de souffrir.

- Vous savez ce que vous faites au moins ?

Pourquoi est-ce qu'ils me regardent comme ça eux ? On peut toujours se renseigner !

- Mademoiselle, il va falloir pousser à présent.

- Comment... Ah, j'ai mal !

Elle me serre la main aussi fort qu'elle le peut. Elle ne sait même pas comment faire, elle ne savait même pas qu'elle attendait un enfant, comment veulent-ils qu'elle y parvienne ?

- Ecoute ma belle, il faut que tu respire normalement et que tu pousses pour le faire sortir. Tu veux bien ?

- J'ai mal !

- Poussez ! Maintenant !

- Oh ! Mon dieu !

Elle est entièrement sous l'emprise de la douleur et ne réagit pas à mes paroles qui essayent de la réconforter.

- Encore, voilà ! C'est bien !

- Vas-y ma belle. Tu vas y arriver ! J'ai confiance en toi. Tu as confiance en moi ?

- J'ai mal.

- Tu as confiance en moi ?

- Oui...

- Alors tout va bien se passer, crois-moi. Tu sera maman dans quelques secondes mais tu dois encore pousser.

- Maman ?

Ces paroles ont l'air de la rassurer et la font sourire. Mais elle doit encore pousser pour que l'enfant sorte.

- Encore un peu, la tête est sortit !

- Pousse encore un peu. Tu peux le faire.

- Je n'y arrive plus !

- Encore un peu... Voilà ! Là !

J'entends son cri ! Le cri de mon fils !

- Félicitations ! C'est une belle petite fille.

- QUOI ?

Non, impossible ! Un fils ! C'était un fils !

- Oui, une belle fille que vous avez fait là !

- Un bébé ? Une fille ? J'ai une petite fille ?

Mais comment, les Malefoy n'ont jamais eu que des garçons ! Je la vois à présent. Ce petit être qui est mon sang. Elle est si petite... Ils la posent sur Anaëlle. Elle n'en revient toujours pas. Moi non plus d'ailleurs.

- Regarde, elle est belle !

- Oui, elle est aussi belle que toi.

Une minute.

- Tu... tu peux la voir ?

- Bien sur que je la v...

Elle écarquille de grands yeux. A-t-elle compris la même chose que moi ?

- Je peux voir ! Je n'avais même pas...

- Depuis quand vois-tu ?

- Je ne sais pas, je pensais voir à travers toi...

- Mais comment as-tu pu retrouver la vue ?

- Je ne sais pas...

Notre fille commence à pleurer contre sa mère.

- Nous allons devoir l'emmener pour la laver. Avez-vous trouvé un prénom pour elle ?

- Euh, non. As-tu une idée Anaëlle ?

- Un prénom ? Pourrait-on l'appeler Kelly s'il te plaît ?

- Kelly ?

- Le prénom de ma mère. Mon père m'a dit qu'elle s'appelait comme ça.

- D'accord. Va pour Kelly. Kelly Narcissa Malefoy.

Elle me sourit en entendant ces prénoms.

- Ta maman ?

- Oui, la seule qui ait compté pour moi au sein de ma famille.

Ils nous l'enlèvent !

- Ne vous inquiétez pas, je vous la ramène vite. On va vous reconduire dans votre chambre rapidement et vous la récupérerez là-bas. Dis « à tout à l'heure » à ton papa et ta maman, jeune Kelly Malefoy.

Papa. Je suis papa. J'ai une fille...

- Drago...

- Oui ?

Elle me sourit.

- Que s'est-il passé ? Je ne me souviens de rien et quand je me réveille je sens des douleurs dans mon ventre et je le vois aussi gros qu'un ballon...

- Je te raconterai tout ça quand on sera dans le calme. En attendant, je suis très fier de toi.

Je l'embrasse enfin, depuis le temps que je voulais le faire. Il m'a parût long ce temps !

- Je t'aime.

Elle me sourit de plus belle et m'embrasse à nouveau.

- Une famille... Nous sommes une famille maintenant.

- Oui. Jamais plus je ne te laisserai ma belle. Jamais.

- Alors Séverus, quel effet cela fait-il d'être grand-père ? (mdr)

Il ne répond rien, ça n'a pas l'air de lui faire tant plaisir que ça !

- Vous devriez le prendre dans les bras ce cher petit ange. Elle est belle comme un cœur !

- Albus, je ne prendrai en aucun cas cette enfant dans les bras.

- Vous avez peur ?

Ce regard meurtrier qu'il me lance !

- Au fait, monsieur Malefoy, je m'attendais à avoir un petit-fils, où est-il passé ?

Pas la peine d'être aussi machiavélique.

- Je suis tout aussi content d'avoir une fille, Séverus. Du moment qu'elle hérite de la beauté de sa mère... et pas celle du grand-père...

- Pardon ?

- Je n'ai rien dit.

- Méfiez-vous Malefoy !

- Papa... S'il te plaît. Pas aujourd'hui. Pas un jour comme aujourd'hui, je t'en prie.

Il se calme tout de suite, c'est dingue ça ! Elle a le mérite de le faire taire au moins ! Dumbledore lui rend Kelly, quand on a dit le nom à Séverus, il a été sans voix au début. Et il a ensuite serré Anaëlle si fort que j'ai cru qu'il allait l'étouffer.

- Et comment te sens-tu à présent ma grande ?

- Très bien professeur. J'ai l'impression d'avoir dormi pendant de longues heures. Mais j'ai vraiment été surprise de me voir dans cet état en me réveillant !

- C'est étonnant que tu n'aies aucune séquelles, et encore mieux que tu aies retrouvé la vue...

- Oui, c'est une chance extraordinaire. Et avoir un bébé aussi.

- Ah, je crois que cette petite a faim !

- Nous allons te laisser.

Séverus se rapproche d'elle et lui fait ce que je ne l'ai encore jamais vu faire : un baiser sur le front.

- Merci papa. Merci pour les fleurs.

Dumbledore s'approche d'elle et caresse la tête de Kelly.

- Prend bien soin de ta maman... et de ton papa !

Il s'éloigne, passant la porte en premier.

- Je vous rendrai visite quand la petite familles sera installée.

Il sort, Séverus va le suivre.

- Je vous remercie pour avoir choisi ce prénom.

C'est tout ce qu'il ajoute avant de sortir à son tour.

- Il est heureux.

- Quoi ?

- Il est heureux d'avoir une petite fille et qu'elle s'appelle Kelly.

Je lui souris et vient m'asseoir à ses côtés alors qu'elle s'apprête à nourrir notre fille.

- Elle est aussi belle que sa maman.

- Mais elle a les cheveux de son papa !

- Un truc de Malefoy.

Elle me regarde et me sourit.

- Tu as vraiment cru que j'étais morte ?

- Tu étais allongée sur le sol, sans donner signe de vie, j'y ai vraiment cru.

- Il fallait écouter Dumbledore. Tu sais très bien qu'il ne me tuerait pas. Ce n'était pas son but.

- Je ne savais pas quoi faire ! Tout le monde semblait contre moi !

Elle donne le sein à Kelly et je regarde le spectacle. Je ne peux m'empêcher d'avoir des pensées assez... mal placées en ayant cette bosse devant mes yeux –ça fait des mois d'abstinence, il faut me comprendre- et je pense qu'elle l'a remarqué.

- Monsieur Malefoy, voudriez-vous arrêtez de baver quand je donne le sein à ma fille ?

- Je n'y peux rien moi. Quand est-ce que tu rentres à la maison ?

Elle me sourit et se rapproche de moi.

- Bientôt. Très bientôt. Et je te promets de rattraper tout le retard qu'on a perdu.

- Neuf mois ? Ca va en faire des absences au bureau...

Elle rie cette fois. Ah, que c'est bon d'entendre ce rire à nouveau.

- Dis-moi, tu pensais que c'était vraiment obligé que l'on ait un garçon pour avoir fait décorer la chambre du bébé de cette façon ?

- Les Malefoy n'ont jamais eu que des garçons.

- Peut-être chez les Malefoy, mais il semblerait que chez les Rogue, on ait un penchant pour les filles !

- Alors il faudra que je retente ma chance la prochaine fois... jusqu'à ce que j'ai ce que je désire.

- Ah oui ? Quitte a avoir une colonie de petites Malefoy pour avoir un Drago junior ?

- Quitte à avoir une colonie de petites Malefoy...

Mes bras sont autour de sa taille et je l'embrasse langoureusement. Si longtemps que je n'avais pas senti ce contact chaud avec elle. En parlant de chaud, cela monte de mon côté, il ne vaudrait peut-être pas que l'on s'embrasse trop, sinon je sens que je ne vais pas me contrôler. Qu'est-ce qu'elle fait ? Ne me caresse pas dans le dos...

- Et si on laissait bébé dormir dans sa chambre pour aller rattraper le retard qu'on a pris ?

- Mais, ce n'est pas un peu tôt pour toi ?

- Pas avec l'aide d'une infirmière très gentille qui m'a donné des potions pouvant accélérer la cicatrisation et tout ce qui va avec...

Elle me regarde avec un sourire en coin. Son regard est si vivant à présent. Je ne l'avais jamais réellement vu jusqu'ici. Il est si vivant... Si réel. C'est elle, c'est mon Anaëlle. Elle s'approche de mon oreille et me chuchote une phrase magnifique à mes oreilles.

- Tu m'as ramené à la vie et pour ça, je veux rester à tes côtés toute ma vie. Je t'aime Drago Malefoy.

Ce qui se passe ensuite, je vous laisse le deviner. Il n'est nul besoin de dire que nous vivrons heureux avec le seul trésor que nous ayons actuellement. Et qui sait, elle sera peut-être bien rejointe par un ou deux autres Malefoy un jour ? Mais un jour... Pour le moment, je savoure l'instant présent et n'ai certainement pas envie de perdre une seule seconde sans elles à partir de ce jour.

Ce sont elles qui m'ont ramenées à la vie...

THE END