CHAPITRE SECOND

Le soir d'avant, j'avais essayé de me pendre, mais ça avait échoué. Le professeur Rogue, qui, alerté par les cris des autres garçons du dortoir, était entré en trombe, m'avait sermonné. Il était arrivé dans la pièce, convaincu d'assister, comme Crabbe et Goyle avaient dit, à la scène d'un meurtre sordide. Un regard de sa part renvoya les Serpentard qui se massaient autour de la porte, curieux de voir ce qui causait l'arrivée du directeur de maison dans le dortoir des garçons.

Il me regarda, la corde au cou, étouffant, quasi-inconscient. Son regard était chargé de mépris et de dégoût. Il avait compris qu'on ne m'assassinait pas. Il murmura une incantation et je tombai lourdement sur le sol, la corde ayant cassé. Puis il m'avait dit:

«Drago, je ne suis pas fier de vous. Un Serpentard, surtout un Malefoy, même si le courage n'est pas sa principale qualité, est rusé. Il trouve des alternatives à sa situation…

-Voilà celle que j'ai choisi, Monsieur.

-Je ne mettrai pas en question vos motifs, Drago. Je ne doute point qu'ils soient personnels, et je n'en parlerai à personne dans l'école, pas même vos parents. Ça vous concerne. Par contre, je compte sur vous pour deux choses: vous n'ébruiterez pas cette nouvelle, et arrangez-vous pour ne pas recommencer. Ou tout du moins si vous refaites ça, faites en sorte que je n'en sache rien. Tâchez de passer une bonne nuit. Enfin, pour ce qu'il en reste. Ai-je été assez clair?

-Je peux vous poser une question, Monsieur?

-Vous venez de le faire, mais je vous y autorise, Drago, allez-y.

-Pourquoi ne voulez-vous pas que je me tue?

-Drago, vos motifs, ceux qui vous ont poussé à cette tentative de suicide, sont personnels, et je l'accepte. Je ne veux pas les connaître. Mes raisons sont également personnelles, et je vous prierais de l'accepter.

-Bonne nuit, Monsieur.

-Non, Drago, pas bonne. Mais oui, c'est la nuit. Je vous laisse.»

Il ferma la porte et la barra discrètement, afin que j'ai droit à l'intimité. Il m'avait laissé seul en compagnie de la personne que je détestais le plus: moi. Je récitai un sort et la corde s'évapora. Plus de preuves. Je dirais que Sirius Black avait lâchement tenté de tuer, d'attenter à la vie de l'héritier des Malefoy. Cette fable était digne de moi. On la croirait.

Épuisé, je m'effondrai sur mon lit, en pleurant des larmes acides qui coulaient sur ma douillette. Peu après, je m'assoupis.

Je voudrais remercier tout particulièrement mysSymel, ma beta-readeuse pour mes textes en français. Je veux aussi remercier la compagnie de mon père qui me fournit ses vieux papiers brouillons qui autrement iraient aux vidanges, mon toutou grenouille, sans qui je me serais fait affreusement mal à la tête sur les barreaux de mon lit, mon crayon mauve, qui m'a permis d'écrire mes brouillons, ma radio, qui m'a empêchée de m'endormir, mon lit, sur lequel je me suis appuyée, et finalement, la nuit, qui m'a inspirée.