L'ombre de soit-même

Chapitre 3:

Différente

Servilus? Comment ça Servilus? Ce gars, aux cheveux gras ne s'appelle quand même pas ainsi?

Je devine que non quand je vois la grimace que fait le garçon aux cheveux gras. Soudain, le beau jeune homme qui se tient dans l'embrasure de la porte semble remarquer ma présence.

Oh! Une nouvelle! fait-il.

Non, sans blague????

Je ne réponds pas, me contentant de le regarder sans aucune expression particulière. L'autre garçon, celui au nez crochu semble remarquer ma présence lui aussi, comme si je venais de rentrer dans le compartiment à cet instant. Des voix se font entendre derrière, dans le couloir:

Hey! Patmol, pousse tes grosses fesses de là! On veux rentrer!

Ok, ok!

Le jeune homme se pousse et fait entrer les trois autres garçons que j'avais vu tout à l'heure sur le quai de gare. Ils me saluent tous trois gaiement. Je me contente de les regarder et de dire:

Zdracvouïlltié.

Quoi? qu'est-ce que tu as dit?

Il se rapproche. Nom d'un scroutt à pétard! Mais bouse alors! Je me répète:

Zdracvouïlltié.

Crazcoultiet? répète dubitativement le jeune homme aux cheveux ébouriffés avec des lunettes rondes, aux beaux yeux chocolats.

Et là, j'éclate de rire devant son formidable accent russe. Autant dire que je me fous royalement de sa tronche. Et là, il est là, la bouche entrouverte, un sourcil plus élevé que l'autre, figé dans une expression d'incompréhension totale. Je ne dit rien d'autre, arrêtant là mon fou rire.

Tu es russe? me demande le garçon aux yeux couleur de miel.

Da!

Et tu ne parles pas anglais? me demande timidement le dernier d'entre eux.

Question stupide! Si je réponds que je suis russe en russe à quelqu'un qui me parle en anglais, je le parle forcément! Pff!

Je me contente donc de lui sourire, énigmatique. Je remarque que mon ancien compagnon de wagon en a profité pour s'éclipser. J'aurais préféré qu'il reste, lui au moins était silencieux.

Devant mon mutisme persistant, les quatre jeunes hommes ne savent que faire. Finalement, l'un d'entre eux se présente, avec les autres:

Je suis Remus Lupin, et voici james Potter. Il désigne le garçon aux lunettes rondes et aux cheveux en batailles. Lui c'est Sirius Black. Le bel apollon me fait un clin d'oeil auquel je ne réponds pas Et voici Peter Pettigrow. le dernier se contente d'un faible salut. Et tu es...?

Il attend visiblement une réponse. Réponse qui ne vient pas.

Euh...

Euh? C'est tout ce qu'il fait dans une situation pareille? Mais du nerf voyons! Euh ce n'est pas amusant! Même pas articulé en plus! Il aurait pû faire un effort tout de même!

Soudain, il semble remarquer ma tenue. Son regard, ainsi que celui de ses amis, s'attarde sur mon collier à pics ainsi que sur mes énormes chaussures à crans d'argent. Il passe aussi un oeil sur ma jupe en satin, ultra large et bouffante, dévoilant un peu mon collant à grandes mailles.

Je me contente de les regarder un à un puis de remettre mon baladeur en route, que j'avais arrêté lors de l'arrivée de mes nouveaux compagnons qui semblent plus que destabilisés par mon comportement.

Associale, c'est un mot qui me plaît...

Solitaire, une expression qui me décrit aujourd'hui...

La chanteuse se remet à crier dans mes écouteurs et je regarde le paysage défiler à travers la vitre. Les nuages sont là, au dessus. Il va pleuvoir.

Quelques minutes plus tard, une pluie torrentielle s'abat sur les plaines vertes d'Angleterre.

Angleterre, je hais ce mot. Je veux retrouver ma Russie, ma belle et froide Russie. Je veux retourner chez moi...

Angleterre, Russie ou autre... maintenant, peu m'importe! Je veux retrouver la vie, n'importe où, sous n'importe quelle forme... mais je veux revivre... vivre... oui, vivre...

Quelle plaie! Les emmerdeurs repassent à l'attaque! Mais j'aime la pluie, moi! Laissez moi m'enfoncer dans ma mélancolie en paix!

Associale mais pas impôlie tout de même, je me retourne pour leur faire face avec un air de Quoi encore? silencieux.

Le jeune James Potter s'approche de moi et louche sur mon décoletté. Non mais te gênes pas surtout, pervers! Je mets un doigt sur son front, l'empêchant d'approcher plus quand je m'aperçois de ce qu'il voulait simplement faire.

Maintenant, je sais que tu t'apelles Leene!

Note pour moi-même: cacher mon collier en argent qui porte mon prénom.

et ton nom c'est...?

Si tu espères une réponse, t'es dans la bouse de dragon jusqu'au coup! Va te faire voir chez les mangemorts, pauvre cloche!

Je lui fait un sourire en coin style Tu-sauras-quand-je-le-voudrais-là-je-te-fais-mariner avant de m'apercevoir que la pile de mon baladeur est à plat. Je me penche et fouille dans mon sac à la recherche d'une nouvelle.

Où j'ai bien pu la mettre bon sang de bon sort?!?! Ahh! Elle est là! Je sors la pile avec un air victorieux et la change. Soudain, une voix m'interrompt de nouveau alors que j'allais remettre ma musique à fond dans mes écouteurs.

C'est bizarre que ton baladeur marche ici! Habituellement, ça ne peut pas fonctionner à cause de la concentration de magie!

Magie, magie et vos idées ont du génie! Tu as mis le doigt dessus! Seulement, si tu es intelligent, tu devines aisément que je l'ai ensorcelé et que ta question est stupide! Mes piles fonctionnent magiquement.

Allez, ma petite musique maintenant. Je remets le son à fond et on entend le son qui en sort de l'extérieur.

Ca, remus, ça veut dire que tu fais chier! dit le garçon que j'ai maintenant surnommé Prétentieux.

L'autre là, celui qui me fait chier comme le dit si bien Prétentieux, sera Curieux. Pour les autres, on verra plus tard.

I dumped you again

I don't understand

it's happened before

can't take it no more...

these foolish games

always end up is confusion

I'll take you back

Just to leave you once again...

Je chantonne cette chanson sans les écouter, cela fait quelque temps qu'ils ont commencé à m'ignorer et ça fait du bien. Seulement voilà, la chanson les fait revenir à la charge.

Tu as une belle voix! me dit Le binoclard aux cheveux en bataille.

Lui ce sera Labinocle. Comme dans un dessin animé moldu de mon enfance.

C'était le bon temps.

Je m'arrête de chanter illico presto. Je ne leur accorde même pas un regard. Et apparemment ça les énerve beaucoup. Je commence à prendre un malin plaisir à mettre les gens en rogne. Voyons voir jusqu'où ils vont tenir...

Ca t'arrive de parler?

La question qui tue...

Da!

Grillé, Pet'! s'exclame Prétentieux.

Lui ce sera Simplet...

Soudain, la porte du wagon s'ouvre et laisse apparaître une jeune femme d'environ la trentaine qui nous sourit.

Vous voulez quelque chose les enfants?

Son chariot est rempli de friandises. Je hoche négativement la tête mais ne suis pas imitée par le groupe de garçon qui la dévalisent presque.

Pff! Pathétique. Fièrement, je sors un paquet de Haribo et commence à le manger sous leurs regards interrogateurs. Qu'ils ne m'en demandent pas où je leur donne un Regalad' frotté à l'ail!

Mais heureusement pour eux, ils ont finit par comprendre que je voulais la paix.

Le voyage se passe sans trop d'encombres mis à part l'interruption impromptue de quelques serpentards juste à l'instant. Je vois le fameux Servilus derrière ce groupe. Curieux, prétentieux, simplet et labinocle se lèvent et réagissent au quart de tour, baguettes déjà sortie.

Mais les serpentards ne sont pas là pour eux. Ils sont venus pour moi. Un grand blond, celui-là même que j'ai croisé sur le quai, me fixe d'un air hautain pendant que ses gorilles tous deux taillés sur le modèle de l'homme de Cro Magnons tienent les quatre imbéciles en retrait.

Alors, Almariél, toujours en vie?

Il connaît mon nom. Mon esprit me dit apprenti mangemort. Je réagis au quart de tour moi aussi et celui maintenant surnommé Bouse de dragon est étendu au sol. Je n'ai pas utilisé la magie, les poings, ça me détend.

C'est vrai qu'il fait moins le fier les quatre fers en l'air! Ey? Quoi? pourquoi on me fixe comme si j'étais E.T avec un caleçon à fleurs hawaïen? ...

Je commence soudain à comprendre par ce qu'ils disent: j'ai étallé au sol un des meneurs de Poudlard.

Ben désolée mon gars mais je compte pas me laisser mener, moi! Je joue pour mon propre compte!

Il se relève, son nez saigne.

Je lui tends la main pour la lui serrer et le vois reculer avec amusement devant cette simple main tendue. Un grand sourire narquois naît sur mes lèvres.

Zdracvouïlltié.

Il n'a pas l'air comprendre. Alors, pour l'humilier un peu plus, alors qu'il allait me serrer la main tout de même, je la retire et vais m'asseoir. Il se retrouve seul debout, tendant la main dans le vide, avec un air aussi bête que celui des veracrasses.

Pauuuuuvre Bouse de dragon.

Il sort soudain sa baguette et je garde mon calme Olympien, je ne réagis pas.

Almariél, tu n'as donc pas comprit la leçon?

Quelle leçon? Il n'y a pas eu de leçon! Seulement maintenant, je suis sûre et certaine de mon camp, Voldemort n'a qu'à aller se faire foutre! Pour toute réponse donc, mon sourire s'agrandit.

Fait attention, Almariél, il se pourrait bien qu'ils n'aient pas fini leur travail!

Je répond en lui montrant mon beau majeur, pour dire à quel point Voldemort m'insupporte.

Il fulmine. Merlin! Que j'adore mettre les gens en rogne! Surtout lui! Il est tellement prévisible! Pendant cet échange, les visages du clan des imbéciles vont de Bouse de dragon à moi, comme pendant un match de tennis.

Soudain, le train s'arrête. On est arrivé. Pas trop tôt! Je sors ma baguette et réduis ma valise avant de la mettre dans ma poche. Mais je ne peux pas sortir, une baguette étant pointée sur mon torse.

Son bras est tendu au bout, comme s'il voulait être loin de moi et aussi être proche pour me menacer. Grave erreur. Je me saisis de son poigné et d'un simple mouvement de la main, sa baguette tombe au sol. Vive la biologie et l'étude des nerfs! Il suffit d'appuyer sur celui-ci pour que la main devienne toute molle.

Et ça marche. Je souris de nouveau avant de passer et de partir, Bouse de dragon se massant encore le poignet. J'entends un vague saleté de sang de bourbe! et aussi si elle n'est pas à serpentard, moi j'en suis un!

Oh! Qu'ils sont gentils tous! Je les adore! Je sens que l'année va bien se passer!

Et moi je dis, vive l'ironie!

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Bon, je sais, the rasmus n'existait pas à cette époque mais bon lol. Ni les razmokets d'ailleurs mais bon, mdr.

Bellatrix Black-Snape: merci bcp pour toutes tes reviews! :d et sinon... pour le balladeur, tu as ta réponse . Bzou!

Alpo: Merci pour ta gentille review qui m'a fait chaud au coeur. Et pour faire comme toi: MERCI! Fin de phrase lol. Bzou!

m4r13: Kikoo! et ouais, époque des maraudeurs! héhéhéhé! Et Leene n'en fait pas trop côté vestimentaire, enfin si mais c'est pour que personne ne l'approche, elle est devenue associale, comme l'était sa soeur. Elle est triste et pour oublier que sa soeur est morte, car elle y tenait plus encore qu'à ses parents, elle porte le dueil et de sa soeur et de ses parents d'une manière abstraite: elle calque l'identité de sa soeur sur elle. C'est psycologique (j'ai mit du temps à réfléchir à tout ça avant de trouver le fin fond de la fic) Et pour les appareils moldus, tu as vu dans le chap, non? Regarde, les réveils marchent bien à Poudlard, non? Pourtant ce sont des appareils moldus , ils sont enchantés, tout comme l'est le baladeur de Leene. Bzou!

Raphou: merci du compliment! J'espère que ce chapitre t'as autant plu que le précédent! Et maintenant, tu sais ce qu'il est advenu de Servilus! Lol! Bzou!

Olympe Maxime: Salut!! Wow! deux reviews rien que pour MOI? trop d'honneurs, lady! Et oui oui oui, ce sont des trèèèèèès beaux mâles surtout un, et ouais mdr! préférence oblige! mdr Et oui oui oui! je veux une troisième review lol Bah quoi? j'aime les reviews môa! Bzou!

Ambre: Et oui, c'est exactement cela! Leene calque l'identité de Gin sur elle afin d'accomplir un dueil "abstrait" d'elle et de ses parents. J'ai mit longtemps avant de trouver comment la faire réagir mais j'ai finit par trouver en réussissant à me mettre à sa place, en quelque sorte. Et merci du compliment, cela me va droit au coeur! A la prochaine j'espère! Bzou!