Bonjour
à tous !
Note importante : Comme vous l'avez très certainement
remarqué (c'était pas très compliqué, d'ailleurs !) j'ai de –très- gros
problèmes de mise en page. Si quelqu'un avait la gentillesse et surtout la
patience (je suis très longue à la détente parfois…) de m'expliquer comment
séparer certaines parties du texte, je lui serais très très
reconnaissante ! Voil ! Merci !
Disclamer : (je l'avais oublié la dernière fois !)Rien
ne m'appartient, tout est à JK Rowling !
Chapitre 2 : Un début plutôt laborieux.
Elle se débattait de toutes ses forces
contre ces souvenirs qui l'assaillaient sans relâche, qui hantait ses nuits,
qui tourmentaient son esprit.
Et, comme d'habitude, le cauchemar se
finit sur ce « non » qui résonnait encore dans sa tête alors qu'elle
se redressait brusquement dans son lit.
Trois visages la fixait avec inquiétude. Elle mit quelques instants à les reconnaître.
- ça va ? demanda doucement Lily.
Sur les images réelles se superposaient encore des visions de son cauchemar.
Elle avait du mal à discerner nettement le décor autour d'elle.
- Oui, répondit-elle faiblement avant de se ruer vers la salle de bain.
Elle s'y enferma à double tour. Elle ne tenait absolument pas à ce que ces
inconnues la voient dans un tel état. Elle aurait voulu pleurer mais elle en
était incapable. Ça ne servait plus à rien.
Bien qu'elle soit à présent parfaitement consciente, des bribes de cauchemar
continuaient à se bousculer dans sa pauvre tête. Elle se sentit soudain écœurée
et ne put réprimer un haut-le-cœur. Elle se mit à rendre le peu de chose
qu'elle avait mangé au dîner.
Sa fuite dans la salle de bain fut suivie d'un grand silence dans la chambre.
Hestia se décida à le rompre :
- Sérieusement, elle est vraiment bizarre cette fille…
- Un peu plus et elle réveillait toute la tour de Gryffondor, ajouta Marlène.
Elle se dirigea vers la porte de la
salle de bain et y colla son oreille.
- Je crois qu'elle est malade.
Lily s'approcha à son tour .
- Adela ? C'est Lily, ouvres ! Tu as besoin de quelque chose ?
Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ?
La réponse mit du temps à leur parvenir et elle semblait lointaine.
- Non, ça ira… C'est pas la peine…
Un nouveau bruit leur indiqua qu'elle était dans l'incapacité d'en dire plus.
- Je n'ai jamais vu un cauchemar mettre quelqu'un dans un tel état, commenta
Hestia.
- Ça avait l'air tellement intense, fit distraitement Marlène. Je veux dire,
quand elle a crié… On avait vraiment l'impression que ça sortait du cœur…
Elle parut sur le point de rajouter quelque chose mais elle se ravisa.
- Bon… C'est pas tout, mais moi je retourne me coucher, grommela Hestia en
baillant.
- Excellente idée, approuva Marlène.
Mais, voyant que Lily restait debout en plein milieux de la pièce, elle s'approcha
d'elle et posa une main apaisante sur son épaule.
- Lily, tu ne vas pas te tracasser avec ça toute la nuit… Viens te recoucher,
elle a dit que tout irait bien.
- Mmmh, marmonna Lily en se laissant entraîner par son amie jusqu'à son lit.
Maintenant que c'était finit, elle se sentait complètement vidée mais presque
mieux. Elle se passa la tête sous l'eau et se brossa les dents à plusieurs
reprises afin de chasser le goût amer de sa bouche.
Quand elle ouvrit finalement la porte de la salle de bain, elle constata que
tout le monde s'était rendormie ou du moins, semblait s'être rendormie. C'était
décidé, dès demain, elle irait à l'infirmerie pour qu'on lui donne une potion
anti-cauchemar car elle, elle resterait
éveillé pour le reste de la nuit sans espoir de retrouver le sommeil.
Elle alla vers sa malle et en sortit un grand châle noir dont elle s'enroula
toute entière. Au vol, elle se saisit aussi de sa baguette. Alors qu'elle
s'approchait de la porte, elle entendit quelqu'un s'agiter dans son lit. Une
des filles ne dormait pas et elle croyait savoir laquelle. Avant que cette
personne ne puisse lui dire un « c'est interdit de se promener la
nuit » dont elle n'avait strictement pas besoin ce soir, elle se dépêcha
de sortir. Une fois dans la Salle Commune, elle se cacha dans un coin sombre et
attendit. Comme elle l'avait prévu, deux secondes plus tard, Lily entrait dans
la pièce. Elle y jeta un coup d'œil circulaire.
- Adela ? appela-t-elle en chuchotant.
Seul le silence lui répondit.
Elle scruta une nouvelle fois la salle en laissant son regard s'attarder sur
les coins sombres mais ne sembla rien voir. Dépitée, elle remonta au dortoir.
Adela s'apprêtait à sortir de l'ombre quand elle s'arrêta nette. Le portrait de
la Grosse Dames venait de pivoter sur lui-même. Pourtant, elle ne vit rien.
- C'est bon Cornedrue, tu peux enlever la cape. Il n'y a personne.
- Attends ! s'écria une deuxième voix. Je crois que j'ai entendu quelque
chose !
Le « quelque chose » en question, c'était Adela qui venait de faire
bouger la table derrière elle.
Il y eut une minute de silence.
- Tu rêves Lunard ! Enlèves la cape Cornedrue.
Soudain, quatre personnes apparurent dans la pièce. Adela eut un hoquet de
surprise. Parmi eux, elle reconnut Black. Elle sentait que son cerveau
fonctionnait à une allure folle, formulant les hypothèses les plus farfelues.
Elle n'eut cependant pas le loisir de continuer ses réflexions car une paire
d'yeux dorés qu'elle identifia aussitôt se posa sur elle.
Une pointe d'angoisse l'envahit. « Comment peut-il savoir que je suis
l ? »
- Remus ! Tu m'écoutes quand je te parles ? On va se coucher, tu
viens avec nous ou tu comptes faire le pied de grue ici toute la nuit ?
l'interpella Black
- Oui, j'arrive, répondit-il sans pour autant détacher ses yeux d'elle.
- Tu regardes quoi ? s'enquit un grand garçon aux cheveux brins
complètement désordonnés.
- Rien ! fit-il précipitamment en entraînant ses amis vers le dortoir.
« Pourquoi avait-il fait ça ? », elle aimait avoir réponse à
tout, alors le fait que cette simple petite question reste un mystère
l'énervait énormément.
Elle resserra encore plus son châle autour de se épaules et sortit de la Salle
Commune pour explorer le château. Peut-être qu'avec un peu de chance elle
trouverait une cuisine, elle avait un peu faim.
Ainsi donc, Black emmenait ses amis faire des tournées nocturnes… Intéressant…
« Mais que pouvaient-ils bien faire de nuit, dans ce
château ? », encore une question sans réponse…
« On pourrait te retourner la question. » lui murmura la petite voix
dans sa tête.
« Objection ! Moi, j'ai deux excellentes raisons : mon ventre
crie famine et je visite les lieux ! Autre chose à ajouter ? »
Elle trouva alors vraiment stupide de se parler, peut-être était-elle
réellement devenue folle après tout !
Au bout de deux heures, elle rebroussa chemin non sans se perdre une bonne
dizaine de fois.
« Pour le sens de l'orientation, on repassera. » commenta-t-elle
pour elle-même.
Quand elle retrouve finalement son chemin et arriva dans la Salle Commune
déserte, l'aube pointait déjà le bout de son nez. Elle venait de courir pour
semer un chat qui s'obstinait à la suivre et elle était très essoufflée.
Tellement, qu'elle commença à paniquer. Elle s'assit dans un fauteuil mais
n'arriva pas à retrouver le rythme normal de sa respiration. L'air n'arrivait
qu'en petite quantité à ses poumons, elle suffoquait.
« Non ! » pensa-t-elle complètement affolée, « Pas ici… Pas
maintenant ! »
Elle se leva et gravit avec difficulté les marches qui menaient au dortoir.
Elle s'appuya contre la porte et quand celle-ci s'ouvrit enfin, elle manqua de
s'écraser la tête la première par terre. Dans un ultime effort, elle se traîna
jusqu'à son lit. Elle manquait cruellement d'air et tout se mit à tourner autour
d'elle. Elle lutta autant qu'elle put.
« Allez ! Tu y est presque ! » s'encouragea-t-elle.
Elle essaya de fixer son regard quelque part pour ne pas tourner de l'œil. Elle
réussit à atteindre sa table de nuit. Elle attrapa ses médicaments et avala
tout le contenu de la première boîte. Elle attendit que cela fasse effet. Elle
respirait toujours avec difficulté mais elle était soulagée, soulagée d'avoir
repris le contrôle de son corps et soulagée de n'avoir réveillé personne. Par
deux fois en une seul nuit, elle avait manqué de révéler ses faiblesse à trois
parfaites inconnues. Elle devait absolument se montrer plus prudente.
Enfin calmée, elle s'écroula sur son lit. Son esprit s'engourdit et elle partit
dans une demie inconscience, l'épuisement et les cachets ayant eut raison
d'elle.
Deux heures plus tard, ses trois compagnes de chambre s'éveillèrent comme si de
rien n'était. Toutefois, deux d'elles furent surprises de trouver la porte du
dortoir ouverte alors que personne n'était sortit de la pièce.
- Regardez Adela, murmura Hestia, elle est blanche comme un cachet d'aspirine.
- Comme un quoi ? demanda Marlène qui était issue d'une famille sorcière.
- C'est un médicament moldu, lui expliqua Lily.
Hestia s'avança doucement vers le lit de la nouvelle et s'empara de son bras.
Elles pressa deux doigts contre le poignet d'Adela et attendit quelques
secondes. Ses sourcils se froncèrent.
- C'est bizarre…, chuchota-t-elle.
- Qu'est-ce qui est bizarre ? s'enquit Lily, une lueur d'angoisse dans les
yeux.
- Elle respire mais vraiment faiblement… En fait, on dirait qu'elle est
évanouit…
La mère d'Hestia était médecin pour moldus et elle avait déjà enseigné à sa
fille une partie de son savoir.
- On peut savoir ce que tu fais ? demanda une voix dure.
Adela venait de reprendre ses esprits et malgré son air encore endormi, elle
semblait d'assez mauvaise humeur. Elle arracha carrément son poignet des mains
d'Hestia.
- Euh… On s'inquiétait… Alors on a voulut…, bafouilla cette dernière encore
surprise par le brusque réveil de la jeune fille.
- Et bien la prochaine fois on se mêlera de ses affaires, déclara sèchement
Adela.
Elle se leva, prit son sac et le déposa sans aucune délicatesse sur le lit.
Elle entreprit de chercher quelque chose dedans, ignorant complètement Hestia,
Marlène et Lily.
- Alors tu aurais préféré qu'on te laisse crever sur place, c'est bien
ça ? s'emporta Hestia, une fois le premier choc passé.
- Je te signale, à titre purement informatif, que je n'avais strictement rien,
fit Adela sur un ton calme mais froid.
Elle prit, une fois de plus, le chemin de la salle de bain mais Hestia se posta
devant elle, les mains sur les hanches.
- Les filles…, tenta Marlène pour calmer le jeu mais on ne la laissa pas
continuer.
- Ça serait trop demander un peu de gratitude de ta part ? rugit Hestia.
- T'es gentille, tu t'écartes de mon chemin.
Elle contourna Hestia et partit prendre sa douche.
- Non mais elle a un sacré culot celle-l !
- Hestia calmes-toi, lui ordonna gentiment Lily.
- Comment veux-tu que je reste calme alors que cette…
Elle sembla chercher l'expression qui conviendrait.
- Que cette… Cette sale…
Hestia avait tendance à bégayer quand elle s'énervait.
- C'est bon… Je crois qu'on a saisit l'essentielle, fit Lily avec un sourire
amusé.
- On est bien avancée maintenant, se lamenta Marlène d'un air désolé. On ne
pouvait pas faire de meilleur départ !
- Au moins, on peut difficilement faire pire, lança Lily. C'est déjà ça…
- Dans ce cas, en route pour le petit déjeuner ! s'écria Hestia, passablement
calmée.
Adela avait manqué de s'effondrer une bonne dizaine de fois sur le chemin de la
Grande Salle. Elle se sentait toute faible, normal puisque son dernier vrai
repas remontait à environ vingt-quatre heures. Pour arranger le tout, elle
pouvait pratiquement affirmer que cette horrible migraine qui torturait sa tête
allait lui empoisonner le reste de la journée. Seuls points positifs :
l'état second dans lequel l'avait plongé ses médicaments semblait s'être
dissipé et elle ne s'était pas encore perdue.
La Grande Salle n'était pas tout à fait remplie. Elle prit place à l'écart, à
un des bouts de la table qui était désert. Elle ingurgita trois bonnes tasses
de café, histoire de se remettre les idées en place une bonne fois pour toute,
et elle se fourra un minimum de quatre croissants dans la bouche. De quoi faire
peur… Pendant ce temps, McGonagall circulait entre les élèves pour leur
distribuer leurs nouveaux emplois du temps. Dès qu'elle arriva à sa hauteur,
elle lui glissa le sien tout en lui disant :
- Voici, votre nouvel emploi du temps et n'oubliez pas que Mme Pomfresh,
l'infirmière, attend toujours votre visite… Pour être sûre que cette
information ne vous sortira pas une fois de plus de la tête je vais envoyé un
Préfet pour vous accompagner.
« Trop gentil ! » pensa Adela qui n'était pas particulièrement
ravie à l'idée d'aller à l'infirmerie.
Le professeur parcourut la table des yeux et son regard s'arrêta sur Remus.
- Mr Lupin, pouvez-vous venir un instant, s'il vous plaît ?
Il parut d'abord surpris mais se leva et s'approcha d'elles d'un pas
nonchalant.
- Pourriez-vous guider Melle Lingard
jusqu'à l'infirmerie et la conduire ensuite à votre premier cour de la
journée ?
Cela ressemblait plus à un ordre qu'à une demande mais le garçon se contenta
d'hocher de la tête.
- Bien sûr, professeur.
- Merci Mr Lupin, dit-elle avant de s'éloigner.
- Je m'appelle Remus, se présenta-t-il.
- Je sais, admit-elle avec indifférence.
Sous ce détachement, il décela une pointe de méfiance presque impalpable.
- Et toi ?
- Adela.
- Enchanté.
« C'est ça ! Chose typiquement anglaise que de dire une chose alors
qu'on pense absolument le contraire. » nota-t-elle mentalement.
Elle tourna franchement la tête pour le regarder droit dans les yeux mais ne
dit rien.
Ils marchèrent alors en silence. Au bout d'un moment, il l'entendit respirer un
peu plus bruyamment.
- ça va ?
- Bien sûr que ça va ! Pourquoi tu me demandes ça ? répliqua-t-elle
sur un ton bourru.
Au son de sa voix, il perçut clairement qu'elle était essoufflée.
- Tu veux qu'on ralentisse un peu le rythme ?
- Je vois pas pourquoi on le ferait !
- Ben… Tu as l'air un peu essoufflée alors…
- Ça va parfaitement bien, le coupa-t-elle durement.
- Ok. Si tu le dis, prononça-t-il d'un ton neutre. De toute façon, on est
bientôt arrivé.
En effet, cinq minutes plus tard, ils arrivèrent devant une grande porte en
bois.
- Bienvenue dans le domaine de la terrifiante Mme Pomfresh, Pompom pour les
intimes et plus communément appelée infirmière !
Ces mots arrachèrent un bref sourire à Adela. Ils entrèrent dans une grande
salle remplie de lit aux draps de lin blanc. Une femme entre deux âge s'avança
vers eux.
- Melle Previs, j'attendais justement votre visite, veuillez me suivre.
- Lingard, mon nom est Lingard madame, corrigea-t-elle machinalement.
Sans un regard pour Remus, elle suivit l'infirmière dans une petite pièce qui
ressemblait vaguement à un bureau. Mme Pomfresh voulut fermer la porte mais,
sans qu'elle s'en rende compte, celle-ci resta entrouverte.
- Asseyez-vous mademoiselle, l'invita-t-elle. Alors comment vont vos
poumons ?
- Très bien, mentit Adela.
- Nous allons vérifier cela tout de suite. L'infirmière de votre ancien
établissement m'a informé qu'il faudrait peut-être augmenter les doses.
Mme Pomfresh se leva et s'approcha d'une vieille armoire. Elle en sortit un
flacon remplit d'un liquide verdâtre. Adela s'agita nerveusement sur sa chaise.
- Nous allons effectuer un petit test, buvez ceci.
Elle lui tendit la fiole. Le mélange était peu ragoûtant mais Adela l'avala
d'une traite. Pendant les quelques secondes qui s'ensuivirent, rien ne se
passa. Puis, soudainement, elle eut comme l'impression qu'une main de fer
enserrait ses poumons, sa gorge la brûlait atrocement et elle eut un violent
accès de toux.
- Buvez ceci, la pressa l'infirmière en lui remettant une autre fiole.
Avec les toussotements discontinus qui la secouait, elle eut du mal à avaler
tout le breuvage mais une fois que ce fut fait, elle se sentit déjà nettement
mieux.
Mme Pomfresh la regardait sévèrement à présent.
- Melle Lingard, expliquez-moi pourquoi, si vos poumons vont si bien, avez-vous
réagit avec tant de violence à ce simple test ?
Adela soutint son regard mais resta obstinément silencieuse. L'infirmière finit
par soupirer longuement.
- Doublez les doses ne servira à rien, je vais vous donnez un autre traitement…
Je ne vous cache pas que vos poumons sont dans un sale état… Le traitement sera
beaucoup plus fort et je vous conseille vivement de le prendre avec modération.
Inutile ,également, de vous rappeler que le sport vous est interdit.
- Mais…
- Il n'y a pas de « mais » qui tienne, dois-je vous rappeler qu'une
crise peut survenir d'un moment à l'autre et vous laisser dans un état
critique ?
- Admettons que tout ce que vous venez de dire soit vrai et que je puisse
rester dans un « état critique », ne devrais-je pas en profiter pour
faire ce qu'il me plait ? plaida Adela.
- Il ne vous arrivera rien si vous prenez régulièrement votre traitement. Je
vous promets que quand il agira efficacement, vous pourrez recommencer le
sport.
- Combien de temps.
- Au minimum deux à trois mois…
- Deux ou trois mois ! manqua de s'étrangler Adela.
- Ne me regardez pas avec ces yeux-là. Minimum deux à trois mois, un point
c'est tout ! Autre chose ?
La jeune fille hésita.
- Oui… Si vous aviez une potion anti-cauchemar…
Le visage de l'infirmière s'adoucit instantanément.
- Naturellement, je vous la donnerai en même temps que votre traitement.
Quand elles sortirent enfin de la pièce, Mme Pomfresh lui remit un grand sac
qui contenait une bonne dizaine de fioles et de boîtes de médicaments.
« De quoi assommer un bœuf»
songea-t-elle.
Remus l'attendait patiemment, assis sur un lit. En les voyant arriver, il se
releva et s'approcha d'elles.
- Vous, Mr Lupin, j'aimerais vous voir en fin de semaine prochaine, dit
l'infirmière à son attention.
Il hocha la tête d'un air entendu.
- Bonne journée jeunes gens !
- Bon, c'est l'heure d'aller en cours, l'informa Remus.
- O.K.
Elle passa devant lui et sortit la première.
- Si c'est pas indiscret, pourquoi tu devais aller à l'infirmerie ? lui
demanda-t-il.
- Malheureusement pour toi, ça l'est.
Elle remarqua que Remus ralentissait sciemment l'allure, ce qui eut particulièrement
le don de l'énerver. Soit il avait entendu sa conversation avec l'infirmière,
soit il avait déjà compris tout à l'heure. Chose peu étonnante car cela sautait
au yeux, à moins d'avoir un Q.I aussi élevé qu'un taureau.
- On peut savoir pourquoi tu marches comme un escargot ? demanda-t-elle en
essayant de garder son calme.
Il évita soigneusement la question.
- Pas trop envi d'aller en Histoire de la Magie, marmonna-t-il, un sourire en
coin.
« Bien sûr ! Et moi je suis la Vierge Marie ! T'étais au courant
ou j'ai une étiquette « triple débile mentale » collée au
front ? » aurait-elle voulu répliquer. Elle ne voulait pas lui donner
le plaisir de voir qu'il avait le don de la mettre hors d'elle. Elle finirait
bien par déceler ne serait-ce une faille chez lui…
- Nous y voil !
Ils stoppèrent devant une grande salle de classe. Il s'effaça pour la laisser
passer.
- Après toi…
Sa surprise due se lire sur son visage car le sourire de Remus s'accentua
davantage. Pure politesse ou geste déguis ? Encore pas de réponse.
- Vous compter encore stationner longtemps devant la porte ? lança une
voix derrière eux.
Elle se retourna et se retrouva nez à nez avec Sirius Black. Il était
accompagné de deux autres garçons, celui aux cheveux ébouriffés et un autre petit
blond à l'air gauche.
- Alors Remus, on faisait visiter le château à mademoiselle, dit Sirius en
adressant un clin d'œil à son ami.
« Manquez plus que ça ! ». Adela roula des yeux d'un air
exaspéré.
- Tes pauvres insinuations, tu les gardes pour toi, Black.
Elle rentra dans la classe et alla directement s'asseoir au fond. A son plus
grand désespoir, Sirius ne tarda pas à la rejoindre. Il prit place à la table
juste devant elle. Elle croisa les bras sur la table et y enfouit sa tête.
- Tu sais, j'ai un prénom, qui se trouve être Sirius, enfin, si je me trompe
pas ! Alors, tu peux l'utiliser, histoire de faire un peu plus…
- Evolu ? suggéra le décoiffé en s'asseyant à côté de son ami.
- Oh ! James, je t'ai déjà dis combien tu étais intelligent ?
Le concerné fit mine de réfléchir.
- Il me semble, oui, mais tu peux le redire, loin de moi l'idée de t'en
empêcher !
- Non, n'oublies pas qu'il faut que tu sois encore capable de monter sur ton
balais !
A la seule mention du mot « balais », Adela releva brusquement la
tête, les yeux brillant.
- Tu fais parties de l'équipe de Quidditch de Gryffondor ?
- Euh… Oui, je suis même le capitaine, admit James, non sans une certaine
fierté.
- L'équipe recrute ?
- Oui. Pourquoi, tu serais intéressée ? Quel poste ?
- Aie ! Tous aux abris, dans deux minutes on arrêtes plus James !
gémit Sirius.
- C'est à voir…, répondit Adela en tentant de cacher son intérêt.
Le cour commença et les deux garçons se placèrent face au professeur. Pour
Adela, même un obus lâché sur la classe n'aurait pas attiré l'attention du
professeur Binns. Le cour était assommant, horriblement long et totalement
dénué d'intérêt.
Enfin, après deux heures de torture, la cloche sonna et tous les élèves se
ruèrent vers la sortie. Elle prit son temps pour rassembler ses affaires et
suivit calmement les autres. Elle n'était pas très pressée de se rendre en
potion. Avec les serpentards. Deux heures entières avec les serpentards. Non,
son cerveau ne voulait définitivement pas enregistrer l'information. Il
paraissait même que le professeur Lake était le directeur de Serpentard.
Youpi ! Elle allait, au mieux survivre péniblement en regardant sa montre
environ toutes les secondes, l'engin ne possédant pas l'option millisecondes,
et au pire, finir enterré vivante dès les dix premières minutes. Très
réjouissant…
Dès qu'elle posa un pied dans le cachot, une odeur pestilentielle monta à ses
narines. Elle était la dernière et il ne restait plus qu'une place de libre, à
côté du type qui l'avait pris pour Alina dans le train.
- On dirait que ça s'annonce de mieux en mieux…, marmonna-t-elle.
Elle grimaça mais du se résoudre à se mettre à côté de lui. A peine
s'était-elle assisse qu'il approcha sa tête et lui susurra :
- Salut Adela.
Elle reçut une bouffée d'air chargée de café qui venait directement de la
bouche de Mark. Elle s'écarta vivement.
« Certains ne connaissent pas la merveilleuse invention qu'est la brosse à
dents ! Dommage pour eux mais surtout pour nous ! »
- Tu gardes tes distances ou je te promets qu'avant la fin du cours je
t'immerges la tête dans l'eau, de préférence bouillante, du chaudron qui se
tient juste devant toi, répondit-elle d'une voix cinglante.
- Eh ! Doucement chérie, murmura-t-il en posant une main autour de sa
taille et une autre sur la table juste devant elle.
Aussitôt, elle s'empara de la hachette qui servait à préparer les ingrédients
et la planta sur la table à quelques millimètres au-dessus des doigts de Mark.
Il sursauta et ouvrit des yeux épouvantés.
- Tu me lâches, maintenant ! C'est clair ou faut que je te le formule
autrement ?
Sa vois ne trahit aucune émotion, elle avait concentrer toute sa rage dans son
geste.
- Tu me le paieras ! cracha-t-il après avoir mis une bonne distance entre
eux.
- C'est ça… Et je devrais avoir peur d'un blaireau dans ton genre qui ne sait
même pas contrôler ce qu'il a en dessous de la ceinture ?
Il s'empara de sa baguette mais l'arrivée du professeur Lake le dissuada de
tenter quoi que se soit.
La plupart des élèves avait vu Adela planter la hachette et avait aussi entendu
la remarque qui avait suivit. Laura était blême, elle se tourna vers Alina et
gémit :
- Tu te rends compte que ta sœur a faillit couper un bout de doigts à
Mark ? Elle est complètement malade…
Alina haussa les épaules. Certes, ça l'avait surpris, mais elle avait déjà vu
bien pire. Et si Adela l'avait vraiment voulut, à l'heure qu'il était, Mark
n'aurait carrément plus de main !
- Elle a pas froid aux yeux la petite française, lança Carol de son habituelle
voix glaciale.
Puis, ricanant légèrement :
- Mark a failli faire une attaque. Ça lui apprendra à draguer dans le camp
ennemie.
Elle jeta un regard entendu à Jordan qui se tenait non loin d'elle. Alina eut,
une fois de plus, l'impression que quelque chose lui échappait.
- Au moins, elle a bien refroidit ce qu'il a « en dessous de la
ceinture », commenta-t-elle. Peut-être plus pour très longtemps
d'ailleurs…
Du côté des gryffondors, les réaction étaient plutôt mitigées. Certains avaient
été effrayés, voir scandalisés et d'autres stupéfait et admiratifs. Car, s'en
prendre à un serpentard, futur mangemort, de surcroît, était quelque peu
risqué.
- Je vous l'avez bien dit qu'elle était cinglée cette fille ! s'exclama
Hestia.
- Moi, je la trouve courageuse, reconnut Marlène. Et puis, quel beau spectacle
de voir Mark Avery se faire remettre à sa place, depuis le temps que ça lui
pendait au nez !
Lily était encore un peu sous le choc.
- Comment a-t-elle fait pour viser avec tant de justesse ?
interrogea-t-elle. Deux millimètres plus bas et…
- Je crois qu'on peut se passer des détails, la coupa Hestia. Je tiens à ce que
mon petit-déjeuner reste dans mon ventre jusqu'au prochain repas !
Les conversations furent interrompues par les professeur.
- SILENCE ! cria-t-il.
Il laissa son regard vagabonder dans la salle, scrutant chaque élève tour à
tour. Il s'arrêta sur Adela.
- Bienvenue Melle Previs, je suis ravi de vous accueillir parmi nous…
« Mais bien sûr. Trop gentil. Et la petite insistance sur le « Melle
Previs », reçue cinq sur cinq, également. »
- Je m'appelle Adela Lingard, corrigea-t-elle.
- Cette interruption coûtera deux points à Gryffondor. Je suis tellement navré
de vous voir sous les couleurs de Gryffondor. Une des descendante d'une famille
si illustre échouant dans une telle maison, qui l'eut cru.
- La vie peut parfois se montrer capricieuse, professeur. Et, sauf votre
respect, il me semble que Gryffondor est une maison tout à fait convenable…, se
risqua-t-elle.
- Cette nouvelle interruption enlèvera deux points de plus à Gryffondor ;
Il va sans dire que la personne qui s'est chargée de votre éducation à négliger
de nombreuses choses, telles que la politesse…
Tout en disant ces paroles, il afficha un sourire satisfait.
- Bien… Passons au cour.
Elle tremblait de rage. Comment ce petit merdeux de prof osait-il dire
cela ? Cette fois-ci, elle ne se serait probablement pas suffisamment
maîtrisée et la hachette aurait, très certainement, échoué directement dans sa
figure. Il aurait regretté ses paroles !
- Tu vois ma belle, ça, ça s'appelle se ramasser en beauté, se moqua Mark.
« Et voilà que l'autre imbécile en rajoute une couche ! »
soupira-t-elle intérieurement.
- Tu vois le chaudron ? Et bien, toi, c'est la tête que tu risques de te
ramasser dedans si tu continues ! Tu veux un dessin ?
- Tu as peut-être de la répartie mais on verra si ça te servira quand tu feras
face au Seigneur des Ténèbres, la menaça-t-il.
- Finalement, t'es pas si bête que t'en as l'air…, railla-t-elle avec un
sourire amère. C'est vrai que quand je verrais ton petit bâtard de maître, ça
m'étonnerais qu'on alimente la conversation pendant des heures !
Il ouvrit la bouche mais la referma, choqué.
Dès qu'elle sortit du cachot, deux heures plus tard, une main se posa sur son
épaule et l'obligea à se retourner. Alina se tenait devant elle.
- Tu crois qu'en faisant ce genre de chose tu nous fais peur ?
siffla-t-elle entre ses dents. Mais tu te rendras vite compte que tu ne peux
pas nous échapper, tu ne peux pas échapper aux liens du sang.
- Ces fameux liens dont tu parles ne signifient strictement rien et tu
le sais parfaitement. Alors, au lieu de répéter les discours de ton cher
père, tu ferais mieux d'apprendre à penser par toi-même. Ça t'aiderais
peut-être à comprendre dans quel pétrin tu t'es mise.
Les paroles d'Adela semblèrent faire mouche mais Alina répliqua néanmoins, un
sourire mystérieux aux lèvres :
- Je crois que je suis en meilleure position que toi, tu verras…
Elle ne laissait jamais une parole au hasard. Quelque chose se préparait.
Quoi ? Aucune idée, mais cela la tourmentait.
Elles se séparèrent, non sans échanger l'habituel regard haineux, et se
dirigèrent séparément vers la Grande Salle. Le repas d'Adela se passa
tranquillement, la petite démonstration de tout à l'heure en ayant dissuadé
plus d'un de venir faire plus ample connaissance. Seule exception à la règle,
la dénommée Lily Evans qui s'assit en face d'elle sans qu'elle l'eut invité à
le faire.
- Alors tu as passée une bonne matinée ? demanda-t-elle.
- Si on oublie le petit discours du prof de potion, le cours quasi somnifère de
Binns et les approches vaines mais incessantes du guignols qui m'a tenu
compagnie pendant les deux heures de potion… Oui, on peut dire que cette
matinée est réellement merveilleuse ! Des années que je m'étais pas autant
amusée.
Lily ignora le ton ironique de ces propos et continua obstinément :
- Les transfert d'élèves sont rares. Tu était dans quelle école avant de venir
ici ?
Adela aurait voulu lui faire clairement comprendre de la laisser en paix mais le ton de la jeune fille était
tellement engageant qu'elle se sentit incapable de le faire.
- Ecoutes, Lily ? C'est bien ça ?
Elle hocha la tête en signe d'affirmation.
- N'essaie pas de sympathiser… Non seulement, j'ai bien peur que tu gaspilles
ton temps mais tu pourrais également y perdre beaucoup plus.
- Je ne suis pas sûre d'avoir saisit, fit Lily sans se départir de sa douce
insistance.
Adela s'apprêtait à se montrer plus explicite quand un grand hiboux noir se
posa devant elle, renversant au passage son verre d'eau. L'animal avait
vraiment un aspect effrayant, voire terrifiant. Plusieurs élèves lui lancèrent
des regards anxieux. Adela resta totalement calme et décrocha le bout de
parchemin de la patte de l'oiseau. Un message écrit en rouge s'étalait sur le
papier où elle put lire :
Reconnais-tu ce sang Adela ? Tu sais à qui il appartient, n'est-ce
pas ? Ne devrais-je pas plutôt dire « appartenait » ?
Désolé pour cette petite faute… Cela te rappelle-t-il ce que tu me dois ?
Ce que tu es ? N'oublies pas… Je te retrouverais toujours… où que tu sois.
Chaque mot que ses
yeux survolaient lui firent l'effet d'un poignard dans le cœur.
« Surtout ne pas montrer que ça t'atteint, rester maître de soi. » se
rappela-t-elle.
Elle sentit le regard des serpentards et de sa sœur sur elle. Bien qu'elle
réussissent à conserver son visage impassible, ses mains jouaient des
castagnettes sans qu'elle put les en empêcher.
- ça va ? s'enquit Lily en voyant ses mains tremblantes crispées sur le
malheureux bout de parchemin.
Adela plia le parchemin et le mit dans sa poche.
- Oui, murmura-t-elle dans un souffle.
- Si il y a quoique se soit dont tu veuilles parler…
- C'est vraiment gentil de ta part mais inutile.
- Repenses y quand même… Pour plus tard… Si tu as besoin…
Cette fille était vraiment tenace, pas une seule fois elle ne s'était démontée
devant son air peu avenant. Pendant une fraction de secondes la rousse lui
avait fait oublié tous ses problèmes. Et, pour la première fois depuis une
éternité, ses lèvres se fendirent en un vrai sourire, laissant apparaître,
l'espace d'un instant, le beau visage de la jeune fille joyeuse qu'elle avait
été autrefois. Puis, aussi soudainement qu'était né ce sourire, il disparut
pour donner place à ses traditionnels traits impénétrables.
- Je te promets d'y repenser. Bonne journée Lily…
Elle se leva et quitta la Grande Salle. Alors qu'elle arrivait dans le hall, ce
qu'elle vit la cloua sur place. Il était là. A quelques mètres d'elle. Les mots
rouges sang de la lettre s'inscrivirent dans sa tête. Le peu de joie que lui
avait insufflé Lily s'envola et son cœur se glaça.
« Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui
trouble le plus. »
(César, De bello gallico,
Vii, 84)
RAR :
Tigresse : Un merci tout spécial pour toi puisque tu as été ma
première revieweuse !
Alpo : désolée, j'ai mis un peu de temps avant de mettre la
suite ! J'essaierai de faire plus rapide pour le troisième chapitre !
Merci beaucoup pour tes encouragements ! Bisous !
Sandra-chan : contente que ça te plaise et que tu trouve ça plutôt
original ! Merci beaucoup ! Bisous !
Jamesie-cass : oulala ! Désolée pour le retard ! Je
ferais plus vite la prochaine fois, promis ! Et merci pour ta review !
kowai : normalement, les tirets auraient du y être mais
apparemment, j'ai eu un petit problème technique, dirons-nous ! C'est vrai
qu'on s'y retrouve pas trop du coup ! Merci beaucoup pour ta review, je
suis contente que ça te plaise ! Bisous !
Romhane : Merci beaucoup de m'encourager ! Au départ, les
différents points de vue des perso étaient séparés et les tirets étaient devant
les dialogues mais malheureusement, j'au eu un petit problème lorsque j'ai
posté le chapitre… J'ai jamais vraiment été douée pour la mise en page !
alieonor : oulala ! En effet, je suis épatée par le « merveilleux » vocabulaire
que tu utilises ! lol ! Merci beaucoup pour ta review, je crois que
c'est grâce à elle que vous avez la suite si tôt ! Et bien sûr que tu peux
m'appeler « ma petite puce » même si je fais plus d'1m70 ! Et
c'est vrai ! Pour la question sur leur mère, désolée mais je ne peux pas y
répondre, ça fait partit de l'intrigue ! Seul indice, c'est un peu plus
compliqué que ça… Bisous !
Merci beaucoup ceux qui prennent la
peine de lire et de reviewer !
Bisous !
