De grand mercis à tous ceux qui me laissent des gentilles reviews ! Ca me fait très plaisir, tout ces compliments. *rougit*

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Voici donc le nouveau chapitre. Au fait, je me suis rendue compte que je faisait un mix entre les termes français et anglais. En fait, j'ai lu les quatre premiers tomes en français et le cinquième en anglais. Ce qui fait que dans ma tête, c'est Umbridge et pas Ombrage. Mais c'est pas très cohérent, ce mélange, alors je me suis renseignée sur les traductions françaises, et je vais corriger. Donc si vous voyez traîner un terme anglais, dites-le moi !

Enfin, sauf pour Draco. Je préfère Draco à Drago, et la différence n'est pas énorme, alors je pense que ça ne choquera personne...

Iora Lein

-Hé ! Ron ! Rooon !Appela Seamus à travers la Grande Salle.

Mais il avait beau crier, il n'arrivait pas à couvrir le brouhaha habituel du petit déjeuner. Il se résigna à faire de grands gestes pour inviter Ron à venir s'asseoir près de lui. Ce dernier l'aperçut enfin, et longea la table des gryffondors pour rejoindre Seamus. Hermione, qui le suivait de près, accéléra le pas pour venir à sa hauteur.

-Mais qu'est-ce qu'il veut ? Dit-elle, un peu agacée de devoir traverser la Grande Salle dans toute sa longueur. Ca ne peut pas attendre après le petit déjeuner ?

Ron haussa les épaules.

-Il a sûrement un truc à nous montrer, suggéra-t-il. Il a un sourire jusqu'aux oreilles.

-Mouais... C'est bien ce qui m'inquiète.

Ils atteignirent enfin Dean, Seamus et Neville tout au bout de la table. Ron fronça les sourcils quand il vit que Ginny était assise avec eux, à côté de Dean, mais Hermione le foudroya du regard et il décida de ne faire aucun commentaire.

Seamus semblait aussi heureux que si le ministère avait soudain décrété un nouveau jour férié. Les autres souriaient aussi, et Neville pouffait de rire derrière sa main. Ron et Hermione leur jetèrent des regards suspicieux.

-Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? Demanda Ron, méfiant.

-Je vais vous montrer ! Dit Seamus. Venez, asseyez-vous !

Dans un même mouvement, Ron et Hermione s'installèrent sur le banc, et dans un même mouvement, ils passèrent au travers et s'étalèrent sur le carrelage de la Grande Salle.

Les quatre autres éclatèrent de rire. Ron se releva, un peu sonné. Son regard allait de ses amis morts de rire au banc qui n'avait pas bougé.

-Comment avez-vous réussi ce coup-là ? fit-il en secouant la tête.

-Ca ! S'écria une Hermione rouge de colère. Je parierais que je sais d'où ça vient !

-D'où ça vient quoi ? Demanda Ron.

-CA !

Elle se pencha et tâta le banc. Sa main passait au travers. Au bout d'un moment, elle parut enfin trouver une prise solide, et se releva avec un mince coussin couleur de bois entre les mains. L'objet prenait peu à peu une teinte rose pâle à l'endroit où elle le touchait. Ron approcha sa main pour toucher lui aussi, mais elle passa à travers le coussin.

-Wow, dit-il. Qu'est-ce que c'est que ça ?

-Ca s'appelle un atravertout, répondit Hermione.

-Comment le sais-tu ? Demanda Seamus, qui essayait de calmer son fou rire.

-Parce que c'est écrit ! Rétorqua Hermione.

Et elle désigna à Ron une minuscule étiquette cousue sur le bord du coussin. Il s'approcha et lu : " Atravertout, F&G co., Lavable à 60°C "

-Adaptable à tout banc, fauteuil, chaise, expliqua Dean. Tissu caméléon. Pour arriver à le prendre, il faut l'attraper par les côtés.

-J'ai une bonne nouvelle pour toi, Ron, soupira Hermione. Fred et George ont finalement ouvert leur boutique de farces et attrapes. M'est avis qu'on ne va pas s'ennuyer, tout les deux, cette année. Hein, monsieur le préfet de gryffondor ?

Le fou rire de Dean, Neville et Ginny redoubla, mais Seamus parut soudain inquiet. Peut-être était-ce dû aux regards particulièrement inquisiteurs des deux préfets de sa maison.

-Où as-tu acheté ça ? Demanda Ron avec un air faussement sévère.

-Tu ne penses quand même pas que je vais te le dire ? Répliqua Seamus.

-N'importe. Je finirais par le savoir, assura Ron. J'ai mes sources.

Il tâta le banc et enleva le deuxième atravertout. Hermione et lui purent enfin s'asseoir devant leur petit déjeuner sans danger.

-Au fait, que fait Harry ? Demanda Ginny. Il n'est pas avec vous ?

Ron et Hermione s'assombrirent brusquement.

-Quelque chose ne va pas ? Dit Ginny.

-Ca, c'est à lui qu'il faut le demander, grommela Ron. Ca fait deux jours qu'il nous évite. Il ne nous dit même plus bonjour.

-Vous vous êtes disputés ?

-Même pas, répondit Hermione. Il ne nous a pas donné la moindre explication. Il nous fuit, c'est tout.

-Vous avez essayé de l'obliger à vous parler ? Insista Ginny.

-Tu parles qu'on a essayé ! Maugréa Ron. Mais on n'arrive pas à le coincer. Chaque fois qu'on le voit, il se débrouille pour nous filer entre les doigts. Et en dehors des cours, on n'arrive pas à savoir où il est. Les deux seules personnes qui connaissent le château mieux qu'Harry vendent des farces et attrapes à l'autre bout du pays. Espèces de lâcheurs de frangins ! Jamais là quand on a besoin d'eux...

Il mordit rageusement dans sa tartine de beurre.

-Ne t'énerves pas, Ron, dit Hermione.

-Ben tiens. " Ne t'énerves pas, Ron. Calme-toi, Ron. Tais-toi, Ron ! Passe donc le reste de ta vie à courir derrière monsieur Harry Potter jusqu'à ce qu'il daigne à nouveau t'adresser la parole ! "

Hermione ouvrit la bouche, visiblement prête à envoyer une réplique cinglante, mais finalement elle préféra se taire et se vengea sur son bacon. Les autres échangèrent des regards gênés.

-Arrête ça, gronda Ron.

-Arrêter quoi ? S'écria Hermione, furieuse.

-Si toi aussi tu commences à ne plus dire ce que tu penses, on n'est pas sorti de l'auberge ! Rétorqua Ron. J'en ai marre de parler à des murs en essayant de deviner ce que je suis censé comprendre !

-Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? On a parlé de ça cent fois ! Qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse ? Tu as une idée géniale ? Non ! Alors arrête de remettre ça sur le tapis !

-Moi au moins j'essaye de trouver une solution. Je ne fais pas comme si tout allait parfaitement bien histoire de pouvoir me concentrer sur mes ASPICS plutôt que sur mes amis !

Hermione se leva et le gifla, puis elle prit son assiette, blême de rage, et alla s'asseoir plus loin.

-Ron... Hasarda Ginny.

-QUOI !

-Un jour il faudra que tu apprennes à faire preuve d'un peu plus de sang-froid, risqua-t-elle. Et de tact, aussi. C'est important, le tact, avec les filles.

Ron rougit jusqu'aux oreilles, et grommela quelque chose qui ressemblait vaguement à " je ne vois pas ce que tu veux dire par là ".

-Hem... Fit Neville. A part ça, qu'est-ce qu'on a, comme cours, ce matin ?

-Défense contre les forces du mal, répondit Dean.

Pour une fois, la mémoire défaillante de Neville eut un effet bénéfique. Trente secondes après, les cinq gryffondors ne parlaient plus que du nouveau professeur de Poudlard. Depuis des années, le professeur de défense contre les forces du mal était le thème principal des rumeurs de la rentrée. Les pipelettes de Poudlard a-do-raient ce sujet-là. On n'était jamais déçu. Il y avait toujours un secret à découvrir. Et les élèves en avaient tellement vu avec les professeurs précédents qu'ils se sentaient autorisés à imaginer à peu près tout et n'importe quoi.

Si on faisait le bilan, ils avaient eu : un serviteur de Voldemort cachant son maître dans sa tête, un mythomane incompétent, un loup-garou, un autre serviteur de Voldemort déguisé en ex-auror paranoïaque, et une psychopathe tyrannique. Globalement, ils avaient tous préféré le loup-garou.

Elèves comme professeurs étaient donc prêts à tout. Certains avaient supposés que ce serait un vampire, d'autres un fantôme, ou pourquoi pas ? Un être de l'eau. Quelqu'un avait même proposé Peeves (Après tout même un esprit frappeur ne pouvait pas être pire qu'Ombrage).

Mais personne ne s'attendait réellement à Iora Lein.

Avec le retour de Voldemort, il paraissait pourtant évident que le poste de défense contre les forces du mal devenait fondamental. Il était logique de penser qu'il serait occupé par une créature puissante et mystérieuse, qui viendrait leur enseigner les arcanes d'une magie oubliée afin qu'ils puissent se défendre contre les mangemorts.

Et qui Dumbledore avait-il nommé ? Une vieille dame. Une petite vieille fluette et toute ridée, aux cheveux blancs comme neige, qui grimpait les escaliers avec difficulté et passait le plus clair de son temps à tricoter. On racontait qu'elle avait enseigné autrefois, mais qu'elle était à la retraite depuis plus de cinquante ans maintenant.

Ron essaya d'interroger sa sœur, qui avait déjà eu cours avec elle, mais Ginny se contenta de hausser les épaules et de sourire.

-Laisse tomber, dit Dean. Ca fait trois jours que je n'arrête pas de lui demander ce qu'elle en pense, et elle refuse de me répondre.

Et il échangea une œillade avec Ginny. Ron faillit répondre quelque chose de très désagréable au nouveau petit ami de sa sœur, mais Seamus sentit venir la tempête et l'interrompit vivement :

-De toute façon on va être fixé, dit-il très vite, c'est l'heure on devrait vraiment y aller, bonne journée Ginny !

Et il entraîna Ron avec lui, suivi par Dean et Neville.

Les élèves eurent une première surprise en passant le seuil de la classe. Les tables n'étaient plus installées en rang face au tableau. Une partie était rangée au fond de la classe, l'autre partie était disposée en cercle. Le bureau du professeur avait été poussé contre un mur.

-Entrez, dit le professeur Lein de sa voix tremblotante. La moitié d'entre vous doit s'asseoir sur les chaises, l'autre moitié mettez-vous au milieu.

Les élèves préférèrent ne pas bouger, hésitants. Qu'était-il censé arriver à la moitié qui se mettait au milieu ?

-N'ayez pas peur, insista Iora Lein, rassurante. De toute façon dans une heure vous échangerez vos places.

Harry haussa les épaules et vint se placer au centre de la pièce. Ron et Hermione le suivirent aussitôt, accompagnés par Dean, Seamus, Neville, et d'autres anciens du DA. Draco Malfoy vint les rejoindre accompagné de sa bande de serpentards, clamant haut et fort qu'il pouvait faire ce que Potter pouvait faire. Un imperceptible sourire passa sur le visage du professeur. On l'avait prévenue qu'elle ne s'ennuierait pas avec cette classe-là.

Au bout de quelques minutes et de nombreuses allées et venues, les deux groupes furent enfin constitués.

-Bien, dit le professeur Lein. Maintenant, chacun de ceux qui sont assis doivent choisir dans l'autre groupe celui qu'ils devront observer.

-Observer ? Intervint Hermione. Pourquoi?

-Vous verrez, miss Granger, répondit-elle avec un sourire.

Hermione eut un regard surpris pour Iora Lein. Elle n'avait jamais dit son nom au professeur. D'ailleurs, la vieille dame n'avait même pas fait l'appel.

Le choix d'un partenaire dans l'autre groupe prit encore un petit moment. Harry fut choisi par Hannah Abbot, Hermione par Susan Bones et Ron par Tery Boot.

-Maintenant, vous tous, mettez vous en deux rangs, face à face, indiqua Lein aux élèves qui se trouvaient au milieu de la pièce.

Harry soupira. Où donc voulait-elle en venir ? Il obéit et se retrouva face à un serdaigle qu'il ne connaissait pas.

-Maintenant, je vais vous expliquer ce que nous allons faire, annonça le professeur.

-Ce n'est pas trop tôt, grommela Malfoy.

-Vous allez vous battre en duel contre celui qui se trouve en face de vous, poursuivit Lein qui ne semblait pas avoir entendu. Votre observateur vous regardera, et devra prendre des notes sur votre comportement, vos points forts, vos points faibles, vos stratégies de combat. Toutes les dix minutes, il y aura une rotation et vous changerez d'adversaire. Dans une heure, les observateurs échangent les rôles avec vous. J'attends de chacun un rapport sur celui que vous aurez observé pour lundi matin. C'est parti.

Harry sourit au souvenir de son premier et dernier cours de duel, avec Lockhart. Au bout d'une minute, la pièce était devenue un vrai champ de bataille... Mais curieusement, cette séance-là resta sous contrôle. Ca ne pouvait pourtant pas être dû au professeur. Iora Lein s'était assise à une table d'élève au milieu des observateurs, avait sorti son tricot de son sac, et enchaînait paisiblement maille après maille sans paraître se préoccuper de ce qui se passait autour.

Le serdaigle qui faisait face à Harry, du nom de Charlie Lewell, n'était pas d'un niveau foudroyant. Harry sentit tout de suite qu'il pouvait y aller tranquillement. Il n'avait aucun mal à éviter ou dévier les sorts. Il restait en défense, après tout il fallait tenir dix minutes. Lorsqu'il le voudrait, il frapperait. Il savait être suffisamment rapide pour toucher Lewell sans difficulté.

Il en profita pour jeter un coup d'œil à ce qui se passait autour. Il constata, avec une certaine fierté, que le niveau des anciens membres du DA était nettement supérieur aux autres. Puis, voyant la fin des dix minutes approcher, il désarma Lewell et le stupéfixa.

Le professeur Lein frappa dans ses mains pour indiquer qu'il était l'heure de la première rotation. Harry réveilla le serdaigle, qui le regarda avec un air un peu hébété.

-Wow... Ca alors... dit-il.

Il se releva en frottant son dos endolori par la chute. Harry lui rendit sa baguette et passa au suivant. Il poussa un soupir en reconnaissant le suivant en question. Vincent Crabbe. Non seulement il serait obligé de supporter sa tête affreuse pendant dix minutes, mais en plus le combat ne risquait pas d'être intéressant face à un abruti pareil.

Juste à côté de lui, Malfoy se préparait à affronter Neville. Harry ne put s'empêcher de sourire. Le serpentard savourait d'avance sa victoire. Il était habitué à humilier Neville chaque fois qu'il le croisait depuis le début de son arrivée à Poudlard. Mais pendant que Malfoy avait servi de sous-fifre à la harpie qui leur avait tenu lieu de professeur, Neville lui s'était entraîné. Et même très bien entraîné. Harry était bien placé pour le savoir.

Neville souriait aussi. Ce n'était pas après avoir survécu à douze mangemorts qu'il allait trembler devant Malfoy.

Cette fois Harry n'attendit pas. Il stupéfixa tout de suite son adversaire d'un air ennuyé, et s'assit pour regarder la bataille qui se déroulait près de lui. Il eu l'insigne satisfaction de voir le sourire de Malfoy se transformer en grimace de surprise, puis de colère, puis de peur. Son regard se tourna à gauche, vers Goyle, qui était malheureusement trop occupé pour l'aider. Il jeta alors un autre regard paniqué à droite, vers Crabbe, et Harry en profita pour le saluer avec un sourire narquois.

-Alors, Malfoy, ricana-t-il, on se sent seul, tout à coup ?

Le visage mi-furieux, mi-effrayé de Malfoy se figea. Il tomba raide, victime du sortilège du saucisson. Harry croisa le regard de Neville, et hocha la tête en signe de satisfaction. Ce dernier sourit avec fierté.

-Bravo, dit Harry. Tu lui as donné une belle leçon.

-J'en connais un autre, qui a reçu une leçon, répondit Neville, amusé.

Il désigna Ron, largement vaincu par une Hermione furieuse, qui se dressait les poings sur les hanches avec un air vengeur. Harry eu un faible sourire.

-Tu t'es disputé avec eux ? Demanda timidement Neville.

-Non, c'est seulement... J'ai besoin de prendre mes distances, c'est tout, dit Harry en détournant les yeux.

Le professeur signala la deuxième rotation, et il en profita pour couper court à la conversation. Il eu le bonheur de se trouver à son tour face à Malfoy. Le serpentard pâlit.

Le dernier cours de la journée était métamorphose. Le professeur Mac Gonagall ne manqua pas de retenir Harry à la fin du cours pour lui rappeler sa retenue. Elle glissa aussi un commentaire au sujet du fait qu'on ne le voyait plus s'asseoir près de Mr. Weasley et Miss Granger. Harry éluda la question. Il commençait à en avoir assez de tous ces gens qui s'inquiétaient de sa personne. Il y avait des moments ou il aurait sincèrement aimé qu'on oublie son existence.

A la sortie du cours, il alla directement aux toilettes, sortit de son sac la carte du maraudeur et enfila sa cape d'invisibilité. Depuis plusieurs jours, il ne se séparait plus ni de l'une ni de l'autre. C'était ainsi qu'il semait Ron et Hermione, ainsi que tous les braves gens qui s'inquiétaient de sa santé.

Il marcha longtemps au hasard dans les couloirs, plongé dans ses rêveries mélancoliques, comme ça lui arrivait de plus en plus souvent. Au bout d'un moment, il réalisa qu'il était au troisième étage et décida d'aller faire un tour du côté de l'aile nord. Il n'eut aucun mal à retrouver le cercle de symboles auquel Sophia l'avait mené plusieurs jours auparavant.

Il se plaça à l'intérieur et murmura :

-Oett Hagel.

A nouveau, des symboles s'illuminèrent, et le cercle plus petit apparut. Harry posa la carte et la cape d'invisibilité, puis il tendit le bras, poing fermé, comme il avait vu Sophia le faire, et dit :

-Isa.

Il sentit un picotement dans son poignet, qui se répandit dans son corps jusqu'à son front. Ce fut tout. Rien ne se passa. Il tenta de répéter la formule, " Isa " plusieurs fois, mais sans succès. La Salle Sans Porte refusait de s'ouvrir.

- Ce n'est pas la bonne, Hic ! La bonne clé, dit une voix suraiguë.

Harry se tourna vivement, et il reconnut l'elfe Winky dans son corsage taché et sa jupe déchirée. Elle avait une bouteille de Bièraubeurre à la main, et semblait complètement ivre.

-Qu'est-ce que tu dis ? Demanda doucement Harry.

-Ce n'est pas, Hic ! La bonne. Non, non, dit Winky en secouant violemment la tête.

Elle avala une longue gorgée de bièraubeurre.

-Le cercle des clés, Hic ! Ne s'ouvre qu'à la bonne clé. Hic ! Et c'est pas Isa. Hic ! Pas Harry Potter, non.

Elle porta à nouveau la bouteille à sa bouche, mais constata qu'elle était vide. Elle fit demi-tour, et s'éloigna en zigzagant, probablement pour trouver une autre bouteille.

-Winky l'a vue ! Hic ! S'exclama-t-elle sur son chemin, en brandissant sa bouteille. C'est la maudite, oui ! Hic ! C'est elle !

Elle trébucha et s'étala par terre, puis se releva avec un équilibre un peu hésitant, et disparut à l'angle du couloir.

Harry réalisa qu'il était presque huit heures, et décida qu'il s'interrogerait plus tard à propos des phrases incohérentes de Winky. Il n'osait pas imaginer la réaction de Mac Gonagall si jamais il s'avisait d'arriver en retard à sa retenue. Il rangea sa cape d'invisibilité et sa carte, et marcha rapidement en direction du bureau du professeur.

-Asseyez-vous, Mr Potter, dit la sèche professeur de métamorphose en lui désignant une chaise.

Harry vint s'asseoir en silence. Il y avait une plume et un rouleau de parchemin sur le bureau.

-Qu'est-ce que je dois faire ? Demanda-t-il.

-Je veux que vous m'écriviez un devoir. Le sujet est : Comment à votre avis l'enfant Tom Elvis Jedusor est devenu Lord Voldemort.

Harry eut l'impression de recevoir un seau d'eau glacé sur la tête. Son regard croisa celui du professeur.

-Je refuse, dit-il.

-Je ne vous laisse pas le choix, Mr Potter, rétorqua Mac Gonagall.

Elle sortit de la pièce et ferma la porte.

Harry resta un bon moment à contempler le papier, la tête vide. Au bout d'un quart d'heure, il trempa sa plume dans l'encrier, et écrivit les mots : " Tom Elvis Jedusor ". Il se remémora les mêmes mots tracés sur le papier du journal intime. Il revit le jeune homme si charmant qui avait faillit tuer Ginny avec le sourire.

Et puis il se rappela le visage monstrueux de celui qu'il avait vu renaître, qui l'avait torturé et avait tenté de le tuer.

Il écrivit " Lord Voldemort " en dessous de la première ligne.

Y avait-il réellement eu un enfant du nom de Tom Jedusor ? Un enfant qui ne rêvait pas encore de pouvoir et de meurtre ?

Harry l'ignorait. Et d'ailleurs, il n'avait pas envie de le savoir. Ni envie, ni besoin.

Il reposa sa plume. Il n'avait vraiment aucune raison de s'intéresser à la psychologie et aux motivations de celui qui avait détruit sa vie. Il ne voyait pas pourquoi il devrait chercher les raisons de ce tyran meurtrier.

Vraiment pas.

Au bout d'une heure, le professeur Mac Gonagall revint dans la pièce. Elle regarda le parchemin d'Harry par-dessus son épaule.

-Vous avez jusqu'au vacances de Noël pour me rendre ce devoir, dit-elle. Allez dans votre dortoir, maintenant.

Harry rangea ses affaires, et sortit sans un mot.

Pourquoi personne ici ne voulait lui ficher la paix ?