Pendant un moment, ils la regardèrent tous fixement en silence. Ce fut Ron qui reprit le premier ses esprits.
-Pourquoi ? Demanda-t-il vivement. Qui es-tu ?
-Je suis Sophia Véliaris, répondit-elle d'une voix égale. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici afin de gagner Pré-au-Lard et de prévenir Albus Dumbledore de ce qui se passe ici.
-Et qu'est-ce qui te fait croire qu'on a un moyen de sortir ? Rétorqua Dean. Si c'était le cas, on ne t'aurait pas attendue pour essayer de passer.
Sophia baissa vers lui son regard indéchiffrable.
-Une telle initiative serait particulièrement stupide de votre part, dit-elle, puisque le château est très probablement encerclé. Mais dans mon cas, les données sont différentes. Je peux passer devant les Détraqueurs.
Ils restèrent quelques secondes silencieux face à cette information. Ca paraissait totalement impossible... Et pourtant, l'impassibilité de la jeune fille rendait cela crédible. De toute façon, à ce point de fatigue, ils étaient prêts à avaler n'importe quoi.
-Tu n'as pas besoin de nous alors, pourquoi ne le fais-tu pas ? Demanda Ron avec méfiance.
-Pour cela il me faudrait ouvrir l'une des portes que vous avez eu tant de mal à fermer, répondit-elle sans hausser le ton, et ainsi ouvrir le passage aux charmantes créatures qui n'attendent que cela. Je suis sûre que personne dans cette pièce ne souhaite qu'une telle chose arrive. Il me faut donc un moyen d'arriver à l'extérieur sans permettre aux Détraqueurs de pénétrer dans la Grande Salle. Vous venez de rapporter du chocolat que vous avez probablement été chercher dans une autre pièce. Je pourrais emprunter ce chemin.
-Les sorties des cuisines sont surveillées, elles aussi, précisa Susan avec un soupir découragé.
-Peu importe, dit Sophia. Il vous suffit de condamner l'accès entre la Grande Salle et les cuisines dès que je serais sortie. Ils pourront entrer en cuisines, mais ils n'arriveront pas jusqu'ici.
-Et les elfes ? Fit Hermione avec indignation.
Sophia haussa légèrement les épaules.
-Si ces créatures vous importent, il vous suffit de les mettre à l'abri dans la Grande Salle.
-Si ces créatures vous importent ?! S'étouffa Hermione.
-Nous manquons de temps, ajouta Sophia sans lui prêter davantage attention. Vous devez m'indiquer le chemin pour les cuisines.
-Je ne peux pas vous laisser faire ça, intervint une autre voix. C'est trop risqué.
Sophia se retourna et fit face au professeur Sinistra.
-Vous savez parfaitement que les Détraqueurs sont sans danger pour moi, dit tranquillement Sophia. Et la situation ne vous laisse pas le choix.
-Vous êtes immunisée contre les Détraqueurs, mais pas contre les Mangemorts, répliqua le professeur d'une voix altérée. Et Dumbledore ne peut plus tellement tarder, il va revenir…
-Il est certain que Lord Voldemort a pris ses dispositions pour le retarder autant que possible. De plus, Albus Dumbledore n'a pour le moment aucune raison de revenir directement ici. Il pourrait à la place décider d'aller informer le ministère de la situation de Pré-au-Lard. Et en ce qui concerne ma sécurité personnelle, les risques que je choisi de prendre ne vous concernent pas.
Sophia se retourna vers les membres de l'AD.
-Vous devez m'indiquer le chemin pour les cuisines, répéta-t-elle.
-Je vous demande de ne pas lui répondre, c'est du suicide ! Protesta Sinistra.
Ginny leva les yeux et croisa le regard de Sophia.
-Septième dalle à partir du mur ouest, dit-elle d'une voix faible mais décidée. Quatrième à partir du mur du fond. Le mot de passe est Aderanus.
Sophia ne la remercia pas et se dirigea vers le passage indiqué. Hermione bondit aussitôt pour s'assurer que les elfes de maison seraient mis à l'abri. Tous les autres regardaient Ginny. Elle secoua doucement la tête.
-Les choses sont ce qu'elles sont, marmonna-t-elle en guise d'explication.
Comme si le simple fait de parler lui avait demandé un effort considérable, elle posa sa tête sur les genoux de Dean et se laissa aller à une semi-inconscience. Ron regarda un instant sa sœur, à la fois inquiet et troublé. Puis il se retourna vers Hermione, qui ramenait les elfes, tandis que Sophia Véliaris disparaissait par le passage secret.
-Je ne comprend toujours pas comment elle compte faire pour passer, pensa-t-il à voix haute. Même avec un Patronus puissant, ils sont trop nombreux.
-Mlle Véliaris est parfaitement incapable de produire un Patronus, M. Weasley, répondit le professeur Sinistra d'une voix terriblement lasse. Mais ça n'a aucune importance. Ils ne lui feront pas de mal. Ils ne la verront même pas. Les Détraqueurs ne s'attaquent qu'aux êtres doués d'émotions, voyez-vous.
Sur ces mots, elle s'éloigna et rejoignit Mme Pomfresh un peu plus loin. Doués d'émotions, pensa Ron. Mais tout le monde est doué d'émotions, même les fantômes, tout le monde ! Réfléchir lui donnait mal à la tête, et il cessa d'y penser. Hermione revint s'asseoir près de lui.
-Comment va Harry ? Demanda-t-elle.
Sa voix tremblait un peu. L'effet bénéfique du chocolat se dissipait vite. Ron haussa les épaules en guise de réponse. Harry, toujours allongé par terre, s'était tourné sur le côté et traçait lentement du doigt le symbole d'un éclair sur le carrelage, encore et encore. Il ouvrit la bouche pour la première fois depuis son réveil.
-Ils sont ici, dit-il d'une voix éteinte. Partout, autour. Et maintenant… Dessous aussi.
Il se recroquevilla sur lui-même et se mit à fredonner tout bas quelque chose qui ressemblait à une chanson enfantine. Hermione prit son visage dans ses mains. Maintenant que les Détraqueurs envahissaient la pièce juste sous eux, elle ne parvenait plus à lutter contre leur influence. Elle se sentait glacée jusqu'aux os et désespérée à mourir. Elle ne prêtait plus attention aux portes qui tremblaient régulièrement sous les attaques. De toute façon, ils étaient perdus. Elle aurait même été ouvrir si elle s'en était sentie la force. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, cela ne faisait plus de différence, maintenant.
Ron la prit doucement dans ses bras et elle se blottit contre lui. Elle chercha à tourner la tête pour voir comment allaient les autres, mais ça l'épuisait. Et puis de toute façon, quelle importance ?
Elle ferma les yeux.
Les petites lumières qu'Hermione avait envoyées dans les airs au début de l'attaque commencèrent à pâlir. A la fin, elles clignotèrent doucement, et puis une à une, elles s'éteignirent. Le château tout entier sombra dans l'obscurité.
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Exactement comme elle l'avait prédit, Sophia n'eut aucun mal à se glisser entre les Détraqueurs. Ils ne savaient même pas qu'elle était là. Pour eux, elle était semblable aux murs, aux escaliers, et aux armures qui ornaient les couloirs. Un objet, sans plus. Un objet qui pensait et bougeait, certes, mais un objet tout de même.
De tous ceux qui s'interrogeaient sur sa nature, songea Sophia, les Détraqueurs devaient être ceux qui étaient le plus près de la vérité. Après tout, ces créatures infernales avaient le pouvoir d'accéder au plus profond des âmes, afin de mieux les détruire. Ainsi ils en savaient probablement bien plus que n'importe quel humain au sujet de leurs victimes.
Elle sortit du château et avança rapidement jusqu'au portail de Poudlard. Dès qu'elle serait hors des limites de l'école, elle pourrait transplaner jusqu'à Pré-au-Lard. D'ici elle pouvait déjà voir les lueurs colorées des sortilèges apparaître dans la nuit du côté du village. La bataille faisait rage. Elle accéléra encore le pas. Plus vite elle arriverait et mieux cela vaudrait. Elle franchit enfin le seuil du territoire de Poudlard et transplana aussitôt.
Elle choisit d'arriver à l'intérieur de la cabane hurlante. Les fantômes ne l'effrayaient pas, et elle était ainsi certaine de ne pas atterrir en plein milieu d'une bataille rangée. Avant de sortir de la maison délabrée, elle conjura une longue cape noire. Elle la jeta sur ses épaules et prit bien soin de rabattre la capuche pour dissimuler à demi son visage.
La baguette à la main et la cape soigneusement attachée pour ne pas gêner ses mouvements, elle se mit en route vers le champ de bataille. Elle devait joindre Dumbledore le plus vite et le plus discrètement possible.
Elle ralentit le pas dès qu'elle approcha des premières maisons, et se glissa avec précaution dans les ruelles. Un peu plus loin, sur sa droite, elle pouvait entendre les voix de sorciers qui jetaient des sorts. Elle reconnut la voix de Chourave, ainsi que celle de deux jeunes Mangemorts qu'elle avait côtoyés autrefois à Serpentard.
Elle décida d'aller voir, et fit un détour pour s'approcher sans être vue. Chourave était plutôt en mauvaise posture. Elle s'était abritée dans une maison qui avait dû être abandonnée par ses occupants. Les Mangemorts l'attaquaient de la rue. Les vitres de la maison avaient explosé, et même les murs étaient profondément fissurés à force de subir la puissance des sorts. Il y avait probablement un petit moment que ce siège durait.
Sophia était juste derrière les Mangemorts, dissimulée dans l'ombre. Elle avait un bon angle d'attaque. Si elle secourait Chourave, celle-ci pourrait l'aider à trouver Dumbledore. Mais il y avait un risque. Les Mangemorts étaient deux, et ils étaient tous deux des combattants plutôt doués. Il lui faudrait faire très vite. Elle décida que c'était réalisable.
Elle stupéfixa le premier, mais le second réagit immédiatement, se retourna vivement et jeta à son tour un stupéfix. Elle l'évita, mais le sort heurta un mur près de Sophia, et quelques morceaux de brique tombèrent. L'un d'eux accrocha sa cape, la capuche tomba et laissa son visage à découvert.
-Sophia ? Fit le Mangemort avec une grimace de surprise.
-Explodarem, dit Sophia en guise de réponse.
Derrière le Mangemort, un morceau de mur explosa, et plusieurs pierres le heurtèrent violemment à la tête et à la poitrine. Il tomba le visage en sang. Chourave, qui avait tout vu depuis son abri, se précipita à l'extérieur et se pencha sur le Mangemort, les yeux révulsés de peur.
-Il… Il est mort, constata-t-elle d'une voix tremblante.
-C'était le but recherché, répondit froidement Sophia.
-Il aurait suffit de le stupéfixer ! Protesta Chourave.
Elle était échevelée et à bout de nerfs. Peut-être était-ce la première fois qu'elle voyait mourir quelqu'un, pensa Sophia.
-J'ai mes raisons que je n'ai pas le temps de vous exposer ici, dit-elle en ramenant la capuche sur son visage. Je dois trouver Albus Dumbledore. Poudlard est attaqué.
Fort heureusement, la mention d'une menace contre l'école détourna l'attention de Chourave du meurtre que Sophia venait de commettre. Elle se redressa aussitôt.
-Les élèves ! S'écria-t-elle.
-Ils sont tous en vie pour l'instant, répondit mécaniquement Sophia, mais pas en excellente santé, je pense. La Grande Salle est encerclée par les Détraqueurs. Où est Albus Dumbledore ?
Chourave regarda à droite et à gauche comme si elle s'attendait à voir le Directeur surgir dans la rue et dire : Tout va bien, je m'occupe de tout !
-Il doit être… de… de l'autre côt ! Vers le sud, le gros de la bataille… Bredouilla-t-elle enfin.
-Vous venez avec moi, dit Sophia.
Elle prit le professeur de Botanique par le bras et l'entraîna avec elle dans la direction indiquée. Chourave pouvait encore lui être utile. Elles progressèrent vite dans les rues désertées. Cette partie du village était vide et très sombre, ce qui convenait très bien à Sophia.
Soudain, elle se figea et plaqua Chourave contre le mur. Celle-ci ouvrit la bouche pour protester, mais Sophia lui fit signe de se taire et lui montra cinq Mangemorts qui tenaient la rue suivante contre plusieurs personnes qu'elle n'arrivait pas à voir d'ici. Sophia ferma les yeux pour mieux entendre les voix. Il y avait au moins deux défenseurs, MacGonagall et Flitwick. Du côté des Mangemorts, elle en reconnaissait trois sur cinq. Pas les moindres, hélas. Il y avait sa propre mère, Bellatrix, et deux de ses oncles, Lucius Malfoy et Rabastan Lestrange.
-Nous ne pouvons pas passer ici, murmura-t-elle à l'oreille de Chourave. Venez.
-Mais on ne peut pas les laisser comme ça, protesta sourdement le professeur. Ils sont en très mauvaise posture !
Elle échappa à Sophia et avança dans la rue, tentant de prendre les Mangemorts à revers. Pendant une seconde, Sophia hésita sur la marche à suivre. Laisser mourir son professeur de botanique pouvait être fâcheux pour ses plans. D'un autre côté, lui porter secours était extrêmement risqué. Elle ne devait à aucun prix être vue et reconnue, ce serait un désastre.
Elle prit sa décision et mit un plan au point. Elle leva sa baguette et visa l'un des jeunes Mangemorts qu'elle ne connaissait pas. Au moment ou Chourave brandissait sa baguette et stupefixait un des deux Mangemorts inconnus, elle murmura : « Impero. » en direction de l'autre.
Sous son emprise, ce dernier jeta un Doloris à Rabastan qui s'écroula en hurlant. Bellatrix se retourna, crut que le jeune homme les trahissait et le tua avant que Lucius n'ait pu l'en empêcher. Cela laissa largement le temps à Flitwick et MacGonagall de les stupéfixer tous les deux. Rabastan s'était déjà relevé et visa Chourave.
-Avada Ked…
Il fut interrompu par un rayon rouge et tomba à son tour. Severus Rogue venait d'arriver. Sophia sortit de l'ombre et s'approcha. Flitwick, MacGonagall et Rogue la dévisagèrent avec surprise et inquiétude.
-Que faites-vous ici ? Demanda sèchement le professeur de potions. Je ne crois pas que qui que ce soit vous ait donné l'autorisation de quitter l'école, Véliaris.
-Le fait que Poudlard soit assiégé par environ deux cent Détraqueurs vous poussera certainement à fermer les yeux sur cette entorse au règlement, professeur Rogue, répondit Sophia sans sourciller.
Rogue pâlit légèrement et se tourna vers MacGonagall.
-Occupez-vous d'eux, dit-il en désignant les Mangemorts. Je vais prévenir Dumbledore.
Il transplana aussitôt. MacGonagall et Flitwick prononcèrent une incantation pour empêcher les prisonniers de s'échapper. Quelques habitants hébétés risquèrent un coup d'œil au dehors. Sophia recula vivement à l'abri des regards.
Dès que Dumbledore sut ce qui se passait, il donna l'ordre à Hagrid et Chourave de rester sur place pour informer le ministère. Heureusement, les aurors arrivaient enfin à la rescousse, les professeurs pouvaient leur laisser la tâche de continuer la bataille à leur place. Pendant ce temps, Dumbledore rentrait à Poudlard avec Rogue, MacGonagall, Flitwick et Sophia.
La jeune fille les avait informés sur les positions exactes des Détraqueurs. Dumbledore décida de passer par un passage secret pour repousser les Détraqueurs de l'intérieur vers l'extérieur. Les quatre professeurs couplèrent leurs Patronus respectifs, et ils parvinrent à faire fuir les assiégeants. Le plus dur fut de les chasser des cuisines, mais ils y parvinrent.
Heureusement, les Détraqueurs s'étaient dispersés pour pouvoir encercler l'école, ainsi ils n'avaient pas eu à les affronter tous en même temps. Lorsque les terres de Poudlard furent enfin débarrassées des monstres, ils forcèrent les portes de la Grande Salle.
Les élèves étaient étendus par terre pêle-mêle, blottis les uns contre les autres. Ils étaient tous inconscients et pâles comme des morts. MacGonagall étouffa un cri. Elle se tourna vers le Directeur. Pour la première fois de sa vie, elle vit le désespoir éteindre les yeux bleus de Dumbledore.
Il n'avait pas su protéger son école, il n'avait pas su protéger ses élèves, il avait failli à sa tâche la plus importante. Il était maintenant face au résultat de ses erreurs de jugement.
Ce que Voldemort devait être heureux en cet instant…
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Trois jours avaient passé depuis l'attaque d'Halloween. Poudlard pansait ses blessures. Le château tout entier était devenu une immense infirmerie. L'ordre habituel de l'école avait été temporairement abandonné. Les cours étaient annulés jusqu'à nouvel ordre, et les élèves restaient terrés dans les chambres toute la journée.
Les amis restaient près des amis, sans distinction d'âge de sexe ou de Maison. Hermione avait élu domicile dans le dortoir des garçons avec Harry et Ron. Ginny était restée aussi quelque temps, mais au bout d'une journée, quand elle s'était sentie mieux, elle avait disparu en disant que certaines personnes avaient besoin d'elle. Ron avait aussitôt pensé à Luna. La serdaigle n'avait pas beaucoup d'amis dans sa Maison.
MacGonagall entrebailla la porte de leur chambre, donna un petit coup de baguette, et une table apparut couverte de six assiettes et six plaquettes de chocolat. Elle leur adressa un bref « bon appétit » avant de refermer la porte. Seamus interrompit la partie d'échecs qu'il faisait avec Dean et regarda le repas sans enthousiasme.
-Vivement que les elfes de maison soient de nouveau sur pieds, marmonna-t-il. A votre avis, est-ce que les Serdaigles sont mieux lotis avec Flitwick?
-Il parait que chez les Pouffsouffles ce n'est pas trop mauvais, dit Ron. Par contre, je n'aimerais pas être à la place des Serpentards.
Il prit une assiette et la tendit à Hermione. Celle-ci fit la grimace. Elle avait l'estomac noué, mais Ron l'obligeait systématiquement à finir son assiette. Il pouvait être très agaçant, parfois.
De son côté, Dean tentait d'arracher Neville à son livre pour lui signaler que le repas était servis. Il était entouré d'une dizaine de gros volumes de botanique qu'il avait été chercher à la bibliothèque. Il passait ses journées et une bonne partie de ses nuits à les dévorer les uns après les autres. La plupart du temps, il ne semblait pas s'apercevoir de ce qui se passait autour de lui.
-Je crois qu'il essaye de se noyer dans ses bouquins, dit Seamus.
-Si ça continue, il va se rendre myope avant la fin de la semaine, renchérit Dean. Bon, je renonce, il mangera quand il aura faim. Tant pis pour lui si c'est froid.
-Tu as faim, Harry ? Demanda Ron avec précautions.
Harry se tourna vers lui et acquiesca de la tête. Ron lui tendit une assiette, mais il ne put s'empêcher de détourner ses yeux de ceux d'Harry. Il y avait quelque chose de sombre et de glacé au fond de son regard qui ne s'effaçait pas. Quelque chose entre la folie furieuse et le désespoir. Il ne parlait que quand on l'y obligeait et répondait par monosyllabes. Ron le surveillait attentivement. Il avait tout le temps peur avec Harry. Il ne savait pas trop de quoi, mais il avait peur.
Trop de douleur. Trop de silence. Trop de larmes retenues. Il sentait la tension terrible qui venait de tout ça, et il savait bien que si ça craquait quelque part, alors tout pouvait voler en éclat.
Soudain, Hermione éclata en sanglots. Ca lui était arrivé plusieurs fois déjà, depuis le jour de l'attaque. Elle se mettait à pleurer, tout d'un coup, sans raison particulière, aussi inconsolable que si quelqu'un venait juste de mourir. Ron lui jeta un regard paniqué, ne sachant pas quoi faire. Il tenta un muet appel au secours du côté de Dean et Seamus, mais il n'obtint que des visages inexplicablement moqueurs.
Il comprit qu'il devrait se débrouiller seul et se résigna à aller s'asseoir près d'Hermione. Il tenta un timide : "Pleure pas... Pleure pas comme ça...". La jeune fille se jeta brusquement à son coup. Ron resta un moment désemparé, puis il se mit à lui tapoter maladroitement la tête en murmurant : "Là... Là...". Il tâcha de ne pas faire attention aux deux zigotos qui les regardaient en souriant bêtement.
Hermione le lâcha enfin, le visage un peu rouge.
-Désolée, bredouilla-t-elle. Je... Snif... Je sais pas pourquoi...
-C'est rien, interrompit Ron.
-Je vais faire un tour, dit-elle soudain.
Elle se leva un peu précipitamment et sortit de la chambre. Elle avait besoin de respirer.
Il n'y avait personne dans la Salle Commune. La pièce commençait à être poussiéreuse et le feu n'était pas allumé, preuve de l'absence des elfes de maison. Elle traversa lentement la salle et poussa le portrait de la Grosse Dame. Le château tout entier était exceptionnellement silencieux. Ca avait quelque chose d'irréel et d'angoissant. Même les portraits se taisaient. On aurait dit une maison en deuil.
Hermione ne savait pas trop ou aller. Elle n'avait aucune idée précise. Elle alla d'abord vers la bibliothèque, mais face à une longue série d'escaliers elle renonça. Elle ne se sentait pas le courage de monter tout ça, elle était encore tellement fatiguée...
Sans vraiment savoir pourquoi, elle se dirigea vers l'infirmerie. Juste pour demander à Pomfresh comment allaient les élèves des autres Maisons, se dit-elle. Ou peut-être cherchait-elle seulement une présence humaine. Elle regrettait déjà d'être sotie de la chambre. La solitude des couloirs vides la mettait terriblement mal à l'aise.
Elle poussa la porte de l'infirmerie. Pomfresh n'était pas là. Dans un des lits, à moitié caché par un paravent, quelqu'un dormait d'un sommeil agité. Hermione s'approcha. C'était le professeur Lein. La vieille dame semblait avoir du mal à se remettre. Elle entendit soudain un bruit derrière elle et sursauta. Mais ce n'était que Ginny qui sortait de derrière un autre paravent.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda cette dernière, surprise.
-Je ne sais pas vraiment, répondit Hermione. Je voulais seulement marcher un peu. Et toi ? Tu es venue voir quelqu'un ?
Elle désigna le coin d'où Ginny venait. Celle-ci hocha la tête. Elle eut l'air d'hésiter un peu, et puis elle écarta le paravent. Hermione s'approcha. Elle vit une fille à peu près de l'âge de Ginny, inconsciente. Elle semblait dans un piteux état. Son front brillait de sueur et elle était plus blanche que ses draps.
-Laura est de la même année que moi à Gryffondor, expliqua Ginny. Elle supporte très mal la présence des Détraqueurs depuis sa naissance. Une vieille maladie... Elle y est beaucoup plus sensible qu'une personne normale.
Hermione regarda quelques instants la jeune fille. Et puis quelque chose se réveilla dans sa tête. Ginny qui pâlissait... Qui disait que les Détraqueurs arrivaient... Et puis Lein qui bondissait de sa chaise en criant de bloquer les portes... Et en même temps la voix d'une fille qui criait.
-C'est comme ça que tu as su, non? Dit-elle soudain. Pour l'arrivée des Détraqueurs, tu as été la première à donner l'alarme...
-Oui, admis Ginny. C'est en la voyant que j'ai compris. Elle tremblait comme une feuille tout à coup, elle serrait les poings. C'était déjà arrivé pendant notre deuxième année, tu sais, le jour de ce match de quidditch. Et puis au moment ou Lein s'est levée, elle s'est évanouie. Depuis elle ne s'est pas réveillée.
Hermione regarda pensivement la jeune fille qui frissonnait dans son lit. Comment s'appelait-elle déjà ? Laura.
-Mais elle... elle va se réveiller ? Demanda-t-elle.
-Peut-être, peut-être pas, répondit doucement Ginny. On ne peut pas encore le savoir. Tu as bien vu dans quel état on est tous après ce qui s'est passé. Pour elle, la nuit d'Halloween a été bien pire encore. La vérité, c'est que c'est un miracle qu'elle soit encore en vie.
-Et c'est pour ça, dit lentement Hermione, que tu as dit à cette fille bizarre, Véliaris, où était la sortie malgré l'interdiction de Sinistra. Parce qu'elle était en danger.
-Face aux Détraqueurs chaque minute compte, répondit Ginny. Pour Laura encore plus que pour nous. Il fallait bien que quelqu'un tente quelque chose. Sinon, elle en serait morte. Et puis de toute façon, Sinistra s'inquiétait pour rien. Celui qui arrivera à tuer Sophia Véliaris n'est pas encore né.
-Tu la connais ? Dit Hermione en fronçant les sourcils.
-Disons que Willi m'a parlé d'elle. C'est sans doute la seule personne dans cette école dont il ait réellement peur, ce qui entre nous n'est pas peu dire. Elle a une sacré réputation, chez les Serpentards, cette fille. Il paraît que même Malfoy se tait quand elle fronce les sourcils.
Le silence s'installa quelques secondes, puis Hermione déclara qu'elle retournait au dortoir. L'infirmerie la déprimait profondément. Et puis elle avait froid. Ces derniers temps, elle avait tout le temps froid. Elle courut presque dans les couloirs. Elle avait terriblement besoin de retrouver les autres et de les avoir près d'elle. Elle remonta quatre à quatre les escaliers du dortoir des garçons. En entrant dans la chambre, elle se retint de justesse d'aller se jeter dans les bras de Ron, et rougit.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Dean. Tu ne te sens pas bien, Hermione ?
Heureusement, elle fut tirée d'embarras par Katie Bell qui ouvrit brutalement la porte, la bouscula au passage et cria:
-Entraînement de quidditch !
Ils sursautèrent tous et Neville en fit tomber son livre par terre.
-Quoi ? S'écria Seamus.
-Tu es cinglée, fit Dean.
-Tu… Tu crois vraiment ? Demanda Ron en jetant un coup d'œil inquiet à Harry.
-Disons qu'il s'agit d'une sorte de traitement de choc contre les mauvais souvenirs, expliqua Katie d'un ton décidé. Alors, vous venez ?
Son regard alla de Ron à Harry. Un fantôme de sourire apparut sur le visage de ce dernier.
-Je viens, dit-il d'une voix basse.
Il se leva et suivit Katie. Les autres le regardèrent, un peu ahuris, puis ils se levèrent à leur tour. Le reste de l'équipe attendait déjà en bas des escaliers et quelqu'un était parti chercher Ginny. Tous les élèves de Gryffondor sortaient la tête de leur chambre pour voir ce que signifiait ce bruit et ce mouvement, tout à coup. La rumeur qu'une séance d'entraînement avait lieu commençait à courir. Il y avait soudain comme un courant électrique qui parcourait la tour de Gryffondor. Les élèves emplirent peu à peu la Salle Commune, entourant les membres de l'équipe.
-Maintenant ? Pourquoi maintenant ? Demandait quelqu'un.
-Ils sont fous !
-C'est courageux, mais...
-Mais rien du tout, s'écria un autre. On les accompagne !
Lorsque Ginny rejoignit enfin son équipe, celle-ci était entourée par toute la Maison de Gryffondor en ébullition. Elle regarda autour d'elle comme si elle n'arrivait pas à y croire.
Le professeur MacGonagall ouvrit brutalement la porte du bureau du directeur. Celui-ci bondit de sa chaise et saisit sa baguette. Ce n'était tout de même pas une nouvelle attaque? Il l'aurait su si le château était menacé!
-Albus... Dit Minerva en reprenant difficilement son souffle. Regardez…
-Quoi? Demanda-t-il avec inquiétude.
-Par la fenêtre, Albus, répondit-elle avec un sourire béat.
Un sourire béat? Minerva MacGonagall? C'était une absurdité. Albus Dumbledore courut à la fenêtre. Il contempla longuement en silence le terrain de quidditch. L'équipe de Gryffondor virevoltait sur ses balais, acclamée par ses supporters. Des élèves des autres Maisons traversaient la pelouse pour les rejoindre dans les gradins, intrigués par cette agitation.
-J'ai été stupide, dit-il au bout d'un moment.
Minerva s'approcha de lui, un peu inquiète. Son attitude était inhabituelle et une étrange lueur habitait son regard.
-Regardez-les, dit-il gravement. Ils sont tous blessés jusqu'au plus profond d'eux-mêmes. Mais ils n'ont pas dit leur dernier mot. Et nous non plus, à plus forte raison. Je n'aurais jamais dû croire que Poudlard se laisserait abattre si facilement.
Tout à coup, il éclata de rire.
-Professeur MacGonagall, dit-il d'un ton joyeux, je sais bien que l'absence des elfes de maison se fait cruellement sentir, mais je pense pourtant qu'un festin serait approprié. Qu'en pensez-vous?
La Directrice adjointe pensa avec désespoir à l'énorme quantité de travail que ça allait demander. Mais honnêtement, qui pouvait refuser quelque chose à Dumbledore quand il prenait cet air de gamin émerveillé?
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Il était impressionnant de voir comme le silence et le bruit pouvaient cohabiter dans la même pièce, songeait Harry. C'était exactement ce qui se passait dans la Grande Salle en cet instant. Peut-être était-ce une sorte de distorsion de l'espace-temps ? Comme si deux pièces identiques étaient venues se superposer : une où les élèves riaient, mangeaient et parlaient fort, et une autre, sombre et muette comme un tombeau, qui les avait vus tous au bord de l'abîme. Un étrange malaise subsistait malgré le festin.
Harry ne savait plus trop où il en était. Peut-être subissait-il lui aussi une distorsion de l'espace-temps. Il avait l'impression de ressentir plusieurs émotions contradictoires en même temps. Comme s'il était deux. Voire même trois ou quatre, par moments. En cet instant, il n'arrivait pas à savoir s'il était heureux, ou irrité, ou apaisé, ou fatigué par toute l'agitation qu'il y avait autour de lui. Il fit balancer doucement son verre à demi rempli de jus de citrouille. Il contemplait le mouvement du liquide d'un œil absent. Gauche, droite, gauche, droite… J'aime, j'aime pas…
Il porta le verre à ses lèvres et le vida.
-Je vais faire un tour, dit-il à Ron.
-Tout seul ?Demanda son ami inquiet.
Harry faillit répondre vertement qu'il n'avait pas besoin de nounou, mais avant qu'il ait pu le faire Hermione lui glissa quelque chose dans la main.
-En cas de problème, serre-la, expliqua-t-elle. On sera prévenus.
Harry regarda la petite balle, sourit et la mit dans sa poche. Il se leva et s'éloigna vers la sortie.
-Un moment j'ai eu peur qu'il refuse, fit Hermione avec soulagement.
Ron hocha la tête.
-Moi aussi, murmura-t-il. Je n'arrive plus à savoir s'il va hurler ou sourire.
-Je crois qu'il ne le sais pas lui-même.
Harry respira un grand coup en arrivant dehors. L'air frais sur son visage lui faisait du bien. La nuit était claire. Il n'y avait pas un seul nuage et la lune illuminait le parc. Il vit la silhouette d'un centaure se détacher au bord du lac. Il était accompagné par un homme. Ils s'arrêtèrent et levèrent tous deux la tête vers le ciel. Harry s'approcha le plus près possible, en s'arrangeant pour rester dans l'ombre des bosquets. Il ne tenait pas à être vu.
Il eut un sursaut de surprise en reconnaissant l'homme qui accompagnait Firenze. C'était Rogue. Il n'avait pas remarqué son absence au festin. Il décida de ramper encore plus près pour entendre ce qu'ils se disaient.
-Il en manque une, disait Firenze.
-Elle sera retrouvée, répondit le professeur de Potions. D'une manière ou d'une autre, elle sera retrouvée. Le tout est de savoir par qui.
-Oh, non, dit le centaure. C'est elle qui retrouvera et non l'inverse. Il en a toujours été ainsi des Etoiles Eteintes.
Il se cabra et battit l'air de ses sabots.
-Leur pouvoir n'est pas mort, elles se réveillent, poursuivit-il avec colère. Les deux premières ont prit leur place, la troisième sera la clé. Il est trop tard, maintenant, pour arrêter ce qui a été commencé.
-Nous la trouverons, affirma Rogue. Nous ne laisserons pas le Seigneur des Ténèbres s'en emparer. Ne voyez-vous rien qui puisse nous aider ?
Firenze souffla bruyamment et secoua la tête.
-L'orgueil sera un jour notre perte à tous, dit-il. Chercher à comprendre les mystères du destin est dangereux. Chercher à les manipuler est pire que dangereux. Il ne faut pas chercher les Etoiles Eteintes.
-Nous n'avons pas le choix, dit froidement Rogue. Nous ne savons pas comment les détruire et nous ne pouvons pas permettre que l'autre camp s'en serve contre nous. Et avec un peu de chance, elles pourraient nous faire gagner la guerre.
-Gagner ? Nul ne gagne avec les Etoiles Eteintes excepté les Etoiles elles-même. Il n'aurait jamais fallu les chercher. Mais il est trop tard, maintenant. Elles sont réveillées et elles nous trouverons de toute façon.
-Merlin vous entende, répliqua Rogue avec irritation.
-Orgueil et aveuglement, rétorqua Firenze.
Et il s'éloigna au petit galop. Harry recula vivement derrière son bosquet quand le centaure passa près de lui, mais il eut le sentiment que Firenze l'avait vu. Il resta un moment immobile, retenant son souffle. Il n'avait aucune envie que Rogue s'aperçoive qu'il avait été espionné. Le professeur ne bougeait pas. Il tenait ses mains derrière son dos et contemplait le lac immobile où se reflétaient les étoiles. Il récita à voix basse ce qui ressemblait à un poème.
-De trois elles seront une
Et ainsi elles mourront
Ainsi qu'elles étaient nées
Scellées du sang versé.
C'était étrange, comme s'il s'adressait au lac, à la nuit, à une présence invisible. Il semblait soudain extrêmement fatigué. Puis son visage repris sa dureté habituelle, et il retourna vers le château.
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A une heure du matin, bien après que tout le monde soit allé se coucher, Harry achevait de raconter la curieuse scène du lac à Ron et Hermione. Ils étaient tous les trois confortablement installés dans les fauteuils de la Salle Commune.
-Les Etoiles Eteintes, répéta pensivement Hermione quand il eut terminé. Je suis certaine d'avoir lu quelque chose à ce sujet. Une vieille histoire…
-Quelle histoire ? Interrogea Harry.
-Je ne sais plus, répondit-elle en secouant la tête. J'irais chercher ça à la bibliothèque. Bon. Faisons le point. Voldemort fait une diversion, en attaquant Pré-au-Lard, Dumbledore part et ne nous laisse aucune protection excepté Iora Lein. Ce qui semblerait prouver qu'il a confiance en elle. Sans compter qu'il l'a nommée prof de Défense Contre les Forces du Mal. Pourtant elle s'écroule avant même que les Détraqueurs aient approché.
-Comme si elle souffrait d'une sorte de… d'hypersensibilité, compléta Harry. Un peu comme cette fille dont t'a parlé Ginny. Je me demande s'il y a un moyen de provoquer ce genre de choses. Avec une potion ou un sort.
-Tu veux dire que les Mangemorts auraient rendu Iora Lein plus sensible aux Détraqueurs pour qu'elle s'évanouisse dès le début de l'attaque ? Demanda Ron.
-Ca ne colle pas, coupa Hermione. Il aurait fallu qu'ils aient quelqu'un sur place. Sinon comment atteindre Lein, et surtout comment prévoir que ce serait elle qui resterait ?
-Peut-être qu'ils ont quelqu'un sur place, avança Ron.
-Tu veux dire Sinistra, Vector ou Trelawney ? Ridicule, rétorqua Hermione.
-Pas tant que ça. Ce ne serait pas la première fois qu'un serviteur de Voldemort réussirait à infiltrer Poudlard, rappela Harry. Et puis ce n'est pas forcément un prof. Malfoy était au courant, pour l'attaque, c'est évident. Peut-être qu'il avait reçu quelques instructions au passage.
-Mouais… Fit Hermione avec une grimace. Je ne vois pas Voldemort faire confiance à un adolescent lâche et opportuniste pour quelque chose d'aussi délicat.
-Il y a aussi cette fille… Véliaris, repris Ron.
Harry eut un sursaut. Il jugea préférable de rester silencieux.
-C'est vraiment étrange, soupira Hermione. Elle est passée devant les Détraqueurs, a rejoint les profs en plein milieu du champ de bataille, tout ça sans une égratignure, et elle nous a sauvé la peau. Sinistra a dit qu'elle n'était pas douée d'émotion. Je ne comprend pas comment c'est possible. Et même si c'est vrai, annihiler les émotions chez quelqu'un est censé aussi détruire sa magie, car la magie vient justement des émotions. Or, de toute évidence, ce n'est pas le cas pour Véliaris. J'ai cherché dans pas mal de livres quelque chose pour expliquer tout ça, mais sans résultat…
-Tu lis trop, Hermione, interrompit Ron.
-Oh, la ferme, rétorqua celle-ci.
-Bon, si on résume, intervint Harry avant qu'ils commencent à se disputer, on a le mystère Etoiles Eteintes, le mystère Lein et le mystère Véliaris. On repart en chasse ?
-Bien sûr, dit Ron avec un sourire typiquement gryffondorien.
-Au fait, Harry, dit Hermione, j'ai discuté avec quelques personnes… On pense que ce ne serait pas une mauvaise idée de reprendre les réunions de l'AD. Après tout, c'est vraiment ça qui nous a sauvé la vie l'autre jour.
Harry poussa un soupir. Entre ça, le quidditch et ses rendez-vous avec Sophia, comment diable allait-il trouver le temps de faire ses devoirs ? Il jeta un regard en coin à Ron et Hermione qui le regardaient avec anxiété. Il les soupçonnait de vouloir l'occuper pour l'empêcher de réfléchir un peu trop.
Après tout, ce n'était pas une mauvaise idée.
-D'accord, dit-il.
Les deux autres respirèrent plus librement.
-Il y a autre chose, reprit Hermione. Ginny voudrait amener d'autres personnes pour qu'ils participent à l'AD. Il s'agit de Willi Ambers et ses copains. Hem… Tu verras, ils sont…
-Personnellement, je ne passerais pas mes soirées à rigoler avec eux, dit rapidement Ron, mais ils nous ont donné un sacré coup de main l'autre soir. Enfin, c'est Ginny qui sera le mieux placée pour te les présenter, acheva-t-il avec une grimace.
Harry haussa les épaules. En ce qui le concernait, tout le monde pouvait venir, du moment que ce n'était pas Malfoy.
-Bon, déclara-t-il, je vais me coucher, je suis épuisé.
Ce qui était parfaitement vrai. Il le sentit très nettement en se levant de son fauteuil. Il se sentait vidé de toute force. Il n'était toujours pas vraiment remis de cette nuit infernale, et l'entraînement de quidditch avait été éprouvant. Mais il préférait ça. Au moins, il tomberait comme une masse dans son lit et il pourrait s'offrir un sommeil sans rêve.
-Heu… Encore une petite chose, ajouta Hermione.
-Quoi encore ? Fit-il avec agacement.
-C'est… Heu… MacGonagall… Elle te recommande de ne pas oublier ton devoir. Il parait que tu es au courant…
Harry se frappa le front. Le devoir de MacGonagall… Ca lui était totalement sortit de l'esprit. Quelle poisse.
-J'y réfléchirais demain, dit-il d'une voix lasse. Ou un autre jour. J'ai jusqu'à Noël, de toute façon. Bonne nuit.
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Fin du chapitre 7
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Voil ! Il m'en a fallu du temps pour l'écrire celui-l ! Faut dire que c'était la mauvaise période, entre temps j'ai raté mon exam de Marketing et mon permis de conduire. Bouhoubouhou ! * triste *
Enfin, il est là. A ce propos, je fais un petit sondage : Est-ce que vous préférez plus de chapitres plus courts ou moins de chapitres plus longs ? Sachant que s'ils sont plus longs, nécessairement ils mettent plus de temps à arriver, h ! Je vous demande ça parce que je suis en train de revoir le découpage de mes chapitres, en ce moment.
Et on termine par les réponses aux reviews :
Pandoria :
Toujours fidèle au poste. Ca me fait vraiment plaisir de savoir que tu aimes autant ma fic. C'est tellement étrange, de partager cette aventure avec d'autres personnes après avoir passé tellement de temps à la construire dans ma tête ! Je suis toujours impatiente de publier un nouveau chapitre et je saute de joie à chaque review. Savoir que des gens attendent de lire ce que j'écris, ça me fait vraiment bizarre, et ça me rend assez fière. Donc merci encore une fois pour tes encouragements !
Quand à Iora Lein… Elle n'est pas nulle. Pas vraiment. C'est juste que l'attaque avait été bien préparée. Réponse dans les prochains chapitres, comme toujours ! Et petits bouts par petits bouts (Sinon ce ne serait pas drôle.)
Camilla :
Na, je vais pas le tuer, le petit Harry. Pas maintenant, en tout cas. Il faut qu'il tienne jusqu'à la fin de la fic, c'est le héros tout de même. Mais il va souffrir, le pauvre.
Elizabeth :
Aha, qui est Sophia au juste. Une question qui revient souvent. Et la réponse viendra, petit bout par petit bout, naturellement. Il faut quand même maintenir, le suspense, h !
Dumbledore :
Ils s'en sortent quand même, comme tu vois. Ou plutôt elle les en sort. Surprenante, hein, ma petite Sophia ? Et je suis à peu près sûre qu'elle n'a pas finit de vous étonner.
Magdaleine :
Merci ! En savoir plus, pas de problème. Tout comprendre ? Là, j'espère que tu as de la patience, ça ne fait que commencer !
Eriakins :
Eh ben comme tu vois, il a un peu traîné le chapitre en question. Y a des moments, comme ça… Et puis j'ai pris des précautions, j'ai dit « environ ». Hum… C'était quand ma dernière update, déj ?
Voil ! C'est finit ! A bientôt au prochain chapitre ! (Bientôt ? J'ai dit bientôt ? Va falloir se bouger un peu, là.)
