MEA CULPA pour le retard. J'ai été aux prises avec des ennuis informatiques indépendants de ma volonté. Plus d'accès Internet... Mais j'ai continué à bosser pendant ce temps-là, vous inquiétez pas.

Etant donné l'irrégularité de mes updates, si vous voulez que je vous prévienne quand j'ajoute un chapitre, précisez-le dans votre review avec votre mail. Ou écrivez-moi directement, mon adresse est dans mon profil. ;)

Voilà donc enfin le chapitre 9. On apprend plein de choses. Un peu trop peut-être, lol... Mon histoire manque de "passages inutiles".


Tom Elvis Jedusor

Lord Voldemort

Vous ne savez pas ce que vous me demandez.

La première fois que je l'ai rencontré, j'avais un an. Il était venu me tuer. Les gens pensent que je ne m'en souviens pas. Ils se trompent. Parfois, dans mes rêves, je peux me rappeler une lumière verte. Et un rire.

Il était venu me tuer, mais c'est lui qui a été détruit. Les gens pensent que je l'ai vaincu cette nuit-là. Mais c'est faux. Ce n'était pas moi. C'était ma mère. Elle a voulu me protéger, elle l'a voulu tellement qu'elle y a réussi. Mes parents sont morts pour que je vive.

Mais je n'ai pas vécu, en fait. J'ai survécu. Et Voldemort a survécu, lui aussi. Lui et moi nous sommes deux moitiés de vies.

Je me rappelle la première fois que j'ai entendu son nom. J'avais onze ans. Et c'était la première fois que j'entendais mon histoire –ma vraie histoire. Tout ce temps, j'avais cru que j'étais un garçon ordinaire, mais ce n'était pas vrai. J'étais le Survivant, l'épine-dans-le-pied-de-Voldemort.

Hagrid ne voulait pas dire son nom. Il avait peur. Tout le monde a peur. Quand je dis son nom à voix haute, les gens frémissent sans le vouloir. Et ils m'en veulent, parce que je leur rappelle combien ils ont peur, combien ils se sentent impuissants et vulnérable devant ce monstre. Et en même temps, ils m'admirent d'une certaine façon, d'être assez cinglé pour ne pas avoir peur comme eux. Ils ont tort. Je suis mort de trouille, moi aussi. Seulement, ce n'est pas son nom qui m'inquiète, c'est sa baguette. De toute façon, ce n'est même pas son vrai nom.

Je l'ai vu pendant ma première année. Il buvait le sang d'une licorne. Il hantait la tête de son serviteur. Il était comme un vampire, il fallait toujours qu'il dévore quelque chose pour rester en vie. Il habitait des animaux ou des hommes qui finissaient chaque fois par mourir. Il dévorait tout ce qu'il touchait.

Après ça, il me faisait encore peur, mais différemment. Ca faisait deux fois qu'il n'avait pas ce qu'il voulait à cause de moi. Et il était si faible. Je savais qu'il pouvait encore revenir. Mais ça semblait très lointain. Je pouvais encore l'arrêter. Et Dumbledore serait toujours là. Toujours.

Ensuite, ce n'est pas lui que j'ai revu. C'était son souvenir. Il avait seize ans. Je ne l'ai pas reconnu. Je lui ai fait confiance. J'ai cru tout ce qu'il m'a dit. Il était orphelin, comme moi. Il jouait au héros qui sauve l'école, comme moi. Il mentait aux adultes, comme moi. Je voulais croire ce qu'il me disait. Je voulais croire que je le comprenais.

Mais c'était un faux héros et un vrai meurtrier. Et même quand ça commençait à devenir évident, je ne pouvais pas le croire. Il ressemblait si peu à Voldemort. Voldemort était une ombre laide, et lui c'était un jeune homme au visage honnête. Stupidement, quand j'étais plus jeune, je croyais que les méchants se repéraient au premier coup d'œil, à leur sale tête.

Oui, il a fallut qu'il me le dise pour que je commence à le croire, à comprendre que c'était lui l'héritier de Serpentard. C'est là qu'il m'a vraiment fait peur. Parce que je lui avais fait confiance. Parce que j'avais voulu lui ressembler, et être félicité pour avoir libéré l'école d'un monstre, exactement comme lui.

En fait, le seul vrai monstre de l'école, c'était lui. Et j'avais peur de découvrir un jour que moi aussi j'étais un monstre. Parce que je porte en moi une part de lui. Tout le temps. C'est là, et je ne peux pas l'enlever. Et ça fait tellement partie de moi, que je ne suis pas sûr que je veux l'enlever. En fait, je ne le veux pas vraiment. Et c'est à cause de ça que Sirius est mort. Parce que quand il dit quelque chose, je le crois. Toujours.

Parce qu'il sait exactement quoi dire pour que je le croie.

Après, tout est allé plus vite. J'ai laissé Pettigrew s'échapper. Je lui ai sauvé la vie et ce sale rat s'est échappé. Il a rejoint son maître. Si j'avais agit autrement ce soir-là, tout aurait été différent. Si je pouvais revenir en arrière, je sais maintenant ce que je ferais. Je ne laisserais pas Sirius et Remus le tuer, non.

Je le tuerais moi-même. De mes propres mains.

Puis il y a eu la coupe de feu. Voldemort a commencé à me hanter dans mes rêves. Tout était bizarre cette année-là. Tendu. On savait bien que quelque chose arrivait, sans pouvoir dire quoi. Jusqu'à la troisième tâche. Cette fois-là, il est revenu. Il est revenu. Et j'ai appris que tout ce que je croyais jusque là être de la peur, ce n'était rien du tout. Ce que je croyais être de l'horreur, de la haine, et de la douleur aussi.

Cette fois-là, je n'ai pas gagné. Il est revenu, et je n'ai rien pu faire. Cédric est mort, et je n'ai rien pu faire. Tout ce que j'ai pu faire, c'est survivre. Encore.

La cinquième année était surréaliste. Surréaliste, c'est le mot. Tout à commencé à se bousculer. Parce qu'on attendait quelque chose qui n'arrivait pas, parce que je passais pour un fou, parce qu'il y avait cette cinglée psychopathe qui voulait conquérir Poudlard, parce qu'il venait dans mes cauchemars jusqu'à ce que ma tête se fende en deux. Jusqu'à ce que je sente sa présence dans toutes les fibres de mon corps, à vouloir me noyer dans le lac.

Parce qu'il était dans ma tête. Et il dévore tout ce qu'il touche. Je le sais.

Parce que je finis toujours par croire ce qu'il glisse dans mes rêves. Je finis toujours par croire ce qu'il me dit.

Comment les gens peuvent-ils penser que mes choix sont de bons choix ? J'ai laissé s'enfuir Pettigrew. J'ai laissé mourir Cédric. J'ai laissé mourir Sirius.

Tout à l'air de s'écrouler autour de moi. Et moi je survis. Encore.

Il est toujours en moi. Il ne vient plus dans mes cauchemars mais il est toujours en moi. Il ne vient plus parce qu'il a peur, je crois. Il sait maintenant qu'il y a une part de moi en lui, comme il y a une part de lui en moi, et il déteste ça sûrement. Mais il apprendra, comme moi, qu'il n'y peut rien. C'est comme ça. Personne ne pense à Voldemort sans penser à Harry Potter. Personne ne pense à Harry Potter sans penser à Voldemort. Nous sommes liés. Et je serais toujours comme une salissure dans sa vie, une tâche qu'il ne pourra pas supporter mais qu'il n'arrivera jamais à nettoyer. Exactement comme ce qu'il est pour moi.

Parfois, je rêve de ce qu'aurait pu être ma vie s'il n'en avait pas fait partie. Mais je ne peux même pas imaginer à quoi ça aurait pu ressembler. Pourtant, j'essaye.

Depuis le début, Harry Potter ne pourrait pas exister sans Voldemort. Harry Potter est né parce qu'il y avait Voldemort, et est devenu ce qu'il est devenu parce qu'il y avait Voldemort. Ce sont les étoiles qui l'ont dit.

Je n'existe pas sans lui. Et son existence me détruit.

A la fin, si le monde a de la chance, on mourra tous les deux dans un bel ensemble vert et or.

Vivant ou Survivant. Ou ni l'un ni l'autre. Assassin ou assassiné. Ou les deux à la fois.

Est-ce que je veux mourir ? Est-ce que je veux vivre ? Je ne sais plus. Mais de toute façon, ce n'est pas exactement comme si j'avais mon mot à dire.

-Harry ? Est-ce que ça va ? Demanda Ron.

L'inquiétude perçait dans sa voix. Ce n'était pas vraiment le genre d'Harry de travailler la moitié de la nuit sur un devoir, et de s'endormir au milieu de ses parchemins dans la Salle Commune. En tout cas de son plein gré. Harry poussa un large bâillement et hocha négligemment la tête. Naturellement, il allait bien. Très bien. Il avait juste la tête lourde. Et les idées pas très claires.

-Où sont mes lunettes ? Grommela-t-il.

Ron les attrapa près de lui et les lui tendit. Harry les mit sur son nez et bâilla de nouveau.

-Quelle heure est-il ?

-Deux heures du matin, répondit Ron.

-Qu'est-ce que tu fais debout à deux heures du matin ?

Ron eut l'air encore plus inquiet.

-On revient de la Réserve... Tu te souviens ? Pour la recherche sur les Etoiles Eteintes. Tu nous as prêté la carte du Maraudeur et ta cape d'invisibilité...

Harry se frotta les yeux et regarda derrière Ron. Hermione était avec lui. Elle avait des rouleaux de parchemins dans les bras et un large sourire réjouit. Aucun doute, elle avait trouvé quelque chose.

-Désolé, dit-il d'une voix un peu plus ferme, j'étais pas très bien réveillé. Racontez-moi.

Il ramassa vivement ses parchemins pour laisser la place à ceux d'Hermione, qui s'étala immédiatement sur l'espace vide.

-Je savais bien que j'avais lu cette histoire, mais je n'arrivais pas à retrouver où, commença-t-elle avec enthousiasme. Tu te souviens de ce livre qu'on avait emprunté en deuxième année, pour faire le polynectar ? Eh bien c'est là qu'il était mentionné. Pas étonnant que j'aie mis tant de temps à le retrouver. Enfin bref. De toute façon, c'est dans un autre livre que j'ai retrouvé l'histoire entière, et je n'ai pas encore pu déterminer toutes les propriétés, elles doivent être mentionnées séparément parce que la création concerne les potions alors que l'utilisation est du domaine des enchantements et sortilèges, mais...

-Hermione ? Interrompit Ron.

-Oui ?

-Heu... Ce serait mieux si tu respirais entre les phrases... Et puis commence par le début.

Il lui désigna Harry qui la regardait les yeux écarquillés, complètement perdu par ses explications.

-Oh. Désolée, fit-elle. Je reprends. L'histoire n'est pas très claire, tout ça remonte à plus de mille ans... A l'époque, un sorcier appelé Swedel a créé un talisman très puissant baptisé « Pouvoir ». Rien que ça. Apparemment, le but au départ était de protéger les sorciers de quelque chose. Quoi ? Je n'en sais rien. Il semble que ça ait marché, au début, mais les possibilités du talisman ont finit par monter à la tête de Swedel... Il a voulut s'en servir pour dominer le monde magique. On ne sait pas très bien comment, mais quelqu'un a réussit à s'opposer à lui. Swedel a été tué et le talisman a été brisé en trois morceaux. Et ces trois morceaux, ce sont les Etoiles Eteintes.

-Oh, non, gémit Harry. Laisse-moi deviner. Voldemort a décidé de recoller tous les bouts, c'est ça ? Oh, non. Je n'aime pas ça du tout.

-Pas que Voldemort, d'après ce que tu as entendu dire à Rogue et Firenze, répliqua Hermione les sourcils froncés. Notre camp les cherche aussi. Où plutôt la cherche... Puisque visiblement seule la troisième manque à l'appel.

-Ca serait déjà un plus si ça pouvait nous faire gagner la guerre, intervint Ron. Après tout, ces trucs ont déjà sauvé les sorciers autrefois.

-Mais ça c'est retourné contre eux ! Rétorqua Hermione. Ce n'est pas pour rien si tous les livres qui en parlent sont rangés dans la Réserve !

-Et quels sont les pouvoirs de ces fameux talismans ? Coupa Harry pour éviter une dispute.

-Je ne suis pas sûre de ce que fait Pouvoir exactement. Il semble y être question de la destinée des peuples... Mais rien de plus précis. Quant aux Etoiles Eteintes, elles ne semblent pas pouvoir être utilisées séparément les unes des autres. Il est écrit que si on utilise l'une d'elles sans le secours des deux autres, on obtient un certain pouvoir, mais que ça crée un... déséquilibre.

-Quoi ? Fit Harry en se frottant les yeux.

Est-ce qu'Hermione ne pouvait pas être un peu plus claire ? Il était deux heures du matin, tout de même...

-Ce que je veux dire, expliqua-t-elle, c'est qu'une seule Etoile renforce certaines de tes capacités, mais en contrepartie t'affaiblit pour d'autres aspects. Elles peuvent renforcer ton intelligence, mais te faire perdre ta magie, par exemple. Ou te rendre fou. Le seul moyen d'en tirer un réel bénéfice, c'est de les réunir sous la forme de Pouvoir, le talisman originel. Mais comment ? Ca, je n'ai pu le trouver nulle part. C'est pourquoi les Protégés, tous ceux qui ont possédé les Etoiles au fil des siècles, n'ont jamais vraiment fait parler d'eux. Ils ne font que les porter, ils ne peuvent pas s'en servir.

-Les protégés ? Pourquoi protégés ?

-C'est le nom qui est donné à ceux qui possèdent une Etoile Eteinte.

-Est-ce que ça ne devrait pas être plutôt « protecteur », ou quelque chose comme ça ? Questionna Harry.

-Je ne sais pas, répondit Hermione. Tu sais, c'est particulier la relation entre un Protégé et son Etoile. Il semble que ce soit le talisman qui choisisse son Protégé, un peu comme les baguettes avec les sorciers. Et une fois que quelqu'un possède une Etoile, il ne peut ni la donner ni se la faire voler. Le seul moyen de la lui prendre, c'est de le tuer...

-Génial, fit lugubrement Harry. J'aime de plus en plus cette histoire.

-Tu ne sais pas tout, ajouta Hermione.

Et à son regard, Harry su qu'elle avait gardé le meilleur pour la fin.

-Le ministère a tenté de retrouver la trace des trois talismans et de garder un œil dessus, reprit-elle. Certains des Protégés ont été répertoriés. Et aux dernières nouvelles, l'un d'eux est toujours détenu par... Iora Lein !

-Ce qui explique pourquoi Dumbledore l'a faite soudainement revenir à Poudlard après toutes ces années, ajouta Ron. Et aussi pourquoi il n'a pas voulu la laisser l'accompagner à Pré-au-lard la nuit d'Halloween. Il voulait la protéger.

-Et pourquoi Voldemort a envoyé ses Détraqueurs à Poudlard, acheva Harry. Des Détraqueurs contre une empathique... C'était elle qu'il visait. Et les deux autres talismans, qu'est-ce qu'ils sont devenus ?

-Une des Etoiles a disparut il y a plus de trois siècles quelque part en Roumanie avec son Protégé, un certain Wihllelm Bogghert, répondit Hermione les yeux sur ses parchemins. Quant à la dernière, elle a longtemps appartenu à une famille de sorciers anglais, les Winterlost. Elle s'est évanouie dans la nature avec leur dernière descendante, il y a soixante ou soixante-dix ans...

Harry sentit son cœur tomber dans sa poitrine.

-Angela, murmura-t-il. Angela Winterlost.

-C'est ça, confirma Hermione, interloquée. Comment as-tu deviné ?

Harry regarda alternativement Ron et Hermione.

-Il l'a, dit-il. Voldemort. C'est lui qui l'a.


« Les deux premières ont prit leur place, la troisième sera la clé.

L'une dans les mains du monstre

L'autre au service du sage

La troisième attend. »


Harry attendait devant la gargouille qui gardait fidèlement le bureau du directeur. Il n'était pas d'humeur à chercher le mot de passe. D'un autre côté, il n'avait pas non plus envie de retourner dans sa salle commune. L'inaction était une solution qui le tentait de plus en plus souvent, ces derniers temps. Donc il restait là et contemplait le vide, attendant que quelque chose se passe.

-Hey, petit, dit une voix dans un tableau voisin.

Harry reconnut le vieux bonhomme de la dernière fois.

-Oh, dit-il. Bonjour. Comment va votre fils ?

-Il a fugué, répondit le portrait. La dernière fois, j'ai dû le chercher dans tout le château pendant une semaine avant de le trouver en train de se saouler avec l'autre abruti du quatrième étage. Sale gamin. Au fait, le mot de passe c'est « sucette au caramel ».

-Ah, fit Harry. Merci.

Il contempla la gargouille d'un œil vide. Maintenant, il était obligé de prendre une décision, c'était malin.

-Ravi de t'avoir rendu service, dit le portrait avec ironie.

Et il le laissa seul devant son dilemme. Harry inspira profondément et donna le mot de passe à la gargouille, qui lui ouvrit dignement le passage jusqu'à l'escalier. Il monta jusqu'à la porte, et hésita une fois encore avant de frapper. Il allait se décider quand il entendit une voix derrière la porte qui disait :

-Vous n'avez pas le choix.

Il se figea. C'était l'inimitable voix de Sophia. Impossible d'inventer un ton aussi mort. Que faisait-elle dans le bureau de Dumbledore ?

-On a toujours le choix, mademoiselle. Répondit calmement la voix de Dumbledore. Je ne peux pas accepter. Pas maintenant. Vous êtes trop jeune.

-Je n'ai plus d'âge depuis que l'Isa Zannam m'a figée et vous savez cela, répondit la voix glacée de Sophia. Cet argument est hors de propos.

Il y eut un silence qui dura plusieurs secondes. Finalement, ce fut à nouveau Sophia qui repris la parole.

-Je sais ce que vous voudriez, dit-elle. Vous voudriez me sauver. Mais cela, vous ne le pouvez pas. Refuser ne m'aidera en aucune façon. En revanche, cela pourrait provoquer votre perte.

Difficile de dire si cette phrase ressemblait à une menace ou à un simple avertissement, étant donné la totale platitude d'intonation. Harry aurait bien aimé savoir ce que Sophia attendait du directeur au juste... Ou plutôt ce qu'elle lui offrait. Dumbledore avait bien dit : « Je ne peux pas accepter ».

Il fut interrompu dans ses pensées par Sophia qui ouvrait la porte. Elle ne parut pas spécialement surprise de sa présence. De toute façon, elle était probablement autant insensible à la surprise qu'au reste. Elle ne lui adressa pas la parole, et se contenta de lui jeter un bref regard avant de prendre les escaliers.

-Harry, dit Dumbledore.

Malgré lui, Harry fut touché par l'intonation qu'il y avait dans la voix du vieux directeur. Un ton à la fois surpris, soulagé, inquiet... Un curieux contraste avec l'impassible jeune fille qui venait de sortir.

-Entre ! Ajouta Dumbledore avec empressement.

Il était debout au milieu de la pièce. Harry passa le seuil du bureau. Il eut l'impression qu'il venait d'avaler du plomb. La dernière fois qu'il était venu dans cette pièce, c'était juste après... C'était ce jour où le ciel lui était tombé sur la tête, où la terre ne tournait plus rond, où tout filait entre ses doigts comme dans une chute vertigineuse. C'était ce jour où pour la première fois il avait voulut mourir, si fort que ça le brûlait à l'intérieur.

-Viens, assied-toi, dit doucement Dumbledore.

Il alla lui-même se rasseoir derrière son bureau. Harry resta immobile. Il y avait là tous les portraits d'anciens directeurs, dont la plupart ronflaient paisiblement comme s'il n'y avait pas la guerre au-dehors. Il y avait aussi ces objets bizarres et argentés d'apparence si fragile, à leur place sur le bureau du directeur. Apparemment, ils avaient été réparés. Pourquoi était-il là, déjà ? Il ne se rappelait plus. Il avait sûrement quelque chose à dire. Ou à demander. Ne pouvait-il retrouver quoi ? Pourquoi diable était-il venu ? Il y avait eu ce portrait qui parlait de son fils. Hermione. Ah, oui, Hermione lui avait dit de venir.

-C'est à propos de ce devoir, professeur. Je me demandais...

Il s'interrompit. Sa voix sonnait faux. Beaucoup trop aigu. Ca n'allait pas, non, ça n'allait pas du tout.

-Harry ? Fit le directeur avec inquiétude.

Ce dernier inspira profondément, et dit très vite :

-Je suis désolé.

-Désolé de quoi, Harry ?

Il ne savait pas au juste comment le dire. Il se contenta de désigner d'un regard circulaire la pièce qui avait été témoin de sa dernière entrevue avec le directeur. Désolé de ce qu'il avait dit. De ce qu'il n'avait pas dit. De n'être pas revenu. Désolé.

-Tu n'as pas à t'excuser de cela, reprit Dumbledore qui comprenait parfaitement. Viens t'asseoir.

Harry s'exécuta.

-Je... Je me demandais... Bredouilla-t-il.

-Oui ?

-Qu'est-ce que je suis censé faire ? Demanda-t-il vivement. Je veux dire, contre Voldemort ? Est-ce que je dois reprendre des cours d'occlumencie ? Voldemort ne viens plus dans ma tête depuis...

Il s'interrompit, puis reprit :

-Je ne comprends pas pourquoi.

Dumbledore secoua la tête.

-Rappelle-toi ce que je t'ai dit. Autrefois, Lord Voldemort ne pouvait toucher ton corps car l'amour de ta mère, qui te marque toujours, lui rendait ce contact insupportable.

-Mais ça, c'est finit, protesta Harry. Il peut me toucher maintenant.

-En effet. Mais l'amour que tu éprouves pour Sirius a créé dans ton esprit une protection similaire.

Harry baissa les yeux à la mention de son parrain.

-Il peut atteindre ton corps, poursuivit Dumbledore, mais tu lui interdis l'accès à ton esprit, car ce qui s'y trouve lui est insupportable.

-D'accord, dit Harry très vite pour changer de sujet. Mais il doit y avoir quelque chose à faire. Il doit y avoir quelque chose à faire. Alors que doit-je faire ?

-Je n'en sais rien, Harry, répondit le directeur avec le plus grand sérieux.

-Comment ça ? Il y a bien des choses que vous pourriez m'apprendre à part l'occlumencie, un moyen de...

-De vaincre Lord Voldemort ? Compléta Dumbledore. Si je connaissais un tel moyen, ne crois-tu pas que je l'aurais appliqué moi-même depuis longtemps ?

-Il doit y avoir quelque chose à faire ! Répéta Harry.

-Certainement.

-Eh bien ?! S'écria Harry.

-Qu'est-ce qui te fais croire que je détiens la réponse ? Répondit calmement Dumbledore.

-Mais vous êtes... Vous êtes...

-Le directeur de Poudlard ? Le dirigeant de l'Ordre du Phénix ? Membre de la confédération internationale des mages et sorciers ? Dit le directeur d'un ton fatigué.

-Un peu tout ça, oui, fit Harry avec amertume.

-Mais toi tu es l'enfant de la prophétie.

Harry se leva brutalement, et cria :

-Mais je ne suis personne !

Puis, comme effrayé par sa propre réaction, il reprit très bas :

-Je ne suis personne. Toutes ces fois j'ai juste eu... de la chance.

-Connais-tu l'histoire de David et Goliath, Harry ? Interrogea Dumbledore avec légèreté.

Harry, décontenancé, se rassit et hocha la tête négativement. David et Goliath ? Ca lui disait vaguement quelque chose, sans plus. Quel rapport ?

-C'est l'histoire, raconta Dumbledore, d'un vieux roi épuisé par la guerre qui envoya un jeune garçon affronter un géant. On offrit à David de longues épées et les meilleures armures pour l'aider dans ce combat si difficile. Mais il refusa en bloc cet attirail trop lourd pour lui. Et il alla au combat avec sa propre arme. Sais-tu ce que c'était, Harry ?

Harry fit signe que non.

-Un lance-pierre. Une arme d'enfant et de paysan. Une arme destinée à attraper les oiseaux et d'autres petits animaux. Mais c'était l'arme de David, et c'est avec une pierre de ce lance-pierre qu'il abattit le géant Goliath.

-C'est une jolie histoire, dit froidement Harry, mais nous ne sommes pas dans un conte.

-Les contes, les mythes et les paraboles n'existent pas pour divertir les enfants, répondit Dumbledore, mais pour énoncer des vérités premières. Harry, sais-tu combien de grands sorciers se sont opposés à Lord Voldemort ? Des dizaines parmi les plus puissants... Et aucun n'a jamais pu en venir à bout, excepté une jeune femme désarmée d'à peine vingt et un an et son bébé.

-D'accord, dit Harry, agacé. Le pouvoir de l'amour, j'ai compris. Mais comment ? Vous ne pouvez pas me dire comment ?

-Non, je ne peux pas, Harry, dit calmement Dumbledore. Tu es le seul à pouvoir le découvrir. Je suis navré que ce poids repose sur tes épaules. Si je pouvais être à ta place...

Il s'interrompit et son regard devint un peu absent.

-En fait j'y ai été, reprit-il, il y a bien longtemps.

Il se tut à nouveau, et durant ce court silence, Harry pensa à cette petite mention sur une carte de chocogrenouille. « Il a vaincu le mage noir Grindelwald. ». Il pensa au regard admiratif de Ron quand il lui avait parlé du directeur la première fois dans le train. « C'est le plus grand sorcier du monde ! ». Il se rappela les articles de Rita Skeeter qui émettaient des doutes sur sa santé mentale, et son regard voilé cette terrible nuit où il lui avait avoué « C'est de ma faute si Sirius est mort. »

L'espace d'une seconde, il eut la vision d'un adolescent qui lui ressemblait (ou bien était-ce plutôt à Tom ?). C'était la première fois qu'il pensait à Dumbledore sans barbe blanche ni sages conseils et cela le troubla. Car pour la première fois, il réalisa que le directeur était un être humain. Un être humain imparfait, doté de qualités comme de faiblesses, et que tout le monde idéalisait comme l'ange sauveur du monde.

-Je suis désolé Harry, reprit le directeur, que tu sois à cette place en ce moment. Je suis désolé que tu sois seul face au géant Goliath avec seulement un lance-pierre. Je ne détiens malheureusement aucun secret qui puisse te permettre de venir à bout de ton combat. Les seuls conseils que je puisse te donner sont ceux-ci : Bat-toi toujours avec tes propres armes, qui sont le courage, la vivacité, et l'affection que tu portes aux tiens. Ne te laisse pas impressionner par celles des prétendus grands sorciers, qui ne sont que l'illusion de la puissance. Ce que tu crois être faiblesse peut devenir force, ce que tu crois être force peut devenir faiblesse. Aussi ne perd jamais espoir, car aucune guerre n'est perdue d'avance.

Harry hocha la tête. Quelques jours plus tôt, ces phrases lui auraient parues totalement dénuées de sens face à l'horreur de la réalité. Maintenant, elles lui apparaissaient comme les paroles les plus importantes que l'on puisse lui dire, car elles émanaient de la seule personne capable de comprendre la situation dans laquelle il se trouvait.

Quand Harry retourna à la tour de Gryffondor, ni Ron ni Hermione ne s'y trouvaient. Il songea qu'ils étaient peut-être en train de travailler à la bibliothèque et s'y rendit aussitôt. Il avait lui-même quelques devoirs qui attendaient désespérément d'arriver un jour en tête de ses priorités.

Ils étaient effectivement à la bibliothèque. Ron, l'air un peu ennuyé, jouait distraitement avec un petit livre d'enchantements qui voletait tout autour de lui. Il essayait de le protéger de coq. Le petit hibou semblait jaloux de l'intérêt que son maître portait à l'ouvrage, et tentait de le chasser à petits coups de bec furieux.

Hermione était comme toujours noyée au milieu d'une montagne de livres et travaillait avec énergie à la rédaction d'un devoir. Apparemment, elle avait déjà écrit quatre rouleaux de parchemin. Harry se pencha par-dessus son épaule et regarda quelques-uns uns des livres étalés autour d'elle. « Les milles et uns secrets du Futhark », « Runes, histoire et interprétations », « Anciens pouvoirs : les runes de l'Oett Hagel »...

Il regarda ce dernier avec plus d'attention. Oett Hagel ? Il connaissait ces mots... Est-ce que ce n'était pas un élément de la formule que prononçait Sophia pour ouvrir la Salle Sans Porte ? Si, d'abord elle disait « Oett Hagel », et juste après « Isa ». Il l'ouvrit et sur la première page du livre, il vit une liste de 24 symboles disposés en trois rangées de 8. Les mêmes symboles que ceux qui étaient gravés dans le marbre du troisième étage de Poudlard, et qui constituaient le Cercle des Clés. Harry pouvait en reconnaître plusieurs.

-Alors Harry, demanda Ron en bâillant, où tu étais ? Dis, tu ne veux pas faire une partie de cartes ?

Mais Harry ne répondit pas. Il y avait là quelque chose d'important qu'il essayait de comprendre. L'une des trois rangées de symboles était imprimée en gras avec la mention « Oett Hagel ». C'étaient visiblement ces huit runes-là qui étaient étudiées dans le livre. Et parmi ces huit symboles en gras, il y en avait deux qu'il reconnaissait pour les avoir vus sur les poignets de Sophia. En dessous du premier était écrit « Isa », et en dessous du second « Mannaz ».

-Mais c'est à l'envers, remarqua-t-il à voix haute.

Hermione releva vivement la tête de son devoir, sourcils froncés.

-Qu'est-ce que tu dis ?

-Je dis que celui-là est à l'envers.

Et il désigna le signe en forme de M bizarre qui portait la mention « Mannaz ».

-J'ai vu le même symbole sur le poignet de Sophia Véliaris, expliqua-t-il. Mais il était dans l'autre sens.

Sur le visage d'Hermione, le froncement de sourcils fit place à la stupeur.

-Tu as vu une rune inscrite sur le poignet de Sophia Véliaris ? Interrogea-t-elle en baissant la voix.

-Deux en fait, répondit Harry. Il y avait celle-là aussi, sur l'autre poignet.

Et il montra celle qui s'appelait Isa. Hermione pâlit.

-De façon permanente ou définitive ? Demanda-t-elle très vite.

-Quoi ?

-Est-ce que c'est inscrit de façon permanente ? Insista Hermione. Est-ce qu'elle peut l'effacer ? Ou bien est-ce que c'est un tatouage ou...

-C'est une cicatrice.

-Les deux ?

-Oui.

Harry ne comprenait rien à ces questions. Ron s'était approché pour entendre de quoi il était question, et le petit livre volant, abandonné à la fureur de coq, battit prestement des pages pour retourner à son étagère. Hermione donnait l'impression de quelqu'un qui réfléchit à toute vitesse. Elle tira à elle un parchemin vierge et commença à prendre des notes.

-Laquelle était sur le poignet droit, laquelle sur le poignet gauche ?

Harry réfléchit quelques secondes.

-Isa était sur le poignet droit, l'autre sur le gauche.

-A l'intérieur ou à l'extérieur des poignets ? Quelle taille à peu près ? Et tu dis qu'une était à l'envers ? Montre-moi sur les miens !

Elle tendit ses poignets, et avec sa plume Harry traça les runes telles qu'il les avait vues sur Sophia. Hermione les contempla quelques secondes, ouvrit la bouche, la referma, effaça rapidement les signes qu'Harry venait juste de tracer, et se jeta sur ses livres comme si sa vie en dépendait.

-Mais enfin qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Ron, stupéfait.

-Oh, vous ne comprenez pas, gémit Hermione sans cesser de fouiller dans ses livres. Vous ne connaissez rien aux runes, vous ne pouvez pas savoir... Isa Zannam !

Et il y avait un profond dégoût dans sa voix alors qu'elle disait cela.

-Je savais qu'il y avait quelque chose de bizarre chez cette fille, poursuivit-elle, mais jamais je n'aurais imaginé... Jamais...

Elle attrapa un bouquin qui était tout en bas d'une pile et avait l'épaisseur de plusieurs dictionnaires. Elle renversa au passage la pile sur le bureau. Il n'y avait que dans les situations graves qu'Hermione manquait autant de respect à la littérature. Elle commença à chercher quelque chose dans la table des matières. Tandis que ses yeux parcouraient les lignes à toute vitesse, elle commença à expliquer. Elle parlait vite et Harry et Ron avaient un peu de mal à la suivre.

-Les runes influencent l'existence, la destinée des choses et des gens. Inscrire des runes de façon définitive sur quelqu'un, c'est influencer toute sa vie de façon irréversible. Personne ne fait ça ! C'est trop risqué, on ne peut jamais entièrement prévoir...

Elle s'interrompit. Visiblement, elle avait trouvé à quelle page se trouvait l'information qu'elle cherchait, et elle commença à tourner les pages.

-Isa est une rune généralement mauvaise, reprit-elle. Placée à côté de Mannaz inversée, elle devient très, très mauvaise. Ca veut dire malédiction. Malédiction jusqu'à la mort. Mannaz est une rune normalement bénéfique, mais la placer à l'envers, c'est vouloir pervertir son sens pour le retourner contre celui qui est marqué. Dans son sens normal, elle signifie l'amour et le soutien de la famille. Inversée, elle veut dire trahison. La trahison des siens. Ah !

Elle avait enfin trouvé la bonne page et se plongea dans la lecture.

-Trahison des siens ? Bafouilla Harry. Mais qu'est-ce que ça veut dire, qu'elle sera trahie ? Qu'elle sera elle-même traître ? Et Isa ?

Hermione ne l'écoutait pas. Elle parcourait les pages et prenait des notes au fur et à mesure. Harry essaya de lire par-dessus son épaule, mais il n'y comprit rien. Elle le chassa d'un geste agacé.

-Ne me déconcentre pas ! Je dois comparer une vingtaine de paramètres pour obtenir la bonne interprétation ! Les moldus utilisent des ordinateurs pour des choses aussi compliquées !

Lorsqu'elle eut enfin terminé, elle se rejeta en arrière et contempla sa feuille sans prononcer un mot.

-Alors ? Risqua Ron.

Elle poussa un soupir et commença à parler. Son calme tranchait étrangement avec l'excitation qu'elle avait exprimée quelques secondes plus tôt.

-Isa, commença-t-elle, est une rune très étrange. Quel que soit le sens dans lequel on la tourne, on ne peut modifier son sens, car elle est parfaitement symétrique. Elle symbolise la glace. La force qui s'oppose au feu. Elle est extrêmement puissante mais c'est une force d'inertie et pas d'action. On l'utilise pour... figer les choses. Elle ne tue pas, mais elle emprisonne derrière une barrière impossible à briser. Elle gèle.

Harry se rappela les paroles qu'il avait entendues une heure plus tôt, et qui brusquement prenaient maintenant du sens.

« Je n'ai plus d'âge depuis que l'Isa Zannam m'a figée. »

-Isa, poursuivit Hermione, est ce qui a permit à Sophia Véliaris de passer devant les Détraqueurs la nuit d'Halloween. Ce qu'ils auraient pu dévorer d'elle, son âme, est prisonnière d'Isa. Et là où elle est, nul ne peut l'atteindre, pas même les Détraqueurs. C'est pourquoi elle est... Comme ça. Elle ne peut plus éprouver de peur, de joie ou de tristesse. Tout ça a été figé en elle. C'est quelque chose qui se rapproche du baiser d'un Détraqueur, sauf que son âme n'a pas réellement été détruite, mais emprisonnée. Emprisonnée pour toujours. Et ainsi il ne reste plus qu'une créature froide, lisse et vide. C'est une malédiction abominable.

Les questions d'Harry moururent sur ses lèvres. Il pensait à la Salle Sans Porte. Un cercle de lumière froide au milieu du néant. Et il revit Sophia, immobile dans son monde au-delà du monde. La Salle Sans Porte. Un lieu semblable au sommeil anesthésiant de la comptine, une prison sans fenêtre. Froid, lisse et vide.

-Zannam, reprit Hermione d'une voix distante, placée tel qu'elle est placée, signifie que cette malédiction a été infligée à Sophia par quelqu'un de sa proche famille, ou qu'elle considérait comme tel. Son père, sa mère, peut-être un frère ou une sœur, ou bien un ami très proche... Nécessairement quelqu'un en qui elle avait confiance, et qui l'a trahie.

-Pourquoi ? Questionna Ron. Pourquoi voudrait-on faire ça à quelqu'un ? Pour la punir de quelque chose ?

-Non, répondit Hermione d'une voix dure. Un châtiment impliquerait d'autres runes. C'est une pure trahison. On l'a sacrifiée.

Harry comprenait mieux le dégoût d'Hermione lorsqu'elle prononçait les mots Isa Zannam. Séparément l'un de l'autre, ils avaient déjà quelque chose d'odieux, mais mis côte à côte... Isa et Zannam. Malédiction et trahison. Qui avait pu faire cela ? La proche famille de Sophia impliquait les Lestrange ou les Malfoy. Les uns comme les autres en étaient capables. Mais pourquoi ? Pourquoi infliger une telle abomination à un enfant de leur lignée si ce n'était pas pour la punir de quelque chose ?

Harry remua avec effroi les derniers mots d'Hermione.

« On l'a sacrifiée. »


Trop de phrases tournaient dans l'esprit de Harry. Trop de questions. Trop de destinées déchirées. Les Etoiles Eteintes, Angela Winterlost, Dumbledore, Sophia. Tom Elvis Jedusor. Tout ça s'embrouillait. Sans même parler de sa destinée à lui.

« Tu es l'enfant de la prophétie. »

« Le moment venu, tu prendras la bonne décision. »

« C'est de ma faute si Sirius est mort. »

Ah, non ! Pas penser à ça !

Il accéléra le pas, dans l'espoir futile de laisser ses pensées troublées derrière lui.

Non, ça n'allait pas... Il n'allait simplement pas assez vite... Il lui fallait le vent sur son visage. Il lui fallait l'ivresse qui faisait oublier la terre ferme.

Il s'arrêta au milieu du couloir, leva sa baguette, et cria : « Accio Eclair de Feu ! » faisant ainsi sursauter deux malheureux première année qui passaient par-là. Quelques secondes plus tard il tenait son balai dans sa main et marchait avec rapidité vers la porte. A peine eut-il posé le pied dehors qu'il bondit avec souplesse sur son balai et s'envola dans une magnifique montée en chandelle.

Ça au moins il savait faire... Voler. Voler était un monde vide de questions et plein de parfaites certitudes. Voler déchargeait son cerveau de toute responsabilité. Il n'avait nul besoin de réfléchir, car il savait avant même de penser, car il agissait avant même de savoir.

Il enchaîna les acrobaties les unes après les autres, de plus en plus difficiles, de plus en plus vite, jusqu'à n'être plus conscient de la différence entre la terre et le ciel, jusqu'à ce que la violence du vent lui arrache des larmes qui n'étaient pas douleur mais soulagement.

Il commençait à sentir dans ses bras une douleur lancinante. Progressivement, cela s'étendit à tout son corps. Il se fatiguait. Mais au lieu de ralentir, il accéléra encore, poussant son balai et son propre corps jusqu'au maximum de ses possibilités.

Tonneau vertical. Piqué. Redressement en chandelle au ras de l'herbe. Montée en flèche à toute puissance. Vol horizontal sur le dos. Redescente en tonneau. Déclenché vertical. Looping. Vrille.

A présent, il ne sentait plus la douleur ou la fatigue de ses muscles. Il ne sentait plus rien. Il avait l'impression que le vent lui lavait le corps et l'âme. Il volait à l'aveugle, faisant confiance à son instinct. Son cerveau saturé d'oxygène ne formait plus la moindre pensée cohérente.

Il volait, volait, volait ! Il ressentait une telle extase qu'il en oubliait l'existence du sol. Il n'y avait rien au-dessous de lui, il n'y avait que l'absolu étourdissement du vol qui ne devait jamais cesser !

Soudain, il sentit ses doigts glisser sur le manche du balai. Il tenta de les resserrer, mais il s'était complètement vidé de ses forces. Ses mains engourdies ne répondirent pas. Il sentit avec horreur que l'odieux appel de la terre avait raison de lui.

Il tombait.

Il heurta durement le sol et tous ses membres endoloris se rappelèrent brutalement à lui. Par miracle, il n'était pas trop haut. Le hasard de ses acrobaties l'avait ramené suffisamment près du sol pour qu'il ne se casse même pas un bras. Harry resta un moment allongé par terre, incapable de retrouver suffisamment d'équilibre pour se relever. Où était-il ? Cloué par terre ou collé au plafond ? Quelle force mystérieuse l'empêchait de flotter librement ? Où était la droite, où était la gauche ?

-Tu aurais pu te tuer, dit une voix près de lui.

Il retrouva enfin un semblant d'orientation spatiale et parvint à s'asseoir pour mieux voir son interlocuteur. C'était Ginny.

-Me tuer ? Oh, non, répondit-il avec détachement. Ca n'arrive jamais.

-Ouais, bien sûr. Ca n'arrive jamais jusqu'au jour où ça arrive. Mais là ce sera trop tard pour commencer à être prudent.

Il haussa les épaules. Le monde manquait toujours curieusement de stabilité. Il se mit debout avec peine.

-Tu as l'air d'un elfe de maison qui aurait abusé de bièrraubeurre, remarqua Ginny avec amusement.

Il voulut hausser les épaules à nouveau, mais il manqua de se casser la figure et ça le dissuada d'exprimer le fond de ses pensées. Il répondrait quelque chose quand l'herbe serait retournée à sa place sous ses pieds. Il tourna la tête avec précaution pour essayer de repérer son balai. Il finit par l'apercevoir à dix mètres de là. Comment allait-il pouvoir parcourir dix mètres en marchant droit ? Ginny eut pitié de lui, et le tira de son dilemme en allant chercher le balai à sa place. Puis ils se dirigèrent ensemble vers le château, selon une trajectoire qui n'était probablement pas la plus directe. Harry entendait que Ginny lui parlait. Mais il avait mal à la tête et avait du mal à se concentrer sur ce qu'elle disait.

-Je connais beaucoup de gens, Harry. Je sais beaucoup de choses.

-Mmm...

-Je sais que Sophia Véliaris s'intéresse à toi. Tu dois faire attention à cette fille.

Il secoua la tête pour clarifier un peu ses idées. Quelque chose lui disait que ce que racontait Ginny était important.

-Tu ne sais pas à quel point elle est dangereuse.

Sophia... Attention... Dangereuse... Oui, mais il savait tout ça, pourquoi Ginny l'ennuyait avec ça maintenant ?

-Oui, oui, dit-il.

-Est-ce que tu écoutes ce que je te dis ? Elle s'intéresse à toi. Elle te suit. Cette fille est pire qu'un serpent. Elle ne se contentera pas de te frapper dans le dos, Harry. Elle se débrouillera pour que tu ailles acheter le couteau. Et si c'est possible, elle s'arrangera même pour que tu te poignardes tout seul.

Qu'il se poignarde tout seul. Tout dépend de ce qu'on appelle sauver et détruire. Tu es l'enfant de la prophétie. On l'a sacrifiée.

Il n'avait tellement pas envie de penser.

Il promit la prudence à Ginny pour qu'elle le laisse tranquille, retourna directement à son dortoir, se jeta sur son lit et s'endormit aussitôt.


C'était l'heure de leur rendez-vous hebdomadaire. Sophia regardait avec intérêt Harry Potter parcourant les derniers mètres de couloir qui les séparaient. Il était évident qu'il savait. Elle pouvait le voir à la façon dont il évitait ses yeux, à l'horreur dans son regard qui n'était plus simplement méfiance pour la Serpentard mais aussi pitié pour la victime. Il était si facile de comprendre l'esprit de ce garçon. Et si aisé de le manipuler. Par exemple, en ce moment, elle pouvait voir quelles questions lui brûlaient les lèvres. Mais il ne savait pas encore s'il allait les poser. Il était pris dans un dilemme tout gryffondorien qui consistait basiquement à se demander « Foncera ? Foncera pas ? ».

Elle le fit entrer dans la Salle Sans Porte, et prit le temps de le fixer sans un mot, pour voir s'il oserait lui révéler ce qu'il avait appris sur elle. Il ne dit rien.

-Eh bien, Harry Potter ? Demanda-t-elle enfin. Pourquoi ne poses-tu pas les questions que tu souhaites me poser ?

Le regard de l'adolescent s'emplit de méfiance.

-De quoi est-ce que tu parles ?

Futile effort pour dissimuler ce qui avait déjà été découvert.

-Je sais que tu sais, dit Sophia. Je t'ai vu regarder mes cicatrices la semaine dernière. Et je vois maintenant ce qu'il y a dans tes yeux. Alors, Harry Potter... Veux-tu connaître l'histoire en entier ?

Il hocha la tête en signe d'affirmation. Il semblait un peu surpris par une offre aussi franche.

-Mon histoire, commença Sophia de sa voix sans timbre, commence en même temps que la tienne, pendant cette nuit d'Halloween où tu as survécu et où Lord Voldemort a disparu. De nombreux sorciers ont hurlé leur joie cette nuit-là. D'autres ont hurlé leur rage. Ma mère était de ceux-là.

Harry savait déjà tout cela et se demandait où Sophia voulait en venir. Elle continua imperturbablement.

-La plupart des Mangemorts et des partisans de Voldemort le pensèrent mort ou écarté pour longtemps, aussi décidèrent-ils de se faire le plus discret possible. Une seule ne put s'y résoudre. Bellatrix Lestrange battit les rangs des anciens Mangemorts, afin de trouver de l'aide pour ramener Lord Voldemort au pouvoir. L'adoration fanatique qu'elle vouait à son maître ne pouvait admettre l'inaction et la résignation. Elle parvint à réunir trois autres Mangemorts à sa cause. Son mari, Rodolphus Lestrange, le frère de celui-ci, Rabastan, et un jeune homme presque aussi fanatique qu'elle du nom de Bartemius Croupton.

Harry fronçait les sourcils. Il savait ce qui s'était passé. C'était l'attaque des parents de Neville qu'elle lui racontait. Et juste après ils avaient tous étés envoyés à Azkaban. Quel rapport avec Sophia ?

-Avec l'aide de ses trois associés, Bellatrix Lestrange apprit que Lord Voldemort n'était pas mort, mais simplement extrêmement affaiblit. Elle conçut un plan pour lui rendre ses pouvoirs. Connais-tu le principe essentiel de la magie noire, Harry Potter ?

Cette question impromptue au milieu du récit le troubla. Non, évidemment il ne savait pas, la magie noire n'était pas enseignée à Poudlard.

-C'est le sacrifice. Le sacrifice du sang la plupart du temps, expliqua posément Sophia. Le sang est le symbole de la vie détruite et volée. Le sang possède un pouvoir immense, car il est la vie et la vie est l'essence même de la magie. La magie noire consiste à voler ce pouvoir pour soi-même. Les larmes possèdent le même pouvoir, car elles sont la douleur, et la magie noire se nourrit de cela aussi. Tous les rituels de magie noire comportent un sacrifice. Certains rituels de magie blanche également, à une exception près : la magie blanche se nourrit de la vie offerte et non de la vie volée. Elle implique le consentement plein et entier de la victime. C'est par un acte magique de ce type que ta vie à été sauvée. Ta mère est morte pour toi, et l'immense pouvoir de la vie offerte t'a protégé.

-Alors le pouvoir qui a détruit Voldemort se rapproche de la magie noire ? Demanda Harry en fronçant les sourcils.

-Absolument pas. Car le fait que le sacrifice soit consenti ou non, et les raisons de ce consentement, change totalement la nature de la magie mise en jeu. Un serviteur qui s'offre loyalement ou un autre qui accepte de se sacrifier par terreur, offrent un résultat complètement différent. De même, rien n'est plus éloigné d'une jeune femme sacrifiée malgré elle pour allonger la vie d'un sorcier, qu'une jeune femme qui se laisse mourir pour sauver son enfant. Il ne faut rien laisser au hasard dans ce type de rituel. Car un doute dans un esprit peu tout détruire. Il s'agit là du principe même de la magie : en apparence, deux choses sont semblables, mais en essence, elles sont divisées.

Harry pensait à toute vitesse. Il pensait à Voldemort buvant le sang d'une licorne, en première année. Il pensait à Queudver qui lui prenait son sang. Et se coupait la main.

-Pour ramener Lord Voldemort à la vie avec ses pleins pouvoirs, poursuivit Sophia de sa voix glacée, ma mère décida de mettre en œuvre les pouvoirs les plus importants qui étaient à sa portée. Elle choisit de mêler le sacrifice volontaire à l'involontaire, le pouvoir du sang offert à celui du sang arraché, le dévouement illimité du serviteur aux hurlements de la victime.

Le sang de la licorne assassinée. La main coupée. Le sang.

Soudain, il comprit.

« On l'a sacrifiée. »

-Pour accomplir cet acte double, elle décida d'offrir ce qu'elle avait de plus précieux : sa descendance.

Sophia laissa flotter un silence afin de mieux observer la réaction d'Harry. Horreur. Et haine. Haine envers les atrocités des Lestranges, et à travers eux de Voldemort. Puis elle reprit avec la même indifférence le cours de son récit.

-Ma mère ne fait jamais les choses à moitié. Aussi elle décida de ne pas se contenter de me tuer. Elle chercha la malédiction la plus puissante et la plus abominable qu'elle puisse trouver. Car plus le sacrifice est grand, plus le pouvoir qui en découle est important. L'Isa Zannam lui parut un choix parfait. En des millénaires de sorcellerie, seuls sept mages noirs s'étaient risqués à jeter cette malédiction. Parce que le rituel complet prenait un certain temps et demandait une longue préparation, elle décida de l'accomplir d'abord, puis, une fois qu'elle aurait en mains le philtre capable de ramener son Seigneur à la vie, elle partirait à sa recherche. C'est exactement ce qu'elle fit. Elle mit au point le philtre, dont l'ingrédient principal étaient mes larmes –mes dernières larmes. Mais elle ne retrouva pas Lord Voldemort. Elle fut arrêtée avant cela, et emprisonnée à vie avec ses compagnons suite à l'agression des Longdubas. Le philtre fut saisit et détruit par le ministère. Et l'enfant que j'étais fut confiée au très respectable Lucius Malfoy, mon oncle.

A « sacrifiée » on pouvait ajouter « inutilement », songea Harry avec amertume. Non pas qu'il aurait aimé que le philtre ait été utilisé. Mais il regardait la jeune fille au visage de statue, pensait à tout ce qui lui avait été volé...

-Tout ça pour rien, murmura-t-il.

-Ne juge pas si vite, Harry Potter, répondit-elle. Les véritables conséquences d'un acte ne peuvent souvent être entièrement évaluées que longtemps après. C'est particulièrement vrai avec acte magique aussi grave que l'Isa Zannam. Si ma mère y avait pensé autrefois, peut-être aurait-elle trouvé l'idée moins merveilleuse... Mais il est dans sa nature d'agir de façon impulsive et inconséquente.

-Que veux-tu dire ?

-Je veux dire qu'elle ignore elle-même ce qu'elle a créé. Le cadeau qu'elle a offert à l'humanité, elle ne peut l'imaginer. Nul ne le peut. Car vous êtes humains et ne pourrez jamais me comprendre entièrement.

Harry ne put soutenir plus longtemps le regard sans expression de Sophia. Il détourna les yeux avec un frisson.

-Mais tu ne peux pas souffrir, n'est-ce pas ? Demanda-t-il soudain.

-Pourquoi non ? Parce que je ne peux rien ressentir ? Même privé d'émotion, cela ne t'empêcherait pas d'avoir mal en tombant de ton balai.

-Ce n'est pas de ce genre de douleur que je parle.

-Je sais.

Elle se tut et s'approcha d'Harry, le fixant de ses yeux troublants de vide.

-Tu parles de ce qui hante ton regard. Evidemment que ta douleur m'est inconnue, Harry Potter. Il y a quinze ans que je n'ai plus ni aimé ni eu peur. Mais ce que j'essaye de te dire, c'est que la souffrance peut emprunter plusieurs voies. La douleur ne naît pas uniquement des émotions. Elle trouve sa source dans la perception que chacun a du monde. Ma perception n'est pas émotionnelle, mais uniquement rationnelle. Je souffre d'une façon que tu ne peux ni comprendre ni même concevoir. Car si je ne ressent rien, je sais que l'on m'a volé une part de moi. Je le sais aussi sûrement, aussi physiquement que si l'on m'avait coupé un bras. J'ai une conscience aiguë de tout ce que je suis, et de tout ce que je ne suis pas, à un point qu'aucun de vous ne peut imaginer. Je ne peux trouver de refuge à cela ni dans l'affection, ni dans le rêve, ni dans la colère, ni dans l'illusion.

L'indifférence avec laquelle Sophia prononçait ces mots les rendait plus marquants encore.

-De plus, ajouta-t-elle, elle est toujours là.

-Qui ? Demanda Harry avec incompréhension.

-L'enfant. Elle n'est pas morte. Elle est toujours là, bien que prisonnière. Et elle me regarde. Cela aussi je le sais.

-Est-il vraiment sûr, demanda lentement Harry, qu'il n'y a aucun moyen de briser cette malédiction ?

-Nul ne se risquerait à essayer, répondit froidement Sophia.

-Pourquoi ?

-Approche, et je te montrerais.

Il hésita une seconde, puis avança. Elle posa sa main sur son front, et murmura « Isa ney Eihwaz. »

Harry sentit un vent glacé le traverser de part en part. Le froid envahit ses pieds, remonta dans ses jambes et son corps jusqu'à sa tête. Puis cela cessa d'être douloureux. Il pouvait continuer à sentir le froid, mais étrangement, c'était devenu le problème de sa peau et non plus le sien, car cela arrivait à sa peau... Et non à lui.

Puis le silence le frappa. Pas le silence extérieur, mais l'intérieur. Tout était muet. Comme bâillonné. Un froid glacé, engourdissant, rassurant... Où rien ne pouvait l'atteindre... A l'abri de tout. A l'abri même de l'ombre de Sirius.

Puis Sophia lâcha son front, et comme si elle avait laissé une porte ouverte en partant, il sentit revenir d'un coup le torrent de ses émotions. Une vague énorme qui s'écrasait sur lui, et lui tordait les nerfs. Cela lui coupa les jambes et lui vrilla la tête. Il hurla de douleur.

Il reprit rapidement ses esprits. Il était à genoux par terre, la tête serrée entre ses mains. Le cours de ses émotions avait reprit son flux normal, et il se releva, toute douleur disparue.

-Cinq minutes, Harry Potter. J'ai piégé tes émotions cinq minutes, et tu n'as pu que hurler. Si je t'avais maintenu ainsi une semaine, tu te serais probablement tordu de douleur durant des heures, ensuite. Au bout de six mois, la libération t'aurais causé une telle souffrance que tu te serais jeté par la fenêtre, ou bien tu en aurais perdu la raison. Il y a quinze ans que je suis sous l'emprise de l'Isa Zannam. Mesure, et déduis. Il est des sortilèges qui possèdent un point de non-retour, au-delà duquel le remède devient pire que le mal. J'ai passé ce point il y a longtemps. S'il était possible de me libérer, il aurait fallut le faire avant. A présent, il est trop tard.

Harry regarda Sophia.

Trop tard.

« Vous voudriez me sauver. Mais cela, vous ne le pouvez pas. »

Alors qu'il contemplait les yeux morts de la jeune fille, il pensa à Bellatrix, à Voldemort, à ces tortionnaires de Mangemorts. La haine qui ne le quittait pas le brûlait plus violemment que jamais. Des monstres pareils ne pouvaient pas avoir le droit de vivre, de marcher à l'air libre, de profiter de la vie tout en torturant leurs propres enfants. Ca ne pouvait pas être possible. S'il y avait un dieu, une quelconque volonté suprême, s'il y avait réellement une destinée cachée dans les étoiles, cela ne pouvait pas être permis. S'il était vraiment le seul capable de renvoyer les démons en enfer, alors il ne devait pas mourir, il ne pouvait pas perdre.

Il ne pouvait pas.


Comme d'habitude, les réponses au reviews!

DW

Voui, vaut mieux m'avoir dans ses alertes, vu la fréquences des updates… (j'ferais mieux la prochaine fois, promis).

Pandoria

Arf… C'est ma grande ambition, ca, tenir mes lecteurs éveillés. J'espère que tu continueras à aimer cette fic.

Tortuegéniale

Merci. A quand la suite ? Joker !

Sascha

Oui, notre petit Harry progresse dans la bonne voie. Ceci dit je lui réserve encore quelques crises existentielles.

Psychadline

Contente que ca te plaise ! Et non, je ne lâcherais pas. Parce que j'ai horreur quand un auteur fait ca. Mais au rythme où je publie, on n'est pas à la fin les enfants.

Sassy

Ah, oui, moi aussi j'aime l'histoire de la mère de Voldemort. Triste à souhait, un rêve pour une fan d'Angst comme moi… J'ai même faillit en faire un one-shot.

Raphael

Vous savez pas comme vous me faites plaisir avec tous ces compliments…

Molly

Raccourcir les chapitres, ca, impossible. Je met longtemps à les écrires, ca oui… Mais j'ai plutôt tendances à allonger à chaque fois !

Naruto

Mon pc a été remplacé, mais les problèmes sont pas finis, loin de là. (gros soupir). Quand à la fille, c'est pour le prochain chapitre. Mmm… J'espère ne pas vous décevoir. Mais bon, vous verrez bien.

A bientôt pour la suite. Quand ? J'ignore, hélas ! Toujours problème de connexion. Là j'ai squatté chez une amie, faudra que je me débrouille aussi pour la suite. Mais si tout va bien (prions) vous devriez pas attendre trop longtemps, cette fois.