Disclaimer: Rowling les a créé, Robin les a mis en scène et moi je traduis…
Message : Merci pour les encouragements. J'essaie de faire une bonne traduction et de respecter le style de Robin… Ca va pas plaire à tout le monde, mais rien ne m'énerve plus que les mauvaises traductions, celles où les expressions idiomatiques sont traduites mot à mot par exemple… Bref je fais des efforts mais ça prend plus de temps…
Pour ceux qui s'impatientent (MarieJo par exemple) voilà REMUS ! Et une présentation plus claire d'où tout le monde en est… Ce qui est rigolo, c'est que vous posez les mêmes questions que les lecteurs anglophones de Robin au même moment de l'histoire !
Ah si… ceux qui veulent SAVOIR pour Peter vont devoir attendre le chapitre 20 si je me souviens bien… donc, si vous n'y tenez plus, allez le lire en anglais !
L'Ordre du Phénix
Tous les étudiants étaient en sécurité dans leur lit. Et tous les professeurs sains d'esprit avaient déjà suivi leur exemple. Il était déjà près de minuit et demain, ils devraient tous se lever pour distribuer les emplois du temps ou préparer leurs cours. Certains néanmoins étaient encore éveillés, assis autour d'une table dans la salle des professeurs qui avait été spécialement protégée pour l'occasion. Un système complexe de sorts les cachait. Toute personne qui serait entrée, n'aurait vu qu'une salle vide et peu éclairée. Elle n'aurait rien vu des sept personnes assises à la table en chêne.
Celui qui présidait, tout le monde l'aurait reconnu. Il semblait, de fait, chez lui à Poudlard. D'une certaine façon, le vieil homme appartenait à cette école et il le savait. D'autres devoirs l'avaient appelé ailleurs, depuis quelques années, loin de cette école qu'il aimait tant. Tous les autres reconnaissaient que le château était différent sans lui. Sous sa houlette, Poudlard avait l'air plus fort, plus autonome. Il y avait donc moult raisons pour que l'homme à la robe bleu nuit préside cette réunion. Même si son travail l'avait emmené ailleurs, pour Albus Dumbledore, Poudlard serait toujours sa maison.
A sa gauche, on trouvait Remus Lupin, qui aurait dû présider. Mais Remus, directeur ou non de Poudlard, n'aurait jamais même rêvé d'usurper cette place. C'était un sorcier puissant, très intelligent et capable de mettre tout le monde à l'aise en quelques minutes. Mais pour lui le jugement de Dumbledore gardait toute son importance. Comme pour tous les autres, non, peut être encore plus. Il devait tout à Dumbledore. A peine nommé directeur, celui-ci avait accepté l'enfant loup-garou à Poudlard. C'était aussi lui qui lui avait donné son poste de professeur. Quand Dumbledore s'était décidé à partir, il avait nommé Remus à sa place – qu'il soit ou non un loup-garou. Et Remus lui en serait toujours reconnaissant. Pendant ses années à Poudlard, il avait enseigné deux matières différentes et était intervenu dans une troisième. Il aimait vraiment enseigner. Ce même attachement le conduisait aujourd'hui à détester impitoyablement tout ceux qui cherchaient à blesser ses élèves.
A côté de Lupin, se trouvait James Potter – l'Auror à la renommée mondiale – et l'un des meilleurs amis de Remus. Le fait qu'il soit maintenant à la tête de la division des Aurors n'y changeait rien. Même si leurs vies étaient différentes, même s'ils ne se voyaient pas autant qu'ils l'auraient voulu, ils étaient aussi proches qu'ils l'avaient été pendant leurs années à Poudlard. Ils l'avaient appris de la façon la plus tragique. Avec un petit sourire, Remus regardait le regard de son ami se perdre dans la table et ses doigts tapoter doucement le bois. James était sans doute en train de dresser la liste des Mangemorts suspects ou de deviner qui serait la prochaine cible de Voldemort. James avait l'air plus vieux qu'il ne l'était. Ces années passées à perdre des amis et à lutter contre Voldemort lui avaient volé sa jeunesse insouciante toute entière dédiée au Quiddich. Il était maintenant un Auror mortellement sérieux mais toujours capable d'un immense amour.
L'objet de cet amour était assis à sa gauche. Lily Evans Potter, sous son innocente beauté, était capable des actes magiques les plus puissants. Bien qu'elle ne fut pas elle-même un Auror – s'occuper et cacher Harry toutes ses années l'en avait empêcher – Lily se consacrait toute entière à la lutte contre Voldemort. Elle excellait en charmes. Elle était officiellement l'assistante de Dumbledore, mais elle se consacrait dans les faits à rechercher les pièges et les espions placés par les Mangemorts. Lily possédait ainsi la rare faculté de « voir » au travers du Polynectar. Elle savait immédiatement lorsque quelqu'un imposteur se présentait. Les protections magiques qu'elle créait étaient pratiquement impossibles à briser. Elle savait par ailleurs pénétrer les protections créées par d'autres et détruire les sorts qui les soutenaient pour permettre une pénétration discrète et indétectable. Beaucoup de gens la prenaient pour rien de plus qu'un joli visage, un trophée de plus pour son célèbre mari. Remus lui savait sa vraie personnalité – comme tous ceux qui avaient été avec eux à Poudlard. En septième année, le préfet en chef et la préfète en chef s'étaient affrontés constamment pour les meilleures notes. Ils partageaient ainsi la volonté d'être les meilleurs et un amour mutuel hors du commun. S'ils s'étaient ensuite mariés, c'étaient à la fois pour se simplifier la vie et pour le symbole.
Il y a quelques années, ils avaient perdu un des leurs. Un qui aurait clairement été avec eux à cette table, dans le conseil restreint de l'Ordre du Phénix. Mais cela n'était pas et Remus s'était promis de ne plus y penser. Ca lui faisait trop mal.
En face de Lily, Arabella Figg les regardait. Ses cheveux et ses yeux étaient gris acier, et sa personnalité en avait la robustesse. Ces années passées à travailler contre Voldemort l'avaient amener à prendre la direction de la justice magique. Ces années ne l'avaient pas épargnée, elle non plus. Remus n'avait que du respect pour elle, même si ses sentiments n'approchaient même pas de loin ceux que James Potter, son protégé, avait pour elle. Elle avait été son mentor au sein des Aurors. Elle tenait ainsi une place spéciale pour James malgré sa sévérité et sa quasi-incapacité à pardonner les erreurs de ses subordonnés.
Dans ses activités professionnelles, on ne pouvait trouver plus exigeant qu'elle. Pour Remus, c'était sa force, ce qui lui permettait de garder la main dans la partie d'échecs mortelle qu'ils menaient contre la magie noire. Les échecs version sorcier sont plus brutaux que le jeu Moldu. Et dans ce cas, c'était pareil – sauf que le perdant n'aurait pas la possibilité de partir à la fin de la partie.
A la gauche d'Arabelle, se tenait Mondungus Fletcher, un autre ancien Auror, qui avait choisi de prendre se mettre en disponibilité du service actif. Deux ans plus tôt, il avait été capturé par Voldemort. Il avait passé trois jours en enfer, torturé pour obtenir des informations jusqu'à ce que James et Arabella, forts des renseignements donnés par leurs espions, puissent le sauver, à la barbe de Lucius Malefoy. Après s'être rétabli, il était devenu professeur de transfiguration à Poudlard. Remus n'aurait jamais pu trouver de meilleur enseignant. Il aurait pourtant aimé arriver à le décider à accepter la responsabilité de l'enseignement de la Défenses contre les forces du mal. Mais le souvenir de sa douloureuse expérience était encore trop vivace pour qu'il accepte d'avoir quelques relations que ce soit avec les forces du mal. Il n'était pas pour autant un membre moins actif de l'Ordre et gardait une profonde gratitude pour les trois personnes qui l'avaient sauvé – en particulier pour l'espion qui s'était ainsi mis en danger de mort.
Cet espion était à sa gauche. Severus Rogue pouvait s'enorgueillir d'être le plus long espion vivant de l'Ordre. Pendant ces onze dernières années, Rogue avait été un agent double, jouant en permanence avec la frontière entre la magie noire et la magie blanche, pour rester en vie. Remus n'avait jamais oser demander à son sous-directeur pourquoi il s'était tourné vers le Mage noir. Il le respectait trop pour cela. Les années passées à travailler ensemble avaient apaisé la haine qu'ils s'étaient autrefois portée. Ces dix dernières années, même James et Severus étaient arrivés à une sorte de trêve – en privé, en public, ils continuaient de faire savoir qu'ils se détestaient. Le temps, la maturité, l'incessante médiation de Lily et Remus, avaient eu raison de cette vieille rancœur. Bien sûr ils ne s'aimaient pas vraiment, mais, Remus le savait, ils se respectaient. C'étaient deux hommes forts et dévoués, faisant de leur mieux pour empêcher le monde de devenir plus sombre. C'était bien suffisant pour tous ceux assis à cette table.
Après avoir laisser son regard errer autour de la table, Remus se tourna vers Dumbledore et attendit que le Ministre de la magie prenne la parole. Ce ne fut pas long.
« Merci à tous d'être là » dit calmement Dumbledore. Il avait l'air fatigué, remarqua Remus. Même s'il l'avait toujours connu vieux, le grand mage lui avait toujours paru sans âge. Mais aujourd'hui, devenu le cœur et l'âme de la lutte contre Voldemort, Dumbledore semblait à bout. « Je sais que deux d'entre vous doivent assurer des cours demain, je serai bref ».
Leur groupe était réduit. Ils étaient l'élite, ceux qui savent. Si l'un d'entre eux avait trahi, l'Ordre aurait été détruit. Tous le savaient. Et c'était pourquoi ils n'étaient que sept. Ils avaient confiance en d'autres personnes, ils aimaient d'autres gens et les membres de l'ordre étaient bien plus nombreux. Mais, ces sept là en étaient le cœur. Mundungus Fletcher n'y était pas depuis très longtemps. Il remplaçait dans sa classe et dans l'ordre Minerva McGonagall qui était morte bien avant qu'il ne revienne à Poudlard. Le conseil restreint avait eu huit membres. Lors de sa création, sous l'égide de Dumbledore, il avait pu paraître comme le groupe le plus hétéroclite jamais réuni. Mais là encore, le temps avait montré que l'instinct du vieux sorcier avait raison. Personne n'avait jamais failli. Les deux qui étaient morts avaient emportés leurs secrets dans leur tombe. Comme les autres le feraient, s'il le fallait.
« Cette réunion n'a rien d'extraordinaire, heureusement », continua Dumbledore avec un petit sourire amer. « Nous n'avons pas à regretter de nouvelles catastrophes depuis l'attaque de Dumbledore contre le Ministère allemand de la magie la semaine dernière. J'ai contacté les survivants et ils ont accepté de travailler avec nous. J'ai envoyé Peter Pettigrew là-bas pour parler avec le ministre en exercice. Tout le monde hocha la tête autour de la table et Remus dut s'empêcher de sourire. Le jeune garçon qui craignait de n'arriver à rien devenait aujourd'hui quelqu'un d'important. Il était maintenant le directeur de la coopération magique internationale et un membre influent de l'Ordre du Phénix. Remus était sûr qu'il serait capable de convaincre les Allemands que Voldemort était leur problème à tous, pas seulement aux Britanniques – si le Mage noir n'avait pas atteint ce résultat là par ses propres actions !
« Les recherches de Lily ont par ailleurs abouti à des résultats prometteurs. Je pense qu'ils vont tous nous intéresser… Lily ?"
La beauté aux cheveux auburns sourit légèrement. "Bon, ça m'a pris pas mal de tant pour y arriver, mais je pense que j'ai finalement mis au point un charme anti-polynectar. » répondit-elle. Ces paroles captèrent instantanément l'attention de Remus. Si les capacités exceptionnelles de Lily étaient extrêmement utiles, le fait qu'elle n'ait pas pu faire autre chose avait été un problème. Mais maintenant…
Lily continua: "Bien sûr, je vais avoir besoin de polynectar pour être tout à fait sûr, mais je pense que ça va marcher »
« Je t'en donnerai » dit immédiatement Severus.
« Et le testeur ? » demanda Lily.
« Demande à ton mari », répondit-il immédiatement. James rie doucement. Dumbledore sourit à leurs habituelles piques. « Bon, maintenant que tout ça est réglé, passons à la question suivante. Severus ? »
« Rockwood »
Tous les visages, celui de Remus en premier, marquèrent leur surprise face à cette réponse lapidaire.
« Rockwood ? »pensa incrédule le directeur. « C'est impossible ! »
Le pire dans cette période sombre était bien de deviner qui était l'ennemi. Voldemort avait au moins autant d'espions qu'eux. Et, comme eux, il gardait leurs identités secrètes. Peu de Mangemorts les connaissaient, même ceux de haut rang, comme Severus Rogue.
Seuls ceux qui étaient dans cette pièce connaissaient le statut d'espion de Severus. Et Mundy, et pourtant on lui faisait confiance, ne le savait que depuis quelques mois. C'était simplement trop risqué.
« Rockwood ? » répéta Arabella "Expliquez vous!"
Rogue haussa les épaules. « Je n'ai que des preuves circonstancielles, mais convaincantes » répondit-il. « Je suis presque sûr que c'est lui qui a donné Bode et Croaker. Personne d'autres ne savait, en dehors de nous ».
« Hum » grommela la vieille femme sans discuter. « Je suppose que maintenant nous allons devoir trouver des preuves »
« Si vous préférez, je laisserai dorénavant les espions agir pour vous éviter d'avoir à les arrêter, Arabella. Ce sera un plaisir ! », répondit Rogue avec colère.
Les yeux gris de la directrice de la justice magique lancèrent des éclairs, mais Dumblodore intervint : « Severus, Arabella, ce n'est pas le moment ! »
« Oui, bien sûr » grogna la vieille femme.
« Je m'excuse » dit Severus « mais c'est Rockwood »
« En parlant de Mangemorts, Remus, que devient le professeur Quirrel ? ».demanda soudainement Dumbledore. Remus haussa les épaules quand le Ministre se tourna vers lui.
« Comme d'habitude », répondit-il. « Il bafouille toujours autant et frise l'incompétence. Il n'a rien à apprendre aux élèves après la quatrième année. Je ne peux pas penser que Voldemort le trouve très efficace, lui non plus »
« Non » Rogue leva les yeux au ciel « Mais il est content de savoir qu'il a réussi à glisser non pas un mais deux espions sous ton nez ! »
Remus gloussa. « Moi, je préfère qu'il pense que je suis stupide. Pour répondre à votre question Albus, rien à signaler. Comme Rogue a autorité sur lui, à nous deux, nous avons réussi à lui cacher tout ce qui est important. »
C'est-à-dire des choses importantes, comme ces réunions. Dumbledore avait beau être maintenant le ministre de la magie, il trouvait cette organisation secrète toujours aussi utile. Lorsque le gouvernement avait été sur le point de basculer, c'est sur cette organisation qu'il s'était appuyé pour reconstruire une autorité. Remus pensait comme lui que la survie de l'Ordre était essentielle pour vaincre Voldemort. Au moins, l'Ordre ne reposait pas sur une chaîne hiérarchique de commandement ou une bureaucratie brassant des papiers – deux facteurs qui avaient tendance à tuer toute initiative et ralentir des projets cruciaux !
« Bien » Le Ministre se tourna vers James. « Comment va le projet Azkaban ? »
« Il avance doucement » reconnut James. « Nous n'avons réuni que peu d'informations. Voldemort n'encourage personne, même ses plus fidèles mangemorts, à visiter les prisonniers. Nos espions n'ont donc presque aucune chance d'y aller. La prison est son terrain de jeu personnel, son petit morceau d'enfer à lui. »
Les paroles de James firent frissonner Remus. Tant de gens bien étaient emprisonnés à Azkaban, d'anciens amis, d'anciens collègues. Depuis six ans, depuis que Voldemort avait pris Azkaban, l'Ordre et le Ministère avaient cherché les moyens de le reprendre. Mais le Mage noir avait fait de l'île son trône. Les forces réunies là – les Démenteurs et les Mangemorts – rendaient tout assaut vain. Ces trois dernières années, Voldemort avait commencé à y détenir ses prisonniers de guerre. Pour l'Ordre, il devenait vraiment urgent de libérer l'île, mais ce projet n'avançait pas.
« Ce que j'aimerais » continua James plongé dans ses pensées, « c'est d'y envoyer quelqu'un… je sais que nos espions ne peuvent pas faire ça. Il faudrait donc infiltrer quelqu'un… »
« Tu veux dire comme prisonnier ? » le coupa sombrement Fletcher
« Oui, c'est ce que je pense » répondit sérieusement James en levant la main comme pour prévenir les protestations du professeur de transfiguration. « Je sais ce que tu penses, Mundy, et je suis d'accord. Les risques sont énormes et jamais je n'enverrai quelqu'un qui ne serait pas volontaire. Mais c'est l'idée. C'est tout ce que nous pouvons faire et nous devons faire quelque chose ! Nous pensons qu'il y a au moins vingt-trois prisonniers là-bas. Tous méritent mieux que d'être laissés à perpétuité dans l'enfer privé de Voldemort. »
« Le pire dans ce projet, James, c'est que c'est un bon projet » répondit Arabella après un moment, pendant lequel ils avaient pesét tous silencieusement les risques. « Nous devons y penser »
« Peut-être » concéda Dumbledore. Même s'il n'avait pas l'air très content, pensa Remus. « Mundy, qu'en pensez-vous ? »
Fletcher avala sa salive avant de répondre : « Je pense que c'est une idée téméraire et dangereuse… Et pour celui qui va y aller, ça va être rien moins que l'enfer… Je ne pense pas que ce soit possible, Albus ». L'ancien Auror respira profondément avant d'ajouter : « Quoi qu'il en soit, nous allons essayer ! »
