Disclaimer : Robin, Fénice, Camille et… Rowlings. A moins que ce ne soit le contraire ?
Message : Je suis vraiment désolée d'aller si lentement. Je dois avouer que ma fic, Lune et Etoile, me prend plus de temps que je ne l'avais imaginé… Robin a encore posté de nouveaux chapitres… Si vous arrêtiez de m'encourager, je crois bien que je laisserais tomber ! Alors merci à tous les reviewers !!!
Chapitre neuf : Liens familiaux
Le déjeuner dans la Grande Salle dégénéra, comme d'habitude, en batailles rangées. D'un coté, les plus vieux des Serpentards essayaient de terroriser tous ceux dont le statut social était moins élevé que le leur. De l'autre, les plus âgés des Gryffondors essayaient de leur mieux de défendre tous ceux qui ne savaient pas le faire seuls. Les Poufsouffles essayaient désespérément de s'en tenir à une voie moyenne et d'avoir des amis des deux côtés. Les Serdaigles, comme leur tradition leur commandait, essayaient de ramener la paix. Mais la paix était rare. Les moments de réconciliation brefs et espacés. Les Serpentards disaient que c'était un test. Harry pensait pour sa part que c'était de la cruauté. Si leur opposition avait un temps pu passer pour de la simple rivalité, ce n'était plus le cas.
La bataille qui faisait rage ne se limitait plus aux insultes et aux blagues. Les sorts jetés ne pouvaient plus être simplement levés par des premières années. Poudlard avait beaucoup changé depuis qu'il avait accueilli leurs parents. Les sorts utilisés maintenant étaient dangereux et méchants. Ils fleurissaient dès qu'un professeur tournait le dos ou dès qu'un Serpentard avait le sentiment qu'il n'encourait pas une punition trop grave. Les Gryffondors de première et deuxième années étaient les meilleures cibles. Et, pour ceux qui étaient nés moldus, c'était pire. Les Gryffondors plus âgés s'unissaient pour défendre les plus jeunes qu'ils appartiennent ou non à leur maison. Ils étaient souvent aidés par les plus âgés de Serdaigle ou de Pouffsouffle. Mais les Gryffondors faisaient grand cas de ce rôle – ils n'appartenaient pas à la maison des braves pour rien. On aurait aussi pu dire qu'ils ne tenaient pas en place – mais quelque soit la manière dont on les désignait Harry savait qu'il leur appartenait.
Riposter était difficile. L'honneur de leur maison interdisait de s'abaisser à copier les Serpentards. Mais aucun Gryffondor qui se respectait ne pouvait accepter silencieusement de les laisser faire. Les Serdaigles se considéraient comme au-dessus de la bataille. Ce n'était pas le cas des Gryffondors. Ils se battaient. Mais ils se battaient selon leurs propres règles. Les sorts étaient acceptables – voire inévitables. Se défendre était nécessaire. Riposter en cas d'attaque était toujours accepté mais jamais un Gryffondor ne devait provoquer le conflit. Aucun Gryffondor ne devait accepter de se battre selon les règles des Serpentards sauf s'il n'avait aucun autre choix. Quand ils se battaient, ils n'avaient ni pitié, ni faiblesse. Ils devaient gagner – même si pour le faire ils devaient adopter les méthodes de l'autre maison. La finesse et la confusion étaient leurs armes préférées. Fred et George Weasley avaient été extrêmement populaires dès le début de cette bataille car ils savaient mener ce combat. Mais ils n'étaient plus seuls.
Ils étaient six maintenant à vouloir riposter avec toute la créativité qu'ils arrivaient à mobiliser. Six étudiants, venant de quatre familles différentes et de deux groupes d'âge différents. Ils se jetaient dans cette bataille pour la gagner. En s'alliant aux jumeaux Weasley et à Lee Jordan, Harry, Ron et Hermione étaient devenus les cibles préférées des Serpentards – à peine six semaines après être arrivés à Poudlard. Les sept années à venir promettaient déjà d'être longues et difficiles. On pouvait aussi penser qu'ils n'allaient pas s'ennuyer !
Lorsque le professeur Remus Lupin entra dans la Grande Salle, il interrompit, par sa seule présence, de nombreux petits différents. C'était un homme gentil, mais il ne valait mieux pas le chercher. Tous les étudiants le savaient. Personne ne tenait à le tester. Un nombre suffisant d'étudiants avaient appris à leurs dépends à quel point c'était une mauvaise idée. Comme d'habitude, il se déplaçait d'une longue et puissante foulée. Mais l'expression tendue et fermée de son visage était l'exacte opposée de ses manières avenantes habituelles. Il avait l'air mécontent et il se dirigeait droit vers la table des Gryffondors – pour le plus grand plaisir des Serpentards qui se tenaient de l'autre côté de la salle. Les six Misfits se consultèrent rapidement du regard. L'un d'entre eux avait-il fait quelque chose depuis la veille et l'incident avec les chaussures de Malefoy ? Tous haussèrent les épaules. Ils firent donc de leur mieux pour avoir l'air de ne pas avoir vu arriver le directeur et d'être innocent. Généralement, c'était le professeur Fletcher qui traitait leurs blagues. Quelque soit le motif de Lupin, ça ne pouvait pas les concerner. Il ne s'occupait que rarement de tels détails !
Harry vit les yeux de Ron s'agrandir de panique face à lui. Il n'osa pas regarder derrière lui. L'expression de son ami – et la grimace de Fred – lui disaient que Lupin venait vers eux. Les jumeaux Weasley échangèrent un regard, cherchant visiblement à décider rapidement d'une stratégie pour éviter une trop lourde punition. Mais les pas étaient maintenant audibles juste derrière Harry.
« Quoique ce soit, Professeur, ce n'est pas nous », commença George au moment où son jumeau disait :
« Vraiment, professeur… »
« Je ne suis pas là pour vous parler de vos blagues » les interrompit calmement Lupin. Sa main se posa au même moment gentiment sur l'épaule d'Harry. « Je dois parler à Harry »
Celui-ci leva la tête et comprit, à l'expression du visage de Lupin, que quelque chose de grave s'était passée.
« Monsieur ? »
« C'est ton père, Harry », dit Remus doucement. « Il est tombé dans une embuscade de Mangemorts. Il est à Ste Mangouste ».
Harry sentit ses entrailles se figer.
"Que s'est-il passé ?"
"Je ne connais pas les détails" répondit le directeur. "Ta maman est auprès de lui et je pars à l'hôpital maintenant. Tu peux venir, si tu veux. »
Harry se leva et acquiesça avec raideur. Sa gorge était tellement serrée qu'il étouffait. Il ne pensait pas être capable de parler, même s'il l'avait voulu. Le voulait-il d'ailleurs ? Remus l'aurait dit si son père était mort… Harry avala sa salive avec difficulté. Il suivait le vieil ami de son père sans chercher à comprendre où ils allaient. La main de Remus sur son épaule le réconfortait un peu, mais son cœur était trop serré pour battre. Le danger avait presque constamment été partie intégrante de sa vie, pourtant la famille Potter avait toujours trouvé le moyen de restée préservée – avec des blessures et des bleus ça et là. Harry avait toujours su que l'activité d'Auror de son père était dangereuse, mais James Potter semblait protégé par un charme secret. Alors que 65% de ses collègues échouaient, lui rentrait chaque soir chez lui. Il n'avait même jamais été sérieusement blessé.
Jusqu'à aujourd'hui. Harry lutta pour desserrer l'étau formé dans sa gorge. Pas Papa. Car il savait au fond de lui que ce qui s'était passé était grave. S'il vous plaît, pas Papa.
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Un moment plus tard, l'élève et le professeur arrivèrent à l'hôpital. Visiblement Remus savait où il devait aller. Il ne s'arrêta pas à l'accueil. Harry le suivait pas à pas, le cœur battant furieusement dans sa poitrine. Ne pas savoir était le pire. Il regarda autour de lui, essayant de trouver de quoi se distraire. Mais les murs blancs, d'une propreté maniaque, n'avaient rien à dire. Il n'avait pas été souvent dans des hôpitaux, mais pensa Harry, un peu de décoration ne ferait pas de mal ! Enfin, après un dernier tournant, ils trouvèrent sa mère assise sur un banc devant une porte fermée. Un autre homme se tenait debout à côté d'elle, montant a priori la garde. C'était un Auror, Harry l'aurait parié.
Sa mère se leva vite quand elle les vit. Remus fut le premier près d'elle, Harry la dévisagea cherchant des indices de l'état de son père. « Merci de l'avoir amener, Remus », murmura-t-elle « Je sais que tu détestes quitter ton école ».
« Pas de problème, Lily »
« Alors mon chéri », sa mère se tourna vers lui et Harry se laissa engloutir pas son étreinte. Lily l'embrassa sur le front. « Comment, ça va ? »
"Je veux savoir, Maman", répondit doucement Harry en la repoussant et en dévisageant ses traits tirés et fatigués.
« Il va s'en tirer, Harry », répondit-elle. « Les médecins disent qu'il va devoir rester à l'hôpital une semaine environ »
« Je peux le voir ? »
« Pas maintenant » Comme Harry fronçait des sourcils, sa mère ajouta « Le ministre Figg est en train de lui parler »
"Oh". Il respirait plus facilement. Sa mère le conduisit vers le banc et il s'assit. Un grand soulagement le submergeait alors que toutes ces informations le pénétraient. Son père allait bien. Tout allait bien…
« Que s'est-il passé, Lily ? » Remus s'assit de l'autre coté d'Harry.
« Une embuscade » répondit Lily. « James devait rencontrer un informateur mais c'était un piège… Arabella et moi sommes arrivées juste à temps pour voir le pub moldu exploser… il y a eut plein de blessés. James était près de la porte, il n'a été que légèrement touché par l'explosion. »
« Combien de morts ? »
« Je ne sais pas » dit elle doucement. Ses yeux verts, si semblables à ceux d'Harry, avaient l'air inquiets. « Trop. Fudge et les gens du département des catastrophes magiques y sont maintenant »
Une idée s'imposa dans l'esprit d'Harry et il fronça les sourcils « Maman, comment as-tu su que tu devais y aller ? »
« Tu sais que je ne peux pas te répondre, mon chéri » Lily lui serra doucement les épaules. Bien qu'il eût aimé savoir, Harry acquiesça. Il savait depuis des années que ses parents étaient tous les deux membres de l'Ordre du Phénix. Mais il y avait toujours tant de choses qu'ils ne semblaient pas pouvoir lui dire. S'en plaindre – pensaient-ils qu'il était trop jeune ? – n'y avait rien changé. Harry avait appris à ne pas s'en occuper. Mais il aurait aimé savoir. Il n'était pas stupide. Il n'était plus un enfant. Harry comprenait mieux que bien des enfants de son âge à quel point Voldemort était une menace pour le monde magique. En nommant Dumbledore ministre de la magie, on avait arrêté une vague de terreur. Mais même ce grand sorcier n'avait pas réussi à arrêter complètement le Lord Noir. Son pouvoir restait fermement assis sur ses bases.
Des voix s'élevèrent, provenant de la chambre de son père.
« Ecoutez moi, jeune homme », grondait Mme Figg. « C'est comme ça et je n'y reviendrais pas ! Plus de terrain, plus de prises de risques inutiles. Vous risquez déjà trop sans avoir à éviter d'exploser toutes les semaines. Et ne m'interrompez pas, James Potter ! Nous ne pouvons pas nous permettre de vous perdre et vous le savez bien ! »
Harry écoutait avec étonnement. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion d'entendre Mme Figg, cette femme éduquée aux manières posées, gronder son père ! En fait, il n'avait jamais entendu quelqu'un s'adresser à son père sur ce ton. Sa mère et Remus échangèrent un regard amusé. On voyait bien qu'ils pensaient eux aussi que son père avait bien mérité qu'on lui remonte les bretelles.
« Bella », commença son père
« N'essayez même pas ! » cria Mme Figg. « Vos belles paroles ne réussiront pas à vous tirer d'affaire, cette fois ! L'Ordre a besoin de vous et je ne vais pas vous laissez vous faire tuer… »
« Je ne laisserai jamais Voldemort me coincer » répliqua son père. « Vous savez aussi bien que moi que quelqu'un doit faire ce que je fais. Si vous trouvez quelqu'un qui le fasse mieux, alors bravo ! Quand vous l'aurez, je quitterai le terrain. Mais, en attendant, l'Ordre ne peut pas se permettre de ne pas m'avoir sur le terrain ! Si ce que vous dîtes était vrai, alors Dumbledore lui-même serait là pour m'engueuler. Mais je ne le vois pas. Alors faites-vous une raison, Arabella. Vous ne pouvez pas m'arrêter."
"Je peux vous l'ordonner", gronda la vieille femme. Harry ne pouvait qu'imaginer la fureur de son visage. »
« Je n'obéirai pas »
« Je vous ferai arrêter pour insubordination »
« Vraiment ? » la provoqua son père. Harry ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Son père n'avait jamais été quelqu'un qui renonçait facilement. Et l'obstination qui marquait toute la famille Potter était clairement implantée dans son fils.
« Je vous virerai, espèce d'âne, pour votre propre sécurité ! »
« Je veux voir ça ! »
« Allez vous faire voir ! »
Son père rit. « Ca aussi, je veux bien. »
"Un de ces jours, James Potter, je vous tordrai le cou moi-même », soupira Mme Figg exaspérée.
« Essayez de rendre ça intéressant… je détesterai mourir calmement. »
« James ! Je suis sérieuse ! Arrêtez un peu de plaisanter!" De nouveau, elle criait.
"Ecoutez, je ne pourrais pas me défendre si vous décidiez de me tuer maintenant! Je dois faire quelque chose », répondit le père d'Harry.
« Vous avez donc décidé de me faire mourir de contrariété ? », demanda la vieille femme.
« Et si ça marchait ? Toutes les victoires sont bonnes à prendre. »
Mme Figg soupira de nouveau.
« Il n'y a donc rien à faire, n'est-ce pas ? Vous ne changerez jamais ». Elle se tut un instant. Harry l'imagina essayant d'impressionner son père avec son regard assassin. "Voulez vous me dire autre chose avant que je parte ?"
« Je crois que nous avons fait le tour »
« Bien », répondit Mme Figg avec raideur. « Contentez vous de guérir, James. Et restez dans ce lit toute la semaine ! »
« Oui, Madame » répondit son père avec une réserve affectée. Un instant plus tard, les portes s'ouvrirent avec fracas devant une Arabella Figg en colère. Ses yeux coururent sur eux trois. Elle esquissa un petit sourire quand elle découvrit devant l'expression mi-amusée, mi-exaspérée de la mère d'Harry.
« Vous avez entendu ? »
« Oui »
« Bien, j'espère que vous aurez plus de chance que moi avec lui », grinça la vieille dame avec humeur. « Dieu sait, que JE n'aurai jamais pu épousé quelqu'un d'aussi insupportable ! »
Lily éclata de rire. « Il est difficile, n'est-ce pas ? »
"Toujours"
Sur ce Mme Figg disparut. Quand Harry, sa mère et Remus entrèrent dans la chambre, Harry eut un choc. Son père était pale. Un bandage couvrait la partie gauche de son visage. Son bras droit était en écharpe. Et Harry ne pouvait qu'imaginer l'état de reste de son corps caché par les couvertures de l'hôpital. Il n'avait pas l'air en forme. Pourtant son père sourit quand ils entrèrent, même si Harry crut le voir un instant grimacé. Par habitude, il chercha les lunettes de son père – il savait comme c'était désagréable de ne pas avoir les siennes – mais elles semblaient nulle part. Il s'approcha prudemment de lit. Son père lui sourit.
"Tu peux t'asseoir Harry… je ne mords pas" lui dit-il gentiment.
Harry rougit. « Je sais ». Il s'assit sur le bord du lit, à la droite de son père. Il le vit sourire quand il salua les deux autres visiteurs.
« Bonjour mon ange ».
La mère d'Harry s'assit en souriant de l'autre coté du lit, prenant sa main gauche. James leva les yeux vers on ami : « merci de m'avoir amener Harry, Remus »
« C'est à ça que servent les amis, Cornedrue »
« Où sont tes lunettes, papa ? », demanda Harry
« Elles sont légèrement en purée » répondit James. « Voire complètement détruites, bref irréparables. J'espère que ta mère a pensé à m'apporter ma paire de secours ! »
« Les voilà ». D'un geste sûr, sa mère plaça les lunettes sur le nez de son mari. Elle en profita, comme chaque fois, pour arranger ses cheveux. Harry détestait ça, comme son père qui fronça les sourcils avec le sourire.
« Merci beaucoup »
« De rien mon chéri ». Lily et Harry échangèrent un regard calculateur. Elle renchérit « Mais, sois gentil avec moi ou je les reprends ! »
« On ne reprend pas des choses à des gens qui ne peuvent pas se défendre", objecta son père.
« Tu avais l'air de t'en sortir il y a quelques minutes », répondit sa mère du tac au tac.
« Arabella ne m'a jamais menacé de reprendre mes lunettes »
« Faisons un marché : tu restes sagement dans ton lit tant que les médecins te le demandent et je te les laisse » répondit la mère d'Harry en souriant.
« Harry, aide moi »plaida son père. Harry eut un petit rire.
« Désolé Papa. Je crois que je suis d'accord avec Maman cette fois »
Cette réponse lui attira un regard noir : « Traître »
« Il me semble surtout que ton fils est plus malin que toi, James », se moqua Remus.
« Je vois. Même toi tu t'y mets ! Merci bien Lunard »
Ils éclatèrent tous de rire. Ca faisait du bien de voir son père faire des blagues et sourire – malgré toutes les blessures et tous les pansements. Harry commençait à se sentir presque normal. En venant à Ste-Mangouste, il avait été terrifié par l'idée de perdre son père. Quand il l'avait enfin vu, Harry n'avait pas su quoi penser. Mais il était maintenant sûr qu'il faudrait plus qu'une poignée de Mangemorts pour en finir avec James Potter. Comme l'angoisse baissait, la curiosité s'installa.
« Comment t'en es-tu sorti, Papa ? » demanda-t-il.
Son père sourit. « J'ai appris à voler ».
« Papa ». Parfois, Harry se disait qu'il était plus mûr que son célèbre père !
« Si, vraiment » dit son père en riant doucement. « J'essayais de sortir quand un des mangemorts a décidé te faire sauter le pub. C'est à ce moment là que j'ai appris à voler… sans balai ». Il haussa seulement son épaule gauche. La droite n'avait pas l'air de fonctionner correctement. "Je dois encore travailler mes atterrissages… quand j'ai heurté le sol, je l'ai trouvé un peu dur. Quand je suis revenu à moi, ta mère hurlait dans mon oreille et Mme Figg pourchassait les Mangemorts… enfin, le contraire aurait été pire ! Si je m'étais réveillée avec le visage d'Arabella au dessus de moi, il est possible que je sois de nouveau tombé dans les pommes ! »
Harry rit. Remus produisit un drôle de bruit, comme s'il essayait de réprimer un grand fou rire. Sa mère, elle, frappa l'épaule de son mari : « enfin, James, ce n'est pas très gentil ! »
Son père haussa de nouveau une seule épaule. « Soyons lucide, Lily. Tu fais un sauveteur bien plus sexy que Arabella Figg. De plus si elle avait du me sortir du coltard, je serai sourd jusqu'à la majorité d'Harry ! »
Tous rirent. Ils savaient qu'il avait raison. Mme Figg était Presque une grand mère pour Harry. Son père et elle étaient si proches. Mais Harry savait aussi qu'elle avait la rancune tenace. Elle faisait partie de ces gens qui laissaient leur rancune mourir de vieillesse avant de les faire monter en trophées exposés sur leurs murs. Elle faisait de magnifiques cadeaux de Noël et d'anniversaire mais elle était une baby-sitter sans fantaisie. Combien de fois Harry avait-il dû subir de longues réprimandes à propos de son manque de discipline ? Il savait depuis longtemps que si elle était quelqu'un de très cultivé, son langage pouvait devenir aussi haut en couleur que celui d'un joueur de Quidditch professionnel. En fait, Mme Figg connaissait peut-être encore PLUS d'expressions ordurières qu'un joueur de Quidditch… La porte s'ouvrit alors une nouvelle fois et l'inévitable question arriva :
« Qu'est-ce que j'ai manqué ? »
« Peter ! » dit Remus le premier. Il se leva et serra la main du petit homme. « Quand es-tu arrivé ? »
Le petit homme sourit. "J'arrive tout juste". Dumbledore a eu la gentillesse de m'avertir. Je dois retourner en France ce soir, mais je voulais être sûr que James allait bien ».
« A part les menaces de ma femme et la rébellion de mon fils, rien à signaler », répondit le père d'Harry en essayant de s'asseoir. Lily le repoussa sur ses oreillers. « Comment vas-tu Queudver ? »
"Bien. Toi, tu as l'air sorti de l'enfer, Cornedrue". Peter s'avança pour saisir la main du père d'Harry et la serrer.
« Peter ! » s'écria la mère d'Harry, lui lançant un regard qui aurait fait perdre contenance à son fils comme à son mari.
Mais le troisième maraudeur ne se démonta pas. « Je suis sûr que même Harry aurait pu le dire. N'est-ce pas Harry ? »
« Peut-être » lança Harry avec raideur. Mais sa solennité fut mise à mal lorsque Peter se mit à jouer avec ses cheveux « Eh, tu sais que je déteste ça ! »
« C'est bon de te voir petit », répondit Peter en riant.
« Toi aussi, Peter » répondit Harry. Le vieil ami de son père se tourna vers sa mère qu'il embrassa sur la joue.
« Bonjour à toi aussi, Lily » dit-il avec un petit sourire.
Elle soupira et sourit malgré elle. « Bonjour Peter »
Après un moment, les sourires s'évanouirent. Peter se fit très sérieux. Il s'assit à coté d'Harry sur le lit « va falloir arrêter ça, James ! »
« Mais, je n'avais pas été hospitalisé depuis des années », objecta le père d'Harry immédiatement.
« Ce n'est pas ce que je veux dire, Cornedrue ». Peter regarda ses mains, fronçant les sourcils avant de lever la tête et de regarder le père d'Harry droit dans les yeux. « Ce que tu fais est dangereux et ça fait trop longtemps que tu le fais. Laisse quelqu'un d'autre se coller le sale boulot pour changer »
« Je ne peux pas, Peter », répondit-il calmement.
L'expression de Peter se fit encore plus sérieuse. « Je ne dis pas que tu dois arrêter de te battre, mais que tu as droit à… »
« Je ne peux pas arrêter » répéta James. « Pas maintenant. Trop de choses sont en jeu… je dois continuer à me battre. Les gens ont besoin d'espoir, Peter, et même si je ne peux pas tout faire, je dois faire ce que je peux."
« Tu as déjà fait plus que ce que tout le monde te demande », avança l'autre.
« Et ce n'est pas ce que d'autres ont fait ? »
La question resta dans l'air quelques secondes. Harry sentit sa gorge se serrer. Il savait à quoi ses parents et leurs amis pensaient. Pendant un moment, ils furent tous silencieux. Chacun était plongé dans ses pensées et se souvenait à sa façon. Remus, nota Harry, était resté silencieux pendant toute la discussion entre son père et Peter. Pourtant Harry savait qu'il avait déjà eu la même conversation avec son père. Comme sa mère. Tous s'inquiétaient de voir James devenir drogué de travail. Son père prétendait que c'était nécessaire. Harry savait pourtant que Peter, Remus et sa mère avaient raison. Mais ni sa mère, ni Remus n'avaient ouvert la bouche. Ils avaient perdu la même bataille trop récemment pour penser possible de la gagner. Quand Peter reprit la parole sa voix annonçait qu'il détestait ce qu'il allait dire :
« Ca ne ramènera pas Sirius, James ».
Les yeux du père d'Harry cillèrent tristement. « Je sais bien » répondit-il « mais si ça pouvait au moins sauver une seule personne du même sort… ça vaudrait le coup ».
