Promises Unbroken
Disclaimer Rowlings
Robin l'a écrit, Alana Chantelune a traduit ce Chapitre… Fénice et Camille ont relus…
Messages : Eriol ? Eriol ? Quelle question ?
Chapitre treize: Saisir sa chance
"Sale rat!"
"Amoureux des Moldus ! Saleté ! Aïe!" Le garçon blond plaqua son bras gauche cassé sur sa poitrine, luttant pour ne pas se plier en deux de douleur. Sa baguette était sur le sol quelques mètres plus loin.
"Bien fait pour toi, Malefoy!" lui fut-il méchamment répondu. "Est-ce que tu vas te mettre à pleurer, maintenant, Draco? Courir demander de l'aide à ton Mangemort de père?"
Les yeux gris brillant de colère, Malefoy se redressa et s'avança menaçant vers son adversaire. "Vraiment, Weasley?" demanda t-il. "Aimerais-tu savoir ce qui arrive au gens qui provoquent la colère d'un Malefoy?"
"Je vois déjà" dit Fred avec mépris, regardant de haut le Serpentard. Il était tellement en colère qu'il pouvait difficilement respirer ; les bord de son champ de vision menaçaient de devenir rouges, et tout ce à quoi il pouvait penser c'était combien il serait formidable de réduire son arrogante petite face de sale gamin en purée. Le ciel savait combien il l'aurait mérité…
"Tu le regretteras, Weasley!" siffla t-il avec douleur.
"Tu crois vraiment? En ce moment c'est toi qui—"
"Weasley! Malefoy!" La voix de Mundungus Fletcher couvrit soudainement les paroles de Fred. "Qu'est-ce qui se passe ici?"
Ils se tournèrent tous les deux ; Fred fut tenté de jeter un sort à Malefoy tout de suite (de préférence avec quelque chose de méchant et d'incroyablement douloureux). Mais il connaissait mieux le professeur de métamorphose que Malefoy. Sans atténuer en rien sa fureur, il parvint néanmoins à se contraindre au calme. Le Professeur Fletcher n'était pas exactement le genre d'homme qui pardonnait. Fred savait par expérience qu'il valait mieux se taire et le laisser parler. Malefoy, toutefois, ne partageait pas sa vision de directeur de la maison Gryffondor.
"C'est sa faute, Professeur!" - cracha le Serpentard de première année. "Il m'a blessé! J'étais seulement en train d'essayer de me défendre—"
"Taisez-vous."
"Il devrait être renvoyé!" grogna Malfoy avec importance. "Un troisième année qui attaque un première année. Pourquoi—"
"Silence!" Ce rugissement réduisit le garçon au silence, et Fred résista à l'envie de sourire—à moins que la colère qui brillait dans les yeux verts du professeur Fletcher soit dirigée contre lui. Il ne put s'empêcher de trembler quand Fletcher gronda, "Expliquez -vous."
Rien n'était mieux que la vérité. "Il a attaqué Angelina."
"C'est faux!" Le visage couturé de Fletcher se tourna de nouveau violemment vers Malefoy encore une fois. Le blond glapit avec fureur : "Il ment!"
"Et je suppose qu'elle est allongée à terre pour le plaisir !" La colère de Fred l'emporta et fit quelques pas de plus vers Malefoy, sans plus se soucier de ce que le professeur verrait. Il avait juste besoin de réduire ce sale gamin en purée. Fred n'avait même plus envie d'utiliser la magie ; il voulait juste frapper Malefoy—mais Fletcher s'interposa entre eux, son visage illuminé par la colère.
"Vous restez où vous êtes, jeune homme!" - tonna t-il. Fred frissonna, et regarda le Directeur de sa maison reporter son attention sur le Serpentard. "Maintenant, Malfoy, vous allez me dire la vérité, ou nous iront decheref chez le M. le directeur."
L'expression sur le visage de Malfoy disait que rien ne lui faisait plus peur que Remus Lupin, mais les yeux verts de Fletcher étaient fixés sur lui, et le Serpentard réalisa qu'il avait des problèmes plus immédiats que le Directeur—comme un ex-Auror qui n'était pas de bonne humeur pour le moment. Malgré tout, Malefoy s'entêta, même si sa réplique fut un peu moins arrogante. "Il m'a attaqué."
"Weasley?" Fletcher devait avoir compris qu'il ne tirerait rien de plus de Malfoy, parce qu'il se tourna vers Fred encore une fois. "La vérité."
"Nous revenions tardivement du cours de Soins aux Créatures Magiques—Angelina et moi étions restés en arrière pour aider le Professeur Brûlopot—et Angelina a heurté Malefoy par accident. Elle a dit "excuse-moi", mais il l'a traitée de… hé bien, il l'a traitée de quelque chose de d'ignoble, t quand Angelina lui dit de grandir il lui a jeté un sort." Les mots sortaient comme un torrent ; Fred dut prendre une grande inspiration quand il eut finit. Il espérait que Fletcher le croirait. Il y avait des moments dans lesquels être un fauteur de troubles n'était pas à votre avantage, particulièrement quand vous vouliez que quelqu'un ait confiance en vous.
"De quoi l'avez-vous traitée, Malfoy?" La voix de Fletcher était dure
"Je ne l'ai traitée de rien du tout." Aucune conciliation dans les yeux gris du garçon ; il ne dirait rien. Fletcher n'avait même pas daigné le regarder. Il s'y était probablement attendu.
"Weasley ?"
Fred soupira. Sa maman l'aurait tué si jamais elle l'avait entendu dire ces mots, mais apparemment la mère de Malefoy n'était pas aussi stricte. "Une sale pute de Gryffondor, monsieur."
Les yeux de Fletcher brillèrent. "Et que s'est-il passé ? Comment l'a t-il blessée ?"
"Un Maléfice du Saucisson, Professeur," répliqua t-il. "Mais ensuite il a commencé à dire autre chose. Il a commencé à dire 'Endo—'." Et Fred ne voulait vraiment pas penser au seul sortilège qu'il connaissait et qui commençait par ça.
Le visage du professeur s'illumina, et il se tourna face à Malfoy, la fureur se lisant dans chaque ligne de son visage couvert de cicatrices. Le regard dans ses yeux furieux révéla à Fred que, non, il ne s'était pas trompé—et maintenant il ne regrettait pas d'avoir brisé le bras de Malefoy. Le visage du Serpentard se figea sous le regard impitoyable de Fletcher et il s'agrippa à son bras cassé. Il y avait de la douleur dans ses yeux, mais Fred n'y fit pas attention —Après tout, ce n'était que ce qui arrivait quand votre bras rencontrait une plutôt grosse pierre.
"J'aimerai aller à l'infirmerie, maintenant, Professeur. Je dois vraiment écouter ça ?"
"Ferula," grogna Fletcher, agitant sa baguette en direction du bras cassé du garçon. Des bandages et une éclisse s'installèrent rapidement autour du bras de Malfoy, mais Fletcher enragea en observant cela. Sa patience (qu'il n'avait jamais eut en grande quantité) était visiblement mise à rude épreuve. Puis il fit un geste sec envers les deux garçons. "Venez avec moi. M. le directeur doit être mis au courant."
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James n'avait jamais entendu autant de jurons placés ensembles de manière cohérente dans une seule et même phrase.
Il était difficile de ne pas rire. Arabella Figg s'était réveillée, avait ouvert les yeux, et s'était mise à jurer. Violemment, salement, dix fois plus grossière qu'un vieux marin. Lorsque son chef surprit son regard, et ses lèvres formèrent un rictus de colère, ses yeux flashèrent, tout en étudiant chaque recoin de la pièce. Dès que Weasley l'avait ramenée, James l'avait immédiatement transférée sur le sofa qu'il gardait dans son bureau—Lily détestait le fait même qu'il en ait un, parce que, disait-elle, ça ne l'encourageait pas à rentrer à la maison tous les soirs. Mais aujourd'hui ça paraissait plus qu'utile. Bella sut immédiatement où elle était mais elle tourna pourtant son regard gris sur James.
"Qu'est-il arrivé?" demanda t-elle.
"Vous avez été stupéfixiée," expliqua James aussi calmement que possible. Seigneur. Il l'avait vu en colère auparavant, mais cette fois elle était proche de l'état dans lequel l'avait mise cette mission où lui et Sirius s'étaient arrangés pour détruire un immeuble entier. Ils avaient eu beau avoir réussi à capturer les suspects mais ça n'avait pas suffi à Arabella. Elle ne laissait jamais passer aucune erreur, aussi innocente soit-elle. Il prit une profonde inspiration et se prépara à continuer mais son mentor le coupa.
"Bien sûr que j'ai été stupéfixiée !" jappa t-elle. "Que s'est-il passé, par l'enfer ?"
"Hé bien, les choses allaient de travers et j'ai ordonné un Plan Zoulou—" Juste comme je l'avait supposé ajouta t-il mentalement—"Et Weasley ici présent vous a transplanée ici."
Les yeux d'Arabella se remplirent d'un feu gris. "Quoi?" Elle tourna brusquement la tête dans la direction de Bill Weasley, semblant noter sa présence pour la première fois. Face à cette terrible colère, tout ce que le pauvre garçon pouvait faire était de regarder par terre avec confusion ; James comprenait que Weasley avait essayé de bien faire. Dans toute autre circonstance, il aurait bien fait—une action héroïque, même—mais bon sang, 'Bella était supposée se faire capturer! Il y avait des choses qui n'étaient simplement pas consignées dans le manuel. "Mais à quoi vous avez pensé, bon sang, mon garçon?"
"Doucement, 'Bella," demanda James voyant Weasley ouvrir la bouche de stupeur. "Il ne savait pas."
Ceci la fit taire – sa bouche se réduisant un instant à une ligne de mécontentement. Mais son regard de nouveau s'enflamma. "Bon sang!" jura-t-elle. "Tout ce foutu travail pour rien. Putain de Murphy. Saleté de Mangemorts. Saletés d'Aurors avec leur complexe du héros—"
Le rire de James la coupa. Certaines personnes ne changeaient pas, même quand vous leur faisiez porter une tonne de responsabilités, et le langage d'Arabella aurait déjà fait rougir n'importe quel vieux soldat. Son regard furieux se tourna vers lui.
"Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, James?" grinça Arabella. "Vous ne réalisez pas quelle somme de travail nous avons accompli pour rien? Dans un putain de moment d'héroïsme malvenu, ce garçon a juste réussi à foutre à l'eau toute l'Opération Brise-glace !"
En soupirant, James s'assit sur son fauteuil de bureau qu'il venait de faire venir à côté du sofa. "Je sais, 'Bella," dit-il tranquillement. "C'était mon bébé, après tout. Mais ça sera pour une autre fois—vous vous sentez bien?"
"Bien sûr que je vais bien."
"J'en suis heureux. Contrairement à la croyance populaire, je n'aimais pas l'idée de vous savoir à Azkaban," admit James.
« Nous en avons déjà parlé », dit sèchement son chef avant de s'agiter et d'hausser les épaules légèrement tout en se redressant. « De toute façon, ça ne sert plus à rien d'en discuter »
"Exact." Elle rejeta ses jambes sur le coté du sofa. Son regard empêcha James qui ouvrait déjà la bouche de protester.
"Ne commencez pas avec moi, mon garçon. Quelqu'un doit aller expliquer à Dumbledore pourquoi votre fameux plan a échoué, et je pense qu'il vaut mieux que ce soit moi."
Il aurait pu objecter, mais parlementer avec Arabella Figg était comme s'adresser à un mur de briques. Alors James soupira, se leva et lui ouvrit la porte comme un jeune gentleman. "Vous me prévenez quand vous êtes de retour?"
"Bien sûr. Comment sauver quelque chose de cette catastrophe autrement ?"
Son départ laissa James seul avec un Bill Weasley très confus. Le jeune homme avait observé un silence respectueux durant l'échange entre ses supérieurs. En y repensant, James supposait qu'il aurait dû lui demander de sortir. Mais il ne l'avait pas fait, et la confusion colorait encore le visage de l'autre. James connaissait plutôt bien Weasley—pas assez pour l'appeler un ami, mais assez pour savoir que c'était un puissant sorcier et un Auror talentueux. Pour l'être depuis aussi longtemps que Bill, il fallait du talent et de la puissance; ainsi qu'une sacrée dose de chance. De la chance… une chance que son frère Charlie, un des quelques Aurors que James avait jamais formés, n'avait pas eut. La mort de Charlie lui faisait toujours mal même s'il avait arrêté d'y penser. Il mit cette angoisse de côté. Il n'avait pas le temps de penser à ça. Pas maintenant.
"Monsieur, si je peux me permettre, qu'est-ce qui se passe?"
James soupira. Il supposait qu'il devait quelques explications au gamin, spécialement après que Bella lui ait hurlé dessus de cette façon. "Disons simplement que les choses ne se sont pas passées comme prévues."
« Jusque là, j'avais compris » répondit Bill sèchement.
Un silence désagréable passa, durant lequel James étudia le jeune homme. Une idée avait germée dans son esprit—une idée dangereuse, stupide et probablement insensée, mais une de celles qui pourraient justement marcher. Possible. S'ils étaient chanceux. La vraie question était de savoir combien Weasley avait compris durant les quelques secondes de cette conversation non protégée. Rapidement, il passa en revue ce qu'il savait de Bill Weasley, et une vision mentale de ses états de service défila devant ses yeux : Joueur de Quidditch pendant un an. Préfet. Formé par Alastor Maugrey. Avait survécu au raid catastrophique contre Mulciber en 1989, quand tant d'autres y étaient tombés. Oh, oui. C'était un bon. Probablement un des meilleurs— hors de propos, James réalisa qu'il devrait bientôt lui proposer de devenir le mentor de quelqu'un. Une telle influence devait être donnée en exemple. Finalement, le jeune Auror continua.
"Est-ce que c'est quelque chose que vous pouvez me dire, ou je ne devrais pas demander?"
Intelligent, aussi, ajouta James à sa liste mentale. "Probablement pas—pas tout de suite, de toute façon," répondit-il. "Mais s'il y a quelqu'un qui mérite une explication, c'est toi. Demande-la moi un de ces quatre."
"Très bien."
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La porte s'ouvrit, mais Remus volontairement ne se leva pas. Les sortilèges qui tapissaient le château l'avaient averti de l'approche du visiteur ; l'utilisation par Rogue de certains mots de passe l'avait encore confirmée – si besoin était. Depuis longtemps, Remus avait découvert qu'il était pratique d'avoir des mots de passe "spéciaux", qui fonctionnaient uniquement pour lui et pour certains individus. Rogue, bien sûr, arrivait en bonne place sur sa liste. Après tout, il avait l'habitude de créer des urgences.
Remus tambourina légèrement sur son bureau, échangeant un sombre sourire avec le portrait d'Albus Dumbledore qui ornait le mur à sa gauche. Ca n'allait pas être drôle—en fait, toute erreur de sa part serait carrément dangereuse. Avec un peu de doigté, il devrait cependant y arriver. Il avait déjà négocié avec un des couples de parents, qui avaient été ouvertement soulagés que leur fils s'en tire avec deux douzaines de retenues. Le second couple de parents concernés avait été prévenu, mais leur fille n'avait pas été punie. Rassurés sur le fait qu'Angelina allait bien, les Johnson avaient très bien coopéré. Toutefois, le troisième couple de parents concernés inquiétait le directeur, pourtant leur enfant avait certainement été le plus fautif.
Lucius Malefoy se pavanait dans son bureau, et Remus dut combattre l'envie de grogner. Le loup en lui voulait faire quelque chose de très mal, mais il se contrôla, aidé par de longues années de pratique. Presque tout le monde savait que Malefoy était un Mangemort mais il n'y avait jamais eut aucune preuve. Il était aussi fuyant que la mascotte de son ancienne maison. Il avait été accusé plusieurs fois mais avait été à chaque fois blanchi. Cela était en partie dû - le directeur le savait - à sa grande fortune et aux excellents avocats qu'il avait été capable de se payer. Mais c'était aussi à cause du fait que Lucius Malfoy était impitoyablement intelligent et qu'il savait mieux que personne manier sa puissance.
Remus espérait seulement que ce bâtard ne venait pas dans l'école comme représentant du Conseil d'Administration. Malheureusement, seuls les témoignages d'espions comme Severus Snape auraient pu l'empêcher de disposer de ce poste—et l'Ordre ne pouvait se permettre de sacrifier ainsi leur meilleur espion. La triste vérité était que, même si Albus Dumbledore savait que Malefoy était assis à la droite de Voldemort, ils ne pouvaient amener de quoi satisfaire la justice sans risquer plus qu'il n'était raisonnable. Leur respect de la loi était ce qui les séparait des Ténèbres, et il y avait plusieurs lignes qui ne pouvaient être franchies. Les espions comme Rogue avait d'autres chats à fouetter. Et, en fin de compte, abattre Voldemort empêcherait des gens comme Malefoy de prendre sa place.
Et puis, le directeur avait lui aussi ses défenseurs au Conseil. Les autres Administrateurs pouvaient se laisser impressionner par Lucius et ses menaces, mais pas James Potter. Le meilleur ami de Remus avait les reins aussi solides qu'un centaure face à Malefoy — bien plus que son fils quand il deviendrait l'héritier de cette famille. En pensant à cela, le loup-garou s'interrogea. Il était surpris que Harry n'est pas trouvé le moyen d'être impliqué dans cette histoire.
"Lucius" Il salua le Mangemort avec un sourire qui n'induit aucun des deux sorciers en erreur. "Asseyez-vous donc."
"Je préfère rester debout, merci," répliqua hautainement Malfoy, et encore une fois, Remus fut frappé par les similitudes entre son arrogante figure et le dédain permanant qu'affichaient les traits de son fils.
"Très bien." Remus ne se leva pas. Si Malfoy pensait que le regarder de haut lui donnerait plus de pouvoir, grand bien lui fasse. Il s'en moquait. "Qu'est-ce qui vous amène à Poudlard?"
Severus, nota t-il, était parti. Un homme intelligent. Il ne voulait visiblement pas être pris entre son vieil ami (et la loyauté inhérente de son statut de Mangemort) et son rôle de directeur de maison de l'école, charge qu'il prenait très au sérieux. C'était une bataille dans laquelle même Malefoy pouvait comprendre que Rogue faisait mieux de ne pas participer. En vérité, Remus lui en était très reconnaissant, même si ce n'était pas pour les raisons que Malefoy envisageait. Le loup-garou ne tenait pas particulièrement à une confrontation finale entre Severus et ses frères Mangemort—il savait que la trahison de Rogue envers ses plus vieux amis avait été un problème compliqué et qu'elle répondait à un sentiment de culpabilité. Et, bien qu'il ait complètement confiance en Severus, il préférait lui éviter la douleur qu'inévitablement un démasquage lui imposerait. Remus savait qu'il ne pourrait pas toujours le protéger, mais il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le faire le plus longtemps possible.
"Je suis venu parler avec vous à propos de… l'incident d'hier." La lèvre supérieure de Lucius se retroussa en un rictus très familier. "Si j'ai bien compris l'affaire, le garçon qui a attaqué mon fils n'a pas été expulsé ?"
"Il a été puni de manière appropriée pour ses actions," répondit Remus d'une voix égale. Très volontairement, il ne précisa pas comment.
"Vraiment?" demanda Lucius avec sarcasme. "Et vous pensez bien sûr que la punition de mon fils était également appropriée?"
"Je le pense."
"Très bien." Le rictus s'accentua. "J'ai peur, Lupin, que le Conseil d'Administration ne soit pas d'accord avec vous."
"Oh?" Remus laissa ses yeux bruns s'agrandir avec innocence. Ce n'était pas la première qu'il négociait avec Lucius Malfoy, mais comme toujours, il espérait avec ferveur que ce serait la dernière.
"Oui," grogna Lucius, irrité par le calme de Remus. "Je suis, d'une part, très intrigué sparur le fait que vous n'ayez pas renvoyé le garçon Weasley pour son attaque non-provoquée sur mon fils. Il est compréhensible que votre navrant manque de contrôle sur l'école, et votre échec de punir réellement ce responsable est conduit le Conseil d'Administration à s'interroger sur vos capacités à assumer les vastes responsabilités de Directeur."
La voix de l'autre transpirait l'autosatisfaction.
"Parlez pour vous-même, Mr. Malfoy—ne parlez pas pour les autres," répliqua Remus d'une voix coupante, luttant pour garder le contrôle de lui-même. Ce n'était pas aussi dur que ça l'avait été. "Et, pour ce qui est de votre fils—je pourrai difficilement parler d'une attaque non-provoquée de Weasley. Votre fils avait déjà agressé une troisième année de Gryffondor, Angelina Johnson, et était sur le point de jeter un autre sort quand Weasley est intervenu." La voix de Remus était très, très froide.
"Et si j'étais vous, Lucius, je m'estimeraist très chanceux que Weasley ait agi au moment où il l'a fait. Votre fils était sur le point de faire quelque chose…… D'impardonnable."
Les dangereux yeux gris s'écarquillèrent sous le choc, mais Malefoy reprit rapidement le contrôle. Son regard jusque là glacial se mit à brûler de colère. Sa voix était dure "Je ne peux pas croire cela."
"Moi, non plus" Remus lui offrit un sourire glacial. "Après tout, je ne peux imaginer où il aurait pu apprendre ce genre choses."
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"Dis-moi ce que tu as entendu sur l'Opération Brise-glace."
"L'opération quoi?" fit Bill en écho, fixant avec curiosité son supérieur. Ils étaient tous les deux enfermés dans une très petite pièce dont il n'avait jamais connu l'existence. Ils y avaient accédé en passant par le bureau de James Potter, et il était quasiment sûr que la seule et unique autre porte menait au domaine privé d'Arabella Figg. L'entrée était soigneusement dissimulée derrière une bibliothèque et Bill était assez intelligent pour réaliser qu'il était un des très rares Aurors qui n'aient jamais pénétré dans ce trou sombre et sans fenêtre. Il n'y avait même aucune lumière magique. Les quelques chandelles sur les étagères ou sur la table au centre de la pièce étaient définitivement des objets Moldus - Elles répandaient leur cire sur le dessus de table en chêne. Cela seul suffisait à Bill pour dire que cet endroit était un secret bien gardé — aucune magie n'était présente, excepté le charme de silence qu'il avait entendu Potter mettre en place en entrant. Personne ne pouvait les découvrir ici.
Pas pour la première fois, il se demanda pourquoi il était là.
"Bien," sourit Potter. Quelque chose de malicieuxbrilla dans ses yeux noisettes. "Azkaban, je présume que tu en as entendu parler ?"
Une réplique indignée lui vint immédiatement à l'esprit, mais voyant le sourire de son chef, Bill comprit qu'il se moquait de lui —et gentiment, en plus. "Une ou deux fois," répliqua t-il honnêtement. "Peut-être."
Potter pouffa brièvement, mais ensuite son expression devint plus sérieuse. "Tu faisais parti des Aurors avant que Voldemort ne prenne la prison, exact?"
"Oui." Il se souvenait bien des Détraqueurs et devait lutter pour ne pas frissonner en y pensant. Comme beaucoup de ses pairs, Bill haïssait ces créatures.
"Y as-tu jamais été?" demanda le chef des Auror. "Amener des prisonnier ou autre genre?"
"Deux fois," répondit Bill avec honnêteté. Il n'avait pas apprécié l'expérience. "Avec Maugrey."
Penser à son mentor était douloureux. Alastor Maugrey, qui avait été abattu par une douzaine et demi de Détraqueurs. Bill pouvait très bien s'imaginer la scène même s'il avait été très loin du combat ce jour là. Alastor Maugrey les avait d'abord combattu avec succès, mais il n'avait pas réussi à tenir. Un désir de vengeance brûlait douloureusement en lui—Encore une autre chose pour laquelle Voldemort doit payer! Alastor Maugrey, avait été achevé par le Seigneur des Ténèbres lui-même.
"Bien," fit Potter après un moment. Son visage était devenu sombre. "Je suppose, bien sûr, que tu es au courant des efforts du Ministère pour reprendre la prison?"
Bill essayait toujours de deviner où il voulait en venir. "Oui." Il fronça les sourcils. "Si je peux demander, monsieur, qu'est-ce que ça à voir avec cette 'Brise-glace'?"
"Tout, dans le sens que Brise-glace est la meilleur chance que nous avons de pénétrer Azkaban et de faire le premier pas vers la victoire dans cette guerre."
Bill sentit quelque chose exploser et lui vriller les entrailles. Il connaissait toutes les raisons de reprendre Azkaban, et les possibilités d'action étaient un sujet constant de discussion parmi les Aurors, mais c'était différent. Potter n'essayait pas de minimiser l'importance d'Azkaban ; Ne pas mentionner ces raisons soulignait au contraire combien il était crucial de reprendre l'île. Même plus, depuis cette perte, Azkaban était le trône de Voldemort et la base de ses opérations c'était l'une des places que les espions du Ministère n'avaient jamais été capables de briser. C'était aussi le petit enfer privé du Seigneur des Ténèbres, et le public sorcier le savait. Azkaban était le plus patent symbole du pouvoir de Voldemort. Mais Bill n'était pas surpris par ces faits, tout du moins le désir du Ministère de reprendre la prison. Ce qui le choquait étaient les mots de Potter.
Il y en avait peu qui osaient parler de gagner la guerre. Le seul fait de survivre semblait assez pour la plupart… Bill essaya de froncer les sourcils—l'optimisme, d'après son expérience, était une chose qu'il ne pouvait pas se payer— mais c'était difficile. Quelque chose dans les paroles de Potter avait touché une corde en lui. Il y avait de l'espoir. "Donc vous êtes en train de dire qu'Azkaban est le premier pas vers la fin?"
"Oui. Ou pourrait l'être," répliqua l'autre Auror. "Le Ministère a essayé de pénétrer dans l'île pendant des années, mais je n'ai pas à te dire ce qu'ont été les résultats de ces efforts."
L'espoir qui semblait le bienvenu fut de nouveau comme chaque fois battu en brèche par la réalité. Bill répondit sombrement. "Rien."
Potter hocha la tête. "La sécurité du Ministère est plus pourrie qu'une éponge."
"A ce point?" demanda t-il, et puis quelque chose lui vint à l'esprit. "Ce n'est pas une opération du Ministère?"
"Non, ce n'en est pas une," répondit son chef. Soudain, ses yeux noisettes se posèrent sur le jeune homme avec une intensité presque gênante. Ils reconnurent l'intelligence de Bill tout en plongeant directement dans son âme. « Dis-moi ce que tu sais de l'Ordre du Phénix, Bill."
Son cœur rata un battement et fit une pirouette dans sa poitrine. "Il existe vraiment?"
Potter hocha la tête en silence. Ses yeux, toujours fixés sur Bill qui avait pris un instant pour ressortir les faits de sa mémoire, ne cillèrent pas un instant »
"Pas plus que ce que disent les rumeurs," admit-il. "C'est une organisation secrète qui se dresse contre le Seigneur des Ténèbres, mais personne ne sait vraiment qui en sont les membres…" Il y avait une question implicite que Bill ne se risqua pas à poser.
"Si tu choisis d'accepter cette mission, tu deviendras l'un d'entre eux," fut la réponse tranquille.
"Quelle est-elle?"
C'était la seule chose qu'il valait le peine de demander en réalité Il savait qu'il ne pourrait qu'accepter. Certains auraient passer du temps à mesurer les risques encourus, Bill pouvait seulement penser à tous les braves sorciers et sorcières qui avaient finis enfermés à Azkaban, torturés pour des informations jusqu'à ce que Voldemort les ait vidés de toute substance et les laisse pourrir grâce aux bon soins des Détraqueurs. Les serviteurs du Seigneur des Ténèbres ne faisaient pas de secrets sur ce qui arrivait dans la prison ou sur les horreurs subies par les prisonniers. La première et la plus nombreuse de ces horreurs, bien sûr, était les Détraqueurs, mais encore pire, il y avait les Lestranges, la paire de "spécialistes" de Voldemort. Rodolphus et Bellatrix Lestrange étaient déjà dingues avant d'être envoyés à Azkaban en 1979, mais quand le Seigneur des Tenèbres avait pris la prison sept ans après, ils étaient loin d'être les plus sains d'esprits des Mangemorts. Que le peu de santé mentale qu'ils n'avaient jamais possédée semblait les avoir abandonnés et ils quittaient maintenant rarement l'île. Azkaban était devenu leur terrain de jeu privé pour mettre en oeuvre les tortures les plus dégradantes et les plus tordues au service du Seigneur des Ténèbres.
Et Bill n'était pas fou. Il savait que n'importe qui finissait toujours par craquer.
"L'Opération Brise-glace," continua Potter sans plus de préambule, "consistait initialement à infiltrer Azkaban par un membre du cercle restreint de l'Ordre. L'idée était d'envoyer quelqu'un qui était une cible trop tentante pour que Voldemort la tue tout de suite—quelqu'un qui saurait des secrets auxquels le Seigneur des Ténèbres ne pourrait résister. Toutefois, ton interférence… inattendue a changé cela."
Maintenant il comprenait la colère d'Arabella Figg! "La Ministre," dit Bill avec surprise. "Elle voulait être capturée?"
"Oui," répondit l'autre sèchement. "Mais malheureusement, cette ruse ne marchera pas deux fois, même pour un autre membre du Cercle Restreint. Nous devons donc à présent improviser."
"Pourquoi moi?"
"D'abord, à cause de ton talent de briseur de sort. Une fois à Azkaban, si tu choisis d'accepter cette mission—et ne te fais aucune illusion, c'est voulu—tu seras seul. Il n'y a aucune aide que nous, tant au Ministère que dans l'Ordre, pourrions te donner une fois à l'intérieur. Deuxièmement, tu connais déjà l'existence de l'opération, grâce à l'explosion fâcheuse d'Arabella.
"Toutefois, la première est la plus importante des raisons. Qui que nous envoyions, nous lui fournirons deux choses : leur propre baguette et un Portoloin pour un lieu sûr prédéterminé. Le sort pour transformer chaque objet est une magie ancienne et compliquée, et devrait être indétectable, même pour Voldemort. Il a bien sûr une durée spécifique, et ni le portoloin ni la baguette n'apparaîtront avant qu'un certain nombre de jours n'aient passé." L'aîné fit une pause pendant un moment, laissant Bill prendre conscience de ce qu'il disait. C'était un bon plan, même s'il était complètement insensé et incroyablement dangereux. Mais encore une fois, comment entrer dans la tanière du Seigneur des Ténèbres aurait pu être autre chose? Quand Bill hocha la tête, Potter continua.
"A ce moment, l'agent aura trois options. La première est de simplement s'échapper, en espérant ramener avec lui les informations essentielles qui nous permettrait de faire tomber Azkaban une fois pour toutes. La deuxième est d'attendre de l'aide d'autres prisonniers avant d'entreprendre leur propre évasion. La troisième, et la plus dangereuse, est d'ouvrir le Portoloin permettant ainsi à d'autres de l'utiliser dans l'autre sens et d'ouvrir une porte d'entrer pour un assaut total de l'île."
Bill pouvait s'offrir une courte réflexion personnelle, pouvait considérer les possibilités et les risques encourus. Mais à la fin, il n'y avait qu'une seule réponse qu'il pouvait donner, et elle ne changerait pas.
"Quand est-ce que je commence?"
