Promesses tenus
Deuxième version COMPLETE !! Désolée… j'ai eu des gros problèmes d'Ordinateur et du coup j'étais tellement pressée d'updater que j'ai oublié de relire… Oui je sais, c'est pas brillant !!!!
Et bienvenu à Titou… Qui a fait explosé les reviews dédiées à cette fic… bravo !!! et Merci !
Celui-là de chapitre aussi je l'aime bien…
Chapitre quatorze: L'impossible
L'année 1991 tirait à sa fin. Ils tenaient la blague parfaite pour fêter ça dignement. Ils l'avaient préparée avec assiduité pendant ces dernières semaines qui les séparaient encore des vacances de Noël. Ils avaient dû parfois changer George en Fred pour libérer ce dernier d'une retenue nocturne. On aurait pu croire que Rusard pouvait les reconnaître depuis le temps mais il s'était fait facilement berner. Et c'était une bonne chose ! Car les Misfits avaient besoin de Fred pour jeter des charmes – George était meilleur en transfiguration et Lee préférait les potions. Les trois plus jeunes n'avaient vraiment pas assez d'expérience pour réussir tous les sortilèges que demandait leur plan compliqué. Ils avaient pourtant retenu leur haleine jusqu'à ce que George revienne non démasqué. Les jumeaux n'avaient auparavant jamais éprouvé la nécessité d'échanger leurs retenues – de fait, ils étaient généralement punis en même temps. Ils étaient quand même content de voir que ça fonctionnait si nécessaire.
La classe de Rogue dans le donjon était l'une des plus difficiles à pénétrer. Les Misfits se félicitèrent de s'y être pris en avance car il leur avait fallu trois nuits pour entrer dans la classe de potions. Et ils avaient failli se faire prendre ! Hermione les avait sauvé grâce à un rapide sortilège d'Arrêt Les Misfits avaient ainsi suivi leur plan jusqu'au bout. Ils avaient transformé et charmé tout ce qu'ils avaient pu atteindre – et même de nombreuses choses qui ne l'étaient pas. Finalement, la nuit avant le dernier jour de classe – on aurait mieux fait de dire le matin puisqu'ils n'avaient terminé leur tâche que deux heures avant le lever du soleil. Ils étaient rentrés subrepticement dans la salle commune de Gryffondor en échangeant des regards fatigués mais victorieux avant de s'effondrer dans leurs lits respectifs.
Le matin vint pourtant trop vite. Quiconque aurait observé le petit groupe au petit-déjeuner les aurait trouvé anormalement calme. Harry n'avait pas la force de lutter. Il mourrait d'envie que la classe de transfiguration commence et – pour une fois – il enviait Fred, George et Lee qui commençaient par potion. C'était bien la première et la dernière fois qu'il souhaitait voir l'expression du visage de Rogue.
Quand ils furent dans la classe du professeur Fletcher, ils eurent un mal fou à se concentrer. Harry n'arrêtait pas de se tortiller sur sa chaise à coté de Ron. Il s'attira ainsi un regard noir d'Hermione qui pourtant luttait aussi pour rester concentrée. Elle y arrivait à peine mieux qu'Harry, mais Hermione n'avait jamais eu de difficultés à se concentrer auparavant. Ron, c'était une autre affaire. Il y arrivait plus mal que les deux autres réunis. Ses yeux voltigeaient tout autour de la pièce, s'arrêtant sur chacun des objets que lesquels ils avaient travaillé les deux dernières semaines. C'est à ce moment là que leur camarades de classe commencèrent à remarquer le comportement de Ron – certains étaient encore plus curieux de voir que la main d'Hermione ne s'était pas levée pour répondre à TOUTES les questions. Harry essayait de conserver un air innocent quand ses camarades de classe lui lançaient des regards inquisiteurs. Même Neville, qui était distrait et préoccupé depuis que son père avait été capturé, parut s'en rendre compte. Ceci décida Harry a jeté un coup de coude dans les cotes de son ami. « Fais attention », murmura-t-il dans un souffle quand Ron le regarda. Son ami rouquin lui jeta un regard vide et Harry lui montra Neville de la tête. L'autre garçon continuait de les dévisager avec curiosité. Ron fit un petit signe de tête pour montrer qu'il avait compris.
"Pardon", murmura-t-il. "Ca ne devrait plus être long avant que…"
"Avant quoi? M. Weasley?" demanda une voix. Harry eut du mal à avaler sa salive quand il leva les yeux. Aucun des deux garçons n'avait remarqué que le professeur Fletcher s'approchait d'eux. Et maintenant, ils se sentaient très bêtes. Leur directeur de maison se tenait devant eux, les dévisageant avec insistance. Harry entendit Malefoy laisser échapper un petit rire dans le fond de la classe. Il chercha en vain une excuse valable mais Ron, par chance, en avait une.
« J'ai trop envie que ce soient les vacances, Monsieur » répondit rapidement son ami. « Vous savez… rentrer un peu chez moi… Je dois être un peu trop impatient que les classes se terminent… excusez-moi, professeur ».
Harry n'avait jamais vu Ron mentir avec autant d'assurance. Mais Fletcher était clairement convaincu.
« Je vois », grommela-t-il. « Mais vous vous êtes peut-être maintenant rendu compte, Weasley, que être moins attentif ne fait pas passer les cours plus vite. Commencez donc à lire la page 77 à haute voix pour vos camarades… »
Les minutes passèrent et Harry trouvait de plus en plus difficile de garder ses yeux sur la page 77 et non sur sa montre. C'était tellement tentant. La classe continuait et la voix de Malefoy se mit à bourdonner du fons de la classe. En d'autres circonstances, Harry aurait trouvé » génial que Fletcher fasse lire l'insupportable Serpentard parce qu'il était odieux. Harry n'arrivait pas à écouter un seul mot de ce qu'il disait. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas la Transfiguration, mais il ne faisait qu'attendre que CA arrive. Maintenant !
Des chansons remplirent la classe.
Des lumières vertes et rouges se mirent à clignoter.
Le tableau noir se couvrit de vœux de Noël.
Des petits elfes rouges et verts se mirent à danser partout.
Il y avait des elfes sur les étagères. Ils étaient sur les pupitres. Ils descendaient du plafond. Ils courraient sur le sol et ils encadraient avec joie les cadres de fenêtres. Ce n'étaient pas des elfes de maison. Mais une race plus commune. Ils ressemblaient à ceux décrit dans cette drôle d'histoire de Noël moldue qui parlait d'un gros bonhomme qui vivait près du pôle Nord. On voyait bien cependant que c'étaient des elfes.
Leurs costumes étaient rouges et jaunes et leur peau était verte – leurs cheveux étaient d'or étincelant. Les elfes avaient pris la place des livres de classes, des craies, des gommes, des plantes, et tout ce qu'on voyait habituellement dans la salle de classe. Ils chantaient. Très joyeusement, avec un grand esprit de Noël… mais chacun chantait une chanson différente. Ils chantaient à s'en faire exploser les poumons. Ils ressemblaient, pensa Harry à des Léprechaunes ivres. Il n'en avait jamais vu mais l'idée l'amusait. Ces centaines de petits monstres, tout en chantant fort joyeusement, se mirent à tout casser dans la pièce à une vitesse hallucinante. Sans aucune gène, ils retournèrent les tables, les chaises, les livres, les sacs… certains partirent même à l'assaut des jambes de Serpentards dégoûtés qui hurlèrent jusqu'à ce que les elfes décident de partir. Ils ne prêtèrent aucune attention au manque d'humour des protégés de Salazar. Les quatre elfes les plus courageux attrapèrent le bas des robes du professeur Fletcher et improvisèrent un curieux manège autour de l'ancien auror – jusqu'à ce que celui-ci n'hurle un sort qui fit s'envoler les elfes. Mais ils se relevèrent immédiatement pour partir à l'assaut d'une nouvelle cible. C'étaient après tout des créatures assez simples dont le but essentiel était de provoquer le désordre. Même les cris du professeur de transfiguration avaient du mal à dépasser les rires débridés des Gryffondors. Pourtant Mundungus Fletcher n'était pas un homme plus calme et poli, même dans ses meilleurs moments.
"WEASLEY! POTTER! GRANGER!" Par manqué de chance, il n'était pas non plus stupide. "VENEZ ICI !
"IMMEDIATEMENT !"
Il n'avait pas vraiment le choix. Ils pouvaient s'enfuir – Harry pendant un instant les imagina en train de se cacher dans les couloirs, poursuivis pas un professeur Fletcher furieux – mais ils n'auraient nulle part où se cacher. Le trio n'avait aucune chance d'arriver à échapper à leur propre directeur de maison jusqu'au départ du Poudlard express le lendemain matin. Et les vacances de Noël ne seraient pas assez longues pour que Fletcher oublie. Non, ils finiraient pas devoir avouer – alors autant le faire tout de suite avec honneur.
Echangeant des regards rapides, Harry, Ron et Hermione s'approchèrent de leur professeur en évitant quelques elfes qui dansaient sur une version plutôt endiablée de « Douce nuit. »
« Oui, professeur ? » demanda Hermione innocemment.
« Faites… moi… disparaître… tout… ça ». Si Fletcher avait été plus rouge, son visage aurait été comme un volcan. A moins qu'il n'ait essayé de se retenir de rire. « Immédiatement »
« Nous ne pouvons pas » répondit Ron avec honnêteté.
« Quoi ? » Non. Ca ne pouvait pas être un rire. Fletcher n'avait pas le sens de l'humour. Mais, ces yeux vert pâle dansaient…étrangement.
Hermione répondit avec honnêteté. "Vous savez professeur, le temps de fonctionnement du sortilège est déjà fixé. Nous ne pouvons pas faire disparaître les elfes… mais ils disparaîtront ».
« En fin de compte », ajouta Harry dans sa barbe – ce qu'il regretta quand le regard de son professeur se posa sur lui. Les elfes continuaient à chanter. Le quatuor le plus proche venait d'entonner « It's a small world ».
« Qu'est-ce que vous dîtes, Potter ? » demanda Fletcher.
« Hum… rien, professeur. »
Un de ces sourcils blonds prit une posture menaçante. Mais, en même temps, quelque chose dans ses yeux… et un groupe d'elfes venait d'investir le bureau du professeur Fletcher en chantant « Jingle Bells ». Mais l'ancien Auror continuait de dévisager le trio.
« Vraiment ».
La cloche sonna. Tous les étudiants qui avaient une once de jugeotte s'enfuirent de la classe de transfiguration. Certains – la plupart – riaient toujours. D'autres – les Serpentards, bien sûr – promettaient de se venger. Harry avait entendu Malefoy proférer certaines insultes qu'il était sûr que la mère de Draco aurait désapprouvé lorsque le trio avait quitté la salle. De manière étonnante, Fletcher ni ne les rappela pas, ni de les menaça de retenues. Mais ils n'allaient pas questionner le sort ! C'était peut-être simplement l'esprit de Noël qui agissait même sur les plus irascibles des professeurs de Poudlard.
Une masse poilue, au deux tiers rouge et un tiers noir, animée de six jambes et de six bras passa rapidement à côté d'eux.
"WEASLEY! JORDAN! WEASLEY!" hurla une voix au fond du couloir. "REVENEZ-ICI"
C'était l voix de Rogue et elle n'avait rien d'amicale. Sans un regard en arrière, Harry, Ron et Hermione s'enfuirent à l'instar de leurs compagnons de crime. Ca allait être des vacances intéressantes.
------------
"Maman! Papa!"
Arthur et Molly Weasley levèrent les yeux de leur jeu d'échecs. Ils furent surpris de voir Ron qui venait de s'extraire de sa pile de cadeaux de Noël. On n'était que le 28 décembre après tout. D'habitude, il fallait des semaines pour détourner leur plus jeune fils de ses jeux les plus récents. Et ceci s'appliquait aussi aux autres enfants Weasley – même Bill, qu'il soit ou non un Auror, adorait Noël. Il était parti la veille préparer une mission après avoir passer des journées à étudier et utiliser les cadeaux de ses frères et sœurs.
La dernière fois que Molly s'en était inquiétée, Ron était enfoui sous une pile de cartes de Chocogrenouilles – envoyées par son amie Hermione – et un tout nouveau livre – « En vol avec les canons de Chudley » offert par son ami Harry. Celui-ci avait dieu seul sait comment réussi à lui obtenir un exemplaire dédicacé par Joey Jenkins. Ron n'avait pas lâché le livre depuis qu'il l'avait déballé. La caisse de fabuleuses Bombes à eau du Dr Flibuste et de feux d'artifice sans chaleur que Lee avait offert aux jumeaux était plus inquiétante. Il avait envoyé à Ron quelques pierres de Gobelins. Comme le livre offert par Hermione à Fred : « Les astuces de Saucey pour les sortilèges les plus difficiles ». Elle avait aussi envoyé à George une boîte de farces et attrapes moldues que Molly avait été tentée de confisquée. Elle sentait confusément qu'ils ne pouvaient avoir que plus d'ennuis qu'avant avec cela.
Mais ça lui plaisait de voir ses enfants s'amuser. Harry, l'ami de Ron, avait aussi envoyé un bon cadeau de chez Gambol et Japes. Il semblait que les amis de Ron avaient envoyé des cadeaux aux jumeaux et vice-versa. Molly ne s'était pas attendu à ce que Ron entre si vite dans le cercle d'amis de Fred et George mais elle s'en félicitait. Dans ces temps troublés, il était important d'avoir des amis proches. Les ennemis étaient plus proches qu'on ne le pensait souvent.
"Oui, mon chéri" demanda-t-elle avec un sourire. Si Ron arrivait en courant dans la cuisine, ça devait être une bonne nouvelle. Et de toute façon, Arthur était en train de gagner.
« Je viens de recevoir un message d'Harry, maman », répondit Ron tout sourire.
« Et ? » demanda-t-elle. Depuis que Ron était descendu du train, il n'avait fait que parler de ses nouveaux amis et de combien ils s'étaient amusés… mais Molly ne savait toujours presque rien d'eux. Elle savait qu'Hermione était de naissance moldue. Ron avait assez dénigré le comportement de l'enfant des Malefoy envers elle. Elle savait aussi qu'Harry était déjà dans l'équipe de Quidditch. Mais sinon elle avait dû subir une longue suite de « tu ne croiras jamais ce que nous avons fait » et de "Harry est le meilleur sur un balai" ou de "l'air de Malefoy, ça valait tout l'or du monde ! ». Elle savait qu'il s'était amusé, elle savait rien sur ses compagnons.
« Et bien… » - soudainement le sourire de Ron trembla et il parût hésiter. « Les parents de Harry voudraient savoir si nous pourrions venir chez eux pour le nouvel an ». Molly regarda Arthur avec surprise. Il lui rendit son regard. Ils avaient du mal entendre. "Nous tous, mon chéri?"
"Ouais"' et les mots se précipitèrent, comme si Ron craignait déjà qu'ils refusent. « Harry a dit qu'ils pensaient faire une fête et que ses parents avaient dit qu'il pouvait inviter qui il voulait et qu'il voulait m'inviter et Hermione. Ses parents ont dit qu'il devrait aussi inviter nos parents car vous ne vous êtes jamais rencontrés. Hermione a déjà dit oui. Il l'a appelé au félétone… on peut y aller ? »
Molly cilla. Pour une raison ou une autre, Ron semblait sûr qu'ils allaient refuser. Arthur qui était toujours le plus sensé demanda. « Et Percy ? Et Ginny ? Et les jumeaux ?"
"Oh! Fred et George sont au courant… ils étaient là quand j'ai reçu son appel… et il a dit que Percy pouvait venir aussi… même s'il est un préfet… et Ginny parce qu'elle est notre sœur. »
« Ron ! » le reprit Molly. Les plus jeunes des garçons se moquaient perpétuellement de leur frère aîné depuis qu'il était préfet. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi.
« Pardon Maman » répondit-il trop vite. "On peut y aller ? Allez! S'il te plait!"
"Ron, tu es sûr que les parents de Harry sont au courant ? » -demanda Arthur.
Molly regarda son plus jeune fils avec attention. Il y avait quelque chose. « Pourquoi ne nous dis-tu pas tout ? »
Ron rougit. « Hum »
« Ron ? »
« Mais il n'y a rien maman, je t'assure »
Des alarmes venaient de se déclancher dans le cerveau de Molly. « Je veux parler aux parents de Harry de tout cela… comment s'appelle-t-il déjà ? »
« Hum ». Ron grommela quelque chose dans sa barbe.
« Et bien ? » demanda Arthur, qui partageait maintenant ses soupçons. Quelque chose n'allait pas. Qu'est-ce qu'ils avaient en tête cette fois ?
Ron soupira. « Potter ».
"Quoi?" Les mots s'échappèrent malgré elle des lèvres de Molly. Il ne pouvait pas parler de… "Comme James Potter?"
"Oui, Maman… comme James Potter" répondit Ron maussadement. Mais Molly n'eut pas l'énergie de reprendre ce sarcasme. De toutes façons, Arthur répondait déjà :
"Pourquoi ne nous l'as-tu pas dit tout de suite, Ron?" – demanda sévèrement son mari.
« Parce que je savais comment vous alliez réagir » répondit sèchement Ron, soudainement en colère. Molly soupira doucement. Elle n'aimait pas le voir malheureux mais c'était trop important. Ron ne pouvait-il pas s'en rendre compte par lui-même ? Manifestement pas, vu sa réponse obstinée à Arthur : « Et qu'est-ce que ça change ? Harry est MON ami ! ».
"Ron, je ne pense pas que tu te rendes vraiment compte", répondit calmement Arthur. Molly silencieusement remercia le ciel de sa patience. « Je sais que c'est différent à Poudlard, mais le monde magique est… cloisonné. Les Potter font partie des quatorze Familles. Ils ne vont pas inviter des gens comme nous. »
« Ils ne sont pas comme ça » objecta Ron.
« Tu ne connais pas les parents d'Harry » essaya de le raisonner Molly mais son fils explosa de colère :
« Je connais Harry, Maman, et il n'est pas comme ça ! Il s'en fiche, alors pourquoi devrions-nous le faire ? Et il a aussi invité Hermione et ses parents sont des moldus ! Ca n'a pas d'importance pour eux ! »
Comme j'aimerais que le monde soit aussi simple, pensa-t-elle en elle-même. Ou aussi juste. Et j'aimerais que mon fils n'ait pas à le comprendre aussi jeune. La colère visible sur le visage de Ron lui donnait envie de pleurer. Il ne comprenait vraiment pas…
"Malheureusement, c'est important" commença Arthur pour être immédiatement coupé.
« Pourquoi ? » demandait son plus jeune fils. « Tu travailles au Ministère comme les parents d'Harry. Quelle différence ? »
« Ron, James Potter est l'un des sorciers les plus importants de cette époque », expliqua calmement Arthur. « Et la famille Potter est… »
« Riche ? Je sais. Et alors!" grogna Ron. "Et Harry est même le descendant de Godric Gryffondor. Et alors ? »
Molly resta sans voix. Alors c'était vrai… Oh, mon dieu… Mais avant qu'elle puisse répondre, Fred et George entrèrent en coup de vent dans la pièce.
« Papa, Ron a raison » - commença Fred.
« Harry n'est pas comme ça, Maman « compléta George.
« Et je suis prêt à parier que c'est parents sont comme lui » conclut Fred.
« Vous ne voulez pas seulement les appeler ? » demanda Ron.
Molly échangea un regard désemparé avec son mari. Que pouvaient-ils faire face à trois de leurs enfants unis ? Même la petite Ginny était dans l'encadrement de la porte, curieuse de ce qui allait se passer. Elle soupira une nouvelle fois et haussa les épaules. Pourquoi pas ?
« Je suppose que nous pouvons faire cela », répondit Arthur en fin de compte.
Les trois garçons échangèrent des regards de triomphe mais rien n'était joué. Molly les regarda sévèrement - même Ginny qui essayait de se cacher derrière eux. « Allez donc dehors pendant que nous nous en occupons avec votre père ! »
Pour une fois, ils ne répliquèrent pas. En une seconde, les plus jeunes de la tribu étaient sortis. Percy, bien sûr, était resté sagement dans sa chambre, sans doute plongé dans un livre intéressant. Dommage que les autres lui ressemblent si peu…
------------
" Comment faites-vous pour vous occupez des six ? » demandait une Lily souriante. « J'arrive à peine à m'occuper de James et Harry. »
Molly sourit devant la surprise de la jeune femme. Malgré ses a priori, les Potter étaient vraiment adorables. Elle arrivait à se sentir à l'aise dans l'énorme maison de Godric's Hollow. Mme Weasley découvrait que son plus jeune fils avait plutôt bon goût en matière d'amis.
Tous les enfants étaient dans le grand salon des Potter en train de jouer avec le nouveau chiot de Peter Pettigrew. Molly n'avait pas bien compris pourquoi James et Lily avaient pris le chiot – dont le nom était Joe – quand Pettigrew était parti pour le Brésil. Elle ne le connaissait pas bien. Arthur lui avait dit que c'était quelqu'un de plutôt gentil. Elle pensa qu'il devait être un vieil ami des Potter – en regardant le chiot, elle en fut sûre. Laisser une telle boule d'énergie à d'autres que des amis proches aurait été courir au désastre ! Harry avait dit que Pettigrew l'avait acheté aux Etats-Unis et que c'était un Husky. Molly voyait que ce petit chien noir et blanc était une boule d'amour et d'enthousiasme. Elle rie doucement.
« Je ne sais pas vraiment » répondit Molly à son hôtesse. « La plupart du temps, ils s'occupent les uns les autres ».
« J'imagine » rie Lily. « Je pourrais dire la même chose de James et Harry, surtout quand il s'agit de Quidditch. J'ai parfois l'impression d'être le seul adulte de cette maison ! »
« Je connais ce sentiment » dit-elle. « Arthur et ses gadgets me rendent parfois folle »
Lily sourit. « C'est pour cela qu'ils s'entendent si bien ! »
Et en effet leurs maris partageaient beaucoup de chose. Après avoir découvert que James avait un Téliphone dans son bureau – Molly avait alors appris que Lily était née moldue – Arthur avait rayonné. James – pour qui le téléphone n'était rien qu'un jouet, avait dit Lily – s'était empressé de lui faire plaisir et ils avaient disparu laissant leurs femmes seules dans la cuisine depuis près de dix minutes. Dans l'intervalle, Percy avait entrepris une conversation très technique sur la médecine moldue avec les Granger. Ceux-ci s'étaient d'abord sentis mal à l'aise dans une maison de sorciers mais ils s'étaient détendus après quelques verres. Et l'accueil peu cérémonieux des Potter n'y était pas pour rien. Des gens aussi larges d'esprit que James et Lily étaient loin de courir les rues. Surtout quand on pensait qu'ils appartenaient aux familles les plus riches et les plus anciennes du monde magique. Mais James s'était marié avec une sorcière née moldue et Molly savait que ça en disait long sur son compte.
Elle se rendit soudain compte qu'elle était restée silencieuse pendant trop longtemps. Lily la regardait curieusement avec ses yeux verts. « Quelque chose ne vas pas ? »
« Non » répondit Molly avec légèreté. « Je pensais seulement combien Ron a de la chance d'avoir de tels amis ».
« Et vous vous dites que nous ne sommes pas comme vous nous aviez imaginé » compléta Lily.
Molly rougit.
« Ca se voit tant que ça ? »
« Tout le monde ne le dirait pas » répondit l'autre calmement. « Mais je pense qu'il y a trois types de personnes dans la communauté magique. Ceux qui font. Ceux qui ne font rien et ceux qui ont peur de faire comme de ne rien faire ».
Quelque chose avait changé dans la voix de Lily et Molly était gênée quand ses yeux verts perçants rencontraient les siens. Quelque chose avait changé.
« Que voulez-vous dire ? »
« Dites moi, Molly, que savez-vous à propos de l'Ordre du Phénix ? »
------------
"Avez-vous déjà entendu parler de l'Ordre du Phénix, Arthur ? »
La tête d'Arthur Weasley se redressa brusquement avec surprise. Ils étaient en train de discuter amicalement, lui et James, des curiosités de la technologie moldue – un sujet sur lequel Arthur avait découvert que James en savait plus que lui. Et soudain la voix de l'Auror était devenue plus que sérieuse. Surpris, le plus âgé des deux regarda son compagnon – son visage était devenu sérieux et solennel. Il se demanda ce qui avait pu provoquer une telle question.
« Excusez-moi ? »
« L'Ordre du Phénix ». James désigna de la tête un exemplaire de la Gazette des sorciers qui était plié sur son bureau. Arthur l'avait déjà lu le matin même mais ses yeux parcoururent la première page pendant qu'il réfléchissait à cette étrange question. Il relut tout l'article par curiosité.
« L'ORDRE DU PHENIX REVELE ! »
par Rita Skeeter – envoyée spéciale.
Des rumeurs courent depuis des années à propos d'une organisation secrète visant à combattre les forces de celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom. Personne n'a pourtant jamais pu vérifier l'existence d'une telle organisation. Mais on dispose aujourd'hui de preuves et plus encore, notre envoyée spéciale est en mesure d'en dire plus sur les objectifs et les personnalités qui anime cet Ordre du phénix.
Comme beaucoup le pensaient, le soit-disant « Ordre » s'est formé pour lutter contre « Vous-savez-qui ». Le dossier est mince mais on peut penser que l'Ordre existait avait que Vous-savez-qui prenne la forteresse d'Azkaban en 1986. Bien que le Ministère le nie de toutes ses forces, des informateurs permettent d'affirmer que c'est l'Ordre qui a permis de maintenir l'existence même du ministère après les assassinats du Ministres Trimble et de ses deux successeurs. Apparemment, l'Ordre du Phénix a aussi travaillé avec le Département d'application des lois magiques depuis des années pour contenir la menace posée par le Seigneur des Ténèbres.
Nous pouvons l'affirmer parce que nous tenons ces informations d'une source aussi fiable que peut l'être James Potter (Directeur des Aurors du DALM). Lui-même reconnaît être un membre important de l'Ordre – peut-être sa deuxième tête pensante. Curieusement, le secrétaire d'Etat Arabella Figg n'appartiendrait pas à ce petit club – on pourrait mettre cela sur le compte de la friction qui l'opposerait depuis un certain temps à son ancien protégé.
Mais la raison la plus profonde de cette coopération entre le ministère et l'Ordre tient sans doute à la personnalité du président de l'Ordre du Phénix. Des sources anonymes nous ont affirmé qu'il s'agirait de nul autre que Bartemius Crouch – Le vice-ministre de la magie. Sa vision et sa persévérance auraient maintenu l'Ordre actif malgré toutes les années noires traversées.
Une autre information protégée est l'existence d'un soi-disant groupe "Licorne" suppose être un groupe de recherches d'élite, visant à découvrir de nouvelles magies. Le groupe Licorne se concentrerait sur le projet « Boule de poils » sur lequel nous ne savons pour l'instant rien.
Un autre projet important pour l'Ordre serait de passer les défenses d'Azkaban et de retirer la prison des mains du Seigneur des Ténèbres. L'état d'avancement de ce projet n'est pas connu. Des rumeurs expliquent qu'une partie importante de ce plan a récemment été involontairement contrariée par des membres du Ministère n'appartenant pas à l'Ordre.
Nous verrons si nous devrons encore regretter de tels désastres dans le futur ou si le Ministère et l'Ordre du phénix apprendront à travailler mieux ensemble. Ils se battent pour la même chose – après tout !
Arthur fronça les sourcils et regarda Potter une fois de plus.
« Pourquoi me demandez-vous ça ? » demanda-t-il. Il soupira. « Est-ce que vous n'avez pas… C'est une invention de Skeeter ? »
"Et bien… oui et non" grogna James. « Elle a un véritable talent à mal comprendre les choses, vous ne trouvez pas ? »
« C'est sûr ». Un certain nombre d'articles lui revinrent en mémoire. Mais Arthur les oublia quand James leva le journal.
"Ceci" dit-il "est avant tout des bêtises. Quasiment tout ».
« Que voulez-vous dire ? »
"Je vous l'expliquerai, Arthur, si vous commencez par avoir l'obligeance de répondre à ma question. » dit doucement James. « Que savez-vous de l'Ordre du Phénix ? »
Arthur haussa les épaules. « Je n'ai jamais cru aux rumeurs », admit-il. "Je sais qu'il existe. Et que certains membres du Ministère en font partie… mais sinon…" Il haussa de nouveau les épaules. « Pour ce que je sais, cet article pourrait dire la vérité. »
« Pas l'exacte vérité » sourit l'autre. « Mais Skeeter a raison quand elle dit que l'Ordre existe. Comme le Groupe Licorne d'ailleurs. Et nous essayons bien d'entrer dans Azkaban… à part cela, le reste de l'article n'est qu'un pur nonsense. »
« Nous ? » Arthur avait bien noté le pronom.
« Oui. Je fais partie de l'Ordre, depuis un certain temps maintenant. Mais si je vous dis cela, Arthur, c'est parce que nous voudrions que vous en fassiez vous aussi partie. »
Arthur eut l'impression qu'on venait de jeter quelque chose de lourd sur sa tête. Pendant toute sa carrière au Ministère, il avait été négligé et ignoré. Avant tout à cause des préjugés contre son département. Il fronça les sourcils. « Moi ? Pourquoi ? »
« Vous et moi savons que Addams va bientôt partit » répondit l'Auror. « Plusieurs personnes peuvent prétendre à sa place et vous en faîtes partie. Nous pensons que vous êtes particulièrement bien placés. La direction du département des abus d'usages des produits moldus servirait notre cause. Votre service a à faire à un grand nombre d'objets issus de la magie noire et nous pensons qu'il serait plus facile de travailler avec vous plutôt que de devoir vous contourner ».
« Nous ? Qui donc est ce 'nous' ? » Il avait appris depuis longtemps qu'il valait mieux éviter de sauter dans l'eau sans savoir la profondeur.
« Je ne peux pas vous dire cela pour l'instant »
« Et comment savez-vous que je vais avoir le poste ? » insista-t-il. « Je pensais que ça allait être Perkins »
Potter sourit de manière imperceptible. « Je ne pas plus vous le dire » répondit-il doucement. « Malheureusement, Arthur, je ne peux vous laisser réfléchir à cette proposition. Je ne peux pas vous donner le temps de la réflexion. On peut le résumer ainsi : Est-ce que vous voulez voir tomber Voldemort ? Quel type de monde voulez-vous avoir lorsque ce sera fait ».
***
Molly ne savait toujours pas quoi penser. En quelques minutes, Lily Potter lui avait transformé la rumeur de l'existence de l'Ordre du Phénix en réalité et lui avait proposé d'en faire partie. Elle avait ensuite enchaîné sur la description des travaux du groupe Licorne auquel elle voulait qu'elle collabore. Le groupe Licorne semblait être un sous-groupe de l'Ordre, travaillant, sous la direction de Lily à une douzaine de projets. Il recherchait notamment une façon de détourner le sortilège de l'Imperium pour tuer les détraqueurs. Lily avait aussi dit à Molly que James était en train de faire la même offre à Arthur – et l'expression quasi incrédule qui marquait son visage quand il revint dans le salon lui apprit qu'Arthur avait accepté. Elle lui offrit un sourire désarmé. Ce n'était pas qu'elle regrettait. Mais tout cela arrivait si vite. Molly avait l'impression que quelqu'un l'avait jetée dans un mixeur moldu et avait oublié de l'arrêté. Quoiqu'il en soit, elle ne manqua pas le regard entendu qu'échangèrent les Potter, ni le petit signe d'acquiescement de Lily à la question muette de son mari. James se tourna vers Molly avec un sourire.
« Je suis heureux que vous soyez avec nous », dit-il.
« Merci… je pense » Arthur, à coté d'elle, haussa les épaules. Molly sut qu'il partageait ses sentiments.
James rie doucement. Lily répondit avec sérieux. « Ne nous remerciez pas Molly. Nous faisons tous ce que nous avons à faire".
"Oui" dit Arthur calmement et Molly hocha la tête. Ils regardaient James jeter une poignée de poudre brillante dans la cheminée.
« Albus ? »
Le ministre de la Magie apparue dans le foyer à la grande surprise de Molly. Lorsque Lily lui avait dit qu'ils allaient appeler quelqu'un elle n'avait jamais envisager Dumbledore.
« Bonjour James, bonjour Lily » sourit le vieux sorcier. « Ah ! Arthur et Molly aussi, bien sûr… je suis heureux de vous voir tous les deux ». Ces yeux bleus se tournèrent vers James. « Je suppose qu'ils ont accepté ».
Potter hocha la tête.
« Excellent ! » Les yeux bleus âgés pétillèrent avec énergie. "Je vous parlerai bientôt Arthur et je suis sûr que Lily fera de même avec vous Molly. Mais aujourd'hui, avez-vous des questions ? »
Pendant un instant, Molly pensa demander si Dumbledore était le chef de l'Ordre. Mais elle se demanda pourquoi. Il était clair que cette Skeeter avait encore mélangé le vrai et le faux. Ce n'était pas la première fois. Elle secoua la tête mais Arthur prit la parole.
« Devons nous faire quelque chose ? » demanda-t-il.
« Faire ? » demanda Dumbledore. « Mon cher ami, vous en avez déjà fait assez pour aujourd'hui. Je vous demanderai plus dans l'avenir mais pour l'instant je ne vous demande que votre confiance. Je ferai tout pour la mériter mais en attendant je vous demande d'être patients. Je resterai en contact avec vous. »
Aussi soudainement qu'il était apparu, Albus Dumbledore partit. Molly continua à regarder les flammes pendant un moment. C'était incroyable comme le monde avait changé en quelques instants. Dumbledore à la tête de cet Ordre donnait envie d'espérer… malgré tout… un jour, ses enfants pourraient peut-être grandir dans un monde sans peur.
