Promesses tenues
Hé!!! Vous êtes INCROYABLES! Faut que je laisse un tiers en anglais pour avoir des reviews! Si j'avais su!!!
Pfff… Z'avez de la chance qu'il est tant plu ce week-end!!!
Et puis je l'aime trop cette fic… quand je m'y mets je m'arrête plus !!!
Comme toujours c'est la traduction de la fic de Robin4 basée sur les personnages de JKR…
Chapitre Quinze : Ce qu'il reste
« Damnation »
Le juron étouffé fit James lever sa tête de la lettre qu'il était en train de lire pour regarder la personne qui lui faisait face. Inconsciemment, il nota que le hibou qui venait de livrer la Gazette des sorciers venait de ressortir par la fenêtre après avoir lâcher son journal dans les mains de son visiteur.
« Vous avez lu la première page, non ? »
« Ouais » répondit sombrement Bill Weasley « Damnation »
« Je sais » répondit calmement James regrettant de se sentir si fatigué. James aurait aimé pouvoir ressentir la douleur de Bill. Il aurait aimé pouvoir encore brûler du désir de se venger. Mais il en était incapable. Ca faisait trop longtemps.
« Je sais ».
« Liz et Roger » dit doucement Bill. « Et leurs enfants… les salauds »
James soupira. Bien sûr, il était d'accord. Mais que dire de plus. Les chiffres s'additionnaient dans sa tête. Un autre Auror venait de disparaître.
« Comment saviez-vous ? » demanda soudain l'autre.
« Tu sais que je ne peux pas te le dire, Bill ».
Mais il l'avait su. James avait su que la maison des Dubois avait été attaquée très tôt le matin même. Il savait aussi que Olivier Dubois avait été un ami d'école de son fils, qu'il était un Gryffondor cinquième année et le capitaine de l'équipe de Quidditch dans laquelle jouait Harry. Il savait que Elizabeth Dubois avait été un bon Auror, expérimenté et solide. Une des rares vieilles de la vieille. Son mari, Roger, travaillait au Département des transports magiques. Deux personnes bien. James le savait. Et tous les deux étaient morts.
Damnation.
« Ils ne méritaient pas ça » remarqua doucement Bill, jouant sans s'en rendre compte avec sa queue de cheval.
Ces deux derniers mois, James avait travaillé étroitement avec le jeune homme. Il avait appris à sentir quand celui-ci était inquiet ou déprimé.
« Non. Mais personne ne mérite ça » confirma-t-il.
Bill leva les yeux du journal.
« La Gazette dit qu'ils ont été torturés. Dites moi que ce n'est pas vrai ».
« Ca l'est. C'est la faute de Mulciber et de Flint »
Les yeux verts de Bill s'assombrirent.
« Un de ces jours, ces deux là devront payer »
« Pour ça entre autres » confirma James ne se souciant pas de préciser. Les deux Aurors savaient. Scott Mulciber et Lloyd Flint étaient les deux rabatteurs de Seigneur des Ténèbres. Des experts pour trouver et tuer n'importe qui. Leur seul échec jusqu'alors était James Potter… et même lui n'était pas assez fou pour penser que cela durerait toujours. Mais quand même… il soupira doucement.
« Je dois te dire quelque chose, Bill »
« Quoi ? »
« Tu sais que ce sont eux qui ont tué Charlie »
Il n'aimait pas avoir à le demander. Ca les faisait souffrir tous les deux… mais…
« Oui »
La voix de l'autre était blanche.
« Sais-tu pourquoi ? »
Bill cilla.
« Non. J'ai un temps cherché à deviner, mais je n'y suis pas arrivé. Je veux dire… Charlie était un bon Auror… mais »
« Il travaillait avec moi sur le projet Azkaban, Bill »
« Vraiment ? » demanda Weasley avec surprise. James acquiesça. Il prit une profonde inspiration avant de répondre :
« Ca fait des années que j'essaie d'entrer à Azkaban », dit-il. « Nous pensions y être à ce moment là. Nous avions un indic qui voulait nous aider, un des membres du premier cercle de Voldemort. Il avait vu quelque chose… et il disait qu'on pouvait le retourner contre lui. Charlie avait rendez-vous avec cet espion et il a été tué en revenant ici. Quoiqu'il ait appris, Voldemort ne pouvait pas le laisser l'utiliser ».
« L'espion était un agent double alors » gronda Bill.
« Apparemment » répondit calmement James. Il ne savait pas pourquoi mais il n'y croyait pas vraiment. « J'ai toujours pensé que la mort de Charlie voulait dire plus que ça… quelque chose de moins évident ».
Un éclat dangereux traversa les yeux de Bill. Mais il savait qu'il n'aurait pas de réponse s'il demandait l'identité de l'espion. Une revanche personnelle était inacceptable. Les Aurors se devaient à plus que ça. Il demanda plutôt :
« Quelque chose à propos d'Azkaban ? »
« Je le pense » reconnut James. « Mais ce n'est qu'une supposition »
« Et bien, nous allons bientôt le savoir, n'est-ce pas ? » - demanda Bill, avec un sourire glacial.
Il n'y avait pas grand-chose d'autre à dire et rien d'autre à demander. Il savait les réponses avant de poser les questions.
« Tu es prêt ? »
« Demain » affirma Bill avec confiance. Il y avait juste assez de crainte dans ses yeux pour rassurer James. « Je suis prêt ».
++++
L'écho de pas sur un béton froid. Ca faisait quelque temps que Severus n'avait pas visité Azkaban – même si l'expression « visiter » pouvait paraître inappropriée. Il détestait cet endroit. Il détestait sa froideur et son obscurité bien qu'il ait été un Serpentard et qu'à Poudlard il est choisi de vivre dans les donjons. Cette île était trop sombre, elle l'étouffait. Le désespoir pesait sur l'atmosphère. Il pouvait le sentir à chaque pas. A un moment indéterminé, Rogue avait perdu toute capacité à compatir aux souffrances et aux chagrins des autres - peut-être n'en avait jamais été capable. Pendant presque toute sa jeunesse, après tout, il avait menti. Surtout à lui-même.
Il fronça les sourcils. Il ne tenait pas à que son apparence laisse apparaître ses sentiments. Rogue savait que son visage était sombre et pas un peu amer. Mais on pouvait s'y attendre. Les autres avaient peur de lui. Il le savait. Presque aussi peur que de Lucius Malefoy ou Voldemort lui-même. Il était presque une légende parmi les serviteurs du Seigneur des ténèbres. Severus Rogue, le sarcastique et l'amer. Les Mangemorts ne le provoquaient qu'une fois. S'ils survivaient aucun d'eux n'étaient assez stupide pour s'y risquer une seconde fois. Rien n'aurait justifié un tel risque. Et Voldemort n'allait que rarement à l'encontre de celui qui se tenait deux rangs après lui. Sauf si, bien sûr, pensa Severus avec ironie, s'il se rendait compte un jour que celui-ci l'avait espionné depuis douze ans.
Comment avait-il fait pour survivre toutes ces années ? Severus n'en avait aucune idée. Il risquait à tout moment d'être découvert et de mourir dans les plus grandes souffrances. C'étaient des données. Mais le jeu en valait la chandelle, même si c'était lui qui devait un jour brûler. Même si les nerfs de Severus souffraient toujours des cauchemars – il se passait rarement une nuit sans qu'il ne revoit les atrocités qu'il avait commises il se souvenait de chacun des crimes, des viols ou des tortures qu'il avait perpétués. Mais son âme lui appartenait. Il avait choisi. Il avait choisi une fois pour toutes, il y avait longtemps maintenant, de suivre Albus Dumbledore. Non pour être pardonné – même Albus ne pouvait rien pour lui dans ce domaine – mais pour trouver une façon de racheter les choses horribles qu'il avait faites. Il n'en serait jamais complètement capable. Bien sûr. Mais il n'aurait plus rien eu d'humain s'il n'avait pas essayé
Quelle importance ? Chaque jour était un autre pas vers ce but. Comme l'était la visite d'aujourd'hui. Severus regarda presque à contrecœur autour de lui. Son humeur s'assombrit encore lorsqu'il vit les ornements des quartiers du Seigneur des ténèbres. Azkaban, il le savait, n'avait pas toujours été comme cela. La maison du gardien chef n'avait pas toujours eu cette apparence. Elle n'avait pas toujours été si luxueuse. Plus encore, l'atmosphère de la forteresse n'avait jamais été aussi sombre. La maison – ou plutôt le palais – avait été agrandie comme la prison. Rogue grommela pour lui-même. Il n'aurait jamais pu vivre ici. On ne pouvait échapper aux cris qui venaient de la prison, même au cœur du palais de Voldemort. Le Seigneur des ténèbres, cependant, semblait y voir le paradais. Severus passa le pas de porte et entra dans… appeler cette salle autrement que la salle du trône de Voldemort se serait révélé futile. Personnellement, il trouvait qu'utiliser un trône était un peu présomptueux. Mais il n'était pas assez stupide pour le dire. Il n'avait survécu aussi longtemps en étant stupide et il n'avait aucun désir de précipiter sa chute.
Le Mangemort continua à avancer et vint s'agenouiller aux pieds du Seigneur des ténèbres.
« Mon Seigneur »
« Severus » répondit la voix sifflante froidement.
Ce moment dura et pendant un instant, Rogue se demanda s'il avait fait quelque chose de mal. Il garda sa tête baissée et attendit. La voix distante finit par ordonner.
« Lève-toi ! »
Il s'exécuta et nota l'expression pincée de Voldemort. Il s'adjura à la prudence. Le Seigneur des Ténèbres n'était pas content. De fait, la colère dansait dans ses yeux rouges et Severus espéra avec sincérité ne pas être celui qui avait déplu au maître. Il avait suffisamment expérimenté dans sa chair la colère de Voldemort. Il ne tenait pas à renouveler cette expérience. Pourtant, il garda le silence. La patience de Rogue était légendaire parmi les Mangemorts. Il aurait pu attendre que l'enfer gèle s'il avait dû – et vu la température dans l'île à la fin de ce mois de janvier, ça n'aurait pas été long !
« Qu'as-tu appris ? » demanda finalement Voldemort.
« Mon Seigneur, il semble que Rosier n'ait toujours pas craqué », répondit immédiatement Rogue. « Il vous reste fidèle, malgré son emprisonnement au Ministère. Mais, même sans sa confession, les charges contre lui sont nombreuses. Il devrait été exécuté bientôt ».
Les mots faillirent restés en travers de la gorge de Severus. Rosier avait été son ami, un bon ami, quand ils étaient à Poudlard, dans une vie passée.
« Potter… »
Le Seigneur des Ténèbres avait sifflé ce nom doucement, se levant d'un bond de son trône.
La rage irradiait de lui par vague et Severus fut très content de ne pas être l'objet de sa fureur. Il savait aussi qu'être autorisé à voir la frustration était une sorte de privilège – malgré toute l'étrangeté du privilège. Généralement le Seigneur des Ténèbres la cachait à ses subordonnés. Mais Rogue ne comptait parmi ses lieutenants sans raison. Voldemort ne lui faisait pas précisément confiance – il ne faisait jamais complètement confiance à un homme. Mais il savait que Rogue avait plus à perdre que la plupart des autres Mangemorts – sauf peut-être Lucius Malefoy. Les crimes pour lesquels il était recherché lui auraient coûtés plusieurs millénaires de prison. Sans compter les crimes que le ministère ne connaissait pas. A son heure, il avait fait bien pire.
Voldemort fit quelques pas dans la pièce avant de s'arrêter crucifiant Severus d'un regard furibond et froid.
« Il doit mourir »
« Oui mon Seigneur »
Rogue inspira profondément avant de prendre le risque. C'était un pari mais…
« Si vous m'autorisiez, je pourrais… »
« Non » l'interrompit le monstre avec un petit geste de la main. « Je t'accorderais facilement ma confiance pour cette mission, Severus, mais j'ai besoin de toi ailleurs. Quirrell est trop stupide pour que je le laisse seul à Poudlard »
Merci mon dieu.
« Mulciber et Flint, alors, mon seigneur ? »
« Oui »
Les yeux rouges lancèrent des éclairs. Leur colère était dirigée à James Potter qui venait de capturer un autre Mangemort envoyé pour le tuer.
« Je leur dirai, mon Seigneur ». Severus s'inclina pour montrer son accord mais ne partit pas. Partir sans en avoir reçu l'ordre aurait été la dernière des idioties.
« Veilles-y » gronda Voldemort. « Tu as la potion ? »
« Bien sûr mon Seigneur ». Rogue sentit une bouffée d'irritation et la laissa transparaître sur son visage. Il n'avait rarement manqué à une promesse et jamais à une commande du Seigneur des Ténèbres. Mais il sortit la potion de ses robes avant qu'on ne le lui demande et la tendit.
Son irritation fut remplacée par une bouffée de regret. Evan Rosier avait été son ami. Mais on devait s'attendre de Voldemort qu'il demande une potion mortelle pour un homme qui avait été pris. On ne chercherait pas à sauver Rosier de sa captivité au Ministère. Les Mangemorts ne faisaient jamais cela pour ceux qui étaient pris. Le Seigneur des Ténèbres ne prenait pas de risques. Rosier prendrait sa potion et mourrait avant de divulguer des secrets. Ca paraissait froid mais c'était accepté. Voldemort se saisit du poison sans un mot. Mais, alors que Rogue attendait d'être renvoyé, il dit soudain :
« Fais quelques pas avec moi, Severus »
« Oui, mon Seigneur »
Sans aucune hésitation, il emboîta le pas du Seigneur des Ténèbres. Quoi que veuille Voldemort, il était sûr que ce serait intéressant.
« Tu es mécontent, Severus » siffla Voldemort.
Son cœur battit plus fort dans sa poitrine.
« Pardonnez-moi, Maître, je… »
Une fois de plus, Voldemort l'interrompit d'un geste.
« Votre inimitié pour Potter est bien connue mais elle ne doit pas interférer avec mes plans »
« Oui, mon Seigneur ». Severus respira cherchant à cacher son soulagement. Un moment, il avait cru… Mais ça n'avait plus aucune importance. Ses secrets étaient toujours en sécurité. Il s'obligea à ressembler au loyal Mangemort que le monde entier le croyait être.
« Bien entendu, il n'y aura aucun… problème ? » menaça le Seigneur des Ténèbres.
« En aucun cas, mon Seigneur ».
Ils sortirent ensemble de la salle du trône, traversant un long couloir silencieux. Severus eut la surprise de les voir prendre à droite pour entrer dans la prison elle-même. Azkaban était le terrain de jeu personnel de Voldemort. Peu de Mangemorts y entraient à part le couple Lestrange qui habitaient la prison et ne quittaient l'île que sur l'ordre de Voldemort. Severus, à cause de son poste à Poudlard, venait rarement sur l'île sauf quand il y était appelé. Il n'était pas entré dans la prison depuis des années.
« Le loup-garou » dit soudain Voldemort
« Aucun progrès » regretta Rogue. « Cet idiot ne changera pas de camp, quelque soit l'offre qui lui est faite… et la seule façon de le tuer discrètement m'accuserait directement »
« Alors n'en fais rien… je sacrifierai Quirrell… mais si tu tombais, Poudlard serait dans les mains de Chourave… ce qui ne me servirait en rien » répondit le Seigneur des Ténèbres.
« Dois-je donner l'ordre à Quirrell ? » - demanda Severus – craignant déjà la réponse.
« Pas encore… d'abord Potter, Lupin viendra plus tard »
« Bien mon Seigneur »
« C'est comme Quirrell… »
« Mon Seigneur ! »
La voix de Rodolphus Lestrange interrompit brutalement Voldemort. Les deux sorciers noirs se tournèrent pour faire face au Mangemort qui s'approchait. Celui-ci s'agenouilla prestement aux pieds du Seigneur des Ténèbres. Rogue dut lutter contre son instinct qui lui disait de s'écarter d'un Voldemort en colère et de sa baguette – qui venait d'apparaître dans sa main.
« Qui y a-t-il ? » demanda le Seigneur noir avec colère. Severus estima que dans moins de quinze secondes Lestrange allait sombrer dans un monde de douleurs.
Lestrange se recroquevilla.
« Pardonnez-moi, Maître, l'expérience a… échoué »
« Quoi ? »
« Oui, Maître » répondit très doucement Lestrange. « L'ex… »
« Endoloris ! »
Severus regarda impassible le Mangemort hurler et se contorsionner sur le sol. Il n'avait aucune idée de ce qu'était l'expérience dont avait parlé Lestrange. Ca n'avait aucune importance. Tout échec était chèrement payé dans leur monde. Il ne ressentait aucune pitié pour ceux qui déclanchaient la colère du Seigneur des Ténèbres. Ils avaient choisi leur voie.
Voldemort finit par libérer l'autre du sortilège. Après avoir haleté un instant sur le sol, Lestrange s'était remis avec peine sur ses genoux. Il tremblait.
« Pourquoi ? » siffla Voldemort.
« Le prisonnier a résisté trop longtemps, maître » répondit timidement Lestrange. « Il est inconscient maintenant. Si nous essayons encore, il mourra ».
Severus classa soigneusement ces paroles. Tout ce qui provoquait la colère de Voldemort était intéressant. Et il était positivement furieux. Une seconde plus tard, Lestrange de nouveau hurlait…
+++
Arthur répondit aux coups frappés à la porte de son bureau par un retentissant « oui ! ». Il était immergé dans les paperasses grâce à sa toute nouvelle promotion. Addams avait pris sa retraite deux jours auparavant. Et Arthur pataugeait déjà dans les responsabilités. Il fit néanmoins l'effort de lever les yeux vers son visiteur. C'était Arabella Figg.
La directrice du Département de mise en œuvre des lois magiques était une vieille amie. Ils étaient même sortis ensemble il y a longtemps, pendant leurs premières années à Poudlard et ils avaient réussi à garder de bonnes relations. Mais Bella était une femme occupée et peut encline à rendre des visites amicales au beau milieu de la journée. Ca ne pouvait avoir qu'une signification. Son cœur accéléra. Arthur essaya de se lever mais il découvrit que ses jambes refusaient de le porter. Quelque chose était arrivée. Le ton de sa voix ne le cacha pas.
« Assieds-toi Arthur » dit doucement Bella. Elle contourna son bureau et le regarda droit dans les yeux. Il lui fallut un moment pour retrouver sa propre voix.
« C'est Bill, n'est-ce pas ? » réussit à dire Arthur finalement.
« Oui. C'est ça » répondit Bella. Elle ne faisait pas partie des gens qui mâchaient leurs mots. Arthur eut l'impression que quelqu'un venait de plonger un couteau dans ses entrailles. Sa respiration devint difficile. Une pensée circulaire s'installa dans sa tête : Ca ne pouvait pas être vrai. Arthur ferma les yeux et lutta pour avaler sa salive. Pas un autre, pensa-t-il proche du désespoir. S'il vous plaît, pas un autre. Pas maintenant. Pas Bill. Arabella prit gentiment sa main.
« Je sais à quoi tu penses Arthur », dit-elle doucement. « Mais il n'est pas mort »
« Pas… mort ? »
L'espoir redressa sa poitrine mais Bella secoua la tête.
« Bill est à Azkaban, Arthur » dit elle avec gentillesse. « Il a été capturé il y a deux heures ».
Azkaban. Le mot lui-même lui faisait froid dans le dos. Son fils. A Azkaban. Mon dieu, non. Il tremblait mais s'en fichait. Bill était à Azkaban.
Bella pressa sa main.
« Nous ferons tout ce qui est possible pour lui, Arthur, mais… »
Les mots qu'elle ne dit pas lui percèrent le cœur. Mais. Mais personne n'était jamais sorti vivant d'Azkaban. Mais l'ancienne prison du Ministère était devenu le trône du monde du Seigneur des Ténèbres. Mais, il n'y avait aucun espoir.
« Je suis désolée, tellement désolée » murmura-t-elle.
Des visions de toutes les horreurs qu'allaient subir Bill assaillirent les yeux d'Arthur. Il lui était difficile de respirer. D'abord Charlie et maintenant Bill… il avala. La nouvelle allait abattre toute la famille. Molly… Il sentit sa bouche s'assécher brusquement. Arthur avala de nouveau sa salive.
« Est-ce que ma femmes le sait ? »
« Non, pas encore… j'ai pensé que tu préfèrerais être là… »
Arthur acquiesça.
« Oui »
« Nous pouvons utiliser la cheminée au rez-de-chaussée ». Très doucement, Bella l'aida à se mettre sur ses pieds. « Allons-y ».
Arthur la suivit mécaniquement. Oh, Bill… à Azkaban. Son fils allait mourir en enfer… Sans la main d'Arabella sur son bras, il n'aurait pas été capable de marcher droit. Il faillit tomber à plusieurs reprises en descendant les escaliers. Il avait du mal à faire attention. Bill avait été capturé. Les visions d'horreurs se mélangèrent aux souvenirs des bons moments. Il aurait aimé pouvoir détester quelqu'un… que quelqu'un soit responsable de la capture de son fils. Mais il n'arrivait pas à être en colère. Il se sentait faible. Il n'arrivait pas à se mobiliser. Il en avait perdu un autre. La vie lui aurait certainement semblé plus facile. Mais il ne se faisait pas d'illusion. James savait qu'il ne s'était pas trompé de carrière. Certains moments étaient juste durs à porter. Comme celui-ci.
Il ne pouvait qu'imaginer ce que Bill devait endurer à Azkaban. Ils avaient fait de leur mieux pour le préparer mais, en fin de compte, James savait que ce qui attendait son ami était la torture. Voldemort ne se contentait pas d'enfermer les Aurors, même ceux qui, comme Bill, savaient peu de choses d'intéressant. Torture, James le savait, était une procédure normale pour lui. Bill le savait lui aussi et il avait dit qu'il y était prêt. Mais James ne pouvait souhaiter cela à personne. Surtout à un volontaire.
« Une semaine, James, et nous saurons » dit calmement Dumbledore – comme s'il lisait dans son esprit.
Il soupira.
« J'aurai aimé que ça soit plus court »
« Moi aussi. Mais vous étiez d'accord. Une semaine est la durée minimale » rappela le vieil homme.
« Je sais ». James haussa les épaules. « Je déteste faire cela…je déteste les voir mourir »
"Peter a peut-être raison alors… il est peut-être temps pour vous de quitter le terrain" suggéra Dumbledore gentiment. James secoua la tête.
"Non. Pas temps qu'il n'est pas tombé" répondit sombrement l'Auror. "Je ne peux pas m'arrêter tant que Voldemort est là ».
Le vieil homme sourit très légèrement.
« Je savais que vous alliez dire ça » répondit-il au grand soulagement de James. « Mais je devais vous le proposer ! »
« Merci » dit James doucement. Il le pensait. Il se força à sourire. « Vous savez que ça pourrait ne pas être long… ça pourrait être ça »
« Notre chance de briser Azkaban ? » Les yeux bleus de Dumbledore rencontrèrent les bruns de James. Sa voix était sinistre.
« Ne vous payez pas de mots, James… Vous et moi savons que la chute d'Azkaban ne suffira pas ! »
Une bouffée de colère froide l'envahit.
« Oui, je sais » admit James. « Mais on doit bien commencer par quelque chose. Et puis, nous saurons enfin ce qu'il y cache depuis tant d'années ».
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Et alors là, je n'ai qu'une pensée: si vous saviez ce qui est caché!!!
