Promesses Tenues

Disclaimer :

Dans l'ordre, Rowlings et Robin 4…. Ca ne laisse pas beaucoup de mérite aux traducteurs…

Messages :

Chapitre offert par Alana Chantelune – alors allez lire sa traduction de Grim Dawn, une autre super histoire de Robin4 -  vous lui devez bien ça – et moi aussi !

Relecture offerte par Camille – merci Camille !

Prenez quand même pas l'habitude, z'aurez pas deux chapitres aussi proches à chaque fois !

Et le coup du parallèle Troll/géant… vous êtes trop fort… j'y avais même pas pensé !

Chapitre dix-sept: Jamais fini !

Bill ouvrit lentement les yeux et essaya de se rappeler s'il l'avait même fait. Tout était sombre. Il cligna des yeux une fois, puis deux, et finalement son environnement commença à devenir trouble. Vaguement, il put distinguer quatre murs, trois de pierre froide et un de barreaux. Il cligna de nouveau des yeux, essayant de se rappeler où il était malgré le nuage confus de douleur à l'arrière de son crâne. Les images tournoyèrent dans son esprit, trop rapidement pour qu'il les suive, et sottement, Bill secoua la tête dans un effort pour les clarifier. La douleur s'embrasa et sa vision devint noire. Se mordant la langue si fort qu'il fit jaillir le sang, il lutta pour ne pas pleurer—et ce faisant, se souvint où il était.

Azkaban.

Deux émotions montèrent en lui. La première était inévitable, la réaction naturelle d'un Auror : désespoir et peur – et pas qu'un peu. La seconde, toutefois, aurait paru étrange à ses ravisseurs : triomphe. Il l'avait fait. Il était à Azkaban, et il était toujours vivant. UN pas avait été accompli. Malgré la situation, Bill sourit faiblement. C'était un plan dingue et sacrément risqué, mais peut-être que ça marcherait. Peut-être avaient-ils une chance après tout. Soupirant doucement pour lui-même, il roula sur les genoux. Sa tête lui tournait encore, et maintenant il savait pourquoi—mais il valait mieux ne pas penser à ça. Les bribes de souvenirs étaient claires. A présent, Bill comprenait totalement pourquoi les Lestranges étaient tellement craints. Il secoua encore la tête, plus précautionneusement cette fois. Il s avaient voulu savoir à propos de l'Ordre du Phénix, bien sûr. Mais ce qu'il ne savait pas, il ne pouvait pas le dire. Il était certain que cette cession cauchemardesque ne serait pas la dernière (combien de temps ça avait duré, d'ailleurs? On aurait dit une vie entière), mais pour l'instant, il laissa ça de côté. Il avait un travail à faire.

Se hissant sur ses pieds, Bill se traîna à l'avant de sa cellule. Ses yeux qui s'étaient maintenant assez accoutumés à la pénombre pour lui laisser estimer sa taille. Il semblait être dans une cellule standard d'Azkaban, ce qui n'était pas vraiment spacieux, mais ce n'était pas une surprise. Il n'était pas particulièrement intéressé par son propre environnement, pourtant. Il y avait des choses bien plus importantes à Azkaban—des gens bien plus importants. Bill concentra son attention au-dehors, louchant pour voir dans le couloir.

Il n'y avait pas grand-chose à voir. Le couloir était sombre, mais dan les ténèbres, Bill put distinguer plusieurs portes, barrées comme la sienne avec de l'acier renforcé—et brûlant au toucher, il le découvrit rapidement en le testant par lui-même. Magiquement renforcées, aussi, pas de doute, ce qui pouvait certainement expliquer en partie pourquoi personne n'était jamais sorti de cette île. Heureusement, il avait un moyen de sortir de cette cellule—et il avait une semaine pendant laquelle arriver à comprendre comment l'utiliser. Au moins, peut-être, si ses cessions d'interrogatoire duraient plus qu'un jour. En vérité, Bill ne savait pas, et n'avait aucun moyen de le savoir.

Au loin, il entendit des cris.

Bill écouta attentivement, mais ce n'était pas des mots audibles, seulement les sons faibles d'un homme qui souffre. Il se pencha en avant, essayant en même temps d'éviter de se brûler contre les barreaux—

Une sensation de froid le saisit.

Une ombre noire dérivait vers lui, et il recula instinctivement. Sous le capuchon, Bill eut l'aperçu d'un visage gris et des yeux aveugles—

Des voix.

Le froid.

"Couche-toi!"

"Cours!"

Dix-sept ans. Les vacances d'été. Un Mangemort attaque le Terrier.

Son père était presque mort ce jour-là.

Ginny pleurait.

Froid.

Des mains grises et rugueuses le cherchaient.

"Va avec ta mère, Bill!"

"Je ne te quitterai pas!" Son père s'écroula. "Papa!"

Des mains froides sur ses bras. Bill entendit hurler. Est-ce que c'était lui?

"Endoloris!"

Douleur.

Il criait.

Froid.

Douleur.

"Bill!"

"Cours!"

En réalité, des Aurors étaient arrivés. Dans ses cauchemars, ils n'arrivaient pas. Dans ses cauchemars, la douleur ne cessait jamais… Dans ses cauchemars, les vies de sa famille prenaient fin en hurlements. Bill ne réalisait pas qu'il était choqué de revivre ce cauchemar. Il ne savait pas qu'il était en train de crier. Il savait seulement qu'il avait froid, qu'il était désespéré—et qu'il avait peur.

Quand cela fut terminé, il était allongé tremblant sur le sol froid depuis il ne savait combien de temps. Lentement, il revint à la conscience, et repris conscience de son environnement, mais le froid ne le quittait pas. Bill ne pouvait s'arrêter de trembler.

Au loin, les cris continuaient.

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"Couchez-vous!"

Le cri atteignit James dans son mouvement avant même qu'il ait mis un pied hors de son bureau. Des lumières vertes fusèrent comme il se plaquait au sol, et des cris retentirent à travers le quartier général de la Division des Aurors, au plus profond des caves du Ministère de la Magie. L'instinct prit le contrôle, et le célèbre Auror roula sur lui même, s'écroulant dans un étrange mélange de jambes. Avec un couinement, Ernie Jordan tomba sur lui, et James continua à rouler sur lui même comme un fou, sans savoir ce à quoi il venait d'échapper, mais comprenant d'après le fort volume dans le quartier général que c'était mauvais. Se libérant finalement de Jordan, il fouilla dans sa robe et sortit sa baguette, son estomac se tordant et se préparant à bondir sur ses pieds.

"Avada Kedavra!"

Une lumière verte éclata quelque part à sa droite.

Des voix en colère crièrent des sorts, James roula sur ses pieds, cherchant qui viser. Il ne savait pas comment un Mangemort était entré dans le Quartier Général des Aurors, mais pour le moment, ce n'était pas vraiment le problème—

"Impedimenta!" à sa gauche.

"Texifomeus!" Un panache de fumée se forma directement en face de James, de l'autre côté du bureau. Le sort était venu de sa droite—

Du nuage, s'éleva une voix…: "Avada—"

La baguette de James bondit dans sa main, et il la pointa vers le nuage, priant pour que celui qui avait jeté ce sort ait le bon sens de toucher quelque chose d'autre que le sortilège de l'écran de fumée. "Glacialium!"

Il échoua, et le sut alors même qu'il prononçait le mot, mais Ernie vola à son secours par la droite, en disant :.

"Stupefix!"

Thunk. Quelque chose tomba au sol de l'intérieur du nuage, mais la douzaine d'Aurors dans la pièce saisit cette chance. Plusieurs autres voix envoyèrent le sortilège de Stupefixion avant que quiconque ne bouge, mais comme la fumée commençait à se dissiper, la ténébreuse figure à l'intérieur du nuage ne bougea pas.

Finalement, James prit un instant pour contempler son Quartier Général. On aurait dit qu'une tornade était passée à travers la pièce principale à toute vitesse. Il y avait des papiers partout, là les bureaux étaient renversés, et la précieuse plante verte d'Ernie Jordan était couchée sur le côté près de l'entrée. Tous les Aurors dans la pièce étaient sur leurs pieds leurs baguettes en main, le nuage de fumée s'effaçait et un bruit grésillant à sa droite révéla à James que les Détecteurs de Magie Noire tout près des portes étaient en train de devenir fous. Pendant un moment, il y eut un silence total, et puis tout le monde commença à parler en même temps. Mais il y eu un hoquet à la droite de James, et il fixa en fronçant les sourcils la forme sans vie de Virginia Wilson. Il avait noté la lumière verte, et savait parfaitement bien ce que ça voulait dire. Contrairement à beaucoup d'autres, James ne tourna pas la tête vers le corps de sa vieille amie. Il savait déjà ce qu'il trouverait.

Au lieu de cela, il fit quelques pas et s'avança péniblement dans la fumée qui restait. Son attaquant—et James se doutait légèrement que le sorcier était venu pour lui—était allongé face à terre, inconscient. Quelque chose, les cheveux blancs de l'homme, alluma un signal d'alarme dans la tête de James, mais il ne reconnaissait pas les cheveux courts d'aucun Mangemort qu'il connaissait. Fronçant les sourcils, James utilisa son pied pour retourner l'autre.

Le silence devint glacé. Tous ceux qui ne regardaient toujours pas la forme de Virginia le fixaient, et il n'y avait aucune erreur d'identification possible. Le sorcier inconscient était Sam Ackerley.

Un des leurs.

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Arabella marchait à grands pas à travers les couloirs de Poudlard, sentant les regards jeunes et avides sur elle. Qu'est-ce qu'ils pensaient? Rêvaient-ils à un futur de gloire et de célébrité, ou pensaient-ils au pouvoir à gagner dans le monde extérieur? Ou se souvenaient-ils du coût de la guerre et pleuraient-ils pour ce qui avait été perdu en chemin? Arabella Figg n'avait jamais voulu être célèbre, même si elle savait qu'elle l'était. Elle était devenue comme une icône à travers son travail en tant qu'Auror et au DMLE, d'abord en nettoyant le reste des partisans de Grindelwald et plus tard dans la guerre contre Voldemort. Elle faisait son boulot avec plus d'adresse et de chance que beaucoup, pourtant, et le regrettait très rarement. Malgré cela, elle espérait que les enfants qui la voyaient se souviendraient de l'humanité derrière la célébrité. Elle réalisa qu'ainsi, elle n'était pas très différente d'eux en cet instant.

Elle offrit un rapide sourire à deux filles de Serdaigle ; elles devaient avoir environ seize ans et lui rappelaient très fortement son propre passé. C'était étrange combien revenir à Poudlard faisait ressurgir les souvenirs. Son sourire devint nostalgique. Les choses étaient si simples alors.

Atteignant une porte de chêne fermée, elle cessa de penser au passé et frappa. Après un moment, une voix familière lui dit d'entrer. Arabella s'exécuta aussitôt, prenant soin de fermer la porte derrière elle avant de rencontrer le regard du professeur. Quand elle le fit finalement, Arabella nota de la surprise dans ses yeux.

"'Bella," lui sourit-il chaleureusement, lui offrant d'abord sa main puis un fauteuil confortable.

"Mundungus," répondit-elle. A ce qu'elle savait, elle était la seule à l'appeler pas son prénom, maintenant que son père était mort depuis longtemps. Même sa mère l'appelait 'Dung.'

Quelque chose dans ses yeux l'avait trahi. "Et bien que fais-tu à Poudlard?" demanda Fletcher avec inquiétude. "Quelque chose à me dire qui n'est pas de la simple politesse, n'est-ce pas?"

"Non, ce n'est pas ça,"répondit tranquillement Arabella. Elle avait eu l'intention de venir peu à peu au sujet. Mais l'attitude de Mundungus – pas ça avec moi - tua cette idée dans l'oeuf. Alors qu'il haussait un sourcil blond (celui de gauche, qui était barré par une petite cicatrice), elle décida d'aller directement au sujet. "J'ai besoin de vous, Mundungus."

"J'vous demande pardon?" Il eut la bonne grâce de paraître surpris.

"Vous savez ce que je veux dire," répondit calmement Arabella, rencontrant son regard. "Et je ne vous demande pas de le faire tout de suite. Terminez l'année scolaire, d'abord, mais nous avons besoin de vous. Les Aurors ont besoin de votre retour, et vite. Je suis désolée, parce que je sais que c'est difficile, mais—"

"Vous n'avez pas idée," la coupa Mundungus d'une voix grave.

"Non, je n'ai pas idée," admit-elle, sentant envers son vieil ami une vague de pitié qu'elle n'avait jamais montrée. Arabella savait que cela ne le mettrait que encore plus en colère. "Je suis jamais allée là où vous êtes allés et je ne peux pas imaginer ce que ça fait, mais je sais où je suis, et je lutte pour que notre camp survive en cette guerre. James aussi, bien qu'il ne vous l'ait jamais dit—mais il a besoin de vous. Nous avons tous besoin de vous."

"'Bella…" traîna Fletcher d'une voix basse. "Vous ne savez pas ce que vous demandez."

Elle détestait lui faire cela, surtout si tôt. Arabella garda une voix douce. "Alors dites-le moi."

"Je vais essayer," soupira t-il. "Le problème est que je ne sais pas si je pourrais de nouveau être un Auror. J'ai encore le talent et l'expérience, mais je n'ai plus la tête à ça. Je ne peux pas garder ce genre de calme maintenant. Je vous ai dit il y a deux ans que j'avais besoin de temps, et j'en ai toujours besoin. Je dois me retrouver moi-même, parce que j'ai perdu quelque chose dans les mains de Voldemort… quelque chose d'important.

Et je ne suis pas sûr de jamais le retrouver."

Arabella aurait souhaité pouvoir dire que cette honnêteté brutale la surprenait, mais seuls ses mots le faisaient. Oui, Mundungus avait été plus sinistre et plus nerveux depuis sa capture, mais… Pouvait-il réellement aller aussi mal? Elle garda le silence durant un long moment, essayant de mettre ses idées en ordre. "Etes-vous certain ?"

"Je souhaiterai que ce ne soit pas le cas, mais je le suis," répondit son vieil ami. "Je suis désolé, 'Bella. Je le suis vraiment. Je ne peux juste pas être ce dont vous avez besoin maintenant."

"Remus dit que vous avez très bien manœuvré avec les géants." Ca valait le coup d'essayer une dernière fois.

"Bien sûr. Mais après, j'ai eu une crise de tremblements comme vous ne l'imaginez pas. Rien de semblable depuis que j'ai été voyou. Mais ces géants n'étaient pas des Mangemorts, ce qui fait une différence. Et ils ne sont pas Voldemort, non plus." Quelque chose d'étrange s'alluma dans ses yeux, et Arabella sut qu'il disait vrai.

"Très bien, alors," répondit-elle doucement. "Si vous êtes prêt—quand vous serrez prêt—faites le moi savoir."

Il hocha la tête avec gravité, et ils se relevèrent tous deux et se serrèrent la main. Pourquoi le fit-il comme si c'était la dernière fois? "Je le promet."

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Ils avaient placé Sam dans leur cellule la mieux sécurisée, celle qui ne recherchait pas exactement le confort de ses occupant mais qui était particulièrement bien gardée. Une pièce remplie d'Aurors n'avait pu empêcher ce qui lui était arrivé, spécialement quand, dès son réveil, l'Auror vétéran avait immédiatement fait un brusque mouvement en direction de son ami de longue date, James Potter. Ils l'avaient retenu avec difficulté car Sam était presque devenu fou du besoin de tuer l'autre Auror. Ces trois dernières heures, l'équipe d'experts rassemblés s'était désespérément battue pour briser toutes les couches de sortilèges d'Imperium lancés sur leur ami et collègue.

James sortit avec agitation. Il leur avait accordé que sa seule présence rendait les choses pires, mais c'était dur d'attendre. Même s'il savait, intellectuellement, qu'un tel travail prenait du temps – surtout lorsque le sujet n'était pas consentant- il était prêt à commencer à rebondir contre les murs. Ils auraient pu appelé une équipe de briseurs de sorts pour s'occuper du problème, bien sûr. Mais le chef de la Division des Auror leur avait demandé de le garder dans leurs quartiers. Ils n'avaient pas besoin de laisser Rita Skeeter mettre la main sur cette tragédie ; en quelques minutes ça ferait les gros titres, si elle trouvait le moyen.

James fronça les sourcils. Il aurait aimé demander conseil à Arabella, mais elle était à Poudlard pour causer avec Dung avant de partager son repas avec son homologue hollandais. Sa supérieure serait sur la touche pendant des heures, et ne voulait pas l'interrompre à moins d'une véritable urgence—ce qui n'en était pas une. Alors il faisait les cents pas, se demandant quand les autres auraient enfin fini, et essayant de ne pas penser aux funérailles qu'il allait falloir organiser. Mon dieu, ça va tuer les filles de Virginia, il ne put s'empêcher de penser. De gentilles filles, et la plus grande a terminé Poudlard il y a seulement un an... Qu'est-ce que je suis supposé leur dire?

Et bien, vous voyez, les filles, votre mère a été tuée par un autre Auror, seulement ce n'était pas sa faute

"James!"

Il se tourna pour faire face à Francine Hoyt, qui était de loin sa meilleure briseuse de sort. Elle se tenait debout, les traits pâles et tirés, dans l'encadrement de la porte, fermée jusqu'à présent, qui conduisait à la cellule 2. Ses yeux étaient tristes et fatigués, mais son sourire était triomphant.

"On y est arrivé."

Trois grandes enjambées le séparaient de la porte, et Francine n'essaya pas de l'arrêter. Les sens rapides de James notèrent trois autres Aurors se tenant fatigués contre le mur, et Sam, qui était assis dans une simple chaise au milieu de la pièce, la tête dans les mains. Ses épaules tremblaient, mais il leva un œil quand Francine toucha gentiment son coude. "James est là, Sam."

Les yeux bruns de son vieil ami étaient injectés de sang, et Sam parut soudain deux fois ses trente-six ans. Leurs regards se rencontrèrent un moment, et puis Sam baissa les yeux. James tira une chaise près de lui et s'installa face à son ami. Il s'assit tandis que l'autre Auror se livrait à une étude intensive du plancher.

"Sam ?" Un moment passa, puis deux. "Sam ?" Il n'y avait pas de réponse, et James leva la main pour toucher le bras de son ami. "Sam ? Parle-moi."

Sam secoua la tête. "Je suis tellement désolé, James," balbutia t-il, des larmes coulant sur son visage. "Je ne savais pas—Je n'avais pas l'intention de…" Il déglutit. "Je suis tellement désolé… J'ai tué Virginia… Je ne voulais pas…" Il secoua la tête.

"Je sais que tu ne voulais pas, Sam," dit gentiment James, refoulant la fureur qu'il n'éprouvait pas envers son vieil ami. "Mais j'ai besoin de savoir ce qui est arrivé. Qui t'a mis sous le sortilège?"

"Mulciber," Sam déglutit. "Il y a deux nuits… Mulciber et Flint."

James tressaillit. On était lundi, et Sam n'avait pas été de service de tout le week-end. Il était donc entièrement possible que les bons chiens de chasse de Voldemort aient eu deux jours entiers pour s'acharner sur lui et briser l'Auror jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à en tirer. Il entendit Francine murmurer un sort derrière lui. Il détesta demander ça. "Qu'est-il arrivé?"

L'histoire vint par à-coup, et c'était naturel. James resta assis et calme pendant tout ce temps, écoutant Sam décrire les horreurs qu'il avait subi les dernières quarante-huit heures. Mulciber et Flint n'avaient rien épargné pour le briser, mais à la fin ils avaient réussit—qu'il était peu nombreux ceux qui ne brisaient pas !- et après ce qu'ils avaient fait à Sam, nul ne pouvait s'étonner qu'ils aient réussi. Suffisamment de douleur pouvait faire faire n'importe quoi à un homme. James aurait seulement voulu ne pas avoir déjà entendu la même histoire de la bouche d'un Auror capturé Dans ses souvenirs récents, Mundungus Fletcher était le seul qui n'ait pas craqué sous la torture, et même Dung en était sorti avec d'horribles séquelles émotionnelles.

A la fin, Sam fut seulement capable de sangloter en demandant pardon, et James aurait souhaité pouvoir lui dire que tout allait bien. Malheureusement, il ne pouvait pas. Une Auror était morte des mains d'un autre, et d'autres avaient été blessés. La Division avait perdu deux hommes aujourd'hui, aujourd'hui, et ils n'avaient même pas pris un seul Mangemort pour leur faire payer ça.

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"Tu te souviens de Julia Malefoy?"

Lily hocha lentement la tête. "Vaguement. Mais je ne l'ai jamais vraiment connue."

"Moi, je l'ai connue. Je la connais. Qu'importe." Severus soupira et il bascula la tête en arrière, la posant sur le sommet du divan du salon des Potter et regardant au plafond. Ca ne l'aida pas, et il sentait toujours les inquiétants yeux verts de Lily sur lui. Alors qu'il hésitait, elle parla de nouveau.

"Qu'est-ce qu'elle à voir avec ça?"

Il soupira encore. "Hé bien, c'est elle le problème dont je voulais te parler."

"Tu es venu demander conseil à propos d'une femme?" Lily explosa de rire. "J'aurai cru être la dernière personne à qui tu demanderai ça !"

"Tu es une femme." Severus redressa la tête et la regarda avec espoir, essayant de retenir son irritation croissante. Ce n'était pas comme s'il avait une autre amie femme. A qui était-il supposé demander—Bibine? Ca serait vraiment bien. D'un autre côté, il avait confiance en Lily, même quand elle le faisait souffrir.

Elle pouffa. "La dernière fois que j'ai vérifié, oui."

"Bon, et bien dis-moi ce que je suis, au nom du ciel, sensé faire quand Lucius veut que j'épouse sa soeur," grogna Severus.

"Oh mince." L'expression de Lily devint vite plus sérieuse. "Alors ce n'est pas ton idée de romance, hein?"

"Difficilement." Il soupira et se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux. "Je ne sais pas quoi faire, Lily. Je n'ai aucun désir d'épouser cette femme—c'est une de mes meilleures amie aussi loin que je me souvienne!"

"Il y a pire que d'épouser une amie, Severus," répondit doucement Lily.

"Pas quand l'amie est une Mangemort, n'est-ce pas," rétorqua t-il. Comme la plupart de mes vieux amis.

"Oh mon..."

"Ouais." Severus soupira encore. Il connaissait Julia depuis qu'il était né—les Rogue et les Malefoy étaient liés depuis des générations, et elle n'était même pas d'un an plus jeune que lui. Ils étaient plus proches qu'il ne l'était de Lucius, à vrai dire, et Severus avait grandi en considérant Julia presque comme sa petite soeur. Bien sûr, elle était intelligente, et elle était jolie—bien que pour lui le premier aspect soit plus important que le second —et elle était, après tout, une femme très désirable qui exerçait énormément de pouvoir. Mais c'était Julia, et ça suffisait à rendre les choses pires que tout. Sans compter le fait qu'elle avait suivi les traces de son grand frère et était entrée au service de Voldemort deux ans après avoir quitté Poudlard.

1981 avait été une sale année par bien des côtés.

"Donc, c'est l'idée de Malefoy, pas la sienne," dit-elle finalement.

"Indubitablement. Je n'avais pas vu Julia ces dernières années," répondit-il. "D'après ce que j'ai entendu, elle était en Amérique du Sud, à collecter d'anciens artefacts de Magie Noire pour Voldemort."

"Alors pourquoi ne lui dis-tu pas simplement, non?" questionna Lily, et Severus résista à l'envie de lever les yeux au ciel. Lily était une enfant de Moldus, après tout, et il y avait déjà plein de sang-purs qui ne comprenaient pas la politique des plus grandes familles de sorciers.

"Ce n'est pas simple," expliqua t-il patiemment. "Je suis le dernier membre d'une des Quatorze Familles, et j'ai trente-deux ans. Je suis de plus célibataire. Lucius le sait, et plus encore, Voldemort le sait. Ce qui corse les choses est que Julia a trente et un an, et est toujours libre—et les Quatorze se sont presque toujours mariés entre eux."

Lily sourit un peu. "Sauf les Potter."

"Et bien, cette lignée a toujours été un peu à l'écart, si tu vois ce que je veux dire," rétorqua légèrement Severus, laissant ses sourcils se hausser délibérément. Lily rie un moment, mais son expression redevint sérieuse.

"Tu ne l'aime pas, alors."

"L'épouser reviendrait à épouser ma soeur, Lily."

"Tu n'as pas de soeur," souligna Lily.

"Crois-moi, c'est suffisant," répliqua t-il, poussant un soupir intérieur. Julia lui manquait, mais pas comme ça. Pas comme ça du tout!

"Alors dis non."

Severus roula des yeux. Pourquoi les gens pensaient-ils toujours que les choses étaient aussi simples ? "Plus facile à dire qu'à faire," râla t-il. "J'ai besoin d'une bonne raison, et penser à elle comme à une sœur n'en ait pas une. Malheureusement, je devrais être grandement honoré que Lucius me fasse confiance pour sa soeur, mais la seule pensée m'écoeure profondément."

"Tu parle d'elle comme si c'était un chose," remarqua sombrement Lily, fronçant les sourcils.

"D'après la politique Mangemort, elle pourrait aussi bien en être une. Voldemort a, apparemment, approuvé la chose. Ni elle ni moi n'aurons un mot à dire s'il décide que nous devons nous marier."

"Il l'a décidé?"

"Pas encore." Merci. Il avait des choses bien plus importantes à faire dans sa vie que de se marier. D'un autre côté, être un espion et épouser une Mangemort n'allait pas vraiment ensemble.

"Donc, tu es juste en négociations avec Lucius pour l'instant," dit pensivement Lily.

"Oui." Le salaud. Pourquoi faut-il qu'il se mêle de toutes les grandes décisions de ma vie ? "Et je ne peux pas manoeuvrer Lucius… J'essaie juste d'imaginer comment faire ça assez poliment. Sans débuter une vendetta."

"Et tu ne veux vraiment pas te marier du tout, avec personne," répliqua t-elle avec légèreté.

"Non, je ne veux pas." Il essaya d'ignorer l'expression taquine. Il n'était pas venu ici pour plaisanter.

"Qu'est-ce qu'il y a de si mal, Severus? Tu devrais trouver à te marier." Lily sourit. "Et j'ai vu tes appartements. Il y manque une touche féminine—"

"Oui, ça ne serait pas si mal!" Avec colère, il contrôla son irritation. Lily était en train d'essayer de l'aider, et elle était son amie. Elle méritait mieux que ses hurlements. Il soupira. "Désolé."

Elle pouffa. "Ne t'en fais pas. J'ai l'habitude avec toi."

"Malheureusement," répliqua sèchement Severus. "Je suis désolé pour ça, aussi."

"Pas moi." Lily posa une main sur son épaule. "Nous trouverons un moyen."

"Je l'espère bien."

"Je le sais," affirma t-elle d'une manière significative, mais ses yeux verts brillaient. Il détestait ce sourire optimiste. D'une certaine façon, ça voulait toujours dire que Lily était en train de faire son chemin… et Severus eut  soudainement le sentiment que lui rappeler son statut de célibataire était une très mauvaise idée. "Et je sais même par où commencer."

"Par où ?" demanda t-il avec précaution. Si Lily pensait à le caser avec une de ses amies, il allait—

Elle le regarda étrangement. "Par lui parler, bien sûr."

"Oh, génial," marmonna Severus.

"Quoi?"

"J'imagine seulement comment Julia va réagir à ça," répondit-il. "Si elle ne me lance pas le Doloris à la gueule, ça devrait donner une putain de conversation intéressante."