Promesses Tenues

Disclaimer . La dame d'outre-manche, la fanficteuse d'outre atlantique et puis Alana qui a traduit ce chapitre et moi, Fénice, qui ait fignolé…

Merci à ceux qui aiment même si on aimerait toujours que vous soyez plus nombreux !

Et ceci LE chapitre qui m'a décidé à traduire cette histoire… c'est dire…non ?

Chapitre dix-neuf : Loyal Jusqu'à La Fin

"Il y a quelque chose que je dois vous dire à tous les trois", dit brusquement Hagrid. Harry, Ron, et Hermione le regardèrent avec attention. Il y avait quelque chose de sérieux dans sa voix, une tonalité sérieuse que le trio n'avait jamais entendu auparavant chez le garde-chasse.

"Qu'y a t-il, Hagrid?" - demanda Hermione. Ils étaient venus lui rendre visite au lieu de l'entraînement habituel de Quidditch de Harry (à cause de la mort d'Olivier, la saison de Quidditch avait été annulée, ce qui avait soulevé l'indignation des Serpentards. Mais pour Harry, c'était totalement normal. Il ne pouvait imaginer finir la saison sans Olivier).

Contrairement à la croyance populaire, Hagrid faisait un excellent chocolat chaud, même si le reste de sa cuisine était horrible. A ce moment, pourtant, ils avaient assez bu et les oreilles du trio se redressèrent quand le ton du garde-chasse changea.

"Hé bien, heu, vous voyez …je vais partir quelques temps. Quitter Poudlard, c'est ça," répondit le demi-géant. "Ca fait un moment que je devais le faire, mais ça a été repoussé … De toute façon, je voulais vous le dire à vous trois parce que vous êtes tellement gentils de venir me voir tout le temps."

"Partir ?" demanda Ron.

"Où allez-vous ?" dit Harry en même temps.

Hagrid frappa sa poitrine de façon importante, et Harry dû retenir un sourire comme le garde-chasse rayonnait. "Je ne peux pas vous dire ça."

"Vous ne pouvez pas nous le dire? Pourquoi?" pressa Hermione, toujours curieuse.

"Parce que c'est un secret, voilà pourquoi. Maintenant ne me questionnez plus, parce que je ne peux vraiment rien dire." Mais Harry était presque sûr de pouvoir dire pour qui Hagrid travaillait, si non où il allait. Il n'y avait, après tout, qu'une seule réponse qui ait un sens.

"Un secret?" fit Ron en écho, dubitatif.

Mais Harry leva les yeux vers le grand homme, que la plupart de la communauté magique traitait avec un dédain certain, mais qu'il était venu à aimer. Beaucoup de ceux qui haïssaient Hagrid ne le connaissaient pas du tout. Toutefois, il ne put s'empêcher de demander, "C'est à propos des géants, Hagrid?"

"Quoi?" Il fut récompensé par des yeux écarquillés et une expression choquée que les réflexes d'Hagrid ne furent pas assez rapides pour masquer. "Qu'est-ce qui t'a donné cette idée, Harry?"

"Je pensais juste," Harry haussa les épaules. "Je veux dire, s'il doivent envoyer quelqu'un, vous êtes le plus logique—"

"Attend une minute!" le coupa le garde-chasse. "Qui sont ces "ils" dont tu parles, Harry?"

Il était allé trop loin. Même ses parents n'avait pas réalisé combien Harry en savait à propos de l'Ordre du Phénix, et le révéler à un étranger n'était pas une bonne idée. "Heu… Personne ?"

"Et qu'est-ce qui te ferai penser que je serai la personne à envoyer?" le regarda Hagrid avec suspicion.

"Hum…" Heureusement, Hermione vint à la rescousse. Comme d'habitude.

"Hagrid, nous savons que vous êtes un demi-géant," dit-elle doucement, continuant rapidement avant qu'il ne puisse répondre. "Mais ne vous en faites pas. Le Professeur Quirrell nous a parlé des géants un jour en Défense Contre les Forces du Mal, et—"

Harry coupa, essayant d'épargner à Hagrid une longue explication qu'il ne voulait pas ou n'avait pas besoin d'entendre. "Ca ne pose vraiment aucun problème," rassura t-il le garde-chasse, dont l'expression était devenue très tendue. "Nous ne vous considérons pas différemment à cause de ça."

"Vous êtes toujours notre ami," ajouta Ron, à la plus grande surprise de Hagrid. Cela prit un long moment au garde-chasse pour répondre.

"Ca ne vous fait vraiment rien?"

"Pourquoi, ça devrait?" demanda innocemment Hermione, et Harry n'ajouta pas la liste de raisons auxquelles ils pourraient penser pour s'inquiéter—parce que aucun d'entre eux ne s'en souciait. Ce n'était que de vieux préjugés, avec lesquels Hagrid n'avait rien à voir, et il ne méritait pas d'être blâmé pour ça.

"Hé bien…" commença le demi-géant.

"On s'en moque, Hagrid," le coupa Harry. "Vraiment."

"Merci à vous." Rougit légèrement Hagrid, et il cligna rapidement des yeux. "Hé, vous ne savez pas ce que ça signifie pour moi de vous entendre me dire ça …" Soudainement, le garde-chasse éternua bruyamment. Il sourit. "Ca signifie beaucoup, et vous trois êtes spéciaux. Ne laissez jamais personne vous dire autre chose."

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Il faisait presque nuit quand le trio quitta la cabane de Hagrid, lui disant au-revoir pour un temps indéfini. Hagrid leur manquerait, mais les enfants comprenaient qu'il y avait des choses plus importantes pour lui que de rester comme garde-chasse à Poudlard. Qui pourrait remplacer le demi-géant, ils n'en avaient aucune idée—même Hagrid ne savait pas, bien qu'il ait assuré que le Professeur Lupin trouverait quelqu'un, et que Poudlard serait très bien géré. Leur pire cauchemar, toutefois, était d'hériter d'un garde-chasse qui serait aussi méchant que Rusard. Hagrid était formidable, parce qu'il ne se souciait pas de leurs méfaits et n'aurai pas voulu les attraper, même s'il les voyait vagabonder la nuit. Un nouveau garde-chasse pourrait nuire sérieusement aux activités nocturnes des Misfits.

Et puis il y avait le Professeur Rogue, qui pouvait nuire à tout ce que le trio voulait faire, ce qui incluait marcher tranquillement sur la pelouse. Le repérant au loin, ils choisirent de rentrer par le plus long chemin, longeant le mur extérieur pour l'éviter. La dernière chose dont ils avaient besoin était de gâcher une journée parfaite avec Rogue.

"Alors, de qui parlais-tu, Harry?" demanda Hermione pendant leur longue marche regagner chemin de l'entrée principale du château.

"Hein ?" Harry cilla.

"Eux," répondit-elle, le regardant avec précaution.

"Oh, ça." Harry frissonna. Puis il sourit. Si vous ne pouviez pas avoir confiance en vos amis, en qui avoir confiance? "Hé bien… je ne devrais probablement pas vous le dire, mais…" Hermione et Ron s'arrêtèrent tous deux, le regardant à présent avec une curiosité nouvelle. "Je voulais parler de l'Ordre du Phénix."

"Alors ton père en fait partie", siffla Ron.

"Ouais."

"Alors qu'est-ce que c'est, en réalité? Qu'est-ce que tu sais? Qui est dedans? Qu'est-ce qu'ils font?"

"Ron!" Hermione agrippa le bras du garçon aux cheveux roux avant qu'il puisse continuer. "Harry a raison. "Il n'aurait pas du nous dire."

Ron fronça les sourcils. "Parfois, Hermione, tu n'es absolument pas marrante."

Hermione roula des yeux, répliquant : "Parfois, Ron, tu aurais vraiment besoin de—Oh, regardez!"

"Où?" demanda Ron. Lui et Harry suivirent le doigt pointé d'Hermione, qui se tendait vers les portes de Poudlard. Au début, Harry dut plisser les yeux pour distinguer quoi que ce soit dans la lumière faiblissante; les arbres dressés à côté des portes faisaient de l'ombre et un nuage passait juste devant le soleil, ce qui rendait difficile de voir ce qu'elle désignait. Pourtant, Harry fut capable de distinguer ce dont elle parlait après un moment.

Un grand chien noir boitait vers les portes principales.

"Venez !" Hermione bondit en avant tandis que les deux garçons regardaient fixement. "Il a besoin d'aide."

"Hermione, attends!" Harry essaya en vain de la retenir au moment où elle s'élançait. Il essaya de lui dire que dans le monde magique, aucun animal n'était ce qu'il semblait être. Ron avait apparemment eut la même idée.

"Ca pourrait ne pas être un chien, espèce d'idiote!" gronda le rouquin. "Reviens ici!"

Bien sûr, elle ne s'arrêta pas. Sans autre choix, les deux garçons coururent après leur amie. Du coin de l'œil, Harry nota que la tête de Rogue se tournait vers le chien et, à sa surprise, le vice-directeur s'élança lui aussi. Mais les élèves avaient moins de terrain à parcourir, et les garçons rattrapèrent Hermione juste au moment où elle s'arrêtait brusquement. Craignant ce qu'il allait voir, Harry tourna ses yeux vers ce qu'elle fixait avec attention. Le chien, après avoir chancelé en faisant un dernier pas avant de se transformer en homme.

Et de s'écrouler.

Ca devait être un homme de haute taille, mais il était difficile de le dire alors qu'il était au sol. Ses cheveux étaient longs et noirs, emmêlés et sales par des années de négligence. Sa peau était d'une pâleur fantomatique, là où elle n'était pas décolorée par les contusions, et elle était plaquée plus que tendue ses os. Un second regard révéla à Harry qu'il y avait du sang mêlé à la saleté dans ses cheveux et que le côté droit de son visage était recouvert de sang séché. La longue robe dégoûtante que portait l'homme partait en lambeaux ; les déchirures dans celle-ci laissaient voir encore davantage de blessures à moitié cicatrisées, des entailles et des coupures fraîches. Son bras droit faisait un angle bizarre, aussi et —

"Mon Dieu," souffla une voix douce à la droite de Harry. C'était Rogue, dont les traits étaient presque aussi pâles que ceux de l'homme allongé par terre.

De pâles yeux bleus papillonnèrent pour s'ouvrir, cillèrent, et puis se fermèrent encore une fois. "Dumbledore…" bredouilla l'homme. "James…"

Il frissonna, et puis s'effondra, inconscient. Pendant plusieurs longues secondes, le trio et leur professeur le moins aimé restèrent debout, frissonnants, leur esprit en surchauffe comme ils essayaient de comprendre ce qu'il se passait. Rogue entra en action le premier, sa main se posa sans douceur sur l'épaule d'Hermione.

"Granger, allez cherchez le directeur," claqua t-il. "Le mot de passé est Procopius. Allez!"

Hermione fila comme l'éclair tandis que Rogue s'agenouillait aux côtés de l'étranger, cherchant un pouls avec précaution. Si Harry n'avait pas fait quelques pas de côté à ce moment, notant combien la respiration de l'homme était faible, il n'aurait pas entendu le professeur murmurer entre ses dents, "C'est impossible…" Mais ensuite Rogue se leva, et sortit sa baguette.

"Transferocorpus." D'un mouvement du poignet, le vice-directeur fit apparaître une civière et fit léviter l'homme inconscient dessus. Il regarda brièvement par-dessus son épaule. Ses yeux sombres étaient tendus mais inexpressifs. "Weasley, courrez à l'Infirmerie et alertez Madame Pomfrey."

En d'autre temps, Ron aurait renâclé, mais comme Hermione, il courut remplir la mission que Rogue venait de lui fixer. Harry, de son côté, gardait ses yeux fixer sur l'étranger, n'ayant reçu aucune tâche à accomplir et n'ayant rien à faire excepté regarder le vice-directeur. Plus il étudiait minutieusement le mystérieux sorcier, plus la gravité de son état lui apparaissait. Par exemple, comme il le contemplait, l'homme sembla se convulser légèrement, son visage crispé de douleur. Sa robe était plus que sale. Elle avait dû être grise. Mais elle avait prise maintenant une nuance sinistre de brun crasseux—et sanglant. La plupart de ces tâches sombres, commença à réaliser Harry, n'étaient pas de la saleté. Les poignets osseux de l'homme étaient déchirés et à vif, et il y avait aussi d'énormes marques autour de son cou Harry dut courir pour suivre Rogue qui progressait vers le château en faisant léviter la civière devant lui. Ils prirent le plus court chemin vers l'Infirmerie.

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Hermione atteignit la gargouille de pierre dans ce qu'elle jugea être un temps record, heureuse d'avoir été capable de se rappeler le chemin. Après tout, elle n'avait été dans le bureau du directeur qu'une seule fois, et ce n'était pas le moment de se tromper. Hors d'haleine, elle articula le mot de passe, mais rien ne se passa. Pour la première fois de sa vie elle résista au besoin de jurer alors qu'elle s'efforçait pour reprendre son souffle. Ce n'était pas le moment pour ça! Une vie humaine pouvait dépendre de sa rapidité! Stupide mot de passe!

"Procopius, déjà! Pro-cop-ius." Grogna t-elle. Finalement, la gargouille commença à bouger. "Dépêche!"

Toujours aussi lentement, la gargouille entra en rotation, révélant un escalier en spirale derrière elle. Sans hésitation, Hermione grimpa les marches, en enjambant deux à la fois jusqu'à ce qu'elle atteigne le sommet. Elle dut alors attendre que l'escalier en colimaçon finisse lui-même de monter. Avec impatience, elle tapa du pied, souhaitant que des générations de directeurs de Poudlard aient choisi un moyen légèrement plus rapide d'atteindre leur bureau. Bien sûr, c'était gracieux et digne, mais que faisaient les gens quand ils étaient pressés? Finalement, la porte s'ouvrit.

"Professeur Lupin!" Hermione s'engouffra dans le bureau en criant presque. "Professeur Lupin!" Elle regarda désespérément autour d'elle. "Oh, s'il vous plait, soyez là! Professeur Lupin!"

"Qu'y a-t-il, Hermione?"

Elle leva les yeux pour le voir en haut des escaliers, penché à la balustrade et regardant vers elle avec surprise. Lupin était vêtu d'une simple robe de travail ; il n'attendait visiblement pas de visiteurs. Hermione supposa que les élèves n'entraient pas aussi violemment dans le bureau du directeur tous les jours, en hurlant son nom comme des fous. Toutefois, elle n'avait pas de temps pour les politesses. "S'il vous plait monsieur—vous devez venir. Le professeur dit que vous devez venir—"

Lupin était déjà en mouvement, ses longues jambes avalant deux ou trois marches en même temps alors qu'il se précipitait en bas. "Qu'est-il arrivé?"

"Il y avait un chien—un Animagus—il a traversé les portes et s'est évanoui. On aurait dit qu'il allait mourir—" Les mots venaient avec précipitation, et Hermione essaya de se contrôler. "S'il vous plait. Il était vraiment dans un état terrible et je pense que le professeur Rogue l'a emmené à l'Infirmerie."

Mais Lupin s'était arrêté brusquement et avait commencé à devenir plus pâle que l'homme qu'ils avaient trouvé dehors. Pendant un moment, il sembla qu'il devait lutter pour parler, et quand il le fit, sa voix sortit en un murmure étranglé. "Un chien ?"

"Oui," Hermione essaya de ne pas paraître impatiente, sans y arriver.

"Quelle sorte de chien?" demanda le Professeur Lupin en tremblant. Ses jointures étaient très blanches et il s'agrippait au dossier de son fauteuil.

Hermione fronça les sourcils. Pourquoi s'inquiéter de ça alors qu'ils perdaient du temps ? "Je ne suis pas vraiment sûre. Grand et noir…mais qu'est-ce que ça à voir avec—"

"Comme un Terre-Neuve?" souffla le directeur.

"Oui, je suppose—"

Soudain, Lupin fut de nouveau en mouvement, sauta en bas des marches restantes et se rua à travers la porte. Hermione suivit, sidérée, essayant de comprendre l'expression crispée sur le visage du directeur alors qu'il attendait anxieusement l'escalier en spirale. Il semblait prêt à exploser, et sembla le faire quand la gargouille s'écarta. Hermione s'efforça de suivre ses grandes enjambées. Sans s'inquiéter des efforts de la jeune fille, Lupin courut à travers les passages du château, dispersant les élèves qui se trouvaient sur son chemin. Bien des yeux s'étonnèrent de son étrange empressement, mais le directeur ne leur prêta aucune attention. Et son avance sur Hermione s'allongea encore quand ils s'approchèrent de à l'Infirmerie.

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Quand ils entrèrent dans l'Infirmerie, Harry crut que Madame Pomfrey allait succomber à une crise cardiaque. L'infirmière fixait l'homme sur le brancard avec des yeux écarquillés, profondément choquée malgré l'avertissement que Ron avait dû donner. Assez vite, pourtant, elle commença à agir et désigna un lit proche dans l'Infirmerie vide. "Posez-le ici, Professeur."

Rogue s'exécuta, et Harry essaya de rester à l'écart. L'étranger grimaça légèrement en entrant en contact avec le lit. Pomfrey se pencha immédiatement sur son patient, cherchant le pouls et l'étudiant de manière professionnelle, mais même cela ne pouvait cacher la surprise et le dégoût sur son visage. L'infirmière était anormalement pâle, mais elle lança ses sorts de diagnostic d'une voix ferme. Les résultats, toutefois, ajoutèrent progressivement à l'horreur peinte sur ses traits.

"Que lui est-il arrivé?" demanda Pomfrey.

"Je ne sais pas, mais je peux essayer d'imaginer… rien d'agréable," répliqua brièvement Rogue. La civière avait disparu.

"C'est-à-dire ?" questionna l'infirmière avec dureté, gesticulant avec sa baguette de façon à ce qu'un plateau de matériel médical et de potions flotte jusqu'à elle.

"Voldemort." Rogue lui arracha une fiole des mains au moment même où Pomfrey la retirait du plateau. Son visage s'assombrit comme l'homme sur le lit gémit doucement. "N'utilisez aucunes potions préparées par moi."

"Quoi ?"

"Faites-moi confiance," répliqua énigmatiquement le vice-directeur. Toutefois, sa réponse ne fut de toute évidence pas suffisante pour Pomfrey, dont le visage s'empourpra de colère.

"Qui est-ce ?" demanda t-elle, cherchant une autre fiole.

"Je ne suis pas sûr." Rogue regarda de nouveau vers l'étranger, son visage étrangement Il inexpressif. L'homme qu'il étudiait était de nouveau pris de convulsions, s'éveillant lentement et avec douleur.

"Essayez." La voix de Pomfrey était dure – comme rarement l'était celle d'une femme aussi gentille.

"Si j'ai raison, un homme mort," répondit Rogue, s'approchant soudain du lit. Il prit de nouveau sa baguette. "Mais ce n'est pas le moment des explications—"

Un bruit soudain le coupa, et Harry se tourna pour voir la porte s'ouvrir brutalement, et Remus Lupin se tenir immobile dans l'encadrement, aussi pâle qu'un fantôme. Les yeux bleus du directeur prirent la taille de soucoupes en regardant l'étranger et, à moins que Harry ne fasse erreur, Lupin semblait trembler. Hermione apparut derrière lui, ensuite, à bout de souffle, complètement échevelée. Remus s'élança.

"Sirius !"

Les yeux bleus et hantés s'ouvrirent encore une fois quand Lupin bondit au côté de l'étranger, mais ils se fermèrent de nouveau immédiatement. De loin, Harry entendit Rogue prendre une grande inspiration. Le vice-directeur s'était écarté pour laisser son supérieur s'approcher du lit. Un regard rapide lui révéla que Rogue était encore plus pâle que d'habitude, même si ses yeux sombres brûlaient, ils restaient insondables. Lupin, de son côté, était lui aussi pâle, mais ses yeux anxieux dévisageaient l'étranger—

"Sirius ?" murmura-t-il faiblement. Il se pencha, touchant la face ensanglantée de l'étranger d'une main tremblante. Le directeur semblait prêt de s'évanouir. "Patmol ?" Finalement, les yeux de l'homme s'ouvrirent avec fatigue.

"Remus…?" - sa main gauche remua faiblement, et Lupin la saisit.

"Oh, Mon Dieu… Sirius…" Semblant sur le point de fondre en larmes, Lupin s'assit près du lit, tenant toujours la main de son ami dans la sienne. "Nous pensions que tu étais mort…"

"Presque," Sirius toussa; sa respiration était tendue. "Mais pas... encore." (1)

"Qu'est-il arrivé?" demanda doucement le directeur.

"Voldemort…" Un frisson le parcourut et il grimaça de douleur. Pomfrey s'élança, s'arrêtant seulement quand Rogue saisit son bras, secouant la tête en silence. Le patient toussa, et Harry s'attendit à le voir cracher du sang. "Besoin de… parler à Dumbledore."

Remus ne le questionna pas ; le directeur chercha du regard et rencontra les yeux de Rogue, obtenant un mouvement de tête saccadé en retour. La voix du vice-directeur était dure. "J'y vais."

Il sortit de la pièce quand Sirius parla dans un murmure. "N'appelle pas James."

"Quoi?"

La question sidérée de Lupin fit écho dans l'esprit de Harry. Il sentit les regards de ses deux amis fixés sur lui, mais son esprit était pris de tournis — pouvait-il vraiment être le vieil ami de son père, Sirius Black ? Harry avait grandit en croyant que Sirius, le parrain dont il se souvenait difficilement, était mort pour sauver sa famille. Mais s'il ne l'était pas ? Et si c'était lui? Harry n'eut pas le temps d'envisager les possibilités avant que la figure squelettique sur le lit parle à nouveau.

"Pas encore," murmura t-il en tremblant. "Promet-moi."

"Mais pourquoi?" demanda le directeur.

Sirius frissonna douloureusement. "Je n'ai pas confiance en moi-même."

"Je te le promets," répondit doucement Remus, les émotions balayaient ses traits trop rapidement pour qu'Harry les lise.

"Merci…" Les yeux de  Sirius se fermèrent, et il s'effondra d'épuisement. L'instant d'après, Pomfrey était de nouveau à ses côtés, et Harry savait ce que son froncement de sourcil voulait dire avant même qu'elle ne parle.

"Dehors, tous!" Elle lança un regard particulièrement ferme en direction d'Harry. Même s'il savait qu'il voulait rester — Est-ce vraiment mon parrain ?—, il savait aussi que Madame Pomfrey ne l'accepterait jamais. Toutefois, toujours assis près du lit, Remus répliqua:

"Je ne le quitterai pas, Poppy."

Sa voix était douce, mais peu nombreux étaient ceux qui auraient osé prendre la douceur de Remus Lupin pour de la faiblesse. Il n'avait pas besoin d'hurler. Quand il parlait doucement, vous saviez que vous alliez perdre. Elle fronça des sourcils à son adresse, mais de l'expression mécontente sur le visage de l'infirmière, Harry put deviner qu'elle avait déjà eut l'expérience de foncer dans le mur qu'était Remus Lupin. Sirius toussa encore, et cette fois il y avait du sang.

"Tu n'as pas à rester, Remus," murmura t-il.

Le directeur le regarda et sourit tristement. "Appelle ça un remboursement, Patmol" murmura t-il comme Sirius souriait légèrement en retour en ouvrant les yeux. Cette expression semblait étrange sur son visage meurtri. "A moins que tu veuille que je m'en aille…?"

"Non." Quelque chose de hanté et de douloureux passa dans les yeux de Sirius. "Ne pars pas."

"Je ne partirai pas," répondit Remus, serrant la main de son ami. "Tu n'es pas seul, Sirius."

"Je sais." Il frissonna. "Ca fait juste si longtemps…"

Mais la réplique du directeur fut noyée comme l'attention de Pomfrey se retournait sur le trio. "Dehors!" ordonna t-elle, désignant la porte. Harry, Ron, et Hermione échangèrent des regards, mais ils savaient qu'ils n'avaient aucune chance. Dans le fond de l'esprit d'Harry, la question s'attardait : Est-ce vraiment Sirius Black? A reculons, ils partirent. "Et fermez la porte derrière vous!"

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La main de Sirius sur sa main était très faible. Ses yeux disaient à Remus tout ce que les mots n'avaient pas dit. Ils étaient hantés d'une façon que Remus n'avait encore jamais vue chez un homme blessé. Voldemort, avait dit Sirius. Ce qu'il n'avait pas dit, il n'avait pas besoin de dire. Dix ans. Dix ans plus tôt, il avait été capturé— ça faisait même plus longtemps, pour dire la vérité. Aujourd'hui était le deux février, ce qui faisait dix ans et quatre mois… mais le directeur ni le temps ni l'envie de se soucier de tels détails — Sirius se tendit quand Pomfrey leva sa baguette. Remus le regarda anxieusement.

"Sirius ?"

Quelque chose de vieux et douloureux passa dans les yeux de son ami. "Pardon…" répondit doucement Sirius. "L'habitude."

Sa voix était rauque, et pendant un moment, Remus se demanda pourquoi, jusqu'à ce qu'il réalise combien cette question était stupide. Probablement en hurlant, idiot, pensa t-il avec colère. Où crois-tu qu'il ait été blessé ainsi? Remus fit de son mieux pour repousser la colère qui le submergeait. Elle ne ferait aucun bien à Sirius. Son odorat développé saisit un peu plus que ce que les yeux pouvaient voir, ou peut-être même ce que les sorts de Pomfrey ne pouvaient identifier. Ce n'est pas arrivé pendant son évasion. Il a été torturé.

Et Remus ne savait pas quoi répondre à cette « habitude ». Tout ce qu'il savait faire, c'était de serrer la main de Sirius et d'être là pour lui. "Ca fait juste si longtemps," avait dit son ami. Sirius avait été seul pendant dix ans. Pas besoin de se demander pourquoi il reculait quand quelqu'un pointait une baguette dans sa direction. Mais Pomfrey fronça fortement les sourcils.

"Qu'y a t-il, Poppy?"

"Il y a quelque chose qui ne va pas." Les yeux de l'infirmière étaient plissés par la concentration. "Mes sorts de diagnostics se révèlent… bizarres."

"Comment ça?" Remus sentit son cœur s'arrêter d'inquiétude. Un moment, il considéra la possibilité que ce ne soit pas vraiment Sirius, mais il l'écarta assez vite. Il n'y avait aucun doute que c'était Sirius ; il y avait des choses qui pouvaient être truquées, mais le nombre de gens dans le monde qui savait à propos de Patmol pouvaient se compter sur les doigts d'une main—et puis même, il n'y avait aucun moyen pour que l'apparence sinistre de Sirius puisse être simulée. Non, c'était quelque chose d'autre qui n'allait pas.

Le tremblement de Sirius devint plus prononcé. Remus sentit une douleur intense. Pomfrey répondit doucement, "Si mes sorts sont corrects, il n'aurait pas du être capable de marcher »

"Ils ne sont pas en tort," murmura Sirius. Il frissonna encore.

J'aimerai mieux ne pas savoir ce que disent ces sort - pensa Remus, mais il regarda Pomfrey. "Que puis-je faire?"

"Pas grand-chose." Elle fronça les sourcils, mordant sa lèvre sous la concentration. "J'ai besoin de traiter les dommages internes, tout d'abord…" Les yeux de Poppy s'assombrirent de compassion. "Vous réalisez, Sirius, que cela va faire très mal."

"Je suppose," répondit doucement le patient. Remus grimaça en entendant l'épuisement dans la voix de son ami. Depuis combien de temps avait-il été sur la route? D'où venait-il? Remus pouvait seulement penser à l'enfer qu'avait été cette journée pour Sirius… surtout s'il était venu d'Azkaban, ce que Remus avait presque peur de demander. Plus tard, se dit-il. D'abord, il était là pour Sirius, et faisait ce qu'il pouvait… même si c'était en vérité, très peu. L'instinct, pourtant, le poussa à faire le pas suivant, et Remus attira Sirius contre lui toujours aussi doucement, enroulant ses bras autour de son ami. Sirius se tendit au début, mais après un moment, Remus le sentit se relaxer. Tout aussi légèrement, il sentit la main gauche de Sirius serrer son épaule.

"Tu n'es pas seul," murmura Remus. Sirius hocha silencieusement la tête, et Remus le relâcha avec répugnance, prenant sa main encore une fois. Il avait le sentiment que son ami en avait besoin.

Il avait raison. Sirius frissonna quand Poppy commença à travailler, laissant le directeur lui donner simplement quelque chose à tenir et inspectant les dommages. La médicine magique était un art avancé, il le savait, mais même ainsi, certaines choses prenaient du temps—et d'autres provoquaient la douleur. Dix minutes après le travail des sorts complexes de Poppy, Remus l'arrêta presque pour demander pourquoi elle ne pouvait donner quelque chose à Sirius pour atténuer la douleur, mais son nez sensible répondit à la question. Sirius était tellement rempli de potions, tellement que Remus ne pouvait même pas séparer les odeurs les unes des autres et imaginer ce qu'elles étaient. Mais il ne pouvait manquer la douleur, ni les dommages évidents.

La raison pour laquelle Poppy avait pensé que ses sorts de diagnostic étaient faux était parce que, en toute logique—ou pour quelqu'un qui ne tenait pas compte de l'obstination de Sirius et de ses capacité d'animagus, Sirius n'aurait pas du être capable de marcher. Sa jambe gauche faisait, même allongée, un angle bizarre, et une tache sur son pantalon indiquait à Remus un genoux et une jambe sanglants et mutilés. Son épaule droite, aussi, était définitivement brisée ; Remus pouvait voir la manière dont elle s'étendait en un angle bizarre et mauvais. Le fait que son bras droit soit de même brisé ne surpris pas vraiment Remus ; Voldemort souscrivait à la vieille théorie de briser le bras porteur de baguette pour neutraliser le sorcier.

Le corps de Sirius eut soudain un brusque soubresaut, et Remus dut tenir légèrement son ami pour le maintenir sur le lit. Toutefois, quand il essaya de d'éviter l'épaule brisée, l'inspiration brutale de Sirius lui appris qu'il avait aussi des côtes brisées. Remus déglutit difficilement. Il détestait être inutile, et là, tout ce qu'il pouvait faire était de murmurer des excuses et de dire, "Tiens bon, Sirius."

Tout ce qu'il eut en retour fut un sec hochement de tête, mais au moins cela voulait dire que Sirius l'entendait. Quelques minutes après, Poppy terminait de soigner les blessures internes de Sirius— Remus avait presque peur d'en demander le nombre —e t passa aux problèmes plus évidents tandis que Sirius tremblait de douleur. Ensuite ils ôtèrent la robe dégoûtante (Remus se promit de la brûler quand Poppy ne le verrait pas). L'infirmière utilisa presque entièrement une bouteille de Potion Nettoie-Plaies sur les nombreuses coupures et entailles de Sirius. Trop d'entre elles, spécialement sur le dos de son ami, faisaient penser à des marques de fouet pour Remus. Plus tard, se promit-il. Ce n'est pas le moment. Mais il n'aimait pas la façon dont Sirius se tendait au moindre contact.

Poppy passa beaucoup de temps sur les poignets déchirés de Sirius avant de les bander tous les deux  bien qu'elle leur ait déjà lancé un Sortilège de coagulation du sang. Ensuite, elle passa au bras et à la jambe de Sirius, ce qui lui appris que son épaule était seulement demise et non brisée. Finalement, Poppy donna à Sirius une large dose de Durci-Os pour aider plus rapidement ses os brisés à se ressouder. Pendant ce temps, Remus remarqua que son ami avait cligné des yeux pour les garder ouverts, et qu'il était en train de trembler faiblement.

"Sirius?" Son ami cligna des yeux comme s'il avait le vertige. "Qu'est-ce qui ne va pas?"

"Fatigué…"

Et ça fait mal, mais tu ne veux toujours pas admettre ça, pensa Remus. Un petit coin de son esprit s'émerveillait du fait que Sirius était là après tout, qu'il avait survécut à l'enfer… "Reste, Sirius," dit-il doucement, étendant la main pour écarter une mèche de ses cheveux dégoûtants des yeux de son ami. La pâleur cireuse de Sirius n'avait d'égale que la blancheur des draps.

"Dumbledore…?"

"Je suis sur qu'il sera bientôt là," répondit Remus. "Essaye de dormir jusque là."

"J'aimerai autant…pas " souffla Sirius. Ses yeux étaient encore ouverts, avec ce regard hanté et blessé que Remus ne lui avait jamais vu avant. Avant, Sirius avait été tellement insouciant et heureux—même en tant qu'Auror, ayant été au premier rang des atrocités de la guerre, Sirius avait été un homme heureux.

"Pourquoi pas?" demanda t-il.

"Cauchemars." En un mot. Sirius frissonna.

"Quand tu étais à Azkaban?" Il n'avait pas besoin de demander, mais la question lui échappa.

"Ouais." Les pâles yeux bleus se fermèrent douloureusement encore, mais Sirius secoua la tête, essayant de l'éloigner. Il frissonna.

"Je suis désolé de te rappeler ça," dit doucement Remus. Qu'est-ce qu'on pouvait bien dire à un ami qui venait de défier la mort et était revenu de l'enfer? Les mots ne semblaient pas suffire, mais Sirius comprenaient. Ses yeux s'ouvrirent de nouveau.

"Ca va." Il y eut un moment de silence, et puis Sirius le regarda avec confusion. "Pourquoi es-tu à Poudlard?"

Remus le regarda un moment interdit avant de se rappeler que Sirius ne savait vraiment pas. Il les avait quittés depuis dix ans. Il se força à sourire malgré la mélancolie qui menaçait de le rattraper. "Je travaille ici."

"Professeur…?" Quelque chose clignota dans les yeux de son vieil ami, mais cette fois, ce n'était pas profond et noir. C'était un sentiment plus vieux, un de ceux qui parlait d'une amitié indestructible forgée par quatre garçons durant les meilleures années de leur vie.

"Depuis 1983." approuva t-il. "Actuellement, je suis directeur."

Les sourcils de Sirius se froncèrent, mais même comme son esprit essayait de fonctionner, sa voix était faible. "Où est Dumbledore ?"

"Il est Ministre de la Magie," expliqua Remus. "La mort de McGonagall l'a fait quitter Poudlard. On avait besoin de lui et il ne pouvait plus rester. Alors il y est allé."

"Oh," fit doucement son vieil ami, assimilant l'information. Quelque chose de sombre brilla dans ses yeux, et il frissonna. "Je suis heureux que tu sois là."

"Moi aussi."

Finalement, Sirius eut un faible sourire, ce qui sembla vrai même si c'était un peu forcé. "Merci, Lunard. Pour tout."

Remus dut avaler sa salive. "De rien."

(1) : et là, on voit que Robin est une fan de Gladiator. Elle a écrit des tas de fics dessus avant de se tourner vers Harry Potter. [commentaire érudit d'Alana… Fénice, baba, en resta coite]