Promesses tenues
Disclaimer. JKR inspira Robin4, Fénice s'enthousiasma et traduisit, Alana lui porta main-forte… Alixe se mit à relire. Ainsi commença la légende…
Note de la traductrice.
C'est pas de moi mais je ne vous propose pas de titre français pour ce chapitre… J'avais essayé 'commune sera la chute' mais bon ça marche pas pour la dernière partie où il s'agit de tomber dans les bras l'un de l'autre… J'ai aussi pensé à « Tomber » mais c'était trop étrange quand même, non ? Alors je laisse l'anglais, ses double sens et son mystère… Propositions bienvenues…
Sinon bravo à tous ceux qui lisent parce qu'avec le temps qui s'écoule entre deux chapitres, je ne sais pas comment vous faîtes – vous relisez le précédent ? Les chapitres de Robin sont longs et littéraires – mais c'est pas une super excuse… pour quelqu'un qui vient de se publier une autre traduction – toute aussi longue et littéraire de 'To serve a purpose'… Peut-être tout simplement que je n'ai pas d'excuse… mais j'irai jusqu'au bout… Promis.
Chapitre trente : Falling together
« Bienvenu à Poudlard, Albus ». Remus sourit et tendit sa main à son prédécesseur qui la prit avec chaleur. « Comment allez-vous ? »
« Bien, merci. » Ses yeux bleus pétillèrent avec malice. « Et comment allez-vous, M. le directeur ? On m'a dit que vous aviez reçu Dolorès Umbridge ce matin. »
Remus rit doucement. « Une expérience intéressante, je l'admets », répondit-il. « Dolorès a… comment dire… des idées. »
« N'est-ce pas ? » répondit gravement le Ministre. « A les écouter, elle et Fudge, on pourrait croire que je suis complètement stupide, sénile et incapable de gérer une boutique de bonbons – alors un Ministère et une guerre, vous pensez ! »
« Sottises. »
« Oui. Mais je dois avouer que je prends de l'âge. » Dumbledore lui sourit avec gentillesse et Remus l'observa avec curiosité. Voyant cela, l'ancien directeur fit un petit geste de la main comme pour dire que ses commentaires n'avaient pas d'importance. « Ne m'écoutez pas », dit-il joyeusement. « Ce ne sont que les radotages d'un vieil homme. »
« J'en doute », le contredit Remus doucement. « Vous avez toujours une idée derrière la tête. »
« Et cette fois ne fait pas exception », lui accorda Dumbledore. « Accepteriez-vous de faire une petite promenade avec moi, Remus ? J'ai un besoin soudain d'explorer le château. »
« Bien sûr. »
Ils étaient jusqu'alors rester devant la grande porte d'entrée de Poudlard. Ils entrèrent ensemble dans le château, Remus laissant Dumbledore diriger leur pas. Son prédécesseur avait beau être connu pour ses excentricités et ses bizarreries, Remus savait que Dumbledore faisait rarement quelque chose pour rien. Quand ils eurent descendu un escalier vide, Remus reprit doucement. « Je suppose que la discussion sur les nouvelles directives scolaires du Ministère était tout au plus une excuse. »
« Toujours aussi perspicace, professeur... »
Dumbledore sourit et l'emmena plus loin encore dans le château. Sur leur chemin, les portraits leur crièrent des salutations alors que de vieilles armures se redressaient pour les saluer. Cette promenade semblait tout droit sortie de la mémoire de Remus. Il se rappelait si bien de celle qu'ils avaient faite ensemble, le jour où Dumbledore lui avait demandé de prendre sa place à Poudlard. Il ne ferait, avait dit Albus, confiance à personne plus qu'à lui pour prendre soin de son école et de ses élèves. C'étaient des paroles que Remus n'avait jamais oubliées – surtout qu'elles venaient du premier homme qui l'avait jugé pour ce qu'il était en non pour l'animal qui se cachait en lui.
Tout en marchant, Remus remarqua combien ils recontraient peu d'obstacles. Bien que le château soit en général plutôt accommodant avec son directeur, Poudlard restait un lieu ancien à la personnalité marquée. Les escaliers avaient tendance à bouger sans y être invités, emmenant leurs passagers – le directeur lui-même parfois – à des endroits où ils ne voulaient pas aller. Mais cette fois, les escaliers s'alignaient à la perfection avec le chemin choisi par Dumbledore, comme si on leur en avait donné l'ordre.
« Que faites-vous ? » demanda-t-il doucement. C'était quelque chose que Remus n'avait jamais vu auparavant, et malgré sa connaissance du château, il ne l'aurait jamais cru possible.
« Vous verrez. »
Remus haussa un sourcil et lutta contre l'envie de dire à Dumbledore qu'il n'était plus un enfant. Il y réussit car il était assez âgé pour savoir que le vieil homme ne faisait jamais rien sans raison. Assez âgé pour savoir attendre. Avec un sourire, il corrigea sa première demande :
« La question que je devrais peut-être poser est où allons-nous. »
« Vous avez toujours su poser les bonnes questions », remarqua l'ancien directeur. « Dites-moi Remus, avez-vous déjà entendu parler de la Porte des Fondateurs ? »
Remus acquiesça immédiatement. « Nous l'avons trouvée pendant notre deuxième année. Il n'y a rien là-bas. »
Les sourcils argentés de Dumbledore se soulevèrent en une question silencieuse.
« Ou », se corrigea Remus lentement, « rien que nous ne puissions voir. »
« Vous avez de nouveau raison, Remus ».
Ils descendirent dans un silence confortable encore deux volées d'escaliers, s'enfonçant dans les entrailles même de l'école. Ceci avait été le lieu de bien des réunions et de mises au point de blagues dans la jeunesse de Remus. Avant qu'ils n'aient développé la Carte du Maraudeur et qu'ils aient découvert tous les passages secrets, la cave avait été la meilleure – et la plus sombre – des cachettes pour les Maraudeurs. Mais leur intérêt pour cet endroit s'était évanoui quand les quatre garçons avaient agrandi leur terrain de jeu. Même la découverte de la Porte des Fondateurs n'avait pas été suffisante pour leur satisfaire leur appétit. La Porte comptait parmi les légendes les moins connues et les moins excitantes de Poudlard. Longtemps auparavant, disait-on, les Fondateurs – ensemble, avant que le temps ne les oppose et qu'ils se séparent – avaient construit une porte, au plus profond du Château, pour protéger leur plus précieux trésor. Cette porte, disait-on, était protégée par les sortilèges de Dissimulation les plus forts qu'un sorcier ou une sorcière pouvait créer.
La légende ne disait pas ce qui pouvait se cacher que derrière cette grande porte mais les rumeurs étaient légion. Certaines parlaient de richesses immenses, d'autres de pouvoirs inconnus, mais les plus nombreuses parlaient de connaissances. On avait même dit une fois que la Pierre philosophale se cachait derrière la porte des Fondateurs. Il n'y avait qu'un problème.
Remus s'arrêta et étudia la vieille porte. Elle différait peu de ses souvenirs qui avaient près de vingt ans. Le bois était usé et il ne restait plus que la moitié de la porte originale. Les gonds du bas avaient disparu et les ferronneries qui avaient autrefois embelli le bois étaient entièrement rouillées et décolorées. La Porte des Fondateurs n'était plus inviolable, elle n'était même plus fermée. Quelque soit le trésor qui se cachait derrière elle, il avait dû depuis longtemps s'envolé. Des lettres à demi-effacées, à peine visibles, au dessus de l'arche de la porte, formaient ces mots : « Leve fit, quod bene fertur, onus. » Ils firent sourire Remus comme tout mystère l'avait toujours fait sourire. Placés au dessus de cette porte, ces mots avaient peu de sens.
« On y va ? » demanda Albus. Remus acquiesça sans un mot et, à la suite son ancien directeur, il passa la Porte des Fondateurs.
« Bienvenu dans le coeur de Poudlard », dit calmement Dumbledore une fois qu'ils furent entrés. La pièce était remplie de meubles abîmés et mis au rebus, qui semblaient avoir déjà pourri là pendant des siècles. Ca nous plus n'avait pas changé depuis la dernière fois que Remus et ses amis Maraudeurs y étaient venu. Cette pièce n'était qu'une cave, pleine de saleté, de vieilleries et de poussière.
« Le coeur de Poudlard ? » - répéta-t-il comme un écho.
« Oui ». Dumbledore se tourna pour lui faire face. « Les légendes parlent, je le sais, de la Porte des fondateurs, de comment elle a été construite pour protéger les plus grands trésors des fondateurs. Les milles dernières années, à cause d'elles, beaucoup sont venus à Poudlard en quête de richesses, d'illumination ou de puissance. Mais tous n'ont vu que ce que nous voyons aujourd'hui : c'est-à-dire rien. Ils n'ont jamais compris que le plus grand trésor des fondateurs était leurs étudiants, rien d'autre. »
La compréhension envahit Remus. « La porte a été construite pour protéger ceux qui étaient dehors de ce qui était dedans, et non l'inverse. »
« Très bien. Quand j'étais à Poudlard, cette pièce était considérée comme la plus grande plaisanterie de tout l'univers. Elle accueillait plus de rendez-vous secrets et de duels qu'autre chose. Comme beaucoup d'autres, j'en étais venu à douter des légendes. Grande était mon erreur ».
Doucement, Dumbledore marcha jusqu'au centre de la pièce et leva sa baguette. Il s'arrêta devant une table à l'arrondi parfait et remarquablement intacte. D'un léger coup de baguette, il fit disparaître la table, faisant apparaître à sa place un trou circulaire béant. Une grille couvrait l'orifice.
« Ni cette grille, ni ces protections n'existaient lorsque j'étais un enfant », dit-il. « J'ai tout lieu de pensé que mes professeurs doutaient comme nous des légendes et n'avaient jamais pensé à fouiller cette pièce. Mais ceci est une Source de Puissance. »
« Je ne savais pas qu'une telle chose existait encore, » répondit Remus stupéfait et son coeur bondit dans sa poitrine quand il envisagea ce que cela signifiait pour son école.
« A ma connaissance, c'est la seule restante au monde », expliqua Dumbledore. « Poudlard a été construite dessus. Nous sommes dans un très ancien site magique et les fondateurs ont érigé cette porte pour protéger les élèves de ses pouvoirs et des dangers qui les accompagnent. Qu'un étudiant tombe dedans et ce serait... un désastre. Ce que j'ai découvert, pendant ma première année à Poudlard. »
Remus ouvrit la bouche de surprise. « Vous ? »
« Oui ». Dumbledore sourit légèrement. « Je faisais partie d'un groupe qui venait ici s'entraîner à jeter des sorts et des charmes. Sans penser à mal. Nous n'étions que des gamins turbulents. Une illusion cachait la source alors, seulement pour nous en éloigner. L'enchantement était déjà très vieux et plus très efficace. Je n'ai pas réussi à bloquer un sort de Projection et j'ai été projetée dans la source. J'en subis toujours les effets aujourd'hui. »
« Vous avez survécu à une chute dans une Source de Puissance ? » demanda Remus incrédule.
« Oui », répondit doucement le légendaire sorcier. « Et vous allez devoir faire de même ».
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« La clé est la concentration », énonça Jones. « Vous ne pouvez pas vous permettre d'être distrait »
Sirius s'échauffa. « Vous me parlez d'une situation où je n'aurais pas de baguette et je devrais affronter des Mangemorts armés. »
« C'est tout à fait possible. »
« Alors, je prendrais mes jambes à mon cou », lança Sirius en croisant les bras.
« On ne peut pas toujours s'enfuir », rétorqua Jones sans s'énerver.
« Comme on ne peut pa toujours esquiver ». Il résista à l'envie de lever les yeux au ciel et s'obligea à se rappeler que Hestia Jones était plus jeune que lui. Lorsqu'il avait commencé sa formation d'Auror, elle entrait tout juste à Poudlard Jones n'avait tout simplement pas vu les choses qu'il avait vues. Bien sûr, elle avait l'expérience du terrain et elle se débrouillait bien – même dans des moments comme celui-ci on pouvait sentir qu'elle était douée – mais elle ne s'était jamais confrontés aux ténèbres que Sirius avait traversés.
Elle ne savait pas.
Il doutait même qu'elle ait déjà connu un échec et qu'elle ait compris que cette fois, elle avait perdu.
A voir son attitude, on pouvait parier qu'elle n'avait jamais échoué dans une mission.
« Vous ne pouvez pas non plus laisser la douleur vous distraire, quoi qu'il arrive », insista Jones.
Sirius gronda très bas et se projeta en avant pour la toiser de près, tout en essayant de ne pas boiter même s'il souffrait le martyr. Ils avaient fait et refait des exercices de bases pour un Auror : éviter des sorts quand on a perdu sa baguette. Pourtant Jones avait insisté pour qu'ils continuent bien au-delà du temps réglementaire. Sirius s'en était bien tiré mais, une fois, il avait mal négocier sa chute et avait atterri douloureusement sur sa jambe blessée il avait alors perdu assez de temps pour être touché par le sort suivant.
« Ecoutez-moi » gronda-t-il. « Je pense que j'en sais plus long que vous sur ne pas laisser la douleur vous distraire, quand on sait d'où je sors et ce que j'ai dû faire pour être où je suis aujourd'hui. De plus, je sais que ça ne sert à rien de pousser le corps au-delà de certaines limites, tant que vous n'avez pas absolument besoin de le faire. Je sais tout ce qu'il faut savoir sur dépasser sa douleur, Jones. Ca fait dix ans que je le fais. »
Ses yeux sombres le dévisagèrent froidement. « Etes-vous en train de me dire que vous ne pensez pas que vous deviez vous entraîner aux conditions réelles de combat ? »
« Non. » Sirius soutint son regard sans jamais reculer. « Je dis seulement qu'il y a une différence entre un entrainement et une connerie ».
« Et bien sûr, vous savez où se situe cette différence ? »
« Je le sais clairement plus que vous » aboya Sirius. Il savait qu'il n'aurait pas dû perdre son calme mais c'était vraiment difficile avec Jones, surtout quand elle même perdait le sien. Il fit l'effort de reprendre le contrôle de sa colère bouillonnante. « Je vais faire un tour ».
« Nous n'avons pas encore fini », objecta-t-elle alors qu'il boitait vers la porte.
« Moi, si ». sirius jeta un coup d'œil par dessus son épaule une dernière fois. « Ou je vais finir par faire quelque chose que nous allons tous les deux regretter ». Sans attendre une réponse, il sortit à grands pas, quittant le Ministère pour le soleil.
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« Quoi ? » bredouilla Remus en dévisageant Dumbledore. Le vieil homme sourit tristement.
« Quand je suis tombé dans la fontaine, j'ai changé Remus. Ces eaux n'ont pas seulement augmenté mes capacités magiques, mais elles m'ont profondément et irrémédiablement lié à ce château. Je n'étais qu'un élève de première année mais j'en savais plus sur ce château, ses secrets, ses couloirs et passages dérobés qu'aucun de mes professeurs. C'était comme si Poudlard me parlait. Quand j'avais des problèmes, je le savais avant tout le monde parce que le châtrau me le disait – pas avec des mots – mais je le savais.
« Quand je suis revenu, d'abord comme enseignant puis comme directeur, j'ai caché ses capacités. Vous êtes la première personne - hormi Minerva McGonagall - avec laquelle je partage ce secret. »
« Pourquoi moi ? »
« Parce que vous avez besoin de ce lien, Remus » répondit Dumbledore. « Je suis sûr que vous en comprenez l'importance. Lorsque Lord Voldemort a attqué l'école en 1984 c'est mes liens avec le château qui m'ont permis de le battre. Le fait que lui et moi nous opposions était accidentel. Aucun de nous ne voulait affrontr l'autre. Il voulait abattre les défenses du château et j'ai cherché à les préserver. Mais sans ma connection avec le château, sans cette fontaine, Poudlard serait tomb ».
« Mais pourquoi maintenant ? » demanda Remus. « Pourquoi pas avant ? »
« Parce qu'il y a d'autres conséquences à un bain dans cette fontaine. Des conséquences que toute ma vie j'ai cherché à comprendre. Les visions que j'ai, Remus, ces morceaux, ces bribes de futur, ne sont pas quelque chose que je souhaite à quelqu'un d'autre. Elles sont souvent plus dangereuses qu'utiles. Souvent, j'ai regretté de ne plus avoir accès au monde avec des yeux normaux, de retrouver certaines perspectives sur les choses. » Dumbledore s'arrêta. « Je pense pourtant que j'ai trouvé une façon de vous éviter la plupart des effets les plus désagréables ».
Le cerveau de Remus moulinait ces nouvelles informations et essayaient de les assimiler. Il ne savait pas grand chose des Fontaines de puissance Seuls quelques livres en parlaient tout en les considérant plus comme des légendes que comme des faits. Il se souvenait pourtant qu'une fontaine pouvait être mortelle si elle n'était pas canalisée correctement. Il finit par demander : « comment ? »
« J'ai été plongé dans la source pendant plus de vingt minutes », répondit Albus. « Mais un temps plus court devrait suffir à vous lier de façon permanente au château sans, je l'espère, vous imposer aussi des visions. »
« Pourquoi y êtes-vous restés si longtemps ? » demanda-t-il.
« J'étais un enfant et mes compagnons aussi. Ca leur a pris du temps de me sortir du puits ».
« Du puits ? »
« C'est la partie visible de la Source. Je ne sais pas ce qu'il y a en-dessous, la source est très profonde. Vous n'irez pas plus loin que le puits, si vous décidez de le faire », répondit Dumbledore.
Remus mordilla prudemment sa lèvre inférieure en regardant le puits. Ca avait l'air comme ça d'un trou innocent, si on faisait abstraction de la grille qui avait l'air solide et sinistre. La grille constituait une frontière. D'un coté, se trouvait la vie qu'il avait toujours vécue, simple et plutôt droit. De l'autre se trouvait un futur inconnu, et des pouvoirs que Remus n'arrivait même pas bien à comprendre. Mais avait-il seulement le choix ? Lorsqu'il avait hérité de Poudlard par le biais de Dumbledore, il avait juré de protéger les élèves à tout prix, de leur sacrifier son âme et son cœur si ça se révélait nécessaire. Albus ne l'aurait jamais amené ici s'il n'avait pas pensé que ceci était nécessaire.
« Est-ce que vous pensez que ça va changer quelque chose à mon état ? » finit-il par demander.
« Non », répondit lentement l'autre. « Je pense que la Source peut éventuellement vous donner plus de contrôle sur le loup… mais c'est une simple supposition ».
Remus pouvait sentir son cœur battre dans sa gorge mais il repoussa cette sensation. Une simple supposition, se répéta-t-il avec fermeté. Ceci est suffisemment dangereux pour que tu évites d'y ajouter de faux espoirs ! Il prit une profonde inspiration et se prépara à accepter. Mais Dumbledore fut le premier à parler.
« Vous pouvez refuser si vous le souhaitez, Remus. Je comprendrais ».
« Je sais que vous comprendriez ». Il sourit légèrement. « Mais je sais aussi pourquoi vous m'avez amené ici… Le jeu en vaut la chandelle ».
« Très bien » répondit Dumbledore. Un sourire en coin tordit la partie gauche de sa bouche. « Je vous suggère alors de quitter vos vêtements, sinon vous allez ressortir d'ici sans rien sur le dos. »
Remus rit doucement et commença à se dévêtir. « Je prends ça comme un conseil ».
D'un coup de baguette, Dumbledore fit glisser la grille de coté. « Seuls ceux qui ont déjà été dans la Source peuvent déplacer cette grille », expliqua-t-il. « Un jour, vous choisirez peut-être de faire ce que je viens de faire et de transmettre ces pouvoirs à un autre. Choisissez soigneusement mais rappelez vous que si vous mourrez sans avoir déplacer cette grille, personne ne les aura jamais plus. »
« Je comprends ». Le caractère irrévocable de ce qui allait se produire le fit frissonner, mais il soutint le regard de son prédécesseur. « Est-ce que je ferais mieux de prendre ma baguette ? »
« Si vous la prenez, elle sera détruite. Je vous ferai sortir de la source au bout d'une minute ».
Remus lui donna sa baguette car il n'avait pas du tout l'intention de la perdre – jamais. Il fit un pas en avant et regarda le puits. Il se rendit alors compte que la substance qu'il avait d'abord prise pour de l'eau et qui dansait dans l'ombre avait de nombreuses couleurs subtiles. De la lumière apparaissait de temps en temps et, maintenant qu'il se tenait près d'elle, Remus pouvait sentir la puissance qui émanait de la Source. Il frissonna et se retourna pour regarder Dumbledore.
« Ne soyez pas surpris d'avoir l'impression que cette minute dure une vie, » l'avertit le vieux sorcier. « L'éternité va traverser votre esprit avant que vous ressortiez ».
« D'accord ». Il déglutit. Il était sans doute en train de faire la chose la plus stupide qu'il n'ait jamais faite. Mais au moins, il y avait une raison. Il avait confiance en Dumbledore.
« Quand vous vous sentirez prêt », dit doucement Dumbleodre.
Remus fit un pas en avant et tomba dans le vide.
oOO
Sirius était en train de regarder la vitrine du magasin Le Meilleur pour le Quidditch lorsque une chouette vint se poser sur son épaule. Il avait passé l'heure qui venait de s'écouler à marcher dans le Chemin de Traverse et bien qu'il n'ait pas d'abord eu du tout l'intention de retourner au Quartier Général des Aurors l'après-midi (il était quasiment l'heure du déjeuner), il commençait à revoir cette décision maintenant que sa colère s'apaisait. Bien sûr, il était encore plus que légèrement énervé contre Jones, mais la tâche qu'il s'était fixée paraissait tout de même plus importante que de céder à sa propre rancune. Le temps lui donnerait raison, il le savait. Mais il n'avait pas le temps de discuter avec elle. Voldemort ne lui donnerait pas autant de temps.
En tournant la tête, il vit une immense chouette brune et une partie de son esprit lui dit qu'il l'avait déjà vu. L'animal le dévisageait de des immenses yeux brillants et hulula avec impatience quand Sirius ne sembla pas voir la lettre qu'il portait entre ses serres. Avec un battement de cils, il prit la lettre et eut la surprise de voir la chouette s'envoler immédiatement avant même qu'il n'ait eu le temps de voir s'il devait répondre. Sirius fronça les sourcils et décacheta la lettre.
Sirius,
Je suis chez Fortarome, si tu as envie de discuter.
J.M.
C'était tout d'un coup très difficile de respirer. Sirius battit de nouveau des paupières, essayant de se concentrer sur cette lettre devant lui, de s'assurer que ce n'était pas une mauvaise hallucination. Mais le temps passa et les mots restèrent. Ils restaient et , plus important encore, il reconnaissait l'écriture. Celle de Julia. Y penser réveillait des choses qu'il croyait mortes. La révélation de James chez Salamander avait été très difficile à accepter mais il y était arrivé en bannissant Julia une fois pour toute de ses pensées. Pourquoi espérer des choses qu'il n'aurait jamais. Mais l'espoir survivait, et lui sautait à la figure. Il avait voulu en parler à Rogue, suivre la suggestion de Remus, mais il n'était jamais arrivé à se décider. Peut-être qu'il n'avait simplement pas eu envie de parler à cette tête d'oeuf. Quoiqu'il en soit, Sirius n'en savait pas plus maintenant que ce que James avait dit l'autre soir. Elle est une Mangemort. Donc, cette lettre pouvait être un piège. Les mots le hantaient maintenant, revenant encore et encore dans son esprit. Elle est une Mangemort.
Mais ceci ne changeait rien au fait qu'elle était toujours Julia. Sa vie aurait été tellement moins compliquée s'il n'était pas tombé amoureux d'elle quinze ans plus tôt. Elle le serait tellement moins s'il avait été capable d'oublier ses sentiments aujourd'hui. Il aurait dû mais il n'y arrivait pas. Julia. Malheureusement Sirius se connaissait. Piège ou pas, il irait chez Florian Fortarome. Si tu as envie de parler. Sirius renifla intérieurement en reprenant sa route. Si. Quelle question stupide !
Ses longues foulées engloutirent rapidement tout l'espace entre Le Meilleur pour le Quidditch et Chez Fortarome. En un rien de temps, il était chez le glacier et ses yeux anxieux courraient sur la foule attablée au dehors. Même s'il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, son coeur battait dans sa poitrine. Sirius se détesta presque de réagir comme cela. Finalement, ses yeux la trouvèrent. Julia regardait dans la direction opposée et il put pendant un moment admirer son profil, son visage, qu'il n'avait pas contemplés depuis si longtemps. Ses cheveux blonds étaient plus courts que dans ses souvenirs. Ils dépassaient à peine ses épaules sans doute, encore que c'était difficile à dire avec sa très simple queue de cheval. Ses traits étaient toujours conformes au moule Malefoy, des os fins mais pleins d'une force cachée. Les doigts de sa main droite tambourinaient doucement sur la table pendant que la gauche jouait avec sa cuiller. Aucune des deux n'étaient correctement manucurées pour une sorcière de bonne famille. Les ongles de Julia étaient cassés et courts, coupés pour ne pas gêner, en total mépris pour leur apparence.
Sirius dut se forcer à arrêter de la regarder et à s'avancer vers sa table. Ne l'ayant pas remarqué approcher, Julia baissait les yeux vers sa glace et y plongeait sa cuiller. Quand il fut assez proche pour se pencher sur son épaule, il lui fallu quelques instants pour trouver sa voix.
« Est-ce que cette place est prise ? »
Julia tourna la tête d'un seul coup comme un Hippogriff effrayé. Elle le dévisagea sans rien dire, ses yeux gris larges comme des soucoupes. Sirius aurait pu jurer entendre son cœur battre au même rythme que le sien. Pendant un long moment, ils ne purent rien faire d'autre que se dévisager bêtement. Aucun mot ne convenait pour une réunion qui avait mis tant de temps à venir. Finalement, elle réussit à secouer la tête :
« Non », dit Julia calmement. « Elle est libre. »
Sirius s'assit, la lettre toujours au creux de sa main gauche. Il ne voulait pas la lâcher. Il craignait que s'il le faisait, la lettre et son auteur disparaîtraient, transformant du même coup tous ses espoirs en mensonges.
« Bonjour », dit-il finalement d'une voix étranglée. Ca pouvait avoir l'ait stupide mais c'était tout ce qu'il était capable de dire.
« Salut », répondit-elle d'une voix faible. Il y eut ensuite un long silence, très inconfortable. Comment se faisait-il qu'il ne trouvait rien à dire à quelqu'un qu'il avait si bien connu ? Ils se mirent à parler exactement en même temps.
« Julia… »
« Sirius… »
Elle rit. Son rire trahissait son malaise et son incertitude mais c'était pourtant la plus belle musique que Sirius avait entendu depuis longtemps. Il essaya de sourire un peu et fut surpris de voir qu'il y arrivait presque. « Toi d'abord ».
« Je croyais que tu étais mort », murmura-t-elle soudain. « Je ne savais pas ».
Sirius lui jeta un regard éperdu : « Je n'ai jamais cru que tu savais ».
Si ça avait été le cas, son cœur en aurait été broyé. Julia sembla le comprendre et elle cilla avant de reprendre : « Tu n'as jamais pensé ça ? »
« Je ne savais même pas que tu étais une… » Il n'arriva pas à dire le mot. A la place, il inspira. « … jusqu'il y a deux jours. »
« Oh ». Quelque chose passa dans les yeux gris de Julia, trop vite pour qu'il s'en saisisse. Il y avait eu un temps où Siirus aurait été capable de lire cette émotion comme un livre. Mais ils avaient été séparés trop longtemps. Elle murmura : « Je suis désolée ».
Il ferma les yeux et amena ses deux mains contre les ailes de nez. Il essaya de clarifier ses idées. « Tu en es toujours une, n'est-ce pas ? »
« Oui. »
« Alors pouquoi ce mot ? » demanda Sirius avec amertume. Ses yeux s'étaient ouverts d'un coup et il avait beau lutter pour cacher son chagrin, il savait qu'il devait se voir. « Pourquoi voulais-tu me voir ? Tu sais qui je suis, Julia. Je ne vais pas changer. Maintenant encore moins qu'auparavant. Pas après là où j'ai été».
« Je sais ». Soudain sa main gauche se posa sur la main droite et Julia dit tout bas. « On nous regarde ».
L'instinct et l'entrainement se réveillèrent instantannément. Sirius sentit une poussée d'adrénaline fouetter son corps. Sa réponse fut instinctive : « Les tiens ou les miens ? »
« Les deux je crois », répondit Julia. « Je reconnais le sorcier à ma droite mais pas la sorcière à ma gauche. Je pense que c'est une Auror. »
« Génial. » Sa peau de son bras picotait là où la main de Julia s'était posée. Le bon sens lui disait qu'il aurait dû l'enlevée mais son cœur le lui interdisait. Son contact réveillait plus que des souvenirs.
Ses doigts emprionnèrnt les siens. « Est-ce que tu me ferais confiance, Sirus ? » demanda calmement Julia. « Juste une dernière fois. Je promets que ce n'est pas un piège. Je sais que c'est à moi de fournir des explications et je promets que j'ai des explications… »
« Je te fais confiance » l'interrompit Sirius. C'était un risque. Il le savait. Mais il avait pris d'autres avant. Il dut pourtant ravaler son chagrin pour murmurer : « Je te préviens, j'ai besoin de réponses ».
« Dis-moi où aller et tu les auras. »
Il faillit presque demander, stupidement, si elle voualit dire tout de suite. Sirius connaissait Julia. Elle n'était pas du genre à faire traîner les choses, surtout quand c'était important. Son esprit se mit donc tout de suite à l'œuvre, considérant et rejetant plusieurs possibilités. « Tu te rappelles de cet hôtl moldu où nous étions allés une fois, juste en dehors de Londres ? »
« Je m'en souviens » Un sourire illumina ses yeux et Sirius sut qu'elle se rappelait des mêmes choses que lui. Mais ce n'était pas le moment de se souvenir.
« Alors allons-y ».
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Les couleurs tournoyèrent autour de Remus, le projetant dans une spirale dont il semblait impensable de s'échapper. Il était submergée par la Source maintenant. Jamais auparavant, il n'avait senti autant de pouvoir. Il était tout autour de lui, ancient et implacable. Remus pouvait presque entendre la Source lui parler. Les mots lui étaient murmurés de loin, trop loin pour qu'il les comprenne, doucement et mystérieusement. Mais même les mots finirent pas disparaître et Remus se retrouva seul dans sa spirale de couleurs.
Une éternité passa, l'obscur et le clair se succédant. La chaleur l'emplit et Remus sentit ses os tinter sous le passage du pouvoir qui traversait son corps sans rencontrer d'opposition. La magie se révélait inprévisible et incontrolable et lui pourtant aceptait de s'y plonger profondément, de laisser la Source pénétrer son être le plus profond. Les couleurs changeaient de plus en plus vite, apparaissant et disparaissant soudain, alors qu'il tournoyait comme un jouet d'enfant. L'esprit de Remus travaillait à un rythme incroyablement lent. Il en était conscient mais ne pouvait rien y faire. La panique chercha à s'emparer de lui mais il la repoussa. Il ne pouvait pas être dans le puits depuis aussi longtemps qu'il en avait l'impression. Dumbledore l'avait prévenu que le temps passerait avec un lenteur non naturelle.
Il pouvait sentir le pouvoir agir. Bien qu'il n'ait aucune idée de ce que la Source lui faisait, Remus la sentait le faire. Il sentait son corps réagir. Quelque chose changeait. Un frisson le saisit malgré la chaleur du puits. Ses membres se mirent à trembler, très doucement. Ça n'avait rien de pénible mais ils tremblaient dans leur effort pour s'adapter à… quoi ?
A la puissance, il le savait. A la puissance et à la conscience – soudain il se mit à sentir le château, il en voyait chaque recoin et chaque mystère. Mais cette conscience s'évanouit. Ce qui vint la remplacer était plus vieux et plus important encore. Les images se bousculaient devant ses yeux, des visages d'amis, d'aliés comme d'ennemis. Trois visages revenaient cependant et c'étaient ceux de ses plus proches amis. Les traits de James puis de Sirius et enfin de Peter s'imposèrent aux yeux de son esprit. Remus les vit tous les quatre, débouts, côte à côte, faire face au vent et à un ciel de tempête…
Puis soudain il se sentit libre et frigorifié.
Remus était allongé sur le dos sur de la pierre dure. Il manquait d'air. Au dessus de lui Albus Dumbledore le regardait. Il cilla et se força à se concentrer sur les yeux bleus qui l'étudiaient avec bienveillance. Le sorcier lui tendit sa robe dès qu'il fut capable de s'asseoir. Avec retard, il se rendit compte qu'il tremblait.
« Que s'est-il pass ? » réussit à demander le directeur.
« La Source ne vous a pas laissé sortir aussi rapidement que je l'espérait » répondit calmement Dumbledore. « Il m'a fallu cinq minutes pour réussir à vous en extraire. »
« C'est tout ? » murmura Remus incrédule.
Dumbledore lui tendit la main et l'aida à se remettre sur ses pieds. Remus était encore chancelant. « C'est tout ».
Il se massa les bras pour accéler sa circulation. « J'ai froid »
« Ca va vous prendre un moment pour vous remettre » fut la réponse de l'autre.
"Oh."
Un long moment passa, silencieux, pendant lequel Remus finit de se rhabiller. Il se tourna alors de nouveau vers Dumbledore. « Qu'est-ce que ça veut dire ? » demanda-t-il. « Vous avez dit que la Source ne me laissait pas sortir. Pourquoi pas ? »
« J'aimerais avoir la réponse à vos questions, Remus, mais ce n'est pas le cas, répondit calmement le vieux sorcier. « Je ne connais que ma propre expérience dans la Source. Je dirais simplement que la Source n'était pas prête ».
« Pas prête ? » interrogea Remus, les sourcils froncés. « Pourquoi ? »
« ça non plus je n'en sait rien » dit Dumbledore doucement. « Je pense que le seul qui ne saura jamais, c'est vous. »
Remus acquiesça lentement, réussissant enfin à arracher ses yeux de Dumbledore pour examiner la pièce autour de lui. D'abord, la salle qui accueillait la Porte des Fondateurs ne lui parût pas différente. Des vieux meubles abimés remplissaient toujours la pièce, en tas dispersés et sans ordre. Mais doucement, des yeux remarquèrent des couleurs dans et au dehors de son champ de visions. Elles dansaient sur les murs et dans l'entrée. Quand Remus se retourna enfin pour regarder de nouveau le puits, il vit un arc-en-ciel coloré, exacte réplique de la spirale qui l'avait englouttie dans la source. C'étaient les mêmes couleurs que ce qui s'allumait et s'éteignait sur les murs. Il commença à comprendre.
« Incroyable » murmura Remus.
Le pouvoir murmura dans son esprit et Remus pour la première fois de sa vie se sentit savoir. Dans un clignement des paupières, il comprit qu'il pouvait sentir le château dans son intégrité physique. Il pouvait sentir les barrières magiques qui protégeaient ses élèves à l'intérieur comme à l'extérieur du château. Il sentait les murs, les pièces, les portes. Ce pouvoir était ennivrant et incroyable. Le parc devenait une extension de ses propres sens. Il sentait les ténéèbres de la Forêt interdite et la menace comme la protection qu'ils offraient alternativment à Poudlard. Il ressentait la présence du pouvoir dans certaines personnes et le voyait rejaillir sur d'autre. Dumbledore prit son bras.
« Respirez Remus »
Le contact inattendu supprima sa connection avec le château et Remus sentit soudain sa tête lui tourner. Il cilla plusieurs fois, luttant pour inspirer. Il comrpit qu'il avait été tellement pris par ses nouveaux pouvoirs qu'il avait perdu tout le reste de vu. Mais sa nouvelle clairvoyance ne disparut pas. Elle resta présente dans sa conscience, en attente et toujours disponible.
« Merci », murmura-t-il.
Dumbledore eut un rire sans joie. « Venez » dit-il. « Allons dans votre bureau »
Remus se sentit exister dans une sorte de brume alors que Dumbledore le faisait sortir de la pièce. Il regarda avec stupéfaction le vieil homme sceller de nouveau la Source et d'instinct compris exactement l'intégralité du processus. Ses yeux s'élargirent encore en marchant. A chaque pas, Remus vit ou ressentit quelque chose de nouveau dans le château. Il pouvait maintenant voir l'union entre les pierres et la magie qui l'entouraient. Il pouvait sentir les liens entre les deux qui maintenait la force et le caractère hors du temps de Poudlard. Il pouvait sentir la puissance qui se déplaçait autour de lui et le caractère vivant du château. Alors qu'il marchait avec l'ancien directeur, les escaliers et les passages secrets furent soudain entièrement à leur service. The château tout entier lui signala subtilement qu'il était à sa disposition.
Mais alors même qu'il découvrait ses nouveaux pouvoirs et sa nouvelle clairevoyance, Remus en comprenait les dangers.
« Comment faites-vous pour vivre comme ça ? » demanda-t-il.
« Vous allez vous habituez à cette clairevoyance après un moment », répondit Dumbledore. « Ce n'est pas diffiicile à contrôler, une fois que vous vous y êtes fait. Les sensations deviennent quelque peu plus discrètes. Elles sont toujours là, derrière. Elles attendent.
Remus cilla. « Ca doit être difficile pour vous de vivre loin de Poudlard ».
« Oui » reconnut le vieil homme. « Mais nous devons touts faire votre devoir, Remus. Comme je viens de le faire en vous conduisant à cette Source. Vous allz avoir besoin de ces pouvoirs avec ce qui se profile ».
« Une vision ? » Tout en disant ces mots, un présentiment gela les entrailles de Remus.
Dumbledore acquiesça sans ajouter un mot. Son visage prit alors une expression triste et Remus ne l'avait jamais vu aussi retiré. Sentant de plus que l'ancien directeur n'allait pas partager ce qui l'affectait ainsi, Remus changea de sujet.
« J'aurais aussi cette clairevoyance en dehors du château ? » demanda-t-il.
« En partie, » répondit Dumbledore après un moment. « Vous pouvoirs naturels seront renforcés – mais je ne peux pas vous dire en quoi. C'est différent pour chaque personne. Et vous ressentirez plus de choses une fois que vous aurez appris à écouter. » Il s'arrêta. « Peu comprendront vos nouvelles capacités, Remus. Vous devez les utiliser avec la plus grande prudence ».
« Vous voulez dire qu'elles risquent de faire peur à certains. Surtout venant d'un loup-garou ». Il sentit ses entrailles se geler comme sous l'effet ses propres paroles.
« Oui. Pas vos amis proches, bien sûr » sourit Dumbledore. « Peter a trop confiance pour douter de vous et James comme Sirius sont tous les deux les héritiers de puissantes lignées. De plus Sirius a changé – J'oserais presque dire qu'il va vous comprendre mieux que les autres. Mais les étrangers ne vous comprendront pas et vous allez les terrifer si vous n'êtes pas prudent ».
« Donc, en d'autres termes, je dois faire très attention à ce que je fais lorsque d'autres peuvent me voir » répondit Remus.
« Plutôt. J'ai rarement montré mes pouvoirs, sauf quand je n'avais pas d'autres choix. J'ai toujours pensé que la sagesse m'était un meilleur guide que mes pouvoirs et que je pouvais faire plus de bien en me servant des autres qu'en le faisant moi même ». L'autre sourit. « Mais vous devez vous faire votre propre opinion ».
Les yeux de Remus luttaient toujours pour s'habituer à sa nouvelle vision. Même les couloirs lui semblaient maintenant différents. Leurs couleurs étaient plus riches et ils paraissaient plus larges. Il pouvait sentir leurs relations avec le reste du château et tout d'un coup il comprit comment chaque morceau s'ordonnait avec le tout. « Je le ferai », dit-il calmement.
« ça, » dit Dumbledore avec un sourire alors qu'ils arrivaient à son bureau, « je n'en doute pas ».
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Sirius regardait par la fenêtre en silence. Le soleil commençait juste à disparaître derrière des nuages menaçants ça faisait plus d'une heure qu'ils parlaient et qu'ils essayaient de s'exliquer et de se comprendre. Enfin, Sirius essayait toujours de comprendre.
Il tournait le dos à Julia. Il ne pouvait faire autrement s'il voulait être capable de réfléchir à ce qu'elle disait sans laisser ses émotions le submerger. S'il la regardait, Sirius le savait, sa résolution s'effondrerait. Comment était-ce possible que quelque chose de si vrai sentimentalement, pouvait être logiquement si faux ? Comment son simple choix à lui pouvait-il tout changer ? Il savait que ça avait été le bon choix. Quelques soient les conséquences qu'avaient eu le fait de devenir le Gardien du Secret de James et Lily, ça avait été le bon choix. Et comme il venait de le répêter à James il n'y avait pas si longtemps, il le referait.
Pourtant ce choix rendait sa vie très compliquée. Il était clair qu'il ne pouvait pas simplement la reprendre là où il l'avait laissée – trop de choses avaient changé. Ce n'était pas seulement le monde qui avait changé pendant son absence, Sirius aussi avait changé et il le savait. La seule question était de savoir combien il avait changé.
« Bien, laisse-moi dire ça simplement », reprit-il calmement, continuant à laisser son regard se perdre par la fenêtre. La tempête arrivait rapidement. « Voldemort t'envoie m'espionner et m'amener à lui quand le moment sera venu. »
« Oui. » Il ne pouvait pas voir son visage – il ne voulait pas voir son visage – mais la voix de Julia était tendue.
Sirius prit une profonde inspiration. « Mais tu continues d'espionner aussi pour le compte de l'Ordre ».
« C'est ce que je fais ».
Mais seulement parce que je suis vivant, pensa Sirius avec douleur. Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir Julia avait toujours gardé une prudente réserve, ayant trop à perdre de chaque coté. Mais plus maintenant. D'abord à cause de sa prétendue mort et maintenant parce qu'il était vivant. Est-ce qu'il avait même le droit d'influence à ce point une femme aussi forte ? Julia avait toujours été férocement indépendante. Qui était-il pour bousculer son univers ? Même s'il savait que ça avait été entièrement et uniquement son choix ?
Comme maintenant c'était à lui de choisir. Elle lui donnait ce choix et lui promettait de l'accepter quel qu'il soit. Elle pouvait partir s'il le souhaitait… ou rester si Sirius le demandait. Mais il n'y avait pas de choix et il le savait. Un mettrait en danger tout ce qu'il essayait de faire mais l'autre ferait qu'il allait se détester pour le reste de ses jours. Sirius ne pouvait pas maintenant renoncer à une des choses qui l'avaient aider à rester en vie à Azkaban.
A la fin, le cœur l'emporte toujours, même contre la raison.
Il ferma cependant les yeux et murmura, presque à son insu : « je voudrais tellement que les choses soient plus simples ».
« Moi aussi », répondit calmement Julia. « Je voudrais pouvoir te rendre les choses plus faciles, Sirius. Mais je ne peux pas partir sans savoir. Je ne peux pas. C'est tout ».
« Je sais ». Sirius ouvrit les yeux et se tourna pour la regarder, ignorant la tempête dans son dos. « Moi non plus ».
Ses yeux gris étudièrent en silence son visage, cherchant des réponses que Sirius n'était pas conscient d'avoir. Finalement, Julia demanda « Et maintenant ? »
« Je ne sais pas » murmura-t-il. « Je ne suis sûr que de petites choses… Peut-être que nous avons tous les deux trop changé mais pourtant… » Il prit une profonde inspiration. « La seule chose dont je sois certain aujourd'hui est que je t'aime toujours ».
Il tendit la main et elle la prit. Leurs regards se vissèrent l'un à l'autre. Et, pour Sirius, ce fut comme revenir dix ans en arrière, quand le monde était plus simple et que tout lui semblait bien moins vain. Tout sembla revenir en ce moment et plus rien d'autres n 'eut d'importance.
La foudre s'abattit dans son dos au moment même où ils s'embrassèrent.
Ouf…. Non ?
Après ? Après, c'est plutôt drôle…
