Promesses tenues
Disclaimer. JKR inspira Robin4, Fénice s'enthousiasma et traduisit, Alana lui porta main-forte… Alixe se mit à relire. Ainsi commença la légende…
Merci à tous ceux qui lisent... qui aiment... qui s'impatientent et qui le disent…
Lily... Si c'est une proposition, faut qu'on en parle ! Moi, je serais contente d'avoir de l'aide pour finir celle-ci plus vite et/ou si quelqu'un voulait s'attaquer à la suite « Promises remembered ». Je veux même bien aider mais pas porter le truc....
Alana… pourquoi un couple Malefoy/ Black ? Mais j'en sais rien !
Je sais pas si Slipou nous a rejoint ou pas… peut-être a-t-elle manqué de kleenex… mais ce chapitre là est plus léger…
Merci pour la suggestion de je-retrouve-plus-qui. Le chapitre précédent s'appelle maintenant : « Que tout le monde tombe ».
Chapitre trente et un : L'éveil.
Les premières heures du jour trouvèrent Sirius installé dans la bibliothèque de Poudlard avec deux énormes volumes ouverts devant lui et un troisième servant de presse-papiers. Il n'avait jamais été un grand travailleur pendant ses années à Poudlard – la paresse venait en contrepartie de son talent naturel pour la magie, mais ses années parmi les Aurors lui avaient appris la valeur de l'étude. Au plus fort de sa carrière, Sirius n'avait plus que rarement eu besoin de vérifier des sortilèges mais il connaissait quasiment toute la littérature concernant les Aurors. C'était bien sûr l'effet de sa curiosité naturelle mais aussi de la guerre intense que lui avait menée Alastor Maugrey. Mais aujourd'hui, il devait rattraper dix ans d'absence et il mettait à point d'honneur à s'assurer que Hestia Jones ne trouverait aucune lacune dans sa culture.
Il était tellement concentré qu'il n'entendit même pas Remus Lupin approcher.
« Tu vas en faire un chouette d'Auror, dis-moi, » commenta calmement son ami, « si tu ne m'entends même pas arriver. »
Sirius haussa les épaules et ne prit même pas la peine de lever les yeux.
« J'ai peu de chance de me faire attaquer dans la bibliothèque de Poudlard »
« Tu pensais te faire attaquer dans la Grande Salle ? » rétorqua Remus.
« Oups. » Sirius sourit et s'appuya sur le dossier de sa chaise, posant ses pieds sur le bureau devant lui. « Et bien, si tu es la pire chose qui doit m'attaquer, je ne me sens pas trop nerveux. A moins bien sûr, que tu n'aies vraiment envie de me faire peur. »
Remus finit par rire et se laissa tomber sur une chaise. « Demain peut-être. Mais qu'est-ce que tu fais là d'abord ? »
« J'étudiais ». Il bailla. « J'ai pensé que je serai mieux là avant que les enfants n'arrivent »
« Oh ? »
Sirius acquiesça et reposa ses pieds au sol. « Oui et je voulais aussi utiliser cette bibliothèque une dernière fois avant de partir aujourd'hui ».
« Tu peux rester plus longtemps si tu veux, tu sais » répondit immédiatement Remus mais Sirius sourit légèrement.
« Je sais et je t'en remercie. Mais je ne peux pas continuer à me cacher et toi, tu as besoin d'être tranquille pour t'adapter ».
Remus le regarda avec curiosité.
« M'adapter ? »
« Oui, à ce que tu as bien pu faire hier quand j'étais parti », répondit-il. « Tu crois que je suis aveugle Lunard ? Tu es différent même si je n'arrive même pas à comprendre comment ».
« J'ai jamais pu te cacher quelque chose, n'est-ce pas ? » demanda son ami qui n'avait vraiment pas l'air en colère.
« Non » répondit Sirius avec affection. « Est-ce que tu vas me dire pourquoi ? »
Il regarda Remus jeter un regard précautionneux autour d'eux pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls dans la bibliothèque. Mais Mme Pince était invisible. Finalement, le directeur répondit : « Je suis tombé dans une Source de puissance ».
« Tu te fiches de moi ? » Sirius le dévisagea mais Remus ne riait pas. « Hein, tu te fiches de moi ? »
« Absolument pas. Poudlard est construit dessus, tu savais ? »
« Non, je ne savais pas » dit-il cillant plusieurs fois dans ses efforts pour se rappeler tout ce qu'il avait jamais lu sur les Sources de Puissance. Malheureusement ça n'allait pas très loin. « Dis-moi au moins que tu l'as fait exprès. »
« Plutôt » répondit sèchement Remus.
« T'es cinglé »
« Sans doute ». Son ami essaya de sourire légèrement. Maintenant Sirius pouvait comprendre ce qui l'avait changé. Tout ce qui avait pu pousser Remus à se jeter dans une Source de Puissance ne pouvait qu'être bien. Et l'expérience avait dû être suffisante pour le changer profondément – puisque visiblement ce n'était pas arrivé à le tuer. Mais Remus semblait toujours être en train d'évaluer lui-même les implications et il se dit qu'il ne devrait pas oublier de lui demander plus tard où il en était quand son ami changea de sujet. « Tu lis quoi ? »
Sirius souleva le livre « Magie noire et Sorts anciens » répondit-il. « D'ailleurs j'ai été surpris de trouver ça ici. Que fabrique un livre pareil dans une bibliothèque pour enfants ? »
« Tu as vu le signe 'Réserve' ? » demanda Remus avec légèreté.
« Parce que ça a déjà arrêté des gamins comme nous ? » rétorqua l'autre.
« Et bien non, mais de s'ils doivent le lire, Sirius, il faut bien qu'ils le trouvent quelque part », répondit le directeur sur un ton raisonnable. « Je me demande néanmoins pourquoi, toi, tu le lis ? »
Sirius soupira. « Je cherche cette incantation » répondit-il. « Sans trop de succès, je dois dire ». Avec impatience, il montra les deux autres livres. « Magie Interdite » et « La montée en puissance des Ténèbres ».
« Qu'est-ce que tu as dit que c'était déjà ? »
« Mandatus Prospicio Subigum ». Il ne put s'empêcher de frissonner mais chercha quand même à cacher sa réaction. Remus fronça les sourcils.
« Mandatus Prospicio Subigum » dit-il d'un air songeur. « Traduit à peu près ça donne 'Ordonner de voir quelque chose à distance' avec en plus l'idée de d'avoir soumis ou conquis quelque chose ou quelqu'un ».
« Jusque là, j'avais trouvé » répondit Sirius calmement. S'il fermait les yeux, il pouvait se rappeler mais il n'en avait pas envie. Il ne voulait pas voir, il ne voulait pas se souvenir. Il secoua la tête. « Savoir ce que ça veut dire ne me dit toujours pas à quoi ça sert. »
« Ouais. T'as raison ». Remus mordit sa lèvre inférieure en se concentrant. « J'ai quelques livres dans lesquels tu peux jeter un œil si tu veux ».
oO
Sirius referma bruyamment « Magie noirs et sorts anciens » d'un air déterminé. « Bien sûr. Ca vaut la peine d'essayer. »
Ils se levèrent en même temps et Remus fit quelques pas alors que Sirius replaçait les trois volumes sur leurs étagères respectives.
« Alors ça s'est passé comment hier ? » demanda soudain le directeur. « Du nouveau sur la date à laquelle tu vas retourner sur le terrain ? »
« Jamais si on laisse Jones faire ». Sirius leva les yeux au ciel.
« Pardon ? » Il savait que Remus n'aimait pas vraiment l'idée qu'il retourne chez les Aurors mais il savait aussi que son ami le soutenait dans son choix. Ils savaient tous les deux combien cela était nécessaire.
« Hestia Jones ne fait qu'une bouchée de moi », répondit-il avec acidité.
Remus ne cacha pas sa surprise.
« Ca ne peut pas être vrai »
Sirius soupira. « T'as raison. C'est plutôt Patmol qui va en faire de la pâtée »
« Sirius ! »
Il se contenta de secouer la tête en réponse à la mise en garde présente dans le ton de son ami. Remus avait toujours été le moins terrible d'eux tous – en comparaison bien sûr. « J'ai dû m'obliger à sortir faire un tour pour éviter de perdre toute patience quand elle s'est mise à discourir sur mon manque de concentration et mes difficultés à faire abstraction de la douleur ».
« Oh ». Ce fut tout ce que répondit Remus alors qu'ils sortirent de la bibliothèque pour se diriger vers le bureau du directeur.
« Ouais... 'Oh !' » Sirius leva de nouveau les yeux au ciel. « Alors je me suis promené sur le Chemin de Traverse et je suis tombée sur quelqu'un d'autre. Je n'y suis pas retourné ».
« Ne me dis pas que tu t'es battu avec un autre Mangemort, Sirius. Tu as déjà assez de publicité dans la presse comme ça », remarqua sèchement Remus.
« Et bien, techniquement parlant, elle en est une ». Il sourit et vit aux yeux de son ami qu'il venait de comprendre. « Mais celle-là est aussi de notre côté ».
« Comment as-tu donc réussi ça ? »
« J'ai rien fait ». Sirius sentit son stupide sourire s'élargir encore mais il s'en ficha. Même les ténèbres paraissaient plus claires maintenant. « Personne dans ce monde ne pourrait obliger Julia Malefoy à faire quelque chose, moi compris. Elle a choisi. »
Remus sourit. « J'espère que ça va marcher comme tu le souhaites, mon ami » dit-il avec sincérité.
« Moi aussi ». Il eut un sourire désabusé. « En fait... »
« Ah ! Professeur Lupin » Une voix grave interrompit Sirius au beau milieu de sa phrase. « Je vous cherchais justement ».
Tous deux se tournèrent pour faire face au sorcier qui s'avançait à grands pas dans leur direction. Il portait une robe brillante, de couleur lavande avec une touche de doré. Un mélange à faire vomir pensa Sirius bien qu'il dût reconnaître que l'assemblage bariolé surpassait clairement sa propre robe de travail bleu foncé. L'homme avait les cheveux blonds dorés et un sourire resplendissant. Sirius résista à l'envie de se détourner de l'éclat artificiel de ses dents trop parfaites. Il doit utiliser un sortilège spécial pour un résultat pareil, fut la première pensée de Sirius. Quel bellâtre fut la seconde.
Remus cependant s'appliquait à lui sourire – et seul Sirius savait que c'était une comédie.
« Gilderoy Lockhart. Je suis heureux de voir que vous voir ici avec une demi-heure d'avance. »
Le sarcasme était trop clair pour être raté mais Lockhart fut pourtant capable de répondre par un sourire chaleureux.
« Et bien, vous savez comment c'est », répondit-il avec un sourire. « J'aime à dire que l'avenir est à ceux qui se lèvent tôt ».
Il rit de sa propre blague mais lorsque Remus lui tendit la main, son sourire s'évanouit quelque peu, Lockhart hésitant à la prendre.
Faut pas risquer la contamination, pensa Sirius avec acidité. Il décida dans l'instant qu'il n'aimait pas le candidat au poste de professeur de Défense contre les forces du mal. Un bigot. Seul Remus était capable de garder un ton poli dans une telle situation. Sirius décida de s'éloigner discrètement de la conversation en essayant de ne pas gronder son dégoût. Lunard, tu es un saint.
« Bienvenu à Poudlard. »
« Oh, oui, bien sûr ». Lockhart retrouva son sourire. « Un endroit charmant, vraiment. Même si le château en lui-même est sans doute un peu trop antique, si vous voyez ce que je veux dire ». Il s'arrêta et haussa les épaules de manière théâtrale. « Mais, de nouveau, je ne pense pas que vous ailliez beaucoup de décorateurs dans votre équipe, n'est-ce pas ? »
« C'est vrai, je tends à privilégier les capacités pédagogiques sur les capacités en décoration. » répondit Remus avec douceur.
« Bien entendu ! » déclara Lockhart. « Et je dois vous dire que j'ai moi-même une grande expérience que je brûle de transmettre aux futures générations de sorciers et de sorcières. Et tous mes écrits le montrent. »
« Bien sûr ». De nouveau, seul Remus pouvait répondre ça sans paraître sarcastique. Sirius doutait que Dumbledore lui-même eusse pu faire mieux.
« Et, je reconnais que ça fait un petit moment que je souhaite me retirer de l'action de terrain » continua Lockhart sans y prêter d'attention. « Ce serait un certain soulagement de s'éloigner de toute cette gloire et de toute cette renommée. Quel but serait après tout plus noble que l'éducation de jeunes sorciers et sorcières ? Il y a des moments où ma réputation me pèse vraiment même si j'en tire bénéfice. Et j'aimerais maintenant qu'elle bénéficie à Poudlard ».
A la manière dont Remus arqua un de ses sourcils, Sirius comprit qu'il luttait contre l'envie de rire.
« Vraiment ? »
« Oui, vraiment. Poudlard est mon alma mater, après tout. » Il accompagna ces paroles d'un autre sourire formaté et glorieux. « Et je dois confesser que j'ai été un peu inquiet quand j'ai vu la liste des autres postulants. On dit que vous avez offert le poste à Sirius Black ».
Sirius arrêta de s'éloigner. Remus garda un visage admirablement impassible.
« Et ? »
« Je parle uniquement en temps qu'ancien de Poudlard » dit Lockhart avec sincérité. « J'ai parlé avec des relations dans le monde de la presse et il semble que, malgré les apparences, l'homme ne soit pas stable ».
« Vraiment ? » demanda Remus avec froideur. Son regard perdit sa chaleur formelle. Peu de sorciers auraient été assez fous pour interpréter ses paroles glaciales comme un encouragement. Il sembla que Lockhart en faisait partie.
« Et bien, je pense que, si j'étais parent d'élève, je n'aimerais pas voir quelqu'un avec un passé aussi trouble enseigner à mes enfants. Personnellement, je préférerais quelqu'un comme... » Lockhart haussa les épaules dans un geste d'autodépréciation. « Comme moi ».
« C'est amusant ». Il y avait une chose que Remus ne pouvait pas supporter, et Sirius le savait, c'était les gens qui avaient un ego plus gros que leur cerveau. Peu de choses lui faisaient perdre patience mais ceci en faisait partie. Il continua : « Il se trouve que Sirius compte parmi mes amis depuis nos onze ans. » Le sourire de Remus eut quelque chose du Loup. « Il se trouve même qu'il est là, juste derrière moi. Gilderoy Lockhart, voici Sirius Black. »
Lockhart se tourna d'un coup et l'expression de choc qui marqua son visage n'eut pas de prix. Sirius sourit.
« Je ne vous propose pas de me serrer la main, je ne voudrais pas vous contaminer avec mon instabilité » remarque-t-il sarcastique. « Je suis néanmoins ravi d'avoir la chance de faire votre connaissance ».
Le pompeux sorcier cilla et regarda Remus. « Si ceci est une sorte de confrontation », dit-il avec hauteur, « il me semble que j'aurais dû en être informé avant, comme lui l'a visiblement été ».
« Une confrontation ? » répéta le directeur d'une voix blanche ; Sirius pouvait dire à quel point il devait lutter pour s'empêcher de rire. « Non, non en aucun cas. »
« Alors pourquoi est-il là ? » demanda Lockhart, désignant Sirius avec colère.
« Je pourrais peut-être répondre à cette question. Remus ? » - intervint Sirius. « Puisque je suis le sujet de cette 'curiosité polie' ? »
« Je t'en prie », répondit gravement son ami et à ces mots Sirius sut que Lockhart avait perdu.
« Je vous assure M. Lockhart que je ne suis pas ici pour saboter votre candidature au poste de professeur de Défense contre les forces du mal à Poudlard » commença froidement Sirius. « Un poste que, je me permets de le préciser, j'ai déjà refusé. De plus, en tant moi aussi qu'ancien de Poudlard, je tiens à dire que vous ne correspondez pas du tout au type de professeur que je souhaite voir enseigner dans cette école. Si j'avais des enfants, votre réputation ne me rassurerait en rien. Et, en tant que sorcier dont le filleul fait actuellement ses études à Poudlard, je suis assez content de voir combien vous avez vous-même gâché vos chances d'y sévir un jour ». Il sourit avec peu d'amitié. « A moins, bien sûr, que je me trompe douloureusement sur les intentions de mon ami ».
« Et », continua immédiatement Remus « il ne se trompe aucunement ».
« Je vous demande pardon ? » Le regard de Lockhart alla rapidement de l'un à l'autre, visiblement incertain de savoir à qui il devait exprimer son incrédulité.
Les yeux bleus de Remus lancèrent des éclairs. « Vous n'êtes plus le bienvenu dans mon école, M. Lockhart. Je vous remercie d'être venu à cet entretien mais je pense que maintenant mon opinion est faite. L'ego et la publicité n'ont pas leur place à Poudlard. Pas plus que vous. Je vous souhaite une bonne journée, M. Lockhart. »
oOO
Peter était assis en tailleur sur le sol de Godric Hollow et son chiot husky ne cessait de monter sur lui. Lily souriait en le regardant rire. Depuis cette nuit tragique de la révélation, Peter n'avait certainement pas assez ri. Pendant toutes leurs études, Lily ne l'avait pas vraiment bien connu. Avant qu'elle et James se mettent à sortir ensemble en septième année, les garçons et les filles de Gryffondors avaient vécu dans des univers séparés dont les orbites ne se rejoignaient que pendant les heures de classe et aux repas. Maintenant les amis de James comptaient parmi ses amis et elle les aimait vraiment. Ca ne voulait pas dire que Lily avait oublié ses propres camarades d'école, mais en fait, elle n'avait jamais été proche que de Alice Longdubat. Les autres n'étaient que des copains, même si elle avait encore des contacts avec eux. Alice, elle, était comme une sœur. Malgré leurs respectives vies trépidantes, elles trouvaient toujours le temps l'une pour l'autre.
Mais pour l'instant, Peter était assis sans aucune formalité sur le sol de son salon et Lily riait parce que Joe avait réussi à le renverser sur le dos et lui léchait consciencieusement le visage. Elle n'avait jamais vu de chiot si plein d'énergie. Lily se dit que c'était bien pour Peter qui avait été un homme plutôt solitaire. La rupture de ses deuxièmes fiançailles pesaient toujours sur ses relations et Lily pensait que c'était bien pour lui d'avoir au moins une raison de rentrer chez lui.
Peter finit par réussir à échapper au chiot. Il se rassit en caressant le chiot sous les oreilles, ce qui paru satisfaire le Sibérien en pleine croissance. « Pardon de l'avoir amené » dit Peter avec un sourire. « Je n'avais pas envie de le laisser seul dans mon appartement. Il aurait sans doute tout cassé ».
« Tu sais bien que je suis toujours contente de voir Joe » répondit Lily légèrement moqueuse. « Surtout maintenant qu'il ne salit plus mes tapis »
« Je continue à m'excuser pour tout cela, Lily »
« Je riais, Peter » le contredit-elle. « N'y penses plus »
Il lui fit un sourire charmeur.
« D'accord »
« Qu'est-ce qui t'amènes, de toutes façons ? Je veux dire, je suis toujours contente de te voir mais d'habitude tu ne passes que lorsque James est ici ».
Peter haussa les épaules. « En fait, je suis là à cause de lui » commença-t-il doucement. « James m'a dit que le Groupe Licorne avait travaillé sur la façon de faire disparaître la Marque des Ténèbres. »
« Oh ». Lily se serait giflée. Elle aurait dû y penser plus tôt. Elle aurait dû imaginer que Peter voudrait lui en parler. C'est moi qui aurais dû aller le voir, se reprocha Lily. Je n'aurais pas dû attendre qu'il vienne à moi.
Peter rougit légèrement se méprenant sur son silence. « Je veux dire... je ne veux pas te déranger mais... j'espérais que... tu sais... »
« Tu ne me déranges en rien, Peter » répondit vivement Lily. « J'aimerais seulement pouvoir répondre à tes espoirs ».
« Oh ». L'espoir s'évanouit de son visage et Lily tendit la main et la posa sur son bras. Elle remarqua alors que la main droite de Peter massait inconsciemment la Marque cachée sous sa manche gauche.
« Le Groupe Licorne travaille depuis un moment sur ce problème mais ce n'est pas parce que nous avons peu progressé qu'il faut perdre tout espoir » dit-elle doucement. « Jusqu'à présent, nous n'avons jamais pu parler avec quelqu'un qui en sache assez sur la Marque pour nous aider. Je ne peux rien promettre mais si tu viens travailler avec nous... »
Les yeux verts de Peter rencontrèrent les siens. « Tu crois vraiment que c'est possible ? » murmura-t-il. « Je donnerai n'importe quoi pour en être libéré. »
« Je crois, oui ». Lily sourit légèrement mais son expression ne sembla pas suffisante pour consoler Peter.
« Ca brûle, tu sais » dit-il doucement. « Je ne sais pas comment décrire ça vraiment. Je sais que ce n'est qu'une marque sur mon bras, mais je le sens comme une tâche sur mon âme ». Il se recroquevilla. « J'aimerais seulement... »
Lily pressa son épaule. « Je sais, Peter, Je sais ».
oOOO
« Et bien ? » demandait Sirius avec impatience.
Ceci était son dernier examen médical – enfin il l'espérait ! La première fois que Pomfresh l'avait soigné, elle lui avait dit qu'il faudrait du temps à sa jambe pour guérir.
Ça avait été douloureux, physiquement et mentalement. On aurait dit que sa jambe abîmée arrivait à s'imposer dans tout ce qu'il entreprenait. Et Sirius en avait plus qu'assez. Après deux semaines à Poudlard, il se sentait capable de partir. Il était temps pour lui de retourner dans le monde réel.
« M. Black, si vous n'apprenez pas à être plus patient, vous ne ferez jamais rien de votre vie » répondit Pomfresh par automatisme. Une seconde plus tard, l'infirmière sembla se rendre compte de ce qu'elle venait de dire et elle rougit.
Il rit doucement. « Ca marche moins bien quand vous dîtes ça à un adulte, non ? »
« Mais mon idée reste valable » dit sévèrement l'infirmière. « Une dose de patience vous serait utile ».
« Probablement » admit Sirius. Il attendit un battement de seconde et sourit. Il l'avait eue. « Alors ? »
Tous les deux rirent. « Je me demande comment vous avez pu réussir tous les quatre à vivre aussi vieux », remarqua Pomfresh, encore secouée par le rire. « Quoi qu'il en soit, je suis contente de vous dire que votre jambe est enfin guérie. Si vous ne dégringolez pas de votre balai les jours qui viennent, tout ira bien. »
« Sérieusement ? »
« Plutôt » répondit-elle sur le même ton. Elle ne risquait pas de tomber dans ce piège-là. « Les sortilèges que je viens de poser aujourd'hui finiront le travail. Tant que, bien sûr, vous ne faites rien de stupide. »
« Je vais faire attention » répondit immédiatement Sirius, s'attirant un regard plein de doute de l'infirmière de Poudlard. « Quoi ? Je promets ! »
« J'ai déjà entendu ça », remarqua Pomfresh avec un regard indulgent. « A chaque fois, une heure avant que vous ne sortiez d'ici pour aller jouer au Quidditch et vous blesser de nouveau »
« OK. Que diriez-vous si je vous promets de ne pas jouer au Quidditch la semaine prochaine ? »
« Ca me fait une belle jambe » éternua-t-elle. « Je suis certaine que le nouveau, civilisé et adulte Sirius Black peut trouver des manières bien plus inventives de se blesser ».
« C'est vrai ». Sirius sourit en se levant d'un bond du lit. « Mais je peux promettre que je ne le ferai pas exprès. »
Pomfresh soupira mais il vit les prémisses d'un sourire. « Je suppose qu'il faudra s'en contenter »
« Merci Poppy »
Elle lui rendit son sourire.
« De rien Sirius. Soyez prudent ».
oOOOO
« Etes-vous en train d'insinuer que je pourrais avoir quelque chose à voir avec l'évasion de mon fils ? » demandait Croupton.
Arabella s'appuya contre le dossier de son siège, sans laisser aucune expression marquer son visage et luttant contre l'envie de tambouriner sur la table. Elle aimait toujours faire cela pendant les longues réunions, mais dans le cas présent, ça n'aurait pas été une bonne idée. Elle répondit simplement. « Je cherche seulement des réponses ».
Croupton éternua.
« Vous avez rendu visite à votre fils à midi et demi, il y a deux jours. Correct ? Alors qu'il était détenu par le Département de mise en œuvre des lois magiques » ajouta-t-elle pour voir s'il allait s'énerver. Il ne s'énerva pas.
« Oui ».
« Vous savez qu'il s'est échappé à deux heures et demi ? »
« Oui. C'est même la raison pour laquelle vous me questionnez aujourd'hui » répondit sèchement Croupton.
« Je vois. Avez-vous aucune idée de comment il peut s'être échappé, M. le Ministre ? » - demanda-t-elle poliment. « Vous avez été le dernier à lui parler. »
« Non, aucune idée ». Croupton leva les yeux au ciel. « Il a peut-être utilisé de la magie noire, un truc qu'il aurait appris auprès de Vous-Savez-Qui »
J'en doute, pensa Bella, mais elle garda cela pour elle-même. Les protections des cellules du Département n'étaient pas le genre de chose qu'on pouvait lever en un jour et surtout sans baguette. « Vous saviez qu'il était un Mangemort ? »
« Bien sûr que non » aboya-t-il immédiatement. « Vous pensez que j'aurais toléré une chose pareille de quelqu'un de ma famille ? »
« Non. Pas du tout » répondit-elle. La plupart des parents auraient défendu leur enfant jusqu'à la mort mais pas Barty Croupton. « Je devais seulement demander. Je suis sûre que vous le comprenez ».
« Bien sûr ». Il ne se montrait pas très coopératif mais pas non plus aussi coléreux ou agressif qu'elle l'avait anticipé. Arabella commençait à penser que cette conversation ne la menait nulle part.
« En y réfléchissant, pouvez-vous penser à des indices, à des choses qui auraient pu vous dire que votre fils était devenu un Mangemort ? »
Croupton hésita et réfléchit. Il finit par répondre : « Ca n'a jamais été un garçon très joyeux. Sa mère l'a sans doute trop gâté et sa mort l'a profondément touché ». La voix de Croupton se fit sinistre. « C'est peut-être par solitude ».
Et ce fut alors comme si une porte se fermait devant Arabella. Elle sut qu'elle n'aurait pas d'autres réponses. Elle se leva donc et tendit poliment sa main à l'homme qui était théoriquement son supérieur au ministère. « Merci, M. le Ministre » dit-elle avec déférence. « Nous restons en contact ».
« C'est ça ». Il lui sera la main brièvement et se détourna. « J'en suis sûr ».
oOOOOO
« Everbero ! »
Elle lança le premier sortilège alors que Sirius lui tournait encore le dos. Et la puissance s'écrasa en lui. Il s'enfuit, comme un oiseau assez maladroit pour aller heurter le mur de l'enceinte de duel. Sirius se mit en boule et roula sur lui-même au moment où Jones hurlait :
« Si ça avait été un Impardonnable, vous seriez mort ! Restez sur vos gardes ! Vigilance constante ! »
Un faisceau de lumière rouge toucha le sol juste à l'endroit qu'il venait de quitter et Sirius se releva dans son habituelle posture accroupie de combat. Il était furieux qu'elle ait osé lui lancer les paroles de Alastor Maugrey à la figure. Maugrey avait été le Mentor de Sirius. Jones avait à peine dû le connaître. Il repoussa facilement un sort de Conjonctivite.
« Impedimenta ! »
« Vous pouvez pas faire mieux ? » Le bouclier de Jones avala facilement son sort.
« Suffocoum ! »
Sirius roula de nouveau, n'essayant même pas de bloquer le sortilège de Suffocation. Un calme ancien et familier le saisissait peu à peu. Il se sentit sourire. Un autre éclair de lumière rouge frappa le chemin qu'il venait de quitter mais il reprit en roulant sa posture accroupie. Sa baguette se dressa comme un fouet.
« Conteracio ! »
Son sortilège passa au travers de son bouclier et envoya Jones dans les airs. Quelques instants plus tard, alors qu'elle s'écrasait au sol, il était prêt.
« Demergos ! »
Les tapis du sol autour de son examinatrice se transformèrent instantanément en sables mouvants et elle commença à s'enfoncer rapidement. Mais bien sûr Jones avait du talent et des années d'entraînement derrière elle. L'Auror n'essaya même pas de contrer le sortilège mais en jeta un autre :
« Incendio ! »
Le sortilège Lance-flammes aurait pu être une bonne idée si Sirius n'avait pas pu se flatter du même type d'entraînement. Son bouclier le détourna sans qu'il ait besoin de faire un geste. « Pulverulentus ! » cria-t-il immédiatement. Il eut la satisfaction de voir un nuage de poussière recouvrir tout de suite son opposant, bloquant son champ de vision.
Tirant avantage du fait qu'elle ne pouvait le voir, Sirius partit vers la droite, abandonnant sa posture accroupie pour la course. Jones fut cependant très rapide et le nuage disparut en quelques secondes. Avant qu'il ait complètement disparu, Sirius cria : « Rotenventilo »
Jones fut une nouvelle fois projetée dans les airs, tournoyant comme une toupie. La surprise la fit hurler de fureur mais elle eut quand même la présence d'esprit de se faire redescendre rapidement.
« Petrificus Totalus ! » Sirius plongea juste à temps, se tournant vers la gauche et présentant pendant une demi seconde cruciale et folle son dos à son opposante. Il sut que c'était stupide avant même de l'entendre crier : « Offenvox ! »
Sirius eut l'impression qu'il avait été frappé par la foudre et il eut du mal à ne pas lâcher sa baguette. Mais, malheureusement pour Jones, il avait une longue habitude de la douleur et son instinct prit le relais. Il roula sur sa droite et se releva en position accroupie sans avoir à y penser.
« Glacialium ! »
Jones évita le sortilège de glaciation avec une facilité agaçante.
« Endoloris ! »
Le sortilège toucha Sirius en pleine poitrine et l'envoyé voler en arrière. Il s'effondra durement sur le sol et il sentit cette agonie qu'il connaissait bien s'emparer de son corps. Pendant un instant, ses souvenirs, de temps et de lieux encore plus sombres, l'envahirent. Non ! Se reprenant rapidement, Sirius retira toute attention à sa douleur pour la concentrer dans sa baguette.
« Everbero ! »
Son sortilège de combat l'envoya dans les airs et le libéra soudain de sa douleur. Sirius se mit rapidement debout, ignorant les effets résiduels du sort Endoloris. Ceci était le lot d'un Auror à l'entraînement. Tout ou presque était permis. De plus, il savait qu'il pourrait plus tard prendre un antidote et ne plus avoir à s'en inquiéter. Pendant un moment, il fut tenter de jeter un sortilège de torture à Jones en représailles, juste pour voir comment elle s'en tirerait. Mais Sirius repoussa cette envie. Faire cela n'aurait rien prouvé du tout.
« Tarantallegra ! »
« Imperio »
Leurs sortilèges se croisèrent à mi-course. Son moment d'hésitation lui avait fait perdre son avantage. Sirius n'eut jamais le temps de voir si son sortilège avait ou non atteint sa cible. Il fut soudain enveloppé de cette chaleur qu'il connaissait trop bien. Le reste du monde s'effaça. Il était bien, il dérivait en paix. A la limite de sa conscience, une voix commença à murmurer doucement, l'invitant à lâcher sa baguette.
Ça n'avait aucune importance et la voix avait l'air raisonnable. Lâche ta baguette.
Tout était chaud et paisible. Ca avait l'air si simple.
Sa conscience revint. Sirius se libéra du sortilège et leva sa baguette au même instant.
« Expelliarmus ! »
La baguette de Jones vola vers lui et elle tituba pour tomber contre le mur opposé. Sirius secoua la tête pour éclaircir son esprit. Il se concentra pour évaluer les effets des sortilèges qui l'avaient frappé. Cet examen mental lui apprit qu'il n'aurait aucun dommage durable. Jones le dévisageait avec curiosité.
« Comment avez-vous fait ça ? » demanda-t-elle.
« Fait quoi ? » demanda Sirius avec confusion.
« Briser aussi facilement le sortilège » répondit L'Auror en s'avançant vers lui. « Je n'ai jamais vu personne se libérer aussi vite de l'Imperium. Ça ne vous a pris que quelques secondes ».
Vraiment ? - se demanda Sirius intérieurement. Il se contenta de hausser les épaules et de répondre sèchement. « Entraînement ».
oOOOOOO
« La liste des candidats s'est singulièrement réduite, non ? »
« Plutôt » répondit sèchement Severus.
Remus rit doucement mais son adjoint le regarda comme s'il était devenu fou.
« Je n'arrive pas à voir ce qu'il y a d'aussi amusant dans ce constat » commenta Rogue.
« Nous sommes sans professeur de défense contre les forces du mal depuis près d'une semaine. Ceci a entraîné la suppression de nombreux cours et les Buses sont dans moins de trois mois. Donc, à mois que tu ne souhaites conclure tes quatre années à la tête de cette école par un échec retentissant... »
« Severus »
« Oui ? » demanda Rogue en insistant. Remus ne réussit qu'à soupirer.
« Alors, lequel, Remus : le Mangemort ? Le bellâtre ? Ou la politicienne ? De tout ce petit monde, Croupton est sans doute le plus qualifié mais je n'irais pas jusqu'à le recommander. »
« Que faire d'autre que ricaner ? « J'ai vraiment espérer que Dung allait se résoudre à prendre le poste » dit-il doucement. « Ou Sirius »
Rogue manqua d'air.
« Oh, arrête ! » répondit méchamment Remus. « Tu sais aussi bien que moi que Sirius est bien plus qualifié que Quirrel ne l'a jamais été. Il le sera même sans doute plus que toi une fois qu'il aura repris son état normal »
« Je... »
« Non Severus. Avant même que tu ne me le demande. Tu sais que je ne peux pas te donner ce poste. D'abord parce que les experts en potion sont encore plus rares que les professeurs de défense contre les forces du mal. Ensuite, parce que tout le monde magique sait que tu es un Mangemort ».
Les yeux noirs brillèrent de colère. « Ca n'a jamais pu être prouvé ».
« Bien sûr que non. Arabella et James ont réussi avec beaucoup de talent à égarer autant de preuves » rétorqua Remus. Rogue le dévisagea. « Si je te donne le poste, les parents vont protester ».
Severus gronda tout bas mais garda le silence. Remus en fut heureux.
Il n'avait vraiment pas le temps de s'occuper des sentiments de son adjoint dans ce cas précis. Il avait trop de problèmes à régler et peu de solutions.
Et ceci sans même prendre en compte le fait que Remus devait toujours se battre pour s'habituer à ses nouveaux pouvoirs qui, par exemple, l'avaient empêché de dormir depuis plus de vingt-quatre heures. Il était fatigué, il était irrité et avait épuisé la patience dont il disposait.
Alors si Severus était un petit peu agacé, tant pis. A ce moment précis, Remus s'en fichait.
« Bon » dit-il sans cacher ses efforts pour se contrôler. « Je reconnais que nous avons un problème. As-tu une solution à proposer ? »
« Non » grommela son adjoint.
« Moi non plus » admit Remus. « Donc, je suppose que je vais devoir assurer ces cours pour le reste de l'année ».
« Quoi ? »
Remus rit devant le visage confus de Severus. « Je les ai déjà eu à ma charge, tu sais ».
« Je sais » aboya Rogue. « Je tiens seulement à rappeler que tu es le directeur aujourd'hui. Ton boulot n'est pas d'enseigner ».
« J'avais remarqué » répondit-il sèchement. « Tu as une meilleure idée ? »
Rogue le dévisagea avec ressentiment. Il connaissait la réponse.
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Notes de la traductrice :
alma mater : c'est du latin – la mère de l'âme - et c'est comme ça que les américains appellent l'école où ils ont fait leurs études. Intraduisible.
Celle-là je l'ai déjà expliqué... Sirius et serious, ça se prononce pareil. Comme si Sirius disait : « siriusement ? »
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ATTENTION: Fénice ne sera pas on-line avant le 25 juillet... pas d'impatience...
Mais les encouragements sont les bienvenus. Il nous reste 9 chapitres...
