Promesses tenues

Personnages : JKR

Spoilers : Les cinq tomes même si Figg est TRES AU

Texte original : La seule, l'unique, la prolixe et incroyable Robin4....

On est d'ailleurs en train de créer une communauté autour des textes de Robin avec Alana Chantelune, on vous tiendra au courant...

Traduction : Fénice

Relecture : Alana et Alixe (que ça ne t'empêche pas de reviewer pour autant !)

T'inquiète pas Kikou, on ira jusqu'au bout... Oui Polly, il est reste 6 et puis y'a la suite... Ca, je sais pas si j'aurais le courage d'en porter la responsabilité... Et oui, Koyomi-san, tu as raison, c'est une histoire de courage... C'est vrai Eriol, je suis d'accord avec toi, le rôle de Fumseck est bien vu... Ah Ryan, malheureusement je n'ai aucun contrôle sur la muse de Robin... elle aime BEAUCOUP Sirius je crois... mais dans une autre fic que Robin a juste commencé, on aura la clé de la relation Sirius/Harry... Et ça promit, je le traduirais... Aïe ! (Fénice se gifle de s'engager comme ça... Comme si elle n'avait que ça à faire !)

Chapitre trente quatre : Points de ruptures

« Couche... »

« Avada Kadavra »

Ernie Jordan tourna sur lui même comme une toupie avant de s'effondrer. Les Aurors de son équipe eurent à peine le temps de voir la surprise qui allait marquer son visage pour l'éternité. Il toucha le sol assez lentement. Ses camarades le regardèrent tomber et indiquer en même temps la faillite de leur mission. Ernie avait été l'un des Aurors vivants les plus expérimentés : professionnel, puissant et efficace – sans mentionner la putain de chance qui avait semblé l'accompagner. Mais cette chance venait de l'abandonner, à un coin de rue, à quelques mètres seulement de leur point d'arrivée. Il était tombé dans une embuscade.

«... toi ! » Sirius termina sa phrase mais le sorcier était déjà mort. Il se jeta en avant, heurtant de son épaule Hestia Jones et la projetant dans les airs. La baguette à la main, il roula sur la gauche, se collant au mur de l'allée, avant de se risquer à jeter un regard circulaire par dessus son épaule.

Ils étaient coincés. L'allée avait été coupée du monde juste à leur attention et le tiraillement de sa peau apprit à Sirius quand les sortilèges anti-apparition entrèrent en action. Un simple mur de brique terminait l'allée mais, grâce à un rapide sortilège de Détection de la magie noire, il découvrit une série de sortilèges interdisant d'y toucher – à moins de souhaiter une mort affreuse. Ils étaient piégés.

Sirius tourna la tête en entendant des cris et il s'approcha prudemment du coin pour voir. Un éclair vert lui frôla le nez mais avant de se rejeter en arrière, il compta huit Mangemorts ; Ils venaient tous dans leur direction.

« Si nous étions arrivés à l'heure, nous serions tous déjà morts », comprit-il. L'équipe d'Ernie était arrivée trois minutes an avance et c'était la seule raison de sa survie. Mais s'ils ne faisaient rien très vite pour sortir de ce piège, ça n'aurait rien changé. La mort était la mort quelque soit l'heure à laquelle elle arrive.

Sirius passa de nouveau sa tête au-delà du coin du mur, laissant dépasser le bout de sa baguette.

« Impedimenta », murmura –t-il, rejetant sa tête en arrière avant de pouvoir voir le résultat. Les cris de colères qui suivirent lui apprirent cependant qu'il avait dû toucher quelque chose. Il se retourna vers les autres membres de l'équipe.

Ils étaient cinq - lui compris. Hestia Jones était la plus expérimentée mais en voyant ses yeux écarquillés il eut envie de vomir. Aucun d'eux n'avait jamais fait ça, il le savait. Personne n'avait jamais dirigé une équipe et connu les responsabilités que cela entraînait. Même Jones, quelque soit son expérience, n'avait jamais opéré qu'en duo ou dans l'équipe de quelqu'un d'autre. Ernie Jordan avait été leur glu, leur lien. Et même s'ils n'allaient pas s'effondrer avec sa disparition, ils n'avaient plus de chef. Ils avaient des questions mais pas de réponses.

Ce fut Sirius qui leur en apporta : « Coleman, Whitenack, amenez ces poubelles ici et couvrez-nous. Les autres, restez contre le mur et baissez-vous ! Y a au moins huit Mangemorts là-bas. »

« Nous ne pouvons pas rester ici ! » Jones se leva avant que Sirius ne puisse s'y opposer et elle fit un pas prudent vers la droite. « S'ils nous prennent au piège... »

Sirius la poussa au sol juste au moment où un éclair vert remplissait l'espace qu'elle venait d'abandonner. « Quand j'ai dit de rester baissé », gronda-t-il, « je le pensais ».

Personne d'autres ne bougea et Sirius osa les regarder l'un après l'autre. Ses camarades Aurors étaient tendus mais pas paralysés par la peur - et on pouvait y voir un signe de la qualité de leur entraînement. Tous le regardaient maintenant et attendaient la suite - Sirius était techniquement le plus jeune d'entre eux et il n'était là qu'en observateur. Mais les plans de bataille résistent rarement au premier contact avec l'ennemi. Il le savait. Un sourire ironique toucha un instant ses lèvres alors qu'il se rappelait de la fascination que son vieux mentor Alastor Moody professait pour un Moldu nommé Murphy: « Et bien, Alastor et Murphy ont une fois de plus raison » pensa Sirius « Tout ce qui pouvait se détraquer s'est détraqué ».

Les trois poubelles quittèrent en flottant dans les airs l'entrée de l'immeuble. Elles se posèrent avec un bruit retentissant et formèrent ainsi une barrière efficace entre les Aurors et les Mangemorts. Sirius dut se reculer pour ne pas être écrasé par elles. Elles ne dureraient pas longtemps, Sirius le savait, mais toute minute de répit serait bonne à prendre. Il se tourna de nouveau vers ses collègues.

« Qui est le meilleur briseur de sort ?" demanda-t-il. Pas le temps d'être aimable. Pas le temps d'être poli. A peine le temps d'agir.

« Moi », répondit Jones.

Vlam. Un sortilège frappa la poubelle du milieu qui pendant un moment devint rouge de chaleur. Pas pour la première fois, Sirius admira la solidité de l'artisanat moldu ; l'épais métal n'allait pas brûler ou éclater facilement.

« Alors au travail ! Il faut lever les sortilèges anti-transplanation" ordonna-t-il. « On doit pouvoir partir. »

Pour la première fois, depuis qu'il la connaissait, Jones ne répondit pas. Elle se contenta d'opiner et se mit au travail. « Compris ».

Vlam. Les ordures volèrent dans les airs et leur retombèrent dessus comme une averse puante et collante. Sirius écarta une peau de banane pourrie de son visage. « Que quelqu'un renforce ces poubelles avant qu'elles n'explosent ! »

« J'y vais. » Oscar Whitenack se retourna et Sirius aperçut la trace d'un sortilège dans l'étroite fente entre la première poubelle et le mur.

« Attention, Sortilège de Réduction ! » cria-t-il trop tard. La poubelle centrale explosa, projetant sur les Aurors des morceaux de métal brûlants. Plusieurs hurlèrent de douleur.

« Putain » Kingsley Shacklebolt, à la droite de Sirius, parla le premier.

Il tourna légèrement la tête : « Tu vas bien ? »

« Ca va », répondit calmement l'Auror noir en levant sa baguette. « Juste égratigné. Engorgio ! »

« Bonne idée », approuva Sirius alors les deux poubelles restantes doublaient de taille, remplissant l'espace laissé entre elles par celle qui avait explosé.

Vlam. D'autres sortilèges s'écrasèrent sur leur barricade de poubelle mais les deux containers de métal tinrent bon. Whitenack avait fini juste à temps.

« Ca avance ? » demanda Sirius à Jones qui avait été placée à l'arrière de leur ligne pour sa propre sécurité.

« Non », aboya-t-elle avec colère. « Et si vous continuez à m'interrompre, je n'y arriverais jamais ! »

Sirius se contenta de secouer la tête en maugréant tout bas : « Et la politesse ? »

Il n'avait pas voulu être entendu par qui que ce soit mais Whitenack sourit en rejoignant sirius. « Elle est toujours comme ça », commenta le jeune Auror avec légèreté. « Les poubelles sont prêtes. Et maintenant, chef ? »

« Attereperium » Sirius lança un sortilège de recherche de magie noire par delà leur muraille improvisée et les résultats arrivèrent rapidement : « Ils sont huit. Nous sommes cinq. Nous n'avons pas le temps d'attendre ». Vlam. Les poubelles tremblèrent. « Restez ici ».

« Quoi ? »

Mais Sirius était déjà en mouvement. Il s'avança prudemment, se glissant dans la petite ouverture laissée entre la poubelle de gauche et le mur. Pour une fois, il était content de ne pas avoir encore retrouvé tout son poids. Sirius n'était pas sûr qu'il aurait réussi s'il avait repris toute sa masse musculaire. L'ouverture était tellement étroite qu'il se trouva coincé avant d'avoir atteint l'endroit qu'il visait. Il prit une profonde inspiration et leva sa baguette, plaçant autant de contrôle sur sa magie qu'il en était capable.

« Reducio », dit-il doucement et il fut payé de retour quand il vit la poubelle se réduire de quelques centimètres et lui permettre de traverser. Sirius put alors voir ce qui se passait de l'autre coté.

Les huit Mangemorts continuaient de lancer des sorts sur les poubelles, sachant qu'elles finiraient bien par craquer. Alors que Sirius regardait, l'un d'eux s'interrompit et fit apparaître un balai. Sirius se rejeta en arrière en jurant quand le Mangemort commença à s'élever dans les airs.

"Y'en a un qu'arrive!"

Allongé sur le dos, Sirius lança un sortilège d'assommoir mais rata sa cible. Kingsley fut le seul à réagir assez vite et à regarder au bon endroit. Il lança un sortilège d'incinération. La queue du balai du Mangemort prit feu mais il continua d'avancer sur eux, la baguette haute, et visant Oscar Whitenack. Sirius se retourna et s'efforça de ramener sa baguette dans le bon sens avant qu'il soit trop tard.

« Ava... »

« Everbero », cria-t-il. Sa puissance catapulta le Mangemort de son balai et il alla s'écraser sur le mur de droite avec un craquement sinistre avant de glisser au sol inconscient. Kingsley avait allumé un feu dans un coin et celui-ci donnait un éclairage surnaturel aux combats.

Un cri de Mucia Coleman fit tourner la tête de Sirius si brusquement que ses vertèbres craquèrent. Pendant que les Aurors avaient été distraits par le Mangemort volant, les autres en avaient profité pour se faire léviter sur les couvercles des poubelles. Six d'entre eux tiraient sur les Aurors de cette nouvelle position. Kingsley et Coleman jetèrent en même temps des Sortilèges Boucliers qui encaissèrent le plus gros de l'attaque mais Sirius entendit Whitenack crier de douleur à sa droite. Son instinct le poussa néanmoins à se poser une toute autre question: "Six" pensait Sirius avec angoisse, "Où est le septième ?"

Il se mit de coté et roula sur lui-même pour se relever dans sa posture familière, à croupetons. Ses yeux balayaient désespérément la scène. Soudain il remarqua une ombre qui utilisait la même ouverture qu'il avait créée peu de temps avant. Ce Mangemort était petit et mince et très silencieux dans tous ses mouvements. Quand l'ombre disparut Sirius comprit qu'il avait utilisé un Charme d'Illusion pour se cacher.

"Incendio!"

Le feu remplit l'étroite ouverture et le Mangemort apparut hurlant. Une seconde plus tard, l'adversaire de Sirius avait éteint le feu et se trouvait de leur coté de la barricade. « Ingulra ! »

Son adversaire plongea pour éviter le Sortilège de Gorge coupée juste à temps. Il lui fit face avec regard fou perceptible malgré son masque. « Endoloris ! "

Il se tourna et plongea, conscient d'être dans un espace trop étroit pour réussir à s'échapper mais le sortilège d'Assommoir de Kingsley toucha le Mangemort juste à temps. Mais il n'avait pas une seconde à perdre en remerciement. Sirius hurla par dessus son épaule. Il sentit le vent artificiel l'envelopper et il sut que les ennuis ne faisaient que commencer.

« Jones! »

« Ta gueule! J'y suis presque ! »

Malgré la gravité de la situation, il ne put s'empêcher de sourire. Certaines choses ne changeraient jamais.

Sirius retourna dans la mêlée, remarquant que Whitenack était de nouveau debout, utilisant sa baguette de la main droite alors que la gauche pendant sans vie à son coté.

Six Mangemorts leur faisaient toujours face du haut des poubelles et l'affrontement formait une masse mouvante alors que les deux camps se baissaient et déplaçaient pour éviter des sorts et la mort dans un espace restreint. Les Aurors perdaient clairement du terrain, dépassés par le nombre puisque quatre d'entre eux seulement se battaient encore. Les Mangemorts utilisaient les poubelles à leur avantage, lançant les sorts de leur position dominante et ajustant leurs tirs sur les Aurors.

« C'est le moment de changer la donne », pensa Sirius méchamment. Il se tourna et d'un mouvement de sa baguette : « Resiacio ! »

Une gouttière se détacha du mur de droite et tomba sur trois des Mangemorts. Touchés, ils tombèrent en hurlant des poubelles. Soudain la situation apparut meilleure pour les Aurors. Sirius vit Whitenack abattre un autre Mangemort grâce à un Sortilège de combat particulièrement bien jeté. Un des adversaires restants toucha Coleman avec un Sortilège de réduction et l'Auror aux cheveux bruns s'effondra ; Sirius essaya mais manqua un Charme de Conjonctivite et vit sa cible lancer à Kingsley un sortilège de Ligotage.

« J'y suis », cria Jones juste au moment où deux des anciennes cibles de Sirius remontaient sur les poubelles, ramenant l'équilibre à quatre contre quatre. Le Charme de paralysie de Jones frôla l'oreille de Sirius mais manqua lui aussi sa cible alors que Whitenack criait de douleur en se tenant les côtes, touché par un sort Brise-Os.

« Kingsley, prends Mucia et partez ! » ordonna Sirius Il ne connaissait aucun d'entre eux très bien mais le grand Auror noir lui apparaissait le plus avancé de ses collègues et le plus capable de transbahuter quelque d'autre en transplanant. Il n'y eut aucune protestation. Le Grand Auror souleva la forme inanimée de Mucia Coleman, leva sa baguette et disparut.

Sirius lança un Sortilège d'Etouffement et cria à Whitenack par dessus son épaule: "Oscar!"

Blessé, l'Auror ne se le fit pas dire deux fois. Une seconde plus tard, lui aussi avait disparu. Les quatre Mangemorts s'attaquaient maintenant à Sirius et Jones et ce n'était pas la peine de tenter la chance. Sirius attrapa le corps de Ernie Jordan. « Allons-y »

Sirius leva sa baguette et attendit un battement de cœur de voir Jones disparaître pour transplaner.

OO

Ils arrivèrent au point de transplanage à l'intérieur de l'Etat-major des Aurors. Juste à l'extérieur du vestiaire. C'était le seul endroit non protégé du Quartier général et il était entouré de hauts murs et protégé contre toute tentative d'incursion. Presque n'importe qui aurait pu accéder au point de transplanage mais en sortir aurait été plus difficile. Surtout si vous n'étiez pas un Auror.

Sirius rejoignit immédiatement Kingsley et s'agenouilla aux cotés de Mucia Coleman. Sa respiration était régulière mais faible et ses traits pâles. Avant qu'il n'ait eu le temps de demander à Kingsley s'il avait essayé de la réveiller, l'Auror noir leva sa baguette. "Enervatum"

Mucia s'étira immédiatement, ouvrant les yeux et essayant de s'asseoir. Kinsley l'obligea à se rallonger. « Reste tranquille », dit-il doucement. « On est rentré au Quartier général».

Comme elle se détendait, Sirius se leva et alla voir Oscar Whitenack. C'était le plus jeune d'entre eux et le plus touché. Son bras gauche pendait inutile et son bras droit tentait de protéger ses côtés qui devaient lui faire très mal à voir son air pincé. « Comment tu te sens, petit ?»

« Mal, très mal », répondit Oscar doucement, les yeux fixés sur le corps d'Ernie. Sirius eut un haut le cœur en suivant le regard du jeune Auror. Ernie avait un fils, se souvint-il. Lee Jordan, ami avec Harry à Poudlard. Aucun gamin ne méritait de perdre un parent comme cela.

« Ouais », souffla-t-il. L'adrénaline était brusquement en train de retomber et Sirius se sentit brutalement très fatigué. Mais il restait des choses à faire. « Kingsley ? Jones ? Ca va? »

« Très bien », répondit froidement Jones.

« Juste un peu écorché », répéta le grand Auror noir et Sirius le regarda. Il nota pour la première fois la brûlure sanglante qui courait sur le coté de la tête chauve de Kingsley. « Si j'avais encore eu des cheveux comme vous tous, ça ne serait pas aussi grave. »

« Bien », dit doucement Sirius. Il s'avança pour désactiver les sortilèges qui protégeaient l'unique porte du Point de transplanage. Les sortilèges n'étaient pas très compliqués mais ils étaient contrôlés et les Aurors de service sauraient quand la porte s'ouvrirait. Sirius ne pensait donc pas avoir à attendre longtemps de la compagnie. Il ne fut pas déçu. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrait et James en sortait comme un diable de sa boîte.

« Que s'est-il passé ? » - demanda-t-il immédiatement. Il savait qu'ils revenaient trop tôt. Mais Sirius put voir son ami se figer en voyant le corps sans vie de Ernie, celui prostré de Mucia et le visage douloureux de Oscar. « Oh mon Dieu ! »

James s'agenouilla immédiatement à coté d'Ernie, cherchant son pouls même si l'expression de son visage disait qu'il n'espérait pas en trouver un. Après un long moment, il se releva et regarda les autres. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« On est tombé dans une embuscade » répondit calmement Sirius. Il y allait y avoir des réunions et des débriefings à ne plus en finir, il le savait. Pourtant la réponse n'était pas si compliquée. « Quand nous avons transplané, ils nous attendaient. Ernie est tombé avant que quiconque ait la chance de réagir ».

« D'accord », dit James lentement. « Sortons donc d'ici alors. »

OOO

La porte de son bureau s'ouvrit avant qu'Arabella ait une chance de répondre au coup frappé. Agacée, elle leva la tête mais son ressentiment s'évanouit lorsqu'elle vit l'expression sérieuse de son visiteur.

« Nous avons un problème Arabella », dit Dumbledore avec gravité.

« Que se passe-t-il ? » Son estomac se noua d'angoisse ; Dumbledore n'était pas de ceux qui utilisaient de tels mots avec légèreté.

« Trois Moldus ont trouvé un corps aujourd'hui à Londres. Il est dehors depuis près de neuf jours et les Moldus ont renoncé à identifier les restes. De plus la cause de la mort a paru inexplicable pour la médecine moldue.

Arabella savait exactement ce que ça voulait dire. Ils l'avaient déjà vu. « Le Sortilège de Mort », dit-elle simplement. « Qui est-ce cette fois ? »

« Bathelemy Croupton »

« Quoi ? » l'interrompit Arabella visiblement choquée. Croupton s'était échappé à peine neuf jours auparavant et elle avait du mal à croire qu'il ait été assez stupide pour se suicider avant qu'ils ne le retrouvent.

« Père », termina Dumbledore.

Ca prit un moment à Arabella pour digérer ce qu'il venait de dire et, même quand elle l'eut fait, elle n'était pas sûre d'avoir compris. « Vous devez vous tromper », réussit-elle à dire. « Je lui ai parlé il y a à peine une heure ».

« Je pense, Bella, que vous et moi nous avons parlé avec le mauvais Croupton », dit le Ministre d'un ton égal. « C'est ici que nous avons besoin de Lily ».

Les yeux de Bella se posèrent alors sur la sorcière élancée et rousse qui se tenait devant sa porte - qu'elle venait de fermer pendant qu'Arabella ne la regardait pas. Lily lui fit un petit salut de la tête avec un demi-sourire ironique. La chef du service de mise en œuvre des lois magiques retourna la tête vers son chef. « Polynectar ? »

« Oui, je pense. Mais il n'y a qu'une façon de le savoir. »

Un Mangemort à la place du vice-ministre de la magie, se dit Bella.Ca va être un vrai désastre. Je peux à peine imaginer ce que la presse va faire de ça ! Maudit Croupton ! Comment as-tu pu te faire tuer par ton propre fils ? Elle soupira. « Quand allons-nous le confondre ? »

« Dans une heure. J'ai déjà envoyé chercher James et Sirius mais ils ont des choses à régler à la Division des Aurors avant de venir. »

« Ernie ? J'ai appris » Une vague de tristesse envahit le cœur d'Arabella. Ernie Jordan avait déjà été un Auror au temps où elle en était elle-même un.

Il était bien plus jeune qu'elle, bien sûr, mais ils avaient toujours été de bons amis. James s'était fait un devoir de lui apprendre personnellement juste après que Sirius et les autres soient revenus deux heures plus tôt. Pour autant qu'elle sache, l'équipe était toujours en réunion pour comprendre ce qui avait pu se passer.

« Oui, vraiment », dit Dumbledore d'une voix lourde. « Sa perte, je le crains, va nous hanter quelque temps ».

« James pense qu'ils ont été trahis », dit Arabella soudain, se rappelant sa courte conversation avec lui un peu plus tôt. « Lui et Sirius semblent d'accord sur ce point. Est-ce que Croupton pourrait être l'explication ? »

« Non à moins que vous lui ayez dit », lui fut-il répondu calmement. « Dans tous les cas, je ne l'ai pas fait. »

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Le groupe réuni au Ministère de la Magie était un groupe curieux. Du moins c'était l'opinion de Sirius. Derrière le bureau, bien sûr, siégeait Albus Dumbledore, Lily Potter à sa gauche et Arabella Figg à sa droite. James et Sirius étaient tous les deux contre mur du fond et constituaient la mesure de sécurité (mais pas seulement) la plus évidente qui avait été prise. Un observateur extérieur n'auraient pas compris pourquoi ces deux Aurors là étaient présents ; ils avaient beaux être de vieux amis, l'un était le chef de la division alors que l'autre constituait sa plus récente recrue. Un spectateur plus informé aurait pu cependant comprendre les raisons de leur présence. De même que Dumbledore, Arabella et Lily, tous deux étaient des membres du Premier cercle de l'Ordre.

La porte s'ouvrit lentement devant Bartemius Croupton. Son expression était hautaine et confiante, comme toujours, jusqu'au moment où il remarqua les cinq personnes présentes dans le bureau. Ses pas tremblèrent une courte seconde. Les yeux de Croupton se fixèrent sur Lily juste un moment de trop et Sirius sut que Dumbledore avait raison. La capacité peu commune de Lily de voir au travers du Polynectar était assez connue – et ceci expliquait sans doute pourquoi le vice-ministre l'avait évitée depuis plus d'une semaine. Ce qui était moins connu était l'antidote au Polynectar qu'elle et le Groupe Licorne avaient mis au point.

Lily lança le charme à mi-voix et la silhouette de Croupton immédiatement se mit à trembler et à s'évanouir pour révéler celle d'un jeune homme qui affichait une forte - mais pas complète - ressemblance avec le sorcier dont il avait pris l'apparence. La question était, s'en rendait-il compte ?

« Asseyez-vous, Barty, je vous en prie », dit calmement Dumbledore.

Le jeune sorcier hésita et cilla, semblant se rendre compte de se qui venait de se passer. Il commença par se tourner mais James et Sirius s'étaient décollés du mur en même temps, contournant chacun d'un coté le bureau de Dumbledore, ils s'avançaient rapidement vers lui. Sirius ferma la porte au moment où James disait poliment :

« Je crois que M. Le ministre vous a demandé de vous asseoir. »

Le regard de Croupton alla de James à Sirius et revint sur le premier. Aucun des deux Aurors n'avaient sa baguette sortie mais la puissance et la menace qu'ils représentaient étaient claires. Les yeux du Mangemort se fixèrent et Sirius sut qu'il pensait toujours à agir. On pouvait dire ce qu'on voulait du jeune Croupton mais il n'avait rien d'un peureux.

« Ne vous mettez donc pas » dit calmement Dumbledore « dans une position encore plus difficile qu'elle ne l'est déjà. »

De plus grands sorciers que Croupton s'étaient effondrés devant l'implacable Dumbledore et celui-ci fit comme les autres. Après un instant d'hésitation, le jeune sorcier s'assit.

« Maintenant », dit le calmement le Ministre de la magie. « Nous allons nous épargner la peine de comprendre comment vous en êtes arrivé là. Je pense que tout le monde dans cette pièce a déjà deviné que vous avez utilisé votre père pour vous échapper et que vous l'avez tué peu de temps après. Il nous importe peu de savoir comment. La seule question importante est : qu'allons nous faire de vous ? »

Le menton de Croupton se rebiffa et ses yeux fuyants défièrent ceux de Dumbledore. « Vous allez devoir me tuer ».

« Mon cher petit, je ne compte rien faire de la sorte. » Le vieux sorcier sourit légèrement. « Je vais par contre m'assurer que vous deviez vous expliquer devant un tribunal pour vos crimes passés et pour celui de votre père ».

« Vous ne pouvez rien prouver », déclara Croupton mais le malaise était sensible dans sa voix.

« Non ? » Arabella prit la parole pour la première fois. « Notre dossier est presque complet, M. Croupton. Vous avez été un Mangemort peu soigneux, sans compter le fait que prendre l'identité d'un responsable du Ministère constitue un crime important en lui-même ».

« Il y a une autre option », dit doucement Dumbledore. Croupton le regarda avec suspicion mais il continua : « Je pense que tout le monde dans cette pièce sait ce que votre maître fait aux Mangemorts qui ont été assez bêtes pour se faire prendre. Mais si vous coopérez avec le Ministère, nous pouvons vous protéger ».

Croupton éternua son mépris. « Je ne serai pas votre espion. »

« Et nous ne risquons pas de vous faire assez confiance pour cela ! » déclara Figg. « Vous n'avez pas compris, mon garçon. Votre option est la coopération, pas la liberté. Nous allons cependant vous sauver la vie ».

« Vous contre le seigneur des Ténèbres ? » se moqua Croupton. « J'aurais plus confiance en un Veracrasse qu'en vous tous pour faire cela ! » Il se mit sur ses pieds ; James et Sirius se tendirent prêts à intervenir. « Je vais vous dire ce que je vais faire de votre offre. Je ne trahirais jamais mon maître. Je préfère mourir que servir des gens comme vous ! »

Dumbledore ne cilla même pas alors que Croupton continuait, d'une voix de plus en plus forte :

« Je ne suis pas un peureux comme vous tous qui restez assis et vous terrez dans cette pièce, terrifiés par les pouvoirs du Seigneur des Ténèbres ! Vous racontez des mensonges sur lui parce que vous ne pouvez pas supporter la vérité. Vous ne comprendrez jamais la puissance et la majesté de mon Seigneur ! Je serais fier de mourir à son service si je le dois plutôt que de m'abaisser à votre niveau. » Il eut un rictus hautain. « Coopération entre des sorciers et des animaux ? Respect des Moldus ! Du sang abâtardi et des demi-humains! Tout ceci me dégoûte et je préfère mille fois mourir que d'accepter ça. »

Soudain, sa baguette se dressa et frappa le visage de Dumbledore. Croupton avait été plus rapide qu'aucun d'entre eux ne l'avaient anticipé mais le vieil homme ne bougea pas.

Le sortilège d'Assommoir de Sirius le frappa une fraction de seconde après celui de James. Tous deux touchèrent Croupton en pleine poitrine et il tomba comme une masse, glissant de la chaise pour se tenir immobile sur le sol. Les deux Aurors échangèrent un regard et grimacèrent le même sourire. Ils s'étaient attendus à des difficultés mais ça faisait toujours plaisir de savoir qu'ils en avaient fini.

« Et bien » remarqua Lily sèchement. « Ce fut instructif. »

« Instructif, en effet » répéta Dumbledore avec douceur. Il se leva et contourna son bureau. « Merci » continua-t-il. « Je crois que nous avons une autre réunion ».

OOOOO

Tous les huit entrèrent dans la pièce à minuit. Tous auraient préféré le faire plus tôt mais il avait fallu attendre de voir si Rogue serait appelé (ce qui n'avait pas été le cas) et s'occuper du jeune Croupton. Ceci avait sensiblement retardé la réunion. Au moment où Sirius prit le siège du Pouvoir, il était plus que fatigué et le raid calamiteux du matin semblait remonter à plusieurs jours. Remus, Rogue et Dung avaient été informé des raisons de cette réunion mais tous les yeux étaient sur Dumbledore qui avait l'air encore plus fatigué que Sirius quand il s'assit sur le siège de la Sagesse.

« Merci d'être tous venus dans un si court laps de temps » commença-t-il. « Je pense que nous avons des choses très importantes à discuter. D'abord, je voudrais cependant parler de quelque chose d'encore plus important que la mort de Barty Croupton ».

Un frisson courut autour de la table et Sirius, comme les autres, fixa Dumbledore en essayant de deviner ce qu'il pouvait vouloir dire. Le sérieux de sa voix calme leur apprenait que quelque chose n'allait pas. Une angoisse lourde commença à envahir l'estomac de Sirius alors qu'il laissait ses yeux dériver autour de la table. Le seul qui n'avait l'air ni inquiet ni perdu était Rogue. Il regardait les autres de ses yeux noirs avec une profonde suspicion. Finalement Dumbledore continua :

« Comme la plupart d'entre vous le savent, Ernie Jordan est mort aujourd'hui dans un raid d'Aurors. Lui et son équipe son tombés dans une embuscade. On compte un mort et deux blessés graves. Le raid n'était pas prévu. Même les Aurors de l'équipe de Ernie ne savaient pas où ils allaient avant la dernière minute. Personne ne savait, sauf les personnes présentes dans cette pièce ».

Le silence était oppressant. Sirius dut combattre le besoin de retenir son souffle. Quand il avait partagé avec James ses inquiétudes un peu plus tôt, il n'était pas encore sûr de ce qui allait ressortir du débriefing des Aurors. Il avait été certain que quelqu'un à un moment n'avait pas tenu sa langue, puis il avait été convaincu que le coupable était Barty Croupton Junior. Mais il avait sut que ça ne collait pas quand Dumbledore et Figg avaient affirmé ne rien avoir dit au Mangemort à propos du raid.

Ceci voulait dire que quelqu'un du Premier Cercle les avait trahis.

Dumbledore prit une profonde inspiration avant de reprendre la parole. Tous les autres le regardaient dans un silence choqué. « Je n'arriverais pas à croire au pire avant qu'il ne me soit prouvé », dit-il calmement. « Et je m'excuse par avance pour le cas où je me tromperais – ce que j'espèce sincèrement. Mais je vous demande - demande, notez-le, je n'ordonne rien – à chaque membre du cercle de prendre du Veritaserum pour prouver son innocence. »

Les autres semblèrent ne pas savoir quoi répondre. Le premier Cercle de l'Ordre du Phénix avait toujours reposé sur la confiance. Au début il avait été composé de sorciers et de sorcières légendaires comme Alastor Maugrey, Minerva McGonagall, David Potter et Armando Dippet - tous morts aujourd'hui. Mais dans le second Cercle, formé par l'addition de quatre jeunes de vingt ans qui avaient rejoint l'Ordre par pure confiance dans le jugement de Dumbledore, tous avaient fait implicitement confiance aux autres. Ils n'avaient pas d'autre choix. Le contraire aurait signifié leur mort immédiate. Si l'un d'entre eux brisait le cercle, il condamnait l'ordre tout entier. Sans confiance ils n'étaient rien.

La possibilité d'une trahison de l'intérieur était repoussante. Avalant sa salive, Sirius fut le premier à parler. « Je le prendrais ».

« Moi aussi », dit immédiatement James.

A la gauche de Sirius Lily acquiesça, puis Remus répondit par l'affirmative. Après un moment, Roque hocha la tête et Fletcher à coté de lui fit de même. Enfin Figg inclina la tête, avec peu de joie, rendant la décision unanime.

« Severus, pouvez-vous s'il vous plait aller chercher du Veritaserum? » demanda Dumbledore avec politesse. Quand Rogue se leva, leur chef dit sur un ton d'excuse : « Je ne vois aucune raison d'attendre ».

« Je suis d'accord », grommela Arabella Figg en se levant et en emportant un plateau à thé qui était sur une petite table. « Essayons de rendre ça aussi agréable que possible ».

D'un seul battement de sa baguette elle fit bouillir de l'eau et quand elle se rassit la chef du Département de mise en œuvre des lois magiques fit tourner le plateau. Sirius ne se servit pas. D'abord il n'aimait pas le thé et y ajouter du Veritaserum n'aurait rien arrangé à l'affaire ; À sa gauche, il vit James se servir et ajouter avec une grimace une généreuse ration de lait et de sucre. James d'habitude buvait son thé sans tous ces embellissements. Mais ce n'était pas un thé normal. Enfin ça n'allait pas en être un dans quelques minutes.

Rogue revint avec deux flacons dans sa main. L'argenté contenait du Veritaserum et l'autre visiblement son antidote. Il donna les deux à Dumbledore sans un mot. Prenant place à la droite de Dumbledore, il refusa le plateau de thé quand Fletcher essaya de lui passer. Il prit seulement une tasse vide, comme Sirius avant lui. Il semblait que lui aussi voulait en finir le plus vite possible.

« Merci à tous de faire cela », dit le chef de l'Ordre doucement, en passant le flacon à sa gauche à Remus. « Trois gouttes, s'il vous plait ».

Le visage de Remus resta calme alors qu'il se servait et faisait passer le flacon. Quand Lily le tendit enfin à Sirius, ce dernier laissa couler la quantité nécessaire dans sa tasse, sans même vouloir réfléchir à ce qu'il faisait. Il avait déjà pris de la potion. Les Aurors en prenaient régulièrement au cours d'exercice de Survie et ceci suffisait à expliquer l'expression d'extrême dégoût de James. Sirius avait toujours détesté ça. Et le temps qu'il avait passé dans les mains du Seigneur des Ténèbres n'avait rien arrangé – Voldemort ne respectait pas les doses recommandées par le Ministère et voulait Potter plus que tout. Au moins cette fois, personne ne m'oblige à l'avaler.

Le flacon passa de James à Fletcher pour revenir à Rogue qui en remplit sa tasse sans un regard. Bien sûr, il était celui qui avait fait cette potion et c'était le moins qu'il ait confiance en elle. Pour une fois, Sirius se félicita d'avoir une haute tolérance pour le Veritaserum. Il aurait détesté être malade à cause d'une potion de Rogue. Il ne s'en serait pas remis.

Quand Dumbledore leur fit un signe de tête, un par un, ils prirent leur part. James, remarqua Sirius avec un certain amusement, se pinça le nez avant de boire sa tasse de thé chaud en deux gorgées. Son visage devint un peu rouge après cela. Sirius, pour sa part, avala juste les trois gouttes aussi rapidement qu'il le pouvait, essayant d'ignorer que son estomac se révulsai au contact de la potion. Remus fut celui qui resta le plus calme (plus que Rogue lui-même) réussissant à boire son thé jusqu'au bout comme s'il n'y avait rien eu dans sa tasse.

Un long moment passé en silence alors que tous attendaient que le Veritaserum fasse effet. Sirius regardait le plafond. Son estomac protestait et il faisait de son mieux pour l'ignorer. On pouvait combattre le Veritaserum – et les quatre personnes à cette table qui avait reçu une formation d'Auror en étaient capables. Sirius aurait parié que Rogue devait aussi en être capable. On pouvait le combattre mais on ne pouvait pas mentir. Toute question directe recevrait une réponse honnête. La seule alternative, et Sirius se basait sur sa propre expérience, était de ne pas répondre. Dans leur situation faire cela aurait été reconnaître leur culpabilité.

Enfin Dumbledore se tourna vers Remus. Quand il parla, sa voix était douce mais Sirius ne doutait pas que leur chef employait toute sa capacité de Legilimens en plus de la potion.

« Avez-vous parlé à quiconque de la mission de cette après-midi ? »

« Non » répondit sans hésiter Remus. La détente de sa voix était étrange. Remus avait déjà été malade à cause du Veritaserum. Les potions n'avaient jamais semblé bien lui convenir, même la potion tue-loup qu'il devait prendre chaque mois. Cette fois, cependant, la Potion de Vérité ne semblait pas le déranger.

« Avez-vous déjà trahi l'Ordre du Phénix ? » demanda Dumbledore.

« Non ». La voix de Remus était ferme.

« Avez-vous déjà d'une manière ou d'une autre servi Lord Voldemort ? »

« Jamais »

Dumbledore acquiesça, semblant satisfait et tendit l'antidote à Remus. Il regarda ensuite Arabella Figg et lui répéta les mêmes questions et reçus les mêmes réponses assurées. Comme Remus, Figg ne semblait pas dérangée par la potion. Mais lorsque Dumbledore se tourna vers Lily, celle-ci semblait virer au vert. Pourtant les mêmes questions reçurent les mêmes réponses. Ce fut alors le tour de Sirius.

Son estomac continuait de bouillonner et il eut du mal à soutenir le regard de Dumbledore tant le monde autour de lui semblait tourner. Sirius cilla une fois, s'obligeant à reprendre le contrôle de ses sens. La voix de Dumbledore sembla cependant lui arriver de très loin.

« Avez-vous parler à quiconque de la mission de cette après-midi ? »

« Oui répondit Sirius avec honnêteté. « J'en ai parlé avec les membres de l'équipe avant de partir ».

« Avez-vous parler de cette mission à quelqu'un d'autres ».

« Non » Son estomac se révulsa et Sirius lutta pour ne pas ciller.

« Avez-vous déjà trahi l'Ordre du Phénix ?» demanda Dumbledore

« Non »

« Avez vous déjà sous quelques formes que ce soit servi Lord Voldemort ? »

Sirius toussa. « Non »

« Très bien », dit Dumbledore et Lily tendit l'antidote à Sirius.

C'est alors que le monde se mit à tournoyer de plus belle. Sirius sentit son corps se convulser et le Premier Cercle put savoir ce qu'il avait eu pour dîner. Malheureusement vomir ne suffit pas à le faire se sentir mieux. Il eut soudain très froid et un recoin éloigné de son esprit lui apprit qu'il tremblait comme un fou. La main de Lily se posa sur son épaule et elle amenait une tasse à ses lèvres. Très loin, James disait son nom. Rogue jura.

« Non, ne lui donne pas ça! » Il entendit le bruit de quelque chose qui s'écrasait et Lily lâcha un petit cri.

« Sirius ? Sirius, Tu m'entends ? » James le secouait mais le monde perdait toute lumière.

« Enfer ! J'aurais dû y penser » râlait Rogue.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda lily.

Sirius tremblait et son corps se convulsa de nouveau, plus fort et il vomit une seconde fois. Une deuxième paire de mains se posa sur ses épaules, l'accrochant fermement et l'empêchant de tomber. Il avait froid, si froid.

« Il perd conscience ! »

« Sirius ! » Remus le secoua brutalement.

Il essaya d'inspirer mais sa gorge toute entière semblait en feu. Sirius vomit une troisième fois et entendit Figg jurer. Puis tout devint noir.

OOOOOO

Quand il se réveilla, il tremblait toujours. Quelqu'un avait recouvert d'une couverture et l'avait allongé sur un canapé. Quand Sirius ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit ce fut le nez de Dumbledore à quelques millimètres du sien.

« Comment vous sentez-vous Sirius ? »

« Très mal », croassa-t-il. Sa gorge était tellement sèche qu'il avait mal quand il parlait.

« Tiens. » Debout au-dessus de lui, James tendit à Sirius un verre d'eau.

« Merci ». Il prit une gorgée prudemment et nota que tout le Premier Cercle l'entourait. Tous le regardaient avec des yeux inquiets. Même Rogue avait l'air perturbé, voir sur le point de vomir. Mais c'était peut-être à cause du Veritaserum.

Dumbledore se penchait toujours sur lui et étudiait Sirius par-dessus les montures de ses lunettes. Ses yeux bleus étaient inquiets. « Vous avez pris du Veritaserum à Azkaban, Sirius ? »

« Ouais » Les souvenirs revenaient sans retenue mais il les repoussa. C'était la dernière chose dont il avait besoin. « Avant aussi. Des tonnes ».

« Ah », murmura le vieux sorcier « C'est ce que je pensais »

« Quoi ? » Son esprit était trop confus pour ne suivre aucune logique.

« Une overdose de Veritaserum semble faire que vous ne supporter plus cette potion » répondit Dumbledore. « Surtout, je pense, si le Veritaserum est préparé par Severus Rogue ».

« Ou toute autre de mes potions, je pense » ajouta Rogue avec raideur. « Je suppose que tu en as déjà prises un certain nombre ».

« Ouais » Sirius répondit sèchement. "Un certain nombre"

Il commençait à se réchauffer et s'arrêta de trembler. Lentement, Sirius s'assit et il fut presque surpris que personne ne l'en empêche. Il fut heureux d'y arriver. Du coin de l'oeil, il vit que quelqu'un s'était occupé de ses dégâts d'un Charme de Nettoyage. Il prit une autre gorgée d'eau.

« Comment c'est passé le reste de l'interrogatoire ? » demanda-t-il.

« Parfaitement bien », répondit Dumbledore avec chaleur. « Il semble que j'ai tort et que le jeune Croupton ait découvert cela par hasard ; Mais ce n'est pas important. Nous finirons bien par savoir comment ».

« Oh »

« Tu seras content de savoir, Sirius, que Dung a vomi lui aussi », ajouta James une lueur malicieuse dans les yeux.

« Mais pas autant que toi, si je peux me permettre », protesta vigoureusement Fletcher.

« Quel que soit celui qui a vomi le plus », intervint Lily « je pense qu'il est temps pour Sirius de rentrer. Tu crois que tu peux transplaner ?"

« Donne-moi quelques minutes et tout ira bien », répondit il immédiatement, avant de se demander à quel point ça allait se révéler un mensonge. Il se sentit mieux pourtant et s'extirpa de la couverture sans grande difficulté. C'est alors qu'il remarqua les yeux bleus inquiets de Remus Lupin.

« Je ne vais pas encore t'avoir dans mon école dans cet état de mort vivant, n'est-ce pas ? » demanda-t-il doucement. « Trois-quarts mort c'est trop ou pas assez. »

Sirius avala sa salive. Ca ne servait à rien de mentir à Remus qui l'avait vu quand il venait de s'enfuir de Voldemort et qui savait dans quel état il avait été. « Ca va aller » dit-il après un moment. « Vraiment ».