Promesses tenues

Personnages : JKR

Spoilers : Les cinq tomes, même si Figg est TRES OOC

Texte original : La seule, l'unique, la prolixe et incroyable Robin4....

Traduction : Fénice

Relecture : les très complémentaires Alana Chantelune et Alixe

Bon pas de nouvelles du traître à attendre dans ce chapitre mais je continue à prendre les paris ( Ryan, Kikou, Alixe, Alana ...)!

Promesses remembered... Je sais pas quoi dire... L'idée m'effraie un peu mais en même temps ne pas mettre la suite serait cruel... On va voir, d'accord ? Mais va falloir me motiver.... (Jaelle – merci pour l'offre...je note !)

Merci Crys de pallier à mon manque d'éducation manga ;

Merci à Hinkyponk que j'avais oubliée l'autre fois et qui s'en est même pas vexée !

Chapitre 36 : Le retour de Patmol

« Tout est prêt ? »

La lune montante faisait briller l'eau et les vagues venaient gentiment frapper les flancs du Leaking Lady. A part ce bruit, la nuit était calme à Aberdeen – là où le yacht de vieux Martook avait attendu dans l'obscurité un moment comme celui-là. Il avait fallu un mois de réflexion pour organiser cette mission, rendant ainsi encore plus difficile et crucial de maintenir le secret nécessaire à sa réussite. Arthur lui-même n'avait su quand ils allaient partir qu'une heure auparavant. Mais ça faisait des semaines qu'il s'y préparait. Debout sur le pont, il n'avait pas entendu les pas légers des Aurors sur la passerelle et avait été convaincu d'être tout seul jusqu'au moment où une voix inconnue s'était adressée à lui dans son dos. Arthur sauta en l'air de surprise.

« Oui » répondit-il en se retournant et en rencontrant les yeux bleus d'un sorcier qu'il ne connaissait pas. « Qui êtes-vous ? »

« Sirius Black » répondit le sorcier, lui tendant la main. Il portait une robe d'Auror et semblait ainsi se fondre dans la nuit. Il fallut un moment à Arthur pour le reconnaître à partir des nombreuses photographies qui avaient été diffusées par la Gazette du Sorcier et d'autres publications. Il lui fallut un autre moment pour lui prendre la main, tout en se reprochant intérieurement d'être si surpris de voir l'unique évadé d'Azkaban participer à cette mission.

« J'attendais James »

« Changement de programme » expliqua calmement Black, ses yeux sombres surveillant l'eau autour d'eux. De l'extérieur le Leaky Lady n'avait pas l'air très grand, comparé à la plupart des yachts moldus. Martook avait toujours été un radin. Mais, de l'intérieur, il paraissait très différent. L'espace magique rendait le yacht confortable, spacieux même, et Arthur pensait que ça devait être une bonne chose compte tenu de leur mission.

« Puis-je demander pourquoi ? »

« Dumbledore » Black s'arrêta un instant et regarda Arthur franchement. « Ne vous inquiétez pas. Le plan de James a toujours été le mien ».

C'était plutôt rassurant. Arthur avait vu tant de raids échouer par manque d'informations. Et son soulagement dut se lire sur son visage. Le coin de la bouche de Black se tordit sans ce qui pouvait être considéré comme un sourire.

« Donc vous savez piloter cet engin ? »

« Oui. A peu près » reconnut Arthur. « Je continue de penser qu'emmener Perkins avec nous aurait été utile mais il est sans doute trop tard pour cela. »

« Vous appartenez à l'Ordre » fit remarquer doucement Black, révélant ainsi que lui aussi en était membre. « Lui non ».

« Est-ce une mission du Ministère ou de l'Ordre » se sentit obligé de demander Arthur. La réponse fut aussi vague qu'on pouvait s'y attendre.

« Les deux ».

Des pas interrompirent leur conversation et Arthur se tourna pour voir Alice Longdubat prendre pied sur le pont. Ses cheveux bruns étaient attachés en une natte serrée et son visage rond, habituellement souriant, était plus sérieux que Arthur ne l'ait jamais vu. Elle regarda Black avec des yeux bruns résolus.

« Tout le monde est à bord » dit elle calmement. Ses traits ne trahissaient en rien la nervosité que ressentait Arthur. Alice n'avait pas l'air de s'inquiéter du fait qu'ils allaient bientôt pénétrer dans le repère du Seigneur des Ténèbres. Mais en voyant les rides autour de ses yeux, Arthur se souvint de ce qui était en jeu pour elle. Frank était toujours à Azkaban. Tout comme Bill. Black se tourna vers Arthur après avoir remercié Alice d'un signe de tête. Son visage était sombre et tendu mais lui aussi paraissait calme. « Vous êtes prêt à partir ? »

« Bien sûr ». Arthur haussa les épaules. « Vous feriez bien d'aller vous installer confortablement tous les deux. Même en poussant cet engin à sa pleine vitesse, ça va bien nous prendre trois heures pour atteindre l'île ».

« Faîtes bien attention à votre cap. Dans 3 miles, les charmes Repousse-Moldus vont rendre votre compas fou » - le prévint Black.

« C'est juste » Arthur savait déjà cela, mais il comprenait la nécessité de répéter l'information. Les six autres Aurors arrivèrent sur le pont et il remarqua l'atmosphère tendue qui émanait du groupe. Ils n'étaient pas aussi calmes et détendus que leurs chefs avaient voulu le montrer. Brusquement Arthur se rembrunit.

« Vous n'êtes que huit ? »

« Nous savons de source sûre que ce soir Voldemort », Arthur frissonna, « ne sera pas sur l'île », répondit doucement Black.

« Oh. J'imagine que ceci veut dit qu'il n'y aura rien d'autre que des Détraqueurs ? » Avait-il bien vu Black se raidir ?

« Probablement ».

Avec un petit signe de tête, Arthur vérifia que toutes les cordes étaient libres avant de mettre les gaz. Très lentement, le Leaky Lady s'éloigna du vieux ponton de Martook. Il sentait très distinctement les huit paires d'yeux qui suivaient chacun de ses mouvements. Ce qui aurait pu âtre une amusante expérimentation de la technologie moldue se transformait en une expérience mortellement sérieuse. Arthur regretta un instant la solitude et le plaisir qui avaient marqué tous ses tests sur le yacht. Ils avaient été bien plus simples sans spectateurs. Mais finalement Black se tourna vers les autres.

« Descendons et essayons de prendre un peu de repos. Nous ferons un dernier point dans deux heures. »

OO

James rampa silencieusement sous les buissons, faisant signe en même temps à son équipe d'avancer. Ils étaient tous volontaires, comme lui, pour assurer la réussite de la mission Azkaban. Selon Rogue, et il avait d'habitude raison, Voldemort avait pour une fois quitté son île pour mener une vengeance personnelle. Pour l'instant, un nombre de Mangemorts s'étaient rassemblés au Manoir Malefoy et il semblait qu'ils se contentaient – à l'image du Seigneur des Ténèbres - d'attendre et de socialiser. James eut un sourire froid. Ils allaient apprendre combien coûtait d'attendre. Dès que toute son équipe fut en position, il donna le signal. Ça ne leur avait pas demandé d'aller jusqu'au bout de leurs forces ; même si Voldemort ne devait pas s'en rendre compte. Le raid contre le Manoir Malefoy était conçu pour échouer, et de façon spectaculaire. Mais cet échec devait donner du temps à Sirius et aux autres.

Dumbledore avait raison sur au moins une chose : jamais Voldemort de croirait que James aurait envoyé Sirius à Azkaban sans l'accompagner. Le nouveau directeur du Département d'Application de la Loi Magique gronda tout bas. Il n'aimait toujours pas ça mais il avait du boulot.

« Maintenant ! »

Les douze Aurors se lancèrent en avant comme un seul homme, prenant d'assaut les défenses magiques et les fenêtres. Ils auraient pu lever les protections de manière systématiques mais ceci aurait pris du temps et surtout n'aurait pas rendu leur attaque assez spectaculaire. La bonne vieille méthode de la violence pure était bien mieux à même de provoquer Voldemort et de le rendre furieux – ce qui était exactement l'objectif de James.

« Ils sortent ! » cria Francine Hoyt à sa droite.

James grimaça un sourire sans joie.

« Laissez-les donc venir ! »

Le premier Mangemort qui rencontra leurs rangs – James pensa que c'était Narcissa Malefoy mais il ne pouvait pas en être sûr – fut pris par surprise et envoyé dans les airs, hurlant de rage. Ca n'allait bien sûr pas la tuer mais ça risquait de lui revenir en mémoire pendant un petit moment, surtout si elle touchait quelque chose de dur en retombant. James n'attendit pas de la voir toucher terre et visa tout de suite le Mangemort qui la suivait. La bataille explosa pour de bon.

OOO

Le vent soufflait dans les cheveux qui commençaient à se raréfier de Arthur quand Black revint sur le pont deux heures et demi plus tard. Le poste de pilotage ouvert du yacht n'avait pas été aussi désagréable qu'il l'avait craint – mais, s'il avait fait mauvais, ça aurait pu être désastreux. Il ne savait pas ce que les Aurors avaient fait en bas depuis qu'ils avaient appareillé mais sur le pont, ça avait été plaisant et calme. Il s'était senti bien. La plupart du temps. C'est-à-dire quand il avait réussi à oublier qu'ils s'approchaient d'Azkaban, la prison personnelle du Seigneur des Ténèbres.

Les pas de Black avaient été presque silencieux mais cette fois Arthur avait regardé dans sa direction à temps. Il le salua de la tête et l'Auror lui répondit de la même manière, sans réellement y penser. Il remarqua alors que les yeux de Black étaient fixés sur l'horizon, là où Azkaban était à peine visible. Ca pouvait être un effet de la lumière mais Arthur aurait presque juré qu'il avait vu l'autre homme frissonner.

« Nous ne sommes plus qu'à deux miles de l'île » dit-il, juste pour rompre le silence. « Ça ne devrait plus être long. »

« Approchez nous de la côte est si vous pouvez » répondit l'Auror après un moment. « Il y a un quai que nous pourrons utiliser ». Il se retourna vers Arthur, son visage tendu dans la pénombre du pont. « Si nous ne sommes pas revenu dans les deux heures, je veux que vous partiez. La même chose si quelqu'un d'autre que nous s'approche du bateau ».

Arthur avala sa salive. « Compris ». Il regarda ensuite Black qui s'était de nouveau tourné vers la haute mer pour voir apparaître, au-delà de l'eau silencieuse, l'île où il avait été emprisonné pendant cinq ans.

« Vous allez réussir, n'est-ce pas ? »

« Je crois. Mais je ne veux pas prendre de risques. »

Un peu plus loin sur le pont, Arthur vit les Aurors se rassembler en silence, vérifier leur baguette et s'étirer. Leurs yeux à eux aussi fixaient Azkaban qui émergeait lentement de la brume. Arthur pensa brusquement qu'il voyait là les hommes et les femmes qui allaient sauver son fils. Faites que Bill soit vivant pensa-t-il proche du désespoir. Faîtes qu'il aille bien. Il osa un autre regard vers Black qui ne le remarqua pas ; l'Auror continuait à laisser son regard dériver sur les eaux, son visage était pâle et tendu alors que visiblement lui revenaient en mémoire les années qu'il avait passées en enfer. Soudain Black baissa les yeux.

« James m'a parlé de votre fils » dit-il doucement à la plus grande surprise d'Arthur. « Et j'ai rencontré trois autres de vos garçons à Poudlard. De chouettes gamins » Black se retourna et le regarda dans les yeux. « Nous allons le ramener ».

Arthur avala de nouveau sa salive. Il sentait un nœud monstrueux dans sa gorge. Il aurait pu faire remarquer qu'on ne pouvait jamais prédire l'issue d'une bataille mais le feu dans les yeux de Black l'en empêcha. « Merci. »

Black se contenta d'acquiescer, souriant légèrement. Ses yeux paraissaient toujours hantés mais il y avait quelque chose d'autre que Arthur n'aurait su définir ; quelque chose de l'ordre de la résolution. Il passa un autre moment à regarder Azkaban, puis leva les mains et repoussa ses longs cheveux de son visage pour les réunir en queue de cheval. Une voix venue de derrière eux intervint alors :

« Tu as l'air sérieux » commenta Alice Longdubat. Devant le regard interrogatif de Black elle expliqua : « Ça fait des années que je te connais et je ne t'ai vu attacher tes cheveux que les fois où les choses devenaient sérieuses. »

« Je suis toujours sérieux » (1) Il sourit un peu et Alice gloussa en réponse. « On y va ? »

Son visage se ferma d'un seul coup et pour la première fois, Arthur fut témoin de ce que Bill avait toujours appelé le jeu des masques des Aurors.

« Allons-y »

Arthur les suivit tous les deux des yeux alors qu'ils traversaient le pont et rejoignait les autres Aurors. Il n'avait jamais bien compris ce qui amenait des sorcières et des sorciers à devenir Aurors, à risquer leur vie chaque jour, à combattre des gens qui rêvaient et pouvaient les faire disparaître en une fraction de seconde. Arthur avait comme eux l'envie d'être utile, de participer à la lutte contre Voldemort, mais il avait toujours eu l'impression que les Aurors étaient d'une autre race, d'une race différente. Ils étaient ceux qui prenaient des risques, l'élite. Il comprenait cependant en cet instant ce qui rendait ce boulot important malgré les dangers. Ce n'était pas pour tuer, c'était pour sauver des gens.

OOOO

Les embruns passaient la proue et venaient fouetter les yeux de Sirius mais il n'y prêtait aucune attention. Son regard restait fixé sur Azkaban, un endroit où il avait séjourné pendant longtemps mais où il avait espéré avec ferveur ne jamais revenir. Il était là aujourd'hui par choix, pourtant, et il pensait à ceux qui étaient encore dans l'enfer qu'il avait connu pendant cinq ans. « Nous arrivons », pensa-t-il silencieusement, et il envoya mentalement ce message par delà les vagues. « On vient vous chercher ».

Ce soir tout serait fini.

Arthur amena le yacht contre le quai et le mit en panne. Sirius pouvait sentir le mélange de magie et de technologie moldue qui maintenait le bateau immobile au milieu des eaux. Ils n'avaient pas utilisé tous les autres gadgets magiques du Leaking Lady parce qu'ils savaient que Voldemort disposait de nombreux capteurs pour repérer ce genre de choses. Si Sirius et James ne se trompaient pas, la technologie moldue – et même le charme Repousse-Moldu – ne devaient pas les déclencher. Ils allaient savoir très vite s'ils avaient eu tort.

Il scruta rapidement les visages des membres de son équipe. Il en connaissait bien un certain nombre, comme Alice qu'il connaissait depuis Poudlard. Il y en avait d'autres qu'il commençait à connaître. Tous les membres de la mission ratée avaient voulu venir, sauf Mucia Coleman qui était toujours à Ste-Magouste à se remettre de sa brève et douloureuse rencontre avec le sortilège de Réduction. Oscar Whitenack, Kingsley Shacklebolt et Hestia Jones étaient de nouveau avec lui. Derek Dawlish, Striker Williamson et Christa Gambledon étaient venus les rejoindre. Sirius ne connaissait pas les trois autres très bien mais il avait passé pas mal de temps avec eux ces quatre derniers jours. Ils étaient suffisamment compétents et décidés pour cette mission. L'expression de leur visage le disait : tendu, ce qui montrait qu'ils mesuraient le danger, mais calme face à l'adversité. Ils étaient prêts.

Avec un bruit sourd, le Leaky Lady vint de coller contre le quai. Sirius posa une main sur le bastingage, prêt à sauter avant le reste de l'équipe quand la voix d'Alice l'arrêta.

« Sirius, ce trou est trop étroit pour chacun de nous » souffla-t-elle calmement, montrant la petite entrée à la gauche de l'évacuation des eaux d'Azkaban – lieu qu'ils avaient prévu d'utiliser comme entrée.

Mais Sirius se contenta de sourire. Le plan était qu'il y aille le premier, qu'il se glisse à l'intérieur sans déclencher aucun des systèmes de protection de l'endroit. Tout usage de la magie allumerait ces protections. Tous le savaient. Ils auraient ainsi raté leur mission dès le départ, sans même avoir élargi l'ouverture.

« Ne t'inquiète pas » répondit-il. « Je sais comment faire ».

Sirius bascula par-dessus le bastingage et se reçut accroupi. Une seconde de concentration lui donna sa forme d'Animagus et il s'arrêta un instant pour renifler l'air. Rien. Il ne sentait même pas les Détraqueurs. Ils étaient arrivés au bon moment. Sous la forme de Patmol, il se mit à courir, traversant le sol rocailleux en bondissant. Il fut rapidement devant l'ouverture. Il ralentit, puis précautionneusement, se glissa dans l'ouverture.

Là, il s'arrêta de nouveau et utilisa les sens de Patmol pour écouter et sentir, mais il n'entendit que des gouttes d'eau qui tombaient en permanence des murs et ne sentit que l'odeur familière des eaux usées et de la pourriture. L'eau trouble et la boue lui arrivait à mi-poitrine dans cette forme, ce qui était plutôt désagréable, même si Patmol était un chien de grande taille.

Il se transforma de nouveau et se tourna vers la lourde grille qui fermait le collecteur. C'était assez grand pour que deux hommes forts puissent y tenir et y marcher de front. On pouvait l'ouvrir avec un simple levier qui attendait contre le mur de droite. Sirius s'en empara et le poussa vers le bas rapidement, tout en jetant un sortilège anti-alarme. Le levier, il s'en souvenait, désactivaient les protections pour quinze minutes. On pouvait replacer le sortilège si nécessaire tant qu'on capable de jeter un sort - ce qui n'était pas le cas d'évadés potentiels d'Azkaban. C'était en tout cas la manière dont fonctionnait l'ancien système de sécurité d'Azkaban et Sirius ne voyait aucune raison de croire que Voldemort ait changé un système qui fonctionnait.

Le reste de l'équipe entra calmement dans le collecteur et passa la grille.

Après les avoir compté mentalement, Sirius relâcha le levier. Il se tourna vers ses collègues et leur dit calmement : « N'oubliez pas qu'abaisser le levier vous donne quinze minutes. Une de plus et on est cuit ».

Ils acquiescèrent en silence alors qu'Alice se glissait jusqu'à lui. « Je ne savais pas que tu étais un Animagus ».

« Comment crois-tu que j'ai pu sortir d'ici la première fois ? » Il prit le temps de sourire mais ce sourire parut irréel. Sirius essaya vaillamment d'ignorer le frisson qui parcourut son échine. Azkaban lui donnait la chair de poule. D'une profonde inspiration il balaya son inquiétude. « Très bien. Nous allons opérer comme prévu. Le tunnel dans lequel nous sommes se sépare en deux dans 50 mètres environ. Nous devrons prendre la voie de gauche. N'utilisez aucun moyen d'éclairage magique et restez groupés. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre quelqu'un dans le noir. Mettez-vous par deux. Alice, tu fermes la marche. Oscar, tu viens avec moi »

Rapidement chacun rejoignit son partenaire prédéterminé, et chaque paire avança de front en deux lignes qui suivaient les deux cotés du large conduit d'évacuation. Alice Longdubat recula pour se retrouver en queue de file. En temps que deuxième chef de l'équipe, elle allait rester là, sauf si Sirius était touché, et les protéger d'une attaque par l'arrière.

Sirius ne donna pas d'autres ordres mais se dirigea vers le centre du tunnel. Il se déplaçait aussi rapidement qu'il l'osait en s'efforçant de faire le moins de bruit possible. Il remarqua qu'Oscar avait du mal à faire pareil. Le jeune Auror se débattait dans la gadoue. Mais quand Sirius le regarda par dessus son épaule, Oscar leva les pouces d'un air confiant et il se concentra sur la mission à accomplir, obligeant ses yeux à scruter l'obscurité. Pour une fois, il se réjouissait d'avoir passé tant d'années dans la cellule mal éclairée d'Azkaban et d'avoir amélioré sa vision nocturne au-delà de ce que pouvait accomplir la plupart des sorciers. Et ceci était bien utile aujourd'hui.

Il arriva enfin à l'endroit où le tunnel formait un T et prit à gauche, ne jetant qu'un bref regard au couloir de droite. Il avait de plus en plus froid et Sirius pensa qu'ils s'approchaient. La présence des Détraqueurs lui avait toujours donné froid. Mais soudain ce fut plus qu'un frisson. Il eut l'impression de geler, des voix commencèrent à s'immiscer dans son esprit. Non !

Sirius se retourna, la baguette à la main, juste à temps pour voir un Détraqueur flotter au fond du tunnel de droite. Pense à quelque chose de gai, s'ordonna-t-il désespérément alors que le Détraqueur s'approchait. Des cris remplirent ses oreilles et sa vision commença à se troubler. Il se souvint de douleurs, d'horreurs, des voix coléreuses hurlèrent contre lui. Quelque chose de gai.

« Expecto Patronum! »

Le patronus d'Oscar repoussa le Détraqueur et Sirius souffla avec difficulté.

« Merci » murmura-t-il.

« Pas de quoi, Chef » répondit doucement Whitenack. « Je vous ai vu vous tendre et j'ai pensé qu'il se passait quelque chose. Vous pouvez sentir ces trucs de très loin, dites-moi ! »

« Les risques du métier » répondit sèchement Sirius. Il retrouvait ses sensations et sa respiration devenait plus régulière. Je ne me laisserai plus surprendre, décida-t-il, plus en colère contre lui-même qu'autre chose. « Continuons ».

« Oui ».

Quinze minutes plus tard, les Aurors avaient finalement atteint le bout du tunnel où les attendait un escalier étroit. Sirius s'avança prudemment, conscient des craquements que faisaient ses pas et ceux des membres de son équipe. Il s'arrêta au pied de l'escalier au moment où Christa Gambledon laissait échapper un petit cri après avoir fait craqué quelque chose d'important sous ses pieds.

« C'était quoi ? » demanda Jones.

« Des os » répondit Sirius, les yeux sur l'escalier. La porte métallique en haut des marches était toujours un peu tordue ce qui semblait dire que personne n'était venu par là depuis son évasion. « C'est ici qu'ils jettent les corps »

Jones et Dawlish verdirent légèrement en entendant cela. Sirius haussa les épaules. L'odeur avait été bien pire quand Patmol s'était traîné dans ce couloir il n'y avait pas si longtemps. Il cilla. Il lui semblait que ça faisait des siècles qu'il s'était évadé mais ce n'était pas vrai. Ca ne faisait même pas trois mois. Sirius trembla mais secoua la tête pour se forcer à rester concentré. Ce n'était vraiment pas le moment de se noyer dans ses souvenirs. Il se tourna vers Oscar.

« Reste ici jusqu'à que je te dise que tout va bien »

« Compris »

Sirius se glissa en haut des escaliers, essayant de ne pas marcher sur les endroits qui dans son souvenir craquaient. Mais ses efforts furent vains car il découvrit que les escaliers étaient rouillés et bruyants de bas en haut. Il monta donc le reste des marches le plus vite possible et jeta un sort de Recherche de Magie Noire. Comme il avait limité la portée de la recherche, les résultats furent presque immédiats. Rien.

Il ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. La plus grande crainte de Sirius avait été, qu'en entrant dans la prison, ils tombent directement sur un groupe important de Détraqueurs. Mais il semblait que les horaires n'avaient pas changé à Azkaban. La nuit, les Détraqueurs pouvaient aller et venir librement dans les cellules et tourmenter les prisonniers presque jusqu'à les rendre fous – mais jamais au-delà et sans jamais donner de 'Baiser'. Voldemort tenait bien en main ces créatures écœurantes et il semblait bien qu'elles n'osaient pas lui désobéir.

Quittant l'abri de l'encadrement de la porte, Sirius fit signe aux autres de monter. Les Détraqueurs étaient dispersés ou occupés et c'était une bonne chose. Ça voulait dire qu'aucun groupe d'Aurors ne pourrait rencontrer un groupe suffisant pour être dépassé. Sirius pouvait sans arrière-pensées diviser son équipe en petits groupes. Quand ils eurent tous passé la porte, il les conduisit pendant encore cinquante mètres puis se retourna vers eux et dit dans un murmure rapide :

« Il y a quatre groupes de cellules, Alice, Dawlish, Striker et Christa, prenez les deux de droite. Oscar, Kingsley et Jones, suivez-moi. Nous prendrons les deux de gauche. Rappelez-vous que nous avons vingt-sept prisonniers à secourir. Certains ne seront pas capables ou même vont refuser de vous suivre. Revenez ici aussi vite que possible et faites-nous savoir si vous rencontrez des difficultés ».

« C'est comme si c'était fait » murmura Alice, entraînant son équipe avec elle.

Sirius les regarda s'éloigner quelques secondes puis se dirigea vers la gauche, vers les cellules de haute sécurité d'Azkaban, vers l'enfer où il avait passé cinq ans de sa vie.

OOOO

« Attention ! »

James plongea pour échapper à un éclair rouge répliqua, lançant un sortilège par dessus son épaule sans regarder.

« Merci ! »

Francine était trop occupée à jeter des sorts pour lui répondre et James roula jusqu'à elle. Il se releva accroupi et cette position lui fit désagréablement penser à Sirius. N'y pense même pas, James, s'intima-t-il prudemment. Tu ne peux pas te permettre d'être distrait ! Il vint au secours de sa collègue. Les Mangemorts étaient à peine plus nombreux que les membres de son équipe. Les Aurors se repliaient avec splendeur mais les choses commençaient à devenir difficiles. La forêt autour du Manoir Malefoy n'était pas si grande et, dans dix minutes, à se rythme là, ils allaient se retrouver sans couverture. A ce moment-là, les Mangemorts allaient commencer à se demander pourquoi les Aurors ne s'étaient pas contentés de transplaner et de se protéger au maximum.

Personne n'avait été blessé pour l'instant même si James avait été salement brûlée sur l'épaule droite – il savait qu'il devrait s'en occuper plus tard. Fort heureusement ça ne l'avait pas gêné suffisamment pour qu'il ait à tenir sa baguette de l'autre main – une mauvaise chose pour une bataille comme celle-là. Ils devaient occuper les Mangemorts suffisamment pour donner du temps à Sirius et aux autres. Retenir Voldemort et ses Mangemorts loin d'Azkaban était déterminant.

« James ! » cria soudain Austen Fenwick, la voix pleine de peur.

Il jeta un Sortilège d'Etouffement en direction de Lucius Malefoy avant de répondre.

« Quoi ? »

« Il est parti ! »

« Qui est blessé ? » Le cœur de James remonta dans sa gorge. Il détestait perdre des gens, il détestait sacrifier ses amis et ses alliés à une cause qui était juste mais qui avait déjà demandé trop de vies ces vingt dernières années.

« Personne ! Voldemort ! Voldemort est parti ! »

OOOOOO

Remus n'arrivait pas à dormir. Savoir qu'un de ses meilleurs amis était à Azkaban alors que l'autre se colletait avec une douzaine de Mangemorts et Voldemort en personne n'aidait pas à trouver la paix et à se reposer. Il se promenait dans Poudlard et dans les cours, sans buts, attendant désespérément des nouvelles. Ce n'était pas la première nuit sans sommeil qu'il passait de sa vie et ce ne serait sans doute pas la dernière. Au moins celle-ci était plus justifiée que beaucoup.

Rentrant dans le bâtiment, Remus eut la surprise de voir Sibylle Trelawney assise seule dans la Grande Salle, tournant sans fin une cuiller dans sa tasse de thé. Elle était assise au bout de la table des professeurs, ses yeux immenses perdus dans le vide. Elle ne l'entendit pas approcher.

« Sibylle ? » - demanda-t-il doucement. Elle ne répondit pas et continua de remuer son thé. Puis elle leva lentement sa tasse vers ses lèvres. « Sibylle ? Vous allez bien ? »

Trelawney lâcha la tasse. Elle se brisa mais la femme ne sembla pas le remarquer. Remus n'y prêta aucune attention dès qu'elle se mit à parler, d'une voix dure et éraillée qu'il n'avait jamais entendue que dans la Pensine de Dumbledore.

« Les choix ont été faits. Il est le poison du Seigneur des Ténèbres. Sa puissance, les Ténèbres ne la comprennent pas. Mais il a choisi et compris. Et il amènera la fin. Une fin marquée par la douleur, le sang et le destin. Lui seul choisira de rester. C'est abandonné qu'il périra et que les Ténèbres s'installeront. Le monde a changé et ce soir le poison du Seigneur des Ténèbres a été désigné. Le choix a été fait. »

OOOOOO

Ca fait froid dans le dos, non ?

OOOOOOO

(1) Encore une bonne vieille blague intraduisible entre « Serious » et « Sirius » qui se prononcent pareil... Et, par conséquent, « tu es sérieux » ou « tu es Sirius » aussi.... Et gnagnagna et gnagnagna... tu te répètes Fénice !

OOOOOOOOO

Le suivant s'appelle Le choix et y'a autant de bataille qu'on peut en espérer... j'ai commencé mais ça m'étonnerait que je poste avant novembre....vacances de toussaint oblige... N'oubliez pas de m'encourager à continuer de traduire !