Promesses tenues

Personnages : JKR

Spoilers : Les cinq tomes, même si Figg est TRES A.U.

Texte original : La seule, l'unique, la prolixe et incroyable Robin4....

Traduction : Fénice

Relecture : les incomparables et complémentaires Alana Chantelune et Alixe.

Fait partie de la Communauté French Robin Universe

Messages

Tu crois savoir où Robin veut en venir, Alixe ? Mais as-tu lu Grim Dawn et les autres fics traduites par Alana ? Parce que, sinon, j'ai peur que tu aies le troisième œil un poil prétentieux !

Bonjour Dante ! Contente que ça te plaise !

Merci Koyomi-San ! J'aime beaucoup lire en anglais et je trouve que traduire c'est le lien le plus profond que je peux avoir avec un texte que j'aime bien! J'ai seulement pas le temps de le faire plus !

Pour ceux qui s'arrachent les cheveux sur la prophétie (Faby-fan, Kikou, Juliette...), je suis obligée de dire que 35 chapitres plus tard, on ne sait toujours pas tout... Sirius a affronté Voldie une autre fois, on a cru qu'on allait savoir et puis non...

Julia ? Eriol, Faby-Fan etc..., la voilà !

Vous savez ce qui est agaçant avec Robin ? C'est qu'en plus les scènes romantiques aussi, elle les écrit très bien...


Chapitre Trente-neuf : Le sauvetage de l'innocence

La pluie qui tombait était froide mais Sirius s'en fichait. A ce moment-la, c'était même plutôt consolant. La pluie et le froid lui rappelaient qu'il était un humain. Ça l'aidait à ressentir quelque chose d'autre que la stupeur horrible avec laquelle il avait vécu les deux derniers jours. Il était assis sous un arbre dans un parc de Londres, et il était en train de se faire tremper, mais il s'en fichait. Le ciel était sombre et gris, annonçant de nouvelles pluies, mais la perspective d'un mauvais temps ne le dérangeait pas autant qu'elle semblait ennuyer les Moldus qui passaient en courant devant lui. En le regardant courir pour trouver un abri, Sirius faillit sourire. Pourquoi avaient-ils si peur d'être mouillés ? N'avaient-ils aucun moyen de sécher leurs vêtements ? Il finit par hausser les épaules. Comparés à ses propres problèmes, ceux des Moldus semblaient ridicules.

Sirius soupira et continua à dessiner des formes dans la boue avec ses talons. Son jeans allait être sale mais pour ce qu'il portait des vêtements moldus, ce n'était pas très important. Kreaturr s'en débrouillerait. Ce stupide elfe de maison avait besoin d'être occupé de toutes façons.

Il regarda de nouveau le ciel. La couleur grise et triste des nuages lui paraissait une métaphore parfaite de sa propre vie. Triste, froide et sans espoir. Sans parler du fait qu'elle paraissait imprévisible – comme vint le prouver le ciel en lâchant d'un seul coup à nouveau des cordes. Tout se passait beaucoup trop vite. Son esprit n'arrivait pas à suivre ses actes et, d'ailleurs, il ne savait pas s'il souhaitait qu'il y arrive. Oh, ça suffit, Sirius, s'ordonna-t-il avec colère. Arrête de t'apitoyer sur ton sort! Pour une fois dans ta vie, tu t'es pas mis dans les emmerdes en étant impulsif. Tu savais exactement ce que tu faisais. Finalement Sirius grogna haut et fort.

« Ça fait chier ».

« Je trouve aussi. » Une voix féminine intervint brusquement dans ses pensées, le faisant lever la tête.

Elle se tenait là, dans l'ombre du grand chêne, trempée et légèrement frissonnante. Ses cheveux blonds était emmêlés et collaient à son manteau et l'expression de son fin visage osseux était plutôt misérable. Julia haussa les épaules, se dégagea de sa capuche, envoyant de fines gouttelettes à Sirius, qui était vraiment trop mouillé pour s'en offusquer.

Ses yeux gris, eux, étaient moins détendus que ce que ses mouvements pouvaient amener à la croire. Elle le regardait en égal, semblant tout à fait capable de voir au travers des murs qu'il avait mis des années à construire et à parfaire tout autour de lui. Les étincelles de ses yeux l'avaient surpris la première fois qu'il l'avait rencontrée. Elles juraient avec l'impression froide et distante que Julia Malefoy donnait au premier regard, parfait exemple d'une des plus vielles et plus pures familles du monde magique. Peu la voyait pour ce qu'elle était.

« Je parlais du temps, bien entendu », clarifia Julia avec un léger sourire affecté. Elle se laissa tomber à coté de lui d'une manière peu élégante. « Mais que dire de la compagnie ? »

Sirius, malgré lui, ne put s'empêcher de sourire. « Ça vient juste de s'améliorer ».

« Vraiment ? » Mais elle posa sa tête contre son épaule et à son ton léger, Sirius sut qu'elle blaguait. « Sans doute. »

« Tu vas vraiment salir tes affaires comme ça, tu sais ? » - remarqua-t-il.

« C'est pour ça qu'on a inventé des charmes de nettoyage, Sirius ».

« Ah ouais ? »

Un long silence suivit et ce fut finalement Julia qui le brisa en demandant :

« Alors, qu'est-ce que tu fais là ? Assis sous la pluie à jouer avec la boue ? »

« Je ne joue pas avec la boue », objecta-t-il immédiatement, la faisant éternuer de rire.

« C'est ça, et ce petit vif d'or est apparu tout seul ? » - rétorqua Julia. « Dans un parc moldu ? »

« Bien sûr. » Il essaya un sourire charmeur, mais sentit à quel point ça ne fonctionnait pas. L'amusement disparut du visage de Julia et elle retira sa tête de son épaule pour le transpercer d'un regard peu amène.

« Ne change pas de sujet, Sirius. »

« Ah » Il soupira et reporta son regard sur le sol. « J'espérais que tu ne t'en rendrais pas compte ».

« Pas beaucoup de chance ». Le corps de Julia était toujours chaud à coté de lui, contrastant agréablement avec l'air trempé, mais sa voix s'était refroidie un peu. « Alors qu'est-ce que tu fiches ici ? »

Il haussa les épaules.

« Je réfléchis ».

« Un truc dangereux, non ? » répondit-elle mais il entendit qu'elle se forçait à garder un ton léger. « Surtout venant de toi. »

« Comment m'as-tu trouvé, d'abord ? »

« J'ai mis ma tête dans un feu et j'ai demandé à Peter où je pouvait trouver le plus idiot de ses amis. Il m'a immédiatement dit que tu étais ici, occupé à te faire tremper et à déprimer, pour aucune raison apparente. » Julia lui lança un regard dur. « Il a dit aussi que tu réfléchissais ».

Sirius soupira calmement mais resta silencieux. D'un coté, il était content que Julia soit venue lui tenir compagnie. Il ne la voyait pas assez souvent et elle lui manquait vraiment. Mais, d'un autre coté, il était au beau milieu d'une grande session d'auto apitoiement et il n'aimait pas être interrompu. Même s'il savait que c'était mieux pour lui. Elle avait du voir tout cela sur son visage car elle posa une main sur son bras et parla doucement.

« Lucius m'a raconté ce qui s'est passé, Sirius », dit elle quand il ne répondit pas. « Je ne vais même pas te demander si tu es fou parce que je sais déjà que tu l'es. Je ne vais pas non plus de demander ce qui a pu te pousser à affronter le Seigneur des Ténèbres comme cela. Je veux juste savoir ce que tu ressens de l'avoir fait. »

« Ça va, je crois » - répondit-il après un moment. « Je suppose que je devrais me sentir bien plus mal que ça. C'est ça qui m'inquiète ».

« Et pourquoi ? »

« Parce que j'ai choisi », répondit calmement Sirius. « Ça parait stupide, n'est-ce pas de prétendre que je savais exactement à quoi m'attendre ? Mais pourtant c'est vrai. »

Elle rit doucement. « D'une certaine façon, je ne suis pas surprise. Peu importe à quel point tu essaies de paraître comme un idiot impulsif, je sais que tu es intelligent. »

Il éternua. « Je suis un idiot impulsif. »

« Alors, pourquoi as-tu fait ça ? » De nouveau, la tête de Julia vint se poser sur son épaule et Sirius ne pouvait pas nier qu'il aimait la sensation. Lentement il expira et appuya son dos contre le tronc du chêne. Il finit par lui donner la même réponse que celle qu'il avait donnée à Harry deux jours plus tôt.

« Parce que quelqu'un devait le faire », dit calmement Sirius, avant d'éternuer de dérision de nouveau en entendant combien ces paroles sonnaient stupidement nobles. « Ou, peut-être, ce n'était pas aussi désintéressé. Ou ça l'était. Egoïste? Désintéressé? Va savoir. Je sais seulement que je devais m'opposer à lui, je devais montrer que j'en étais capable. » Il s'arrêta et réfléchit aux mots qu'ils venaient de prononcer et essaya de rire. « Est-ce que tu comprends ? »

« Oui » dit calmement Julia. « Je comprends. »

« Depuis que je me suis échappé d'Azkaban, je me suis senti comme dans un piège », lui révéla-t-il. « Je sais que ça parait bizarre mais.. »

« Mais tu détestes avoir l'air d'une victime. » Elle termina la phrase pour lui, prit sa main et la serra.

« Oui ». Ses yeux se fermèrent et quelque chose de froid enfla en lui, rendant sa voix bizarrement dure. « Je préfère être l'ennemi de Voldemort plutôt que sa victime ».

Un long moment de silence suivit. Sirius écoutait plus ou moins les gouttes d'eau tomber des branches de l'arbre au-dessus d'eux. Mais surtout, il se concentrait sur le bruit de la respiration régulière de Julia à coté de lui. Ils avaient été séparés tant d'années, mais pourtant parfois, comme à cet instant, il avait l'impression que rien de les avait jamais séparés. Julia le comprenait on ne pouvait pas nier cela. Est-ce qu'ils n'auraient pas formé un couple parfait ? Il ne croyait pas à ce genre de chose, comme s'il y avait eu quoi que ce soit de parfait dans ce monde ! Mais avec Julia, il n'avait jamais ressenti le besoin de se cacher, de se protéger, comme il avait pu le sentir avec les autres femmes. Leur relation n'avait rien à voir avec la fraternité qu'il entretenait avec James, Remus et Peter, mais elle n'était pas moins importante parce qu'elle était différente. Etre assis dans la boue glacée sous un arbre dégoulinant de pluie avec Julia lui donnait un sentiment de paix.

Comme s'ils avaient été chez eux.

« Tu es tellement froid », chuchota-t-elle finalement. « Je ne t'ai jamais vu comme ça ».

Sirius cilla. « Pardon, je ne cherche pas à l'être. »

« Je sais », dit-elle très vite et Sirius sentit qu'elle secouait la tête. « Je ne te fais pas de reproches. Je peux comprendre pourquoi. Je voudrais juste pouvoir dire une formule magique et t'aider à retrouver ta plénitude ».

Son cœur cessa de battre pendant près de trente secondes. Qu'ai-je fait pour mériter quelqu'un comme elle ? Il déglutit. « Tu es là et c'est suffisant ».

« Tu as beau être le roi des menteurs, Sirius, là, ça ne marche pas ». Les lèvres de Julia frôlèrent sa joue et Sirius tourna la tête pour soutenir son regard. « Mais merci quand même »

« C'est moi qui devrais te remercier ! »

« Pourquoi ? »

Sirius sourit et cette fois, il en était sûr, c'était un vrai sourire. « Parce que tu existes. »

« C'est sûr ». Très lentement Julia se pencha et l'embrassa sur les lèvres et pour un court instant, Sirius se laissa envahir par un sentiment de paix qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Embrasser Julia, c'était comme voler. En mieux. C'était, tout à la fois, plus chaud, plus sûr et plus enivrant. Ils n'étaient peut-être plus aussi jeunes qu'autrefois mais le baiser leur rendait cette passion qui les avait réunis tant d'année auparavant. L'amour, Sirius l'avait compris depuis longtemps, était une des rares choses qui se bonifiaient avec le temps.

Avec un sourire, il se releva, prenant ses mains et la tirant avec lui. « Viens, allons nous mettre au chaud.»

« Je croyais que tu voulais te sentir misérable », sourit-elle.

« Plus maintenant. »

00

« Bonjour Severus. »

Quelque chose dans cette voix âgée fit trembler Rogue? Après toutes ces d'années, il était l'un des rares qui pouvaient prétendre bien connaître Albus Dumbledore, bien qu'aucune créature vivante, sorcière ou sorcier, puisse complètement comprendre ce qui se passait derrière ses yeux bleus pétillants. Il n'avait cependant jamais entendu auparavant cette intonation inquiète au moment où le triomphe aurait dû s'annoncer. Il n'avait jamais vu non plus ces yeux, connus pour leur intelligence, paraître si fatigués. Quelque chose va mal, pensa-t-il immédiatement. Est-ce que Dumbledore allait lui dire quoi ? Ça c'était entièrement une autre question.

« Albus. »

Tout en prenant la main offerte, Severus ne pouvait pas ne pas remarquer à quel point la paume de Dumbledore paraissait froide et humide. Le sorcier tout entier paraissait plus fragile. Non, pensa-t-il les yeux fermées fragile n'est pas le bon mot. Fatigué est plus juste. Il essaya d'observer son vieux mentor sans en avoir l'air mais étant donné les dons du vieil homme, ça n'avait rien d'aisé. Les rides sur le visage de Dumbledore semblaient plus profondes que d'habitude et il avait vraiment l'air fatigué. Pour dire vrai, il avait l'air épuisé.

« Est-ce que ça va ? »

Dumbledore sourit. « Ça va bien. Juste une journée un peu longue."

« Puis-je me permettre de demander pourquoi vous êtes dans mon cachot plutôt que chez vous ? » - demanda Severus, un sourcil prudemment levé.

« Parce que la guerre, Severus, se fiche des lubies d'un vieil homme ».

« J'aurais dû mal à qualifier aucun de vos actes de lubie », répondit-il.

« Surtout quand je viens ici »

« Bien sûr »

Dumbledore sourit presque et accepta le siège offert dans les appartements privés de Severus ? Peu nombreux étaient les privilégiés qui étaient entrés ici. La moitié de ces collègues en était toujours réduit à parier sur à quel point son intérieur devait être effrayant. Severus, bien sûr n'y accordait aucune importance, son appartement avait toujours été son repaire personnel. Mais Dumbledore était plus que bienvenu ici.

« Remus sait que vous êtes ici, n'est-ce pas ? » Il ne reçut pour toute réponse qu'un haussement de deux sourcils argentés, et c'était tout ce qu'il méritait. « Je m'excuse ».

« Pas de quoi », le rassura le vieil homme après un moment. Ses traits s'étaient quelque peu adoucis. « Comme je viens de le dire, ça a été une dure journée ».

« Voilà que vous le dites deux fois, alors que je ne me souviens pas que vous l'ayez jamais admis devant moi, bizarre », ne put s'empêcher de penser Severus – mais il était trop malin pour le dire à haute voix. Dumbledore détenait une multitude de secret et vouloir les connaître tous était présomptueux. Il était fier d'en connaître quelques uns. « Je vois ».

« Comment était votre réunion hier soir ? » - demanda Dumbledore, d'un seul coup plus sérieux que jamais. « Remus m'a dit que vous aviez été appelé ».

« C'était intéressant ». Severus s'appuya sur le dossier de sa chaise, réfléchissant à sa propre expérience. « Le Seigneur des Ténèbres n'était pas à proprement parlé content de ce qui venait de se passer, mais j'ai réussi à échapper à toutes répercussion, à cause des mes actions à Azkaban ».

« Sirius m'a dit que vous avez sauvé le vie de Voldemort. » Il n'y avait aucun jugement dans la voix de Dumbledore, mais Severus ne put s'empêcher de se rebiffer.

« Je n'avais pas vraiment le choix, vous le pensez bien », aboya-t-il.

« Mais bien sûr ». Le vieil homme repoussa sa réponse précipitée. « Je comprends bien vos raisons, tout comme Sirius. » Un sourire lent s'étala sur le visage âgé et ses yeux pétillèrent de manière dangereuse. « Le fait que Voldemort ait envers vous une dette magique se révèlera sans doute utile un jour. »

Rogue le dévisagea. Pendant un long moment, il fut incapable de faire quoique ce soit d'autre. Puis après avoir dégluti avec difficulté au moins deux fois, il fut enfin capable de prononcer une réponse acceptable.

« J'ai du mal à penser que le Seigneur des Ténèbres puisse se sentir redevable de sa vie envers l'un de ses Mangemorts ».

C'était après tout quelque chose à laquelle il n'avait jamais même pensé et les possibilités étaient a priori effrayantes. Severus avait agi sans trop réfléchir, sans penser aux conséquences. Les prisonniers et les Aurors étaient en train de s'enfuir et selon toutes probabilités, ils n'allaient pas être assez bêtes pour essayer d'emmener Voldemort, inconscient ou pas, avec eux.

Que Sirius ait cette prudence avait presque surpris Severus mais, après tout, même les Gryffondors n'étaient pas complètement stupides. Le Ministère n'aurait jamais été capable de détenir Voldemort sans autres préparatifs. En fait, la question était de savoir s'ils allaient essayer ou pas. En bon Mangemort, Severus avait choisi de leur retirer le choix. Faire cela était bien moins compliqué que le contraire.

« Je n'en serais pas si sûr, Severus », répondit Dumbledore lentement. « Même Lord Voldemort ne peut pas totalement ignorer les magies les plus anciennes ». Ces yeux lancèrent des éclairs. « Quelque soit son envie ».

Un frisson lui parcourut l'échine. « Que savez vous que j'ignore encore ? » murmura Severus.

« Rien ». Dumbledore secoua la tête, très lointain tout d'un coup. Sa voix baissa, et Severus dut se pencher en avant pour mieux l'entendre. « Rien du tout, enfin rien de concret. Tout est brumeux mais de grands pouvoirs sont à l'œuvre, mon ami... pas seulement la magie noire »

Sa voix avait changé, elle ne ressemblait en rien à celle que Dumbledore avait quand il étai entré dans l'appartement de Severus. Il n'y avait plu trace de fatigue et d'épuisement, plus une once de fragilité. Elle respirait maintenant de mystère e de force ainsi que d'une compréhension que Severus reconnaissait sans pouvoir l'identifier. Il avait déjà vu les yeux de Dumbledore dériver ainsi mai rarement à ce point, surtout quand les questions posées étaient si importantes. Le Ministre de la magie semblait différent, ça il le savait. Il avait un air que Severus n'avait jamais vu sur personne avant, sauf... Il cilla soudain, frappé par la similarité entre la distance affichée maintenant par Dumbledore et le récent comportement de Remus.

Qu'est-ce que c'est ? - se demanda-t-il le souffle coupé. Mais il n'osa pas demander. Il resta assis et silencieux pendant un temps indéfini, jusqu'à ce que le vieil homme revienne au présent et relève la tête. Severus fit comme s'il ne savait pas que de longues minutes s'étaient écoulées pendant lesquelles Dumbledore avait regardé sans le voir le tapis vert forêt. Il remarqua cependant le changement ne qui s'opéra chez l'ancien directeur quand celui-ci parla d'une voix soudain calme et mesurée.

« On peut donc penser qu'il ne vous soupçonne pas. »

« Non, je ne crois pas », Rogue hésita. « Vous ne pensez quand même pas que... »

Les yeux bleus étaient de nouveau aussi perçants qu'à l'accoutumée. « Si ».

« Ah »

Severus ne réussit même pas à trouver une remarque à faire. S'il en avait trouvé une de toutes façons, il n'aurait jamais visé Dumbledore. Il respectait et devait trop au vieil homme pour l'ennuyer avec des choses aussi insignifiantes que sa propre estime. Il détestait se sentir faible et perdu et, généralement, il cachait ces sentiments en étant insupportable, mais pas avec Dumbledore. Pas aujourd'hui.

« Cependant », continua le vieux sorcier, sans doute désolé pour lui, « seul le temps le dira. »

Severus éternua.

Dumbledore sourit. « Bien sûr, c'est une belle platitude, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, soudain rhétorique. « Mais, nous ne pouvons qu'attendre à moins que vous sachiez autre chose ».

« Pas vraiment. » Il secoua légèrement la tête. « Vous savez déjà qu'Azkaban est en ruine et que le Seigneur des Ténèbres est furieux, mais il va prendre son temps. Quelque soit l'étendue de sa colère. »

« C'est aussi ce que je pense » lui fut-il répondu sereinement

Il leva les yeux au ciel. « Parfois, vous l'inquiétez »

« Et pourquoi donc ? » s'amusa le vieil homme.

« Vous en savez trop » insista Severus, espérant clairement une réponse. Malheureusement, il ne déclancha que plus de rire.

« Ou si peu, mon garçon » se moqua Dumbledore. « Parfois, ça revient au même ».

OOOO

Molly et Arthur furent tirés de leur sommeil par des cris. Alarmés, les deux Weasley tombèrent du lit avant d'avoir réalisé ce qui avait causé leur mouvement. Une fois qu'ils eurent compris, les parents se précipitèrent tous les deux dans la chambre de leur fil aîné. Molly fut quelque part contente que tous leur autres enfants soient à Poudlard sauf Ginny - mais cette idée lui rappela la douleur de la perte de Charlie et ce qui aurait pu être, et elle la repoussa. Arthur la battit de peu à la porte de Bill et elle faillit lui rentrer dedans quand le bouton de la porte refusa de tourner

Son mari eut une remarque grossière qui menaça de rendre le visage de Molly écarlate.

« Arthur ! » aboya-t-elle.

« Pas maintenant, Molly ! » La tension que tous les deux ressentait rendait sa voix coupante. Arthur arracha sa baguette de la poche de a robe de chambre : « Alohomora! »

Sans plus réfléchir, ils poussèrent tous les deux la porte pour l'ouvrir, à peine conscient que les hurlements avaient brusquement cessé. Il y eut un cri et un flash de lumière rouge toucha Arthur en pleine poitrine et le projeta en arrière dans les airs.

« Arthur ! » Molly recula d'un saut de surprise, s'éloignant de l'ouverture, les yeux fixés sur son époux inconscient. A la différence d'Arthur, elle n'avait pas pensé à prendre sa baguette en sortant de sa chambre. Elle jeta donc un regard très prudent par la porte ouverte, redoutant déjà ce qu'elle allait y voir.

Bill était débout près du li, a baguette toujours levée. Ses cheveux étaient emmêlés et il était clair qu'il sortait du lit mais son visage était tiré et plus pâle que Molly ne l'avait jamais vu. Un regard éteint et hanté remplissait es yeux jusqu'à ce qu'il cille. Il baissa alors a baguette.

« Pardon, Maman », dit Bill doucement. Sa voix était éraillée. "Je crois que j'ai oublié de mettre des charmes de silence. »

« Tu as quoi ? » elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il venait de dire. Molly s'avança, remarquant que Bill tremblait légèrement et que son front était couvert de sueur, mais il fut plus rapide qu'elle et s'approcha le premier de la porte.

« C'est Papa ? » - demanda-t-il soudain, se glissant devant elle. « Je ne voulais pas... Oh, putain... »

« Bill ! » C'est tout ce qu'elle trouva à dire, mais dans sa confusion, ce qui avait été les repères de sa vie ne suffisait pas à la réconforter.

Elle essaya de lui prendre le bras mais n'y réussit pas, car on fils s'avançait aux cotés d'Arthur. « Je vais le réveiller ».

« Ce n'est pas grave chéri, tu n'es pas obligé... »

« Je ne suis pas un invalide, maman » aboya Bill, la dévisageant brièvement avec des yeux vides. « Je ne suis pas parti tant de temps que ça, que je ne sois plus capable de lancer un sortilège aussi simple. »

« Je n'étais pas en train de dire que tu n'en étais pas capable... » Elle chercha en vain de trouver les bons mots. « J'essayais juste de dire... »

« Ernervatum »

Les yeux d'Arthur 'ouvrirent d'un coup. « Qui ? Quoi ? » Il chercha a baguette à tâtons. Elle n'était qu'à quelque centimètres de lui mai il ne semblait pas capable de l'attraper.

« Tout va bien, papa », le rassura Bill. « Je suis désolé, je ne voulais pas t'assommer. J'ai juste oublié de mettre des charmes de silence, c'est tout. »

« Des charmes de silence ? » - demanda Arthur, les yeux soudain inquiet. « Bill est-ce que tu vas... »

« Je vais bien », l'interrompit son fils aîné, se levant rapidement.

Immédiatement, Arthur se mit sur ses pieds, échangeant un regard lourd de sen avec Molly. Après tant d'années, et tant d'enfants, ils n'avaient plus besoin de mots pour se comprendre. Elle vit clairement l'inquiétude dans on regard, comme l'écho de la douleur glacée qu'elle sentait dans son propre ventre.

« Est-ce que tu veux en parler, chéri ? » demanda-t-elle calmement, posant une main légère sur l'épaule de son fils. « Ça pourrait te faire du bien. »

« Non ». Bill s'enfuit presque, secouant la tête. Mais l'incertitude qui perçait dans ses paroles, fit que Molly le dévisagea. Elle n'avait jamais vu Bill si perdu et si mal à l'aise. Il ferma brièvement les yeux, prit une profonde inspiration qui sembla l'aider. Quand il rouvrit les yeux, il parla avec une voix beaucoup trop calme à son goût, en complet contraste avec son regard éteint. « J'ai juste besoin de dormir »

« Tu es sûr ? » - demanda Arthur calmement.

« Oui », répondit son fils immédiatement. Sa voix trembla un peu. « Je sais que vous voulez m'aider, Maman, Papa... mais pas maintenant... pas encore. »

Molly déglutit échangeant un nouveau regard avec son mari. Toutes les fibres de son être lui hurlaient de prendre son fils dans ses bras mais il l'avait déjà repoussé une fois... il n'était peut-être pas prêt. Bill était un adulte et ils devaient lui faire confiance même si c'était douloureux pour eux. « D'accord », dit-elle doucement.

Arthur et elle restèrent, tous les deux, un long moment debout devant la porte, longtemps après que Bill ait disparu derrière une porte de nouveau verrouillée. Ils entendirent l'incantation lorsqu'il formula le charme de silence sur la porte pour les protéger de ses cauchemars. Elle pouvait à peine imaginer l'enfer que Bill avait vécu à Azkaban. Molly dut se mordre cruellement les lèvres pour empêcher les larmes de venir. Sans un mot, Arthur lui prit la main et la erra. Et elle sut qu'il se sentait aussi mal qu'elle. C'était si injuste. C'était aux parents de protéger leurs enfants de telles horreurs et non le contraire.


Le prochain chapitre s'appelle Le début de la fin... Attention, c'est le dernier chapitre de cette fic... avec un court chapitre d'annonce de la suite que je vous mettrais en même temps grâce à Alana Chantelune... ça y est, vous allez me parler de la suite... Pauvre de moi...