Auteur : Kaory/Johanna
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Origine : Gundam Wings
Genre : AU, yaoi, OOC
Disclamer : Ils ne sont pas à moi… Dommage.
Couples : aucun dans ce chapitre
Remarque : Un grand merci pour vos review.
Bonne lecture !
LES FEUX DU DESIR3/42
Duo, allongé sur son lit, était terrassé par un mal de crâne monumental. Après avoir donné ses ordres aux domestiques, il s'était retiré dans sa chambre, espérant qu'un peu de repos aiderait à atténuer sa migraine. Sans doute avait-il trop bu de champagne la veille durant à la soirée. Cela ne lui ressemblait pas. Il n'avait pas l'habitude de boire de l'alcool et refusait généralement les coupes qu'on lui présentait, plus encore lorsque c'était lui qui s'occupait de l'organisation.
Lucie, une femme de chambre, rangeait les vêtements que Duo avait éparpillé en se déshabillant la veille. Le plateau du petit déjeuner était resté intact, chose des plus surprenant venant d'un gourmand comme Duo, mais la seule idée de manger lui donnait la nausée.
Il poussa un long soupir. Par chance, la soirée organisée par son père pour des raisons toute politique, avait été un succès. Solo lui-même avait daigné y faire une apparition alors que ce genre de soirée ne l'intéressait pas du tout. Non, la soirée n'était pas à incriminer. La cause de sa migraine était dû à Quatre et au message que son domestique avait transmis au moment où les invités commençaient à arriver : puisque Trowa n'avait pas été convié, il resterait dans sa chambre.
Incroyable ! Une semaine s'était écoulée depuis leur conversation sans que Quatre laissât échapper un mot de protestions, un soupir, une larme. Duo avait cru en toute sincérité que Quatre acceptait la décision de leur père. Il était même fier de la dignité dont faisait preuve son frère dans cette déplorable affaire. Mais ce message inattendu montrait trop bien que Quatre n'avait nullement oublié Trowa, même si, en apparence, il ne déprimait plus. Duo ne savait plus que penser de cette nouvelle attitude.
Inutile de chercher à comprendre quoi que ce soit dans l'immédiat. Sa tête lui faisait trop mal.
Un coup frappé à la porte le fit grimacer de douleur. Quatre entra, habillé pour sortir. Quatre sortait ?
-Martin m'a dit que tu ne te sentais pas bien, Duo.
Il ne s'excusait nullement de son absence à la soirée et, dans son regard, ne se lisait aucune trace de culpabilité. Après tout le mal que Duo s'était donné pour inviter les meilleurs partis de la haute société, dans l'espoir que l'une d'entre elles plairait à Quatre !
-J'ai sans doute un peu trop bu hier soir, répondit Duo. Rien de bien grave. Je serais rétabli cet après-midi.
-Tant mieux.
Quatre semblait distrait.
Pourquoi ?
Et où allait-il ?
Duo n'était pas en état de remettre sur le tapis le sujet délicat que constituait lord Barton, mais il lui fallait savoir où son frère se rendait. Il avait un mauvais pressentiment.
-Tu sors ?
-Oui.
-Demande à John de te conduire. Henry est malade depuis hier.
-C'est…C'est inutile, Duo. Je vais marcher un peu.
-Marcher ? Répéta Duo, interdit.
-Il fait très doux ce matin… Un temps idéal pour se promener.
-Je n'avais pas remarqué. Je fais rarement attention au temps.
Une promenade à pied ! Quatre ne marchait jamais, surtout lorsque les rues étaient bondées, se sentant oppressé dans la foule. Et à quoi rimaient cette hésitation, ces bredouillements ?
-Vers quelle heure reviens-tu ?
-Oh, je ne sais pas, fit Quatre, évasif. Il se peut que j'aille jusqu'à Régent Street, Histoire de faire les magasins de musiques avant que la foule ne soit trop dense. C'est tellement désagréable entre deux heures et quatre heures.
Duo resta sans voix. Quatre en profita pour s'esquiver et la porte se referma sur lui. Soudain, le regard de Duo flamboya. Une horrible pensée venait de lui traverser l'esprit, chassant instantanément sa migraine.
Quatre avait-il à ce point perdu la tête ?
Tout tendait à le prouver : son comportement inhabituel, ce besoin subit de sortir « marcher », quelle excuse maladroite ! Et de « faire peut-être les magasins » sans voiture ! C'était encore plus absurde ! Il allait donc retrouver Trowa. Ils avaient décidé de s'enfuir.
-Lucie !
La femme de chambre aux cheveux roux surgit instantanément sur le pas de la porte.
-Lord Duo ?
-Vite, rappelle mon frère !
Alarmée par la tension qu'elle avait perçue dans la voix de son maître, Lucie se précipita et rattrapa lord Quatre au milieu de l'escalier. Ils regagnèrent tous deux la chambre de Duo.
-Oui Duo ?
Cette fois Duo en était sur : il y avait quelque chose d'étrange dans l'attitude de Quatre, dont le regard le fuyait obstinément. Mon Dieux, comment l'empêcher de commettre l'irréparable ?
-Soit gentil, Quatre, veux-tu bien t'occuper du menu de ce soir avec Cook ? Je ne me sens vraiment pas capable de prendre une décision.
Quatre sourit, de toute évidence soulagé.
-Bien sûr, Duo.
Il referma la porte derrière lui. Etonnée, Lucie se tourna vers son maître.
-Ne venez-vous pas déj ?
Duo se leva d'un bond.
-Oui, oui, mais descendre à la cuisine le retardera de quelques minutes, ce qui me donne du temps. J'espère que Cook ne répondra pas qu'on a déjà décidé du menu du dîner, sinon mes efforts tombent à l'eau.
-Je ne comprends pas lord Duo.
-Naturellement. Comment pourrais-tu deviner ? Il faut à tout prix que j'empêche cette tragédie. Mon frère à l'intention de s'enfuir avec lord Barton.
La bouche de Lucie s'ouvrit toute grande.
Les bavardages du personnel colportaient une histoire à propos de lord Quatre et du jeune lord Barton et les domestiques avaient entendu le Comte menacer de déshériter son fils, mais Lucie ne se doutait pas que la situation était aussi grave.
-Ne devriez-vous pas l'empêcher de sortir, maître ?
-Je ne peux pas l'empêcher de sortir si je n'ai pas la preuve qu'il à l'intention de s'enfuir avec Trowa, répliqua Duo avec impatience. Quatre remettrait sa fuite à un autre jour. Quoi de plus facile que de saisir une autres occasion pour se glisser, comme si de rien n'était, hors de la maison ? Je ne peux tout de même pas l'enfermer à clé nuit et jour dans sa chambre. Je te signale que Quatre est mon grand frère, il est sensé avoir plus d'autorité et de raison sur moi et non le contraire.
Duo regarda un moment Lucie qui se sentit mal à l'aise sous le regard pénétrant de son jeune maître.
-Vite, passe-moi ta robe, Lucie. Je t'en prie, dépêche-toi.
Lucie ôta rapidement son uniforme de coton noir. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait. Mais quand elle vit Duo se déshabiller aussi, elle devint rouge comme une tomate. Son maître avait un beau corps en plus de son charme mais Lucie ne se sentit pas menacée par lui car cela ne ressemblait pas lord Duo de coucher avec les domestiques ce qui n'était pas le cas de son père et de son grand frère Solo.
-Aide-moi à enfiler ta robe. Tu n'auras qu'à mettre un de mes pantalons. C'est pour ne pas être reconnu, expliqua-t-il.
-Mais…Mais maître, vous êtes un homme ! Un vêtement d'homme, celui d'un valet, serait plus approprié que celui d'une servante ! On vous reconnaîtra tout de suite.
-Pas si je lâche mes cheveux et que je me maquille un peu. Et puis Quatre ne doit pas se douter que je le suis déguisé en servante. Car si il s'aperçoit que je le suis, il n'ira pas rejoindre Trowa. Je n'aurai donc pas la preuve qu'ils veulent s'enfuir en dépit de la mise en garde de mon père et je ne pourrai rien faire pour empêcher Quatre de faire une énorme bêtise. Tu comprends ?
-Oui…Non… Oh, maître Duo, vous, habillé en servante ?! S'écria Lucie tout en se déshabillant.
-Je ne vois pas d'autre solution dans l'immédiat et le temps presse. Si Quatre se retourne pour s'assurer que son départ n'a éveillé aucun soupçon, il ne me reconnaîtra pas, dit Duo en tirant sur la robe pour la mettre en place.
-As-tu du maquillage sur toi ?
-Oui… Oui répondit Lucie gênée.
-Alors maquille moi, mais fais en sorte que les gens ne me remarquent pas.
-Ce sera difficile maître.
-Alors enlaidis moi, répondit Duo excéd
Lucie poussa un soupir et se mit à la tâche. Son maître voulait s'enlaidir mais il était trop beau pour y arriver et Lucie ne savait pas comment transformer un beau visage en quelque chose de moche. Quelque minute plus tard elle fini. Elle avait mis plus de maquillage qu'elle n'avait, elle, l'habitude de se mettre et le résultat était assez satisfaisant.
Duo ne se donna pas la peine de se regarder dans un miroir, pressé d'en finir.
-Tu ne sors jamais avec ce tablier, n'est ce pas, Lucie ?
-Non.
-C'est ce qu'il me semblait mais je n'en étais pas sûr. L'ombrelle ?
-Non, maître, je ne prends que cette bourse dans ma poche…
-Ca ?
Duo prit le petit sac en poil de chameau serré par une longue cordelière que lui tendait Lucie.
-Parfait. Je peux l'emprunter ? Maintenant, le chapeau, vite, le bord dissimulera mon visage.
La servante se précipita vers l'armoire et revint avec le plus vieux chapeau de Duo qui pourrait presque ressembler à celui d'une fille, avec quelques modifications.
-Et maintenant, demanda Duo après avoir mis son chapeau.
-Parfait, maître, vous ressemblez vraiment à une jeune fille et vous n'avez plus l'air d'un… Lucie se tut, incapable d'achever sa phrase.
Duo sourit devant l'embarras de la femme de chambre.
-D'un lord ? Tant mieux, c'est le but recherché.
-Oh, maître, toute cette histoire m'inquiète. Les hommes peuvent être de tels mufles dans la rue ! Sans vous offenser. Faites-vous escorter de plusieurs valets…
-Certainement pas, Quatre les reconnaîtrait tous.
-Mais…
-Non, tout ira bien. Ne t'inquiète pas, je saurai me défendre, je suis un homme après tout et je bénéficierais de l'effet de surprise aussi.
-Mais…
-Je dois y aller.
Il claqua la porte, laissant Lucie désemparée. Maître Duo n'avait jamais fait une chose pareille. La semaine dernière, une brute avait accosté Lucie, à quelques pas de la demeure du Comte, et ce jour-là, elle portait précisément cette robe noire. Heureusement, un gentilhomme qui passait s'était porté à son secours. Sans quoi elle ne savait pas ce qu'elle serait devenue. Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait des propositions malhonnêtes. Une jeune servante n'avait aucun recours. Et voilà que maître Duo s'aventurait seul dans les rues, habillé en servante… Il avait beau dire être un homme, il y avait des hommes plus forts que lui et extrêmement dangereux.
Cependant, malgré son déguisement, Duo gardait une allure aristocratique. Quoi qu'il fasse, il n'avait pas l'air d'une domestique. C'était d'ailleurs sans importance. Il fallait seulement qu'il puisse se fondre dans la foule anonyme si Quatre se retournait. En effet, ce dernier se retourna à plusieurs reprises, ce qui confirma les soupçons de Duo : Quatre craignait d'être suivi. Duo dut tourner la tête plusieurs fois pour éviter que son frère ne le reconnaisse.
Ils marchèrent jusqu'à Oxford Street. Là Quatre prit une rue à gauche. Duo l'imita, veillant à garder ses distances.
Quatre se dirigeait bel et bien vers Regent street, ce qui n'était pas suffisant pour calmer les soupçons de Duo. Il pouvait très bien avoir rendez-vous avec Trowa Barton. A cette heure matinale, Regent Street était certes moins encombrée que dans l'après-midi. Cependant c'était un déferlement continuel d'employés de bureau qui se hâtaient à leur travail, de domestiques qui effectuaient des achats pour leurs maîtres, de fourgons de livraison, de calèches, de fiacres et de voitures de publicité, ces effroyables véhicules responsables de tant d'embouteillages.
Duo perdit Quatre de vue pendant un instant. Il courut jusqu'à l'angle de la rue et s'immobilisa aussitôt. A quelques pas de là, Quatre s'était arrêté pour regarder une vitrine. N'osant trop s'approcher, Duo décida d'attendre où il était. Il sautait d'une jambe à l'autre avec impatience, sans tenir compte des passants qui le regardaient. C'était un coin particulièrement animé.
-Salut, chérie !
Il ne broncha pas. A vrai dire, il ne lui était pas venu à l'idée qu'on pût lui adresser ainsi la parole en pleine rue. Il faut dire aussi qu'il avait oublié qu'il était déguisé en servante et qu'il était trop absorbé à épier son frère pour se rendre compte que c'était à lui que l'on s'adressait.
-Ne fais pas ta pimbêche.
L'inconnu l'attrapa par le bras pour attirer son attention. Duo, ne voulant pas se faire remarquer surtout que Quatre n'était qu'à quelques mètres de lui, soupira et se retourna vers cet idiot.
-Je vous demande pardon ? Fit-il, en se reculant pour toiser son interlocuteur, ce qui n'était pas facile car l'individu en question avait une bonne demi tête de plus que lui. Rien de tel pour l'agacer encore plus.
Il ne le lâcha pas pour autant.
-Pas commode hein ? Ce n'est pas pour me déplaire.
Malgré son costume et sa canne, ses manières laissaient à désirer. Il était plutôt beau garçon, mais cela n'entrait pas en ligne de compte pour Duo. Comment se débarrasser de ce parasite ? Il ne pouvait pas sortir son couteau, il risquerait de se faire remarquer et puis il n'était dans une situation dangereuse. Lui dire qu'il était un homme ? Duo pouffa en imaginant la tête de cet inconnu, mais c'était encore trop risqué et sa réputation risquait d'en prendre un coup. Il réfléchit rapidement puis décida de réagir comme toutes jeunes filles qui seraient dans cette situation, enfin il supposait qu'elles réagiraient de la sorte. Il prit un air déconcerté et voulut se dégager de son étreinte. En vain, il avait de la force en plus !
-Allez-vous-en monsieur, et cessez de m'importuner !
-Inutile de te donner des grands airs, ma mignonne. Je te vois ici au milieu du trottoir, j'en déduis que tu n'as rien de mieux à faire. On peut prendre un peu de bon temps ensemble. Il n'y a pas de mal à ça.
Non mais pour qui le prenait-il cet imbécile ? Il suffit de rester debout sur le trottoir pour être considéré comme une fille de joie ! Duo ne put s'empêcher de se mettre en colère faisant briller encore plus ses yeux améthyste. Il serra les poings et fit le geste de la frapper. L'inconnu lui lâcha le bras et recula précipitamment afin d'éviter le coup, heurtant un passant qui attendait de pouvoir traverser la rue. Ce dernier le repoussa violemment avec un torrent d'injures qui fit sourire Duo. Apparemment Solo ne lui avait pas appris toutes les injures.
L'importun retrouva son équilibre et lui adressa un regard noir.
-Garce ! Tu n'avais qu'à dire non tout simplement.
Duo fulminait mais il ne voulait pas se faire remarquer plus qu'il n'était nécessaire bien qu'il eut envie de vérifier si son couteau était assez aiguisé sur cet idiot. Il se contenta donc de lui tourner le dos et une exclamation de dépit lui échappa : Quatre, qui avait poursuivi son chemin, était déjà à plusieurs centaines de mètres.
A suivre…
Réponses aux review en retard, désolée, cependant les prochains seront envoyés en privés, enfin si j'ai le temps :
Lasgalenya Greenleaves : Merci pour ton message d'encouragement. Oui Leningrad est Saint Petersbourg Melahel : Cela me fait plaisir que quelqu'un ait lu ce roman ! Effectivement je reprends les scènes de Johanna que je modifie pour que cela soit plus yaoi qu'hétéro à la base. Donc continue à me lire et dis moi ce que tu en penses.S'L.I.A : merci et oui je continuerai d'écrire la suite. Contente aussi de voir une ex patriote de la Martinique, moi je viens du Gros Morne.
Zaz : Beaucoup m'ont posé cette question. Vous saurez qui Heero courtise dans… Pas longtemps !
Sraphin : Heero et Duo ne vont pas tarder à se rencontrer. Ce sera une rencontre des plus… Coquine je dirais. Réléna et Heero… A voir prochainement !
ShinOyasumi : Et voilà la suite !
Merci aussi à :
Blue Helios, Christine, Fuu-san, kamara, Yami Flo, Miss Faust, Siria black, Youkai, Elisa, Chris52, Yami ni hikari, Nienna-lo.
