Auteur: Kaory/Johanna

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Origine: Gundam Wings

Genre : AU, yaoi, OOC

Disclamer : Ils ne sont pas à moi… Dommage.

Couples : Odin x Sally dans ce chapitre, 1x2 plus tard

Remarque : Merci pour vos messages d'encouragement !

Bonne lecture !

LES FEUX DU DESIR

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-Que faire, Sally ? Demanda Odin à sa femme. Il refuse d'entendre raison. C'est la première fois que je vois cela.

-Tout le monde n'a pas les mêmes penchant que le prince, en Russie c'est peut être courant mais ici nous sommes en Angleterre. Trouve-lui une autre fille, répondit-elle comme s'il n'y avait rien de plus simple. Tu sais ce qui se passera s'il n'a pas ce qu'il veut ce soir. Il sera d'une humeur massacrante pendant tout le voyage. Si sa grand-mère ne lui avait pas reproché de passer son temps à courir à droite à gauche, ce serait moins grave, mais elle l'a mis en garde et, comme il la respecte, il lui obéit. Depuis notre départ, il a été plus chaste qu'un moine, cela doit commencer à lui peser. Il lui faut une personne ce soir avant qu'on appareille, sinon nous allons faire les frais de sa mauvaise humeur. Ce sera pire qu'à l'allée, après que cette idiote de princesse Réléna eut décidé, au dernier moment, de ne pas l'accompagner en Angleterre.

Odin ne le savait que trop.

Outre le fait qu'il n'avait encore jamais échoué dans les missions dont le chargeait le prince, la perspective de devoir subir pendant plusieurs semaines l'irascibilité de son maître le terrifiait. Si le prince était mécontent, tout le monde en pâtirait.

Odin se versa un autre verre de vodka et l'avala d'un trait pendant que Sally farcissait une oie pour le dîner.

Pour elle, l'affaire était réglée.

Odin lui avait simplement dit que la fille qu'il avait ramené était en fait un garçon et qu'il refusait de passer la soirée avec leur maître.

-Lui as-tu demandé pourquoi il s'était déguisé en fille ? Peut-être n'avait-t-il plus sa tête et se serait dangereux pour le prince, s'inquiéta Sally.

-Je n'y ai pas songé répondit-il penaud, mais je te rassure il a toute sa tête, sinon je ne l'aurai pas emmené ici.

-Peut-être qu'en lui montrant un portrait du prince, il changera d'avis, proposa-t-elle sans conviction. On ne pouvait pas changer un hétéro en homo rien qu'en montrant un portrait !

-Aucune femme ou homme que le prince a convoité ne l'a repoussé.

-Eh bien, ça ne le fera pas de mal d'essuyer un refus une fois dans sa vie.

-Sally !

Elle se mit à rire, amusée.

-Je plaisantais. Cesse donc de t'inquiéter et trouve-lui une autre fille si c'est ce qu'il veut.

Odin contempla, accablé, son verre vide et le remplit de nouveau.

-Impossible. Il ne m'a pas chargé de lui trouver quelqu'un pour la nuit, il m'a montré cette…Ce garçon dans la rue et m'a dit : « Je la veux. Ramène-la-moi ». C'est vrai qu'elle… Qu'il est beau. Mais si tu voyais ses yeux, ils sont de couleur violette et lorsqu'il est en colère on à l'impression que des flammes vont jaillir de ses yeux. Il porte la marque du diable.

-Odin Lowe ! Tu devrais avoir honte d'avoir de telle pensée ! Croire en ces vieilles légendes que l'on raconte aux enfants.

Odin eut la décence de paraître gêné, Il savait que tout cela n'était que légende mais il n'y pouvait rien, si sur le coup, il y avait pensé.

-Peut-être qu'en le droguant… Suggéra Sally après quelque minute de réflexion.

-Il croira qu'il a bu, répliqua Odin sévère. Cela ne lui plaira pas du tout.

-Au moins il sera à lui.

-Et si ça ne marchait pas ? Si il refusait quand même de lui céder ?

Sally fronça les sourcils.

-Tu as raison, il serait furieux. Il n'a pas envie de prendre une personne de force. D'ailleurs, il n'en a pas besoin. D'habitude on se bat plutôt pour l'avoir. Il n'a que l'embarras du choix.

-Toujours est-il que son choix s'est porté sur la seule personne qui ne veuille pas de lui. Il aurait dû se sentir flatté que lui, simple domestique, soit remarqué par un prince, qu'il soit un homme ou non. Je sais que dans la cours, ils sont moins indulgents et prennent ce qu'ils veulent hommes ou femmes et même des enfants consentant ou non, alors que moi je lui ai proposé jusqu'à vingt livres !

Sally lui adressa un regard contrarié.

-Tu commences à m'inquiéter. Qui serait assez bête de refuser une telle somme ? Peut-être est-il amoureux, ça peut être une raison pour laquelle un simple domestique refuserait une telle sommes et encore ! En Russie, aucun paysan n'aurait refusé cet argent…

-Nous somme en Angleterre, rappela-t-il. Ils pensent peut-être différemment.

-Veux-tu que je parle à ce jeune homme ? Histoire de savoir pourquoi il le refuse ?

-Pourquoi pas, dit-il, prêt à tout pour se sortir de cette impasse.

Elle hocha la tête.

-Pendant ce temps, va voir le docteur J. La semaine dernière, il se vantait de pouvoir mettre toutes femmes à ses pieds malgré sa laideur. Peut-être utilise-t-il un philtre d'amour ?

-Ne dis pas de sottises.

-On ne sait jamais. J'ai vécut un long moment avec les Turcs et il parait que les sultans n'ont pas de problèmes avec les femmes de leurs harems, qui sont pourtant, pour la plupart, d'innocentes captives.

Le regard sombre, il écarta cette suggestion d'un geste. Pourtant, au fond de lui, il savait qu'il parlerait à J. La situation était trop désespérée pour ne pas tout tenter.

Incapable de rester en place, Duo tournait en rond dans la pièce, jetant des regards furieux sur l'énorme armoire que les deux gardes avaient poussée devant l'unique fenêtre. Pendant une demi-heure, il avait essayé de la déplacer.

En vain, bien que l'armoire fût vide.

On l'avait enfermé dans une chambre à coucher spacieuse, de toute évidence inhabitée : même le bureau était vide. Un papier rose et vert tapissait les murs. Le mobilier en acajou verni était orné de bronze. Un coûteux tissu de satin vert recouvrait le lit. Le luxe de Cavendish Square, aucun doute là-dessus. Si seulement il pouvait s'échapper, il serait chez lui en un rien de temps. Le seul ennui c'est que Quatre, qu'il avait laissé à l'angle de Regent Street, aurait eu tout le temps de rejoindre Trowa et se serait enfui.

Ce déguisement stupide, cette effroyable mésaventure, tout cela pour rien !

Quatre unis à un vulgaire chasseur de dot…

Et un homme en plus !

A cette pensée, Duo étouffait de rage.

Que ces russes aillent au diable !

A cause de ce barbare, de ce triple imbécile qui l'avait enlevé, la vie de Quatre serait ruinée. Enfin, bien sûr, il n'avait fait que suivre des ordres. C'était son maître le responsable.

Charger son domestique de l'acheter !

Pour qui donc se prenait-il ?

Et apparemment c'était un homme qui couchait avec les deux sexes.

Un bisexuel !

Il ne manquait plus que ça, à croire que le monde est peuplé que de pervers. Etait-ce une nouvelle mode ? Il n'était pas aussi naïf que ça, en Angleterre cette pratique était courante bien que discrète. On disait même que le prince a une aventure sentimentale avec le fils du Duc de Newton. Duo avait entendu cette révélation même d'un des cochers.

Il lui dirait ses quatre vérités et le ferait jeter en prison. Il avait retenu son nom : Heero Alexandrov Yuy ou Alexandrov Yuy Heero. Cela n'avait pas d'importance. Il n'y avait pas tant de princes russes à Londres en ce moment. Il serait facile de le retrouver.

Non, il n'irait pas jusque-l !

Il fallait éviter le scandale. Le nom des Maxwel ne pouvait en aucun cas être traîné dans la boue de même le pourquoi de son déguisement ne devait pas être connue.

Duo conservait un mince espoir que Quatre n'ait eu qu'un simple rendez-vous avec Trowa, pour mettre au point leur fuite. Il fallait s'accrocher à cette idée. Tout ne serait pas perdu dans ce cas et cet après-midi de cauchemar ne serait qu'un fâcheux souvenir qu'il s'efforcerait d'oublier au plus vite.

-Votre déjeuner, Monsieur, et une autre lampe. La chambre est si sombre avec cette armoire devant la fenêtre… Vous parlez français, oui ? Je le parle bien car c'est une langue qu'emploient généralement les aristocrates chez nous. Certains ne parlent même pas russe.

La femme qui venait de faire ce petit discours était entrée sans frapper. Un garde avait ouvert et refermé la porte. Plus grande que moi, constata Duo agacé, elle devait avoir à la trentaine, les cheveux châtains clairs, presque blond, était serrés en deux petits chignons sur les cotés, les yeux bleus, un regard doux et gentil. Elle posa un lourd plateau sur une table basse installée devant deux sièges. Elle profita pour le scruter. Effectivement, il avec des yeux uniques. Cette couleur devait être rare, ce qui lui donnait un certain charme. Mais même sans ses yeux, ce jeune homme était séduisant, il portait une longue natte châtaigne avec quelques reflets dorée, c'était assez étrange que dans ce pays les cheveux aussi long sur un homme ne soit pas sujet au scandale, mais cela ne lui retirait pas sa masculinité. Elle comprenait pourquoi son maître avait été attiré par lui, même si il ne savait pas à ce moment là que c'était un garçon.

-Je m'appelle Sally. Je suis la cuisinière, j'espère que ce repas vous plaira, dit-elle en découvrant une assiette de boulette de poisson.

Plutôt mince, elle ne ressemblait en rien à l'idée qu'on se fait en général d'une cuisinière. A coté des boulettes, il y avait une miche de pain, une salade et une part de gâteau. Un déjeuner des plus appétissants. Leur odeur chatouilla agréablement les narines de Duo qui commençait à faiblir face à son point faible : La nourriture. Mais au moment où il allait céder, il se reprit. Il ne cédera pas, même face à ce petit festin improvisé.

-Merci, Sally, vous pouvez remporter ce plateau. Je n'accepte rien de cette maison, y compris la nourriture.

-Ce n'est pas bien de ne pas manger. Vous êtes plutôt petit.

-Je suis petit parce que c'est ma nature, répliqua Duo avec raideur. Cela n'a rien à voir avec l'alimentation.

-Mais le prince, lui, est grand. Vous voyez ?

Sally lui mit sous le nez une miniature encadrée d'argent. Impossible de ne pas la regarder. Duo repoussa la main de la domestique.

-Très amusant. Cette petite ruse est-elle censée me faire changer d'avis ? Même si ce portrait est réellement celui du prince Alexandrov Yuy, ma réponse sera toujours non. Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre qu'ici, en Angleterre tous les gens ne sont pas forcément attirés par le même sexe ? S'exclama Duo qui perdait vraiment patience. A croire qu'en Russie tous les gens étaient… Etaient… Comme ça.

-Etes-vous mari ?

-Non !

-Vous avez une fiancée dont vous êtes très épris, alors ?

-L'amour est bon pour les imbéciles. Je ne suis pas un imbécile.

Sally se rembrunit.

-C'est vraiment le prince Heero. Pourquoi vous mentirais-je alors que vous le verrez ce soir ? En tout cas cette peinture ne lui rend pas justice. C'est un homme plein d'entrain, d'énergie et de charme et il est très doux avec ses partenaires.

-Taisez-vous ! S'écria Duo. Mon Dieu, mais c'est incroyable ! D'abord cet imbécile de Lowe qui tente de me persuader d'accepter un ignoble marché, et maintenant vous ? Votre prince ne peut-il pas chercher tout seul ses partenaires de plaisir et de préférence consentants ? N'avez-vous pas honte de marchander à sa place ? Je ne suis pas à vendre, entendez-vous, et donc on ne m'achètera à aucun prix.

-Si c'est le fait d'être payé qui vous contrarie, pensez simplement que deux hommes peuvent se donner autant de bon temps qu'un homme et une femme. D'ordinaire, mon maître prend le temps de séduire les personnes qui lui plaisent mais, aujourd'hui, il n'a pas eu le temps. En ce moment même, il est au port pour s'assurer que le bateau est bien en état de reprendre la mer. Nous appareillons demain pour la Russie.

-Ravi de l'apprendre, déclara Duo d'un ton coupant. Mais ce n'est pas cela qui me fera changer d'avis.

Odin avait raison. Ce garçon était terriblement têtu. Hautain comme un prince et sot comme un idiot de serf 1.

-Personne ne peut refuser de telles sommes, surtout un domestique, pour passer une seule nuit avec un homme tel que mon maître. Que ce soit hommes ou femmes.

-Vous vous êtes trompée en ce qui me concerne. Je ne suis pas le genre de personne à envisager, fût-ce une seconde, de passer la nuit avec un inconnu, même pour tout l'or du monde. Cela ne m'intéresse pas, un point c'est tout.

Dépitée, Sally laissa échapper quelques mots, en russe, et sortit. Odin l'attendait dans le couloir, plein d'espoir. Elle secoua la tête : tant pis si elle le décevait. Elle n'avait pas le choix.

-Inutile, Odin. Il n'aime pas les hommes, je me demande même si il est porté sur les femmes aussi. Il ne changera pas d'avis, j'en suis convaincue. Laisse-le partir et prévient le prince Heero. Il prendra d'autre disposition pour sa soirée.

-Non, il aura ce garçon, dit Odin en lui tendant une petite bourse fermée à l'aide d'une ficelle. Mets-en dans sa nourriture.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Le philtre d'amour du docteur J. A l'en croire le prince sera comblé.

A suivre…

1 Ce sont des personnes attachées à une terre et vivant dans le dépendance d'un seigneur et qui avaient certaines obligations envers leurs seigneurs comme le droit de cuissage où le seigneur dépucelait une jeune mariée avant le mari légitime ce qui engendrait des bâtards (je n'insulte personne, c'était le nom que l'on disait à cette époque, au Moyen Age)